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"Si un homme a deux femmes, l'une qu'il aime et l'autre qu'il n'aime pas, qui lui ont donné des fils, celle qu'il aime et celle qu'il n'aime pas et il se trouve que l'aîné soit de celle qu'il n'aime pas. Le jour où il partagera entre ses fils ce qu'il possédera, il ne pourra pas traiter en aîné le fils de la femme qu'il aime au détriment du fils de la femme qu'il n'aime pas, qui lui est l'aîné. Mais l'aîné, le fils de la femme dédaignée, il le reconnaîtra en lui donnant double part" (Ki Tétsé 21,15-17)

-> Ces versets peuvent être commentés allusivement de la manière qui suit :
Nous connaissons en effet ce que Rabbénou Tam écrit dans son Sefer Hayachar au sujet des différentes périodes de l'existence : chacun dans sa vie traverse alternativement des jours "d'amour" et des jours de "haine", des jours où il trouve goût et envie au Service d'Hachem, où il ressent que toutes les portes s'ouvrent devant lui et au contraire, des jours de "haine" où tout travail spirituel lui semble insurmontable, où il n'a aucun goût ni plaisir au point d'en être dégoûté.

C'est dans cette optique que l'on peut comprendre ce verset : "Si un homme a deux femmes", à savoir deux périodes, "une qu'il aime et une qu'il n'aime pas, qui lui ont donné des fils", ce sont les bonnes actions qu'il peut accomplir (qui sont ses véritables enfants) et vers lesquelles son coeur le porte (''qu'il aime'') ou pour lesquelles au contraire il ressent une répulsion (''qu'il n'aime pas'').

On a l'habitude de penser que les périodes "d'amour" constituent l'essentiel de l'existence d'un homme puisqu'il jouit alors de lumière et qu'il accomplit les mitsvot avec ferveur. En revanche, les "jours de haine" n'ont à ses yeux pas grand intérêt puisqu’il n'y ressent pas la proximité d'Hachem et que tout y est accompli sous la contrainte en brisant son yétser.
Mais en réalité, c'est exactement le contraire : Hachem éprouve un immense plaisir à chaque fois qu'il surmonte son mauvais penchant et ses tendances naturelles. L'essentiel du progrès spirituel se situe précisément dans ces périodes.

C'est ce que vient évoquer la suite des versets : "Le jour où il partagera entre ses fils ce qu'il possédera, il ne pourra pas traiter en aîné le fils de la femme qu'il aime au détriment du fils de la femme qu'il n'aime pas", un juif ne doit pas mieux estimer les mitsvot qu'il a accomplies durant les périodes fastes, "mais l'aîné, le fils de la femme dédaignée, il le reconnaîtra en lui donnant double part", car au contraire les "jours de haine" sont les plus importants et ce sont eux qui ont la préséance.

Le Baal Chem Tov commente à ce sujet le verset : "La sagesse du pauvre est méprisée" (Kohélét 9,16) en faisant un jeu de mot avec le terme "méprisée" qui se dit en hébreu "Bézouya" (בְּזוּיָה) et qui peut se découper en 2 mots : Bézou-ya, qui veut dire "en cela, D.".
Ce découpage permet de comprendre ce verset allusivement de la manière suivante : "la sagesse du pauvre", de celui qui avance dans l'obscurité et se débat difficilement avec son mauvais penchant, est de savoir que "Bézou-ya", qu'en cela D. (est présent), qu'Il est proche de lui et qu'Il l’aime plus que jamais.

[d'après un divré Torah du rav Elimélé'h Biderman]

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