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Les chiens & l’Egypte

"Quant aux enfants d'Israël, pas un chien n'aboiera contre eux" (Bo 11,7)

-> "Selon nos Sages (guémara Baba Kama 60b) : "Lorsque le prophète Eliyahou arrive dans une ville, les chiens se mettent à jouer gaiement, mais quand vient l’ange de la mort, ils poussent des cris plaintifs".

Durant cette nuit en Egypte, la guéoula des juifs se déroula en même temps que la mort des premiers-nés égyptiens, ce qui a entraîné que les chiens étaient confus.
[devaient-ils être heureux de la présence de Eliyahou haNavi ou bien triste par celle de l'ange de la mort?]

En résultat de cela : "pas un chien n'aboiera" (11,7) = tous les chiens en Egypte ont gardé leur bouche fermée"

[Rabbi Aharon Yaakov Greenberg - Itouré Torah]

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-> Le 'Hatam Sofer explique que durant la nuit de Pessa'h, les chiens virent 2 choses simultanément : d'un côté, la destruction qui vint frapper l'Egypte, comme il est écrit : "Et Il ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour frapper" (Bo 12,23). Les chiens qui virent l'ange de la mort auraient dû aboyer.
Mais d'un autre côté, Hachem descendit en Personne, comme il est dit : "Moi et non un ange ... Moi et non un envoyé ... Je suis Hachem ... et non un autre" (Ramban - Bo 12).
Lorsque Hachem descendit, Il était accompagné par 9 000 myriades d'anges, avec évidemment parmi eux, Eliyahou haNavi.

A ce moment précis, les chiens se retrouvèrent dans une confusion totale car d'un côté, ils devaient aboyer, mais de l'autre, ils devaient se réjouir ; alors que firent-ils?
Finalement, ils se turent et restèrent silencieux.

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-> Rabbi David Feinstein est d'avis que c’est une preuve que seul Hachem est intervenu en cette nuit (ni l'Ange de la mort, ni Eliyahou haNavi n'étant présent).

-> Diverses statues d'animaux surplombaient les portes de la capitale égyptienne.
Ces statues possédaient des pouvoirs magiques : si un esclave tentait de s'enfuir, l'animal émettait des sons qui ameutaient les gardes, et était imité des voix de tous les animaux de la même espèce.
Hachem avait prévu le départ des juifs par la porte surmontée des statues de chiens. Bien que ces bêtes fassent généralement davantage de bruit que les autres animaux, ils allaient rester totalement silencieux cette nuit-là.

Moché dit au nom de D. : "Contre les juifs, pas un chien n'aboiera, qu'il soit homme ou bête" (v.11,7) = Que le chien fût né d'un animal, ou qu'il fût taillé dans la pierre par un homme et doté de pouvoirs magiques, il allait demeurer silencieux.
Bien que la voix de ces chiens [dotés de pouvoirs magiques] s'entendit habituellement à des centaines de kilomètres, ces chiens allaient rester muets cette nuit-là.

Selon d'autres, les "chiens" mentionnés dans ce verset font allusion aux égyptiens eux-mêmes. Ils méritaient ce qualificatif pour s'être moqués de Moché et avoir eu l'audace de le chasser après son entrevue avec Pharaon.
Moché leur dit : "Pas un de vous, espèces de chiens, n'osera élever la voix contre un juif, homme ou bête" ...
Moché s'adressait à "l'homme et à la bête", aux chiens pourvus de 4 pattes comme à ceux munis de 2 pieds. En effet, comme Hachem avait totalement soumis l'Egypte au pouvoir de Moché, ce dernier n'eut aucune crainte à les qualifier de chiens.
[Méam Loez - Bo 11,6-7]

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b'h, voir également :
- https://todahm.com/2017/02/19/41349
- De la gratitude : même envers les animaux : https://todahm.com/2015/02/16/de-la-gratitude-meme-envers-les-animaux

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-> Dans le livre Chem Michimon sur le Pérek Chira, l'auteur demande : pourquoi Rabbi Yéchaya s'étonna-t-il précisément du chant du chien et non pas de celui du serpent, qui nous fit fauter et engendra la mort dans le monde?

