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"On lui donna le nom d'Essav" (Toldot 25,25)

La valeur numérique de : "Essav" (עֵשָׂו) est de : 376, qui est la même que celle du mot : shalom (la paix - שָׁלוֹם).

Comment comprendre cela?

1°/ Le Baal haTourim nous dit que si cette relation entre Essav et le concept de la paix n'existait pas, Essav aurait détruit le monde entier.

=> Ainsi, tout le mal qu'ont fait Essav et ses descendants n'est rien par rapport à ce qu'ils auraient fait sans l'existance de ce lien avec le shalom dans leur nom!!

On peut faire un lien avec la guémara (méguila 6b), qui parle de "guermania" (une des provinces du royaume d'Edom), en disant qu'elle a le potentiel de sortir de chez elle et de tenter de détruire le monde.

Qui est le royaume d'Edom?
"Edom, c'est Essav" (Béréchit 36,8).
A quoi correspond la "guermania"?
Rabbi Yaakov Emden explique que "guermania" fait référence à la zone de l’Allemagne actuelle.

Il est incroyable de voir à quel point la tendance innée d'Essav à détruire le monde s'est manifestée, comme écrite dans notre Torah et par nos Sages, des milliers d'années auparavant.

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2°/ Le Avnei Nézer s'appuyant sur ce lien numérique entre Essav et le mot : shalom, va en tirer une autre conclusion.

Essav a vécu une vie de paix et de tranquillité, dans le sens qu'il n'a jamais cherché à combattre son yétser ara.
Son inclinaison au mal vivait en totale paix en lui !!
(d'où le lien entre Essav et la paix)

A l'inverse, lorsqu'une personne se bat souvent et de façon courageuse contre son yétser ara, elle va vivre des moments de trouble, d'agitation interne, jusqu'à ce qu'elle gagne haut la main le combat.

Le véritable shalom, ce n'est pas d'abandonner le combat contre son yétser ara, c'est au contraire lutter en permanence de toutes ses capacités pour le vaincre (b"h) autant que possible.
Il en découle une véritable paix intérieure, qui vient du fait que mon âme est satisfaite de ce que j'ai réalisé, car conforme à la volonté de D.

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3°/ Rachi (25,25) nous dit : "[Le nom Essav vient ] de la racine ‘assé ("faire"). Tout le monde l’a appelé ainsi parce qu’il était "fait", c’est-à-dire qu’il était venu au monde tout velu, comme un homme d’âge mûr."

=> Essav est lié à la notion de : complet, finalisé.

Yakov vient du mot : ékev, qui signifie : le "talon".
C'est la partie la plus basse du corps humain, que Yaakov avait attrapé à son frère au moment de sortir du ventre de sa mère.

Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?

Le Chem miChmouel nous dit que Essav était parfaitement heureux avec ce qu'il avait, n'ayant aucun désir de spiritualité.
A ces yeux, il était une personne complète, totalement aboutie, comme son nom le laisse indiquer.
Essav a numériquement un lien avec le mot : "shalom" (la paix), qui a pour racine le mot : "shalem" (complet, abouti, entier), renvoyant à sa vision de la vie.

Yaakov considérait ses actes comme petits et faibles, à l'image du talon qui est tout en bas du corps, et il cherchait donc en permanence à monter plus haut, à progresser.

Il est écrit ensuite : "Essav devint un homme sachant chasser, un homme des champs, et Yaakov était un homme intègre (ich tam), demeurant (yochèv - יֹשֵׁב) dans les tentes" (Toldot 25,27).

Le terme yochèv renvoie, en général, à la notion de s'arrêter d'avancer, à une envie de se reposer dans la vie.
Mais ici, il manque curieusement un vav dans ce terme.
Il est en effet généralement écrit : יושב

Le Netsiv (Haémek Davar) dit qu'à chaque fois qu'un mot est écrit de façon incomplète (avec au moins une lettre manquante), cela nous apprend toujours qu'il manque quelque chose dans le concept que le mot représente.

En appliquant cela à notre verset, on apprend que Yossef était assis dans les tentes pour étudier, mais qu'il considérait toujours que sa sagesse était incomplète, qu'il y avait toujours plus à apprendre.

Ainsi, on peut dire que :
-> le succès de Yaakov résidait dans son perpétuel état d'être un étudiant de la vie : il y a toujours moyen de progresser.
Yaakov est appelé : "ich tam" = intègre.
Il connaissait sa place, marchant humblement sur le chemin de la volonté de D.

-> A l'inverse, Essav se voyait comme parfait, sans progression possible.
Essav est appelé : "yodéa tsayid" (sachant chasser) = le terme "yodéa" (un sachant), renvoie bien au fait qu'Essav se sentait comme un "sachant" (yodéa), une personne qui pense déjà tout comprendre.

 

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle de dvar Torah du Rabbi Shlomo Zalman Bregman

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-> Rabbi Yé'hezkel Sarna (Daliyot Yé'hezkel) dit que le mot : "tam" signifie être entier avec Hachem (Rachi : Tel était son cœur, telle était sa parole).
De même qu'une personne s'étant cassé le poignet par accident n'est plus dans un état parfait physiquement, de même lorsque nous fautons par accident, nous ne sommes plus parfait spirituellement.
La mitsva de "tamim tiyé" (être entier), nous oblige à maintenir cet état de complétude spirituel (faire téchouva, monter la garde, éviter les situations à risque, ...).
[A l'inverse (de ich tam), Essav est appelé : "ich tsadé" (homme des champs), signifiant qu'il n'est pas chez lui dans ses tentes. Sa maison est donc grande ouverte au yétser ara, qui est alors le maître à bord.]

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