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La Présence Divine dans la Soucca

+ La Présence Divine dans la Soucca :

-> Il est écrit : "Son bras gauche soutient ma tête et sa droite me tient enlacée" (Chir haChirim 8,3).

Selon la michna Béroura (4,22), la droite représente la bonté/miséricorde, tandis que la gauche représente la rigueur/justice.

Ainsi selon le Zohar, les Yamim Noraïm (dont Kippour) sont symbolisés par la main gauche qui nous soutient la tête, tandis qu'à Souccot, Hachem nous enlace avec Sa main droite.

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-> La taille minimale d'une Soucca est de : "2 cloisons entières et la 3e d’une mesure d’un téfa’h (8 cm)" (guémara Soucca 4b)

Le Arizal explique que les 2 cloisons entières représentent les 2 "bras" d'Hachem qui nous enlacent, et la 3e cloison (même d'une longueur de 1 téfa'h) représente la main sous notre tête, à la manière dont l'on berce un bébé.
[ainsi, dans la Soucca, on est d'une certaine façon bercé dans les bras de papa Hachem!

D'autres rapportent le Arizal différemment : les 2 cloisons représentent la partie supérieure et inférieure du bras (le bras et l’avant-bras), et la 3e cloison (même d'un téfa'h) représente la main.
Ainsi dans la Soucca, papa Hachem nous enlace d'une main entière.

-> On peut citer les paroles du Arizal (Chaar Hakavanot – Drouché ‘Hag HaSouccot, 4) :
"La forme de la Soucca fait allusion à une étreinte d’amour que D. nous fait ...
Ainsi, en accomplissant la mitsva de la Soucca, chaque cœur juif pourra ressentir avec émerveillement cette proximité très particulière avec D.
Ensuite après cet enlacement entre Hachem et nous, viendra le baiser pour clôturer le tout ce qui se symbolisera par Sim’hat Torah."

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-> "Lorsqu’une personne s’assoit à " émouna ("tsila dimEménouta" = la Soucca), la Présence Divine déploie Ses ailes sur elle par le haut, et Avraham, 5 autres invités, ainsi que le roi David, viennent y établir leur résidence."

[Zohar – Emor 103b]

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-> Le rav Karelenstein écrit que le fait que la Présence Divine soit présente dans la Soucca se retrouve dans la loi juive.

La guémara (Soucca 5a) rapporte que la Présence Divine ne vient pas en dessous de 10 téfa'him.
Le rav Karelenstein cite un A'haronim expliquant que c'est pour cette raison qu'une Soucca doit faire au moins 10 téfa'him de hauteur.

-> Le Eliyahou rabba (486,4) nous enseigne qu'il faut être très vigilant à ne pas se mettre en colère dans une Soucca, car il faut s'y comporter comme si l'on était dans le palais du Roi (la Présence Divine venant y résider pendant la fête!).

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-> La valeur numérique du mot Soucca (סוכה) est égale à 91, comme la somme du nom de D. tel qu’on l’écrit (יהוה) et tel qu’on le prononce (אדני).

Nos Sages font remarquer que cela va au-delà d'un simple total, puisque :
- le Nom Divin Adnout (אדני) a une valeur de 65, comme les 2 lettres de l'extérieur du mot : סה ;
- le Nom Divin Havaya (יהוה) a une valeur de 26, comme les 2 lettres de l'intérieur : וכ

=> Cela met en avant la présence totale de Hachem dans la Soucca.

-> En se basant sur cela, le Chem Michmouël (Souccot 5674) écrit :
"Il se trouve que la Souca nous entoure des Noms Saints (de D.), et c'est pour cela que les forces du mal n'ont pas la capacité de porter atteinte à l'homme."

[la Soucca bénéficie d'une telle Présence Divine, qu'elle nous sert de protection contre toute mauvaise force spirituelle!]

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-> Pourquoi est-ce que les Ouchpizin viennent particulièrement à Souccot, et non pas à Pessa'h ou à Shavouot?

Le Nétsiv haShalom donne la réponse suivante :
Les âmes des Ouchpizin se trouvent dans les mondes supérieurs dans les plus hauts niveaux de kédoucha.
Ces âmes si élevées ne "veulent pas" descendre dans ce monde.
Cependant, l'air de la Soucca contient la Présence Divine. C'est la seule place dans le monde matériel où les Ouchpizin peuvent, dans un sens, se sentir chez eux.

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-> Selon l'avis de Rabbi El’azar (guémara Soucca 11b), les Souccot font références aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient notre peuple dans le désert.

Le Maharal (Nétsa’h Israël 54) enseigne que les Nuées de Gloire sont synonymes de la Présence Divine, l’aspect de Hachem qui réside en nous.

Le Nétsiv haShalom enseigne que les Nuées représentent le plus haut niveau de la Présence Divine dans le monde matériel.
Dans le désert, les Bné Israël ressentait la Présence Divine, ils vivaient entourés par les Nuées de Gloire.
Or, chaque année à Souccot, nous avons la chance de revivre à nouveau cette expérience.
En effet, lorsque nous célébrons un Yom Tov, ce n'est pas simplement un souvenir du passé, mais il s'agit plutôt de revivre à l'identique avec la même intensité spirituelle ce qui s'est passé initialement.

Ainsi, à Souccot nous avons l'occasion de nous reconnecter avec cette réalité : la Présence Divine est avec nous dans ce monde.

-> "A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d’une manière identique à celle présente à l’origine, où moment où le miracle s’est produit."
[le Kédouchat Lévi – Kédouchat Pourim]

[b'h, voir également pourquoi l'on ne commémore pas le puits de Myriam ou la manne du désert : https://todahm.com/2018/10/10/souccot ]

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-> Le Nétsiv haShalom enseigne également :
Les Ouchpizin sont les premières personnes qui ont permis de lier la Présence Divine avec ce monde.
Avant elle, tout semblait vide, et ils sont venus enseigner au monde la émouna, ce qui permet de développer une connexion avec Hachem à chaque instant dans la matérialité de ce monde.

