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"Voici mon D. et je L’embellirai "  (Chémot - Béchala'h  15;2)

Guémara (Shabbath 133b) = "Comment peut-on embellir D. ?
En embellissant Ses mitsvot. "

De tout  temps, les juifs ont prouvé leur amour et leur respect des mitsvot en les embellissant à l’aide de matériaux précieux (ex : verres de Kiddouch, boîtiers de mézouzot, …).

Le Tsadik de Sanz agissait autrement.
Il estimait que subvenir aux besoins des pauvres était bien plus important que posséder de coûteux objets de culte.

Lorsque ses disciples lui offrirent une ménora de ‘Hanoucca en argent, le tsadik de Sanz la mit tout de suite en gage et distribua l’argent aux pauvres.

Et de dire :
"Comme puis-je allumer une ménora en argent en sachant qu’il y a des gens qui ont faim ?
En termes d’embellissement des mitsvot, il n’existe pas de plus bel ornement que la tsédaka (charité) ".

Réflexions sur la différence entre Amalek et le peuple juif …

+ Réflexions sur la différence entre Amalek et le peuple juif ...

Quelle force spirituelle représentons-nous, nous peuple juif?
=On est le peuple qui doit révéler la présence de D. dans le monde.

Il est écrit à notre propos vis-à-vis de D. : "Atem édaï" (=vous êtes Mes témoins).
Les témoins attestent de ce qui ne peut être vu : si une chose est présente et évidente, les témoins n'ont aucune utilité.
Ce n'est que lorsque l'objet ou l'événement ne peuvent être perçus directement que les témoins sont convoqués.

La présence de D. n'est pas directement identifiable dans le monde ; c'est avec nos vies et avec toute notre histoire comme peuple que nous apportons ce témoignage.

Amalek est éternellement voué à effacer ce témoignage à tout prix (même à se sacrifier lui-même), pour supprimer toute preuve de D., pour maintenir un écart entre ce monde et D.
En effet, Amalek est cet écart, cette distance entre le physique et le spirituel, et si cette brèche venait à être comblée, il cesserait d'exister.

=> C'est la bataille entre Amalek et le peuple juif!
La fin d'Amalek, c'est la suppression de la faille qui sépare D. du monde, la restauration de cette proximité révèle que tout est Un.

La Torah décrit la rencontre entre Amalek et le peuple juif en ces termes : "achèr kar'ha badéré'h" (= qui t'est arrivé en chemin).
Le mot kar'ha (arrivé), désignant cette rencontre, est construit sur la racine 'kar', qui veut dire "froid", et se décline aussi dans les mots "mikré" (hasard/coïncidence) et "kéri" (impureté dans la zone intime).

Le mot clé (kar'ha) de cette rencontre, va nous permettre de définir la frontière, la différence entre Amalek et le peuple juif, au travers ces 3 racines :

--> froid (kar) = ils ont refroidi le peuple juif et l'émerveillement du monde devant le don de la Torah.
Le monde vit alors qu'il était possible d'attaquer les juifs, qu'en fin de compte il ne s'agissait que d'hommes, qu'ils étaient au moins potentiellement vulnérables, et les nations firent marche arrière, s'éloignèrent de l'expérience du Sinaï.

Rachi propose l'analogie avec un homme qui saute dans un chaudron d'eau bouillante : il est gravement brûlé, mais il a refroidi l'eau.

Le peuple juif était tout feu tout flamme dans sa dévotion à D. (suite au don de la Torah), et ce feu aurait pu enflammer le monde entier.
Amalek a refroidi les flammes.

=> C'est cela Amalek : il va tout faire pour refroidir, réduire notre ardeur à la faire la volonté de D.

--> Coïncidence (mikré) = l'idéologie d'Amalek est que tout est coïncidence.
Les choses arrivent parce qu'elles arrivent, rien n'a réellement d'importance.
Ce qui peut paraître une évidence (l'implication directe de D. dans les affaires humaines), n'est qu'une coïncidence (car il n'y a aucune preuve du contraire!).

Toute preuve est douteuse (le mot amalek a la même valeur numérique que le mot hébreu 'safék' : le doute), toute évidence est tirée par les cheveux.

=> C'est cela Amalek : doute et distance.

--> Impureté (kéri) = nous sommes les représentants de la loyauté des relations homme-femme, et nous devons en faire la démonstration dans notre mariage avec le Créateur.

Amalek cherche à briser un tel lien, il clame que cette loyauté n'a pas d'objet, que rien ne doit suivre un processus de maturation, que rien n'a de but.
Au contraire, selon lui, les choses n'ont pas de sens, rien n'est significatif, et il n'existe pas d'intimité.

Nous représentons le brit (l'alliance => l'intimité d'une relation exclusive, sans chercher à voir ailleurs).
Amalek représente toutes les ruptures d'alliance.

=> C'est cela Amalek : créer des occasions, des sujets d'occupation pour rompre/réduire nos moments d'intimité avec D., et nous empêcher de développer à chaque instant les liens nous unissant.

===> Amalek vient masquer la réalité, nous luttons pour la dévoiler.

Source (b"h) : compilation personnelle issue d'un divré Torah du rav Akiva Tatz

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+ "Va livrer bataille à Amalek demain" (Béchala'h 17,9)

-> Selon le rav Gamliel Rabinowitz, dans ce verset, Moché dit au peuple d'aller en guerre contre Amalek avec la force de son arme : le "demain" (ma'har - מחר).
De la même façon, que le yétser ara/Amalek déclare : "Bien sûr que tu dois étudier la Torah et faire des mitsvot, mais pas immédiatement, rien ne presse, demain!", de même nous devons lui dire : "Juste aujourd'hui je fais une belle prière, juste aujourd'hui j'étudie la Torah, ... demain on verra!"

La différence entre : מחר (demain - ma'har) et מהר (vite - maér), réside dans une minuscule partie manquante, qui symbolise le fait que notre yétser ara va nous attaquer sur de petites choses, jusqu'à terme nous faire chuter au plus bas.
Il faut savoir faire preuve de rapidité (maér) pour faire la volonté de D., sans toujours remettre à demain (ma'har).

Shabbath haGadol …

+ Pourquoi appelle-t-on le shabbath précédant Péssa'h : Shabbath haGadol?

1°/ Lorsque les 1ers nés égyptiens ont demandé aux juifs, ce qu'ils comptaient faire avec l'agneau, les juifs leurs ont répondu qu'ils préparaient un sacrifice à D., et que D. va tuer les 1ers nés égyptiens.
En entendu cela, les 1ers nés sont allés voir leurs parents et Pharaon afin qu'ils libèrent les juifs.
A l'écoute de leur refus, les 1ers nés ont déclaré la guerre à leurs parents et en ont tué beaucoup, comme il est écrit dans les Téhilim (136,10) : "Lui qui frappe l’Égypte PAR ses 1ers nés" (lémaké mitsrayim biv'horéhem).D. a fait que les 1ers nés égyptiens se battent contre les égyptiens, au nom des juifs.

En raison du grand miracle (néss gadol), qui a eu lieu ce jour de Shabbath, le Shabbath précédant Péssa'h est appelé : Shabbath haGdol.
[rapporté par les Tossafot (guémara Shabbath 87b) citant un midrach]

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2°/ Les égyptiens ont été horrifiés, à la vue du traitement que leurs esclaves juifs, ont fait subir aux agneaux, qui étaient leurs idoles adorées/vénérées.
Ils ont alors demandé : "Que comptez-vous faire des agneaux?"
Les juifs n'ont pas essayé de fuir la question, et ont répondu fièrement : "Nous avons un D., qui nous a demandé de les lui égorger, comme offrande."

La principale différence entre un jeune (immature - katan) et un adulte (gadol), est que le jeune est plus souvent timide, et a tendance à cacher/dissimuler la vérité avec des excuses.

