Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le bienfait de la vente de Yossef

+ Le bienfait de la vente de Yossef :

"Et ils (les frères) s'assirent pour manger du pain" (Vayéchev 37,25)

-> Ce verset raconte comment, après que les Shévatim (tribus) aient vendu Yossef, les frères se sont assis pour manger. Le midrach (Béréchit rabba 84,16) dit : Rabbi Achva Bar Zeira a enseigné sur ce verset, la faute des Shévatim est rappelée éternellement et elle apporte un espoir éternel.

Le Zéra Shimshon pose une question évidente : ces deux choses se contredisent clairement. Comment peut-on se souvenir éternellement d'une faute d'une telle ampleur, et en même temps, que cela apporte un espoir éternel qui semble placer cette faute sous un jour positif?

Pour répondre à cette question, le Zéra Shimshon cite le Shach suivant (Sifté Cohen sur la Torah).
Le Sifté Cohen écrit qu'il a entendu dire que sans la faute de vente de Yossef, le peuple juif aurait finalement été détruit en exil, que D. préserve.

Le Shach explique que si la Chékhina n'était jamais partie en exil auparavant, alors lorsque le peuple juif a fauté pendant la période du premier et du deuxième Temple, il n'y aurait pas eu la possibilité pour les juifs de partir en exil, puisque la Chékhina aurait dû les accompagner en exil.
Il est tout simplement impensable d'entraîner la présence divine d'Hachem en exil à cause des fautes des juifs. La seule autre option serait d'exterminer le peuple juif fauteur, que D. préserve.

C'est la vente de Yossef hatsadik qui a sauvé le peuple juif, puisqu'il est descendu en Egypte sans qu'il y soit pour rien et que la Chékhina est descendue pour l'accompagner.
C'est ce que suggère le mot "mitsrayéma" (vers l'Egypte - מצרימה), qui a la même valeur numérique que le mot "Chékhina" (la présence Divine - שכינה) soit : 385.
Dans ces conditions, la Chékhina, pour ainsi dire, avait déjà subi l'exil et pouvait maintenant rejoindre le peuple juif dans ses exils ultérieurs.

Le Zéra Shimshon souligne qu'il existe une différence entre les deux types d'exil.
Yossef n'a pas provoqué l'exil de la Chékhina à cause de ses fautes, alors que les juifs de la période du Temple ont provoqué l'exil de la Chékhina par leurs fautes, ce qui est inacceptable.

En d'autres termes, puisque la Chékhina avait déjà connu l'exil, il lui serait plus facile de subir un autre exil, même si c'était à cause de la faute du peuple juif.

Telle est la signification du midrach susmentionné.
Même si la faute des Shévatim restera éternellement gravé dans les mémoires, puisque c'est à cause d'eux que la Chékhina doit maintenant subir un exil continuel, il est en même temps porteur d'un espoir éternel, puisque la Chékhina sera finalement délivrée, et nous, le peuple juif, avec elle.

Dans toutes nos souffrances, Hachem souffre avec nous

+ Dans toutes nos souffrances, Hachem souffre avec nous :

"Tous ses fils et toutes ses filles se levèrent pour le consoler mais il refusa de se consoler ... et son père le pleura" (Vayéchev 37,35)

-> Rachi dit que Its'hak a pleuré parce que son fils, Yaakov, souffrait. Mais il ne pleura pas Yossef, car il savait qu'il était encore en vie.

Le séfer Divré Israël explique que c'est également le sens du verset : "bé'hol tsarotam lo tsar" (Yéchayahou 63,9). Le mot "lo" dans le pasuk s'écrit avec un "aleph" (לא).
Le sens est donc : "Dans toutes leurs souffrances, Il (Hachem) n'a pas souffert". Cependant, il est lu avec "vav" (לוֹ), ce qui donnerait la traduction suivante : "Dans toutes leurs souffrances, Il (Hachem) a souffert". Le Divré Israël explique que les deux affirmations sont vraies.