=> Ils correspondent à la précieuse cour toujours en contact avec le Roi des rois (ses plus proches serviteurs), et leur Présence dans la Soucca atteste donc que le Roi est également là (puisque ne se déplaçant pas sans Sa cour!).
De plus, les Ouchpizin viennent aider chaque juif à développer et renforcer sa relation d'émouna avec Hachem.
[le Zohar appelant la Soucca : "l’ombre de la émouna" (tsila dimEménouta) ]

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-> La Présence Divine se retrouve dans d'autres éléments clés de Souccot.

Tossefot (guémara Soucca 50b) écrit que la "sim'hat beit hachoéva", signifiant littéralement : "réjouissance du lieu du puisage [liée à la libation d'eau - nissoukh hamayim]", est appelée ainsi car on y "puisait" du roua'h hakodech (inspiration Divine).

[ => Etant tellement présent, on pouvait atteindre la Présence Divine à Sim'ha beit haChoéva!]

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-> Cela explique le lien entre Souccot (zman sim'haténou) et la joie (sim'ha).

La guémara (Shabbath 30a) affirme que la Présence Divine ne peut pas résider s'il n'y a pas de la joie.

Il en découle qu'à Souccot nous devons tout faire pour être constamment dans la joie, car cela entretient une sublime dynamique : puisque je suis dans la joie alors je mérite que Hachem réside avec moi, et puisque Hachem est avec moi alors naturellement cela me procure une joie énorme, ...

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-> "Tu te réjouiras en présence de Hachem (לִפְנֵי יְהוָה), ton D." (Réé 16,11)
-> "Tu le consommeras là, en présence de Hachem (לִפְנֵי יְהוָה), ton Dieu, et tu te réjouiras" (Réé 14,26)

Le rav Soloveitchik fait remarquer que dans le livre de Dévarim, pratiquement à chaque fois que le terme : "joie" (sim'ha) est mentionné, nous y trouvons : lifé Hachem (לִפְנֵי יְהוָה).

=> Puisqu'à Souccot nous bénéficions dans la Soucca d'une Présence Divine très forte (lifné Hachem), alors il en découle que c'est un moment propice à ressentir un niveau plus élevé de joie.
[nous devons être vigilant à alimenter ce sentiment de proximité avec Hachem]

-> Au sujet de Souccot, le rav Soloveitchik enseigne :
"Qu'est-ce qui motivé une telle célébration?
Il n'y avait pas de vin, ni de viande à la "sim'hat beit hachoéva", mais que de l'eau.

La joie était une expression de la joie d'être : "en présence de Hachem" (lifné Hachem).
Lorsqu'un juif est face à Hachem, il lui importe peu que l'année a été bonne ou mauvaise, qu'il soit riche ou pauvre, qu'il aille bien ou qu'il souffre.
Si quelqu'un est "en présence de Hachem", alors il y a la joie!

La joie est le fait de se réjouir à l'ombre de la Présence Divine, symbolisée par le sechakh (le toit) de la Soucca, et les circonstances individuelles n'affectent pas cette joie.

Il peut pleuvoir ou bien faire beau, on peut être en bonne santé ou bien souffrir physiquement, lorsque l'on se trouve face à Hachem (lifné Hachem), alors il n'y a que de la pure jubilation."

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+ "Au jour de ses noces (yom 'hatounato), au jour de la joie de son cœur (yom sim'hat libo)" (Chir haChirim 3,11)

La michna à la fin de Taanit explique que :
- "le jour de ses noces" = cela fait référence au don de la Torah ;
- et "le jour de la joie de son cœur" = cela fait allusion à la construction du Temple.

=> Il semble que la construction du Temple soit d'un niveau supérieur au don de la Torah.

-> Le Nétivot Shalom explique que la construction du Temple représente la joie ultime, car cela représente la proximité ultime de Hachem avec les juifs.
Hachem voulait un lieu dans ce monde matériel où l'on pourrait ressentir une proximité énorme avec Lui, et cette proximité amène forcément à de la grande joie!

Le Nétivot Shalom enseigne que Souccot est le moment de l'année où dans notre vie nous pouvons atteindre une proximité énorme avec Hachem (dans la Soucca), d'une façon similaire à celle du Temple, et cela nous amène une joie énorme!

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-> "Sa Soucca est à Shalem et Sa demeure dans Tsion" ( Téhilim 76,3 - וַיְהִי בְשָׁלֵם סוּכּוֹ וּמְעוֹנָתוֹ בְצִיּוֹן).

Le Gaon de Vilna tire du lien entre Soucca et Tsion, qu'il y a 2 mitsvot que l'on réalise de tout son corps : vivre en terre d'Israël (tsion) et résider dans la Soucca.

Le Targoum traduit ce verset en substituant : "Sa Soucca" (סוּכּוֹ) par : Son Temple (beit mikdachi), et "Shalem" par "Yérouchalayim".

=> Il y a un lien très fort entre le Temple et la Soucca

[en effet, Hachem est si présent dans une Soucca, que cela est comparable à Sa présence dans le Temple.
Comment ne pas en être fou de joie!]

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[chaque fête à son élément qui le représente (Shofar, matsa, ...), et à Souccot c'est la mitsva d'être constamment particulièrement joyeux.

=> On comprend mieux cette nécessité à Souccot, du fait même que la Présence Divine est très présente parmi nous!

Comme le dit le rav Soloveitchik : "Si quelqu'un est "en présence de Hachem" (lifné Hachem), alors il y a de la joie!"

(et selon le Nétivot Shalom, notre proximité avec Hachem dans la Soucca est similaire à celle dans le Temple, lieu de résidence accrue de la Présence Divine dans ce monde!)]

