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Pourim Katan

+ Pourim Katan :

=> Qui lit la Meguila à Pourim Katan?

-> Quand il y a 2 mois d'Adar, nous célébrons Pourim pendant le second, car la Méguila est désignée par le terme "cette deuxième lettre de Pourim" (iguéret haPourim azot achénit - Esther 9,29). [Méguila 6b]

Mais השנית (achénit - la 2e) est un mot féminin, qui fait référence à "iguéret" (lettre), qui est également féminin. Le mot 'hodech (mois), est masculin. Si l'instruction ici est de lire la méguila pendant le 2e mois, le verset n'aurait-il pas dû dire השני (achéni - le 2e)?

Pourquoi, en effet, ne célébrons-nous pas Pourim pendant le premier Adar?
La règle générale n'est-elle pas que : "nous faisons les mitsvot à la première occasion, dès que possible" (én maavirin al amitsvot)?
En fait, il y a même une opinion (guémara Méguila 6b) qui dit précisément cela, nous devrions célébrer Pourim dans le premier Adar parce que nous ne devrions pas retarder l'accomplissement des mitsvot.

Cependant, nous suivons l'autre opinion de la guémara en ayant Pourim dans le 2e Adar car : "on préfère placer la guéoula (de Pourim) proche de la géoula (de Pessah - en Nissan)".
Mais pourquoi le fait de rapprocher la géoula de Pourim de celle de Pessa'h est-il si important qu'il l'emporte sur le principe de réaliser les mitsvot dès qu'on peut le faire?

Pourquoi y a-t-il deux Adar?
La lune est appelée "le petit luminaire" (méor hakaton - Béréchit 1,16), parce qu'elle a été diminuée de 3 façons différentes. Premièrement, sa lumière est de loin moins lumineuse que celle du soleil et n'est qu'un reflet. Deuxièmement, sa lumière n'est pas constante, elle est allumée et parfois comme éteinte.
Troisièmement, la lune ne peut pas suivre le rythme du soleil. Les 12 mois de la lune sont censés correspondre à la rotation du soleil autour de la terre. Cependant, elle termine ses 12 mois en 354 jours, alors que le soleil fait le tour de la terre en 365 jours. Elle perd donc 11 jours par rapport au soleil chaque année.
Pour aider la lune à suivre le rythme du soleil, nous ajoutons un Adar supplémentaire tous les trois ans environ.

La relation entre le soleil et la lune symbolise le lien entre "Hachem, qui est notre source et notre protection" (chémech oumagen Hachem - Téhilim 84,12), et le peuple juif, qui est réceptif et "beau comme la lune" (Chir haChirim 6,10).
L'inégalité entre le soleil et la lune exprime l'imperfection de notre relation avec Hachem. Le fait que la lune recule au point de perdre complètement son lien avec le soleil symbolise un hester panim sombre et profond, une dissimulation de la présence d'Hachem.

C'est pourquoi, après environ 3 ans sans mois supplémentaire, nous arrivons à "Pourim katan", le petit Pourim.
Le petit luminaire a déjà pris un retard d'une trentaine de jours (environ 11 jours par an fois 3 années), et (au moment de commencer Adar) nous sommes encore au cœur de l'hiver sombre, loin du printemps.
Nous sommes tout simplement trop faibles pour générer, à travers les mitsvot de Pourim, les lumières dynamiques qui nourriront le ciel et la terre, car la puissance de la géoula de Pourim provient de la force de la géoula de Nissan, lorsque la lune a rattrapé le soleil. Ainsi, nous devons être proches de Nissan afin d'attirer la lumière [spirituelle] de la géoula de Pourim.

Que se passe-t-il donc le 14 du premier Adar d'une année bissextile?
Un an s'est déjà écoulé depuis le dernier Pourim ; pouvons-nous survivre un mois de plus sans lire la méguila?

La vérité, c'est que nous ne pouvons pas, et c'est pourquoi la méguila est lue, mais pas sur terre.
Chaque fois que quelque chose doit être fait mais que nous sommes trop petits pour le faire, Hachem le fait pour nous. Le jour de Pourim Katan, Hachem lit la méguila dans le ciel.

Au lieu de nourrir les cieux avec des lumières générées sur terre, nous sommes nourris par des lumières générées dans les cieux.
Comme un katan, un petit enfant, notre Père subvient à nos besoins.

Les lumières générées par la lecture de la méguila par Hachem percent l'obscurité du hester panim (dissimulation de la Présence Divine), nous donnant la force d'entrer dans le 2e Adar et d'accomplir nous-mêmes les mitsvot de Pourim.

L'adjectif féminin השנית (achénit) fait référence à la lettre de Pourim, et non au mois d'Adar. Lorsque nous lisons la méguila le 14 du 2e Adar, il s'agit de sa 2e lecture, puisque Hachem l'a déjà lue au Ciel.
Bien entendu, cette 2e lecture est beaucoup plus puissante et dynamique que celle d'une année ordinaire. Il s'appuie sur la lecture du plus grand des lecteurs (papa Hachem).

[d'après le rav Moché Wolfson]

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