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"Le secret du Shabbat c'est le Shabbat, il s'unifie dans le secret de l'unicité et en lui repose l'unicité profonde.
Lorsque le Shabbat rentre, il s'unifie et se séparent de lui toutes les forces du Mal, le côté obscur, et toutes les rigueurs le fuient.
Il reste seul dans la lumière de la sainteté".
[Zohar hakadoch - Terouma 135a]

=> Ainsi, le Shabbat nous pouvons approcher un monde où le Bien règne presqu'en totalité, comme avant la faute d'Adam.
Toute nos actions sont mitsvot : boire, manger, dormir, à l'image d'Adam à cette époque dont toutes les actions étaient kodech kodachim.
[selon le Ram'hal]

-> De son côté, le rav Friedlander met en avant le lien qui existe entre le Shabbat et le Michkan .
Le Michkan grâce à ses 39 Méla'hot (travaux interdits) permettait d'utiliser la matière de ce monde-ci seulement au service de la sainteté et pour le Bien, comme nous le permet le Shabbat (avec ses 39 Méla'hot) et comme le faisait Adam avant la faute.

-> Le Shabbath est une réalité totalement différente à l'image du Gan Eden ou du monde à venir. En effet, selon la guémara (Béra'hot 57b), le Shabbath contient 1/60e du monde futur.
De même nous chantons que c'est un goût du monde à Venir (méen olam aba).

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-> De son côté, le Néfech Yéhoudi (Vayakel 5779) nous enseigne :
Adam a été créé vendredi, le 6e jour de la Création, il n'a pas fait suffisamment attention et il s'est laissé salir par le serpent et par le Mal qui ont complètement ruiné sa situation au Gan Eden.
Hachem lui a dit : il y a un jour, le Shabbat, qui n'était pas encore arrivé, qui n'avait pas encore été créé et donc que tu n'as pas pu endommager. Fais-y bien attention afin de conserver sa splendeur d'origine".

En d'autres termes, le Shabbat c'est tout ce qu'il nous reste du Gan Eden et du monde futur avant la faute. C'est pourquoi c'est un jour de "oneg" et de repos, différent des autres jours de ce monde-ci, à l'image du monde futur et du Gan Eden.
C'est un jour où il n'y a pas les 39 travaux qui sont apparus en tant que malédiction après la faute d'Adam.
C'est un jour où nous revenons à l'image de la situation de Adam avant la faute dit le Arizal (Chaar haMitsvot).

L'absence des 39 travaux fait également allusion à l'absence des 39 malkouyote (coups) qui ne sont pas donnés par le Beth Din le jour du Shabbat et fait aussi allusion à l'absence des 39 malédictions qu'ont reçues Adam, H'ava, le serpent et la terre lors de la première faute (Tikouné hazohar 48a).

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-> Le Ramban (Yitro - sur les 10 commandements) écrit :
"Le terme Zakhor (le fait de se souvenir du jour du Shabbath) fait référence à l'amour pour le Shabbat (alors que Chamor [garder] fait référence à la crainte)...
Nous devons nous souvenir tous les jours du Shabbat afin que nous ne l'oubliions pas et que nous ne le remplacions pas par d'autres jours."

-> Le Néfech Yéhoudi (Vayakel 5779) commente :
cette fidélité que nous devons au Shabbat vient justement du fait qu'il est à l'image du monde futur, un échantillon de Bien parfait, alors que les 6 jours de la semaine sont empreints de ce monde-ci et possèdent le Bien et le Mal mélangés.
La vocation du peuple juif est de s'attacher au monde futur comme un marié ('hatan) est attaché à sa mariée (kala), d'y penser en permanence et de se préparer à lui en utilisant les 6 jours de ce monde-ci comme un simple moyen de s'y préparer et ne jamais y trouver une fin ou un but en eux.
Honorer le Chabbat et nous délecter de ce jour-là correspond donc à montrer la suprématie du monde futur par rapport à ce monde-ci, la supériorité du Bien par rapport au bien et au mal mélangés.

Si l'on demande à un homme qui il est, comment il s'identifie et qu'en réponse il nous décrit ses activités de la semaine ou son métier pour se définir, c'est le signe qu'il est attaché essentiellement aux six jours de ce monde-ci puisqu'il s'identifie à eux.
Chacun doit aspirer à répondre un jour : je suis chomer Shabbat,
j'attends ce jour pendant toute la semaine.
C'est là ma vocation essentielle ; accessoirement, pendant les six jours, voilà ce que je fais pour gagner de quoi préparer mon Shabbat (et donc mon monde à Venir éternel) ...

Un homme qui sait qu'il doit arriver en Amérique doit s'identifier à sa destination et pas à son escale. Il en va de même dans ce monde-ci quand bien même nous utilisons la matière pour le Shabbat, mais puisqu'elle est réservée pour ce jour, c'est au Shabbat que nous nous attachons; nous pouvons ainsi devenir : ben olam abba déjà ici-bas, à la différence de ceux qui s'attachent aux 6 jours de la semaine qui ne sont qu'un moyen, qu'une escale.