Tout ce que fait Hachem est pour le bien. Par conséquent, lorsque le peuple juif se lamente, Il (Hachem) ne se lamente pas avec nous, car Il sait qu'il n'y a pas de raison de se lamenter.
Néanmoins, lorsque nous souffrons, Il prend part à notre souffrance. Nous souffrons parce que les événements semblent douloureux et mauvais à nos yeux et parce que nous ne pouvons pas voir la bonté qui est cachée à l'intérieur. Hachem n'a aucune raison de ressentir cette souffrance, mais Il souffre parce qu'Il voit que nous souffrons.

<--->

[ceci illustre l'amour, l'attachement d'Hachem pour chaque juif.  (Hachem n'est pas bien parce que moi juif(ve) simple, voir très loin de la religion, je ne suis pas bien! )
Cela nous responsabilise à essayer de ne pas faire durer nos souffrances à outrance, à éviter de faire souffrir autrui, ... car en parallèle nous affectons aussi Hachem! (or nous devons L'aimer, alors comment lui imposer de la douleur) ]

Recevoir la Torah grâce à l’unité

+ Recevoir la Torah grâce à l'unité :

 "Il dit : "Je cherche mes frères" (et a'haï ano'hi mévakech) " (Vayéchev 37,16)

-> Le rabbin de Radomsk (séfer 'Hessed lé'Avraham) explique que ce verset nous enseigne l'importance de l'unité.
La Torah nous a été donnée pour que le peuple juif soit une nation unie, comme un seul homme avec un seul cœur.
C'est ce que suggèrent les mots "et a'haï ano'hi mévakech" (je cherche mes frères).
Le mot "ét" est utilisé pour signifier "im" (avec). Ainsi, le verset dit que l'on doit être "avec ses frères".
Lorsque des frères (tous les juifs étant 'frères' d'un Père, Hachem) sont ainsi réunis, ils peuvent "chercher Ano'hi". Ils peuvent recevoir la Torah, qui commence par le mot "Ano'hi".
[ainsi, plus il y a d'unité entre nous, plus nous méritons du Ciel de davantage connaître et être liés avec la Torah. ]

<--->

-> Le séfer Kitvé RaMam cite le Divré Shmouel de Slonim, comme disant au nom du Yessod ha'Avoda de Slonim.
"Lorsque des frères sont ensemble, il est facile de trouver le 'Ano'hi Hachem Eloké'ha'.
Si des juifs s'assoient ensemble, ils peuvent facilement mériter de recevoir la Torah et de reconnaître la présence d'Hachem."

Yossef – la force de mettre Hachem au centre de notre vie

+ Yossef - la force de mettre Hachem au centre de notre vie :

 "Hachem était avec lui et tout ce qu'il faisait, Hachem le faisait réussir avec sa main" (Vayéchev 39,3)

-> Le midrach Tan'houma déclare : "Potiphar était un racha. Comment a-t-il pu voir qu'Hachem était avec Yossef? Cela signifie plutôt que le nom d'Hachem était constamment sur les lèvres de Yossef.
Il entrait pour le servir et murmurait : "Ribono Shel Olam. Je place ma confiance en Toi. Tu es mon soutien. Accorde-moi la grâce, la bonté et la compassion à Tes yeux, aux yeux de tous ceux qui me voient et aux yeux de mon maître Potiphar".
Potiphar lui dit : 'Qu'est-ce que tu chuchotes? Est-ce que tu me jettes des sorts?"
Yossef lui répondit : "Non. Je prie pour trouver grâce à tes yeux". C'est ainsi qu'il vit que le nom d'Hachem était avec lui."

-> Le Shomer Emounim (maamar Hachga'ha Pratit - chap.23) écrit que puisque Yossef a fait cela, Hachem lui a accordé le succès dans tout ce qu'il faisait.
Puisqu'il a demandé l'aide d'Hachem dans tout ce qu'il a fait et qu'il l'a remercié pour tout, Hachem lui a accordé le succès dans tout ce qu'il a faisait.

