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Tous les juifs sont liés les uns les autres

+ Tous les juifs sont liés les uns les autres :

-> "Réprimande ton prochain juif, et ne porte pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Rachi explique que la fin du verset nous enseigne comment réprimander : nous ne devons pas mettre notre prochain juif dans l'embarras, car c'est une grave faute.

-> Le Targoum Onkelos et Rabbénou Yonah (Chaaré Téchouva 3:72) comprennent que "ne porte pas de faute à cause de lui" nous enseigne pourquoi nous sommes tenus de réprimander = parce que celui qui est témoin de la faute de son prochain juif et qui reste silencieux est tenu pour responsable de cette faute.
"Kol Israêl arévim zé bazé" (tous les juifs sont garants les uns des autres - guémara Shevouot 39a), note Rabbénou Yona. Tout comme un garant doit rembourser la dette d'un emprunteur comme s'il s'agissait de la sienne, chaque juif est responsable de l'observance de la Torah par l'autre.

-> Ainsi, nous pouvons comprendre cette directive comme n'importe quelle autre mitsva. Tout comme il existe une obligation de garder la cacherout, il existe une obligation de s'assurer que les commandements de la Torah sont suivis par d'autres. Une personne est donc responsable de toute transgression qu'elle aurait pu éviter.

Le rav Moché Cordovero va plus loin.
Il (Tomer Deborah 1,4) écrit que l'âme de chaque juif comprend un peu de l'âme de tous les autres juifs. Par conséquent, lorsqu'un juif commet une faute, c'est comme si nous l'avions tous commis, puisqu'un fragment de nous se trouve dans celui qui a fauté.
En raison de ce lien, chaque juif est garant et responsable des actions de son prochain.

-> Le rav Aharon Kotler (Michnat Rabbi Aharon) remet en question cette explication.
Si chaque fois que quelqu'un faute, c'est comme si tout le monde fautait, pourquoi un juif est-il puni pour l'infraction de son compagnon seulement s'il aurait pu l'en empêcher?
Rav Aharon Kotler répond que si l'on n'a pas pu arrêter celui qui a fauté, on considère que la partie de nous qui se trouve à l'intérieur du fauteur a le statut d'avoir fauté sous la contrainte et est exemptée de punition, puisque le péché a été commis contre notre volonté.

Le rav Aharon Kotler ajoute qu'il en va de même en ce qui concerne les mitsvot. De même que celui qui désapprouve la faute d'un autre n'en est pas tenu pour responsable, celui qui approuve la mitsva d'un autre en est considéré comme responsable et il en a aussi le mérite.
Cependant, s'il ne la désire pas, ou pire s'il essaie de l'empêcher, la partie de lui qui se trouve à l'intérieur de son prochain juif est forcée d'accomplir la mitsva, et il ne reçoit donc aucune récompense.

Rachi (Ki Tétsé 24,19) écrit que si l'on laisse tomber une pièce de monnaie par accident et qu'un pauvre la trouve et l'utilise pour subvenir à ses besoins, celui qui a perdu la pièce a accompli la mitsva de la tsédaka.
Sur la base de son explication ci-dessus, le rav Kotler maintient que ce n'est le cas que si la personne qui a perdu l'argent est heureuse que le pauvre ait pu subvenir à ses besoins avec cette pièce.

=> Ainsi, pour se connecter à tout le bien accompli par le peuple juif et en bénéficier, il faut se soucier du statut spirituel du peuple juif et de l'honneur d'Hachem.
[ cela est à ajouter au fait que seule l'unité entre les juifs nous permettra d'accomplir toutes les mitsvot, car certaines sont propres à certaines personnes (ex: Cohen, Roi, ...). Si nous ne formons qu'un, alors on considère comme si nous avions accompli toutes les mitsvot nous-même. ]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 2:3:8) écrit qu'Hachem a lié tous les juifs afin que nous puissions bénéficier des mitsvot des uns et des autres, et par conséquent, nous sommes également responsables des fautes des autres.
Hachem veut que chacun reçoive le bien suprême dans le monde à Venir. Cependant, certaines personnes ne le méritent pas. C'est pourquoi [dans Sa bonté] Hachem a relié tout le peuple juif, afin que chaque juif puisse s'accrocher aux mérites de l'autre et ainsi se prélasser dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

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-> Nous retrouvons le principe de "l'âme partagée" du Tomer Devorah dans le verset suivant.
La Torah ordonne : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Le Ramban souligne qu'il est impossible de se soucier d'autrui autant que de soi-même. La Torah exige plutôt que nous agissions envers les autres comme si nous les aimions autant que nous-mêmes. Nous devons les traiter comme nous voudrions être traités.

Cependant, rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devorah) insiste sur le fait que, puisque chaque juif est lié à tous les autres et fait partie d'eux (il y a une petite partie de moi en mon prochain juif!), je dois ressentir la douleur ou le bonheur d'un autre comme si c'était le mien, parce que lui et moi ne faisons qu'un!
[le Malbim explique de la même façon ce verset. ]

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[on peut ajouter un autre aspect : puisqu'en réalité les juifs ne sont qu'un (que seul les corps/matérialité semble diviser), lorsque mon prochain va bien, alors par ricochet je vais également aller mieux.
Le rav Salanter disait par exemple que si quelqu'un dit du lachon ara à Salant, alors un autre juif à Paris pourra en être impacté négativement en profanant Shabbath. [l'inverse est également vrai]
Cela nous responsabilise : Chacun de mes actes impacte tous les autres juifs (en bien ou en mal). ]

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-> Chaque juif fait partie d'un collectif appelé Klal Yisrael (peuple juif).
Le rav Hutner note que le mot "רעך" (réa'ha - ton prochain) est lié au mot תרועה (téroua), les sons brefs et brisés du shofar.
Ce terme décrit quelque chose de cassé ou un morceau de quelque chose de plus grand. (De même, le mot רע (ra), mauvais ou maléfique, signifie en fait "cassé", car le mal est incomplet et imparfait).
Le rav Hutner écrit qu'un compagnon juif est appelé "réa'ha", car chaque membre du peuple juif n'est pas un tout en soi, mais plutôt une partie d'une unité plus grande.

