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Béchala’h – la noyade des égyptiens = grande bonté pour eux

+ Béchala'h - la noyade des égyptiens = grande bonté pour eux :

-> Les concepts de vie et de mort sont inversés lorsqu'ils sont appliqués aux réchaïm, puisque même de leur vivant, les r sontéchaïm appelés "morts" (guémara Béra'hot 18b), en raison du fait qu'ils sont racha ils sont alors déconnectés de D., la source de la vie.
Cependant, par lorsque leur mort physique est non naturelle, ils sont élevés, puisque leur mort sanctifie publiquement le nom d'Hachem, car le nom de D. est sanctifié lorsque les gens sont témoins de la façon dont il exécute la justice contre ceux qui lui désobéissent.
En ce sens, leur mort les "vivifie" réellement.

La question se pose alors [au sujet des égyptiens] : Puisque la mort du malfaiteur le ramène à la vie, pourquoi la mer [Rouge] devrait-elle rejeter son cadavre? En outre, il n'y a pas eu de plus grande sanctification de D. que par la mort des réchaïm, comme ce fut le cas en Égypte, car par la mort des réchaïm égyptiens, tout le monde a réalisé que D. était le Créateur et le soutien du monde.

C'est sur cette base que nous expliquons le verset : "Israël vit la grande main que D. infligea à l'Égypte" (Béchala'h 14,31). A première vue, l'utilisation de l'expression "la grande main" n'a pas de sens, puisque le Arizal (Eits 'Haïm 33,1) affirme que l'expression "la grande main" (yad aguédola) fait allusion à la bonté d'Hachem.
Quelle bonté D. a-t-il exercée à l'égard des égyptiens?

A la lumière de l'explication ci-dessus, la phrase peut être interprétée comme disant : "Israël a vu la grande main", c'est-à-dire la bonté que D. a accordée aux égyptiens. Et de quelle bonté le peuple juif a-t-il été témoin?
"Le peuple craignait D. et avait foi en lui". En frappant les égyptiens, le peuple juif en est venu à révérer Hachem et à croire en Lui et en Son serviteur Moché.
En étant frappés, les égyptiens ont servi de véhicule pour imprégner le peuple juif de foi en D. et de révérence à son égard.
Il ne pouvait y avoir de plus grande bonté pour les égyptiens que celle de D. de les utiliser comme moyen d'inculquer la foi au peuple juif.
[...]

Une main "grande" (yad aguédola) symbolise la bonté, tandis qu'une main "forte" (yad a'hazaka) symbolise le jugement. (Tikouné Zohar 9a)
C'est donc ce que signifie le verset "Israël vit la grande main que D. infligea à l'Égypte". Ils ont été témoins de la bonté dont ont bénéficié les égyptiens.
Le verset poursuit en expliquant quelle bonté a été exercée à l'égard des Égyptiens : la bonté a consisté à ce qu'ils aient pu servir d'instrument pour que le peuple juif en vienne à craindre D. et à croire en D.
En d'autres termes, les égyptiens ont permis au peuple juif d'acquérir la foi en Hachem.
[...]

C'est pourquoi le verset dit : Israël a vu", en référence à ceux qui possèdent un intellect bien développé, dont la foi et la crainte de D. ne nécessitent pas de miracles ou de prodiges. Pour ces personnes, appelées "Israël", il n'y a pas eu de bonté pour les égyptiens lorsque la mer s'est séparée, puisqu'ils avaient déjà foi en D. avant d'être témoins du miracle.
Comme les personnes les plus élevées du peuple juif avaient foi en Hachem sans avoir besoin d'assister à des miracles, les égyptiens n'ont pas servi d'instrument pour leur inculquer la foi. C'est pourquoi il n'est pas dit qu'ils craignaient Hachem. Lorsque le verset affirme que le peuple craignit D. à la suite du châtiment des égyptiens, il se réfère au "peuple".

