"Telle est la loi de l'offrande d'élévation" (Tsav 7,37)
-> La guémara (Ména'hot 110a) tire de ce verset que : "quelqu'un qui étudie les lois d'un sacrifice, c'est comme s'il l'apportait en pratique."
-> Rav Yonathan Eibeshitz explique que selon certains commentateurs (comme le Ramban), le fait d'apporter un sacrifice est une expérience nécessitant de l'humilité, et c'est cela qui expie la faute.
De même, lorsque nous étudions la Torah, il nous arrive de poser des questions utiles pour comprendre, où l'on se sent un peu "bête" (du fait de ne pas savoir).
Nécessitant des moments d'humilité, la Torah expie également nos fautes.
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+ "Tel est le loi relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale" (Tsav 7,37)
-> Rabbi Yo’hanan dit (Zohar - Vayéra 100,1) : "Lorsque Hachem détailla les sacrifices, Moché dit : “Maître du monde, ceci est bien tant que le peuple juif est sur sa terre, mais qu’adviendra-t-il lorsqu’il en sera exilé?”
Il lui répondit : “Ils étudieront la Torah et ceci leur apportera le pardon plus encore que tous les sacrifices du monde, comme il est dit : ‘Tel est le loi [litt. : la Torah] relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale.’”"
=> Autrement dit la Torah équivaut à tous ces sacrifices.
-> "Quiconque s’efforce d’étudier la Torah, c’est comme s’il avait offert tous les sacrifices du monde devant Hachem".
[Zohar III 159a]
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-> "Telle est la loi de l'offrande d'élévation (l'holocauste), de l'oblation, à l'expiation et au délictif ..." (Tsav 7,37)
-> Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk explique que certaines personnes atteignent, par la Torah, le niveau "d’holocauste et d’oblation" (la'Ola vélaMin'ha), c’est-à-dire le sommet de la perfection. Ceci, en étudiant la Torah de manière désintéressée et en sanctifiant D. par leurs actions et leur comportement agréable.
D’autres en revanche, n’acquièrent par leur Torah qu’un statut "d’expiatoire et de délictif" (la'hatat vélaacham), car en ne se conduisant pas comme il convient, ils lui font outrage.
[en effet, ils sont liés à un acte négatif : "Korban 'Hatat" = suite à une faute ; "Korban Acham" = suite à un délit]
Nos Sages (guémara Shabbath 88b) disent que la Torah est "un élixir de vie pour ceux qui se tiennent à sa droite et un poison pour ceux qui se tiennent à sa gauche".
Il est fait allusion à cette idée dans cette expression. Ceux qui se tiennent à sa droite sont les personnes concernées par l’holocauste et l’oblation, mentionnées à droite du verset.
Ceux qui se tiennent à sa gauche sont au contraire concernés par l’expiatoire et le délictif, cités à la gauche du verset.
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-> "Telle est la loi de l'offrande d'élévation (l'holocauste), de l'oblation, à l'expiation et au délictif ..." (Tsav 7,37)
Le Ben Ich ‘Haï interprète ainsi ce verset :
"Nous trouvons ici une allusion à un principe de base du service Divin.
Le terme zot (tel est - זֹאת) équivaut numériquement aux mots : tsom (jeûne), kol (voix) et mamon (argent), trois éléments qui sont utiles pour remplacer les sacrifices.
En effet :
- lorsqu’un homme jeûne, il sacrifie sa graisse et son sang.
- par sa voix, c’est-à-dire quand il étudie la Torah, c’est comme s’il apportait un sacrifice, ainsi que Rabba l’a expliqué (Mena’hot 110a).
De même, il est écrit : “nous voulons remplacer ces taureaux par cette promesse de nos lèvres”, et : “fais grâce entière à la faute, agrée la réparation (tov)” : le mot tov se référant toujours à la Torah.
- celui qui donne la tsédaka accomplit un acte supérieur à tous les sacrifices, comme il est dit : “Pratiquer la charité et la justice est plus agréable à D. que le sacrifice”.
De même, Daniel dit à Nabuchodonosor : “Rachète tes péchés par la charité” (Daniel 4,24).
Tel est le sens des mots zot haTorah (tel est la loi - זֹאת הַתּוֹרָה) = tsom, kol et mamon, qui ont la même valeur numérique que le terme zot, à savoir 408.
Ces 3 éléments permettent le maintien de la Torah et sont considérés comme l’apport d’un sacrifice, ainsi que l’indique la suite du verset : “à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif”. Par l’effet de la grâce divine, ils nous permettent d’expier nos péchés, dans une génération où le Temple n’est plus là.
Grâce à ces 3 éléments, le Machia’h descendant de Yossef et celui descendant de David viendront, comme l’indique la valeur numérique de : méchi’him (le pluriel de machia'h pour celui de Yossef et celui de David - משיחים), s’élevant elle aussi à 408.
Si on perfectionne ces 3 domaines, la délivrance surviendra, et le dommage causé par le péché d’Adam sera réparé. Simultanément, les lettres hé, vav et aleph qui manquent au Nom et au trône divin – comme il est écrit : “puisque sa main s’attaque au trône (kess) de Hachem”, au lieu de kissé – seront restituées.
[voir à ce sujet : https://todahm.com/2019/10/03/10901-2 ]."
-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°997) ajoute :
"Au sujet des sacrifices de Kippour, il est écrit : "Voici comment (bézot) Aaron entrera dans le sanctuaire : avec un jeune taureau comme expiatoire" (A'haré mot 16,3). Le mot bézot (בְּזֹאת) équivaut en valeur au mot kadoch (410).
Or, comme nous le souligne le Ben Ich ‘Haï, le mot zot équivaut à : kol, tsom et mamon.
De ces 2 parallèles, nous pouvons déduire qu’il convient de se sanctifier dans ces 3 domaines, en s’élevant par paliers, obligation d’autant plus importante que nous vivons dans une génération dépravée."