Celui qui voit un étrog en rêve est honoré devant son Créateur.
Celui qui voit un loulav en rêve n'a qu'un seul cœur pour notre Père au Ciel.
Celui qui voit une branche de myrte en rêve, ses affaires prospéreront.
Celui qui voit une branche de saule (arava) en rêve, sa prière sera agréable (arev) pour Hachem.

[Arizal - Séfer haLikoutim - se basant sur la guémara Béra'hot 57a]

La mitsva de la Soucca est un grand mérite pour sauver tous ceux qui s'abritent à son ombre de tout malheur et de toute maladie.
Le Zohar s'étend longuement là-dessus.

On trouve une allusion à cette idée dans la guémara (Soucca 25a) : "Celui qui souffre est dispensé de la Soucca (min aSoucca)."
Cela signifie que celui qui souffre est dispensé de son malheur "par la Soucca" (min aSoucca) = par la puissance de la mitsva de la Soucca, il est dispensé de son malheur.

Cette allusion figure également dans les paroles de la michna : "les malades et ceux qui s'occupent d'eux sont dispensés de la Soucca" = c'est-à-dire que par le mérite de la mitsva de la Soucca, on est dispensé de toute maladie, et de tout ce qui "s'occupe de la maladie" pendant tous les jours de l'année.

[le Tiféret Chlomo]

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-> b'h, quelques vertus de la Soucca : https://todahm.com/2015/10/25/quelques-vertus-de-la-soucca

"Je ne sais pas ce qui est le plus cher au Créateur : notre Yom Kippour ou notre Sim'hat Torah (où nous exprimons à quel point la Torah nous est chère, et quel bonheur nous donne son étude)"

[rabbi Yérou'ham Lévovitz de Mir]

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+ La Torah = notre héritage!

-> Rabbi Moché Feinstein a demandé : il est écrit dans le verset : "Moché nous a ordonné la Torah, héritage de l'assemblée de Yaakov".

=> Quelle est la signification de la Torah en tant qu'héritage pour nous?

Il a répondu : Imaginez une fiancée qui achète 2 chandeliers neufs avant de se marier, naturellement elle est heureuse.
Mais combien plus grand est le bonheur d'une fiancée qui reçoit en héritage les chandeliers de sa grand-mère bien aimée!
Ils lui sont infiniment chers, et elle ne les échangerait pour aucuns autres aux monde.

=> De même la Torah que nous étudions, c'est la même Torah que Moché a donnée aux bnei Israël au mont Sinaï.
C'est notre héritage [reçu de papa Hachem]!

La Soucca enseigne à se détacher de l'esclavage de la matière, car les biens matériels nous asservissent, et elle nous dit : Sors de ta maison habituelle! ( c'est-à-dire de ta routine négative, de ta maison confortable faite de certitudes égocentriques dans laquelle tu t'es enfermée pendant toute l'année écoulée!)

Et les 4 espèces enseignent le contraire : utiliser de nouveau ses possessions. En effet, en prenant en main les 4 espèces, nous apprenons à respecter les biens et leur valeur, en tant que moyen pour que notre vie se déroule en présence de D. (dans le respect de tout juif et de nous-même).

[le Rachach]

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous constatons qu'après la période du jugement, entre Roch Hachana et Yom Kippour, Hachem nous ordonne de quitter notre maison permanente pour une maison provisoire durant 7 jours.
Nous devons comprendre que le calendrier, l'ordre des fêtes, n'est pas dû au hasard.

Parfois, un homme peut rester exactement le même après le jour du jugement ... Bien qu'il fasse complètement téchouva, il risque de continuer à emprunter ses anciennes merveilles voies, selon ses habitudes qui sont sa 2e nature.

En conséquence, Hachem nous ordonne de sortir de notre maison, briser la routine, et nous rappeler que nous devons rassembler tous les aspects de notre vie et construire un nouveau mode de vie meilleur, plus convenable, selon la volonté et les indications du Roi des rois, Hachem.

Souccot & Tsédaka

+ L'importance de la tsédaka à Souccot :

-> "En entrant dans la Soucca, on appellera explicitement ces tsadikim (Ouchpizin) à venir, car leur présence spirituelle, qui nous entoure de toute part, est une gloire pour nous.
[...]
On devra inviter les tsadikim évoqués ce jour-là, puis attribuer leur part aux pauvres assis autour de la table.
Si nous n'avons pas de pauvres à notre table, on leur verra de quoi manger chez eux, car c'est ce qui leur revient"
[Chla haKadoch]

-> "Si une personne invite les invités d'En-Haut (Ouchpizin) dans sa Soucca, mais ne donne pas aux pauvres leur part, alors ces invités importants restent à l'écart d'une telle personne.
A l'inverse, les Ouchpizin se réjouissent avec celui qui partage son pain avec les pauvres, les nécessiteux."
[Yessod véChorech haAvoda]

Le Yessod véChorech haAvoda (chap.11) écrit :
"Celui qui accomplit la mitsva de la tsédaka ... la Gloire Divine l'enveloppe toute la journée alors qu'il est assis dans la Soucca et que des personnages aussi saints et élevés que les Patriarches viennent s'abriter avec lui à l'ombre de son Shakh.
Ceux-ci se réjouissent en le voyant distribuer son pain aux invités pauvres (ou à défaut en donnant de la tsédaka pour la fête) ... Ces derniers en retour le font bénéficier de la part de bénédictions qu'ils reçoivent des vénérables Ouchpizin et il est ainsi béni 7 fois.
Comment ne pas s'émouvoir, s'enthousiasmer à cette idée et redoubler de vigilance afin d'accomplir cette mitsva, et jouir ainsi de sa protection."