Néanmoins, ceux que l'on appelle "Israël" se rendent compte qu'une bonté a été accordée aux égyptiens, puisqu'ils allaient servir de support à l'accomplissement de miracles et de prodiges pour le bien de ceux dont l'intellect n'était pas développé et qui avaient besoin de tels miracles et de démonstrations des pouvoirs de D. pour fortifier leur foi et leur crainte.
Les égyptiens ont donc été les instruments par lesquels "le peuple" en est venu à craindre Hachem et à croire en lui.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 14,31]

+ "La Torah nous dit que la Manne (מָן) a reçu son nom parce que les gens ne savaient pas ce que c'était" (מַה הוּא- Béchala'h 16,15).
Et cela parce qu'il s'agissait d'une nourriture spirituelle, une nourriture que les anges, qui servent Hachem, mangent. Ceux qui en mangeaient s'élevaient de jour en jour, de plus en plus haut, à tel point qu'un homme ne reconnaissait plus son ami d'un jour à l'autre et demandait : "Qui est-il?" (מי הוא).
[ 'Hozé de Lublin]

Avant l’ouverture de la mer Rouge

+ Avant l'ouverture de la mer Rouge (selon le Ohr ha'Haïm) :

-> "Et Pharaon s'approchait, les Bné Israël levèrent les yeux et voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Israélites jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

-> "Et Pharaon s'approchait" :
il semble qu'il faille expliquer le verset en s'inspirant des paroles de nos Sages (midrach Chémot rabba 21,5) : "ils disent, voici l'Egypte qui voyage derrière eux" = le mot "Égypte" étant le nom du prince céleste préposé sur l'Égypte. Et voici que cet ange-là s'est joint à eux à leur poursuite car c'est l'habitude que le prince céleste d'une nation vienne aider son peuple et s'ils viennent à tomber, il tomberai aussi au même moment.

D'une manière générale, ce prince céleste se tient à la droite du roi de la nation, et non pas devant le peuple, et le roi est fondu dans le peuple (guerriers) et non pas devant.
Ici, la Torah précise que le prince se trouvait à la tête du peuple égyptien juste derrière les enfants d'Israël. C'est la raison pour laquelle les enfants d'Israël ont eu très peur.

La raison pour laquelle Hachem n'a pas empêché ce prince céleste d'Egypte de s'associer à cette poursuite, était de le tuer aux yeux de tous les enfants d'Israël, comme dit le verset (14,30) "Israël a vu l'Egypte morte au bord de la mer", et le Zohar dit que "Égypte" ici est le prince céleste surnommé "Égypte".

Une autre raison aussi est que par la peur, les Bné Israël vont se repentir, vont faire téchouva et épancher leur cœur vers D.
Ainsi par le biais de cette téchoua, Il pourra faire tous les grands miracles qu'll a faits au moment où les Bné Israël sont arrivés devant la mer Rouge.
Auparavant, cette chose n'était pas assurée du tout. D'ailleurs, nos Sages ont interprété les mots : "il s'est rapproché" signifiant que le cœur des enfants d'Israël s'est tourné et s'est rapproché d'Hachem. Et ainsi cela s'est passé comme le verset le précise "et ils ont crié envers D."
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Hachem dit à Moché : "Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux Bné Israël de se mettre en marche" (Béchala'h 14,15)

-> Pourquoi cries-tu envers moi?
Afin de comprendre ce verset, nous allons rapporter un midrash (Chémot Rabba 21) qui dit que lorsque les Bné Israël sont arrivés devant la mer rouge, ils avaient des accusateurs contre eux et la mer a refusé de s'ouvrir devant eux en disant (plaidoyant) que de même que les égyptiens sont un peuple idolâtre, de même les enfants d'Israël ayant vécu parmi eux, avaient aussi goûté à leur idolâtrie.

Il est connu que les bonnes actions que les Bné Israël font renforcent la miséricorde divine sur eux.
Au contraire, les mauvaises actions diminuent cette bonne influence de miséricorde.
Hachem a vu qu'au moment où les enfants d'Israël étaient en danger, la rigueur a accusé les enfants d'Israël et bien que D. soit bon et veut faire le bien, les mauvaises actions d'un homme (celles des Bné Israël) affaiblissent cette miséricorde que D. voudrait influer sur eux, l'empêchant de faire les miracles qui vont leur venir en aide au moment critique.
C'est pour cela qu'Il dit à Moché "pourquoi cries-tu vers moi?" = cela ne dépend pas que de moi, car je veux faire un miracle mais du fait qu'ils ne sont pas aptes à cela alors la vertu de rigueur (qui les accuse) m'empêche de le faire. Alors D. dit à Moché "Parle aux Bné Israël!"

