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La pomme et le miel

+ La pomme et le miel (à Roch Hachana) :

-> "Hachem, D. n'avait pas envoyé la pluie sur la terre" (Béréchit 5,2)
Rachi de commenter :
"Il n'a pas fait pleuvoir parce qu'il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre et apprécier les bienfaits de la pluie.
Lorsqu'Adam a été créé, il a compris son importance pour le monde : il pria et la pluie est tombée, faisant pousser les arbres et la végétation."

Le rav Yaakov Galinsky dit qu'à partir des paroles de Rachi, on peut penser que c'est parce qu'il n'y avait personne pour prier que la pluie n'est pas tombée.
Mais ceci est une erreur, et ce n'est pas le sens de ces paroles.

Il y est écrit : "il n'y avait pas d'homme pour cultiver la terre et apprécier les bienfaits de la pluie".
Le Maharal (Gour Aryeh) d'expliquer : "Il est interdit de faire une faveur à une personne qui ne l'apprécie pas".

Nous recevons tant de D., et nous ne savons que demander, que se focaliser sur ce que nous n'avons pas encore.

Nous avons la pomme (ce qui est déjà super!), et ce qui nous manque c'est le miel (l'extra!).

En exprimant notre reconnaissance à D., en disant à quel point nous sommes sensibles à tout ce qu'Il nous a donné, nous nous permettons d'avoir des bénédictions futures.
A l'inverse, celui qui n'apprécie pas ce que D. a fait pour lui, s'interdit qu'Il lui fasse des faveurs.

La pomme, c'est : la Shana Tova (la bonne année) ; et le miel, c'est : le métouka (la douceur).

En prenant la pomme, on dit à D. : "Merci pour tout ce que tu m'as donné au quotidien dans ma vie".
Puis, on prend le miel, et on exprime : "S'il te plaît ajoute encore plus de douceurs".
On demande alors : une shana tova, une pomme avec du miel.

[c'est la dynamique des prières d'une manière générale : remercier pour le passé, et demander pour le futur.]

-> Le rav Leibele Eiger dit que le miel est produit par les abeilles, et pour le récolter nous devons faire avec le risque de piqûres.
De même, nous demandons à D. de se focaliser sur notre beauté intérieure, et de faire abstraction de nos écarts, nos fautes (vent de folie : qu'est-ce qui m'a piqué à faire ça!).

-> Rav Yé'hiel Spéro rapporte que même si au final la pomme et le miel sont agréables, ils ont des origines différentes :
-> la pomme = elle est naturellement bonne, et elle grandit sur un arbre beau, majestueux et feuillu.
Il symbolise la bonté et la beauté.

-> le miel = provient de l'intérieur des abeilles, qui sont connues pour leurs piqûres douloureuses et désagréables.
Elles symbolisent ce qu'on souhaite éviter, la douleur.

Mais au final, malgré ses origines, le miel est plus doux et plus agréables que la pomme, comme on peut le constater avec les enfants qui en demandent toujours plus.

Pour tout un chacun, chaque année, la vie est pleine de pommes et de miel.
En effet :
-> certaines situations sont intrinsèquement bonnes, agréables (ex : les fêtes, nos réussites, nos satisfactions, ...) ;
-> on doit aussi faire face à des circonstances qui ressemblent à la piqûre de l'abeille.

Sur le moment : "ça pique, ça fait mal!", mais en regardant avec une bonne perspective, on peut en arriver à goûter de la douceur.

Après coup, on se rend compte qu'une situation qui nous met en difficulté va se révéler plus bénéfique pour nous qu'une situation qui est agréable sur le moment.
En effet, il en découle par exemple : une mise au grand jour de nos belles potentialités (on devient meilleur), une appréciation des choses (quand on peine pour quelque chose, cela lui donne plus de goût), ...

=> Ainsi, les piqûres de la vie vont générer le miel de notre vie.

Le mot miel se dit : dvach, et a la même valeur numérique que : av aRa'haman (Père miséricordieux - 306).

Le fait d'avoir en tête qu'absolument tout ce qui m'arrive vient que de D., qu'Il nous aime à la folie, va contribuer à rendre chacune de mes épreuves douces et agréables.
Bien que sur le moment, ça peut piquer fort et faire très mal, mais puisque cela vient de D., c'est que c'est pour mon bien.

En mélangeant la pomme avec le miel, on demande à D. de nous aider à voir la vie avec la certitude que dans les moments difficiles et agréables, c'est le même D. qui agit envers nous, toujours avec un amour et une miséricorde qui sont infinies.

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Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que :
-> tapoua'h (une pomme) est lié à : "liftoa'h" (ouvrir).
En ajoutant le miel, on demande par allusion à D. de nous ouvrir grand Sa miséricorde, Sa douceur à notre égard.

-> Une pomme est rouge extérieurement, mais blanche à l'intérieure.
C'est un appel à D. pour passer de la rigueur à la miséricorde, et alors pouvoir nous recouvrir de Son meilleur miel ...

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-> La pomme est un fruit très commun, présent quasiment partout dans le monde.
En prenant un tel fruit, qui est un peu négligé par son caractère simple (on va pas être fier devant ses invités d'avoir de la pomme), et en le trempant dans de la douceur, nous apprenons à avoir de la reconnaissance et à remercier Hachem même au sujet de choses qui sont simples et banales.
Nous prenons conscience que nous pouvons trouver de la douceur dans tout ce qu'Il nous donne, et ce même dans la plus simple des pommes.

Nous devons apprécier et témoigner de la reconnaissance pour tout cela (à l'image de la pomme qui a tous les honneurs une fois que le miel, le positif lui est ajouté).

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-> "Que Tes paroles sont douces à mon palais! Le miel l’est moins à ma bouche" (Téhilim 119,103)
En trempant une pomme dans le miel, nous faisons allusion que la Torah , c'est-à-dire la pomme, est notre occupation principale, et que le miel n'est que secondaire.
Nous faisons une bénédiction sur la pomme mais pas sur le miel, afin de démontrer qu'à nos yeux, la Torah a priorité sur les valeurs matérielles.

Mais cependant nous ne pouvons pas totalement faire abstraction de la matérialité, comme l'affirme nos Sages : "sans farine la Torah ne peut pas survivre".
Ainsi, nous demandons : "Hachem renouvelles-nous une bonne et douce année".
"bonne" = représente la Torah, et "douce" = représente les besoins matériels.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz - Vayaged Yaakov]

[d'autres commentent : bonne + douce = nous souhaitons que l'année soit bonne, d'une manière qui nous soit visible (douce), et non pas cachée (c'est alors amère et nous devons proclamer : gam zou létova!)]

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