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Le miracle le plus important de Pourim (selon le ‘Hatam Sofer)

+ Le miracle le plus important de Pourim (selon le 'Hatam Sofer) :

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pourim) s'efforce d'identifier le véritable miracle du récit de Pourim, et il attire notre attention sur ce qu'il considère comme le miracle le plus important de l'histoire de Pourim.
En raison de son erreur de calcul, A'hachvéroch pensait à tort que le temps de la reconstruction du Temple (le 2e) était arrivé et même était dépassé.
Il célébra la continuité de l'exil du peuple juif par un festin somptueux.
Il est étonnant de constater que des membres de la communauté juive de Shoushan ont participé aux festivités.

Il s'agissait d'une offense flagrante d'une telle ampleur qu'elle justifiait une punition sévère infligée à l'ensemble de la nation. En conséquence directe de leur participation au festin d'A'hachvéroch, le peuple juif a reçu un décret d'anéantissement.
Lorsqu'ils ont fait téchouva, Hachem a annulé son décret et ils ont été épargnés.

Analysons comment le salut du peuple juif s'est produit. Quand Hachem a-t-il jeté les bases d'une possible délivrance, dans l'éventualité où les juifs se repentiraient?

En choisissant Esther comme reine et en implorant son mari de sauver son peuple, Hachem a orchestré notre délivrance. Les événements qui ont permis à Esther d'entrer dans le palais ont été les germes de la rédemption.
Notre salut fut le résultat de l'accession d'Esther au rang de reine, ce qui fut le résultat direct du détrônement de son prédécesseur, Vacthi, au cours de ce même festin qui avait en premier lieu provoqué le terrible décret!

Au moment précis où les juifs de Shoushan fautaient, alors qu'ils s'amusaient au festin d'A'hachvéroch, Hachem préparait déjà le terrain pour le salut du peuple juif, s'ils faisaient téchouva.

L'amour d'Hachem pour Ses enfants, pour le peuple juif, était si fort qu'alors que les juifs provoquaient Sa colère au point qu'Il décidait d'anéantir la nation entière, Hachem prévoyait déjà un plan d'urgence pour sauver les juifs.

Alors même que nous fautions au point de mériter la terrible punition de "léachmid laarog oulabéd" (de détruire, exterminer et anéantir tous les juifs jeunes et vieux, enfants et femmes en un seul jour - Esther 3,13), et bien au même moment l'amour profond d'Hachem pour nous impliquait qu'Il planifiait déjà un moyen pour nous sauver.
Il a orchestré les événements qui ont abouti à l'exécution de Vacthi, offrant ainsi à Esther la possibilité de devenir la prochaine reine. Au moment même où nous nous rebellions contre Lui, Hachem se concentrait sur la manière de nous sauver.

=> Le 'Hatam Sofer écrit qu'il s'agit du principal miracle de Pourim. Au moment où les fautes les plus épouvantables étaient commises, Hachem continuait à démontrer Son amour pour le peuple juif et planifiait leur délivrance.

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+ Pourquoi avons-nous mérité ce miracle?

-> Ce miracle incroyable (de Pourim) exige réflexion et contemplation. Pourquoi, en fait, Hachem orchestrerait-il des sauvetages potentiels alors que nous étions en train de fauter? Qu'est-ce qui a poussé Hachem à offrir ce cadeau incroyablement au peuple juif alors qu'ils étaient occupés à faire la fête et à se livrer à des plaisirs hédonistes dans un contexte particulier : les juifs de Shoushan célébraient la ruine du Temple! Comment auraient-ils pu mériter qu'Hachem leur offre un moyen d'échapper au châtiment qu'Il préparait?

