"Ce mois-ci [Nissan] sera pour vous le commencement des mois, il sera pour vous le 1er des mois de l'année" (Bo 12,2)
-> La mitsva de proclamer le nouveau mois, est la 1ere donnée au peuple juif dans son ensemble.
-> Le mot : 'hodech (mois), est similaire à : 'hidouch (nouveau).
En disant que Nissan est le 1er de tous les mois, cela implique qu'il est à l'origine de toutes les nouveautés et de tous les miracles que Hachem va réaliser dans le futur.
Ainsi, bien que Tichri soit le 1er mois de la Création, Nissan est appelé le 1er, car c'est le plus important de tous les mois.
[Rabbi Gavriel Margolis - Torat Gavriel]
-> Le mois de Nissan est appelé : חודש אביב ('hodech aviv - mois du printemps), qui est la contraction de אב et de יב : le père de 12.
Ce mois est le "père" des 12 mois de l'année.
[Mégalé Amoukot]
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-> "Depuis qu’Hachem a choisi Son monde, il a choisi également Son premier mois parmi tous les mois de l’année : Nissan qui sera aussi Roch Hachana laMélakhim.
Lorsqu’Hachem a séparé Yaakov et ses enfants comme peuple, il leur a choisi également le mois de Nissan pour être libérés d’Egypte. Hachem a également choisi le mois de Nissan pour donner les bénédictions à Yaakov ; il a également choisi le mois de Nissan pour la naissance d’Its'hak ainsi que son sacrifice en tant que ‘’ola’’ par Avraham. C’est également ce mois qu’Il a choisi pour la délivrance finale.
C’est ce que dit le verset !: "Ce mois sera pour vous… le premier pour vous", ce qui veut dire le mois le plus important pour vous."
[midrach Chémot rabba 15,11]
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-> La guémara (Roch Hachana 11a) dit que le mois de Nissan a été choisi pour être celui durant lequel le peuple juif a été libéré d'Egypte, et ce sera également celui durant lequel le peuple juif mérita la géoula.
Cependant, puisque nous devons tous anticiper la venue du machia'h à chaque instant, comment concilier cela pendant les autres mois de l'année, où à priori selon la guémara il ne doit pas venir?
Le Agra déKalla, cite le rabbi Ména'hem Mendel de Riminov, qui affirme que les premiers 12 jours du mois de Nissan, représentent les 12 mois de l'année, et ils ont une influence sur l'année toute entière.
En réalité, le machia'h peut venir toute l'année, et c'est pourquoi nous devons l'attendre impatiemment chaque jour.
Nissan étant le 1er mois de l'année juive, ses 12 premiers jours comprennent les racines de tout ce qui va se dérouler durant l'année à venir.
Ainsi, peu importe le mois où la guéoula aura lieu, celui-ci a un jour le représentant durant le mois de Nissan, qui a cette particularité d'inclure en lui tous les autres mois à venir.
De même, la guémara (Béra'hot 56a) dit que le 1er mois est appelé Nissan, car tous les miracles (nissim) sont inclus en lui.
Tous les miracles qui vont avoir lieu pendant toute l'année à venir, ont leur source spirituelle dans le mois de Nissan.
[le Béer Moché]
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-> La guémara (Roch Hachana 10b) rapporte une divergence à savoir si le monde a été créé au mois de Tichri ou bien en Nissan.
Selon l'opinion que le monde a été créé en Tichri, comment comprendre que Nissan puisse être caractérisé de "1er mois de l'année"?
Jusqu'au moment de la sortie d'Egypte, les gens en général étaient faibles dans leur foi en Hachem, et la majorité du monde niait même son existence.
Cependant, au cours de la sortie d'Egypte, tout le monde a pu voir la grande main de D., et ils ont alors cru en Lui.
De ces miracles incroyables, l'humanité a alors compris, que c'est Hachem qui donne en permanence le flux de vie au monde, afin de lui permettre de continuer à exister.
En effet, s'Il arrêtait de donner la vie, ne serait-ce qu'un seul instant, le monde disparaîtrait immédiatement.
Ainsi, c'est pendant le mois de la sortie d'Egypte que la émouna (foi) en Hachem s'est fortement renforcée, et ce fût alors la plus grande chose qui soit arrivée depuis la création.