Il cite un commentaire inédit au nom du Mabit.
Dans les Pirké Dérabbi Éliézer (chap.11), il est rapporté qu'après que D. créa Adam Harichone et lui insuffla un souffle de vie en lui octroyant une âme, la taille de l'homme était d'un bout du monde à l'autre. Les créatures le voyaient et le craignaient, ils pensaient qu'il était leur créateur et tous se prosternaient devant lui.

Adam leur disait : « Vous vous prosternez devant moi ? Venez avec moi, vêtissons-nous honorablement pour faire régner notre Créateur, comme le fait un peuple à l'égard de son roi. »
Adam partit et fit régner D., lui et toutes les créatures à sa suite.
Ils s'exclamèrent : « L'Éternel règne, de majesté Il est revêtu.

Le Mabit nous révèle que tous se prosternèrent excepté le chien.

Soudain, Rabbi Yéchaya entendit que les chiens, qui n'avaient pas entonné de chant depuis la création du monde, commencèrent à chanter. Que dirent-ils ? « Allons ! Prosternons-nous, inclinons-nous, agenouillons-nous devant l'Éternel, qui nous a créés. »

Comment est-ce possible ? Les chiens sont effrontés, pendant deux mille quatre cent quatre-vingts ans, ils n'ouvrirent pas leur gueule et soudainement, ils se souvinrent du Créateur du monde ? Que se passa-t-il ?

L'ange dit à Rabbi Yéchaya : depuis 'Habakouk Hanavi, D. ne délivra pas ce secret ! Je te le dévoile : les chiens reconnurent D. depuis le jour où ils sortirent d'Égypte, quand D. leur ordonna de ne pas aboyer cette nuit-là.

S'ils n'avaient pas reconnu D., ils auraient dit : "Nous ne sommes pas prêts à recevoir des instructions, personne ne nous commande ... "
Mais les chiens reconnurent la présence du Créateur, ils se soumirent et se turent.

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-> Le Sifté Cohen nous apporte un merveilleux enseignement (au début de la Parachat Chémot) : avant l'esclavage, l'Égypte était complètement ouverte.
Chacun pouvait y entrer et y sortir à sa guise. C'est ce à quoi fait allusion le mot « Mitsraima»: le « Mem» est ouvert au début et à la fin du mot.
Mais dès que l'esclavage débuta, le mouvement devint à sens unique. On pouvait y entrer, mais pas en sortir, car les portes de l'Égypte étaient scellées par des sorcelleries, pour que personne ne s'évade. C'est l'allusion du mot « Mitsraïm » : le « Mem » est ouvert au début, mais fermé à la fin.
Comment cela marchait concrètement?

Les égyptiens créèrent, par un tour de magie, des formes d'homme et d'animaux qui étaient gravées dans les dix portes de l'Égypte. Au premier portail était dessinée la forme d'un cheval, au deuxième celle d'un âne, au troisième celle d'un chien. Il y avait aussi le dessin d'un chien, d'un lion, d'un agneau, d'un taureau, d'un chameau, d'un mulet, accompagnés d'une forme d'être humain. Si quelqu'un s'échappait, l'animal qui se tenait au portail se mettait à crier. Ainsi, tous les animaux de la même espèce se mettaient à crier. Ils repéraient quelle porte le fuyard avait empruntée et ils pouvaient ainsi le poursuivre.

Mais lorsque les Bné Israël sortirent d'Égypte, D. indiqua à Moché de sortir précisément par la porte où apparaissait la forme du chien, pour montrer les prodiges de D. et diffuser le miracle : que même le chien, le plus éhonté des animaux, est soumis à D., qui domine toutes les forces du monde. D. fit comprendre à Pharaon : Je vais t'infliger une plaie, mais pas seulement à toi, même à tes chiens en lesquels tu croyais tant. Je t'avertis par quelle porte les enfants d'Israël sortiront et à quel moment. Tu t'apercevras que les chiens seront muets de stupeur et ne pourront rien faire, comme il est écrit (11; 7) : « Quant aux enfants d'Israël, pas un chien n'aboiera contre eux » : depuis la forme de l'homme dessinée sur chaque portique jusqu'aux diverses espèces d'animaux apparaissant aussi sur les portails.

