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"Hachem m'a dit : C'est trop pour toi (רַב-לָךְ)! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

-> Moché a demandé à entrer en terre d'Israël.
Le midrach explique que Hachem lui a dit qu'il tenait une corde par les 2 côtés :
- Si Moché entrait en Israël, alors les juifs n'auraient pas de possibilité d'expier leurs fautes (kappara) ;
- Si les juifs expiaient leurs fautes, alors Moché ne pouvait pas entrer en Israël.

Pourquoi est-ce que les 2 sont interdépendants?

Puisque le peuple juif a pleuré pour rien (suite au rapport des explorateurs), Hachem a défini ce jour (le 9 Av) comme un jour de pleurs pour les juifs (guémara Sotah 35a).
Les 2 Temples ont été détruits en ce jour, et le peuple juif a été envoyé en exil.

En réalité, ce décret difficile a été d'un grand bénéfice, car Hachem a pu libérer sa colère sur des pierres et du bois (le Temple), plutôt que sur le peuple juif.

Si Moché était entré en Israël, le Temple n'aurait jamais été détruit, et les juifs ne seraient jamais partis en exil. Cela aurait empêché toute expiation de leurs fautes.

[le 'Hatam Sofer]

-> Rachi (v.3,26) sur : "C'est trop pour toi!" : Par ces mots, D. interdit à Moché de continuer à prier de peur qu'on ne dise : "Le Maître (rav) est trop dur et l'élève, trop obstiné".

Si Moché faisait encore une seule prière, il aurait alors pu entrer en Israël.
Dans ce cas :
- "le Maître est trop dur" = Hachem n'aurait pas permis à Ses enfants d'expier leurs fautes ;
- "et l'élève, trop obstiné" = tout cela parce que Moché s'est "obstiné" à vouloir absolument aller en Israël, en priant une fois de plus malgré l'avertissement de D.

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-> Rabbi Bounim de Pchis'ha rapporte un midrach Tan'houma qui cite le verset : "Le pauvre parle par supplications, et le riche lui répond avec insolence" (Michlé 18,23).

Le midrach attribue la phrase : "Le pauvre parle par supplications" à Moché ; et les termes : "Et le riche lui répond avec insolence" : à Hachem, le Riche du monde, qui lui dit : "Cela suffit pour toi ! (רב לך - rav la'h)".

Évidemment, on ne peut que s'étonner sur ce midrach qui "ose" dire que Hachem est celui qui "répond avec insolence".
Comment le comprendre?

Rabbi Bounim de Pchis'ha explique qu'en fait Moché ne pouvait pas aller en terre d'Israël, car en y entrant, il aurait amener la délivrance finale, et il n'y aurait plus alors eu de destruction ni d’exil.
Or, Hachem a prévu que la délivrance devait intervenir par le machia'h, qui descend du roi David.
Ainsi, il n’était pas possible que Moché entre en Israël, amenant avec lui la rédemption.

Cette explication se retrouve en allusion dans les mots d’Hachem qui dit : "רב לך" (cela suffit !), car le mot "רב" est l’initial des deux noms "רות בעז" (Ruth Boaz), faisant allusion au fait que la délivrance devra venir par un descendant de David, qui descend lui-même de Ruth et de Boaz.

Et si on complète par les lettres supplémentaires des noms “רות בעז” (autres que la 1ere lettre), on en vient à former le mot "Azout – עזות", qui signifie "insolence".

C’est à cela que fait référence le midrach, en attribuant le verset : "Et le Riche lui répond avec insolence (עזות)", à Hachem.
Le midrach vient en fait expliquer les termes d’Hachem : "רב לך" (cela suffit !), signifiant que la délivrance ne peut venir que par un descendant de Ruth et Boaz, et non par Moché.

En effet, le mot "עזות" (azout - insolence) associé au terme "רב" (rav - cela suffit) produit justement les deux noms "רות בעז" (Ruth Boaz).

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+ Hachem me dit : C'en est assez pour toi!" (Vaét'hanan 3,26).
Selon rabbi Lévi, c'est avec le mot "rav" (c'en est assez) que Moché adressa un avertissement (à Kora'h et ses compagnons de révolte) : "C'en est assez pour vous (rav la'hem), enfant de Lévi!" (Kora'h 16,7) ; c'est avec le même mot "rav" que le Ciel adressa (en retour) un avertissement (à Moché qui désirait entrer en terre d'Israël) : "C'en est assez pour toi (rav la'h)" (Vaét'hanan 3,26).

Autre explication de l'avertissement "rav la'h" adressé à Moché : Tu as un Maître (rav) sur toi ; et qui est-il?
Il s'agit de Yéhochoua.

