+++ Mérites & fautes = la double approche d'Hachem :
"Il (Hachem) ne regarde pas le mal en Yaakov, et Il n'a pas vu de perversité en Israël ; Hachem, son D., est avec lui et l'amitié du Roi est en lui" (Balak 23,21)
-> "Il ne regarde pas le mal chez Yaakov, et Il n'a pas vu la perversité chez Israël" = cela signifie que lorsque les fautes du peuple juif s'élèvent, D. n'y prête pas attention ; Il ne souhaite pas que les transgressions du peuple juif se présentent devant Lui.
La deuxième partie de ce verset : "Hachem, son D., est avec lui", signifie que, d'autre part, lorsque leurs mérites apparaissent devant Lui en Haut, Il s'y attache (c'est-à-dire qu'Il se concentre sur eux).
C'est ce que signifie l'expression "Hachem, son D., est avec lui". Il s'attache immédiatement au peuple juif et à ses mérites.
La suite du verset explique cette dichotomie : "l'amitié du Roi est en lui" = cela signifie que cette approche d'Hachem à l'égard des fautes et des mérites du peuple juif est appelée "amitié" (téroua - תרועה) ...
[ ainsi, le mot תרועה implique à la fois que Dieu est l'ami de la nation juive, et qu'en raison de cette amitié, il applique un double standard à leur comportement : ignorant leurs démérites/fautes et se concentrant sur leurs mérites. ]
[...]
En gardant cela à l'esprit, je vais maintenant vous expliquer comment cette idée est en elle-même la signification profonde des coups de Shofar : tékia, téroua, tékia.
Le mot tékia implique "l'attachement", car les lettres du mot tékia (תקיעה) peuvent être décomposées en 2 mots : תקע י"ה (téka YA - D. s'attache), ce qui implique que D. lui-même, pour ainsi dire, s'attache au peuple juif. Cela était vrai à l'époque où le Temple s'élevait. Hachem était continuellement attaché aux juifs, car les offrandes quotidiennes (le matin et l'après midi) expiaient pours Israël. (midrach Bamidbar rabba 21,21 ; Zohar 1,259a)
En revanche, le son téroua caractérise l'état d'exil, dans lequel nous nous sommes mélangés aux nations non juives. Dans cette situation, la façon dont Hachem se rapporte à nous est symbolisée par la téroua, ce qui signifie que D. a une double approche : Il ne regarde pas nos fautes, mais regarde nos mérites.
La téroua est suivie de la tékia finale, qui correspond à l'époque de la future construction du Temple final, puisse-t-elle se faire rapidement de nos jours, amen!
Ce sera le moment où Hachem "purifiera l'esprit d'impureté du monde"(Zé'haria 13,2) ; Hachem n'aura plus à utiliser cette double approche, ignorant nos transgressions, car il n'y aura plus de transgressions du tout ; il n'y aura qu'une tékia, c'est-à-dire un attachement constant de D. au peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 23,21 ]
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=> Pendant notre exil, lorsque nos fautes ne sont pas "automatiquement" expiées par le service du Temple, Hachem utilise un double standard lorsqu'il s'agit du peuple juif, choisissant de se concentrer sur nos mérites et d'ignorer nos démérites.
[le yétser ara cherche à nous focaliser sur nos fautes, en dévalorisant nos ambitions spirituelles, et en nous faisant croire que nous sommes "moches" spirituellement parlant aux yeux d'Hachem.
Mais la réalité est tout autre : papa Hachem se focalise avec admiration sur tous ceux qu'on a pu faire, même les "petites/faciles" mitsvot (malgré sa nature, son yétser ara, il a fait Ma volonté! Waouh!), et à l'inverse Il fait abstraction de toutes nos fautes, de notre face sombre. Nous sommes donc sublimes et aimés par Hachem.
(cela ne nous dispense pas de faire une téchouva) ]