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Remercier Hachem de la délivrance avant d’être délivré

+ Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré :

"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie" (guémara Taanit 29a)

=> Pourquoi redoubler de joie lorsque débute Adar?
En effet, à ce moment-là, les juifs étaient encore dans la détresse. On aurait plutôt dû préconiser de redoubler de joie lorsque le mois s'achève car ils avaient alors été délivrés.

-> Le rabbi Chaoul Yédidya de Modzitz répond que c'est précisément au temps de l'épreuve qu'il est nécessaire d'être joyeux, car cela constitue l'arme du peuple juif.

Il est écrit : "Il les a vus dans la détresse en entendant leur allégresse" (Téhilim 106,44).
N'aurait-il pas plutôt été convenu de dire : "Il les a vus dans la détresse en entendant leurs plaintes".
N'y a-t-il pas un meilleur moment pour exprimer sa joie que celui de la détresse?

Le rabbi de Modzitz explique qu'au sujet de Myriam après la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Toutes les femmes sortirent après elle en rondes avec des tambourins" (Béchala'h 15,20).
A ce propos, le midrach demande d'où elles avaient des tambourins.
Et de répondre : "C'est que les femmes de cette génération étaient des tsadékettes (des femmes justes), et elles étaient certaines qu'Hachem leur ferait des miracles. Elles avaient donc emporté avec elles des tambourins."

"Il les a vus dans la détresse en entendant leur allégresse" = Hachem vit que les femmes juives manifestaient déjà leur joie, qu'elles s'étaient déjà préparées à chanter et à danser alors qu'elles étaient encore dans l'épreuve de l'asservissement d'Egypte.
Et c'est par ce mérite qu'Il délivra le peuple d'Israël de ses oppresseurs.

=> Le rabbi de Modzitz dit que cela constitue un enseignement pour Israël dans toutes les générations : lorsque surviennent des épreuves et que les juifs sont capables de chanter et louer la délivrance future, alors qu'ils se trouvent dans la détresse, alors Hachem leur vient en aide et les délivre.

["Lorsque le mois d'Adar débute, on redoublera de joie" = en augmentant notre joie, déjà avant Pourim, dans une période terrible où un décret de mort plane sur nous, nous prenons conscience que nous possédons une arme surpuissance : celle d'être joyeux.
En effet, notre joie qui provient d'une confiance totale en Hachem, attire sur nous l'aide Divine, dans Sa miséricorde totale.
A l'inverse, l'arme du yétser ara est les doutes, qui peuvent conduire à la tristesse.
Il n'y a pas de plus grande joie que l'absence de doute. Or, à Pourim nous réalisons d'à quel point derrière tout élément naturel, il y a un décret précis d'Hachem, pour notre bien, et cela conduit à avoir une confiance à 100% en Hachem, à en douter à 0%. La joie est donc forte!
=> Pourim témoigne du fait que par le fait de se forcer à sourire dans l'obscurité, Hachem va nous permettre de sourire dans la lumière, dans la joie réelle et totale.]

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-> Le rabbi de Piotrków explique d'après la même idée ce que le Baal haTourim rapporte à propos du 1er verset de Chémot (1,1) : "Voici les noms des Bné Israël qui vinrent en Egypte" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) ; les dernières lettres de ces mots forment : Téhilim.
De même, le midrach (Béréchit rabba 64,11) enseigne : "Pendant ses 22 ans chez Lavan, Yaakov était occupé à lire des Téhilim".
Cela s'explique ainsi : lorsque Yaakov était dans la détresse dans la maison de Lavan qui ne cherchait qu'à déraciner la souche d'Israël, il ne cessait de se renforcer dans sa confiance en D. qui finirait par le délivrer.
Plutôt que de se désespérer de sa situation, il chantait des Louanges comme s'il avait déjà échappé à son oppresseur.
Il en est de même à propos des Bné Israël qui dès le début de l'exil lorsqu'ils descendirent en Egypte étaient déjà confiants dans leur délivrance future. Ils entonnèrent dès ce moment des Téhilim, et c'est pourquoi le mot Téhilim est contenu en allusions 1er verset de Chémot.
[il en est de même dans notre exil actuel ...]

