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Avraham, Its’hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances

+ Avraham, Its'hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances :

-> L'un des aspects les plus difficiles de la souffrance est le sentiment que personne ne la comprend. La solitude qui accompagne la souffrance peut parfois être pire que la douleur. Qui peut vraiment savoir ce que je vis?
Après tout, personne ne souffre exactement de la même chose et chaque situation est différente. La douleur de se sentir seul rend la souffrance bien pire, mais comment quelqu'un pourrait-il vraiment apprécier ce que je ressens? [personne ne peut vraiment être à place, avec mes émotions, mon vécu, ... ]

Lorsque le peuple juif quitta l'Egypte, Hachem donna à Moché les instructions suivantes : "Parle, je te prie (daber na), aux oreilles du peuple, et qu'il emprunte, chaque homme à son compagnon et chaque femme à sa compagne, des vases d'argent et d'or" (Bo 11,2).

La guémara (Béra'hot 9a) est gênée par le fait qu'Hachem ait dit "s'il te plaît" (na), ce qui implique que le peuple juif Lui ferait une faveur en prenant les objets des égyptiens et en s'enrichissant. C'est difficile à comprendre. L'enrichissement du peuple juif semble être un avantage pour lui-même, et non pour Hachem. Pourquoi Hachem dit-il "s'il te plaît" ?

La guémara explique qu'Hachem implorait le peuple juif parce qu'Il avait promis à Avraham qu'ils quitteraient l'Egypte "avec de grandes possessions" (béré'houch gadol - Lé'h Lé'ha 15,13-14), et s'Il n'accomplissait pas Sa promesse, Avraham en aurait été contrarié.
Hachem demandait au peuple juif (s'il vous plaît) de l'aider à tenir sa promesse, afin de ne pas contrarier Avraham.

La question est la suivante : l'implication de la guémara est que si Avraham n'aurait pas été contrarié, Hachem n'aurait pas ressenti le besoin de tenir Sa promesse. Cela n'est pas possible. Hachem ne romprait jamais Sa promesse, même si personne n'en était contrarié.
En effet, une promesse est une promesse, alors pourquoi la guémara suggère-t-elle que la demande d'Hachem que le peuple juif parte avec des richesses était seulement pour empêcher Avraham d'être contrarié?

De plus, dans la paracha 'Houkat, Moché Rabbénou envoie des messagers au roi d'Edom pour lui demander la permission de traverser son pays.
Moché décrit la sortie des juifs d'Egypte et mentionne que "les égyptiens ont fait du mal à nous et à nos Patriarches" (vayaré'ou lanou Mitsrim véla'Avoténou). La déclaration de Moché est confuse. Où voyons-nous que les égyptiens ont fait du mal à Avraham, Yitzchak et Yaakov (Avoténou - nos Avot)?

Rachi explique qu'à partir d'ici, nous voyons que "nos Patriarches sont peinés dans leur tombe lorsque des calamités s'abattent sur le peuple juif" (haAvot mitsta'arim békever kéchépour'anot baa al Israïl).
Si le klal Yisrael souffrait lorsqu'il était à Mitzrayim, nos ancêtres souffraient également.

La promesse d'Hachem à Avraham, de "sortir avec de grandes possessions, richesses" (yétsou bé'réchouch gadol), a été faite en partant du principe que le peuple juif resterait en Egypte pendant 400 ans.
Hachem les a sorti maintenant prématurément, après seulement 210 ans, et par conséquent Hachem n'était pas lié par la promesse faite à Avraham.
Néanmoins, "nos Patriarches sont peinés dans leur tombe lorsque des calamités s'abattent sur le peuple juif". Ainsi, Avraham serait peiné si le peuple juif quittait l'Egypte dans le dénuement, car un tel départ serait douloureux pour les juifs. Afin de ne pas contrarier Avraham Avinou, Hachem demanda aux juifs de "bien vouloir" prendre l'argent des égyptiens.
Hachem ne voulait pas qu'Avraham souffre.