Le Shomer Emounim poursuit en disant que cette idée s'applique à chaque individu. Lorsque l'on parle constamment d'Hachem et qu'on Le remercie, on réussit dans tout ce qu'on entreprend.
Lorsqu'une personne se connecte à Hachem de cette manière, elle fait l'expérience d'un niveau plus élevé de hachga'ha pratit (voir l'intervention d'Hachem dans le monde).
Hachem lui rendra mesure pour mesure : puisqu'il fait d'Hachem une présence constante dans sa vie, Hachem sera constamment là pour lui.

Le Shomer Emounim ajoute qu'une telle personne peut même faire l'expérience d'une plus grande Providence Divine qu'un tsadik.
Le verset compare Hachem à une ombre (Téhilim 121,5). Tout comme une ombre fait toujours ce que fait la personne qui la projette, Hachem agit toujours envers une personne de la manière dont cette personne agit envers Lui. Si une personne se souvient toujours d'Hachem, Hachem se souviendra toujours d'elle.

C'est ce qui ressort également du verset (Téhilim 33,18), qui dit : "L'œil d'Hachem se porte sur ceux qui Le craignent et qui espèrent Sa bonté". Il n'est pas dit qu'Il regarde toujours les tsadikim, mais plutôt qu'Il observe toujours ceux qui placent leur espoir en Lui.
Le verset (Tehillim 14,2) dit également qu'Hachem regarde vers le bas pour voir qui Le cherche. Cela fait référence à ceux qui recherchent Sa présence dans tout ce qu'ils font.

<--->

+ Considérer notre avodat Hachem comme l'essentiel :

-> Le séfer Divré Israël s'interroge sur la raison pour laquelle il est écrit : "Hachem le faisait réussir avec sa main (béyado)". Pourquoi ne dit-on pas simplement qu'Hachem lui a donné la réussite?

Il répond en citant la michna (Pirké Avot 2,2) qui dit : "Il est bon d'avoir de la Torah en même temps qu'un travail pour gagner sa vie".
Il faut utiliser ses mains pour travailler et sa bouche pour étudier la Torah. Si l'on agit ainsi, on verra le succès dans le travail de ses mains, comme il est dit : "Si tu manges le travail de tes mains, tu es digne d'éloges, et c'est bon pour toi" (Téhilim 128,2).
On doit travailler avec ses mains, mais sa bouche doit être utilisée pour la Torah et la prière, et cela doit être notre occupation principale.

Lorsqu'il est dit que Potiphar a vu que Yossef a réussi "avec sa main", cela signifie que tout le travail qu'il a effectué pour gagner sa vie a été fait uniquement avec ses mains, et non avec sa bouche.
Sa bouche était consacrée uniquement à la Torah et à la prière. Sa bouche était utilisée pour prononcer constamment le nom d'Hachem. Lorsqu'il vit cela, il sut qu'Hachem était avec lui.

<--->

+ Plus on court après la matérialité, plus elle nous fuit :

-> "Hachem le faisait réussir avec sa main" = certes il faut faire la hichtadlout qui est nécessaire, mais on doit agir simplement avec ses mains (notre parnassa est définie par Hachem, par nos actions nous ne faisons que payer notre taxe [tu travailleras à la sueur de ton front], dissimulant le miracle que tout vient de D.).
En précisant que les mains y sont impliquées, la Torah insiste qu'on doit laisser notre tête hors de l'eau, pour ne pas développer des idées que c'est grâce à nous qu'on a réussi, pour ne pas 'couler' dans la matérialité (en s'y investissant plus que nécessaire), ...