-> Cette idée est soulignée par l'explication que donne le Talmud Yérouchalmi (Nédarim 9:4) du commandement qui précède immédiatement celui de "tu aimeras ton prochain" : celui de "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les membres de ton peuple" (lo tikom vélo titor - Kédochim 19,18).

Le Yérouchalmi propose une parabole : Imaginez que quelqu'un se coupe par erreur la main. La main blessée prendrait-elle alors un couteau et couperait-elle l'autre main? Bien sûr que non!

De la même manière, tous les membres de peuple juif forment une unité, et se venger d'un autre revient à se venger de soi-même.

-> Le fait que nous soyons tous unis a également une signification halakhique.
Il n'est permis de prier que pour Hachem, et non pour les anges. Il est même interdit de leur demander de servir de médiateur entre nous et D. [Rambam, Pérouch haMichnayot, Sanhedrin 10 ; et aussi Hilkhot téchouva 3,7]

De même le Maharam miRottenberg précise que même si l'on se rend compte que c'est Hachem qui répond à notre prière, il est interdit d'utiliser un ange comme médiateur, de peur que l'on en vienne à servir l'ange au lieu d'Hachem.

Alors pourquoi pouvons-nous demander à un tsadik de prier pour nous?

Selon le 'Hatam Sofer (Shout 'Hatam Sofer - OH 166) puisque nous faisons partie du même corps national que le tsadik, il est compréhensible que nous envoyions la "tête" prier au nom du "pied".

-> Une deuxième ramification halakhique est mentionnée par le 'Hazon Ich.
Sur la base du principe : "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), on est tenu de prier pour sa propre crainte du Ciel (yirat chamayim).
Le 'Hazon Ich déclare que l'on peut également prier pour qu'Hachem aide une autre personne à obtenir la crainte d'Hachem.
En effet, puisque nous formons un seul corps, lorsqu'on prie pour un autre juif, c'est comme si ce dernier priait pour lui-même.

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-> [la Torah nous demande d'aimer notre prochain comme soi-même. Les juifs sont comme des membres d'un corps humain. Ainsi, il y en a qu'on "préfère" à d'autres (ex: les yeux, le coeur, ...), d'autres qu'on ne soupçonne même pas d'exister, ... et pourtant ils sont tous nécessaires à notre bonne vie.
De même, chaque juif a dans ce monde un rôle unique que Hachem lui a attribué, et qu'il doit réaliser de son mieux. Il n'y a pas de jalousie négative, chacun a un apport unique au peuple juif.
(la Torah ne nous demande pas d'aimer forcément chaque juif identiquement, mais elle demande d'avoir un respect et un amour pour tous. De même qu'on considère et apprécie chacun des organes de notre corps. (ex: j'aime pas la forme du foie, alors je vais le mettre de côté! ) ]

[ex: le rav Yé'hezkel Weinfeld dit que même si le plus grand tsadik de la génération (même Moché) s'il prie seul, il ne peut pas faire la kédoucha, car la sainteté nécessite une connexion avec d'autres personnes.]

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-> Le Ach Pri Tévoua rapporte qu'en hébreu, les termes caractérisant un être humain (une personne) ont tous un singulier et un pluriel.
Ainsi, on a :
-> Ich (איש) qui est singulier ; et anachim (אנשים) qui est pluriel ;
-> guéver (גבר) qui est le singulier ; et guévarim (גברים) qui en est le pluriel.
-> Seul le mot: Adam (אדם) n’existe qu’au singulier.

Nos Sages (guémara Yébamot 61a) nous enseignent que c’est seulement le peuple juif qui est appelé : adam (אדם), car ce n’est que parmi le peuple juif qu’il existe un sentiment intrinsèque d’unité, qui conduit au fait que toutes les individualités de la nation se fusionnent en une seule, unifiée.

-> Le rav Yaakov Mazeh dit : l'ensemble du peuple juif est une seule et même personne. La douleur d'un juif affecte tous les autres juifs du monde, tout comme une blessure au bras affecte l'ensemble du corps.
Mais les non-juifs ne sont pas appelés adam. Il s'agit de plusieurs personnes différentes, et non d'une entité singulière.

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-> Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot hébreu "ani" (je - אני) s'écrit avec un alef (א), numériquement un, représente l'individu. Il se termine avec un Youd (י), numériquement dix, représente un minyan (le tsibour - la communauté. Et un noun (נ), numériquement 50, représente les 50 portes de compréhension et de pureté auxquelles peuvent accéder l'esprit et le cœur, portes que nous devons ouvrir afin de fusionner notre moi individuel avec la nation tout entière.

=> ainsi, vivre juif c'est passer d'une perspective de mon petit "JE" (égo) à un grand "JE", cela d'un collectif, du peuple juif.