=> Voici le conseil qu'ils doivent appliquer afin d'amener sur eux la bonté et à la miséricorde, dis leur de renforcer leur émouna, de tout cœur, et qu'ils se jettent à l'eau avant même que la mer ne s'ouvre, et, par le mérite de la confiance qu'ils mettront en Moi, je ferai le miracle, et la miséricorde prendra le dessus.
Car grande est la force de la croyance et de la confiance en Moi. Qui feront tout inverser dans le bien. Comme cela s'est réellement passé.

Il me semble pouvoir dire que la raison pour laquelle les accusateurs et la rigueur ont pris le dessus est du fait que leur croyance s'est affaiblie dans leur cœur. Ils ont dit "il vaut mieux retourner en Égypte, être esclave" (v.14,12). Pour cela, Il leur a demandé de faire un geste prouvant leur parfaite émouna (croyance).
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Or, au petit matin, Hachem fit peser sur l'armée égyptienne une colonne de feu et une nuée et jeta la perturbation dans l'armée égyptienne, et il détacha les roues de ses chars, les faisant ainsi avancer pesamment. Alors l'égyptien s'écria : "Fuyons devant Israël, car l'ÉteHachemrnel combat pour eux contre l'Egypte!" (Béchala'h 14,24-25)

-> Voici au petit matin :
Il faut comprendre la raison pour laquelle D. a fait ces grands miracles et ces grands signes "le matin" et non pas la nuit, qui est pourtant le moment où la rigueur se renforce.

Il faut dire que la volonté divine est, que bien que le matin ne soit pas un moment de vengeance, et au contraire un moment de bonté. Moi, j'inverse les lois du monde pour le bien des descendants d'Avraham.
Car bien que la nature d'Avraham soit bonté et miséricorde, lorsque D. lui a demandé de sacrifier son fils sur l'Autel, alors qu'il était son fils unique, il a contenu son instinct naturel et il a accepté de le faire.
Alors D. dit : "Moi aussi je vais me comporter de même, je vais inverser les lois du monde, et bien que le matin soit propice à la bonté, j'inverserai cela et j'amènerai la vengeance sur les Egyptiens".
Il y a aussi un profit pour les Bné Israël, que cet instant leur vienne en mérite.

Ainsi, Je ferai de moi-même cette vengeance, de la même manière qu'Avraham a fait lui-même, en personne, ce que je lui ai ordonné, "et il a attelé son âne", c'est ce que le verset précise en disant "et D. a supervisé, a vu" Lui-même.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

Adoucir l’amertume de notre vie

+++ Adoucir l'amertume de notre vie :

"Ils arrivèrent à Mara et ne purent boire les eaux de Mara car elles étaient amères, c'est pourquoi on l'appela du nom de Mara ... il (Moché) cria vers Hachem et Hachem lui montra un bois qu’il jeta dans l’eau et les eaux devinrent douces" (Béchala'h 15,23-25)

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
L’étape de Mara, qui fut l’une des 42 étapes des Bné Israël dans le désert, représente un enseignement pour nombre de nos frères juifs, qui eux aussi, parviennent à une étape de l’existence nommée Mara (l’amertume), à D. ne plaise. [parfois, ce qui ne devait être qu’une étape se prolonge durant une très longue période. ]
Ils ont alors le sentiment de se noyer dans ces eaux sans pouvoir en supporter l’amertume, et il leur semble qu’Hachem les a définitivement abandonnés (si l’on peut dire).
Où peuvent-ils alors puiser une source d’encouragement?

En prenant exemple sur ce qui arriva à nos pères durant cette épreuve : "Hachem lui montra un bois qu’il jeta dans l’eau et les eaux devinrent douces" = ils dévoilèrent alors que ces eaux étaient douces, mais que leur douceur était dissimulée jusqu’à ce qu’Hachem la leur fasse découvrir.
Il en est de même pour chacun d’entre nous : le Maître du monde est à l’origine de tout ce qui arrive, et dirige nos pas à chaque instant afin de finalement nous prodiguer du bien.
Seulement, pour l’heure, ce bienfait demeure caché jusqu’au jour où il se dévoilera au grand jour.

Dès qu’un homme intériorise cette vérité, il ne ressent déjà plus autant l’amertume de ses épreuves, et sur le champ, les eaux amères s’adoucissent.