-> "Il faudra s'efforcer de partager son repas avec les nécessiteux. En effet, au devoir de nourrir les pauvres à chaque fête s'ajoute celui de le faire en l'honneur des Ouchpizin.
Quiconque ne le fait pas, commet une grande faute."
['Hida - Avodat haKodéch]

-> "Merveilleux est le sort de celui qui nourrit les pauvres et les hôtes à sa table en cette sainte fête!
[...]
Grande est la faute de celui qui n'a pas de pauvres ou d'invités à sa table : les 7 Ouchpizin le maudissent!

Quiconque n'a pas la possibilité de inviter des nécessiteux devra au moins leur envoyer un plat en déclarant : "Que cette part de notre repas soit celle des Ouchpizin qui prendront place dans notre Soucca".
Dans notre ville d'Izmir, 2 chefs de famille et leur père ont pris l'habitude de dresser des tables pour les nécessiteux et les invités lors des 2 premiers soirs de Souccot. Que leur sort est bon!"
[rabbi 'Haïm Palagi]

-> Le Zohar enseigne qu'à Souccot, il y a 7 Ouchpizin : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moché, Aharon, Yossef et David, qui viennent dans notre Soucca pour faire la fête avec nous. Lorsqu'ils voient que nous avons invité des personnes dans le besoin, ils restent dans la Soucca et ils bénissent tous les participants. Dans le cas contraire, ils partent de la Soucca. Ainsi à Souccot, il est important d'avoir des invités [ou à défaut de supporter des pauvres].

-> Vous avez invité les Ouchpizin dans votre Soucca ...
Est-ce que vous les invitez car vous savez qu'ils ne réduiront rien de votre table? ...
Puisqu'ils ne mangeant pas eux-mêmes, ils vous demandent : Quoique vous ayez préparé pour nous, donnez-le à vos bien-aimés : les pauvres, et cela sera considéré comme si vous nous l'aviez donné."
[Séfer haTodaa]

D'ailleurs, le Séfer haTodaa rapporte qu'il existe une coutume Séfarade, qu'au moment de donner de la tsédaka à Souccot, nous disons : "C'est la part de nos invités distingués!"

[Certes, il est important de s'occuper des pauvres à toute fête juive : https://todahm.com/2017/09/27/5667
Cependant, à Souccot en plus de réaliser la mitsva de la charité, nous donnons à manger à nos illustres invités!
De plus, à Souccot il y a une mitsva d'être joyeux, or comment nos frères nécessiteux peuvent-ils l'être pleinement sans notre tsédaka?]

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-> Bien qu'il se préoccupait toute l'année des besoins des pauvres, pour Souccot, le Divré 'Haïm distribuait aux pauvres d'énormes sommes d'argent, dépensant sans compter. A ce sujet, il déclarait qu'il n'existe pas de plus belles décorations pour la Soucca que les dons que l'on prodigue pour Souccot.

[Dans la Soucca nous sommes comme dans les bras de papa Hachem. Dans ce moment d'extrême proximité, comment ne pas lui témoigner que nous avons pris soin de notre mieux de nos frères juifs? En effet, cela Le comble de joie, et alors Il nous comble avec largesse de bénédictions.
A l'inverse, chaque larme d'un pauvre qu'on aurait pu éviter en lui donnant de la tsédaka vient en accusation contre nous.

En ce sens le rav de Teplik dit : "Rien de mal nous arrivera si nous n'achetons pas les 4 espèces. Nous avons toujours la possibilité de les emprunter à une autre personne. Mais si une famille n'a pas de poisson et de viande à Yom Tov [parce que nous n'avons pas donner ce qu'on aurait dû], et qu'à cause de cette pauvreté, ils versent même une seule larme, alors cette larme peut éveiller au ciel une grand accusation [contre nous et/ou contre le peuple juif], et alors nous aurons besoin d'une immense miséricorde pour rectifier cette situation."]

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-> Le Rambam (Hilkhot Yom Tov 6) écrit :
"Celui qui ferme à clé les portes de sa cœur, mange et boit en compagnie de ses enfants et de sa femme, mais ne donne pas à manger et à boire aux pauvres et aux malheureux, cette joie n’est pas une joie née de l’accomplissement d’une mitsva mais une joie pour l’estomac.
[...]
Une joie pareille est une honte pour eux."

-> Souccot est le moment où les récoltes des champs ont pu être mis en réserve, et l'on peut facilement en venir à oublier Hachem (ne Te dérange pas D., j'ai tout ce qu'il faut en stock!).
Ainsi, Souccot nous permet de se focaliser sur un bon emploi de notre matérialité, qui n'est là que pour être au service de notre spiritualité.
En donnant à nos frères dans le besoin, nous exprimons que nous appartenons à une même famille, et que l'essentiel est d'être riche spirituellement parlant.

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-> La guémara (Avoda Zara 3) rapporte qu'à la fin des temps les nations du monde se plaindront de ne pas avoir pu accomplir la Torah, et Hachem leur donnera une nouvelle chance, et Il leur dira : "J'ai une mitsva simple, qui s'appelle : Soucca. Gardez cette mitsva et vous serez alors récompensés ensemble avec la nation juive].

La guémara relate : "Tout le monde construira immédiatement une Soucca sur son toit. Hachem ferra en sorte que le soleil brille fortement, et il fera alors extrêmement chaud. [Les nations du monde] donneront un coup dans la Soucca et la quitteront."

La guémara rapporte qu'un juif peut quitter la Soucca lorsqu'il fait très chaud, mais ils ne lui donnera jamais un coup dedans.

Pourquoi les nations du monde vont spécifiquement construire leur Soucca sur leur toit? Pourquoi pas dans leur jardin, cour, ... ?

C'est parce qu'ils désirent éviter d'avoir des invités pauvres. Ils ne veulent avoir personne [dans le besoin] qui va taper à leur porte et les rejoindre. A l'inverse, les juifs recherchent les invités à Souccot.

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-> "Il est approprié de donner beaucoup de tsédaka la veille de Souccot" [Chaaré Téchouva 625]

-> Le Kaf ha'Haïm, citant le rav 'Haïm Vittal, dit que la veille de Souccot est un moment opportun pour donner à la tsédaka.

