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Diaspora & construction permanente

+ Diaspora & construction permanente :

-> Il ne faut pas construire des maisons en pierre dans la diaspora, la pierre étant un symbole de la permanence, alors que nous devons toujours aspirer à retourner à Sion.

En ce sens, le Chlah HaKadoch (Amoud HaShalom - dernier paragraphe de Soucca) écrot :
"Lorsque je vois le peuple juif construire des maisons de prince, des maisons permanentes dans ce monde (en dehors d'Israël) ... cette construction (en exil) évoque quelqu'un qui opère un divorce entre son esprit et la Délivrance. C'est pourquoi, mes enfants, puisse Hachem veiller sur vous et vous délivrer, si Hachem vous donne l'abondance, construisez des maisons seulement selon vos besoins, sans plus, et ne construisez pas des tours et des murailles par magnificence et par orgueil ; construisez plutôt une demeure en conformité avec votre situation et des pierres pour l'isolement, pour l'étude de la Torah et pour la repentance".

-> De même, le 'Hatam Sofer (sur Yoreh Deah 138) enseigne :
"Quiconque construit dans la diaspora une grande maison en pierre sans nécessité afin de disposer de davantage d'espace et qui désespère de la venue de la Délivrance, sa construction constitue un danger et non un précepte susceptible de le protéger."

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-> En insistant sur l'aspiration à la Délivrance, le Rav Kook se réfère à la

-> La guémara (Shabbath 31a) dit que, lorsqu'une personne meurt et parvient au tribunal céleste, plusieurs questions lui sont posées : "As-tu été honnête en affaires? As-tu consacré régulièrement des moments à l'étude de la Torah? As-tu aspiré à la Délivrance?"

Que signifie "aspirer à la Délivrance?"
Le Ran explique dans son commentaire qu'il s'agit d'aspirer à la réalisation des paroles des prophètes de son vivant. Un juif doit garder un œil sur le Tanakh et l'un sur les principaux titres de l'actualité pour voir comment se concrétisent, de son vivant, les prophéties sur la Délivrance.

De nombreux grands sages, notamment le Ramban, Rabbi Yéhouda Halévi, le Gaon de Vilna et le rav Avraham Kook interprètent cette aspiration comme un désir d'emballer ses livres pour partir vivre en Israël. La Délivrance, c'est le retour à notre vie nationale selon la Torah en Israël.

Qu'est-ce qui confère au peuple juif sa capacité de résistance tout au long de nos années d'exil?
L'aspiration à la Délivrance, c'est-à-dire la délivrance de la diaspora.
Nos prières quotidiennes pour le rassemblement des exilés et la reconstruction de la terre d'Israël nous donnent la force morale de survivre.
Le téhilim (137,5) : "Si je t'oublie Jérusalem", est le lien qui nous maintient ensemble et donne au judaïsme de diaspora sa signification et sa condition.

[ainsi, on nous demandera après notre mort : as-tu aspirer sincèrement à venir vivre en Israël? ]

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-> Les explorateurs dans le désert étaient les dirigeants spirituels des tribus, mais ils n'ont pas su reconnaître la nécessité de vivre en Israël'.
Le Gaon de Vilna enseigne que cette même faute se retrouve dans le peuple juif à chaque génération.

Dans les mots, du Gaon de Vilna (Kol haTor - chap.5) :
"Nombreux sont ceux qui ont commis la faute de "ils méprisèrent le pays bien-aimé" (comme les explorateurs), ainsi que les gardiens de la Torah qui ne savent pas ou ne comprennent pas qu'ils succombent à la faute des explorateurs par plusieurs idées fausses et affirmations vides ; et ils recouvrent leurs idées de l'erreur déjà démontrée que la mitsva d'habiter Israël n'est plus en vigueur de nos jours, opinion dont la fausseté a déjà été dénoncée par les géants du monde, les Richonim et les A'haronim."

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-> "Lorsque, dans notre actuelle existence paisible hors du pays d'Israël, il nous semble avoir trouvé un autre terre Israël et une autre Jérusalem (ex: c'est la petite Jérusalem ici!), c'est pour moi la cause principale, la plus profonde, la plus évidente et la plus directe de toutes les destructions terrifiantes, monstrueuses et inimaginables que nous avons connues dans la diaspora (ex: pogromes, assimilation quotidienne, Shoah, ...)."
[rabbi Yaakov Emden - Sidour Beit Yaakov]

-> "Si un juif pense que Berlin est Jérusalem ... alors une violente tempête le déracinera de son tronc ... une tempête se lèvera et répandra ses vagues grondantes, elle engloutira, détruira et inondera sans pitié".
[Messé'h 'Hokhma]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/05/30/6452-2