Ahavat Israël (selon le Baal Chem Tov)

+ Ahavat Israël (selon le Baal Chem Tov) :

-> L'Ahavat Israël (l'amour du juif) est la première porte qui mène à la cour du Créateur.
[Likouté Dibourim II, p.412]

-> Le Baal Chem Tov reprocha un jour à un prédicateur itinérant d'avoir prononcé un sermon enflammé devant un groupe de simples villageois.
"Comment pouvez-vous dire du mal du peuple juif? s'écria-t-il. Tout au long de la journée, un juif se traîne sur la place du marché jusqu'à la tombée de la nuit, où il est alors inquiet et se dit : 'Il se fait tard pour la min'ha'. Il se précipite alors quelque part pour prier et ne sait même pas ce qu'il dit, mais néanmoins, les anges eux-mêmes tremblent à ses paroles"
[Shiv'chei Baal Chem Tov 128]

-> Le Maggid [de Mezeritch] a enseigné : le Baal Chem Tov avait souvent l'habitude de dire que l'amour du peuple juif est la même chose que l'amour d'Hachem.
Le verset dit : "Vous êtes des enfants pour Hachem, votre D." = quand on aime le père, on aime les enfants.
[HaYom Yom, p.81]

-> "Israël en qui Je me glorifierai" (Yéchayahou 49,3). Hachem ne peut être loué, car qui peut comprendre son essence? C'est pourquoi D. a créé le peuple juif afin de se louer lui-même.
Tout comme un père est loué par ses enfants, Hachem est loué par Israël.
[Kitvé Kodech]

-> La phrase "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Vayikra 19,18) est le reflet de la mitsva "Tu aimeras Hachem, ton D.". Lorsqu'on aime un autre juif, on aime Hachem. Car [l'âme] d'un juif est une "portion de D. d'en haut ", et lorsqu'on aime un compagnon, on aime son prochain juif, on aime son essence la plus profonde. Ainsi, on aime également Hachem.
[Hayom Yom 78]

-> Hachem dit à Avraham : "Regarde les cieux et compte les étoiles... Telle sera ta descendance" (Lé'h Lé'ha 15,15).
Le Baal Shem Tov a expliqué : "les étoiles paraissent très petites, mais dans le ciel, elles sont vraiment très grandes. Il en va de même pour le peuple juif. Dans ce monde, il apparaît très petit. Mais dans le monde surnaturel, il est vraiment très grand.

-> "Car tu seras comme une terre désirable, dit le Seigneur des armées" (Mala'hi 3,12).
Tout comme les plus grands sages ne peuvent sonder tous les trésors de la nature dont D. a doté la terre, personne ne peut appréhender tous les trésors que renferme le peuple juif, car il est la "terre désirable" de D.
Le Baal Chem Tov a conclu : Je voudrais permettre au peuple juif de produire le genre de produits que la "terre désirable" de D. peut certainement donner".
[HaYom Yom - cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 44]

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-> Le Baal Chem Tov a déclaré qu'un chapitre de Téhilim de tout son coeur, l'effort déployé pour rendre service à un autre juif, que ce soit sur le plan matériel ou spirituel, et l'amour de son prochain sont des clés qui peuvent déverrouiller les portes des palais célestes de la miséricorde, de la guérison, du salut et des moyens de subsistance.
[Séfer haSichot 5700 ; cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 127]

> Le Baal Shem Tov a enseigné : Hachem aime chaque juif comme s'il était un enfant unique, né de ses parents dans leur vieillesse, et même bien plus encore.
[Likouté Si'hot III]

-> Le Baal Shem Tov a dit un jour : "Lorsqu'un juif soupire de compassion pour le chagrin d'un autre juif, il brise même les obstacles les plus impénétrables de ceux qui nous dénoncent en-Haut.
Et lorsqu'un juif partage avec enthousiasme la joie d'un autre juif et le bénit, Dieu reçoit cela comme la prière de Rabbi Yichmael Cohen Gadol dans le Saint des Saints".
[Séfer haSi'hot 5703]

-> Le Baal Shem Tov a dit un jour à son disciple, le rav de Kolomaye : "J'aime le juif que vous pourriez considérer comme le plus bas des bas plus que vous n'aimez votre fils unique".
[Léket Imrei P'ninim 208b]

-> Le peuple juif tout entier ne fait qu'un. [Cette collectivité] a un aspect physique ('homer) et un aspect spirituel (tsourah. Et tout comme le corps a besoin de l'âme, l'âme a besoin du corps.
Par conséquent, [celui qui appartient à la catégorie de la tsoura] ne doit pas se séparer de [ceux qui appartiennent à la catégorie du 'homer] ; au contraire, il doit se lier à eux et veiller sur eux d'un œil compatissant afin de les ramener sur les chemins de la vertu.
[Toldot Yaakov Yosef - Kedoshim]

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-> Parmi les enseignements que [rabbi Shnéour Zalman de Liadi] a rapportés de sa première visite au Maguid de Mézéritch, il y avait deux interprétations différentes du verset : "Souviens-toi, ô D., de ce que nous sommes devenus ; regarde et vois notre disgrâce" (Eikha 5,1).
Le Baal Shem Tov a commencé par discuter de la sainteté de la naissance physique de tous les êtres humains. Juifs, hommes et femmes, sans distinction.

Le Baal Chem Tov s'exprimait longuement décrivant avec lucidité l'amour sacré de D. pour le peuple juif, non seulement pour son âme, mais aussi pour son corps.
Hachem aime tous les juifs de la même manière, du plus grand érudit de la Torah au plus 'simple' (ordinaire).
Son amour n'est pas plus grand pour le plus grand érudit de la Torah que pour l'homme du commun, ni moins grand pour le simple des juifs que pour le plus grand érudit de la Torah.