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-> Rabbi Eliézer de Dzikiv faisait particulièrement attention à avoir des invités [dans le besoin] le 1er soir de Souccot, car en ce 1er jour l'invité (Ouchpizin) est Avraham, qui est connu pour recevoir des invités (mitsva de har'nassat horkhim).

[imaginons la réaction de notre Patriarche Avraham qui en ce jour se déplace jusque dans notre Soucca, et qui nous voit suivre son exemple en recevant des invités [car dans le besoin, indépendamment du fait qu'ils nous soient agréables, qu'ils nous apportent quelque chose, ...]. Au comble de la joie, de la fierté, ne nous bénira-t-il pas des meilleurs bénédictions possibles?!]

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+ Les Ouchpizin :

-> "Si l'on n'invite pas explicitement les Ouchpizin, ils ne viendront pas même dans la Soucca d'un grand tsadik!
Il faut les convier et les appeler chacun, par leur nom"
[Zohar]

-> "La portion de nourriture qu’on aurait servi aux Ouchpizin célestes, doit être servie dans la Soucca à des pauvres ici sur cette terre"
[Zohar - Emor 104a]

-> "Chacun doit montrer un visage radieux aux Ouchpizin qui résident avec lui"
[Zohar]

[ainsi, il faut éviter d'y être triste, en colère, ...]

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-> b'h, Voir également : https://todahm.com/2017/10/17/5747

A Souccot, nous nous rappelons que notre maison dans ce monde et nos possessions (dirot kéva) sont en réalité temporaires (toute personne meurt, et doit laisser ses biens ici!), et que notre Soucca (dirat araï), qui représente la spiritualité et le monde à venir, doit être le quartier général [de notre vie], (puisque seul ce que nous y investissons nous accompagnera éternellement après notre mort!).

[basé sur des paroles de rabbi Zev Leff]

[on en tire l'idée que les biens de ce monde semblent naturellement attrayants, modernes, durables, ... tandis que ce qui est lié au spirituel apparaît comme dépassé, digne de peu d'intérêt (une fois par semaine, voir une fois par an, on va à la synagogue pour se donner bonne conscience! ; quand est-ce que ça finit Shabbath? ; On ne peut pas faire plus rapidement la prière? ; qu'est-ce que cela peut-il bien faire à D. si je ne fais pas ça? ; ...).

Mais tout cela n'est qu'une illusion du yétser ara, qui inverse les réalités : ce qui aux yeux de l'humanité semble n'être qu'une Soucca (sans valeur, une simple tente!), est en réalité ce qui est éternel, durable!
(chaque mitsva dans ce monde éphémère contribue à sublimer notre maison éternelle dans le monde à Venir!)

=> Combien nous devons prendre conscience de cela pour investir notre vie dans les bonnes valeurs, afin d'être riche pour l'éternité!!]

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-> "Le bonheur ne réside pas dans les choses qui sont à l'extérieur de l'âme, dans les trésors qui passent et disparaissent ...
Tout ce que la foule considère comme plaisir et bonheur n'est qu'une ombre fugitive.
La santé de l'âme de l'homme dépend de cette connaissance, et avec elle la santé du corps."
[le Rambam - dans ses écrits médicaux]

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-> "En réfléchissant nous voyons qu'on ne peut atteindre la véritable joie que lorsqu'on arrive a une conscience concrète que ce monde-ci est temporaire, et celui qui croit que le but de l'home est dans ce monde, il lui est impossible d'arriver à la joie intérieure, car en général, celui qui est enfoncé dans les vanités de ce monde n'a pas de joie, la joie étant une chose spirituelle, et seuls arrivent à la joie ceux qui se rapprochent de Hachem.

De plus, celui qui est enfoncé dans les vanités de ce monde, la joie ne reposera pas sur lui, parce que la jalousie, (l'amour des honneurs) et le désir l'empêchent d'être joyeux, car il a toujours l'impression qu'il lui manque quelque chose.

Si l'homme comprend que ce monde-ci n'est qu'une résidence temporaire, il n'est jaloux de personne, et donc il est heureux de ce qu'il a."
[rabbi Yaakov Neuman - Darké Moussar]

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+ Il y a dans la taille de la Soucca une allusion à la Torah.

La hauteur maximum est de 20 amot, soit 120 téfa'him.
Cela correspond au nombre de jours que Moché a passé sur le mont Sinaï pour recevoir la Torah (3 séries de 40 jours).

La taille minimale d'une Soucca est de 7*7 téfa'him, ce qui est une allusion aux 7 livres de la Torah.
En effet, selon la guémara (Shabbath 115b-116a), les 2 versets (Béahaloté’ha 10,35-36) sont un livre (Séfer) à part entière.
Ainsi, la Torah est composée de 7 livres : Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar jusqu’à ces versets, ces 2 versets, le restant de Bamidbar, et Dévarim.

[rav 'Haïm Falagi - Beit Moéd léKol 'Haï]

+ La guémara (Soucca 26a) dit qu'une personne doit résider dans une Soucca pendant les 7 jours de Souccot, et ce de la même manière qu'elle réside dans sa maison le restant de l'année (béSouccot téchévou shiv'at yamim).

Le rav Yoël Teitelbaum (le rabbi de Satmar) affirme que cela va dans les 2 sens : nous devons toujours nous rappeler de résider dans notre maison avec la même sainteté et la même attitude respectueuse que nous avions dans notre Soucca.

De même que nous y avons vécu à l'abri de la émouna (entouré de la Présence Divine), de même nous devons incorporer de la émouna dans notre maison pendant le restant de l'année.
[De même que D. nous enlace de Sa Présence à Souccot, de même il en est le restant de l'année dans nos maisons, puisque : "Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la Présence Divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

=> Il en découle que nous devons toujours se comporter avec conscience et respect de cette éminente présence!]

"Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture" (Pin'has 29,35)

-> Rachi enseigne : Comme pendant les 7 jours [de Souccot], les enfants d'Israël offrent des sacrifices en référence aux 70 nations et qu'ils s'apprêtent ensuite à partir, Hachem leur dit : "De grâce, faites-Moi encore un léger repas, que Je puisse profiter de votre présence."

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-> A Souccot, nous offrons 70 taureaux, qui correspondent aux 70 nations du monde.
Le Gaon de Vilna développe cette notion de la façon suivante.

Les maîtres de la kabbale expliquent que l'humanité entière dépend de 2 peuples majeurs, et que tous les autres leur sont en quelque sorte rattachés.
Ces 2 nations dominantes sont : Ichmaël et Essav.

Cet état de fait apparaît allusivement dans ce passage énonçant les sacrifices de Souccot.
Le 1er, le 2e et le 4e jour de la fête, la Torah fait mention de : "ché'ir izim" ("bouc de caprins"), et pour les autres jours, il est simplement mentionné un : "ché'ir" (bouc) [bien qu'il s'agisse du même animal].
Or, selon la tradition, Ichmaël est désigné comme : "ché'ir izim", et Essav comme "izim".

Il en découle que :
- En additionnant les taureaux offerts pendant les jours où la Torah parle de "ché'ir izim", on obtient : 13 (1er jour) + 12 (2e jour) + 10 (4e jour) = un total de 35 taureaux amenés au Temple. Cela correspond à la moitié des nations du monde (35 sur 70).

- de même pour les autres jours (où il est fait mention uniquement de : "ché'ir") : 11 (le 3e jour) + 9 (5e jour) + 8 (6e jour) + 7 (7e jour) = 35 taureaux.

=> On voit ainsi en allusion que les nations du monde sont partagées en 2, car elles sont toutes rattachées aux 2 peuples dominants.
Si les taureaux sacrifiés le 1er jour sont ceux liés à Ichmaël, c'est parce qu'il est chronologiquement apparu avant Essav.

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-> Le rav Zalman Sorotskin (Oznaïm laTorah) note qu'il est écrit : "Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture".

Le 8e jour, les sacrifices qui y sont offerts sont exclusivement ceux des juifs, car nous ne sommes rattachés à aucune puissance, comme il est écrit : "un peuple vivant solitaire, qui ne se confondra pas avec les nations" (Bamidbar 23,9).

Nous ne sommes pas soumis aux lois de la nature, nous dépendons directement de la providence Divine, et notre lot est celui de la Torah, qu'ont refusé d'avoir Ichmaël et Essav.

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"Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture" (Pin'has 29,35)

Le chiffre 7 fait allusion à ce monde (les 7 jours de la semaine), et le 8 renvoie au monde à venir.
"une fête de clôture" = la venue du machia'h va clôturer le fonctionnement actuel de ce monde, et cela va nous permettre de pouvoir se réjouir pleinement de la présence de notre papa Hachem, qui est malheureusement bien trop voilée actuellement.

=> A l'image de la Soucca (durant les 7 premiers jours de Souccot), nous devons avoir conscience et accepter le caractère éphémère de ce monde.
En effet, un moment de fête éternel nous attendant avec la venue imminente du machia'h!
[toute problématique matérielle devient alors secondaire, tandis que ce qui est spirituel devient primordial à nos yeux!]

=> De même que la Soucca est très fragile aux attaques du vent, de la pluie, ... de même en tant que juifs, nous subissons (individuellement et collectivement) des turbulences dans ce monde.
Cependant, le 8e jour est imminent, et nous pourrons alors nous réjouir seuls en présence de notre papa Hachem.
[certes actuellement c'est les autres nations de ce monde qui gèrent (les sacrifices des 7 premiers jours les concernant), cependant seul le peuple juif est éternel, symbolisé par le fait qu'ils sont les seuls à sacrifier à Hachem le 8e jour!
Quiconque nous porte atteinte, ne peut le faire que parce que D. lui permet, il devra en rendre des comptes, et il disparaîtra contrairement à nous!]

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+ Les sacrifices de Souccot :

-> Le Méam Loez (Pin'has 29,35-39) enseigne :
Au cours des 7 jours de Souccot, on offre 70 taureaux. Ils symbolisent les 70 nations de l'humanité ...
Chaque nation a un ange gardien [parmi les 70 anges qui entourent le Trône de Gloire ], alors qu'Israël est placé sous la direction directe de D., comme il est écrit : "Mais Sa nation resta la part de D. ; Yaakov fut le lot de Son héritage" (Haazinou 32,9).

En offrant ces 70 taureaux à Souccot, nous montrons que les anges gardiens des 70 nations ne sont pas libres d'agir à leur guise ; ils doivent obéir à la volonté de D., leur Maître.
[Ce sacrifice étant offert au Temple au profit de l'humanité,] le midrach déclare : "Malheur aux nations du monde! Elles ne savent pas quel bienfait elles ont perdu en détruisant le Temple. Grâce à lui, elles obtenaient l'expiation de leurs fautes!"
De plus, le midrach commente le verset : "En échange de mon affection, ils me haïssent, et je [continue à] prier" (Téhilim 109,4). Le peuple d'Israël déclare : "Lors de la fête de Souccot, je sacrifie 70 taureaux au bénéfice des 70 nations. Mais au lieu de me manifester leur reconnaissance, elles me haïssent".
Le nombre de taureaux diminue chaque jour de Souccot d'un, ce qui signifie que les nations du monde s'amoindriront progressivement jusqu'à disparaître.
[...]

Les 70 taureaux offerts au cours des 7 jours de Souccot correspondent aux 70 anges gardiens des nations. Leur nombre diminue quotidiennement et présage du déclin futur des nations et de leur disparition ...

