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Tou biChevat = un renouveau spirituel

+ Tou biChevat = un renouveau spirituel :

-> "Il y a 4 jours de 'Roch Hachana ... Le premier Chevat est le nouvel an des arbres selon Beit Chamaï ... Beth Hillel disent : c'est le 15 du mois" [guémara Roch Hachana 2a]

-> "Les Bné Israël sont comparés à un arbre... [plus particulièrement] ceux qui peinent dans [l'étude de] la Torah"
[Zohar - Raya Méhémna - Michpatim 121a]

-> Le 'Hidouché haRim (Likouté HaRim sur Tou biChevat) dit que tous les 'hidouchim qui seront découverts pendant toute l'année descendent du ciel à Tou biChevat.
Une déclaration semblable figure dans Chéélot Outechouvot Erets Tsvi (vol.2 p.345) : "Le nouvel an des arbres concerne principalement les 'hidouché Torah."

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=> Cela est surprenant. Logiquement, l'époque de renouveau des étudiants de la Torah ne devrait-elle pas être la fête de Shavouot, jour où D. juge le monde en ce qui concerne l'étude de la Torah?

-> Comme l'enseigne le Chlah (Massékhèt Chevouot, pérèk nèr mitsva 19) :
"De même qu'à Roch Hachana, Hachem désire examiner et juger les actes de l'homme ... le jour du don de la Torah, qui témoigne de la création du monde, Il désire examiner et juger le monde pour ses actes ... Le monde est jugé ce jour-là en ce qui concerne la Torah et les mitsvot qui furent données en ce jour".

-> Le rav Chakh a dit :
"De même qu'à Roch Hachana, toutes les créatures passent devant D. pour être jugées, à Shavouot, le jour du don de la Torah, un bilan est dressé pour les efforts que nous avons fourni pour la Torah.
C'est en fonction de ces efforts que la cour céleste nous accorde la réussite en Torah pour l'année en cours."

-> De même, selon le rav Yéhouda Zev Segal :
"Shavouot est exactement comme Yom Kippour. C'est le jour de jugement de l'étude de la Torah.
Une personne doit corriger ses défauts de caractère afin que la Torah puisse résider en lui."

-> "Pendant la fête de Shavouot, nous sommes jugés sur les fruits de l’arbre" [guémara Roch Hachana 16a]

Le Chlah haKadoch de commenter :
"Ces fruits-là sont en fait les âmes qui s’envolent de l’arbre de D.
Le monde est jugé en ce jour sur la Torah qui lui a été donné ce même jour et qu’il s’est abstenu d’étudier. [qu’avons-nous fait des capacités et des opportunités de Torah que nous avons pu avoir l’année écoulée?]
[…]
Le jugement auquel D. procède lors de la fête de Shavouot ne concerne pas seulement la Torah elle-même, c’est-à-dire de décider quelle perception de la Torah aura chacun de nous, mais aussi quels seront les moyens qui nous permettrons de l’étudier.
[…]
Cette nuit [de Shavouot] est une occasion pour mériter une bonne vie sans aucun dommage tout au long de l’année qui suit.
Et même si à Roch Hachana, on n’aura pas mérité un jugement particulièrement favorable, mais comme moyen pour étudier la Torah, on pourra alors bénéficier de la vie et de toutes bonnes choses."

-> Nos Sages nous enseignent également que Shavouot est le moment où les hidouché Torah arrivent dans le monde.
Le midrach (voir Vayikra Rabba 22,1) dit que toute idée ou interprétation nouvelle que "chaque érudit est destiné à présenter à son Rav jusqu'à la fin de toutes les générations" fut donnée au peuple juif en même temps que la Torah. Shavouot marque aussi la naissance du peuple juif en tant que nation ; c'est à Shavouot que D. dit : "Ce jour, vous êtes devenus un peuple" (Ki Tavo 27,9) ["notre peuple n'est un peuple que par sa Torah" - rav Saadia Gaon] et "Vous serez pour Moi un trésor parmi toutes les nations ... et vous serez. pour Moi un royaume de prêtres et un peuple saint" (Yitro 19,5-6)?

=> Comment concilier cette notion de renouveau de la Torah avec Tou biChevat et Shavouot?

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-> Tout d'abord, il faut rappeler un principe fondamental enseigné par le Ram'hal (Déré'h Hachem IV,7) : dans le calendrier juif, les diverses époques de l'année sont liées à certaines influences spirituelles qui reviennent chaque année à la même époque. De même, un événement qui se produit à une certaine période de l'année peut créer un impact spirituel qui sera "réactualisé" chaque année.
Dans les mots du Ram'hal : "Chaque fois qu'une rectification a eu lieu dans l'histoire ou qu'une grande lumière a brillé, une lumière semblable brillera à nouveau à chaque anniversaire de cet évènement, et les résultats de cette rectification se renouvelleront à l'intérieur de nous ; ... [par exemple] tel est [le lien entre] la fête de Shavouot et le don de la Torah".