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-> Le rabbi David Dov de Maïzlich (dans son Ohr David - Méguilat Esther §1), rapporte la même idée lorsqu’il explique pourquoi les prières du roi David portent le nom de "Téhilim" (mot suggérant le cantique, comme le mot 'Téhila') alors qu’elles ont été prononcées à l'occasion de toutes les épreuves qu'il traversa.
Il aurait mieux convenu de les appeler 'Téfilotes' (prières), puisqu'elles sont des requêtes, et non 'Téhilim', terme qui suggère le chant et la louange, comme quelqu'un qui entonne un air sur un bienfait dont il a bénéficié.
L'explication en est que, même au temps de l'épreuve, le roi David avait confiance dans sa délivrance et c'était un cantique qui lui venait à l'esprit comme s'il était déjà délivré.

C'est d'ailleurs ce qu'il exprima lui-même lorsqu’il dit : "C'est en Lui que mon cœur a placé sa confiance, et j'ai été secouru ; ainsi mon cœur est-il en joie ; par mon cantique, je vais Lui rendre grâce."
Sa émouna était tellement ancrée dans son cœur qu'il était certain d'être délivré de ses épreuves.

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-> Rabbi David Dov de Maïzlich rapporte également l’explication donnée par son père, le Av Beth-Din de Pieterkov, au sujet du verset : "A moi, Ô Elokim, d'acquitter mes vœux envers Toi ; je Te paierai des sacrifices de reconnaissance" (Téhilim 56,13), de la manière suivante :
On sait a priori, qu'il n'est pas recommandé de faire des voeux, comme nous l’enseigne explicitement Kohélet (5,4) : "Mieux vaut ne pas faire de voeu", hormis lorsque celui-ci est formulé en situation de détresse (Cf. Tossefote 'Houlin 2b).
Dès lors, c'est ce que vient exprimer le verset :
- "A moi Ô Elokim" = ce qui vient suggérer la Midat Hadine (la mesure de rigueur) qui s'abat sur moi [le nom Divin Elokim était lié à l'Attribut Divin de Rigueur] ;
- "mes voeux envers Toi" = car il est alors permis de formuler un voeu ;
- je suis cependant certain que "je Te paierai des sacrifices de reconnaissance" = car Tu me sauveras et je Te remercierai de Ta délivrance.

Cette explication permet également de comprendre ce qui est dit dans un autre verset : "Avec reconnaissance, j'invoquerai Hachem, et de mes ennemis je serai délivré" (Téhilim 18,4) = lorsque j'aurai besoin d'être délivré, je L'invoquerai dès à présent et, grâce à cela, je serai délivré de mes ennemis.

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-> Sous le régime nazi (en 1938), les réchaïm obligèrent le rabbi Yaakov de Sadigura à nettoyer quotidiennement les rues de Vienne.
En nettoyant, le rabbi de Sadigura se répétait sans cesse en s'adressant à Hachem : "Je suis à Toi, et même ce racha qui est sur mon dos est à Toi, le balai que je tiens en main est aussi à Toi et même le sol que je suis en train de nettoyer est à Toi.
Il s'ensuit que cet homme qui est à Toi m'a ordonné à moi qui suis à Toi de prendre ce balai qui est à Toi pour nettoyer le monde qui est à Toi.
C'est pourquoi je l'accomplirai avec une joie immense."

=> Cela vient nous apprendre à nous efforcer d'acquérir cette vertu : voir Hachem à chaque pas et à chaque étape de notre existence.
De la sorte, nous pourrons mériter une vie remplie de bénédictions.

Par exemple, le Baal Chem Tov disait : "Celui qui vit en ayant confiance en Hachem, qui sait que rien ne survient par hasard et que toute la Nature est le fruit de la Providence Divine, mérite de voir se réaliser sur lui-même des miracles hors du commun".

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+ Avoir confiance en D., c'est anticiper notre délivrance même pendant nos difficultés :

-> "C'est en Toi que nos pères ont placé leur confiance, ils ont eu confiance et Tu les as délivrés" (Téhilim 22,5).

