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Souffrances – Etre pour les autres, être pour soi-même

+ Souffrances - Etre pour les autres, être pour soi-même :

-> En théorie :
Nos Sages abondent sur l'importance d'aider autrui, de ressentir sa douleur, ...
Par exemple, la guemara (Baba Kamma 92a) dit : "celui qui prie au nom de son prochain et qui a besoin de la même chose, est exaucé en premier".
Le rav Its'hak de Vork explique que celui qui prie pour autrui et qui a besoin lui-même de ce salut = cela signifie qu'on a intériorisé les besoins de l'autre comme étant les siens, alors on est exaucé en premier.
[de même aimer son prochain comme soi-même, c'est se réjouir des belles choses qui lui arrivent, tout comme être peiné de l'inverse (priant Hachem si nécessaire - ex: qu'il ait des enfants, zivoug, parnassa, santé, ...).]

-> Dans la pratique :
De nombreuses personnes qui nous sont chères connaissent des épreuves telles que la maladie, le divorce, les difficultés avec les chidou'him, l'absence d'enfant pendant de nombreuses années, les problèmes financiers, la mort et d'autres situations extrêmement difficiles.
Comment pouvons-nous être heureux, puisque nous ressentons leur douleur?
Il y a parfois tant de souffrance dans le monde qu'il est difficile de la tolérer ...

-> Rabbi Its'hak Zev Soloveitchik (1886-1959), le rav de Brisk mettait parfois en pratique la guémara (Tamid 32a) suivante : "Celui qui veut vivre doit agir comme s'il était mort".
Il y a des périodes où la souffrance est si grande que celui qui ressent la souffrance des autres sera tout simplement incapable de continuer à vivre.
Bien que nous ayons l'obligation de ressentir la souffrance d'autrui, nous devons éviter d'en faire trop et de nous détruire.
Ainsi, le rav de Brisk (Moadim ouZmanim) dit que parfois nous devrions adopter une attitude comme si nous étions morts, et c'est seulement alors que nous serons capables d'exister.
De cette façon, nous pouvons comprendre : "je n'ai rien trouvé de mieux pour soi que le silence (lo matsati lagouf tov ella chetika - Pirké Avot 1,17).

-> Lorsque nous savons que d'autres personnes traversent une période difficile, nous devons bien sûr écouter leur douleur, les encourager et prier pour eux. Cependant, nous devons également savoir nous en séparer et créer des limites. Nous devons apporter un soutien émotionnel et matériel, mais au-delà de cela, nous ne pouvons rien faire de plus.
On peut comparer cela à une personne qui se noie dans des eaux dangereuses. Vous lui donnez une bouée de sauvetage, mais vous n'allez pas l'embrasser, car vous vous noieriez tous les deux.
[rav Yéhochoua Alt]
["Si je ne suis pas pour moi, qui sera pour moi? Et si je ne suis que pour moi, que suis-je donc?" (Pirké Avot 1,14) = ainsi en toute honnêteté on doit estimer si actuellement on a les capacités pour ressentir les douleurs d'autrui, ou bien il nous est momentanément nécessaire de s'en protéger. ]

-> La michna (Kidouchin 82a) dit : "les meilleurs médecins sont destinés au guéhinam" (tov ché'barofim laguéhinam).
Pourquoi cela? Ils devraient aller au Gan Eden pour toutes les guérisons qu'ils effectuent!
Une explication est qu'ils ont le guéhinam dans ce monde. C'est parce qu'ils s'occupent de nombreux malades et blessés. Ils voient plus de souffrance que les autres.

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-> Un autre aspect peut nous interpeller : selon nos Sages tous les malheurs qui se passent dans le monde sont à destination des juifs pour qu'ils fassent téchouva.
Voir à ce sujet : http://todahm.com/2022/03/18/tout-ne-se-passe-que-pour-le-peuple-disrael
Les informations regorgeant de mauvaises nouvelles, on aurait tendance à constamment culpabiliser, ce qui pourrait entraîner à terme à du désespoir (ex: je fais de mon mieux, il y a toujours autant de malheurs dans le monde, alors c'est que cela n'a pas de valeur auprès d'Hachem).

-> De nos jours, alors qu'il est possible de savoir en quelques instants ce qui se passe dans le monde entier, nous pouvons être submergés par l'incroyable quantité de nouvelles négatives.
Les attaques terroristes, les catastrophes naturelles, la douleur personnelle dans toutes les parties du monde s'ajoutent à une quantité incroyable de nouvelles négatives.