Pourquoi les chiens n'aboyèrent-ils pas?

Rabbénou Béhayé rapporte un commentaire selon la Torah ésotérique.
Le chien est un animal matériel, motivé par un pouvoir destructeur, force qui n'est jamais assouvie. Lorsque le cadavre d'un animal ou la chair d'un animal impropre à la consommation se détériore, la Torah ordonne de les donner au chien.

Lors de la plaie des aînés, l'attribut de justice était en vigueur et tous les premiers-nés périrent. Puisque le pouvoir destructeur provient de l'attribut de justice, les chiens crièrent lors de la deuxième garde de la nuit. C'est ce que nous enseigne le Talmud (Bérakhot 3a) que lors de la deuxième garde de la nuit, les chiens crièrent, car ils virent l'ange de la mort arriver sur l'Égypte. Nos Sages (Baba Kama 60a) nous dévoilent que lorsque les chiens aboient, c'est l'ange de la mort qui arrive dans cette ville !

Le trait de caractère des chiens est donc la justice et s'ils aboient lors de la deuxième partie de la nuit, cela nous apprend que l'attribut de justice est en vigueur à ce moment-là.

Le grand miracle fut qu'ils aboyèrent aux visages des Egyptiens, mais non à ceux des enfants d'Israël. C'est ce que dit le verset (id.) : « Quant aux enfants d'Israël, pas un chien ne remuera la langue.... afin que vous reconnaissiez combien l'Éternel distingue entre Mitsraim et Israël. » À cet instant, les Égyptiens furent très sévèrement jugés et les chiens aboyèrent vis-à-vis d'eux alors que les enfants d'Israël firent l'objet de miséricorde. C'est pour cela que les chiens se tinrent muets de stupeur lorsqu'ils franchirent le portique.

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=> Posséder un chien dans une maison est-il bien ou néfaste ?

-> La guémara (Shabbat 63a) contient des paroles caustiques envers celui qui possède un chien. Il affirme que celui qui élève un chien chez lui empêche la bonté de résider dans sa demeure... Rav Na'hman au nom de Rav Its'hak dit qu'il enlève aussi la Crainte du Ciel.

Pourquoi élever un chien est-il une entrave à la générosité? Comment cela retire-t-il aussi la Crainte du Ciel?

Le Maharal dans son livre Nétivot Olam (Nétiv Ha'hessed 85) nous enseigne un principe fondamental. Toutes les créatures détiennent du bien et de la bonté, excepté le chien qui n'a rien de bon. C'est l'essence du chien et en particulier s'il s'agit d'un chien méchant. Celui qui possède une telle créature dans sa demeure et lui donne une place fait fuir la bonté de son foyer.

Il n'y a plus de Crainte du Ciel, car le chien, qui est foncièrement mauvais, n'est pas considéré comme une partie intégrante du monde.
Hachem est la cause de tout et de ce fait, la Crainte du Ciel s'étend sur tout l'univers... Mais le chien, éloigné du monde, qui entre dans une maison enlève la Crainte du Ciel qui s'y trouve.

C'est la raison pour laquelle le chien aime son maître, car il est sous sa direction et il n'est pas soumis au monde que D. dirige. Il affectionne son maître plus que tout et le suit partout. En élevant un chien chez soi, la Crainte du Ciel disparaît.

Le chien croit que ses moyens de subsistance proviennent de ses maîtres et non d'Hachem. Il se révolte ainsi contre D. en disant : "Je n'ai pas besoin de Toi, j'ai mon propre maître!" C'est un mauvais chien, il annihile de la maison de l'homme toute Crainte du Ciel, tout acte de générosité et toutes les bénédictions.

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+ La médisance :

-> Le "chien" fait allusion au péché de la médisance, selon l’affirmation : "Celui qui émet du lachon hara mérite d’être jeté aux chiens" (guémara Pessa’him 119a), parce que ses paroles sont assimilables à des aboiements.