Le Shévet Sofer l'explique de la manière suivante :
"Ils eurent entièrement confiance qu'Hachem allait, à coup sûr, les délivrer et leur confiance était tellement forte qu'ils se sentaient déjà délivrés.
Car là est l'essence-même du Bita'hon (la confiance en D.), comme son nom l'indique (Bita'hon est de la même racine que le mot Béta'h qui signifie 'sûr, certain') : être convaincu qu'Hachem le sauvera et lui viendra en aide, et ne pas être comme celui pas qui recherche la protection Divine tout en étant habité par la crainte et le doute que "peut-être Hachem n'exaucera pas sa volonté", car cela ne constitue pas un Bita'hone intègre.
Il me semble que l'on peut, grâce à cela, expliquer le verset : "C'est en Toi que nos pères ont placé leur confiance, ils ont eu confiance et Tu les as délivrés", car, à priori, on peut se demander pourquoi la confiance des Bné Israël est mentionnée deux fois. C’est pour nous indiquer combien leur Bita'hone était fort, à tel point qu'ils ressentaient déjà qu'Hachem les avaient délivrés. C'est la raison pour laquelle le verset mentionne leur confiance une deuxième fois en l'associant, alors, à leur délivrance".

-> "Mon D., en Toi j'ai confiance, je n'ai pas honte" (Elo'aï békha batakhti, al évocha - Téhilim 25,2)
Le Ben Ich 'Haï commente :
"En effet, il existe des personnes qui, certes, ont confiance qu'Hachem peut accomplir pour elles un miracle, mais qui, néanmoins, ont honte d'en faire part aux autres, de peur de ne pas mériter ce miracle. Cela révèle que leur Bita'hon n'est pas intègre.
Un homme doit avoir une entière confiance en Hachem, de tout son coeur et de toute son âme, au point de ne pas hésiter à publier qu'Hachem accomplira pour lui le miracle qu'il attend.
C'est ce que le verset vient nous enseigner en disant [l'idée que] : "Placez en Lui votre confiance et n'ayez pas honte".

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
En vérité, le Bita'hon lui-même attire la délivrance.
Considérons la formule que les Sages de la Grande Assemblée instituèrent dans la prière de la Amida : "vélo névoch kibé'ha bata'hnou" (Nous n'aurons pas honte parce que c'est en Toi que nous plaçons notre confiance - ולא נבוש כי בך בטחנו) : elle suggère que la confiance en Hachem est une raison de ne pas avoir honte.
Et elle est à mettre en parallèle avec la bénédiction de la guérison : "réfaénou Hahcem vénérafé ochiénou vénivachéa" (Guéris-nous et nous serons guéris, sauve-nous et nous serons sauvés ... car Tu es un D., un Roi, un médecin, fidèle et miséricordieux - רפאנו ה' ונרפא הושיענו ונושעה), ce qui suggère là aussi que la raison de notre guérison est que Hachem est un médecin fidèle et miséricordieux.
Et il en est de même également pour la bénédiction concernant la délivrance : "végaolénou géoula chéléma, ki El gadol ata" (Délivre-nous d'une délivrance complète car Tu es un D. libérateur et puissant - וגאלנו גאולה שלמה כי א-ל גואל חזק אתה).
Et c'est aussi ce que signifie la bénédiction du Téhilim : "en Toi j'ai confiance, je n'ai pas honte" (je n'ai pas honte car j'ai placé par confiance en Toi).

Sachons que toute marque de Bita'hon de notre part est acceptée et agréée par Hachem.
Le Déguel Ma'hané Efraïm (sur Pourim) explique ainsi le chant (de Pourim) : "léodia ki kol kivikha lo yévochou"
(Pour proclamer que tout celui qui espère en Toi ne subira pas la honte - להודיע כי כל קויך לא יבושו).
Il dit : "On peut comprendre "tout" dans le sens de "même un peu", ce qui suggère que même celui qui espère un peu [en Hachem], verra s'appliquer à son égard "il ne subira pas la honte" (lo yévochou) et ne sera pas déçu.

