+ La preuve de l'hérésie d'Essav :
"Essav dit : "Je vais mourir, à quoi me servira ce droit d'aînesse?"" (Toldot 25,32)
-> Le midrach dit (Béréchit rabba 63,17), au nom de Reich Lakich, qu'Essav commença à maudire Hachem et à nier Son existence.
Reich Lakich tire cette conclusion du fait qu'Essav a ajouté le mot "zé" (זה). Essav aurait pu simplement dire : "vélama li bé'hora" (à quoi me sert le droit d'aînesse). Au lieu de cela, il a dit : "vélama zé li bé'hora" (à quoi me sert ce droit d'aînesse).
Reich Lakich dit que puisque le verset se réfère ailleurs à Hachem avec le mot "zé" (zé Eli véanvé'ou - Béchala'h 15,2 - c'est mon D. ...), et Essav a utilisé ce mot alors qu'il était en train de dégrader le droit d'aînesse, il incluait également Hachem dans ses malédictions.
-> Le Zéra Chimchon demande : bien que le mot "zé" puisse sembler légèrement inutile, il semble tout de même drastique d'en tirer la leçon qu'Essav a maudit et nié l'existence d'Hachem?
Le Zéra Chimchon explique comment Reich Lakich a vu cela dans le mot "zé".
La guémara (Erouvin 19a) dit que même les réchaïm, lorsqu'ils sont finalement punis par Hachem pour leurs méfaits, ils proclament la justice d'Hachem et sont d'accord avec Lui pour les avoir punis pour leurs actions.
En revanche, lorsqu'une personne est condamnée à mort par un roi, sa bouche est obstruée afin qu'elle ne puisse pas maudire le roi.
Telle est la différence entre la façon dont le peuple juif accepte la punition d'Hachem et celle dont les nations du monde acceptent la punition de leurs dirigeants respectifs.
À propos de cette guémara, le Maharcha affirme que même parmi les fauteurs juifs, ceux qui sont devenus hérétiques et ne croient pas en Hachem réagissent comme le feraient les nations du monde face à une punition, c'est-à-dire qu'ils maudissent Hachem.
Rachi écrit que lorsque Essav a demandé à Yaakov en quoi consistait le droit d'aînesse, ce dernier lui a répondu que ce droit d'aînesse s'accompagnait de nombreuses punitions possibles, voire de la mort.
En entendant cela, Essav aurait dû demander à Yaakov pourquoi il s'intéressait tant à ce droit d'aînesse. Le fait qu'Essav se soit contenté de vendre et n'ait pas posé cette question à Yaakov montre clairement qu'Essav avait compris que Yaakov était prêt à accepter n'importe quelle punition, voire la mort, associée au droit d'aînesse. Essav n'était pas intéressé par cela et il a rapidement vendu ses droits d'aînesse à Yaakov.
C'est à partir de là que Reich Lakich a compris que le mot "zé" représente plus qu'il n'y paraît.
Cet échange montre clairement qu'Essav ne fait pas partie de ceux qui sont prêts à accepter les punitions d'Hachem et une éventuelle mort de leur plein gré.
Selon la guémara mentionnée ci-dessus, même les réchaïm fauteurs du peuple juif, tant qu'ils ne sont pas devenus hérétiques, acceptent les châtiments d'Hachem.
Cela place Esav dans le groupe des hérétiques. Par conséquent, il est maintenant logique pour Reich Lakich d'étayer son idée, à savoir qu'Essav a nié l'existence d'Hachem à partir d'un mot apparemment supplémentaire, car il n'est plus injuste d'accuser Essav d'hérésie.
Une fois qu'Essav a montré qu'il n'acceptait pas les punitions d'Hachem, il s'est regroupé avec les hérétiques.
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=> La nature d'un juif croyant Hachem, même fauteur, est d'admettre la justice d'Hachem lorsqu'il est puni.
Mais à l'inverse, lorsqu'un juif est hérétique, il va se comporter comme les non juifs, et il va maudire les punitions qu'Hachem.