Durant le shabbath précédant la sortie d’Égypte, les juifs se sont comportés comme des adultes matures (comme des gédolim), en proclamant sans hésitation leur appartenance à D.
En raison du fait, qu'ils ont agit comme des gédolim, on appel ce shabbath, le Shabbath haGadol.

-> Le "Séfer haPardess", attribué à Rachi, dit :
On a l’habitude d’appeler le Shabbat qui précède Pessa’h "Shabbat HaGadol", sans savoir en quoi il est plus grand que tous les autres Shabbat de l’année, mais parce que Nissan où ils sont sortis d’Egypte était un jeudi, comme il est dit dans "Séder Olam", et on a pris le sacrifice de Pessa’h le 10 Nissan, le Shabbat qui a précédé Pessa’h.
Les juifs se sont dit : "Nous allons égorger leur idole à leurs yeux et ils ne nous lapideraient pas?"
Hachem leur a répondu : "Maintenant, vous allez voir le miracle que Je vais vous faire."
Ils ont pris chacun son sacrifice pour le garder jusqu’au 14 Nissan.
Quand les égyptiens ont vu cela, ils voulaient se lever pour se venger d’eux, mais leurs entrailles étaient en feu, ils étaient accablés de souffrances et de mauvaises maladies, et ils n’ont pas pu faire de mal aux juifs.
Le Shabbat qui précède Pessa’h est appelé "Shabbat HaGadol" à cause des miracles qui ont été faits à Israël.

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-> Le Michna Broura (Ora'h ‘Haïm 430) mentionne dans son commentaire :
"Le 10 du mois de Nissan qui, cette année-là, tombait un Shabbath, chaque famille (au sens large du mot) prit un agneau et l’attacha au pied du lit. En réponse aux questions des Egyptiens, on leur expliquait que, sur ordre de D., on allait le sacrifier, ce qui agaçait leurs dents (littéralement: ‘leur faisait perdre leur force’), car ils vénéraient cet animal et qu’ils ne pouvaient rien faire. Et parce que le 10 du mois tomba un Shabbath, ils ont fixé (la commémoration du miracle) le Shabbath qui précède Pessa’h et l’appelèrent Shabbath haGadol".

-> Se fondant sur les commentateurs, le Beit Yossef explique ainsi le miracle :
"‘Les dents des Egyptiens avaient perdu leur force’, car jusqu’à ce jour, ils nous dévoraient ; en revanche, ce Shabbath, par miracle, ils n’avaient plus aucun pouvoir sur nous bien qu’ils eussent appris ce que nous allions faire de leurs idoles. Il y a eu miracle parce qu’à l’époque le peuple d’Israël avait pris sur lui de faire la Volonté de D. au péril de sa vie, sans se soumettre à ses maîtres égyptiens".

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-> Le Beit Avraham enseigne :
La miséricorde du Roi des rois est sans borne, et elle se manifeste donc chez ses plus proches et atteint même les pécheurs et fauteurs.
Il est en effet écrit : "Tu pardonneras mon péché, car il est grand" (Téhilim 21,11), et les commentateurs de demander en quoi le fait qu’il soit grand est une raison de pardonner. Au contraire, si le péché est grand, pourquoi le pécheur bénéficierait-il du pardon?

Cependant, on peut l’expliquer par la parabole qui précède, en convenant que l’expression "il est grand" ne se rapporte pas au péché, mais à Hachem et à Sa bonté.
Celle-ci se déverse sur le monde avec une mesure tellement immense que, pour ne pas qu’elle se perde, on en fait profiter même les pécheurs et les fauteurs.
=> Partant de là, le Beit Avraham explique également le nom de "Shabbat Hagadol" = la sainteté du
Shabbat est tellement grande qu’elle peut même abriter sous ses ailes les plus misérables du peuple, les pécheurs et les rebelles, afin de les purifier et de les préparer ainsi à cette sainte fête de Pessa’h!

-> Le Nétivot Shalom revenait souvent sur ces paroles du Beit Avraham, et disait que, a priori, elles demandent un éclaircissement : en quoi ce Shabbat est-il mieux que tous les autres? Chaque Shabbat est "grand", comme nous le mentionnons dans l’ajout que nous faisons ce jour-là dans le birkat hamazon (dans rétsé) : "Car c’est un grand et saint jour" (ki yom zé gadol vékadoch ou).
Dès lors, où réside la grandeur du Shabbat Hagadol?
Le Nétivot Shalom répond : C’est que ce Shabbat est le plus grand de tous les grands!

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3°/ La 1ere mitsva/obligation que les juifs ont reçu avant de quitter l’Égypte était de préparer un sacrifice de Péssa'h avec l'agneau (ainsi que d'autres détails afin de célébrer la fête).

Guémara Kiddouchin 31a = "Une personne qui agit en ayant l'obligation est plus grande, que celle qui agit sans en avoir l'obligation." (Gadol amétsouvé véoché mimi chééno métsouvé véoché)

Ce Shabbath haGadol met en avant toute la grandeur (gadol) d'agir en étant dans l'obligation de le faire.
[Faire les mitsvot de D.,parce qu'on doit le faire, et non uniquement parce qu'on le veut, donne beaucoup plus de valeur!!)
[Bné Yissa'har]

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4°/ Le sacrifice de Péssa'h renvoie à l'importance de la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même = "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Vayikra 19;18 - véaavta léréa'ha kamo'ha).

En effet, ce sacrifice est un moyen permettant aux personnes de se retrouver ensemble : les familles, les voisins, ... comme la Torah le dit : "Il prendra pour lui et son voisin proche de sa maison ..." (Chémot 12;4).
De plus, durant Péssa'h, il y a une mitsva de donner plus que d'habitude aux nécessiteux, afin que tout le monde puisse célébrer convenablement la fête.

Le Talmud de Jérusalem (Nédarim 9;4) commente la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même en disant = "Rabbi Akiva a dit : c'est une grande règle de la Torah." (zé'ou klal gadol baTorah).

Ainsi, l'appellation de Shabbath haGadol renvoie à l'importance d'aimer son prochain comme soi-même.
[klal gadol de la Torah ...]

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5°/ Les juifs ont été libérés en 2448 après la création du monde.

Ils ont eu leur 1er goût de liberté et de fierté d'être juif, au cours du shabbath, précédant la sortie d’Égypte.
Les mots : "Shabbath haGadol" (שבת הגדול) renvoient à ce fait :
- le shin (ש) = renvoie au Shabbath ;
- le bét (ב) = renvoie au chiffre 2 000
- le taf (ת) = renvoie à la valeur de cette lettre = 400 ;
- le mot "haGadol" (הגדול) = a une valeur numérique de 48.
== le tout fait : Shabbath 2448 (comme l'année de la sortie d’Égypte!).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

-> Le Méam Loez (Bo 12,10) écrit en ce sens :
Moché avait obtenu de Pharaon un jour de congé hebdomadaire pour les juifs, et avait fait en sorte que ce jour fût le Shabbath.
Cependant, tant que les juifs étaient esclaves, ils ne pouvaient réellement se détendre le Shababth : dès le lendemain ils allaient reprendre leurs travaux forcés.
Bien qu'ils fussent exemptés de tout travail depuis le début des 10 plaies, ils n'étaient pas encore des hommes libres, mais avec l'approche de leur libération, les juifs purent réellement, pour la 1ere fois, goûter au Shabbath

Le jour du Shabbath représente plus qu'un simple jour de repos. C'est un jour de renouveau spirituel.
Néanmoins, tant que les juifs étaient asservis, ils ne pouvaient attribuer au Shabbath une signification autre que celle d'un simple jour de repos.
[Shabbath haGadol = c'est à partir de ce Shabbath que les juifs ont véritablement pu apprécier ce jour énorme de chez énorme (gadol de chez gadol!).]