Les lettres désignant le 1er, le 2e et le 4e jour de la semaine, forment le mot : אבד (avad) signifiant se perdre ou périr. Le sacrifice expiatoire (sé'ir izim) offert ces jours-là fait allusion à la destruction des empires puissants (izim signifie puissant), [comme dans le Téhilim 9,7 où "avad" signifie : disparu]

Les nations puissantes sont comparées à des "sé'ir izim" (même racine que "az" : puissante).
Parmi elles, la première est celle de Nabuchodonosor que la Torah compare à un lion (cf. Yirmiyahou 4,7). Ainsi, le sacrifice expiatoire "sé'ir izim" du 1er jour de Souccot fait allusion à la destruction et à l'anéantissement de l'empire puissante de Babylonie.

Le sacrifice du "sé'ir izim" le 2e jour évoque l'empire perse qui devint extrêmement fort avant de s'effondrer et d'être vaincu par la Grèce.

La Grèce est le 3e empire auquel il est fait allusion ici.
La Torah emploie le mot "sé'ir" plutôt que "sé'ir izim" car cet empire n'était pas aussi cruel que les autres envers Israël.
La Grèce fut parfois même bienfaisante envers notre peuple, comme le montre l'épisode de la rencontre entre Alexandre le Grand et le Cohen Gadol Chimon haTsadik, rapportée dans la guémara.
La Grèce est le royaume appelé "sé'ir" dans la prophétie de Daniel ("Le bouc [sé'ir] est le roi de Grèce" - Daniel 8,21).

Le sacrifice du 4e jour, pour lequel l'expression employée est : "sé'ir izim", fait référence à l'empire d'Edom (Rome) qui remplaça la Grèce et tyrannisa le peuple [juif].
La Torah prédit que ce 4e empire aussi finira par être détruit : "tout son souvenir d'elles a disparu" (mot : "avad" - Téhilim 9,7).

Les jours restants (le 5e, le 6e, le 7e, le 8e) où manque le mot "izim" (puissant) font allusion aux nations qui se mêlèrent aux 4 principaux empires.
Comme elles n'étaient ni aussi effrayantes ni aussi puissantes que les 4 autres, le "izim" est omis. Cependant, elles finiront par disparaître elles aussi.
Le verset dit donc : "le 8e jour sera un jour d'Atséret (de retraite, clôture) pour vous" = le jour où les grands empires auront disparu, le peuple juif sera délivré de toutes les nations.

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-> Le peuple juif dit à D. :
"Maître de l'univers! Vois la différence entre nous et les nations de la terre. Lorsque Tu leur donnes le meilleurs elles Te mettent en colère. Par contre, si Tu nous accordes un bienfait, nous Te louons.
Tu as donné la paix et l'abondance à la génération précédant le Déluge mais elle n'a pas sacrifié un seul taureau devant Toi. Ces hommes se rebellèrent même contre Toi, comme il est écrit : "Ils dirent à D. : Ecarte-Toi de nous" (Iyov 21,4).
Tu as accordé paix et abondance à la génération de Babel mais un seul homme parmi eux T'a-t-il rendu hommage [en offrant un sacrifice]? Au contraire, ils ont construit une tour pour Te faire la guerre ...
C'est aussi ce qu'ont fait Sodome, Pharaon, Sanhériv et Nabuchodonosor.
Il faut donc accorder tout le bien au peuple d'Israël qui Te louera et T'exaltera pour Tes bienfaits".

Le prophète Yéchayahou dit : "Tu as ajouté [la Torah et les honneurs] à cette nation [Israël], ö D., Tu as ajouté à cette nation. Elle T'a glorifié" (Yéchayahou 26,15).
Chaque fois que D. a élevé un peuple, il ne Lui a pas rendu hommage pour cela. Mais lorsqu'Il a accordé le bien à Israël, "une nation unique sur terre" (Chmouël II 7,23), elle L'a glorifié.

Le peuple d'Israël dit à D. : "Tu nous as donné la fête de la nouvelle lune et nous T'offrons des sacrifices. De même, à Pessa'h, Shavouot, Roch Hachana et Souccot, nous présentons des sacrifices supplémentaires.
Les nations aussi célèbrent des fêtes mais ce ne sont pour elles que des occasions de se gorger de nourriture, de boire et de perpétrer des abominations. Elles T'irritent par leurs transgressions et leur langage grossier.
Par contre, pendant les fêtes que Tu as données aux Bné Israël, ils fréquentent les synagogues et les maisons d'étude puis se rassemblent pour prendre leurs repas avec solennité, chanter et T'offrir des louanges."
Hachem dit à Israël : "Votre conduite convient à Mes fêtes et votre réjouissance sied à votre valeur". Ainsi : "Le 8e jour sera une Atsérét pour vous".
[Méam Loez - Pin'has 30,1]

[Pendant toute la semaine des célébrations de Souccot au Temple, les juifs] se passaient de véritable sommeil, car ils se suffisaient de somnoler les uns sur l'épaule des autres.
[guémara Soucca 53a]

 

-> Le Darach David commente : A Souccot, il était possible de ressentir à quel point chaque juif appartient à un ensemble, à quel point il est uni à chacune de ses parties (les autres juifs).
Cela suscite naturellement un sentiment de joie, qui permet d'ouvrir le cœur de tous les juifs et de les unir au service de leur papa Hachem.
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-> Rabbi Yéhouda ben 'Hanania dit : "Quand nous nous réjouissions dans la Sim'hat beit haChoéva, nous ne voyions pas le sommeil dans nos yeux"

Comment est-il possible de voir le sommeil dans les yeux?

 

Le 'Hatam Sofer répond : Cela signifie qu'ils ne dormaient pas avec les yeux ouverts, car celui qui ne fait rien c'est comme s'il dormait et l'oisiveté est donc comme le sommeil avec les yeux ouverts, mais eux étaient occupés du service de Hachem et ne restaient pas oisifs un seul instant.

