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Pourim -> 3 belles leçons sur la prière

+ Pourim -> 3 belles leçons sur la prière :

1°/ Ne compter que sur Hachem :

-> La Guémara (Méguila 15b) rapporte que, lorsqu'Esther pénétra dans la cour intérieure du roi, la Présence Divine qui l'accompagnait jusqu'alors l'abandonna.
Elle s'écria : "Mon D., mon D., pourquoi m'as-tu abandonné" (Téhilim 22,2), peut-être juges-Tu la faute involontaire comme une faute volontaire ou un cas de force majeure comme s'il était prémédité ou bien encore parce que je l'ai appelé ''chien'', comme il est dit : "Sauve ma vie du glaive, ma personne du chien" (Téhilim 22,21)?"
Elle se reprit et l'appela ''lion'', comme il est dit : "Sauve-moi de la gueule du lion." (verset 22).

=> En quoi la manière dont Esther appelle A'hachvéroch est-il important au point que la Présence Divine l'abandonne?

Le Maharcha dévoile le sens profond de cette guémara :
Une personne qui fuit devant un chien ne ressemble pas à celle qui fuit devant un lion :
- dans le premier cas, elle vérifiera la nature du chien en question, elle évaluera sa corpulence, sa force. En fonction de cela, elle décidera de la manière d'y échapper.
- En revanche, face à un lion, elle criera au secours sans chercher à savoir quelles sont sa taille et sa puissance.

Il en est de même de celui qui prie pour échapper à un chien, il ne priera pas du fond du cœur, car il pensera qu'il peut y arriver tout seul.
Tandis que la prière de quelqu'un qui se trouve nez à nez avec un lion sera exprimée avec force de suppliques et de cris pour remuer Ciel et Terre afin d'être épargné des griffes de ce fauve.

Au début, Esther appela A'hachvéroch : ''chien'' parce qu'il lui sembla que la menace avait l'allure d'un chien et qu'elle avait plusieurs ruses à sa disposition pour s'en débarrasser, ce qui lui donna l'impression qu'elle pouvait y échapper par ses propres moyens.
Dès lors, la Présence Divine l'abandonna.

Elle se reprit alors et l'appela : ''lion'', lorsqu'elle comprit qu'elle ne pouvait compter que sur l'aide d'Hachem, et elle ne s'en remit qu'à Lui-Seul.
Elle fut alors sauvée sur le champ, et mérita au cours du festin qui s'ensuivit de faire annuler le décret.
C'est alors que toute la situation se renversa, donnant aux juifs la possibilité de se venger de leurs ennemis.
Ceci pour nous enseigner qu'il n’existe aucun secours en dehors de celui d'Hachem.

[l'idée est que plus nous faisons dépendre notre vie uniquement d'Hachem, alors plus nous mettrons tout notre cœur dans la prière.
En effet, lorsque nous prions une bonne partie de notre cœur est remplie de notre confiance en nos capacités personnelles (ex: c'est bon j'ai un salaire qui tombe chaque mois depuis des années, c'est bon je suis pas bête, c'est bon je possède une maison, de l'argent de côté, ...).
Le plus nous faisons dépendre notre vie d'Hachem (je suis tout seul face à un lion affamé!), alors le plus nous donnons de pouvoir à notre prière!

En ce sens, c'est une raison pour laquelle Esther a invité Haman aux repas. En effet, les juifs étaient confiants car ils avaient Esther dans le palais pour les sauver, donc ils priaient mais pas à 100%.
En réalisant que Esther était si proche d'Haman (l'invitant à festoyer!), ils se sont dit que peut être finalement elle s'était alliée avec lui pour sauver sa vie. Alors, ils n'avaient plus que sur Hachem sur qui compter!]

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-> Le Malbim rapporte le verset de la Méguila où Zérech s'écria : "S'il est de descendance juive ce Mordé'haï devant lequel tu as commencé à tomber, tu ne pourras pas (le vaincre) et tu tomberas davantage devant lui" (Esther 6,13).

=> Le Malbim demande : à priori, il est tout à fait incompréhensible que Zérech s'adressa à Haman, son mari, en des termes aussi décourageants au lieu de l'encourager par un bon conseil.
Comment comprendre ses paroles?

Il répond qu'en fait, elle lui suggéra la chose suivante : "Tu vois bien que tu as commencé à tomber devant lui. La raison en est que Mordé'haï est vêtu d'un cilice et qu’il jeûne, prie et crie vers son D. pour être délivré. Dès lors, tu n'as d'autre alternative que de faire en sorte qu'il cesse de prier en tombant davantage et en te soumettant davantage à lui jusqu'à ce qu'il s'enorgueillisse et qu'il s'arrête de prier et de se repentir. Seulement alors, tu seras en mesure de le vaincre.
Mais tant que tu le combattras, il aura le dessus grâce à sa prière."

Cela montre que si Haman s'était humilié devant Mordé'haï, la prière de ce dernier n'aurait déjà plus été aussi entière en pensant que la délivrance était proche.
Une telle prière n'aurait déjà plus eu la même force, et cela aurait permis à Haman de le vaincre.

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2°/ Ne jamais se décourager de prier :

-> Nos Sages (guémara Méguila 12b) rapportent le verset : "Il était un homme juif dans la ville de Shoushan dont le nom était Mordékhaï Ben Yaïr Ben Chimi Ben Kich" (Esther 2,5), et ils le commentent ainsi : Kich, parce qu'il 'Ekich' (il frappa) aux portes de la miséricorde et qu'elles s'ouvrirent.

A priori, puisque la valeur de Mordé'haï réside principalement dans le fait que les portes de la miséricorde s'ouvrirent, il aurait mieux convenu de le nommer : Ben Yifta'h (qui ouvre) et non : Ben Kich (qui frappe).
Pourquoi un tel choix de mot?

C'est pour nous apprendre que sa véritable grandeur consista à ne jamais se décourager face au décret.
Et bien qu'il sût tout ce qui s'était passé, il persista à frapper aux portes de la miséricorde, animé d'une confiance totale dans la force de la prière. Et c'est celle-ci qui permit d'annuler ce décret.

[plus on persiste à taper à la porte de la miséricorde Divine, pour obtenir un cadeau gratuit d'Hachem, plus cela témoigne qu'on est sûr de la Présence Divine et que nous n'avons pas d'autre porte à laquelle toquer (puisque tout ne vient que de Lui).]
[rav Elimélé'h Biderman]

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3°/ Hachem désire et écoute la prière de tous :

-> Le Tana déBé Eliayahou (chap. 20) enseigne : "Haman n'amena Haman dans le monde que grâce à la prière de Agag qui se lamentait pendant qu'il croupissait en prison (après avoir été capturé par le roi Chaoul) et qui se désolait en pensant : "Malheur à moi! Peut-être ma descendance va-t-elle être anéantie à tout jamais?""

=> Si même les pleurs et la prière d'un tel racha qui appartient au peuple d'Amalek que la Torah nous ordonne d’exterminer ont une influence, combien davantage en a la prière de n'importe quel juif (qui est toujours chéri et adoré par Son papa Hachem)!

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