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6°/ Selon le rav 'Haïm Kanievsky, c'est le mérite du Shabbath (que nos ancêtres ont observé en Egypte - cf. midrach Chémot rabba 1,28), qui a protégé le peuple juif des égyptiens.
Pour souligner cela, nous marquons le miracle à Shabbath.

7°/ Deux raisons sont données pour expliquer le sens du Shabbath.
Dans les 1eres Tables de la loi, il est dit que le Shabbath vient rappeler la Création du monde. Et dans les secondes, il est dit que le Shabbath vient rappeler la sortie d’Egypte.
Ainsi, au départ, avant la sortie d’Egypte, le Shabbath n’avait que la 1ere raison : rappeler la création. Mais, le Shabbath de la semaine de la libération, qui a introduit la sortie d’Egypte, où les Juifs furent sur le point de sortir, la 2e raison apparut : rappeler la sortie d’Egypte qu’on était en train de vivre.
=> Ce Shabbath est donc devenu un Shabbath plus grand, car dès lors, il fut agrandi par cette 2e raison de rappeler la sortie d’Egypte, qui n’était pas encore à propos jusqu’à lors.
[Sfat Emet]

Ainsi, le Shabbath haGadol est le 1er Shabbath à partir duquel, nous avons gagné une 2e raison de témoignage (Création & sortie Egypte) pour le fêter, comme il est écrit : "Tu te souviendras que tu étais esclave dans le pays d'Egypte et que Hachem ton D. t'en a fait sortir d'une main puissante et d'un bras étendu ; c'est pourquoi Hachem ton D. t'a ordonné de faire le jour du Shabbath." (Vaét'hanan 5,15)

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-> Les Richonim (Aboudraham, 'Hizkouni) écrivent que ce Shabbath (précédant la sortie d'Egypte) était le 1er réalisé par les juifs en tant que peuple au service de Hachem. Ils sont entrés sous le joug des mitsvot en ce 1er Shabbath.
Les Tossafot disent que de même qu'un enfant qui a 13 ans, qui commence à réaliser les mitsvot est appelé : "gadol", de même ce Shabbath où le peuple juif est devenu "gadol", est dénommé : Shabbath Gadol.

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-> En prenant un agneau, les juifs observèrent Shabbath en Egypte. Ce fut leur premier Shabbath en tant que Peuple, un moment de transition pour devenir une Nation : ils avaient atteint l’âge de la majorité, étaient devenus des adultes (guédolim) qui avaient des responsabilités.
Ce fut donc un Shabbath "haGadol".
[Sfat Emet]

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8°/ Le 'Hatam Sofer dit que la période estivale est un moment plein de dangers spirituels, où des tragédies peuvent se passer.
[Shabbath haGadol précède Pessa'h, et le Shabbath Shouva précède Yom Kippour. Ces 2 moments permettent de nous influencer pour une moitié d'année : la partie hivernale et la partie estivale.]

Un tsadik qui ne faute pas est considéré comme un "gadol" (un grand), et quelqu'un qui faute et se repent comme : un "guibor" (un fort), qui a conquis sont yétser ara (cf. qui est fort? -> Pirké Avot 4,1).
=> Le Shabbath qui éveille les gens à éviter de fauter (l'été approchant) est appelé Shabbath haGadol, et celui où l'on incite à faire téchouva sur nos fautes s'appelle : Shabbath Shouva.

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9°/ Bien que les juifs observassent le Shabbath, ils ne le faisaient pas pour observer un commandement Divin, mais simplement parce que ce jour de repos leur convenait.
En effet, puisque de nombreux juifs pratiquaient la religion égyptienne, observer le Shabbath avait-il la moindre signification religieuse?
Cependant, en ce Shabbath où ils acquirent l'agneau Pessa'h (le 10 Nissan), les juifs durent renoncer totalement à leur foi en les religions égyptiennes.
Leur observance du Shabbath devint alors un acte d'obéissance à Hachem.
=> Puisque ce Shabbath était le 1er que les juifs observèrent à l'égard de Hachem, il était digne qu'il fût commémoré [pour les générations à venir].
[Magen Avraham]

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-> Le Séfer Olam (chap.5) rapporte que les Bné Israël bénéficièrent d'un grand miracle ce Shabbath [hagadol - celui avant Pessa'h] : "Le 15 Nissan qui fut le jour où les Bné Israël sortirent d'Egypte était un jeudi. Ainsi, le 10 du mois où il leur fut ordonné de prendre chacun un agneau tomba un Shabbath.
Un miracle eut alors lieu (comme le rapporte le Tour - Ora'h 'Haïm chap.130) au nom du midrach : "Chacun prit alors son agneau destiné au sacrifice de Pessa'h et l'attacha au pied de son lit. Les égyptiens leur demandèrent : ''à quoi cela vous servira-t-il''?, et ils répondirent ''afin de sacrifier pour Pessa'h, comme nous l'a ordonné Hachem ''.
Cette réponse les agaça, mais ils ne purent rien leur dire [D. ne leur donna pas la permission de le faire]. D'après ce miracle, on appela ce Shabbath, le Shabbath hagadol."

Les commentateurs demandent pourquoi ce miracle se réfère au Shabbath [précédant Pessa'h] et non à la date du 10 Nissan où il eut lieu, à l'instar de toutes les autres solennités qui sont fixées suivant la date et non suivant le jour de la semaine.

Le Ohev Israël répond que seul Shabbath donna la force aux Bné Israël d'accomplir le 10 Nissan l'ordre de se détacher de l'idolâtrie en prenant un agneau destiné à la mitsva.
Car ils durent pour cela rattacher leur âme au Créateur et cela ne fut possible que grâce au Shabbath dénommé selon le Zohar (2,205a) : le "jour de l'âme" (yoma déNichmata).
C'est pourquoi cette délivrance fut fixée dans les générations précisément le jour du Shabbath car grâce à lui l'âme peut sortir de son exil.

Le 'Hidouché haRim compare ce Shabbath à Yom Kippour en faisant un rapprochement entre le 10 Nissan (date à laquelle eut lieu le miracle de Shabbath hagadol) et le 10 Tichri (date de Yom Kippour).
Cela vient nous enseigner que ce jour a le pouvoir de purifier et de ramener l'homme à la droiture (cf. Zohar 2,39b).
Par ailleurs, Yom Kippour est appelé "Yoma Rabba" (le Grand Jour), et ce Shabbath est également nommé le "Grand Shabbath" (Shabbath hagadol), car il purifie et sanctifie l'âme juive de tous ses défauts et de toutes ses fautes.

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-> "Je vous enverrai Eliyahou haNavi avant qu'arrive le jour d'Hachem, jour grand et redoutable (hagadol vé'anora)" (Mala'hi 3,24)
Rabbi Elimélé'h Biderman dit que selon certains, le Shabbath haGadol fait allusion à ce grand jour où le machia'h va venir, et il est appelé ainsi en anticipation de ce grand moment.
[de même que nos ancêtres ont pu être libérés miraculeusement, avec précipitation, d'Egypte avec Moché, de même nous serons très très prochainement délivrés définitivement de notre exil par le machia'h!]

-> Certains ont écrit que comme ce Shabbat, contrairement à ceux des 4 parachiot (Para, Shékalim, ...), il n’y a pas de lecture spéciale de la Torah mais seulement une haftara spéciale, et que le verset qui termine cette haftara à la fin du livre de Mala'hi, la dernière prophétie des livres des prophètes, est: "Voici que Je vous envoie le prophète Eliyahou avant la venue du jour de Hachem, grand et redoutable", le Shabbat où l’on lit ce verset qui contient le mot "gadol" (grand) s’appelle Shabbat HaGadol.