Le 'Hatam Sofer écrit qu'il s'agit d'une démonstration claire du fait que même lorsque le peuple juif est totalement indigne, même lorsque nous commettons de graves fautes, même lorsque nous pouvons être classés comme "destructeurs", nous sommes toujours considérés comme les enfants d'Hachem (rien ne peut nous faire perdre ce statut!).
Le seul moyen nous faisant mériter un miracle aussi extraordinaire, avec la délivrance orchestrée en même temps que n'était réalisée la faute, c'est qu'Hachem nous considère comme Ses enfants.
Le peuple juif est "banim laMakom" (les enfants d'Hachem), et même en fautant, nous restons à jamais aimés de Lui.

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-> voir également : https://todahm.com/2023/01/24/38487

[ cela nous donne de la force au plan collectif et individuel : même si j'ai fait les pires fautes, que je suis passé à côté de ma vie, et bien en tant que juif, papa Hachem m'aimera toujours et Il a déjà préparé un plan pour que je m'en sorte, pour que ma vie soit une réussite à Ses yeux (rien n'est perdu, il n'y a pas place au désespoir!).
Même si Haman (notre yétser ara) a décrété une mort (spirituelle) sur moi, la délivrance est toujours possible, car un juif n'est jamais seul, abandonné : il est constamment avec Hachem qui l'aime à l'infini. ]

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+ Le salut est né à Shabbath :

-> "Le 7e jour, comme le cœur du roi était en liesse par le vin, il ordonna ... d'amener devant le roi la reine Vachti couronnée de la couronne royale" (Esther 1,10-11)

- Rachi commente que la mention du "7e jour" fait allusion au fait que ce jour fatidique était un Shabbath. L'orchestration par Hachem d'un plan de survie pour le peuple juif est en quelque sorte liée au fait que c'était Shabbath.

-> La halakha stipule qu'un non-juif qui observe le Shabbath est 'hayav mita, passible de mort (guémara Sanhédrin 58b).
Le 'Hida (Toch David - Mikets) explique la raison de cette décision stricte par l'approche suivante :
Le Shabbath est le sceptre spécial d'Hachem. La loi stipule que si un roturier (un non noble) souille le sceptre du roi en l'utilisant, il sera exécuté pour cet acte de trahison en tant que rébellion envers la Royauté (moréd bé'malkhout).
Un non-juif qui observe le Shabbath est comparable à un serviteur qui souillerait le sceptre du roi et serait passible de mort. Cependant, les enfants du roi sont autorisés à jouer avec le sceptre du roi et à l'utiliser comme bon leur semble. Ils ne seront pas punis pour l'avoir utilisé de cette manière.

Le peuple juif est autorisé à observer le Shabbath, et en fait, à profiter du sceptre du roi, parce que nous sommes les enfants d'Hachem. Nous sommes des banim laMakom et nous avons donc l'occasion unique de nous délecter et de nous prélasser dans l'éclat chaleureux du saint Shabbath d'Hachem.

Le salut du peuple juif à l'époque de Pourim a eu précisément le jour qui témoigne le plus du statut élevé de chaque juif, de son statut unique d'enfant chéri par le Maître du monde.

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+ Comprendre le nom "Pourim" :

-> "Car la part d'Hachem est Son peuple" (ki 'helek Hachem amo - Haazinou 32,9).
Le peuple juif est la portion/lot d'Hachem, parmi toutes les nations du monde, Hachem nous a choisis pour être les Siens.
Pourquoi Hachem nous a-t-il choisis? Qu'est-ce qui a motivé cette décision?

La réponse est que rien n'a incité Hachem à nous choisir et à nous aimer.
Lorsque quelqu'un gagne à la loterie, il n'y a pas de raison apparente pour que son numéro ait été choisi. Un tirage au sort représente un choix qui est fait sans aucune raison rationnelle ou logique pour soutenir la décision. Il s'agit d'un résultat aléatoire qui a été déterminé sans aucune motivation spécifique.

L'amour d'Hachem pour le peuple juif est comparable au fait de gagner à la loterie. Il n'y aucune raison, nous sommes simplement ceux qui ont été choisis. En l'absence de motivation ou d'impulsion spécifique, il n'y a pas de logique derrière l'amour d'Hachem pour nous. Il le fait, c'est tout.
C'est une réalité de l'existence. C'est comme une loterie, et le billet gagnant a été sélectionné au hasard et sans intention. Nous sommes Ses 'helek (Sa portion).