=> Tichri est le mois où le monde a été créé par Hachem, et Nissan est le mois où le monde a été créé aux yeux de l'humanité, par une prise de conscience de ce fait suite à la sortie d'Egypte.
['Hatam Sofer]
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-> Le rav David Pinto (La voie de à suivre - n°1171 [année 2021]) enseigne :
La seule créature sur laquelle nous pouvons déceler de façon sensible le renouvellement est la lune.
Durant les 6 jours de la Création, Hachem créa un monde parfait, dépourvu de tout péché. Puis, lorsque Adam fauta en consommant du fruit de l’arbre de la connaissance, il porta atteinte à cette faculté de renouvellement, atteinte qui accompagnera le peuple juif tout au long des générations.
Dans Sa grande Miséricorde, Hachem voulut pardonner ce péché à Ses enfants et c’est pourquoi Il leur prescrivit la mitsva de bénir la nouvelle lune. Car, chaque fois qu’ils prononcent la bénédiction sur celle-ci, ils en viennent à renouveler également leur propre âme et à la purifier de la souillure provoquée par le péché d’Adam.
Ainsi donc, cette mitsva a été donnée aux enfants d’Israël en Egypte, car elle détient le pouvoir de renouveler l’âme et de la nettoyer de toutes ses impuretés, ce qui était alors nécessaire, étant donné qu’ils étaient plongés dans le 49e degré d’impureté (Zohar ’Hadach - début de Yitro).
De plus, du fait qu’ils se trouvaient à ce piètre niveau, ils devaient lever leur tête en direction du ciel, afin de se rappeler "qui a créé ceux-là" (Yéchayahou 40,26). D’où une raison supplémentaire à l’accomplissement de cette mitsva, à ce moment-là.
Le jour de Roch ’Hodech est propice au pardon des fautes, car Hachem l’assimile aux 6 jours de la Création, durant lesquels le monde était encore nouveau et dépourvu de tout péché. C’est la raison pour laquelle le peuple juif recevra plus tard la mitsva d’apporter un bouc en sacrifice expiatoire le premier du mois.
-> Le rav David Pinto (La voie de à suivre - n°1067 [année 2019]) écrit :
Hachem dit à Moché : "Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois".
Les mots Roch 'Hodech peuvent être interprétés dans le sens de roch mé'houdach, une tête renouvelée, exempte de toute faute, un nouveau départ spirituel. Car, de même que la lune se renouvelle chaque mois, l’homme doit renouveler son esprit et sa manière de réfléchir et les nettoyer de toute impureté qui se serait attachée à eux.
Il lui incombe de procéder mensuellement à un examen de conscience, d’examiner sa conduite et, s’il y trouve la moindre scorie, de la corriger immédiatement.
De cette manière, il méritera d’avoir une "nouvelle tête", toute propre pour servir correctement Hachem.
Si l’on réfléchit aux différentes phases de la lune, on notera qu’au début du mois, elle n’est pas encore visible, le lendemain, elle commence à apparaître faiblement, puis elle devient de plus en plus grande jusqu’à ce qu’on aperçoive finalement la pleine lune.
Le Créateur nous a donné la mitsva de sanctifier la nouvelle lune afin qu’on en déduise une leçon relative à notre service divin : il doit être progressif. Nous devons chaque jour avancer un peu dans notre ascension spirituelle, de sorte à parvenir, en fin de parcours, à la plénitude.
Tel est le profond secret de la mitsva de sanctification de la nouvelle lune. Hachem attend de l’homme, au moins une fois par mois, qu’il lève ses yeux vers le ciel pour contempler la lune et méditer sur son renouvellement.
Il y puisera une leçon édifiante quant à son devoir de progresser sans cesse en Torah et en crainte de D. afin de parfaire son âme.
Quiconque met à profit cette opportunité mensuelle de prendre exemple de la lune peut être assuré qu’il jouira d’un renouvellement et d’une purification de son esprit.
A l’instar de la lune, il s’efforcera de se renouveler dans son service divin, et l’esprit dépourvu de toute souillure s’y vouera avec un élan de pureté revigoré.
