"A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé’hol dor vador ‘hayav adam lir’ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra’im - Haggada de Pessa'h)
-> Le Sfat Emet commente :
Nous devons s'imaginer cela, car c'est réellement ce qui se produit chaque année.
Plus nous croyons que nous avons [personnellement] quitté l'Egypte, plus nous donnons de la force pour pouvoir sortir de nos problèmes et des difficultés de notre vie.
-> "C'est la Nuit prédestinée par Hachem, pour leur sortie du pays d'Égypte ... à toutes les générations des enfants d'Israël." (Bo 12,42)
Le Beit Aharon dit que ce verset indique qu'à "toutes les générations", Hachem nous fait sortir d'Egypte (la source de nos difficultés).
Il est écrit : "léotsi'am" (לְהוֹצִיאָם - pour les faire sortir). Le temps employé est le futur, bien que le verset aborde la sortie d'Egypte. La raison est qu'il fait référence à chaque génération, où nous sortons également d'Egypte [chaque année d'une façon identique].
-> "Lorsqu'on est persuadé que même dans notre génération Hachem continue à nous délivrer, alors on sera sauvé de tout type de problème"
[le Ohev Israël - le rabbi d’Apta]
-> Le Méor Enayim (Tsav) enseigne :
"A la mer Rouge, les anges ont protesté et ont dit que les juifs ont également voué un culte à l'idolâtrie [comme les égyptiens].
S'il en est ainsi, pourquoi ont-ils été sauvés?
C'est parce qu'en Egypte ils ont fait le Séder la nuit exactement de la même façon dont nous faisons le Séder de nos jours, et ils ont également raconté la sortie d'Egypte.
Ils ont eu la émouna totale qu'ils quitteraient l'Egypte.
C'est ce qui a fait descendre la bonté d'Hachem, et qui a entraîné leur délivrance.
Et de même qu'ils ont été délivrés, nous serons délivrés dans le futur."
-> Rabbénou Bé'hayé (Bo 12,13) écrit :
"Le sang sur les côtés de la porte n'ont pas empêché la plaie [de la mort des 1ers nés] de se produire dans nos maisons. Mais plutôt ... tout celui qui croyait et avait confiance en Hachem, qui n'avait pas peur de Pharaon et de ses décrets, sacrifiant publiquement le dieu des égyptiens (mouton) ... alors c'est un tsadik.
Puisqu'il croit en Hachem, alors il mérite d'être protégé des [anges] destructeurs".
-> Le Sforno enseigne également sur : "vous le mangerez : la ceinture aux reins, la chaussure aux pieds, le bâton a la main; et vous le mangerez à la hâte" (Bo 12,11) :
"Le fait que vous vous êtes préparés à voyager ... cela témoigne que vous croyez sans aucun doute dans la délivrance. Ils avaient cette émouna alors qu'ils étaient encore esclaves."
=> Nous devons tout faire pour témoigner un maximum de émouna en Hachem, en vivant notre Séder, car alors Hachem nous sauvera de notre exil actuel, comme Il l'a fait pour nos ancêtres grâce à leur émouna.
[dans notre vie de tous les jours, plus nous avons de la confiance en D., plus nous pouvons mériter des délivrances personnelles]
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-> "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte"
-> d'après la michna (guémara Sanhédrin 37a), chacun a le devoir de se dire que le monde a été créé [seulement] à son intention. [bichvili niv'ra aolam]
=> En mettant ces 2 idées ensembles, on a :
Toute la sortie d'Egypte n'a eu lieu que grâce à moi!
Si nous internalisons ce concept et que nous comprenons que la sortie d'Egypte a eu lieu afin de recevoir la Torah, alors on en viendrait soi-même à bien observer la Torah. [c'est uniquement pour moi qu'elle a été donnée!]
[Nétsiv - sur la Haggada]
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+ L'impact de raconter les miracles :
-> Le Noam Elimélé'h (Bo) écrit :
"Lorsque Hachem fait un miracle pour les juifs ... dans le futur, quelque soit la génération, lorsque les juifs ont besoin [de ce miracle] ... Hachem le réalise pour eux, car la compassion Divine a déjà été suscitée dans ce sujet.