Le Baal Chem Tov ajoute que cet amour divin est l'essence même de tous les juifs et du judaïsme. Les termes "érudit de la Torah" et "simple/ignorant" désignent simplement celui qui sait et celui qui ne sait pas. Ces termes ne s'appliquent qu'aux capacités manifestes d'une personne. Cependant, en ce qui concerne l'essence de tous les juifs et du judaïsme, tout est identique.
Tous les Juifs trouvent leur source dans le nom divin de 45 lettres : ma (מה).

Le Baal Chem Tov explique également que tous les juifs sont également aimés d'Hachem.
[Séfer haMaamarim : Yiddich p.212]

[en réalité c'est notre yétser ara qui vient nous souffler que nous ne sommes pas si importants, pas si aimés (humilité oblige!), car moins nous n'avons une grande image de nous, moins nous n'aspirons à avoir une grande ambition spirituelle.
Mais si seulement nous avions conscience de nos capacités, de notre valeur, de tout l'amour et confiance infinis qu'aura toujours papa Hachem à nos égard, alors nous envisagerions différemment notre vie ... ]

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-> Le Baal Chem Tov dit un jour : le peuple juif est le téfilin du Maître de l'Univers.
La guémara (Béra'hot 6a) déclare : "Qu'est-il écrit sur les tefilin du Maître de l'Univers? 'Et qui est comme Ton peuple, Israël, une seule nation dans le monde".
Car les juifs attirent l'unité de D. dans le monde.

Les téfilin contiennent deux éléments de base : ceux de la tête et ceux de la main [qui sont portés face au cœur]. Le peuple juif, qui est le téfilin de D., comprend également les téfilin de la tête (les penseurs et les érudits de la Torah) et les téfilin de la main(les juifs simples qui, malgré tout, possèdent de beaux traits de caractère).
La bénédiction récitée lors de l'apposition des téfilin est la suivante : "Celui qui nous a sanctifiés par ses mitsvot et nous a ordonné..." = Hachem nous a sanctifiés, nous, le peuple juif, par ses mitsvot. Cette bénédiction est récitée à la fois sur les tefillin de la main et sur ceux de la tête ; il faut ensuite les mettre tous les deux.
Mais il faut d'abord mettre les téfilin de la main, puis les téfilin de la tête.

Dans les téfilin [du Maître de l'Univers], ceux de la main comprennent le service divin des gens du peuple, et ceux de la tête comprennent le service divin des érudits de la Torah.
[Cependant, l'acte (qui correspond à) mettre ces téfilin est l'acceptation du Royaume des Cieux par les juifs ordinaires. Cet acte est encore plus important que le service divin de ceux qui sont doués de la connaissance et de l'appréhension de la Torah.
[Séfer haSi'hot 5700 - p.133, cité dans Kéter Chem Tov, Hossafot 70]

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-> "La Torah qui n’est pas accompagnée d’un labeur finira par s’interrompre" (Pirké Avot 2,2).
Le "labeur" dont parle ici la Michna est le labeur d’aimer son prochain.
[Baal Chem Tov]

-> Les trois amours : l’amour de D., l’amour de la Torah et l’amour du prochain, sont une seule et même chose.
[Baal Chem Tov]

-> Le Baal Chem Tov perdit son père, le tsaddik caché Rabbi Eliézer, à l’âge de 5 ans. Les derniers mots que sont saint père prononça avant de mourir furent : "Yisrolik, ne craint rien si ce n’est D. Lui-même. Aime chaque juif, sans exception, de toute la profondeur de ton cœur et avec le feu de ton âme, peu importe qui il est ou comment il se comporte."

-> L’amour que le Baal Chem Tov portait à son prochain défie l’entendement. Son successeur, le Maguid de Mézeritch, disait : "Si seulement nous pouvions embrasser le Sefer Torah avec le même amour qu’avait mon maître lorsqu’il embrassait les petits enfants qu’il amenait à l’école lorsqu’il était assistant du professeur."

-> Il arrive qu’une âme descende ici-bas et vive 70 ou 80 ans uniquement pour rendre à un juif un service d’ordre matériel, et certainement d’ordre spirituel.
[Baal Chem Tov]

-> Nos Sages (guémara Arachine 15b) ont dit que "la médisance tue trois personnes" : celui au sujet duquel on médit, celui qui médit et celui qui écoute.
Il s’agit d’une mort spirituelle, ce qui est plus grave encore qu’un meurtre matériel.
[Baal Chem Tov]

-> Ton prochain est ton reflet. Si ton visage est propre, telle sera l’image que tu recevras en retour. Mais si tu vois une tâche sur ton prochain, c’est en fait ta propre imperfection que tu aperçois : on te montre d’En-Haut ce que tu dois corriger en toi-même.
[Baal Chem Tov]

L'amour de notre prochain juif dépend du degré d'engagement de chacun envers Hachem.
La jalousie et la haine n'existent tout simplement pas si le peuple juif est uni dans sa détermination à servir Hachem. Notre objectif commun devrait à lui seul empêcher les querelles intestines.
De même que dix personnes engagées dans une cause commune ne seraient pas jalouses les unes des autres, de même, une personne motivée uniquement par la Gloire d'Hachem devrait tirer du plaisir, et non de la jalousie, des efforts d'autres personnes engagées dans la même cause.