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-> "La fin d’une chose est préférable à son début, la patience est meilleure que l’emportement" (Kohélét 7,8)

Le Maguid de Zlozitch (dans son Amta’hat Binyamin) s’interroge sur ce verset : apparemment, les 2 sujets évoqués sont sans rapport.
Il écrit que néanmoins, on peut l’appliquer de la manière suivante : il est parfaitement insensé de se plaindre au moment où une épreuve survient, car il est très possible que celle-ci soit destinée à expier les fautes commises et il est préférable qu’un homme souffre dans ce monde plutôt que de recevoir un châtiment dans le monde futur.
De plus, il est possible que de ce malheur germe un immense bienfait, comme on le voit dans la vente de Yossef : au moment où il fut vendu, il pouvait certes sembler qu’il n’y avait pas de plus grand malheur que celui-ci, alors qu’en réalité, il fut envoyé en Egypte pour sauver la vie de sa famille. Et s’il n’y était pas descendu, il n’aurait pas accédé au poste de vice-roi et n’aurait pas été en mesure de nourrir son père et ses frères durant les années de famine. En outre, il en découla un bénéfice spirituel immense, comme le rapporte le midrach (Vayikra rabba 32,5) : "Yossef descendit en Egypte et se garda de la débauche. Par son mérite, les Bné Israël se gardèrent de la débauche."

Dès lors, un homme doit accepter tout ce qui lui arrive avec joie.
Et c’est ce qu’exprime le verset : "La fin d’une chose est préférable à son début", car le bienfait qui se révèle à la fin est déjà contenu dans le commencement.
Pour cette raison, le verset continue en disant : "la patience est meilleure que l’emportement" : il est préférable d’attendre patiemment le dénouement d’une épreuve sans se plaindre plutôt que de se laisser emporter par la colère du moment.

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-> b'h, également sur ce verset (Béchala'h - 15,23) : http://todahm.com/2015/02/16/2767-2

Hachem apprécie notre émouna

+++ Hachem apprécie notre émouna :

"Et les Egyptiens sauront que Je suis Hachem" (Béchala'h 14,4)

=> ces égyptiens dont il est question sont sur le point d’être noyés dans la mer. Dès lors, que signifie "les Egyptiens sauront"?

Le Ibn Ezra répond qu'il s’agit de ceux qui restèrent en Egypte, mais aussi de ceux qui se trouvèrent dans la mer avant de mourir, eux aussi "sauront que Je suis Hachem", dans les courts instants avant leur mort.
Nous voyons à quel point le Créateur bouleversa toutes les lois de la nature, tout cela afin d’intégrer la émouna dans le coeur de ces réchaïm avérés, ne fût-ce qu’un seul instant.

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-> "La valeur de la émouna n’a pas de limite : un seul instant de émouna dans ce monde a une importance incommensurable aux yeux d’Hachem et Lui est très cher."
[rabbi Ména’hem Mendel de Riminov]

[on voit à quel point Hachem a modifié les lois de la nature pour quelques secondes de émouna de la part de réchaïm (les égyptiens) qui avaient torturé Ses enfants adorés (les juifs).
Alors à combien plus forte raison, Hachem est impatient et prend un énorme plaisir lorsque nous Lui témoignons de la émouna. ]

"Hachem détourna le peuple par le chemin du désert, en direction de la Mer Rouge, et les Bné Israël montèrent armés du pays d'Egypte" (Béchala'h 13,18)

-> Le Divré Yisroel note que les lettres du mot "vé'hamouchim" (armé - וַחֲמֻשִׁים), peuvent être réarrangées pour s'écrire "vésamé'him" (et ils étaient joyeux - ושמחים).
[quelle était l'arme des juifs à la sortie d'Egypte? leur joie! ]
Cela fait allusion au fait qu'une personne peut mettre de côté tous ses problèmes grâce au pouvoir de la joie, tout comme les juifs ont quitté l'Égypte avec joie.

Si c'est le cas, pourquoi le verset dit "vé'hamouchim", plutôt que de dire explicitement "vésamé'him"?

C'est parce que le mot " 'hamouchim" fait également allusion au fait qu'ils avaient quitté les 50 niveaux ('hamichim) d'impureté. Ainsi, ils étaient joyeux parce qu'ils quittaient ce lieu d'impureté, et non pas à cause de la quantité considérable d'or et d'argent qu'ils avaient acquis des des égyptiens.