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-> La guémara (Soucca 53a) dit que : "lorsque nous devions nous réjouir à Sim'hat Beit haChoéva, nos yeux ne voyaient pas le sommeil".

Le terme : "sommeil" (shéna - שינה) a une guématria de 365, qui est le nombre de mitsvot lo taassé dans la Torah.
Nos Sages nous indiquent que même si les juifs ont pu fauter durant l'année, ils peuvent corriger leurs fautes par la téchouva.
Lorsqu'ils arrivent à la Sim'ha beit haChoéva, ils étaient alors purs et ne voyaient aucune faute en eux.
[Zéra Kodech - guémara Soucca 53a]

 

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 70,8) enseignent :
"Pourquoi appelle-t-on : "Beit haChoéva"?
C’est parce que l’on puisait de là-bas l’esprit prophétique (roua’h hakodech)."
[Choéva provient de la racine « choèv » qui signifie "puiser"]

 

La guémara (Sota 3a) nous enseigne qu'une personne ne commet une faute que lorsqu'un vent de folie s'empare d'elle.
D'un autre côté, si une personne fait attention de ne pas fauter ou bien à faire téchouva sur ses fautes, à propos d'elle, il est écrit : "sur lui reposera l'esprit de Hachem : esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de science et de crainte de D." (Yéchayahou 11,2).
C'était cela l'esprit prophétique qui reposait sur les gens qui étaient présents à la Beit haChoéva = un esprit qui était le résultat de la téchouva et du fait d'évider de fauter.
[Yétev Panim - maamar Kidouchin 7]

 

-> La guémara (Soucca 53a) rapporte qu'à la sim'hat beit haChoéva, les hommes pieux et les hommes de bonnes actions, ainsi que les gens qui avaient fait téchouva, disaient : "Est digne d'éloges celui qui n'a jamais fauté, mais pour celui qui a fauté, qu'il fasse téchouva et il sera pardonné".
Pourquoi cela était-il dit particulièrement à ce moment de beit haChoéva?

C'était pour le bénéfice de ceux qui n'ont pas encore fait téchouva.
Si une personne n'a pas fait téchouva, son jugement peut avoir été scellé pour le mal à Yom Kippour, mais néanmoins il y a toujours possibilité de tout changer.
Dans Sa grande bonté [sur notre jugement annuel], Hachem donne aux gens une occasion de faire téchouva jusqu'au moussaf de Chémini Atsérét.
Si nous faisons téchouva avant, alors Hachem nous pardonnera.
=> C'est pourquoi les gens pieux essayaient d'inspirer les gens à prendre avantage de cette chance supplémentaire et faire téchouva pendant Souccot, s'ils ne l'ont pas fait avant.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Soucca 53a]

 

[ainsi, la notion d'avoir les yeux ouvert, de se passer de sommeil à la Sim'hat Beit haChoéva, est en lien avec l'éveil spirituel, l'éveil à la téchouva que cela provoqué!]

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+ "Tout celui qui n’a pas vu la joie de Beit haChoéva, de toute sa vie, n'a jamais vu une véritable joie" (guémara Soucca 53a)

 

-> Pourquoi nos Sages nous disent cela?
Le mot : réé (voir - ראה) dénote le fait de : "voir avec son cœur".
La véritable joie dans ce monde est liée à la joie d'être présent au Temple.
Nous devons espérer voir cette joie dans notre cœur, afin de se rendre compte à quelle point servir Hachem amène une joie phénoménale, [bien au-delà de notre imagination], et seul celui qui l'a vécu a déjà vu une véritable joie.
[Sfat Emet]

[on comprend mieux pourquoi leurs yeux ne se fermaient pas, car la joie qu'ils vivaient, était folle!]

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-> "Sur les rives des fleuves de Babylone, là nous nous assîmes, et nous avons aussi pleuré au souvenir de Sion" (al naarot Bavél ... - Téhilim 137,1)
Pourquoi est-ce que les juifs pleuraient particulièrement près des fleuves?

 

Le 'Hout haMéchoulach explique que : Rabbénou Bé'hayé (Vayikra 2,13) dit que lorsque le monde a été initialement créé, il n'y avait qu'une seule entité d'eau, et Hachem l'a divisée en 2 entités : les eaux supérieures et les eaux inférieures.
["D. fit le firmament et sépara les eaux qui sont en dessous du firmament de celles qui sont en dessous" - Béréchit 1,7]
Les eaux inférieures ont pleuré car elles étaient ainsi séparées, éloignées de la Présence Divine, qui est en-Haut.
Hachem les a apaisées en disant qu'elles seront utilisées pour la mitsva de libation des eaux (nissou'h hamayim), et que le sel des sacrifices (korbanot) sera pris d'elles.
Cependant, lorsque le Temple a été détruit, les eaux inférieures ont pleuré de nouveau, car les mitsvot avec lesquelles elles ont été apaisées ne se faisaient plus.

Le verset : "gam ba'hinou" (nous aussi avons pleuré) = Israël a pleuré avec les eaux lorsque le Temple a été détruit.
Les 2 ont pleuré pour la même raison : ils étaient alors distancié de la Présence Divine.

 

=> Nous comprenons alors la signification de la libation des eaux : de même que le peuple juif a pleuré sur la destruction du Temple ensemble avec l'eau, de même à l'époque de la présence du Temple, le peuple juif se réjouissait ensemble avec l'eau.
L'eau était heureuse d'être amenée sur l'autel (mizbéa'h), proche de la Présence Divine, et le peuple juif était joyeux d'être proche de la Présence Divine dans le Temple.

[il n'y a pas de plus grande joie authentique que d'être proche de Hachem, que de voir son intériorité (âme) être proche de sa source, de son papa Hachem!]

[Baré'h Moché]

-> b'h, ce dernier divré Torah a été un peu complété : http://todahm.com/2020/12/26/29618