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Les 4 Shabbatot – les 4 parachiyot

+ Les 4 Shabbath :

-> Shabbath Shékalim : http://todahm.com/2022/03/18/shabbat-shekalim-un-jour-dabondance
-> Shabbath Za'hor : http://todahm.com/2022/03/14/shabbath-zakhor
-> Shabbath Para : http://todahm.com/2022/01/17/shabbath-para
-> Shabbath ha'Hodech

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-> Chaque année, nous lisons 4 sections de la Torah, en plus des lectures publiques habituelles et qui sont échelonnées, une par une, sur 4 Shabbatot, avant Pourim jusqu’à l’approche du mois de Nissan.

Le Shabbath Para nous lisons la 3e de ces 4 parachiyot spéciales, instaurées par nos Sages entre le premier Adar et le premier Nissan [Michna Méguila 3, 4 - Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 685].
On peu réfléchir sur le sens de ces quatre sections supplémentaires : Shékalim (le don du Demi-Chékel pour
l’achat des sacrifices de la nouvelle année), Zakhor (l’extermination d’Amalek à proximité de Pourim), Para (la pureté d’Israël en vue du Korban Pessa’h), ha’Hodech (la fête de Pessa’h annoncée le premier Nissan).

1°/ Le Talmud de Jérusalem (Méguila 3,5) dit que les 4 parachiyot supplémentaires ne doivent pas nécessairement être lues au cours de 4 Shabbath consécutifs. Il peut y avoir interruption entre elles, excepté entre la 3e et la 4e section : Para et ha’Hodech.
La guémara y voit comme signe les "Quatre Coupes" de vin du Séder de Pessa’h pour lesquelles on ne fait pas, non plus, d’interruption entre la 3e et la 4e Coupe.
Sachant que les «Quatre Coupes» correspondent aux "Quatre Expressions" de la Délivrance d’Egypte (Véotséti : "Je vous sortirai" ; Vé'itsalti : "Je vous délivrerai" ; Véga'alti : "Je vous affranchirai" ; Vélaka’hti : "Et Je vous prendrai" – voir Vaéra 6,6-7), le Min'hat Ani établit le parallèle suivant :
a) Véotséti : Ce terme désigne l’arrêt des persécutions pour permettre aux Enfants d’Israël de "relever la tête". Parallèlement, la paracha de Shékalim commence par les mots "lorsque tu relèveras la têtes des Enfants d’Israël" [pour les dénombrer]
b) Vé'itsalti : Il s’agit là de la libération de l’esclavage, d’une délivrance physique.
Parallèlement, la Paracha de Zakhor nous rappelle le projet d’Amalek qui visait la disparition physique du Peuple d’Israël.
c) Véga'alti : Ce terme désigne la délivrance spirituelle des Enfants d’Israël enfoncés dans les quarante-neuf portes d’impureté.
Ainsi, la paracha de Para concerne-t-elle la pureté d’Israël.
d) Vélaka’hti : Il s’agit du 4e et ultime stade où D. élit le Peuple d’Israël en lui donnant la Torah.
Cette quatrième expression de délivrance est à mettre en parallèle avec la paracha de ha’Hodech, qui expose la première Mitsva donnée au peuple d’Israël [la sanctification du mois], prélude à leur acceptation de toutes les mitsvot.
=> Nous comprenons à présent la raison pour laquelle il ne peut pas y avoir d’interruption entre la 3e et la 4e paracha. En effet, la libération spirituelle, le rejet de l’impureté d’Egypte, doit être immédiatement suivie d’une progression vers le Bien véritable : L’attachement à D.

2°/ Selon le Kédouchat Lévi, les 4 parachiyot correspondent aux 4 lettres du Nom ineffable de D., ordonnées ainsi: ה־ו־ה־י
Le Imré Yossef fait noter que cette permutation correspond à celle du mois de Sivan, ce qui indique que le don de la Torah se prépare dès le Shabbath Shékalim.