Autre interprétation de "rav la'h" : Assez! Ne me demande plus (d'entrer en Israël), afin que les gens ne disent pas : "Combien le Maître est sévère et combien l'élève et obstiné".

Pourquoi tant de sévérité (envers Moché)?
On répond dans la maison d'étude de rabbi Ichmaël : "La charge supportée par un chameau est proportionnelle à sa force".
[guémara Sota 13b]

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-> Même si Moché avait raison de ne pas apprécier l'attitude hostile de Kora'h et de son assemblée venus contester le pouvoir de Moché et Aharon qu'Hachem leur avait confié, il n'avait pas à leur dire : "rav la'hem" (c'est assez pour vous).
En effet, il y avait dans leur opposition, inspirée par un motif impur de jalousie et de recherche d'honneur et de pouvoir, un aspect positif d'ambition de s'élever et de se rapprocher d'Hachem.
L'expression excédée de Moché : "rav la'hem" est venue décourager Kora'h et ses amis dans leur volonté d'ascension spirituelle.
C'est pourquoi, Moché a été sanctionné, mesure pour mesure, et il n'est pas entré dans le pays d'Israël, lui qui aspirait à y entrer pour bénéficier de la sainteté de cette terre et des mitsvot liées à cette terre, donc à s'élever davantage sur le plan spirituel.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 17)]

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+ "Rav la'h" = [Moché] Tu as un Maître (rav) sur toi [et c'est Yéhochoua]. Quel est le sens?

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Bien que Yéhochoua ait succédé à Moché, comment lui, qui a toujours été l'élève de Moché, peut-il devenir son maître?
En réalité, rabbi 'Hanina enseigne : "J'ai beaucoup appris de mes maîtres, plus encore de mes compagnons d'étude et par dessus tout de mes élèves" (guémara Taanit 7a).
On en déduit que l'élève fait progresser son rav (maître), et donc l'élève Yéhochoua pourrait être considéré quelque peu comme le rav de Moché.
De plus, Yéhochou n'est certes pas le maître de Moché, cependant l'enseignement : "Le visage de Moché ressemble au soleil et celui de Yéhochoua à la lune" (guémara Baba Batra 75a), la royauté attribué à Yéhochoua augmentera la gloire de son maître Moché.
C'est ce message que Hachem voulait adresser à Moché en lui disant "rav la'h" = l'accession de ton élève Yéhochoua à la royauté augmentera ton rayonnement, puisque si l'éclat de la "lune" augmente, c'est que l'éclat du "soleil" a augmenté.

L'inversion des lettres du mot : "rav" (רב) donne le mot : "bar" (fils - בר).
Cela fait allusion au fait qu'un élève est considéré comme le fils du rav, comme si le maître l'avait engendré.
Ainsi, l'intention d'Hachem qui a dit : "rav la'h" est de dire à Moché : ton disciple Yéhochoua est comme un fils (bar) pour toi.

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+ "Hachem me dit : C'en est assez pour toi!" (Vaét'hanan 3,26).

-> Hachem dit à Moché : "Cela suffit! Ne me parle plus de cela. Tu Me demandes d'annuler Mon serment. C'est une requête de taille! Après la faute des explorateurs, J'ai prêté 2 serments : celui de détruire les Bné Israël dans le désert parce qu'ils ne méritaient pas d'entrer en terre sainte.
Même lorsque viendra le machia'h et que les morts ressusciteront, ces juifs n'entreront pas en terre d'Israël. Le 2e serment était que tu n'entrerais pas en terre sainte.
De 2 choses l'une : ou J'annule ce serment alors le premier serment (de détruire les juifs dans le désert) doit être maintenu ; ou bien J'annulerai le 1er serment et Je pardonnerai aux juifs mais le décret te concernant devra être maintenu.
Décide à présent lequel des 2 serments doit prévaloir".
[...]

Ainsi, Hachem dit à Moché : "Si tu veux que J'annule Mon serment afin que tu puisse entrer en terre sainte, tu effaceras le penchant pour l'idolâtrie et le Temple se maintiendra. Si le Temple n'est pas détruit puis reconstruit, les juifs frappés par le décret ne pourront jamais entrer en terre sainte. Si tu désires que les juifs occupent le pays, Je dois maintenir le serment que tu n'y entres pas".

Il est important de comprendre ceci : si Moché était entré en terre sainte, c'est lui qui aurait construit le Temple. Dans ce cas, la maison de D. n'aurait jamais été détruite. Lorsque les juifs auraient fauté, D. n'aurait pas déversé Sa colère sur le bois et les pierres du Temple mais sur les juifs.
Ainsi, D. a-t-Il décrété que Moché n'entrerait pas en terre sainte et ne construirait pas le Temple pour assurer la survie des juifs.
[...]