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-> Le Shabbath haGadol est traditionnellement associé au commencement de notre Libération d’Egypte. Par ailleurs, la Haftara de ce Shabbath se termine par le verset bien connu qui annonce l’arrivée du Prophète Eliyahou, le précurseur de la Délivrance finale : "Voici, Je vous envoie Elie le Prophète, avant qu’arrive le Jour de Hachem, Jour Grand (Hagadol - הַגדָּוֹל) et Redoutable!" (Mala'hi 3,23).
Ainsi, le Shabbath précédant Pessa’h emprunte-t-il le nom "haGadol" à notre Haftara messianique afin de lier la première Délivrance à la dernière Délivrance, selon l’enseignement (guémara Roch Hachana 11a) : "C’est en Nissan qu’ils furent délivrés, c’est en Nissan qu’ils le seront dans les temps futurs".

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-> Le Lévouch (430,1) explique cette appellation de 'Grand Shabbat’ : selon lui, ce Shabbat est ainsi appelé parce qu'il constitue une introduction à la délivrance future, au sujet de laquelle il est écrit : "Voici, Je vous envoie le Prophète Eliyahou avant le jour d'Hachem, grand et redoutable, et il ramènera le cœur des pères à leurs fils et le cœur des fils à leur père" (Mala'hi 3,23 - haftara de Shabbat Hagadol).

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-> Le Ohev Israël (Likouté Na'h - Shabbath haGadol) écrit :
"L'origine et la fontaine de tous les Shabbath de l'année provient de 2 Shabbath : du Shabbath haGadol et du Shabbath Chouva.
Ils sont la tête de tous les Shabbath de l'année."

-> Le Ohev Israël mentionne la sainteté très élevée de ce Shabbat car, explique-t-il, tous les jours de la semaine tirent leur subsistance du Chabbat qui précède (Zohar II,63b) et tous les Shabbatot de l'année se nourrissent du Shabbat Hagadol et du Shabbat Chouva. On voit donc bien que tous les Shabbatot de toute l'année sont en germe dans ce Shabbat.

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-> Nos Sages (guémara Shabbath 118b) nous enseignent que si tout le peuple d’Israël observe complètement 2 Shabbath seulement, il méritera la venue du Machia’h : "Si Israël observait 2 Chabbath selon les Lois qui s’y rapportent, il serait immédiatement délivré".

Le rav Ye’hiel Epstein explique que les 2 Chabbath devant être observés sont Shabbath HaGadol (avant Pessa’h) et Shabbath Shouva (avant Yom Kippour).
Chacun de ces 2 Shabbatoth possède un pouvoir spécifique qui lui est propre : Shabbath Shouva tombe entre Roch Hachana et Yom Kippour et enseigne à l’homme la manière de retourner vers D. : la téchouva (condition nécessaire à la Délivrance). Shabbath haGadol fut le premier Shabbath observé en Egypte et contient en lui les germes de la Délivrance.

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-> Le livre "Zé'her léDavid" demande au nom du "mikdach Mélé'h" pourquoi on dit "Shabbat Hagadol" et non "Shabbat Gadol".
Il répond que les initiales de "Shabbat HaGadol" forment le mot "Séh" (agneau), et les dernières lettres forment le mot "Tal" (rosée). Or le mot "tal" a la valeur numérique de 430, ce qui est une allusion au fait que ce Shabbat-là se terminaient les 430 ans de l’esclavage des juifs en Egypte. C’est pourquoi Hachem a ordonné justement ce Shabbat-là d’attacher l’agneau, pour montrer que le peuple sortait de l’idolâtrie pour rentrer dans le domaine de Hachem.

-> On peut rapprocher un enseignement de rabbi David Pinto à ce Shabbath hagadol, précédant Pessa'h, et qui nous permet de redéfinir ce qui doit être gadol (grand, important) à nos yeux dans la vie :
Quand arrive le soir de Pessa’h, où il y a un ordre d’égorger l’agneau (le Séh) et de mettre son sang sur les montants et le linteau de la porte, Hachem a voulu ainsi nous dire en allusion : jusqu’à aujourd’hui vous avez adoré l’agneau, qui est l’idole des Egyptiens, et aujourd’hui vous annulez l’idolâtrie et vous utilisez l’agneau
pour offrir le sacrifice de Pessa’h, exactement de la même façon que jusqu’à aujourd’hui vous avez utilisé l’argent pour les besoins de l’idolâtrie, et qu’à partir d’aujourd’hui, vous utilisez l’argent pour acheter une mezouza, des tefilin et faire des mitsvot.

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-> Certains expliquent que le Shabbat s’appelle ainsi parce qu’ensuite il y a la fête de Pessa’h, qui s’appelle également selon la tradition des Sages "Shabbat", comme il est écrit [au sujet du compte du Omer] : "Vous compterez pour vous à partir du lendemain du Shabbat".
Contre les Saducéens, qui niaient la tradition des Sages, et décidaient que "le lendemain du Shabbat" signifiait vraiment Shabbat, on appelle le Shabbat qui précède Pessa’h : Shabbat haGadol, pour marquer qu’ensuite vient un Shabbat supplémentaire : Shabbat haKatan.

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-> En se préparant à tuer le dieu des égyptiens, chose qu'ils adoraient eux-mêmes, le peuple juif se préparait à abandonner son lien avec l'adoration des idoles en faveur du service d'Hachem (Mékhilta - Bo 11).
Non seulement le peuple juif devait faire face à sa propre conscience concernant l'agneau, mais il était également confronté physiquement aux égyptiens qui bouillaient de colère à la vue des juifs prenant leur dieu pour l'abattre. Lorsque les égyptiens leur demandèrent ce qu'ils comptaient faire de leur dieu, le peuple juif n'eut pas peur et leur fit part de ses projets.
Furieux, les égyptiens tentèrent de les tuer, mais Hachem protégea miraculeusement le peuple juif en donnant aux égyptiens des maladies étranges et atroces qui les empêchèrent de faire du mal aux juifs.
C'est pourquoi, explique le Kol Bo (47), le Shabbat qui précède Pessa'h est appelé Shabbat haGadol, le grand Shabbat, en référence à ce grand miracle.

Béchala’h – miracle dissimulé

+ Béchala'h - miracle dissimulé :

-> L'un des plus grands miracles de l'histoire est l'ouverture de la mer Rouge. Pourtant, ce miracle n'était pas aussi clair que nous pourrions l'imaginer ; il était en fait quelque peu caché.
La Torah indique qu'un vent violent a précédé l'ouverture de la mer (Béchala'h 14,21).
Le Ramban (Béchala'h 14,21 ; 15,9), le Ran et le Séfer ha'Hinouh (mitsva 132) expliquent tous que Hachem a produit ce vent pour déguiser l'événement en phénomène naturel.
[cependant, Rabbénou Bé'hayé (Béchala'h 14,21) est d'avis que la mer s'est d'abord ouverte et que le vent a ensuite soufflé, asséchant le sol humide afin que les juifs puissent le traverser plus facilement. ]
Mais pourquoi Hachem camoufla-il le miracle?

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+ Minimiser les miracles

-> Le Séfer ha'Hinoukh affirme que chaque fois qu'un changement dans la nature est nécessaire, Hachem minimise le miracle, le faisant paraître presque naturel.
Par exemple, bien qu'un feu soit miraculeusement descendu des cieux sur le mizbéa'h (Autel) dans le Michkan et le Temple, le Cohen était obligé d'allumer un feu chaque jour sur l'Autel. Ainsi, on pourrait perdre de vue la main Divine et attribuer le feu au Cohen.