-> Quel est le résultat pour les personnes obsédées par le fait d'écouter les informations, vérifiant constamment ce qui se passe?
Ils vivent dans l'anxiété et l'abattement. Ils sont au courant de tous les meurtres, de toutes les activités terroristes et de tous les maux perpétrés dans le monde. Elles consomment et perdent leur temps, car ces nouvelles dépassent la sphère d'influence d'une personne. Les nouvelles amènent les gens à s'inquiéter de ce sur quoi elles n'ont aucune influence, comme la politique, les attaques de requins, ...
Au lieu de cela, une personne devrait se concentrer sur ce sur quoi elle a du pouvoir, comme apprendre, grandir spirituellement en tant que personne et rester en forme et en bonne santé.

Lorsque nous apprenons une information, nous devrions nous demander : "Comment vais-je réagir? Cela va-t-il renforcer ou affaiblir mon émouna? " Nous ne devons pas nous plonger dans les articles de presse et les conversations qui décrivent des difficultés
Nous devons être à la hauteur du verset : "des mauvaises nouvelles, il n'aura pas peur, son cœur est ferme, confiant en Hachem" (michmoua raa lo yira, na'hon libo batoua'h b'Hachem - Téhilim 112,7).

Réfléchir à un problème et [trop] l'aborder ne fait que l'agrandir. [les problèmes prennent la taille qu'on leur donne. En absolue : soit je peux faire quelque chose, alors j'agis, sinon pour le reste je prie et mets ma confiance en Hachem.]
C'est comme une petite éruption cutanée que l'on gratte sans cesse et qui devient une plaie profonde et envenimée.
Lorsqu'il y a un problème, il faut l'envisager de manière positive. Par exemple, on peut choisir de penser qu'il est mineur et temporaire et qu'il ne vaut pas la peine d'être analysé. [par exemple, si on se projette dans un an, est-ce qu'il aura toujours la même importance à nos yeux ou bien c'est le moment qui lui donne trop de gravité?]

Pour trouver la sortie d'un tunnel sombre, on utilise une source de lumière comme une lampe de poche.
De même, si nous cherchons un point de lumière dans chaque épreuve et que nous nous concentrons sur lui, il nous guidera et nous découvrirons qu'il est alimenté par la bonté avec laquelle Hachem dirige Son monde. Plus nous cultivons ce point de bonté ('hessed), plus nous attirons de la bonté et de lumière [d'Hachem]. [et à l'inverse, une approche négative de notre vie, amène de la négativité dans la vie. ]

Que pouvons-nous faire face à nos soucis?
Consacrez quelques minutes par jour à vos soucis. Pendant ce temps, réfléchissez aux options qui s'offrent à vous et cherchez des solutions. Si rien ne peut être fait, tournez-vous vers Hachem. Discutez de la douleur que vous ressentez et réalisez que seul Hachem peut vous aider.
Ensuite, pendant le reste de la journée, vous pourrez vous sentir libre et heureux. [vos soucies étant entre de bonnes Mains (de votre papa Hachem qui vous aime plus que tout, et qui peut tout!)]
[rav Yéhochoua Alt]

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[ -> d'une certaine façon, même avec nous même, la religion peut être très exigeante : sans cesse, on doit reconnaître ce qu'on a fait de mal, pour faire téchouva, et cela peut nous briser le moral (ex : combien de mauvaises choses je fais = je suis quelqu'un de mauvais!).

Il en découle de tout ce qu'on a pu voir précédemment, que nous devons bien nous connaître, et faire preuve d'honnêteté à chaque moment de notre vie, pour savoir comment agir. Est-ce que j'ai besoin de me préserver de choses négatives, est-ce que j'ai besoin de me féliciter, de m'encourager (ex: par des mots, par un cadeau qu'on s'octroie, par une musique, une ballade, ...).
L'idée est que les stimuli externes n'en viennent pas à être contre-productifs, ne pouvant pas les supporter pour le moment. Ainsi, d'abord je fais de la bonté envers moi-même, je m'abreuve de positivité, de joie, ... et ensuite je suis là pour les autres, et/ou je peux utiliser les malheurs du monde, une fête juive, pour me remettre en question. ]

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