Le dicton : "véaavta léréa'ha kamokha zé klal gadol baTorah", peut être réinterprété dans cette optique. Si nous nous unissons en tant que nation de la Torah, il devrait être relativement simple d'aimer notre prochain juif.
[Sfat Emet - Vaéra 5643]

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-> b'h, réflexions du Sfat Emet sur l'unité et Pourim : http://todahm.com/2023/01/13/unite-miracle-de-pourim

Lorsqu'il y a de l'amour et de l'unité parmi les juifs, Hachem fait des miracles pour eux.
[Noam Elimélé'h - à son frère Rabbi Zoucha]

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-> Hachem aime que nous soyons unis.
Selon le Zohar, il y a une présence spéciale de la Chékhina qui réside parmi nous lorsque nous sommes unis.

-> Le rav David Ashear écrit que plus il y a d'unité entre nous, plus de bénédictions Hachem nous donne.

Réprimander autrui

+ Réprimander autrui :

-> Le rav de Klausenbourg recommandait, avant de réprimander quelqu'un, d'adresser une prière à Hachem de dire : "Je suis sur le point de faire quelque chose pour Ton honneur. Aide-moi à faire en sorte que mes paroles aboutissent à quelque chose de bénéfique et de durable."

-> Avant de réprimander quelqu'un, le rav 'Haïm de Palagi lui insufflait la compassion et la chaleur qui le caractérisaient. Une fois que la personne avait été réchauffée par ses mots, il la réprimandait rapidement et avec douceur.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - 'Houkat) écrit :
L'idéal est de corriger les autres avec des mots agréables.
Vous pouvez expliquer à chaque juif à quel point il est important et à quel point son âme est élevée, puisque toutes les âmes juives sont taillées dans un endroit plus élevé que le Trône de Gloire.
Vous pouvez leur parler de l'immense plaisir qu'Hachem éprouve à l'égard des mitsvot observées par chaque juif et de la joie illimitée qui existe dans tout le monde spirituel lorsqu'un seul juif observe les mitsvot d'Hachem.

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-> Une personne est comme un diamant recouvert de poussière. Pour nettoyer la poussière, il ne faut pas utiliser une brosse dure, qui pourrait créer de petites rayures (critique sévère). Il faut plutôt essuyer la poussière de la pierre avec une brosse très douce (doux encouragement). Le diamant brillera alors plus intensément de jour en jour.
[rav 'Haïm Friedlander]

[lorsqu'une personne réprimande quelqu'un avec compassion, montrant ainsi qu'elle se préoccupe de l'âme de son frère, elle fait plaisir à Hachem.]

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-> Ouvrez votre cœur et montrez votre angoisse à la personne que vous tentez de réprimander. Lorsqu'une personne fait une réprimande sensible, celle qui réprimande et celle qui reçoit la réprimande sont toutes deux bénies.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.3]

On a demandé à Rav Né'houmiya ben Hakana à quoi il attribuait la bénédiction de vivre jusqu'à un âge avancé.
Il répondit : De tous mes jours, je n'ai jamais tiré d'honneur ou de gloire de la disgrâce d'un autre juif".
[guémara Méguila 28a]

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-> Le sucre qui se dissout adoucit la boisson. De même, une personne qui maîtrise son ego peut rendre la vie plus agréable aux autres.
[rav Its'hak de Vork]

-> Une personne qui veille à ne pas humilier les autres méritera d'avoir des enfants qui ne lui causeront jamais d'humiliation.
[Ménorat haMaor]

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-> Un jour où un juif ne fait pas une gentillesse n'est pas considéré comme un jour dans sa vie.
[Rabbi Moché de Kobrin)

-> Une âme peut descendre dans ce monde et vivre 70 ou 80 ans pour rendre un seul service à son prochain.
[Baal Shem Tov]

-> "Lorsqu'un rav ferme sa Guemara pour faire du 'hessed et de la tsédaka, sa guémara est toujours ouverte, même si elle semble fermée.
Mais lorsqu'un rav refuse de fermer sa guémara pour faire 'hessed, alors même si sa guémara semble être ouverte, elle est en réalité fermée"
[rav 'Haïm de Brisk]

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-> Si une personne n'est aucunement peinée par la souffrance de son ami, ses ancêtres ne se sont pas tenus à montSinaï.
[rav Mechel de Zlotchov)

La tolérance

+ La tolérance :

-> La tolérance est la source de nobles qualités, le chemin vers la paix de l'esprit.
Il est écrit : "Voici la porte d'Hachem, et les tsaddikim y entreront" (Tehillim 118) = ceux qui ont acquis la précieuse vertu de la tolérance franchiront cette porte sainte et s'approcheront d'Hachem lui-même.
[rav Sim'ha Zissel Broide de Kelm]

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-> On ne perd jamais à faire ce que l'on peut pour éviter les conflits.
[rav Ovadia Bartenura]

-> La Vatranout est le pouvoir de céder. Si vous maîtrisez l'art de la vatranout, vous apporterez de la joie à Hachem, vous serez protégé des jugements sévères et vous améliorerez vos relations interpersonnelles.
Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Lorsqu'une personne fait souffrir un autre juif, elle déclenche une douleur dans les sphères supérieures. Pourquoi une personne voudrait-elle être responsable de cela?
[rabbanite Sarah Feldbrand]

-> Rien de mauvais n'arrivera jamais si vous cédez. Vous ne le verrez peut-être pas directement, mais si vous êtes mévater, vous y gagnerez toujours. [rav 'Haïm Kanievsky - au nom du Chafetz Chaim)

Le rav Avraham Genichovsky (Vayomer Hineini) a démontré ce principe en jouant sur le mot : "motar aadam min abééma ayin" (la supériorité de l'homme sur l'animal - Kohélet 3,19). Il disait que plus une personne est mévater (motar [וּמוֹתַר] et mévater s'écrivent de la même façon), plus elle démontre sa supériorité par rapport à un animal.