Autre exemple : le Ramban (Béréchit 6,19) note que, selon les dimensions données dans la Torah, l'arche de Noa'h n'aurait pas pu contenir tous ces animaux et toute la nourriture nécessaire pour les nourrir pendant un an. Il a dû s'agir d'un miracle. Alors pourquoi ordonner à Noa'h de construire une grande Arche? Pourquoi pas une petite?
Là encore, c'était pour rendre le miracle moins évident.

Selon le Séfer ha'Hinoukh, le miracle de l'ouverture de la mer Rouge reflétait cette façon générale dont Hachem dirige le monde et était donc déguisé dans la naturalité. Ce déguisement est nécessaire, explique-t-il, parce que nous ne sommes pas assez saints pour faire l'expérience de la révélation d'Hachem dans un miracle ouvert.

[ Rabbi Zundel de Salant (Mikhtav méEliyahou I) explique que c'est pour cette raison que, bien que nous devions avoir la émouna et le bitachon qu'Hachem pourvoit à tous nos besoins, nous devons également faire une hichtadlout, un véritable effort pour atteindre nos objectifs.
L'effort donne l'impression que les moyens de subsistance d'une personne sont le résultat de processus naturels. Si une personne gagnait sa vie sans autre effort que la prière, il s'agirait d'un miracle incontestable. C'est pourquoi nous revêtons notre foi de l'illusion de l'effort. ]

Le rav Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel III) fait remarquer qu'Hachem veut que nous ayons notre libre arbitre et que nous choisissions le bien. Si les miracles étaient trop dévoilés, si l'intervention d'Hachem (la hachgakha) était évidente, nous nous sentirions obligés de suivre Ses ordres ; le mal ne serait pas une option. [il n'y aurait plus véritablement de libre arbitre]

=>Aujourd'hui encore, les miracles abondent dans notre vie quotidienne, mais pas de manière flagrante. De temps en temps, nous devons prendre du recul et nous recentrer, en reconnaissant que toutes nos réalisations apparentes, et la nature elle-même, sont l'œuvre du Divin.

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+ Tromper les égyptiens :

-> Bien que le Ramban reconnaisse qu'Hachem dirige généralement le monde de manière dissimulée, il considère l'ouverture de la mer Rouge comme une exception. Le but des plaies en Egypte était d'affirmer qu'Hachem a créé et continue à diriger le monde. Par conséquent, ces miracles ont "enfreint les règles" et n'ont pas été cachés.
Le miracle de l'ouverture de la mer Rouge était similaire, soutient-il, et par conséquent il n'aurait pas dû être dissimulé non plus.
Néanmoins, selon le Ramban et le Ran, Hachem a déguisé ce miracle afin que les égyptiens le considèrent comme un phénomène naturel et suivent sans crainte le peuple juif dans la mer.

-> b'h, voir par exemple sur le détail des mérites de la mer Rouge : http://todahm.com/2018/02/20/la-traversee-de-la-mer-rouge

-> Ces miracles pendant l'ouverture de la mer Rouge sont complètement révélés ! Si Hachem a dissimulé le miracle de l'ouverture de la mer Rouge pour les égyptiens, pourquoi a-t-il accompli des miracles aussi évidents pour les Bnei Yisrael?

La sortie d'Egypte n'a pas seulement mis fin à l'asservissement des Bné Israel ; il a également marqué le début d'une relation spéciale entre eux et Hachem.
Comme l'écrit le Ramban (intro au Séfer Chémot), la sortie d'Egypte a culminée avec la construction du Michkan, dans lequel Hachem a résidé parmi les Bné Israel.
Alors qu'ils quittaient l'Egypte, Hachem voulait leur montrer que leur vie était sur le point de changer radicalement. Grâce à ces miracles particuliers survenus au cours de leur voyage à travers la mer, les Bné Israel ont fait l'expérience profonde et tangible d'une relation magnifique avec leur Père aimant.

Hachem a puni les égyptiens non pas pour avoir violé Sa volonté, mais pour le bien de Moché et de Son peuple, Israël.
C'est pour cette raison qu'un verset dit : "Car c'est pour eux que D. fait la guerre à l'Egypte", en mentionnant spécifiquement "pour eux" (lahém - Béchala'h 14,25).
En d'autres termes, D. a combattu au nom de Moché et du peuple juif comme une expression de son amour pour eux plutôt que comme un acte de vengeance contre l'Egypte.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 18,1 ]

"Moché a dit au peuple : N'ayez crainte! ... D. combattra pour vous et vous, gardez le silence! (vé'atem ta'harichoun)" (Béchala'h 14,13-14)

Pourquoi Moché a rajouté "gardez le silence!"?

Le Midrach rapporte que le Satan (à prononcer en disant : Sa [et puis] tan) s'est plaint à D. que les juifs commettent de nombreuses infractions.
D. lui a répondu : "plutôt que de dire du mal à propos des juifs, comparons leurs actes avec ceux des non-juifs, et tu verras à quel point les juifs sont droits."

Cependant, D. a eu du mal à répondre aux plaintes du Satan concernant le fait que les juifs parlent pendant la prière, car les non-juifs ne discutent pas et se comportent bien/avec respect dans une église.

Ainsi, Moshé dit : "N'ayez crainte! ... D. combattra pour vous", mais la condition est : "gardez le silence!" (vé'atem ta'harichoun) durant la récitation de la prière et la lecture de la Torah, car lorsque vous bavardez/dites des paroles inutiles, D. trouve difficile de vous défendre face au Satan.

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++ Le fait de parler durant la prière entraîne 3 problématiques :
- interdiction de se conduire avec légèreté dans la synagogue.
On doit avoir le même respect pour la synagogue que pour le beit hamikdach.
- il est interdit de parler durant la prière ;
- notre attitude conduit à faire fauter autrui (car on entraîne d'autres à parler = effet boule de neige - ex : donne à autrui l'idée d'y parler, de participer à la discussion).
On réalise une sorte de 'hilloul Hachem en public.

Il faut être très vigilant car à force de faire une avéra, elle devient une chose autorisée (le yétser ara peut même nous faire croire qu'on réalise une mitsva! - que D. nous en préserve!!).

La Guémara Shabbath 32 = c'est à cause de 2 fautes que les ignorants sont condamnés à mourir :
- ils appellent l'arche sainte = l'armoire ;
- ils appellent le beit haknesset = lieu de réunion pour discuter, échanger des paroles comme au bar/restaurant.

La synagogue est le cœur de la vie juive collective, c'est un lieu de réunion de la communauté dans un but de faire un, par la prière, avec D.

Parler pendant la prière, c'est un signe de dédain, de mépris envers D. (j'ai mieux à faire!! il y a plus important/plus intéressant que D.!!), c'est renier la suprématie de D. dans notre échelle de valeur.

Il y a un temps pour tout dans la vie, et quand on prie, on prie de tout cœur (seul face à D., au sein d'une communauté unie vers D.) !!

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle : d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam) [1ere partie] + d'un discours du rav Mévorah Zerbib [2e partie]

La manne …

+ La manne ...

Quand les juifs ont vu la manne, ils ont dit : "manne ou" (Béchala'h 16;15) = "c'est une nourriture" (le verset continue par : "car ils ne savaient pas ce que c'était").

La manne = l’abréviation des 2 mots : 'maasé nissim' (= quelque chose faite de façon miraculeuse).

La manne = l’abréviation de "Ma Névaré'h " (Quelle bénédiction doit-on réciter?)

En effet, ils ont demandé à D. : quelle est la bénédiction à faire?

"Moché leur dit : "c'est le pain (ou alé'hém) que D. vous a donné à manger"" (Béchala'h 16;15)

Alors, quelle est la bénédiction à faire pour manger de la manne?

== comme le pain venait du Ciel, ils devaient faire la bénédiction : "amotsi lé'hem min achamayim."