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-> "Ce mois-ci est pour vous le premier des mois"
Un jour, on a demandé à un certain Sage comment le mois de Nissan avait mérité d’être le premier mois de l’année.
Il répondit : Parce qu’il contient beaucoup de tracas et d’ennuis, les durs travaux du nettoyage de Pessa’h.
Par conséquent, il semble que le mois de Nissan fasse souffrir Israël, et les Sages (guémara Guitin 56b) ont dit : "Quiconque fait souffrir Israël devient le premier".
[rapporté dans "La voie de à suivre" (n°244) du rav David Pinto]
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-> Selon rabbénou Tam, en Tichri Hachem a créé le monde en théorie, tandis qu'en Nissan, il a mis Ses "pensées" en pratique et a créé le monde dans la réalité.
=> Si le monde a été concrètement créé en Nissan, pourquoi le jour du jugement des Créatures a lieu en Tichri?
Le Ginzé Israël (rabbi Israël Friedman) répond :
De même que Hachem a créé par la pensée l'homme au mois de Tichri, il nous juge en Tichri, car dans Son infinie miséricorde, bonté, Il nous juge en fonction de notre état du moment. Ainsi, Il accepte de nous juger en y incluant nos pensées et nos bonnes intentions au moment du Jugement, en les comptant à notre actif alors même que nous n'avons encore rien fait concrètement.
[les 6 jours de la Création ont commencé le 25 Elloul, pour se terminer le 1er Tichri avec la Création de l'Homme.
C'est véritablement le jour de la Création du monde, car la raison de toute création antérieure ne l'a été que pour la venue de l'homme (et en particulier celle du peuple juif).]
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+ "Chacun des jours du mois de Nissan ont la sainteté de Roch 'Hodech."
[Chla haKadoch]
-> Les 30 jours de Nissan, chacun correspondant à un Roch 'Hodech, représentent 30 mois, soit 2 ans et demi.
Beit Chamaï et Beit Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi pour savoir s'il aurait mieux valu que l'homme soit créé ou pas (guémara Erouvin 13b).
Les Tossafot disent que si c'est un tsadik, alors il évident que c'est mieux qu'il ait été créé.
Or, il est écrit : "koulanou tsadikim" = les membres de la nation choisie par D. sont tous des tsadikim.
Hachem a choisi la nation juive au mois de Nissan, et c'est considéré comme le commencement du monde, car c'est à ce moment que la Création du monde s'en est trouvée justifiée. (tous les juifs étant alors des tsadikim)
=> Ainsi, les "2 ans et demi" (30 jours) du mois de Nissan, font allusion à cette dispute entre Beit Chamaï et Beit Hillel.
['Hatam Sofer]
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-> "Moché montra la nouvelle lune à Israël et lui dit : Lorsque vous la verrez ainsi, fixez le nouveau mois pour toutes vos générations" [c'est-à-dire que la sanctification des mois dépend du peuple juif].
[Mékhilta - Bo 12,2]
-> "Voici les moments fixés (moadé) de Hachem que vous désignerez comme convocations saintes" (Emor 23,37)
Le midrach (Yalkout Chimoni Chémot 191) commente :
"Si vous les désignez, elles seront Mes convocations saintes. Et sinon, elles ne seront pas Mes convocations. [...]
Les Anges de service se rassemblent devant Hachem et Lui demandent : "Maître du monde! Quand tombe Roch Hachana?"
Il leur répond : "Est-ce donc à Moi que vous posez la question? Moi et vous devons aller la poser au Tribunal d'en bas!" [cela dépendra de sa déclaration]"
-> Selon le Saba de Slabodka (Ohr haTsafoun), c'est ainsi que lorsqu'une date est fixée ici-bas, même D., si l'on peut dire, ne peut rien y changer, avec toutes les conséquences que cela peut avoir!
Nos Sages (Mékhilta - Bo) disent qu'Adam, le premier des hommes, comptait le temps en fonction du cycle solaire, et que tous les Patriarches agirent de même.
Or voilà que dans ces versets, la Torah ordonne aux juifs de bouleverser tous les calculs antérieurs et d’entamer un nouveau mode de comptage. Désormais la fixation des mois dépend de la décision des hommes.