-> b'h, sur ce sujet : http://todahm.com/2020/09/21/15207-2 ]

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-> "Tout comme le visage d'une personne diffère de celui des autres, ses opinions diffèrent également".
Si vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que quelqu'un ait un visage différent, pourquoi avez-vous un problème s'il adopte une opinion différente?
[rav Ména' hem Mendel de Kotzk]

-> Même si nous avons objectivement raison et que nos intentions sont nobles, les avantages d'une coexistence pacifique dépassent toutes les limites. [ex: toutes les bénédictions descendent grâce à la paix qui règne entre nous! ]

-> La michna (Pirké Avot 5,17) évoque le concept de dispute pour l'amour d'Hachem (ma'hlokét léchem Chamayim). Qu'est-ce que cela signifie La meilleure façon de le définir est de dire qu'un conflit est constructif et devient un catalyseur d'apprentissage et de croissance.
Le rav Yonathan Eibschutz demande comment nous pouvons déterminer si une dispute est menée pour la bonne raison. Si les adversaires sont amicaux et respectueux, même s'ils divergent fortement sur les questions en jeu, leur différend est élevé.

-> On demanda un jour au rav Yaakov Galinsky de s'impliquer dans un conflit qu'on lui présentait comme étant pour le bien du Ciel. Le rav Galinsky n'était pas convaincu. Il expliqua qu'il s'inspirait de la fille d'Haman.
Haman marchait dans la rue en criant : "Ainsi que l'on fasse à l'homme que le roi veut honorer!"
Voyant le cortège du haut du toit de son palais, la fille d'Haman appela sa mère : "Mère, regarde! Papa est sur le cheval du roi, et Mordé'haï le conduit dans les rues".
Elle saisit la poubelle, et en riant méchamment, la jeta sur celui qu'elle prenait pour Mordé'haï. C'est alors que l'homme qu'elle avait sali leva les yeux. Elle se rendit compte de son erreur.
Désespérée, elle se jette du toit plutôt que d'affronter la colère de son père.

Avant de jeter des ordures sur quelqu'un, avant de ruiner sa réputation, descendez du toit et examinez la situation. Posez-vous des questions importantes, telles que : "S'agit-il de moi et de mon ego? Est-ce que je réagis ainsi parce que mon portefeuille en sera affecté? Est-ce que je fais l'effort d'essayer de comprendre le point de vue de l'autre personne? Suis-je prêt à changer d'avis?"

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-> On a demandé au rav Avraham Genichovsky : "Que faire dans le cas d'une personne qui ne s'entend avec aucun de ses voisins, mais qui est convaincue qu'elle a raison et que tous les autres ont tort? Suis-je autorisé à dire : "Vous avez raison"?
Ou bien, dans le cas où ma femme a pris une décision erronée, dois-je lui dire : "Tu as raison"? Ne suis-je pas en train d'encourager leurs erreurs?"

Le rav Genichovsky fut troublé par cette question. "Une telle approche est une terrible erreur! C'est un piège dans lequel beaucoup de gens tombent. Si vous ne reconnaissez pas que l'approche de l'autre partie est justifiée, le conflit ne s'arrêtera jamais".

Ce fait est la clé pour s'entendre avec les autres. C'est le seul moyen d'amener votre voisin à écouter ce que vous avez à dire. Il doit croire que vous êtes convaincu que son opinion est justifiée. Dites les mots suivants : "Mon cher voisin, tu as raison! J'ai réfléchi à votre point de vue et j'y vois de la sagesse et de la justice. Ton processus de réflexion est impressionnant. Votre sagesse est évidente."
Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il sera capable d'entendre votre point de vue. Ce n'est que s'il est sûr de sa justesse qu'il sera capable de se mettre à votre place et de prendre en compte votre et votre exaspération.
À ce stade, il peut être possible d'entamer des négociations. C'est la voie éprouvée pour travailler avec d'autres personnes.

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-> également sur la notion de tolérance : http://todahm.com/2023/01/24/la-tolerance

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

-> Il nous est demandé de ne pas juger une autre personne tant que nous ne sommes pas à sa place. Comme nous ne pouvons jamais être à sa place, nous ne pouvons pas le juger.
[rav Azriel Meir Eiger de Lublin]

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-> Le Yessod véChorech Haavodah (chap.7) considère que les 2 mitsvot : "aimer son ami comme soi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), et "juger les autres favorablement" (bétsédek tispot ét amité'ha), sont comme les pierres angulaires du service d'Hachem.
Lorsqu'une personne fait de ces mitsvot ses porte-étendards, elle s'élève à un niveau extrêmement élevé.

-> Lorsque le rav Yaakov Mutsafi éprouvait des difficultés à justifier les actes d'une personne, il se rappelait que juger les gens favorablement est une mitsva de la Torah, et qu'il sera récompensé pour ses efforts. Hachem l'aidait toujours à trouver un moyen de parvenir à des conclusions positives.