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-> "Dans l'exil, le concept de judaïsme ne trouvera de force véritable que dans la profondeur de son engagement pour la terre d'Israël. Ce n'est qu'en aspirant à la terre d'Israël que le judaïsme de diaspora recevra en permanence ses caractéristiques propres.
L'aspiration à la Délivrance donne au judaïsme de l'exil sa force intérieure ; alors que le judaïsme de la terre d'Israël est la Délivrance elle-même."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.2 ]

-> si l'on souhaite véritablement renforcer le judaïsme en exil, la seule façon durable est de consolider sa relation avec la terre d'Israël.
Cela signifie que l'exil n'a de signification que dans son rapport à Israël. (rav Kook - Orot, Orot haTé'hiya 8 & 28).

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-> La galout est un phénomène transitoire. Une imperfection qui sera réparée. Une punition destinée à prendre fin.
Quels que soient les aspects plaisants que peuvent revêtir certains exils, la vie juive à l'extérieur d'Israël est une situation anormale, une destruction de notre dimension nationale et une malédiction.
En galout, nous souffrons d'une maladie persistante. Notre corps est brisé et spirituellement malade.

A ce sujet, le Gaon de Vilna (Likouté haGra - fin de Safra déTsniouta) dit :
"Depuis la destruction du Temple, notre esprit et notre couronne sont partis et seuls, nous demeurons, le corps sans l'âme. Et l'exil, hors du pays, est une tombe.
Les vers nous entourent et nous n'avons pas le pouvoir de nous sauver. Ce sont les idolâtres qui dévorent notre chair. Partout, se sont dressées de grandes sociétés et des yéchivot, jusqu'à ce que le corps pourrisse et que les os soient dispersés sans cesse. Cependant, il demeure toujours quelques os, les talmidei 'hakhamim de la nation d'Israël, les piliers de notre corps, jusqu'à ce que même ces os pourrissent et qu'il ne reste qu'un rebut rance qui se désintègre en poussière, notre vie se transforme en poussière."

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-> Le rav Samson Raphaël Hirsch (lettre 16) écrit : "la vie nationale indépendante d'Israël ne fut jamais l'essence ou la finalité de notre existence en tant que nation mais seulement un moyen de remplir notre mission spirituelle."

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-> L'âme du peuple juif, la Torah et la terre d'Israël ne font qu'un. [Zohar - Vayikra 73a ]
-> La Torah, le peuple juif et la terre d'Israël, ces réceptacles de sainteté, sont unis dans leur essence. [ rav Avraham Kook ]
(par ailleurs : Israël, la Torah et Hachem ne font qu'un).

-> Nous ne vivons véritablement qu'en tant que Klal (peuple juif, comprenant toutes les âmes juives actuelles, passées et futures), et non comme un rassemblement d'individus juifs. En diaspora, notre statut de peuple est inexistant. Il nous manque l'âme Divine qui emplit le Klal Israël lorsque la nation mène une vie pleinement souveraine en terre d'Israël.
La vision du prophète Yé'hezkel de la vallée des ossements desséchés est une image du peuple juif en galout : "il me dit: "Fils de l'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Ceux-ci disent: "Nos os sont desséchés, notre espoir est perdu, c'est fait de nous!" Eh bien! Prophétise et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici que je rouvre vos tombeaux, et je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple! et je vous ramènerai au pays d'Israël" (Yé'hezkel 37,11-12).
En dehors de la terre d'Israël, nous sommes comme des corps sans âme. Ce n'est qu'avec le rassemblement des exilés en Israël que nos ossement reprennent vie.

La terre d'Israël est la terre créé par Hachem pour le Klal Israël, comme l'affirme le midrach (Bamidbar rabba 23,7) : "Je placerai Israël qui M'est cher dans la terre qui M'est cher".
[rav Tsvi Fishman - rapportant des paroles du rav Kook]

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-> Au moment de son départ pour la terre d'Israël, le Gaon de Vilna (Iguéret haGra) écrit à sa famille son amour de la terre :
"Je vous supplie de ne pas vous attrister et de ne pas vous inquiéter, car voici qu'il y a des gens qui voyagent pendant de nombreuses années pour gagner leur vie, laissant leurs femmes derrière eux, et ils errent sans but et sans moyens, alors que moi, D. en soit loué, je me rends dans la terre de la sainteté que chacun aspire à voir, la joie de tout Israël et la joie de Hachem, puisse-t-Il être loué ... et je pars en paix, bien que vous sachiez que je laisse derrière moi mes enfants chéris et mes livres bien-aimés".

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