-> Outre le fait qu’une course effrénée après la subsistance ne sert à rien, elle est également mensongère, car cette hichtadlout superflue diminue l’abondance qui devait se déverser sur un homme.
Le Gaon de Vilna rapporte à ce sujet l’enseignement de la guemara (Erouvin 13b) : "Quiconque recherche la grandeur, la grandeur le fuit", et explique que la grandeur dont il s’agit ne se réfère pas seulement aux honneurs et à la gloire.
Mais, elle inclut également toute chose matérielle après laquelle l’homme court pour l’obtenir ; cette chose le fuira.
L’argent et les biens matériels, par exemple, lorsqu’il les poursuivra sans relâche, se déroberont à lui.

Une allusion à ce phénomène se trouve dans le mot כסף (kessef - l’argent) : si l’on considère les lettres qui, suivant l’ordre alphabétique, précèdent celles de ce mot (à savoir avant le כ le י ,avant le ף le ע ,et avant le ס le נ ,on obtient le mot : עני - ani - un pauvre).
Cela suggère que celui qui court après l’argent, l’argent le fuira et il restera "en arrière", c'est-à-dire pauvre.

La mesure du bien étant toujours supérieure à celle du mal, celui qui s’abstient de poursuivre la richesse (et on y parvient en étant convaincu que tout est décrété d’En-Haut et que rien ne sert de courir), alors, au contraire, l’argent le poursuivra et le rejoindra.

=> "Hachem le faisait réussir avec sa main" = Yossef n'a fait que le strict nécessaire (ex: sans utiliser sa tête pour élaborer des plans pour avoir un maximum de richesses de son maître très riche Potiphar), et c'est pour cela qu'Hachem la fait réussir.

Relier notre réussite à Hachem

+ Relier notre réussite à Hachem :

"Son maître vit que Hachem était avec lui et que tout ce qu'il faisait, Hachem le faisait réussir dans sa main" (Vayéchev 39,3)

-> Rachi dit qu'il a vu qu'Hachem était avec lui parce que "le nom d'Hachem était constamment dans sa bouche".

-> Le séfer Divré Israël se demande ce que Rachi ajoute avec ces mots. Le verset dit clairement que Potiphar a vu qu'Hachem était avec Yossef parce qu'Il lui a accordé le succès dans tout ce qu'il a fait. Pourquoi Rachi doit-il ajouter une autre explication?

Il répond en notant que la raison donnée dans le verset est difficile à comprendre. En quoi le fait que Yossef ait réussi prouve-t-il qu'Hachem était avec lui?
On peut constater que les réchaïm ont souvent du succès, comme l'indique : "Quand les réchaïm fleurissent comme l'herbe" (Téhilim 92,8).

Il répond à cette question en disant que Potiphar savait qu'Hachem était avec Yossef en observant sa réaction face à ses succès. Lorsque les choses allaient bien pour lui, il ne s'en attribuait pas le mérite. Il ne prétendait pas avoir réussi grâce à ses propres capacités et talents. Au contraire, il attribuait tout le mérite à Hachem.
Nous voyons qu'il a toujours agi de la sorte dans les paroles qu'il a dites à Pharaon : "La sagesse ne m'appartient pas, mais c'est Hachem qui répondra. Il mettra dans ma bouche une réponse qui apportera la paix à Pharaon" (cf. Mikets 41,16)

Ainsi, on peut comprendre les propos de Rachi ainsi : Potiphar a vu qu'Hachem était avec Yossef parce que chaque fois qu'il réussissait, le nom d'Hachem était constamment dans sa bouche. Il disait constamment que tous ses succès lui étaient envoyés par Hachem.

Quoiqu’il nous arrive dans la vie = tout est pour le bien

+ Quoiqu'il nous arrive dans la vie = tout est pour le bien :

"Le maître de Yossef le prit et le mit en prison... et il était là dans la prison" (Vayéchev 39,20)

-> Le séfer Beit Its'hak cite le rav Ména'hem Mendel de Vork qui demande pourquoi le verset se termine par "il était là dans la prison" (vayéhi cham bévét acho'ar). Qu'est-ce qui est ajouté par ces mots?