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-> Juger favorablement est une mitsva facile à comprendre. Personne n'aime que l'on critique son enfant. Le désir d'un père est que les gens voient le bien de son enfant et le jugent favorablement.
[Yessod véChorech Haavodah - chap.8]
[imaginons le plaisir que nous apportons à papa Hachem, en se retenant de parler mal de Son enfant adoré (tout autre juif)]

-> Lorsqu'une personne se présente pour défendre le peuple juif, ses paroles peuvent apporter le salut à ses concitoyens juifs. Quelle chance pour une telle personne! Comme son mérite est grand!
[Daméshek Eliezer - Sanigoria]

-> Cette obligation s'applique même au plus grand tsadik. Parce qu'Eliyahou haNavi a parlé en mal du peuple juif, il a été puni.
Pour remédier à ce manquement, il devint responsable d'informer Hachem des bonnes actions du peuple juif et de veiller à ce qu'elles soient enregistrées. [Zohar 'Hadach p.21]
[On peut par exemple rapporter les paroles du Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 61a) :
"Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites. ]

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-> Que se passe-t-il si vous ne trouvez aucun moyen de justifier ce que la personne a fait?
Si l'auteur de cette remarque désobligeante était un handicapé aux capacités intellectuelles limitées, vous ne lui en voudriez pas. Eh bien, toute personne qui dit quelque chose de blessant est un handicapé émotionnel. Il n'a tout simplement pas la capacité de contrôler son yétser ara.
[d'après le 'Hazon Ich]

[Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsqu'un homme s'apprête à faire une faute, il est alors pris d'un vent de folie, comme nos Sages l'affirment : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).
Ainsi, nous pouvons se dire qu'il n'est pas lui même, que c'est son yétser ara qui est au commande et non pas sa réelle intériorité (partie Divine qui reste toujours pure).]

-> Il est très dur de juger autrui favorablement lorsqu'il fait quelque chose qui nous met en colère.
Le Pélé Yoetz (Ahavat reim) nous conseille : considérez les personnes qui ont fait du tort comme n'étant pas maîtres d'elles-mêmes et comme des messagers du Tout Miséricordieux (rien ne peut nous arriver sans qu'un décret d'Hachem ne soit émis pour le permettre).

-> Après avoir écouté une conférence sur la façon de s'entendre avec les autres, une femme a levé la main et a dit au rav Noa'h Weinberg.
"Rav, les idées que vous avez partagées sont très bonnes, mais vous n'avez pas ma belle-sœur dans votre vie. Chaque fois que je quitte la pièce, elle me poignarde dans le dos. Elle n'a jamais rien d'agréable à dire sur qui que ce soit. Comment puis-je m'occuper d'elle?"

Le rav Weinberg a répondu : "Imaginez que vous êtes à un carrefour et que vous attendez que le feu passe. Soudain, quelqu'un derrière vous vous pousse dans la rue. Vous tombez sur la tête et vous vous relevez péniblement, tout meurtri et sale. Vous vous retournez, prêt à donner votre avis à la personne qui vous a bousculé. Vous ouvrez la bouche, et vous découvrez que la personne derrière vous porte des lunettes noires et tient une canne blanche.
Comment vous sentez-vous maintenant? Vous vous calmez et votre colère se transforme instantanément en pitié. Il n'y peut rien. Il est aveugle." [limite on en vient à avoir de la pitié pour l'aveugle, voir on souhaite l'aider ... ]

Le rav Weinberg poursuit :
"C'est votre belle-sœur. Elle est aveugle. Elle ne se réveille pas le matin et ne décide pas de faire du mal aux gens ce jour-là. Elle ne sait littéralement pas ce qu'elle fait. Au lieu de la colère, ayez de la pitié".

Le rav Weinberg a conclu en donnant à tous les participants un outil utile : "La prochaine fois que votre parent, beau-frère, collègue ou voisin fait ou dit quelque chose d'incroyablement tranchant, imaginez-les portant des lunettes noires et tenant une canne blanche.
Ils sont aveugles. Ils ne peuvent pas voir qu'ils font quelque chose de mal. Aidez-les à se guider et montrez-leur gentiment leur erreur.
Mais ne vous attendez pas à ce qu'ils changent du jour au lendemain. Cela prend du temps, et parfois ils ne verront jamais. Ayez pitié d'eux".

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-> Tout le monde est confronté à toutes sortes de déficiences. Reconnaissez que chacun doit relever des défis différents en fonction de sa situation et de ses capacités. [ce qui n'est pas une épreuve pour nous, être très dur à surmonter pour quelqu'un d'autre, et inversement. On est tous unique (traits de caractère, vécu, ...), et ainsi on ne réagit pas pareil. ]
Le yétser ara de votre ami, qui l'a conduit à une faute spécifique (que vous ne commettriez pas et trouveriez répréhensible), est différent du vôtre, qui vous a conduit à un autre péché (qu'ils pourraient trouver inexcusable).

Le fait de vous souvenir de vos échecs devrait vous aider à juger les autres avec bienveillance. Nous sommes tous experts pour juger les autres favorablement. En effet, nous nous jugeons nous-mêmes favorablement, même lorsque nous cédons aux ruses du yétser ara! Comment pouvons-nous alors en vouloir à quelqu'un qui a lui aussi succombé, malgré lui, à son yétser ara?
L'objectif est de dissimuler les déficiences des autres comme vous souhaiteriez que vos propres fautes soient négligées.

-> Nous n'avons aucune idée de ce que notre prochain a vécu. Peut-être que son comportement est sa façon d'exprimer sa propre souffrance, son mal-être interne.

-> Essayons de voir une situation du point de vue de l'autre personne et de la voir comme elle se voit elle-même. Pour atteindre cet objectif, il faut éviter d'entrer en relation avec les autres uniquement par le biais d'une logique froide. Tenez compte de leurs émotions et de leur personnalité. S'il y a du vrai dans ce qu'ils disent, admettez-le ...

