"Le mot émouna, généralement traduit par "foi", ne signifie pas du tout cela. Il ne s'agit pas d'un attribut cognitif, c'est-à-dire de quelque chose que l'on croit vrai. Il appartient à une sphère de discours entièrement différente.
Il s'agit d'un attribut moral qui signifie la fidélité, comme dans un mariage. La foi dans la Torah est l'histoire d'un amour, l'amour d'Hachem pour la création, pour l'humanité et pour une famille particulière, les enfants d'Abraham, un amour plein de passion mais qui n'est pas toujours, ni même souvent, réciproque.
Parfois, il est décrit comme la relation entre un parent et un enfant. D'autres fois, notamment dans la littérature prophétique, il est envisagé comme l'amour entre un mari et une femme souvent infidèle.
Mais ce n'est jamais moins que de l'amour."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p.xxvii-xxviii]
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-> "La émouna signifie que je prends votre main et que vous prenez la mienne et que nous marchons ensemble dans ce pays inconnu qu'est l'avenir. C'est ce que j'appelle une relation d'alliance. C'est notre relation avec Hachem. C'est aussi la relation du mariage."
[rav Jonathan Sacks - Celebrating Life p.89]
-> "Parce que la Bible est entrée dans la civilisation occidentale par le biais du grec, et parce que pour les Grecs la vocation la plus élevée était la poursuite de la connaissance, nous avons pendant des siècles pensé à la foi comme une sorte de connaissance, intuitive, visionnaire peut-être, mais cognitive. De ce point de vue, avoir la foi, c'est connaître, ou croire, certains faits concernant le monde.
[Or, ce n'est pas du tout le point de vue juif. La émouna est une question de relation. C'est le lien par lequel deux personnes, chacune respectant la liberté et l'intégrité de l'autre, s'engagent par un serment de loyauté à rester ensemble."
[rav Jonathan Sacks - Marriage is a song for two voices in harmony]