En effet, dès que le Beit Din proclame : "Sanctifié! Sanctifié!", le nouveau mois débute, même si la date ne correspond pas avec la nouvelle lune.
Ce pouvoir est attribué aux hommes, même s'ils devaient commettre une aberration exprès ou par méprise.
De plus, le Beit Din est également en mesure de déclarer une année embolismique (13 mois au lieu de 12), modifiant alors tout le calendrier.
D'ailleurs, le Yalkout Léka'h Tov (rav Beifuss) enseigne que cette déclaration va en réalité plus loin.
Par exemple, lorsque le Beit Din décide d'ajouter un mois supplémentaire à l'année, cela va entraîner que la puberté de tous les jeunes gens [en âge d'être bar mitsva] va être repoussée d'un mois entier.
=> La mitsva de sanctification du nouveau mois nous permet de se rendre compte à quel point Hachem nous a "cédé" certains de Ses pouvoirs.
Non seulement nous avons une partie divine en nous (l'âme), mais en plus nous avons une capacité à faire des actions qui ont des conséquences digne de D.
Cette prise de conscience du fait que Hachem a mis en nous des capacités phénoménales, doit renouveler notre motivation et notre fraîcheur à les exploiter au mieux, avec responsabilité.
Le 'Hidouché haRim enseigne que la mitsva de sanctifier le mois, peut être comprise comme la capacité que donne D. aux juifs de créer de la nouveauté et de la fraîcheur dans leur vie ((it'hadchout - התחדשות).
[Il est intéressant de constater que le peuple juif décide des dates des moadim (fêtes), mais cependant le Shabbath reste fixe tous les 7 jours depuis la Création.
Cela symbolise bien le fait que Hachem est et restera toujours Le Maître absolu sur tout, même s'il peut nous donnant beaucoup de pouvoirs divins.]
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+ La sanctification de la lune :
-> Rabbi Yo'hanan dit : Prononcer la bénédiction sur la lune est semblable à accueillir la face de la Ché'hina (Présence Divine).
[guémara Sanhédrin 42a]
-> "En sanctifiant la nouvelle lune au début de chaque mois, le peuple juif témoigne que D. renouvelle sans cesse le monde."
[Rabbénou Bé'hayé]
-> Le peuple juif compte ses mois en se basant sur la lune, qui règne de jour comme de nuit.
Cela fait allusion au fait que les juifs mériteront à la fois ce monde-ci (la "nuit", où Hachem n'est pas clairement visible) et le monde à venir (le "jour").
Le peuple juif parvient à voir Hachem même dans l'obscurité de ce monde.
[midrach Béréchit rabba 6,3]
[à l'image de la lune qui va alterner entre une phase pleine, et une phase d'absence, le peuple juif est éternel, avec des périodes "agréables" et d'autres plus difficiles.
De même au niveau individuel, nous avons des périodes d'obscurité, où il peut nous sembler que D. n'est plus là pour gérer le monde, à l'image des moments où la lune n'est pas visible, comme absente.
Nous sanctifions la lune dans sa période de développement, comme pour pleinement remercier Hachem de sans cesse renouveler nos forces individuelles et collectives.
Nous réveillons également notre conscience au fait que de même la lune est toujours là, de même Hachem est toujours présent à nos côtés, même lorsque nous ne le voyons plus!]
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-> Le Maharil ne récitait pas la bénédiction sur la lune (kiddouch haLévana) lorsqu'un yom tov tombait à la sortie de Shabbath.
Pourquoi cela?
Car lorsque l'on récite cette bénédiction, nous recevons la présence divine, et c'est comme si on allait au Ciel.
Or, puisqu'à Yom Tov (comme durant Shabbath), nous n'avons pas le droit de sortir du té'houm (la limite de 2000 ama, après la dernière habitation), il ne récitait pas la bénédiction sur la lune, puisque aller au Ciel est une distance supérieure au té'houm.
[la halakha ne suit pas son avis, et il est possible de dire la birkat halévana à yom tov]
[le Taz - Ora'h 'Haïm 426,1]
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-> On ne doit pas dire la birkat halévana sous un toit, mais directement sous le ciel.
