"La pluie ne s'arrête qu'en raison de ceux qui profèrent du lachon ara" (rabbi Chimin ben Pazi - én aguéchamim néétsarin éla bichvil méssapéré lachon ara - guémara Taanit 7b)
-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 'Hatam Sofer, 2e partie) explique que naturellement, l'haleine émise par la bouche de l'homme s'élève et entre dans les nuages remplis de pluie.
De ce fait, lorsqu'on commet une faute en proférant des propos interdits de médisance et de colportage, cette haleine impure souille l'eau de pluie présente dans les nuages, et les fruits et les cultures qui poussent, arrosés par les pluies, absorbent également cette impureté.
Ainsi, celui qui en consomme introduit également cette impureté en lui, qui ne fait que s'accroître.
Lorsque D. remarque que les hommes se dégradent et commettent de plus en plus de fautes, dans Sa grande compassion et bonté, Il arrête les pluies pour mettre un terme à cette diffusion croissante de l'impureté.
[rapporté par l'Admour de Kalov]
[la source exacte est : drachot ‘Hatam Sofer, ‘helek ב,p. 376, s.v. אחז"ל ]
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-> Le Trisker Magid (Maguen Avraham - Le'h Le'ha, s.v. ויאמר ) relie la maladie dans le monde à l’air et au climat. L’Air relève du "roua'h" (רוח) source du dibour (רוח), la parole comme il ressort du Targoum Onkélos qui utilise l’expression "roua'h mémaléla" (רוח ממללא), un souffle parlant (Béréchit 2,7).
En portant atteinte à sa force locutoire (par le mensonge, la moquerie, la médisance, ...), cela affecte l’air (qui, à travers la respiration, permet de parler) et génère la maladie dans le monde.
En sanctifiant sa bouche avec des mots de Torah et de prière (téfila), cela arrange le climat et purifie le monde de ses maux.
Le rav Yéhochoua Alt fait remarquer que les lettres réagencées du mot רפואה (réfoua) donnent אור פה (or pé), la lumière de/dans la bouche.
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-> La guémara (Béra'hot 32b) rapporte que Rava n'autorisait jamais un jeûne par temps nuageux, car il pensait que les nuages retiendraient la prière. Comme le dit le verset : "Tu t'es enveloppé dans un nuage que la prière ne peut percer" (Eikha 3,44).
=> Quel est ce nuage qui empêche nos prières de passer?
-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - 'helek 1 amoud 83) explique qu'il est constitué de l'air chaud et de la buée qui sortent chaque jour de nos bouches, de paroles qui contiennent souvent des mots de tromperie, de lachon ara, de colère et d'onaat devarim (léser une personne par la parole).
Une conversation inappropriée inclut même des mots appropriés émis au mauvais moment ou au mauvais endroit, comme des bavardages inutiles à la synagogue, en particulier pendant la prière.
Ces vapeurs s'élèvent, forment un nuage et empêchent nos prières de se frayer un chemin jusqu'à Hachem. Les gens qui parlent pendant la prière empêchent les prières de la synagogue d'atteindre le Tout-Puissant.
Cela rejoint la conclusion du 'Hatam Sofer : le lachone hara, la ré' hilout et la onaat devarim travaillent tous à ériger une barrière entravant l'acceptation de nos tefilot par Hachem.