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

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->Selon la guémara (Taanit 24b), nous ne devons pas tirer profit d'un élément qui est le fruit d'un miracle.
Or, comme nous venons de le voir, le terme "manne" est l’abréviation des 2 mots : "maasé nissim" (= quelque chose produite de façon miraculeuse).
"Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres : "Qu’est ceci?" (מָן הוּא - manne ou)" (Béchala’h 16,15) = ils ne savaient pas s'ils leur étaient permis d'en consommer, puisque provenant d'un miracle. Moché leur a alors dit : "C'est le pain que Hachem vous a donné à manger" = ceci est une récompense du pain avec lequel Avraham a nourri ses invités (les 3 anges).
[De plus,] On peut profiter d'un miracle lorsqu'il s'agit d'une situation de vie ou de mort. C'est pour cela que la Torah écrit : "Il [Hachem] t'a affamé et Il t'a fait manger la manne" (Ekev 8,3), puisque vous étiez affamés, alors il vous était permis d'en manger.

[le 'Hida - Torat ha'Hida]

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-> Dans le désert, sur la manne, les juifs faisaient : "amotsi lé'hem mi achamayim", puis le birkat amazone.
Mais cela avait pour conséquence de ne pas pouvoir réciter toutes les autres bénédictions (ex: boré péri aéts, haadama, chéakol niya bidvaro, boré néfachot, ...) et également "achèr yatsar", puisque la manne n'entraînait pas de déchets.
La guémara (Yoma 4b) dit qu'avant que D. ne parle à Moché, lors du don de la Torah, Moché dut attendre dans la nuée 6 jours pour que disparaisse toute trace de nourriture et de boisson qui se trouvait dans ses intestins.
Or Moché ne mangeait que de la manne, qui est entièrement assimilée par les organes sans laisser de déchets.
Rabbi 'Haïm Kanievsky enseigne que Moché avait, semble-t-il, acheté de la nourriture aux non-juifs des environs, comme l'avaient fait les juifs.
Si Moché avait la possibilité de manger la manne, le pain spirituel que mangent les anges, pourquoi est-il allé acheter de la nourriture aux non-juifs?
Rabbi 'Haïm de répondre que Moché voulait gagner les bénédictions qu'il pourrait réciter sur ces aliments car, sur la manne, il ne disait que hamotsi et le birkat hamazone.
En achetant des aliments aux non-juifs, il a pu réciter la bénédiction de mézonot, haéts, haadama, boré néfachot et achèr yatsar.

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-> La guémara (Béra'hot 48b) enseigne que les juifs récitaient le Birkat haMazon après avoir mangé de la manne.

Selon nos Sages, la manne avait le goût de pratiquement tout ce qu'une personne peut désirer.
Rav 'Haïm Kanievsky s'interroge : Est-ce que la manne prenait le goût et également la composition de l'aliment désiré, ou uniquement son goût?

La manne ne pouvait pas avoir le goût d'aliments, tels que : les concombres, les melons, les poireaux, les oignions ou bien l'ail.
Puisque ces aliments ne sont pas sains pour les femmes allaitant des bébés, la manne ne pouvait pas avoir leur goût (selon Rachi - Bamidbar 11,5).

Or, comme ce n'est pas le goût qui est néfaste, mais la nourriture en elle-même, on peut en déduire que la manne changeait de goût et également de composition pour s'aligner sur l'aliment désiré.

Se basant sur cela, le rav 'Haïm Kanievsky dit que les juifs faisaient le Birkat haMazone uniquement lorsqu'ils mangeaient la manne en tant que pain (ayant ce goût et cette composition).

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+ "La maison d'Israël (beit Israël) donna à cette substance le nom de manne" (Béchala'h 16,31)

Le rav 'Haïm Kanievsky commente que "beit Israël" fait référence aux femmes (Rachi - Yitro 19,3).
Puisque les femmes sont généralement celles qui s'occupent de la préparation de la nourriture, elles ont eu le privilège de donner un nom à cette "substance" : la manne.

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-> Chaque jour, chaque personne recevait une portion unique de manne, qui tombait à une distance variable.
La guémara (Yoma 75a) rapporte que pour ceux qui étaient méritants, elle tombait immédiatement à l'extérieur de leur tente, mais pour ceux qui l'étaient moins, ils devaient marcher (plus ou moins loin) afin de la ramasser.
[la manne était un révélateur publique des fautes d'une personne, obligeant à faire tous les jours une téchouva totale, sous peine de subir une honte aux yeux de tous!]

Le rav 'Haïm Kanievsky s'interroge : dans la dispute avec Kora'h, pourquoi est-ce qu'on n'a pas regardé qui de Moché ou Kora'h avait sa manne qui tombait le proche de sa tente?

Et de répondre : lorsqu'une personne veut créer une dispute, elle va trouver tous les arguments possibles afin de l'alimenter, de repousser toute contradiction.
[par exemple, Kora'h pouvait argumenter que si la manne tombait plus loin de sa tente, c'était car il n'avait pas combattu Moché avec assez de forces!]

Ainsi, l'unique preuve était l'encens de l'offrande, qui avait le pouvoir de tuer toute personne n'étant pas autorisée à l'apporter.

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+ "Les enfants d'Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est ceci?" car ils ne savaient ce que c'était" (Béchala'h 16,15)

-> Rabbi Mendel de Rimanov enseigne :
La manne qui tombait pour les juifs dans le désert, était une nourriture Céleste, un aliment spirituel, la subsistance des anges.
Elle avait un impact si incroyable sur les gens l'ayant mangée, qu'ils en étaient modifiés (même) physiquement, devenant méconnaissables pour leur prochain.
C'est pour cela que le verset déclare : "ils se dirent les uns aux autres : Qu'est ceci?", et ce n'est qu'après que Moché leur explique : "c'est l'aliment que Hachem vous a donné à manger", qu'ils ont compris.

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-> "Voici ce que D. a ordonné : chaque homme prendra autant qu'il a besoin, un omer par tête, selon le nombre de personnes que chaque homme a dans sa tente" (Béchala'h 16,16)

-> Ce verset contient toutes les lettres de l'alphabet hébreu, qui composent la Torah.
C'est là un signe que si un homme s'adonne à l'étude de la Torah, il obtiendra sa subsistance sans effort, comme les juifs dans le désert.
[Baal haTourim]

-> Puisque Hachem octroya à chacun une quantité suffisante de manne, les enfants risquaient de ne plus respecter leurs parents. En effet, s'ils étaient capables de ramasser leur propre nourriture, ils pourraient devenir totalement indépendants.
Hachem ordonna donc que seul le chef de famille cueillît la manne afin que soit préservé le respect qui lui était dû.
['Houpat Eliyahou]

+ "Voyant les Égyptiens [litt. l’Égypte] à leur poursuite, le peuple fut rempli d'effroi." (Béchala'h 14;10)

Rachi = [les Égyptiens se lancèrent à la poursuite des enfants d'Israël] avec un seul cœur, comme un seul homme.

Sur l'arrivée des enfants d'Israël au mont Sinaï ("Israël campa là" - Paracha Yitro) :
Rachi = comme un seul homme, avec un seul cœur.

Comment expliquer l'emploi des termes en sens inverse/contraire?

Le Rabbi de Sokhatchov (auteur du Avnei Nézer) donne l'explication suivante :
- A la racine, les enfants d'Israël sont réellement comme un seul homme.
Il ne leur manque qu'une volonté commune et un seul cœur pour être unis comme un seul homme.

- Quant à elles, les nations sont séparées à leur racine ; c'est uniquement leur cœur et leur volonté d'obtenir la même chose qui fait d'elles un seul homme.

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Le Maor vachéméch pose une question sur ce verset : "le peuple fut rempli d'effroi. Les enfants d'Israël crièrent vers D." (14;10) :

Pourquoi ils crièrent vers D.?

