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Accepter notre souffrance pour permettre d’amener des délivrances

+ Accepter notre souffrance pour permettre d'amener des délivrances :

La souffrance (morale, physique) peut être omniprésente. Parfois, la douleur est si intense qu'il semble impossible de penser à autre chose. Plus la situation est douloureuse, plus on se replie sur soi. Le fait de penser à sa douleur toute la journée signifie que l'on pense à soi toute la journée.
Si c'est le cas, la douleur accomplit en fait le contraire de son objectif. Alors que toutes les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons sont censées nous aider à nous rapprocher d'Hachem, ces circonstances accomplissent le contraire, l'accent dans notre vie est mis sur nous, et non sur Lui.
Cela rend les choses encore plus douloureuses. Tout ce qu'Hachem fait est pour le bien, mais quel peut être le bien d'être éloignés d'Hachem?

C'est en fait la profondeur du commentaire de Rabbi Eliezer HaKapar (Nazir 19a) selon lequel le fait pour un nazir de s'abstenir de boire du vin fait de lui un "fauteur". Puisque son abstinence est une cause d'inconfort, il risque de se replier sur lui-même, puisque cela cause une forme de souffrance (en raison de son manque).

Cependant, nos séfarim hakédochim (comme Ramban Lé'h Lé'ha 12,6) expliquent que les flux d'énergie divine provenant du Ciel nécessitent un récipient terrestre dans lequel s'écouler. Sans ce récipient, l'énergie n'entre pas dans ce monde, reste bloquée dans les sphères célestes et attend qu'un récipient soit généré pour la contenir.
Le flux de miséricorde d'Hachem peut lui aussi rester bloqué au Ciel s'il n'a pas de récipient dans lequel se déverser.
Une délivrance peut être décrété au Ciel mais ne pas descendre sur Terre, puisqu'il n'y a rien sur ce monde pour la contenir.

Une personne qui souffre peut devenir ce récipient. En souffrant personnellement, elle peut devenir plus sensible au fait que la vie peut être très douloureuse. À ce moment-là, son désir de délivrance et de miséricorde commence à s'étendre naturellement, passant d'une approche égocentrique à une appréciation profonde du besoin de miséricorde divine au niveau universel.
Bien qu'il n'y ait pas deux personnes qui souffrent de la même façon, quelqu'un qui souffre peut sincèrement s'identifier à la douleur des autres.
Lorsqu'une personne reconnaît profondément le besoin de la Miséricorde divine universelle, elle devient un réceptacle pour le flux de cette Miséricorde divine provenant du monde spirituel, facilitant en fait l'entrée même de la Miséricorde divine dans le monde, mettant fin à la souffrance à la fois sur un plan personnel et universel.

Si c'est le cas, le fait de ressentir sa propre douleur et de reconnaître que les choses font mal est en fait une méthode pour mettre fin à la souffrance dans le monde.
Plus quelqu'un se permet d'être vrai à propos de la souffrance qu'il traverse, en respectant le fait qu'il a mal plutôt qu'en le niant, plus il aura de l'empathie pour ceux qui souffrent et deviendra un réceptacle pour la Miséricorde Divine qui mettra fin à toutes les souffrances.

La clé est de reconnaître sa douleur. Bien que cela puisse donner l'impression d'être égocentrique, c'est le contraire qui est vrai : on aide le monde.
S'autoriser à ressentir sa douleur, reconnaître qu'on souffre, c'est se rendre compte qu'on a besoin d'aide, tout comme le reste du monde. L'attention qu'on porte à sa douleur le transforme ironiquement en un instrument de délivrance, malgré la distraction qu'elle provoque.

La douleur peut être omniprésente. Mais c'est dans cette douleur globale que se trouvent les racines d'une délivrance, d'un salut. Le fait de réaliser que l'on facilite l'entrée de la Miséricorde divine dans le monde peut transformer le sentiment d'éloignement d'Hachem en un sentiment unique de proximité, car l'on devient le réceptacle de Sa miséricorde.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - 'Houkat 5701 (1941) ]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) enseigne :
"Et voici, afin de susciter la miséricorde envers les juifs dans les mondes supérieurs et d'adoucir le jugement strict, nous devons en conséquence susciter en nous-mêmes la miséricorde envers les juifs, non seulement pour donner tout ce que nous pouvons pour les [aider], mais aussi la miséricorde même que nous suscitons en nous, envers les juifs, a un impact sur les mondes supérieurs.
Nous ne pouvons pas nous habituer à la douleur du peuple juif. En d'autres termes, les nombreux problèmes ne peuvent pas brouiller en nous, ou affaiblir, notre miséricorde envers les juifs. C'est exactement le contraire.
Le cœur doit être virtuellement saturé, à D. ne plaise, de ces nombreux troubles amers ... car il est connu dans les livres saints qu'il y a des moments où un salut (délivrance) a déjà été décrété dans le monde supérieur sur Israël (les juifs), mais qu'il est retardé (dans le monde supérieur) pour venir (en bas) parce qu'il est en haut [c'est-à-dire essentiellement spirituel] et ne peut pas descendre dans ce monde et être encastré dans des choses physiques, matériellle.
Par conséquent, lorsqu'une personne ne sait pas seulement dans son esprit qu'elle doit soutenir les autres, mais dans son essence même, elle le sait ... (elle) aide à apporter le salut à ce monde ... puisque, avec son moi même, ses traits de caractère et son coeur, qui font partie de son corps (physique), elle a de la miséricorde et sert de pont pour canaliser la miséricorde d'Hachem vers ce monde physique!"

-> Le rabbi de Piaseczno dit également que le mécanisme ultime pour devenir ce récipient est de permettre à sa douleur de s'exprimer par des prières de salut, de délivrance, pour nous-même et pour tout le peuple juif.
Voici ce qu'il dit ici : "Nos prières au nom d'Israël devraient être faites avec plus de cœur et d'âme".
Le rabbi de Piaseczno explique que plus une personne canalise sa douleur, sa souffrance personnelle, dans sa prière, plus son désir de salut personnel et universel devient un récipient qui le facilite.
Sa prière tire la Miséricorde divine vers le bas en devenant un objet qui incarne le besoin et le désir de la Miséricorde divine.

-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Vayichla'h) dit que les mots que l'on prononce dans la prière créent un récipient pour contenir le bonté d'Hachem.

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