-> Lorsque les juifs sont sortis d’Egypte, les chiens ont réussi à se contrôler en n’aboyant pas.
Hachem a donné à l’homme un intellect, et cependant il est incapable de se contrôler et de refuser d’écouter celui qui lui dit du lachon ara.
Il devient alors même inférieur à un chien.
[le Maharal – rapporté par le ‘Hafets ‘Haïm]

En ce sens, le Séfer 'Harédim (chap.33) enseignent que ceux qui disent du lachon ara sont souvent réincarnés en chiens, et pire encore, ils souffrent alors énormément du fait qu’ils se souviennent de leur réincarnation précédente en tant qu'être humain.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.40,8) affirme qu'une des raisons pour lesquelles les juifs ont mérité d'être libérés d'Egypte est car : ils se sont écartés de toute médisance.
De même, le midrach (Vayikra rabba 32,5) rapporte que les juifs en Egypte n'ont pas dit de lachon ara sur autrui, et qu'ils ont résidé ensemble dans la paix.

=> "aucun chien n’a aiguisé sa langue" = puisque qu'aucun juif n'a aiguisé sa langue contre un autre juif, alors de même Hachem n'a pas aiguisé sa langue contre eux!

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+ La vérité :

-> "Contre tous les enfants d’Israël, aucun chien n’a aiguisé sa langue (לֹא יֶחֱרַץ-כֶּלֶב לְשֹׁנוֹ)" (Bo 11,7)

Le mot pour : "chien" (kélev - כֶּלֶב) peut également se lire : "comme le cœur" (ké lév).
Le verset peut alors se comprendre différemment : kélev léchono (כֶּלֶב לְשֹׁנוֹ) : "comme le cœur (était) la langue (léchono)".

Ce que les juifs ressentaient dans leur cœur était ce qu'il exprimait avec leur bouche.
Leur bouche et leur cœur étant unis dans l’honnêteté et ils étaient totalement attachés à la vérité.

C'est pour cette raison qu'ils ont mérité une protection supplémentaire et que tous les jugements difficiles ont été éliminés.

-> Le Déguel Ma'hané Ephraïn continue en disant que c'est l'application du principe suivant :
"Beaucoup des soucis qui arrivent sur quelqu'un sont dus au fait qu'il est ancré dans le mensonge et qu'il ne s'attache pas à la vérité.
En effet, les mots de sa bouche et son cœur ne sont pas en accord.

Une personne dont la bouche et le cœur sont en cohérence, aura la capacité d'annuler tous les jugements difficiles qui sont sur elle.
Ainsi, le fait de parler des paroles de vérité et de sincérité, a le pouvoir d'entraîner la disparition de ses soucis."

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+ La joie complète :

Au regard de l'énorme joie de sortir d'Egypte après un terrible esclavage, qu'est-ce que cela peut changer que les chiens n'ont pas aboyé?

-> Rabbi Zelig Pliskin répond que Hachem voulait que leur joie soit maximale, à 100%, avec aucune réduction (même minime) en raison de la peur d'entendre tous les chiens d'Egypte aboyer en même temps.

Nous devons apprendre de là que lorsque notre prochain est en train de vivre une occasion particulièrement joyeuse, nous devons faire attention à ne pas lui diminuer sa joie (ex: si un de ses enfants revient avec une super note, ne venons pas lui dire que la majorité de la classe a également eut une bonne note ; si quelqu'un est fier de son nouveau vêtement, ne lui disons pas qu'il aurait pu l'acheter moins cher ailleurs, ...).

-> "Le visage d'une personne est un lieu public (réchout harabim).
Nous devons faire attention à toujours montrer aux autres un visage heureux, car un visage triste entraîne une certaine transmission de cette tristesse à autrui. Or, nous n'avons pas le droit de causer de dommages (nézek) à une propriété publique."
[rabbi Yé'hiel Mordé'haï Gordon]

Les chiens nous apprennent qu'il faut faire attention à nos expressions externes (irritation, tristesse, ...), car cela a le pouvoir de se trasmettre chez nos frères juifs. (en voyant autrui triste, on peut en venir à rechercher dans notre vie des raisons justifiant de la tristesse, ... une spirale négative est enclenché!)
Sachant que nous devons aimer notre prochain, pourquoi leur transmettre de tels sentiments?

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+ La gratitude :

-> b'h, dvar Torah : https://todahm.com/2015/02/16/de-la-gratitude-meme-envers-les-animaux

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