Hachem dit Moché : "Si tu ne veux pas que Je déverse Ma colère sur les Bné Israël, Je dois maintenir Mon serment. Tu ne pourras donc pas entrer en terre sainte".
Selon certains commentaires, lors de la faute du veau d'or, 5 anges de destruction sont descendus frapper les Bné Israël. Moché a évoqué le mérite des 3 Patriarches et est parvenu à chasser 3 de ces anges. Il en est resté deux : Af et 'Héma.

Moché dit à Hachem : "Détruis l'ange appelé Af et je détruirai celui appelé 'Héma".
Moché a creusé un trou dans le sol et a enterré 'Hema afin de l'immobiliser. Lorsque les Bné Israël ont fauté, cet ange a ouvert la bouche comme pour les avaler. Moché a donc été enterré en face de cet endroit. Quand cet ange voit la tombe de Moché, il se cache.

Par bonté envers les Bné Israël, D. n'a pas laissé Moché être enterré en terre sainte.
Hachem dit à Moché : "Si tu veux que J'annule Mon décret : 'Laisse-moi, je Te prie (na), traverser le Jourdain', tu dois aussi annuler : 'Pardonne, je Te prie (na)' [la faute des explorateurs].
En disant : 'Pardonne, je Te prie', tu as empêché l'ange d'engloutir les Bné Israël.
Si tu désires obtenir 'pardonne, je Te prie', tu dois renoncer à ta requête : 'Laisse-moi, je Te prie, traverser le Jourdain'."
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,26]

-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,27) écrit également :
On peut se demander puisque D. a dit à Moché : "Ne me parle plus de cela", pourquoi répéter : "Tu ne traverseras pas ce Jourdain"?
Hachem voulait dire que même les ossements de Moché ne traverseraient pas le Jourdain et ne seraient pas enterrés en terre sainte.
En voici la raison : Moché a été enterré en face de Péor, car en ce lieu était enfoui un ange mauvais qui voulait détruire Israël. Depuis, lorsque cet ange voit la tombe de Moché, il prend peur et est incapable de nuire aux juifs.
[...]

Hachem dit à Moché : "Lève les yeux vers l'ouest, le nord, le sud et l'est et jouis de ce spectacle car tu ne traverseras pas ce Jourdain" (Vaét'hanan 3,27).
Hachem disait à Moché : Lève les yeux vers les 4 extrémités du monde où les juifs seront dispersés. Regarde, tu ne traverses pas le Jourdain afin de mériter de les conduire en terre sainte après la résurrection".

Hachem avait émis le décret contre Moché et contre Aharon en même temps. Aharon est mort hors de terre sainte et la même règle devait donc s'appliquer aux 2 frères.
[...]

Il faut savoir que c'est un honneur pour un défunt qu'un homme important s'occupe de son enterrement. Bien que les descendants de Yossef et autres Bné Israël étaient présents, c'est Moché qui avait pris le cercueil de Yossef car c'était un honneur pour Yossef que Moché s'occupe de sa dépouille mortelle.
Comme personne n'était supérieur à Moché dans sa génération, c'est D. qui aurait dû l'enterrer. Or si Moché était entré en terre sainte, Yéhochoua aurait été le dirigeant et il l'aurait enterré.

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,29) écrit aussi :
Hachem dit à Moché : "Donne des instructions à Yéhochoua, renforce-le et encourage-le. Le fait même que tu seras enterré ici [en face de beit Péor] donnera à Yéhochoua la force de ne pas craindre l'ange appelé Péor".
Il est donc écrit juste après : "Nous étions campés dans la vallée en face de beit Péor" (Vaét'hanan 3,29).
Yéhochoua n'aura pas peur de cet ange susceptible de nuire aux juifs s'ils fautaient.

Ce verset nous apprend allusivement que D. a refusé la prière de Moché afin qu'il conduise les juifs en terre sainte à la résurrection.
La Torah le laisse entendre par l'expression : "Nous étions campés dans la vallée" au pluriel, alors que Moché parlait de lui seul.
Au moment de la résurrection, il allait venir en terre sainte avec les juifs enterrés dans le désert. En le voyant, l'ange prendrait peur et ne leur ferait aucun mal.

Cela nous montre l'humilité de Moché. Il ne voulait pas laisser entendre que le peuple juif serait protégé par son mérite.
"NOUS étions campés" au pluriel veut dire que le mérite d'Aharon et de tous les autres tsadikim enterrés à cet endroit protégerait par les juifs.

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