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Les Séli’hot

+ Les Séli'hot :

Les Séfarades, commencent la lecture des Séli'hot au début du mois d'Elloul, et les Ashkénazes les démarrent à partir de la sortie du Shabbath précédant Roch Hachana.

La Halakha veut que les Séli'hot durent au moins 4 jours (Rema - Ora'h 'Haïm 581,1).
Dans le cas où il n'y en aurait pas suffisamment de jours, les Séli'hot démarrent à la sortie du Shabbath précédant.

-> Pourquoi 4 jours minimum de Séli'hot?

Le Rema répond en apportant le midrach (Eliyahou Rabba) qui fait remarquer que :
-> pour les sacrifices de moussaf, il est écrit : "Vous devez apportez un holocauste" (vé'ikravtèm ola),
-> alors que pour les sacrifices de Roch Hachana, il est écrit : "Vous devez faire un holocauste" (va'ashitèm ola - Bamidbar 29,2).

Le midrach explique qu'à ce moment (Roch hachana), nous devons faire de nous des sacrifices.

De même qu'un sacrifice a besoin de 4 jours d'inspection afin d'être sûr qu'il n'a pas de défaut (guémara Ména'hot 45b), de même, nous commençons les Séli'hot au moins 4 jours avant Roch Hachana, afin de nous inspecter et d'être sûr que l'on n'a pas de défaut.

[toute saleté pouvant être "nettoyer", comme neuf, par notre super nettoyant : la téchouva]

Chaque personne étant la plus qualifiée pour s'examiner, elle sera à la fois le sacrifice et l'inspecteur afin de s'assurer qu'aucun défaut ne reste.

[Roch Hachana est un moment où l'on déclare la grandeur de D. tellement puissamment en nous, qu'on en vient à sacrifier toute trace de notre égo, d'où l'importance de la période des Séli'hot qui nous permet d'éliminer toute imperfection interne ]

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-> On vient de voir que l'habitude (des Ashkénazes) est de commencer les Séli'hot à partir de la sortie du Shabbath.

Il est écrit dans la guémara (Shabbath 12a) :
"Une personne doit vérifier ses vêtements [du mouktsé], la veille de Shabbath, avant la tombée de la nuit"

Ses vêtements, se dit : "bébigdo", et vient de la même racine que le mot : "béguida" (une trahison).

Ainsi, de même qu'avant l'entrée de Shabbath, on doit s'assurer de ne rien avoir dans ses poches, on doit également se scruter afin de ne pas avoir d'actes de trahison, de rébellion envers D. (des avérot), à l'approche de Roch Hachana, en préparation à notre jugement.

-> "Scrute tes actions à la tombée de la nuit et à l'aube, car ainsi tu n'auras pas à aller loin" (guémara Tamid 27b)

Ici, le mot "actions" se dit : "nafcha'h", qui signifie aussi : "ton âme".

=> Quel précision de langage de nos Sages, qui nous disent : "Scrute ton âme à la tombée de la nuit et à l'aube, car ainsi tu ne t'éloignera pas trop loin de ton Créateur", et ta téchouva en sera que plus facile et possible.

Ainsi, les Séli'hot vont bien au-delà d'une simple lecture, c'est surtout l'occasion de faire un examen de soi-même, avant que la journée ne démarre, et en préparation au jour du jugement.

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-> "Les Séli'hot, c'est se lever tôt afin de : retirer la pierre de l'ouverture du puits "
[Rav Mordé'haï de Vealcatch - Golél éven méal pi abé'er]

Cela fait référence à la pierre que Yaakov a retiré du puits lors de sa 1ere rencontre avec Ra'hel (Béréchit 29,10).

On doit retirer la "pierre" de la "bouche" du "puits".
Le Ramban enseigne que la pierre fait référence à notre cœur de pierre, qui se doit d'être brisé, en vue du jour de Jugement.
Le puits représente nos prières.

Par le fait d'aller au plus profond de notre cœur, on descend au plus bas le sceau afin de remonter de l'eau, c'est-à-dire nos larmes, lorsque l'on prie.

=> En brisant notre cœur (la pierre), lorsque l'on fait les Séli'hot, c'est s'ouvrir la possibilité de pleurer pour D., c'est augmenter notre intimité, notre sensibilité à Hachem, au point d'en arriver à pleurer d'amour pour Lui, chose qui n'a pas de prix ...

On peut ainsi citer : "Un cœur brisé et abattu, ô D., tu ne le dédaignes point." (Téhilim 51,19).

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-> Le Lé'hem Shlomo (Drouch Aleph) dit que les Séli'hot sont lues soit très tôt le matin, soit très tard le soir.
Par cela, nous transmettons à D. que nous ne pouvons pas dormir, car nous prenons tellement à cœur notre jugement qui arrive, que nous en sommes nerveux, anxieux et très préoccupés.

=> Les Séli'hot sont l'occasion d'exprimer par un acte pas évident (se lever tôt!), notre tension et notre sentiment de panique, notre conscience que l'heure est grave.