Il répond que lorsqu'il est dit "il était là" (vayéhi cham), l'intention est qu'il a accepté le fait qu'il était là avec amour et joie. Yossef a dit : "Si Hachem m'a mis ici, c'est que c'est bien!".
"Il était là" dans le sens où il a accepté que c'était l'endroit où il devait être.

<---->

[combien de fois nous avons tendance à penser que si nous étions dans une autre situation, avec d'autres ressources, notre vie serait tellement meilleure. Mais il faut accepter la position actuelle, la mission et les outils, que nous donne Hachem, et agir joyeusement de notre mieux (conscient que tout vient de D.). ]

<----------------->

+ Tout est pour le bien :

-> "Le maître de Yossef le prit et le mit dans la prison ... et il était là-bas dans la prison" (Vayéchev 39,20)

-> Le verset dit que Yossef a été jeté en prison. Il dit ensuite qu' "il était là-bas dans la prison".
Cette deuxième affirmation semble superflu, car nous savons déjà qu'il a été mis en prison.

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique que lorsque Hachem place une personne dans une situation qu'elle juge mauvaise, elle ne doit pas faire d'effort physique pour changer sa situation. Elle doit plutôt faire confiance à Hachem pour l'aider.
Si l'on a pleinement confiance en Lui, on est certain qu'Il nous aidera. Nous retrouvons ce concept chez Na'houm Ich Gamzou (Sanhedrin 109a). Peu importe ce qui lui arrivait, il disait : "Cela aussi est pour le mieux".

Lorsque le verset dit que Yossef "était là dans la prison", cela signifie qu'il est resté assis et n'a rien fait pour essayer de se libérer. Au contraire, il avait entièrement confiance en Hachem et acceptait que si Hachem l'avait placé là, c'était forcément pour son bien.

Se relier aux juifs est une ségoula pour que nos prières soient acceptées

+ Se relier aux juifs est une ségoula pour que nos prières soient acceptées :

"Il dit : "[Ce sont] mes frères [que] je cherche (ét a'haï ano'hi mévakech). Dis-moi de grâce" ... il les trouvea à Dotha " (Vayéchev 37,16-17)

-> Le séfer Zéra Kodech déclare que ce verset laisse entendre que chaque fois qu'un juif se tient devant Hachem en prière et dit 'léchem yi'houd ... béchem kol Israël' (... au nom de tout Israël), ses prières seront exaucées grâce à sa connexion avec peuple juif.
Même s'il n'est pas un grand tsadik qui suit toujours les voies de la Torah, il sera considéré comme s'il avait observé toute la Torah.

C'est ce qui ressort de l'expression "mes frères" prononcée par Yossef, lorsque je me connecte à mes frères du peuple d'Israël. Alors : "ano'hi mévakech" = je suis capable de prier et de demander à Hachem ce dont j'ai besoin et mes prières sont exaucées.
Il est ensuite dit "vayimtsa'em bédotam" (et il les a trouvés à Dothan). Cela peut être traduit comme signifiant que celui qui fait cela sera considéré comme s'il avait respecté toutes les lois (dat) de la Torah, même s'il n'est pas vraiment un grand tsadik.

Manger du pain pour vérifier s’ils étaient en colère contre lui à cause de la faim

+++ Manger du pain pour vérifier s'ils étaient en colère contre lui à cause de la faim :

"Et ils s'assirent pour manger du pain" (Vayéchev 37,25)

-> Le Agra d'Kalla demande comment nous sommes censés comprendre le fait que les frères se soient assis pour manger du pain au beau milieu d'un moment aussi important. Comment ont-ils pu s'asseoir pour manger un repas alors que le fils bien-aimé de Yaakov criait à la pitié depuis les profondeurs d'un puits obscur?
Il répond que les frères (chévatim) croyaient vraiment que Yossef était un danger. Lorsqu'ils ont vu comment il parlait mal d'eux, ils ont pensé qu'il était la "pomme pourrie" des frères.
Ils savaient qu'Avraham avait eu un fils, Yichmaël, qui n'était pas son véritable héritier, et que Its'hak avait eu Essav, qui n'était pas son véritable héritier.
Ils pensaient que les actions de Yossef prouvaient qu'il était comparable à Yichmaël et Essav et qu'il n'était pas l'héritier de Yaakov.