En effet, puisque réciter cette bénédiction est équivalent à accueillir la présence divine, il n'est pas respectueux de se tenir sous un toit, mais on doit être à l'extérieur à l'image d'une personne allant à la rencontre d'un roi mortel.
[Michna Broura 426,1]
-> Un des textes que nous lisons après la Birkat haLévana est :
"On enseigne dans le Beit midrach de Rabbi Ichmaël : Si les juifs avaient uniquement reçu le mérite de recevoir la face de leur Père qui est dans les cieux une fois par mois, cela leur aurait suffi".
=> Cela signifie que ce grand mérite de sanctifier la nouvelle lune, aurait suffi à légitimer l’existence du peuple d’Israël durant toute l’histoire.
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-> "Les nations du monde construisent leur calendrier autour du soleil, tandis que les juifs se basent sur la lune.
Les non-juifs peuvent survivre tant que la lumière brille sur eux, mais dès qu'ils rencontrent l'obscurité, ils meurent et disparaissent de l'Histoire.
Cependant, à l'image de la lune qui brille même pendant l'obscurité de la nuit, les juifs survivent et diffusent de la lumière dans l'obscurité."
[Sfat Emet]
-> Le rav Eliyahou Lopian dit : les véritables Bné Torah vivent une vie de simplicité matérielle. Leur maison manque beaucoup de luxes et de nécessités, dont leur entourage ne peut pas se passer.
[On pourrait en venir à penser qu'ils vivent dans l'obscurité absolue]
En réalité, ces gens pleinement dévoués à la Torah ressentent une réelle satisfaction, et aucune privation.
[la lune n'a pas de lumière propre, elle ne fait que refléter celle du soleil.
En sanctifiant la lune, nous exprimons la réalité qu'à l'image de la lune, nous n'avons d'existence que grâce aux forces de vie, que Hachem nous envoie.
Toute personne, toute espèce vivante, s'éteint à la seconde même où D. le décide.
Un juif n'a pas de plus grand joie que de se lier à Son Créateur par la Torah, les bonnes actions.
Le fait d'être trop plongé dans la matérialité, agit comme des nuages cachant la lune, cela créé une distanciation, des séparations avec D.
Crées à l'image de Hachem, nous nous devons de travailler à illuminer l'obscurité de ce monde, à l'image du soleil avec la lune (ex: un sourire, des paroles de émouna, être exemplaire selon la volonté de D., ...).]
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"Ce mois-ci [Nissan] sera pour vous le commencement des mois, il sera pour vous le 1er des mois de l'année" (Bo 12,2)
=> Est-ce que les juifs réalisaient la mitsva de sanctifier la lune dans le désert?
-> Rabbénou 'Hananel explique que dans le désert les juifs étaient entourés par les Nuées de Gloire (Anané haKavod), entraînant qu'ils ne pouvaient voir ni la lune, ni le soleil. C'est pourquoi, ils sanctifiaient le nouveau mois, non pas en se basant sur des témoignages de témoins, mais plutôt sur le calcul de quand cela va se produire, comme nous le faisons de nos jours.
La guémara (Baba batra 75a) rapporte que les Anciens du peuple se sont attristés car ils ont remarqué que le visage de Moché étaient comparable au soleil, et celui de Yéhochoua à la lune.
Cela témoignait de la différence de niveaux entre eux 2, et les Anciens se sont attristés à l'idée de ne pas avoir pu profiter davantage de l'incroyable grandeur de Moché, pour encore plus s'élever spirituellement.
Le rav Yonathan Eibschutz fait remarquer que si c'est uniquement les Anciens qui ont pu faire cette comparaison, c'est parce qu'après 40 années dans le désert sans pouvoir observer la lune et le soleil, c'était les seuls qui pouvaient véritablement se rappeler à quoi cela ressemblaient (lune, soleil)!
-> Le rav Aharon Leib Steinman est d'avis que les Nuées étaient par nature des réalités spirituelles, et non physiques.
Le 'Hazon Ich maintient également qu'il était tout à fait possible de voir le soleil et la lune au travers des Nuées. Cependant, de même que nous ne pouvons pas faire le kidouch haLévana si l'on regarde une lune voilée par des nuages, de même dans le désert ils ne pouvaient pas sanctifier la lune en la regardant au travers des Nuées.