C'est l'explication du verset : "Afin que vous racontez ce que J'ai fait en Egypte" (oul'maan tessaper ... acher it'allalti bémitsaraïm) = lorsque nous racontons [les miracles de la sortie d'Egypte], cela éveille de nouveau la compassion [d'Hachem]."
-> Nous disons dans la Haggada : "celui qui fait la narration de la sortie d’Égypte plus longuement est digne de louanges" (vé’hol amarbé léssapèr bitsi’at mitsra’im aré zé méchouba’h).
Le Arizal explique qu'on gagnera ainsi beaucoup plus de bonté d'en-Haut, car par le fait de parler des miracles on fait descendre sur nous les mêmes miracles, pour qu'ils se reproduisent dans notre vie.
-> Le Sfat Emet (5648) enseigne que lorsque l'on étudie l'esclavage d'Egypte, c'est comme si on avait été esclave d'Egypte. C'est comme si cela nous était arrivé à nous.
Ainsi, il vaut mieux "souffrir" en racontant la sortie d'Egypte, à la place de véritablement souffrir dans notre vie.
Le Sfat Emet écrit : "Hachem nous a envoyés en exil en Egypte ... afin que lorsque les gens en parleraient, cela seraient à la place de réelles souffrances.
Comme nos Sages (guémara Ména'hot 110) disent : "Tout celui qui étudie le korban Ola, c'est comme s'il avait amené un [korban] Ola".
Cela s'applique également à la sortie d'Egypte. En parler est considéré comme si nous étions en exil."
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-> Le Ram'hal (maamar haHokhma) écrit :
"Voici qu'en ce jour de la sortie d'Egypte, les juifs ont été séparés et purifiés de toutes les Nations. Ils sont montés de niveau, ils sont sortis, et se sont détachés de l'Humanité qui jusque-là était obscurcie et enfermée dans la matérialité.
Jusqu'à ce jour, le monde était obscur, la matière était souveraine et la lumière de la Torah et de la sainteté (kédoucha) ne pouvaient pas briller.
Mais, après que les juifs aient tellement souffert en Egypte, et aient été rendus esclaves, alors la Rigueur Divine s'est apaisée.
Les accusations ont été mises de côté, et la Lumière Divine a pu se révéler.
C'est en cette nuit que cela s'est passé et cela se renouvelle et se réveille chaque année à l'image de la nuit de la sortie d'Egypte.
Il faut savoir que c'est également un pas en avant pour la guéoula finale."
-> Le Ram'hal insiste beaucoup sur le fait que tous les flux de délivrance et de kédoucha qui ont été envoyés à nos Pères à cette période se renouvellent chaque année à la même date. Comme nous le disons dans la bénédiction de Chéassa Nissim : "qui a fait des miracles à nos Pères, en ces jours-là (bayamim ha'em) en ce temps-ci (bazéman azé)".
Le Ram'hal dit que cela est vrai pour toutes les fêtes de la Torah, et en particulier pour la fête de Pessa'h. Comme le disent nos Sages : "ils ont été libérés [d'Egypte] en Nissan, ils seront délivrés en Nissan dans les temps futurs".
Cela signifie que nous avons besoin des mêmes flux exactement que nos Pères et spécialement, en cette période, pour mériter des délivrances individuelles et la grande Délivrance collective.
Le Ram'hal dit que le meilleur moyen de recevoir tous ces cadeaux spirituels et matériels qu'Hachem renouvelle chaque année, est de revivre la sortie d'Egypte comme si nous y étions, en racontant la détresse extrême de l'escalavage, la joie folle de la Délivrance, en racontant les miracles à nos enfants et les détails de l'histoire de la sortie d'Egypte.
Grâce à cela, nous pourrons revivre les événements et remercier Hachem pour Ses bontés, et également recevoir tous les énormes flux spécifiques à ce jour, dans la mesure où nous l'aurons justement revécu avec cœur.
[plus nous l'aurons vécu comme à l'époque, plus nous mettons en place un récipient apte à recevoir les énormes bénédictions de ce jour]
C'est sûrement la raison de toutes ces différences qu'il y a entre "cette nuit" et "toutes les autres nuits" = c'est une nuit qui est un échantillon de la délivrance d'Egypte, mais également de la Délivrance finale (la guéoula).