Cependant, ils ne sont pas encore sûrs de leur décision. Bien qu'ils aient de sérieux reproches à faire à Yossef, ils sont eux-mêmes surpris par la froideur de leur cœur à son égard.
Ils se demandaient comment il était possible qu'ils ne ressentent aucune sympathie à son égard ou à l'égard de leur père, dont ils savaient qu'il aurait le cœur brisé par la perte de son fils préféré.

Ils ont pensé que la raison pour laquelle ils agissaient cruellement était peut-être qu'ils étaient contrariés par la faim. Il est bien connu qu'une personne est irritable lorsqu'elle a faim.
[ c'est pour cette raison que le rav Mendel de Rimanov disait aux gens que lorsqu'ils rentraient chez eux après un voyage, ils devaient manger quelque chose avant d'entrer dans leur maison afin de ne pas se mettre en colère contre leur femme et leurs enfants. ]
Ils pensèrent que c'était peut-être la raison pour laquelle ils traitaient Yossef avec si peu de soin.
Ils savaient que leur esprit serait plus vif et qu'ils seraient plus joyeux s'ils avaient l'estomac plein, et ils s'assirent donc pour manger du pain avant de prendre une décision définitive sur ce qu'ils devaient faire.

Alors qu'ils s'asseyaient pour manger, ils virent une caravane d'arabes (Yichmaélim) s'approcher d'eux.
Ils y virent un signe céleste clair qu'ils avaient eu raison dans leur évaluation. Ils avaient comparé Yossef à Essav et à Yichmaël, et c'est à ce moment précis qu'un groupe de Yichmaelim apparut.
Ils y virent une preuve évidente que Yossef était semblable aux arabes et qu'ils devaient le renvoyer avec eux.

<--->

+ Contempler la bonté d'Hachem :

-> "Que gagnerons-nous si nous tuons notre frère?" (Vayéchev 37,26)

-> Le séfer m'Darké Avraham (écrit par rav Avraham Mordé'haï Bretistein) écrit au nom de son rabbi, le rav Shlomo de Zhvil, que lorsque les frères s'assirent pour manger, ils commencèrent à contempler la bonté d'Hachem. Ils pensèrent à la façon dont Il leur fournissait le pain, ainsi que les "outils" dont ils avaient besoin pour le manger, tels que leurs mains pour le ramasser, leur bouche, leur langue, leurs dents, leurs intestins et leurs organes internes pour transformer et digérer la nourriture.
Après avoir passé du temps à contempler la grandeur d'Hachem, ils ont réfléchi à ce qu'ils s'apprêtaient à faire à Yossef. Ils réalisèrent qu'ils n'avaient rien à gagner en le tuant et décidèrent de le laisser en vie.

<--------->

+ Ils ne voulaient pas lui faire de mal :

-> "L'homme dit : "Ils sont partis d'ici, car je [les] ai entendus dire : 'Allons à Dothan'." " (Vayéchev 37,17)

-> Le 'Hatam Sofer dit que les frères (les chévatim) étaient inquiets que Yossef vienne les confronter et qu'ils soient obligés de lui faire du mal. C'est pourquoi ils s'éloignèrent de l'endroit où ils se trouvaient afin qu'il ne les trouve pas et qu'ils n'aient pas à le blesser, voire à le tuer.