Ainsi, l'amour d'Hachem pour nous ne dépend pas de notre façon de nous comporter ou de nos comportements spécifiques. Son amour pour nous est au-delà de toute raison, il est donc sans limite et sans contingence.
[la halakha est selon Rabbi Méïr (guémara Kidouchin 36a), qu'un juif agisse ou non comme un enfant d'Hachem, peu importe les fautes qu'il peut faire, il sera toujours appelé : enfant d'Hachem. ]

C'est exactement de cette manière que le miracle de Pourim s'est produit.
Hachem a vu les juifs fauter, et la seule chose qui pouvait se tenir à nos côtés et nous offrir une protection était le principe de Rabbi Méïr.

Hachem a orchestré les événements de cette manière. Haman choisit une date pour mettre son plan à exécution, par le biais d'un tirage au sort (qui se dit en hébreu : pour - פור , et le pluriel est : Pourim [Haman tirant le jour et le mois séparemment])
Haman a organisé une tirage au sort et une date a été choisie au hasard, sans aucun raisonnement. Ce processus a activé la miséricorde d'Hachem à notre égard, car il a servi à "rappeler" à Hachem que nous aussi avons été sélectionnés par tirage au sort, sans aucune condition ni objectif.
Nous sommes Son lot, et non pas en raison d'un quelconque mérite de notre part.
Même si nous sommes souillés par la faute, rien ne changera le fait qu'Hachem nous aime entièrement et inconditionnellement. En bref, nous sommes ses enfants, quoi qu'il arrive.

Nous appelons la fête de Pourim parce que c'est le fait même que le décret ait été tirée au sort qui a activé la miséricorde Divine pour nous sauver. C'est ce tirage au sort (pour - פור) qui a incité Hachem à nous traiter de la même manière, comme Son billet de loterie gagnant, qui est choisi et chéri, inconditionnellement et sans logique.
C'est le type d'amour d'Hachem que préconisait rabbi Meir : peu importe les fautes qu'un juif peut faire, il sera toujours appelé : enfant d'Hachem.

=> Ainsi Pourim, est le moment de l'année où nous nous renforçons dans cette réalité cachée, pour qu'elle nous devienne la plus dévoilée possible.
C'est le message principal de la Meguila. Même si nous ne le méritons pas, Hachem continue à nous aimer inconditionnellement, puisque nous sommes Ses enfants, toujours et à jamais.
[adapté d'un dvar Torah du rav Daniel Glatstein]

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+ Pourim = en tant qu'enfant d'Hachem, le désespoir n'existe pas :

-> Le Sfat Emet dit que Hachem a planté les graines de la guéoula au moment même où le peuple juif était entrain de fauter au festin d'A'hachvéroch.
En effet, l'amour d'Hachem pour les juifs est si fort qu'Il anticipait déjà qu'ils feraient éventuellement téchouva par amour (méaava).
Une téchouva par amour sur une faute va la transformer en mérite, qui va garantir la délivrance. [guémara Yoma 86b]
C'est pourquoi Hachem prévoyait déjà le salut des juifs alors qu'ils étaient en plein dans la faute.

[ => Hachem nous aime tellement qu'Il a créé le concept de téchouva, et plus que cela, il existe la notion de téchouva par amour.
Non seulement nos fautes sont effacées, mais en plus en nous deviennent des mérites éternels, des anges prenant notre Défense.
Non seulement cela, mais Hachem considère ce nouveau mérite obtenu comme si c'était Lui qui avait réalisé cette mitsva à la perfection de la perfection!
Si cela n'est pas un exemple de l'importance que nous avons aux yeux d'Hachem, d'à quel point Il veut notre bien! ]

-> Le Maggid de Doubno explique :
Même les mitsvot accomplies par un tsadik sont susceptibles de présenter des imperfections. Les mitsvot sont inévitablement influencées par les limites humaines ...
Chacun, même le plus grand de tous les tsadikim, est limité dans la réalisation des mitsvot. Les mitsvot sont accomplies par des mortels et sont donc soumises aux limites et à la fragilité humaines.
Cependant, lorsque quelqu'un commet une faute, puis fait téchouva par amour d'Hachem, les fautes sont transformées en mitsvot.