[on peut des fois se dire ça sert à rien de témoigner un petit peu de confiance en D., qu'est-ce que ça peut bien Lui faire, cela a de la valeur que si je fais une grande proclamation de bita'hon ...
Mais en réalité, même une marque de confiance minuscule (surtout dans nos moments difficiles) est acceptée et a une importance énorme auprès d'Hachem, qui va s'en saisir pour rendre plus agréable notre vie.
(l'idée que dans nos moments obscurs même une petite lumière de confiance en Hachem, est visible et importante. Ainsi, c'est précisément dans ces moments que l'on doit s'efforcer de faire briller notre espérance en la délivrance très prochaine de papa Hachem)]

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-> Le rav Chlomké de Zwil avait coutume de dire que le véritable "test" pour savoir si quelqu’un est doté de émouna est lorsqu'il est confronté aux difficultés et plongé dans l'obscurité.
Si l’on s’aperçoit alors qu'il est en colère contre lui-même et contre le monde entier, cela prouve que sa émouna est défaillante.
Car le croyant véritable crie de tout son coeur : "C'est ce qu'Hachem a décrété, et je crois d'une foi parfaite que tout ce qui m'arrive provient de mon Père Céleste, et que ce n'est que bénéfique, source de bénédiction, de joie, de délivrance et de consolation".

Cette attitude le préservera de la colère, qui est un très mauvais trait de caractère, au sujet duquel le rav Chlomké Zwil disait : "Celui qui se met en colère est un apostat fini, car s'il croyait réellement, il n'aurait rien ni personne contre qui s'irriter, puisque l’autre ne lui a rien fait, et que c’est Hachem Lui-même qui est à l’origine de ce qu’il subit. Et dans le fond, sa colère ne fait que trahir sa pensée profonde selon laquelle quelqu’un d’autre existerait en dehors d’Hachem, qui serait en mesure d’agir également.
C’est ce que nos Sages enseignent : "Celui qui se met en colère ressemble à un idolâtre"(Rambam Déot
2,3 d’après guémara Shabbat 105b)."

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"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie" (guémara Taanit 29a)

-> Rachi explique : "Des jours de miracle pour Israël : Pourim et Pessa'h."

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 1ere partie, 162b) écrit :
Il existe une grande différence entre le mois de Nissan et celui d’Adar.
- Car en Nissan, le miracle se produisit en dehors des limites naturelles par la sortie d'Egypte et la mer Rouge qui se fendit. Un tel miracle fait plus de bruit au moment où il se produit.
Cependant, ce ne fut pas une publication de l’action permanente de la Providence Divine.
- Tandis que lors des miracles d’Adar, rien ne fut modifié dans le cours naturel du monde et aucun homme n'intervint à leur sujet.
Malgré tout, celui qui réfléchit au cours des évènements depuis le festin d'A'hachvéroh jusqu'à la fin de la Méguila y verra se manifester la Providence Divine de manière extraordinaire et y décèlera également une conduite dirigée dans tous les évènements du monde.
Hachem modifia alors le cours des astres de la même manière qu'il agit avec nous chaque jour, sans que le bénéficiaire du miracle ne s'en aperçoive ...
C'est parce que la Providence Divine particulière qui s'exerce sur nous [sans que nous n'en ayons conscience, dissimulée dans la naturalité des choses] se remarqua davantage que l’on redouble de joie.

C'est à ce sujet qu'il est écrit dans la Méguilat Esther (9, 5) : "Ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du sein du peuple juif et leur souvenir ne sera pas effacé du sein de leurs descendants."
Et cela concerne 2 aspects :
- d'abord, le fait que l'homme prend conscience à Pourim des merveilles de la Providence,
- et ensuite, suivant le sens littéral du verset, le fait que ces jours de Pourim ne disparaîtront jamais. Car il en est de même à chaque génération, puisque ce miracle n'est pas seulement une histoire qui se déroula jadis, mais (comme il est écrit) "ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du sein du peuple juif".
Jusqu'à présent, tout ce qui est arrivé dans le monde et qui semblait naturel a toujours fait l'objet d'un calcul bien précis dans le Ciel pour le bien des juifs.
Cette vérité constitue l'essentiel de notre émouna comme l'affirme le Rambam (fin de Paracha Bo) : "Celui qui n’y croit pas n'a pas de part dans la Torah d'Hachem."

=> On redouble de joie pendant le mois d'Adar car lorsqu'un homme croit sincèrement qu'Hachem l’accompagne (au cours de son existence) à chaque instant, pour son bien, et qu'Il dirige chacun de ses pas, alors son cœur se remplit d'allégresse et sa bouche de louanges.