C'est insuffler en nous la notion que le mois d'Elloul et Roch Hachana, ne sont pas seulement des notions théoriques, mais aussi et surtout, une réalité au combien vitale pour notre avenir et celui du monde entier.

 

Source (b"h) : compilation et traduction personnelle de divré Torah du rav Yaakov Galinsky (au début) + de divré Torah du rav yé'hiel Spéro (depuis : retirer la pierre de l'ouverture du puits, jusqu'à la fin)

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-> Dans le Choul'han Arou'h, le chapitre sur les lois de Roch Hachana (581) commencent par les mots : "C'est une coutume de se lever tôt le matin afin de réciter les Séli'hot et les supplications".
Ce passage est une exception, car d'habitude, le Choul'han Arou'h ne mentionne pas les coutumes. Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?
Les Séli'hot marquent le début des jours de jugement (yémé hadin).
Le mot : "din" a 2 significations : à la fois "loi" et "jugement".
Si une coutume est contraire à une loi, la règle est que la coutume a priorité sur la loi.
Rabbi Shalom de Belz dit que l'auteur du Choul'han Arou'h, Rabbi Yossef Karo, fait ici allusion au fait que si notre coutume de se lever tôt pour les Séli'hot a le dessus sur la loi (le din), alors par cela on va également avoir le dessus et d'annuler les jugements (din) difficiles qui peuvent être émis à notre égard.

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-> Le Ich Matslia'h explique que nous récitons les Séli'hot à l'aube (qui est un moment propice à la Miséricorde Divine) : le Rambam affirme que pour certains péchés, on ne peut obtenir l'expiation que par des souffrances. On se lève donc particulièrement tôt pour les Séli'hot, demandant à Hachem de considérer cet effort comme une souffrance.

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La récitation des Séli'hot permet de raviver les étincelles de feu qui sont enfouies dans le cœur.
Comment se fait-il alors que certaines personnes qui participent quotidiennement aux prières de Séli'hot ne soient pas transformées?

La récitation des Séli'hot n'est pas un phénomène miraculeux. Elle métamorphose uniquement ceux dont le cœur est sensible, qui sont animés d'aspirations spirituelles, et dont le seul problème est que leurs sentiments sont étouffés par la vie quotidienne.
Dans ce ce cas, les Séli'hot chassent les écrans qui les empêchent de se rapprocher de Hachem.
Mais si quelqu'un a endurci son cœur et ne cherche pas à éveiller son âme, il ne lui sert à rien de réciter les Séli'hot qui sont alors comparables à l'ampoule qui n'est d'aucune utilité à l'aveugle.
[Méacher léAvinou - p.111 - rapporté dans le Ma'hzor Ich Matslia'h (Roch Hachana)]

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-> Le Mabit écrit :
"Celui qui a commis une faute a fait par là 2 abominations :
1°/ d'une part la faute elle-même, qui entraîne une punition naturelle sur le fauteur ;
2°/ d'autre part, de cette faute émane une autre faute : l'homme a transgressé la parole d'Hachem, s'est éloigné de Lui, et par cela il a énervé D. (comme un ministre qui transgresserait délibérément les ordres et recommandations de son Roi, au profit du pays voisin). [Nous avons préféré servir notre roi égo, plutôt que Sa volonté.]

Ainsi, l'homme qui fait téchouva doit en plus de réparer les conséquences de sa faute, essayer d'apaiser la "colère" du Roi : Hachem, qu'il a provoqué en transgressant Sa parole et en le trahissant.
Pour être agréé de nouveau auprès du Roi comme nous l'étions avant de l'avoir trahi, il y a besoin d'un agrément, d'un apaisement (ritsouï) de D. que la téchouva elle-même ne procure pas forcènement, sans l'aide des Séli'hot."

=> Le but des Séli'hot n'est donc pas de se protéger des punitions et d'obtenir plein de bénédictions matérielles.
Il s'agit d'apaiser le Roi des rois, comme on apaiserait son meilleur ami ou Roi après l'avoir trahi.

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-> Les Séli'hot se font souvent au détriment du sommeil, par le fait de devoir se lever plus tôt.
Il est intéressant de rapporter les paroles suivantes du Ben Ich 'Haï (1ere année - Vayichla'h) :
"Il ne faut pas penser que le sommeil est bénéfique pour la santé en grande quantité. La médecine a prouvé qu’un homme ne doit pas dormir moins que 6 heures et pas plus que 8. Il en ressort qu’à partir de 6 heures de sommeil, l’homme est quitte de son hichtadlout (effort personnel) pour garder son corps en santé, il ne devra donc pas dormir plus et consacrer le reste de ses nuits à la santé de son âme, par l’étude de la Torah.
Et pour les nuits d’Elloul par exemple ou on ne peut pas dormir ces 6 heures [minimales], le fait de rajouter du temps à sa santé spirituelle le protégera de ne pas abîmer sa santé corporelle."

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