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-> Le rav Schneur Zalman de Liadi enseigne que la compassion et la colère ne peuvent coexister.
[ainsi en activant des sentiments d'amour d'autrui, en se focalisant sur du positif en l'autre, sur le plaisir que papa Hachem prendra en voyant Ses enfants s'aimer même quand cela va contre nature, ... et bien on chasse de la colère, et on se permet d'agir comme il le faut, et non pas sous le coup de notre pulsion animale. ]

-> La délectation du pardon [que l'on accorde à autrui] est plus forte que la douceur de la vengeance [que l'on a en réaction à une attitude de notre prochain].
[rav Avraham 'Hasdaï]

Recevoir quelqu'un avec un sourire, même si vous ne pouvez rien lui donner, c'est comme lui offrir tous les merveilleux cadeaux du monde.
[Avot déRabbi Nathan 13]

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-> Yéhocohua a été choisi comme chef de peuple d'Israël parce qu'il se comportait agréablement et parlait gentiment aux autres, comme il est dit : "Prends Yehochoua, fils de Noun, un homme dans lequel il y a de l'esprit (acher roua'h bo)" (Pin'has 27,18).
Qu'entend-on ici par "esprit"? Il s'agit d'une référence à la nature douce et agréable de Yéhochoua, à sa patience et à ses paroles douces. C'est pour ces vertus qu'il a été choisi comme successeur de Moché.
[Maalot haMidot]

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-> "Si l'on veut déterminer les midot d'un enfant, il faut observer s'il interrompt son ami.
Un enfant qui s'immisce dans une conversation et coupe la parole à son ami démontre qu'il manque de midot. S'il attend que son ami ait cessé de parler et dit alors ce qu'il a à dire, c'est un enfant bien élevé, un vrai baal midot tovot"
[rav Ben Tsion Abba Shaoul - Ohr léTsion p.170]

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-> Parler durement à quelqu'un est pire que de le frapper.
[Gaon de Vilna]

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+ Ne pas dévaloriser l'importance de respecter autrui :

-> Dans les dernières années de sa vie, chaque pas était un effort pour le rav Yé’hezkel Sarna, roch Yéchiva de ‘Hévron.
Une sortie de Shabbath, il s'efforça de monter les marches de la yéchiva.
Lorsqu'il atteignit la dernière volée de marches, on l'informa que Arvit était terminé.
Au lieu de rentrer chez lui, il continua à se traîner jusqu'à la dernière marche, une marche après l'autre.

Le jeune homme qui l'accompagnait essaya de l'arrêter : "Pourquoi vous déranger? Ils ont fini de prier".
Le rav Yé'hezkel expliqua : "Faire la prière avec un minyan est une mitsva déRabbanan (de nos Sages), surtout lorsqu'il s'agit d'Arvit ... Cependant, en souhaitant à tout le monde une bonne semaine, j'accomplis la mitsva de "tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréakha kamo'ha), qui est une mitsva d'Oraïta (de la Torah, et d'une d'une importance 'supérieure')".

[par cet exemple du rav Yé’hezkel Sarna, nous pouvons voir qu'on prend souvent à la légère nos relations avec autrui, par rapport à notre rapport avec Hachem (ex: prière).
On va accorder beaucoup d'importance à un embellissement d'une mitsva, à une coutume, ... et cela au détriment de notre prochain (qui est une mitsva de la Torah).]

-> En ce sens, l'importance de saluer quelqu'un s'applique aussi bien à l'intérieur de la maison qu'à l'extérieur.
Le rav Sim'ha Zissel Broïde disait toujours à la Rabbanite (sa femme) "shalom" et "kol touv" chaque fois qu'il quittait la maison.
Une fois, dans les dernières années de sa vie, alors qu'il était déjà loin de chez lui, il s'est rendu compte qu'il avait oublié de lui dire au revoir. Malgré la difficulté, il revint sur ses pas et, au prix d'un effort considérable, remonta les escaliers. Une fois à l'intérieur de l'appartement, il dit à la Rabbanite : "J'ai oublié de dire au revoir en sortant". Il se sépara alors chaleureusement d'elle.

Le silence

+ Le silence :

-> Le silence est louable.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> L'homme a été créé avec 2 oreilles et une bouche pour enseigner qu'il doit écouter plus qu'il ne parle.
La parole est comme le sel. Lorsqu'elle est utilisée avec parcimonie, elle rehausse la qualité de la vie, mais une trop grande quantité laisse un mauvais goût.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Shimon ben Gamliel dit : J'ai grandi parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence. [Pirké Avot 1,17]

-> Rabbi Shimon a grandi parmi les Sages de la Michna, et sa position parmi eux était "élevée".
Fils brillant du principal ancien du Sanhédrin, il jouissait d'un statut considérable parmi les Sages et participait activement à leurs discussions sur la Torah. Dès l'enfance, il était perpétuellement en train de parler.
Pourtant, "pour le corps", dans les affaires physiques ou mondaines, il ne trouvait rien de mieux que le silence.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot ; Birkat Avot]

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-> Quelle est la profession d'une personne dans ce monde? Se rendre muet.
Et pour les paroles de la Torah? Le verset dit : "Dites la justice" (Téhilim 58,2).
[guémara 'Houlin 89a]

-> Pratiquer la profession du silence, mais lorsque cela interfère avec l'accomplissement d'une mitsva, "parler de justice" = s'exprimer pour l'amour de la l'intérêt de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> On dit en Terre d'Israël : Si une parole vaut une [pièce d'un] séla, le silence en vaut deux.
[guémara Méguila 18a]

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-> Le silence est bon pour les sages, certainement pour les insensés.
"Même l'insensé qui se tait est considéré comme sage" (Michlé 17,28) = certainement un sage qui se tait.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> Le silence est "certainement" bon pour les fous et "certainement" bon pour les sages.
[Bénayahou]

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[nos moments de silence, peuvent permettre à notre âme de davantage s'exprimer... ]