3°/ Le don du demi-Shékel [la conscience d’être qu’une moitié] montre à chaque juif la nécessité de s’unir à son prochain [Shékalim]. L’union d’Israël confère au peuple juif les forces physiques et spirituelles permettant d’anéantir ses ennemis [Zakhor]. Avec la disparition d’Amalek, l’inspirateur des ennemis d’Israël, la source de l’impureté laisse place à un vent de pureté [Para].
Lorsqu’une telle élévation sera atteinte, sans la moindre attente, à l’instar de la proximité entre la 3e et 4e paracha, le monde sera réparé et connaîtra son renouvellement [Ha’hodech], comme il est dit : "La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil" (Yéchayahou 30,26).
[Tiféret Aaron]

4°/ Pour mériter le dévoilement du mois de Nissan [ha’Hodech], il faut annuler en soi les 3 mauvaises midot que sont : la jalousie [קנאה – kina] (dont la plus célèbre est celle des frères de Yossef pour qui la vente leur coûta "20 pièces d’argent") (Chékalim) – Le désir [תאוה – taava], contrairement à celui généré par le yétser hatov pour la Torah et les mitsvot, est le fruit du yétser ara [le Amalek en nous] qu’il nous faut combattre (Zakhor).
L’honneur [כבוד – kavod] que l’on bannit par un excès d’humilité auquel fait allusion à l’hysope, le petit arbre, que l’on mélangeait aux cendres de la Vache Rousse (Para).
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - le Pri Tsadik]

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+ Les quatre parachiyot :

-> Les 4 parachiyot (Shékalim, Za'hor, Para et ha'Hodech) nous rappellent de remplir les obligations de la saison. Shékalim est lu avant Roch 'Hodech Adar pour rappeler aux gens de faire don de leurs shékalim pour les korbanot, car les korbanot après Roch 'Hodech Nissan doivent être achetés avec de nouveaux shékalim (guémara Méguila 29a).

Za'hor est lu juste avant Pourim, car le thème principal de Pourim est l'éradication d'Amalek.
Para est lue juste après Pourim pour rappeler à ceux qui sont devenus impur de se purifier à temps pour le sacrifice (korban) de Pessa'h.
Ha'Hodech, qui contient les halakhot de Pessah, est lu juste avant ou le jour de Roch 'Hodech Nissan. [guémra Méguila 30a]

-> Mais il se passe quelque chose avec la lecture de ces 4 passage de la Torah qui va au-delà des objectifs pratiques.
Chacun de ces Shabbatot, enseigne rabbi Tsadok HaCohen (Ma'hachavot 'Harouts 7), correspond à l'une des lettres du nom d'Hachem.
Shékalim correspond au youd, Za'hor au premier hé, Para au vav et Ha'Hodech au hé final.

[ on a pu voir (ci-dessus) que le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Ki Tissa) donne le même enseignement, mais en alignant différemment les liens entre les 4 parachiyot et les lettres du nom d'Hachem. ]

-> "Car la main est sur le trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ - al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala'h 17,16)
Rachi commente : Moché désigne le trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Nous avons : Shékalim correspond au youd, Za'hor (Shabbath avant Pourim) au premier hé.
Ainsi : "Hachem jure par Son nom qui n'est que youd et hé" (ya - יָהּ) qu'Il fera la guerre à Amalek, car Son nom n'est pas complet à cause d'Amalek.
Après Pourim, lorsque Amalek est effacé, le nom d'Hachem est complété, car Para et Ha'Hodech restaurent le vav et le hé final.

A partir de là, nous comprenons que les quatre parachiyot ne sont pas des lectures aléatoires, même si c'est à des fins pratiques, mais qu'elles guident plutôt le processus spirituel profond de la transformation d'Adar et de Nissan.

Dans Shékalim, nous entrons en contact avec l'essence de l'âme juive qui est une étincelle de la bonté Divine ; dans Za'hor, nous apprenons qu'Hachem défend même les juifs les plus fauteurs contre Amalek à cause de cette étincelle centrale (à la différence des non-juifs, tout juif a une partie Divine qui reste toujours pure, à partir de laquelle il peut toujours se reconstruire) ; dans Para, Hachem nous purifie, parce que cette étincelle fait de nous Ses enfants ; et dans Ha'Hodeh, nous sommes rajeunis et renouvelés, prêts à entrer dans Pessah.
[d'après rav Moché Wolfson]

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-> Rabbi Pin'has de Koritz explique pourquoi de nombreuses personnes se réfèrent à ces 4 Shabbath comme "di goutta (les bons) Shabbath".
Le ohr haganouz (la lumière spirituelle originelle mis à la Création), Hachem l'a ensuite cachée dans la Torah.
Comme nous prenons un séfer Torah supplémentaire pour les lectures additionnelles (Shékalim, Za'hor, ...), il y a davatange de ohr haganouz disponible les Shabbath des 4 parachiyot.

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