= car un homme craignant vraiment D. a honte d'avoir peur d'autre chose que de D.
Ainsi, les bnei Israël crièrent car ils étaient contrariés d'avoir eu peur d'êtres humains, comme eux.

 

Source (b"h) : le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman

"Ils ne pouvaient pas boire l'eau à Mara car elle était amère … [Moché] cria à Hachem et Hachem lui montra un arbre. Il le jeta dans l’eau et l’eau devint douce" (Béchala'h 15,23-25)

-> Le midrach (Chémot rabba 50,3) commente : " 'Car elle était amère' = c'est la génération qui était amère dans ses actes".
En d'autres termes, le midrach explique que l'amertume de l'eau provenait des fautes des Bné Israël. Il est donc logique de penser que l'eau fut adoucie par l'expiation de ces fautes, lorsque Moché jeta une branche d'arbre dans l'eau. L'amertume de l'eau symbolisait la faute tandis que l'arbre symbolisait l'expiation.

Cette interprétation est soutenue par un autre enseignement de nos Sages (Zohar - Parachat Béchala'h, 60a) : " 'Hachem lui montra un arbre' = il n'est d'arbre que la Torah, comme le dit le verset (Michlé 3,18) : 'C'est un arbre de vie pour ceux qui s'y attachent... Rabbi Abba dit : Il n'est d'arbre que Hachem comme il est dit (Choftim 20,19) : 'Car adam [l'homme] est un arbre du champ'. "'
Ceci indique que "l'adoucissement" de "l'amertume" causée par les fautes des Bné Israël était soit un effet de la Torah qui expie la faute (voir Mena'hot 110a et Sifri, Haazinou 306), soit effectué par D. Lui-même, qui purifie le peuple juif de toutes ses fautes (Yoma 85b).

Dans cet esprit, le Zohar dit ailleurs (Raya Méhémna, Behaalotekha p. 153a) : " 'D. lui montra un arbre... et l'eau devint douce. Nous apprenons de là que si un homme s'adonne à l'étude de la Torah, qui est un 'arbre, D. lui pardonne ses fautes, desquelles la Torah dit (Chémot 1,14) : 'ils leur rendirent la vie amère', et elles deviennent douces".

[compilation de divré Torah du rav David Hofstedter (Darach David)]

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-> Nos Sages (Kohélèt Rabba 6,6) disent : "Cela peut être comparé à un homme du peuple ayant épousé une princesse. Même s'il lui offrait tout ce qu'il existe au monde, cela n'aurait eu aucune valeur à ses yeux, car elle est la fille d'un roi. De même, même si l'on donne tous les délices de ce monde à l'âme, ils ne veulent rien dire pour elle car elle vient des royaumes supérieurs".
Le monde physique est "amer" pour l'âme, qui émane d'un royaume spirituel. Les éléments spirituels du monde lui sont "doux".

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-> Sur ces versets (Béchala'h 15,23-25), le midrach (Mékhilta - Bechala'h - paracha d'Vayissa 1) commente : "Rabbi Elazar Hamodaï dit : c'était un olivier, car il n'y a pas d'arbre plus amer que l'olivier ... Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : Il lui montra une parole de Torah.
Le verset ne dit pas "vayaréhou Hachem ets" (D. lui 'montra' un arbre), mais "vayoréhow" [lui enseigna]."
Selon le Kli Yakar, ceci montre que l'étude de la Torah est "amère" au début et sape les forces de l'homme (guémara Sanhédrin 26b), ainsi que l'enseignent nos Sages (midrach Dévarim Rabba 7,3) : "Comme l'huile est amère au début et douce à la fin, ainsi en est-il des paroles de Torah : l'homme peine au début mais, à la fin, elles lui sont agréables".
Puisque telle est la nature de la Torah, D. a mis les Bné Israël à l'épreuve avant de la leur donner, pour voir s'ils auraient foi qu'une chose amère pouvait s'adoucir par miracle.

-> Nous pouvons peut-être ajouter que, selon l'opinion de Rabbi Chimon bar Yo'haï que
D. montra à Moché "une parole de Torah".
L'épreuve a été soumise en utilisant la Torah elle-même : le peuple juif a été testé pour voir s'il supporterait l'amertume qui marque le début de l'étude.
C'est peut-être aussi la raison pour laquelle le peuple juif a reçu dix mitsvot à Mara, comme le dit la guémara (Sanhédrin 56b) : "Les Bné Israël reçurent 10 mitsvot à Mara : les 7 que les descendants de Noa'h avaient acceptées, plus la loi civile, le Shabbat et l'honneur dû aux parents".
Elles avaient pour but de déterminer si le peuple juif accepterait les difficultés en recevant ce premier groupe de mitsvot.

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+ Les mitsvot données à Mara :

-> Le don de la Torah au mont Sinaï fut précédé par 3 jours de préparation pendant lesquels les Bné Israël ne furent pas autorisés à s'approcher de la montagne. Auparavant, à Mara, le peuple juif a reçu plusieurs mitsvot sans aucune préparation préalable. Ils protestèrent même contre Moché à ce moment-là, comme le dit la Torah : "Le peuple se plaignit à Moché" (v.15,24).
Malgré leur manque de préparation et leurs récriminations, D. leur promit à Mara qu'ils ne connaitraient aucune maladie : "Je ne t'infligerai aucune des maladies dont J'ai frappé l'Egypte. Je suis D. qui te guérit" (Béchala'h 15,26). Cette promesse demande une explication. Les Bné Israël venaient de défier Moché.
=> Pourquoi reçurent-ils de D. une promesse si magnanime? Leurs actes ne méritaient-ils pas une punition au lieu d'une récompense?

D'après notre discussion, on peut l'expliquer ainsi : les griefs des Bné Israël n'étant pas sans fondement, ils ne furent pas considérés comme fautifs. Leurs réclamations étaient une réaction naturelle au terrible sentiment d'amertume qui accompagne le premier pas dans l'étude de la Torah. Comme nous l'avons vu, la Torah est comparée à une olive, le fruit le plus amer qui soit. Les juifs n'avaient pas encore gouté la douceur de l'étude de la Torah et "le peuple se plaignit à Moché", non seulement le érev rav, mais aussi le peuple juif.

Moché reçut l'ordre de jeter un olivier dans l'eau amère pour renforcer la foi des Bné Israël et les préparer à la mission qui les attendait. Ils allaient constater l'adoucissement miraculeux de l'eau et, grâce à cela, s'imprégner de la conviction que D. est capable d'adoucir toute amertume. Leur foi leur valut alors la promesse divine de ne jamais souffrir des maladies infligées aux Egyptiens.

L'étude de la Torah est amère et difficile au début, c'est vrai, mais si l'homme persévère, D. éclairera sa voie et il goûtera la douceur de la Torah. Comme le dit le prophète : "Le peuple qui marche dans les ténèbres verra une grande lumière ; une lumière brillera sur ceux qui ont vécu sur la terre de l'ombre de la mort" (Yéchayahou 9,1).
Cette douceur est le "fruit" de la période initiale de difficulté; ce sont l'amertume et la peine accompagnant le début de l'étude de la Torah qui donnent naissance au plaisir ressenti par la suite.