Nos Avot (Patriarches) ont mal quand nous avons mal, ce qui signifie que nous ne sommes jamais seuls dans notre douleur.
Avraham, Its'hak et Yaakov nous connaissent et savent exactement ce que nous ressentons. Un juif n'est jamais seul dans sa douleur, dans sa difficulté. Il y a des gens qui souffrent avec lui [et pas n'importe qui : nos Avot! ].

Le verset [de la chirat hayam] qui précède le Az Yachir dit : "Et Israël vit" (vayar Israël - Béchala'h 14,31).
Le Zohar (Hachmatot 261b) dit que "Israël" fait allusion à Yaakov Avinou, et l'implication est que Yaakov Avinou a vu les événements d'Egypte, y compris la douleur du peuple juif.
Par conséquent, il a souffert avec eux. Hachem ne voulait pas que Yaakov souffre, Il a donc sauvé les juifs, et ensuite "az yachir Moché", Moché a chanté en réponse.

Nos Avot (Avraham, Its'hak et Yaakov) nous observent, souffrent avec nous, pleurent avec nous.
Quel que soit le sentiment de solitude que peut éprouver un juif, il n'est en réalité jamais seul. Savoir cela peut rendre les choses plus faciles.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Shévi'i shel Pessa'h 5700 (1940) ]

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-> Parmi les 50 miracles de la mer Rouge, le Méam Loez (Béchala'h - chap.5) rapporte que selon une opinion, Hachem ressuscita les 3 Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov, et les posta sur la rive de la mer Rouge pour qu'ils assistent au miracle.
[sachant qu'ils ont dû souffrir du terrible esclavage de chacun des juifs en Egypte, on comprend leur présence lors de la mer Rouge.
D'une certaine façon, chaque coup de fouet était aussi ressenti par nos Patriarches, et ils ont vu les égyptiens qui ont souffert avant de mourir, chacun selon les souffrances qu'ils ont pu faire aux juifs. Les Patriarches ont pu faire le lien entre chacun, puisque ayant été concernés par ces douleurs. ]

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-> Dans le yéhi ratson avant de réciter les Téhilim, nous disons : "Tout comme nous disons devant Toi des chants dans ce monde, nous devrions mériter de dire devant Toi des chants et des louanges dans le monde à venir".
Cela sous-entend que même dans le monde à venir, nous louerons Hachem.

-> Cela n'est pas en contradiction avec le verset : "les morts ne peuvent pas louer Hachem" (lo hamétim yéhalélou Ka -Téhilim 115,17), puisque le mot "mort" est une métaphore pour ceux qui sont spirituellement déficients (même de leur vivant les réchaïm sont considérés comme morts).

-> Le Rabbi de Piaseczno dit que c'est l'intention de la bénédiction que nous disons à la fin du Hallel, "ki lé'ha tov léhodot ... ki méolam véad olam ata Kel" (parce qu'il est bon de Te louer ... parce que d'un monde à l'autre, Tu es D.).
Cela signifie que nous louons Hachem dans les deux mondes. [voir également Maor vaChémech - Rimazim léZayin chel Pessa'h. ]

Cependant, tout dans ce monde est pour l'honneur d'Hachem (Yoma 38a), ce qui signifie que non seulement nos chants et notre joie louent Hachem, mais que même nos larmes, d'une certaine manière, louent Hachem.
Si c'est le cas, louer Hachem dans l'autre monde comme nous le faisons dans ce monde ne se fait pas seulement avec nos chants et notre joie, mais aussi avec des larmes.
Où y a-t-il des larmes au Paradis?
Le Rabbi de Piaseczno explique que ces larmes sont celles de nos Avot (Patriarches), qui pleurent lorsque nous avons mal, que nous souffrons.
Le point de vue du Rabbi de Piaseczno est qu'Hachem devrait arrêter notre souffrance pour leur bien. Pourquoi devraient-ils souffrir?

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