[le but de Pourim est d'enraciner dans le cœur de chaque juif la émouna dans la Providence Divine lorsque celle-ci est dissimulée, et que les ténèbres l'enveloppent.
Cela provoque de la joie, et de la joie provoque cela.]

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-> "Celui qui désire voir ses biens se maintenir, qu'il plante parmi eux un Adar [selon Rachi, il s'agit d'un arbre important]", comme il est dit : "Adir bamarom Hachem" (Hachem est puissant dans les hauteurs - Téhilim 93,4).
[guémara Beitsa 15b]

Rachi d'expliquer : "Adar traduit l'idée de force."

Le Sfat Emet (sur Roch 'Hodech Adar) commente cette guémara ainsi : celui qui désire que ses biens spirituels et matériels se maintiennent "plantera un Adar", à savoir qu'il pensera en permanence que "hachem est puissant dans les hauteurs".
De cette manière, il comprendra que tout ce qui lui arrive ici-bas provient d'Hachem.
Grâce à cela, il réussira dans toutes ses entreprises.
Il devra néanmoins veiller à ce que cette vérité ne reste pas superficielle mais pénètre également son cœur afin de vivre cette émouna.

[nous devons intérioriser notre confiance en Hachem dans notre cœur (à l'image des racines profondes d'un haut arbre) de manière à ne pas tout oublier lorsque se présentera la moindre épreuve.
Lorsqu'un homme réalise qu'il n'existe rien en dehors de D. et que rien de bon ou de mauvais ne peut lui arriver sans qu'Hachem ne l'ait décidé, il ne sera jamais triste.
Ainsi, lorsque Adar est là, qu'on voit la grandeur (adir) et la magnificence de Hachem, alors on ne peut qu'augmenter la joie.]

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-> "Celui qui lit la Méguila à rebours n'est pas acquitté" (michna Méguila 17a)

Selon nos Sages, cela nous apprend que celui qui étudie la Méguila depuis la fin en remontant jusqu'au début, après avoir vu l'ampleur du miracle, et qui est alors impressionné par l 'enchaînement extraordinaire des évènements passés, n'est pas quitte de son obligation.
Car le but de la émouna est de reconnaître, même au moment où la Présence Divine est voilée, que tout est pour le bien.
C'est ce qui est suggéré par l'obligation de lire la Méguila suivant l'ordre (chronologique) : avant même que le miracle se révèle au grand jour, l'homme est déjà convaincu d’une issue favorable.

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique l'absence du Nom d'Hachem dans toute la Méguila, car Hachem dirigea alors tous les évènements de manière dissimulée.
Il écrit : "Néanmoins, lorsque l'on associe tous les mots (qui représentent les évènements), on décèlera entre les lignes que le Maître du monde dirige tout à Lui seul avec une Providence extraordinaire."

-> Certains commentateurs (comme le Yossef Léka'h) font remarquer que le Nom d'Hachem apparaît néanmoins en filigrane à 2 reprises dans la Méguila :
- dans les premières lettres de : "yavo amélé'h véHaman ayom" (que viennent le roi et Haman aujourd'hui - יבא המלך והמן היום - Méguilat Esther 5,4) ;
- et également dans les lettres finales de : "ki kalété élav ara'a" (Haman vit que sa fin était arrivée - כי כלתה אליו הרעה - Méguilat Esther 7,7).
Cette présence évoque le fait qu'aussi bien lorsqu'Haman se trouva au somment de la gloire, que lorsqu'il arriva au moment de sa chute, rien n'était le fruit de sa force, mais tout était dirigé à chaque instant par la Providence Divine.
Ceci nous enseigne que Hachem se trouve constamment présent dans l'existence d'une personne et que tout ce qu'elle traverse ne constitue que des moyens utilisés par Hachem.

[le nom d'Hachem n'apparaît pas clairement dans la Méguila, mais en prenant plusieurs mots successifs nous nous rendons compte que rien ne peut se passer sans un décret de Sa part.
(2 fois dans la Méguila : lettres du début, lettres de la fin => tout du début à la fin n'existe, ne peut se produire indépendamment de D.).]

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