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-> Le Zohar (259b) écrit :
"Pourquoi le Shabbat nous n'amenons pas de h'atat (sacrifice d'expiation)?
[Le Zohar répond : ] car le Shabbat est un jour où se révèle l'agrément suprême (ratson ha'Eliyone) que l'on appelle également Kéter. Ce sont des midot pleines de compassion et d'une bonté des plus infinies ; Hachem révèle Son grand désir pour Son peuple, pour son monde en ce jour.
Il n'y a que lumière et joie (ora vésim'ha) dans cet endroit, aucun jugement, aucune rigueur, le Serpent n'a pas sa place là-bas".

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-> Zohar haKadoch (Parachat Yitro 88a) demande :
"Rabbi Itsh'ak a dit voici qu'il est écrit qu'Hachem a béni le jour du Chabbat, "vayévaré'h Elokim ét yom hachevi'i" (chose qui n'est pas mentionnée pour les autres jours de la semaine) ; si c'est vraiment la source de la bénédiction, comment se fait-il qu'il n'y ait pas de manne qui tombe pendant le Shabbat?"
[cette question du Zohar est posée par beaucoup de juifs sans qu'ils le sachent : comment pourra-t-on avoir la bénédiction et la parnassa grâce au Shabbat, si nous ne travaillons pas?]

Le Zohar répond :
"Sache que toutes les bénédictions, en haut et en bas, dépendent du Shabbat.
Pourquoi n'y-at-il pas de manne qui tombe en ce jour? Justement, puisque c'est le jour qui amène la bénédiction aux 6 autres jours, alors chacun des 6 jours va donner un peu de sa part au Chabbat en reconnaissance de toute la bénédiction qu'ils ont reçu du 7e jour".

-> Rabbi Moché de Cordovero explique ce Zohar :
Il faut nous rappeler que tout ce qu'Hachem a crée et envoie dans ce monde-ci Il le fait : Yech méAyin, certains traduiraient par ex-nihilo.
Pour être plus précis, le terme "Yech" fait référence à la matière et le terme "Ayin" fait référence au monde infini de la spiritualité ou antimatière.
Hachem a créé la matière à partir de l'antimatière. Tout ce qui existe dans les mondes inférieurs provient intégralement des mondes supérieurs et de la Atsiloute (niveau spirituel le plus élevé et proche d'Hachem), mondes qui sont entièrement spirituels, lumineux, pleins de bonté et de miséricorde et dans lesquels les anges n'ont même pas accès.
C'est justement parce que le jour du Chabbat est source de bénédictions (mékor habérakha), qu'il ne reçoit pas de manne et qu'il ne contient pas de mélakha (travail) car comme toute source de bénédiction qui existe c'est un jour de "Ayin" de spiritualité (ou antimatière), de Atsiloute (Divinité), de lumière, à l'image des mondes supérieurs qui ne contiennent aucune matière, aucune écorce et d'où, pourtant, proviennent toutes les bénédictions qui existent.

-> Rabbi Moché Cordovéro (Séfer Ohr Yakar) écrit :
Ce qu'Hachem accepte de faire résider de Lui parmi nous, n'est complet ici-bas que le jour du Shabbat ...
chaque bénédiction que l'on reçoit la semaine provient forcément de ce que la Présence Divine (Chékhina) a apporté à ce monde le Shabbat précédent.

-> Le Malbim (Berechit) donne une parabole pour expliquer ce phénomène :
"C'est l'histoire d'un roi qui avait plusieurs ministres et princes qui distribuaient dans toutes les villes et à tous les habitants ce dont ils avaient besoin pour le bon fonctionnement du pays.
Le roi devait approvisionner ses ministres et ses princes mandataires une fois par semaine. Il avait fixé le 7e jour.
Grâce à ce jour où se rencontraient dans la joie et l'allégresse le roi et ses ministres, le pays était nourri pendant toute la semaine à suivre.
Il en résulte que, le 7e jour, il n'y avait pas de distribution dans chaque ville, car c'est le jour où les princes étaient chargés de recueillir tous les vivres pour chacune des villes ; mais cela ne représentait pas une perte aux yeux du peuple, au contraire, car c'était le jour le plus important à leurs yeux et de lui tout dépendait pour la semaine suivante.
La rencontre entre le Roi et les princes s'appelle dans le Zohar : la descente de la Chékhina bienfaitrice qui s'appelle elle-même Malkhout (la Royauté). C'est Elle qui approvisionne tout le monde le jour du Shabbat lorsqu'elle descend dans les mondes inférieurs".

[ainsi combien nous devons chérir ce jour, plutôt que de le voir comme une contrainte (où l'on tue le temps jusqu'à sa sortie)]

[le Shabbat ressemble ainsi au Michkan qui a également pour but de faire descendre à l'intérieur de lui la Chékhina. C'est pour cette raison qu'ils sont juxtaposés (paracha Vayékel) et qu'en aucun cas la construction du Michkan ne repousserait le respect du Shabbat puisque les effets de l'un ne sont pas plus grands ou différents que les effets de l'autre.
(d'une certaine façon de même qu'on entre dans l'espace dans le michkan, de même nous entrons dans le temps dans le Shabbath, avec une sainteté et une proximité énorme avec Hachem
Comparer Shabbath et un jour de la semaine, c'est comme comparer le bar du coin avec le Temple/Michkan! ).]

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