Lorsqu'il les a trouvés, malgré leurs tentatives pour le fuir, ils ont pris cela pour un signe du Ciel. Ils pensaient que si Hachem l'avait envoyé pour nous trouver, c'était un signe que nous devions lui faire du mal.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'Hachem le leur avait envoyé afin qu'il finisse en Egypte et qu'ils aient de la nourriture pendant la famine à venir.
Ils avaient raison de dire qu'il était envoyé par Hachem, mais ils n'en connaissaient pas la véritable raison.

"L'homme l'interrogea disant : "Que cherches-tu?" " (Vayéchev 37,15)

-> Rachi : "L'homme" = il s'agit de l'ange Gavriel (midrach Tan'houma Vayechev 2).

-> Le Sifté Tsadik (ot 13) dit qu'il a entendu l'explication suivante de son grand-père, le 'Hidouché haRim, au nom du rabbi de Kotzk :
Lorsque l'ange (mala'h) dit à Yossef : "Que cherches-tu?", il lui enseigne qu'une personne ne doit jamais cesser de demander la chose qu'elle cherche [à Hachem]. Elle doit demander encore et encore jusqu'à ce qu'elle obtienne ce dont il a besoin.

Il explique : "Il était certainement très difficile pour Yossef de quitter la grande maison de Yaakov Avinou et de descendre dans le pays impur d'Egypte. L'ange lui rappelait de toujours se souvenir de son véritable désir, d'en parler constamment [à Hachem] et de le Lui demander.
Il dit à Yossef que s'il fait cela, il pourra retourner d'où il vient." ּ

<---->

[parfois notre vie peut ressembler à Yossef : on n'est pas à notre place, les choses sont dures et contraires à ce qu'on aimerait, ...
On apprend que le plus important est de constamment parler à Hachem, de Lui dire nos doutes, nos difficultés, nos aspirations, nos demandes, ... à toujours garder espoir et confiance en la Toute Puissance d'Hachem.
Et n'oublions pas, Hachem promet à tout juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara). ]

<----->

+ "Un homme (selon Rachi : un ange) le trouva, et voici qu'il errait dans le champ ; l'homme l'interrogea : "Que cherches-tu?" " (Vayéchev 37,15)

-> Le 'Hidouché haRim dit au nom du rabbi de Kotzk que lorsque l'ange a demandé à Yossef ce qu'il cherchait, c'était dans l'intention de lui enseigner qu'il faut toujours chercher son but et continuer à chercher encore et encore.

Le 'Hidouché haRim ajoute : Il n'était certainement pas facile de quitter le beit midrach de Yaakov Avinou et de descendre en Egypte, une terre imprégnée d'immoralité.
C'est pourquoi l'ange lui a dit de toujours se rappeler ce qu'il recherchait vraiment dans la vie et de prier Hachem encore et encore pour pouvoir l'atteindre.
Et, en fait, c'est en faisant cela que Yossef a pu conserver son niveau élevé.

La jalousie des érudits mène à la sagesse

+ La jalousie des érudits mène à la sagesse :

"Or, Israël aimait Yossef plus que tous ses fils car il lui était un fils de la vieillesse, et il lui fit une tunique de fine laine" (Vayéchev 37,3)

-> Le Targoum Onkelos traduit les mots "fils de sa vieillesse" (ben zékounim) par le fait que Yossef était un "fils sage".
Cela s'explique par le fait que nos Sages (Kidouchin 32b) disent que la "vieillesse" fait toujours référence à la sagesse.

Le rav Chaim Vital explique que Yaakov a vu que, de tous ses fils, aucun n'a appris toute la sagesse qu'il a enseignée comme l'a fait Yossef. Il vit que Yossef étudiait mieux que tous ses frères et il voulut qu'ils soient comme lui.
Il décida donc que la meilleure façon de les pousser à étudier comme Yossef était de les rendre jaloux de lui, comme le disent nos Sages (Baba Batra 21b) : "La jalousie des érudits accroît la sagesse".
C'est pourquoi il donna à Yossef un manteau spécial, afin que ses frères l'envient et soient poussés à essayer d'étudier, d'apprendre, autant que lui.