Dans le même sens, l'expérience prodigieuse du don de la Torah, une moisson spirituelle de révélations sublimes et de lumière spirituelle, était l'aboutissement d'un processus ayant débuté à Mara.
La, le peuple juif a reçu un premier groupe de 10 mitsvot ; l'expérience amère de Mara a, comme la pousse initiale du fruit de l'arbre, entamé le processus qui les conduisit au Don de la Torah.
[Darach David]

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+ La douceur ne vient qu'après la difficulté :

-> L'amertume que les Bné Israël connurent à Mara laissait entendre qu'ils ne recevraient la Torah qu'après une période de difficulté et d'effort.
Comme le dit Panim Yafot (Béchala'h 15,23) :
"Ils arrivèrent à Mara et ne purent pas boire l'eau à Mara car elle était amère'. Ce [verset] peut être compris selon l'enseignement de Rabbénou Hakadoch à son fils (Kétouvot 103b) : "Jette la mara [la crainte ou l'amertume] sur les élèves", comme l'enseignent nos Sages (Béra'hot 63b) sur le verset : Lorsqu'un homme meurt dans une tente' ('Houkat 19,14) : la Torah ne se maintient que chez un homme qui 'se tue' pour elle [qui se prive des plaisirs physiques pour se consacrer à l'étude de la Torah]'.
Nos Sages disent également (idem 5a) que la Torah ne s'acquiert que par les souffrances ... ce qui est le sens de l'enseignement de la guémara (Meguila 6b) : '(Si un homme te dit qu'il a] peiné et a trouvé [c'est-à-dire qu'il a atteint la sagesse de la Torah], tu peux le croire ...
'Jette la mara (amertume) sur les élèves' = signifie qu'il est impossible d'atteindre la douceur de la Torah sans efforts, qui sont amers au début et doux à la fin.

[La guémara (Meguila 6b) dit sur place : "Rabbi Yits'hak dit : si un homme te dit : T'ai fait des efforts mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas. [S'il te dit :] Je n'ai pas fait d'efforts et j'ai trouvé, ne le crois pas. [S'il dit :] 'J'ai fait des efforts et j'ai trouvé', crois-le".
Même mémoriser son étude qui, comme dit la guémara, nécessite l'aide divine, doit aussi être précédé par des efforts, comme le dit le Beit Halévi (Béchala'h 19,5) : "Retenir son étude vient de l'aide divine, mais cela demande aussi des efforts ... car sans efforts, on n'y parviendra pas".
Le Beit Halévi déclare qu'un homme qui déclare avoir retenu son étude sans avoir fait d'efforts est inclus dans la catégorie de personnes qui affirment "ne pas avoir fait d'efforts et avoir trouvé", affirmation que la guémara déclare fausse sans aucun doute.
Le Beit Halévi ajoute que la même chose s'applique à la partie mystique de la Torah : "C'est seulement en peinant sur la partie révélée de la Torah que l'homme méritera de se voir révéler ses secrets ". ]

Lorsqu'ils se rendirent à Mara ... et s'approchèrent pour la première fois de la Torah, ils la trouvèrent amère et furent incapables de la recevoir : 'Ils ne pouvaient pas boire l'eau à Mara [l'eau symbolise la Torah - Baba Kama 17a] ... mais par intermédiaire de Moché... D. apparut pour les bénir et les gratifier de l'influence spirituelle qui allait leur permettre de finir par goûter la douceur de la Torah. Tel est le sens du verset : D. lui montra un arbre...'

C'est particulièrement vrai de l'étude de la Torah Orale, qui s'acquiert seulement par des efforts très soutenus. La Torah Orale n'est étudiée que par ceux qui aiment D., comme le dit le midrach (Tan'houma, Noah 3) : 'A propos de la Torah Orale, il est dit (Iyov 11,9) : "Sa mesure est plus longue que la terre et elle est plus large que la mer" et (Iyov 23.13) : "On ne la trouvera pas sur la terre des vivants" ... car on ne trouvera pas la Torah Orale chez celui qui recherche les plaisirs, le désir, l'honneur et la célébrité dans ce monde, mais seulement chez celui qui 'se tue pour elle, comme il est écrit ('Houkat 19.14) : "Voici la Torah - un homme qui meurt dans une tente" et telle est la voie de la Torah : mange ton pain trempé dans le sel, bois de l'eau en petite quantité, dors par terre et mène une vie de souffrance tout en peinant dans la Torah ... car il est difficile d'étudier et cela cause de grandes souffrances... car il existe de nombreux détails dans les mitsvot, mineurs et majeurs.
Elle est aussi pénible que la mort et aussi dure que la tombe, et elle n'est étudiée que par celui qui aime D. de tout son cœur, de toute son âme et de tous ses moyens."

-> Nos Sages (midrach T'an'houma - Noah 3) enseignent : "Quiconque aime la richesse et les plaisirs ne peut pas étudier la Torah Orale, car elle cause une grande souffrance et prive de sommeil ..."
Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsaddik -Kedouchat Shabat, maamar 7) explique qu'à ceux qui peinent pour comprendre la Torah Orale, la lumière cachée des 7 Jours de la Création est révélée déjà dans ce monde.

=> Le renouveau du peuple juif en tant que nation dépend aussi de l'effort qu'il investit dans l'étude de la Torah. Moché dit aux Bné Israël : "Ce jour-ci, vous êtes devenus un peuple". Dans son
introduction à la Massékhèt Guittin, le Tiférèt Yaakov explique : "Il vit leur désir de se vouer à l'étude de la Torah et d'y peiner, car tel est le principal désir de D. à leur égard."

Paracha Bechala’h

- "... Israël vit les égyptiens morts sur le rivage de la mer. Israël vit la main puissante ..." (Bechala'h 14,30-31)

[Od Yossef Haï] – Au moment où les Bnei Israël virent de leurs propres yeux leurs ennemis morts, ils virent en image tous les miracles qui avaient jalonné le processus de leur délivrance.
Ils virent notamment, "la grande main", le fait que la main de la fille de Pharaon s'était allongée pour atteindre le berceau dans lequel Moshé avait été caché. Sans cette intervention de D., le libérateur d'Israël aurait été tué, et la délivrance remise en question.

Cela nous donne une leçon de vie!! Dans tout ce qui nous arrive dans la vie, il faut être profondément persuadé que cela vient de D. et que c'est ce qu'il y a de mieux pour moi.
Arrêtons de dire à D. ce qu'Il doit faire de notre vie ("D., heureusement que je suis là pour te signaler tes erreurs. T'aurais du faire ça ..."). Qui sommes-nous pour vouloir remettre en cause une décision de D.?

- Le saviez vous?

1°/ Une des raisons d'éviter le pays des Pelishtim était afin d'épargner aux Bnei Israël le spectacle des ossements de leurs frères de la tribu d'Ephraïm assassinés et disséminés sur les routes (Chémot Raba 20,10).
En effet, de très nombreuses familles de la tribu d'Ephraïm avait quitté l'Egypte 30 ans auparavant, car elles s'étaient trompées dans le calcul de la date de la délivrance (comptant les 410 ans à partir de l'alliance de D. avec Avraham - brit ben abetarim -  au lieu de partir de la naissance d'Itshak).
Ils s'évadèrent d'Egypte, mais en arrivant dans le pays des Pelichtim, ils furent attaqués par ses habitants, et       300 000 personnes de la tribu d'Ephraïm furent tués (Chémot Raba 20,9).
Pourquoi D. ne les a pas sauvé? car ils ont violé le serment de partir avec les ossements de Yossef, et car ils ont nié les paroles des sages de cette époque qui proclamaient que le temps de la délivrance n'était pas encore venu.

2°/ Lorsque les Bnei Israël traversèrent la mer morte, D. accomplit pour eux 10 miracles :
- l'eau se fendit
- pour les protéger, elle forma un toit au-dessus d'eux
- elle se fendit en 12 passages, un pour chaque tribu
- le sol était parfaitement sec sous les pieds
- le sol était comme de l'argile sous les pieds des égyptiens
- l'eau devint dure comme de la pierre
- l'eau solidifiée formait des murs de mosaïques décoratives
- ces murs étaient transparants, et permettaient à chaque tribu de voir les autres traverser (sentiment de sécurité)
- si un juif avait soif, il n'avait qu'à tendre la main, et le mur fondait, produisant une eau potable
- dès qu'il avait étanché sa soif, le mur redevenait une masse solide.