Ces mitsvot lui sont données par Hachem : Hachem lui accorde ces mérites à la suite de son repentir. Hachem n'est pas soumis aux limites humaines et n'est pas affecté par la condition humaine.
Toute mitsva donnée par Hachem est donc complète et parfaite, sans aucune lacune.
Hachem dit : "Maintenant que Je te donne la mitsva, Je ne vais pas te donner le type de mitsva que tu pourrais faire toi-même. Je vais te donner le genre de mitsva que Je voudrais : accomplie sans faille (à al perfection), avec tout le kavanot nécessaires".

Les plus grandes mérites qu'une personne puisse atteindre sont lorsque les fautes qu'elle a commis sont convertis en mérites grâce à la téchouva par amour. Ces mitsvot seront inégalées, offertes par Hachem Lui-même.

-> Le 'Hida (Pné David - Choftim) enseigne :
Aussi grand que puisse être un tsadik, il est limité dans le nombre de mitsvot qu'il peut accomplir. Il y a 248 mitsvot actives/positives. Et toutes les mitsvot ne peuvent pas être accomplies par tout le monde. Certaines ne s'appliquent qu'aux Cohanim. Certains dépendent des circonstances ou de la période de l'année. Ainsi, le tsadik est limité dans le nombre de mitsvot qu'il peut accomplir.

Le baal téchouva, quant à lui, peut accomplir beaucoup plus de mitsvot. Il y a 365 interdictions qu'il a pu transgresser.
Grâce à sa téchouva, elles deviennent des mitsvot. En faisant téchouva, le fait de manger de la nourriture non casher à Yom Kippour, de cuisiner le Shabbath, de faire de l'idolâtrie, ... peut se transformer en mitsvot.
Ces mitsvot sont uniques en ce sens qu'elles ne peuvent être accomplies que par la téchouva.
Les tsadikim ne peuvent pas accomplir autant de mitsvot que celui qui a fait téchouva, car les tsadikim n'ont pas commis de fautes. Ils n'ont pas de violations et de transgressions qui peuvent être transformées en mitsvot avec la téchouva. Cette catégorie spéciale de mitsvot est uniquement disponible pour le fauteur qui fait téchouva.
[ex: transgresser Shabbath, grâce à notre téchouva par amour devient à notre actif comme une mitsva d'avoir transgressé à Shabbath. ]

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-> "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b)

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=> Si on a pu commettre une faute, on ne doit pas se décourager ou se démoraliser.
Il faut reconnaître qu'il s'agit d'une occasion de croissance extraordinaire, à un degré qui n'aurait peut-être pas été possible si la faute n'avait pas été commis. Une faute grave peut être transformée en la plus grande mitsva qu'une personne puisse jamais accomplir.

Si quelqu'un fait téchouva par amour, ses fautes peuvent le catapulter vers un niveai plus élevé que n'importe laquelle des nombreuses mitsvot qu'il a pu accomplir (puisque considéré comme réalisée à la perfection, comme si Hachem l'avait faite!).

Bien sûr, nous devons faire tous les efforts possibles pour ne pas pécher.
Mais si nous avons péché (à postériori), nous devons profiter de l'occasion remarquable qui nous est offerte de faire téchouva par amour, une occasion extraordinaire de transformer nos fautes en mitsvot les plus phénoménaux.

==> Nos fautes du passé peuvent devenir nos plus grands mérites pour nous-mêmes, nos familles et tout le peuple juif.

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