+ Illuminons l'obscurité de l'exil ...
Juste après le "ma nishtana", nous disons "avadim ayinou ", que nous terminons par : " vé'hol amarbé léssapèr bitsi'at mitsra'im aré zé méchouba'h" (et celui qui fait la narration de la sortie d'Égypte plus longuement est digne de louanges).
Par ailleurs, il est écrit dans la Torah à propos du récit de la sortie d'Egypte : "vé'égadéta lébin'ha" (Et tu le racontera à tes enfants - Chémot 13,8) et le terme : "Haggada" renvoie aussi au fait de faire un récit de ces événements.
Pourquoi n'est-il pas écrit : "vé'hol amarbé lé'aguid" (en place de léssapèr)?
Que vient nous apprendre l'utilisation de ce terme?
Le mot "lessapèr" (raconter) ressemble au mot : saphir.
Ainsi, la Haggada nous apprend que de la même façon que le saphir est une pierre brillante/étincelante, lorsque l'on raconte l'histoire de notre sortie d'Egypte nous éclairons l'obscurité de l'exil.
D'ailleurs, dans le passage suivant la Haggada écrit à propos de nos Sages : "ayou méssapérim bitsi'at mitsraïm kol oto alaïla" (ils discutèrent de la Sortie d'Égypte toute la nuit).
=> Par le fait de raconter (messapérim), on peut illuminer cette nuit obscure de l'exil, à l'image de l'éclat du saphir ...
Par notre récit abondant et enflammé, faisons de cette nuit un feu d'artifice, qui illuminera également toute notre année à venir pour le bien b"h ...
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-> véigadéta lévin'ha = tu le racontera à ton enfant = selon le 'Hatam Sofer, tu dois raconter l'histoire de la sortie d'Egypte d'une telle façon que ton fils aura envie de le raconter à ses enfants.
[si non seulement toi, mais également tes enfants voient ce récit comme étant aussi précieux qu'un saphir, alors ils feront tout pour transmettre avec force cet héritage à leur descendance.
Mais si ce n'est qu'un vulgaire cailloux, une corvée dont nous devons nous débarrasser, alors la transmission risque de cesser, que D. nous en préserve.]
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-> Le 'Hatam Sofer fait également remarquer que le mot : "sipour" (סיפור - histoire) a la même racine que : "saphir", car : en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, une personne s'illumine et son âme est affiné (se débarrassant des impuretés provenant de nos fautes), entraînant qu'elle en devient aussi digne de louanges qu'un précieux saphir.
[=> Au cours du Séder, plus nous racontons l'histoire d'Egypte, plus nous devenons des pierres de plus en plus précieuses.]
['Hatam Sofer al haTorah - intro à Dévarim]
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-> "Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."
['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]