-> Le rav David Hofstedter (Darach David) fait le développement suivant :
Chaque année, à Shavouot, nous revivons l'expérience du don de la Torah où nous avons cueilli les fruits de notre développement spirituel, la germination initiale de ces "graines" se produit de nouveau chaque année à Tou biChevat.
C'est ainsi que Tou biChevat représente, à chaque fois, un nouveau début pour le peuple juif, qui est comparé à un arbre, et jette les fondations du renouveau du peuple juif en tant que nation et de détenteur de la Torah.
Comme le dit le Kedouchat Halévi (Likoutim) : "Tou biChevat est la préparation au don de la Torah".

Dans son commentaire (sur Roch Hachana 14a), Rachi explique que le mois de Chevat est une époque où "la plus grande partie de l'hiver est passée, la sève est montée dans les arbres et les fruits commencent à mûrir".
A Tou biChevat, les fruits de l'arbre commencent tout juste à mûrir mais sont encore durs et amers.
[selon la majorité de nos Sages, le bourgeonnement ('hanata) liée à Tou Bichevat fait référence aux premières étapes de développement d'un fruit. ]
Au cours des mois suivants, ils mûrissent lentement jusqu'à Shavouot où ils dégagent parfum doux et agréable. Ainsi, à Shavouot, époque de la récolte, un processus de développement commencé le 15 Chevat atteint son apogée.

Cela peut éventuellement aussi expliquer cet enseignement du Zohar : "Tou biChevat est une époque de renouveau pour ceux qui étudient la Torah", une époque "d'amertume", condition préalable nécessaire pour atteindre la sagesse de la Torah.
En fait, Tou biChevat est la période où les 'hidouché Torah commencent à "mûrir" et Shavouot marque le moment où ils sont prêts à être "cueillis".
Chaque personne peut vivre sa propre réception de la Torah.
Le Sfat Emet (Shavouot - 5635) dit : "Chaque année, le juif reçoit, lors de cette fête, tout ce qu'il est destiné à comprendre et chaque 'hidouch de Torah qu'il est destiné à découvrir".
Ainsi, notre avoda à Tou biChevat est d'accepter avec amour l'amertume qui précède nécessairement notre acquisition de la connaissance de la Torah. [par exemple, en signe de cet amour, le 15 Chevat, il est interdit de jeûner, nous ne faisons pas ta'hanoun.]
[certes l'étude de la Torah est amère et difficile au début, mais si l'homme persévère, D. éclairera sa voie et il goûtera la douceur de la Torah.]
Shavouot est le moment où nous nous réjouissons de l'aboutissement de ce processus et récoltons des "fruits" mûrs ayant commencé à pousser à Tou biChevat.
[d'ailleurs, tous les Tanaim s'accordent à dire qu'il faut se réjouir physiquement à Shavouot (guémara Pessa'him 68b). Rachi explique : "Il faut se réjouir par de la nourriture et de la boisson, afin de montrer que le jour où la Torah fut donnée est agréable pour les Bné Israël". ]

On trouve une indication à cette idée dans la traduction du Targoum Yonathan : "D. lui montra un arbre" = "ilan marir" (un arbre amer).
Comme nous l'avons expliqué, cela fait allusion à l'amertume qui accompagne le début de l'étude de la Torah, une amertume liée à Tou biChevat, le nouvel an des arbres. Là, les fruits de l'arbre sont encore verts et amers, le processus de mûrissement venant seulement de commencer.
Le lien entre Tou biChevat et Shavouot est évident du fait que Shavouot est une époque de jugement pour les fruits de l'arbre (guémara Roch Hachana 16a) ; à Shavouot, Hachem attribue à chacun sa part des fruits qui se sont développés pendant les mois précédents, et détermine de quelle façon chaque personne recevra cette part.

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-> Le Zohar dit : "Les Bné Israël sont comparés à un arbre ... et sont appelés un grand arbre solide, [renfermant] de la nourriture pour tous'. ... Même les anges ne sont nourris que par le mérite des Bné Israël, car si les Bné Israël ne s'investissaient pas dans l'étude de la Torah, [les anges] ne recevraient pas de nourriture ... De même, la Torah est comparée à l'eau ... et l'eau [la pluie] ne descendrait pas d'en haut ... pour faire murir les fruits si ce n'est pour les Bné Israël."
[le sens de ce passage est que : le peuple juif est comparé à un arbre, et les arbres produisent leurs fruits par le mérite des Bné Israël. De même qu'un arbre produit des fruits pour nourrir le monde, les juifs qui étudient la Torah nourrissent le monde. Et de même qu'un arbre produit des fruits lorsque la terre dans laquelle il est planté est arrosée, ceux qui étudient la Torah puisent leur force de la Torah, qui est comparée à l'eau (guémara Bava Kama 17a)]

Sur cette base, nous pouvons comprendre que, de même que le 15 Chevat est une période de développement et de renouveau pour les arbres, c'est un moment de développement et de renouveau pour le peuple juif, parce qu'il fait mûrir les fruits de l'arbre ; comme le Zohar l'indique, c'est par le mérite du peuple juif que la pluie tombe.
Les Bné Israël étant eux-mêmes comparés aux arbres, ToubBiChevat est un moment de renouveau particulier pour ceux qui étudient la Torah car ils sont considérés comme ressemblant le plus aux arbres. Leur Torah fait venir la bénédiction divine sur le monde.

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