[Plus nous faisons la volonté d'Hachem (nous agissons alors en accord avec notre intériorité [âme]), plus nous nous purifions, plus nous nous rapprochons de Lui, et alors plus nous avons de joie.
Car il n'y a pas de joie plus parfaite que celle d'être à proximité de papa Hachem! ]

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-> Le Maguid de Zlotchov disait qu'on peut avoir toutes les raisons d'être tristes, de pleurer, lorsque nous sommes dépendants d'un ou des être(s) humain(s). Mais nous avons toutes les raisons d'être joyeux lorsque nous sommes dépendants [et confiants] uniquement en Hachem [qui est au-dessus de tout et qui peut tout].
[ainsi lorsque les Bné Israël ont quitté l'Egypte, ils étaient armés ('hamouchim) de l'idée qu'en toute situation ils pourraient compter sur leur papa Hachem, et c'est la meilleure arme qui existe! Cela se manifestait par leur joie (sémé'him).]

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-> b'h, également sur ce verset : http://todahm.com/2018/01/01/5998-2

"Israël vit la grande main que Hachem avait déployée contre l'Egypte et le peuple révéra Hachem, ils eurent foi en Hachem" (Béchala'h 14,31)

-> Le Séfer Likouté Yéhouda cite son grand-père, le 'Hidouché haRim, qui explique que le verset nous enseigne que même si le peuple juif a vu tous les incroyables miracles avec leurs yeux, ils avaient encore besoin d'avoir la émouna.
[la définition de la émouna est de croire en quelque chose même si on ne l'a jamais vu]
C'est parce que l'on peut atteindre un plus grand niveau de compréhension la grandeur d'Hachem à travers émouna qu'en voyant les choses avec ses seuls yeux.

-> Le Beit Israël rapporte que quelqu'un a dit un jour au rabbi Mendel de Kotsk à propos d'une certaine personne qui était capable de voir le Ouchpizin dans sa Soucca. Le Rabbi Kotsk répondit : "Je ne les vois pas. Mais j'ai la émuna qu'ils qu'ils sont là. Et la émouna est un niveau plus élevé que la vue!"

Le Beit Israël conclut en disant que c'est l'explication de notre verset.
Il parle d'abord des gens simples et dit qu'ils ont vu la grande main d'Hachem. Ils ont vu tous les miracles grandioses de leurs leurs yeux, et n'auraient pas cru en Hachem s'ils ne les ne les avaient pas vus.
Cependant, les gens plus élevés spirituellement du peuple avaient la émouna même sans les voir. En ce qui les concerne, il est dit qu'ils ont cru en Hachem. Ils n'ont pas regardé autour d'eux pour voir quoi que ce soit. Ils croyaient simplement en Hachem sans avoir besoin de voir.

-> Le soir de Pessa'h, le Noda biYéhouda se levait et escortait Eliyahou haNavi dans les l'escalier extérieur.
Il disait, "Je ne vois pas vraiment voir Eliyahou haNavi dans ma maison. Mais je crois complètement qu'il va dans chaque maison juive juive la nuit de Pessa'h. Puisque je sais qu'il est ici, je l'escorte hors de la maison."

Le 'Hidouché haRim commentait cela : "Une telle émouna est plus grande que de voir Eliyahu Hanavi!"

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+ Celui qui fait confiance à Hachem reçoit tout ce qu'il désire :

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (dans son Kédouchat Lévi - Béchala'h) écrit longuement sur le pouvoir de la émouna et du bita'hon et comment la croyance et la confiance en Hachem fournissent une personne d'une abondance de parnassa.

Il dit ce qui suit :
La voie d'Hachem est de fournir de la bonté à Ses créations. Cependant, il existe 2 types de bonté. Certaines bonnes choses viennent d'en haut, alors que d'autres viennent aussi de ce monde.
En d'autres termes, certaines mots, certaines bonnes choses sont simplement envoyées par Hachem depuis en haut, tandis que d'autres sont créées par les gens qui font de bonnes actions et augmentent ainsi l'amour et la compassion d'Hachem.

Cela ressort du verset : "Hachem est mon ombre" (Téhilim 125,5).
Le Baal Chem Tov explique que tout comme une l'ombre imite tout ce qu'une personne fait, de même Hachem "copie" tout ce qu'une personne fait dans ce monde. Si la personne agit avec gentillesse et compassion envers les autres, Hachem agira de la même manière envers elle.
Comme le disent nos Sages (Shabbat 151b) : "Quiconque fait preuve de miséricorde envers les gens, aura sur lui la miséricorde de la part du Ciel."
Ainsi, quelle que soit la manière dont une personne aide les autres et fait le bien dans ce monde, elle sera traitée en conséquence par Hachem.

Le rabbi de Berditchev conclut :
Par conséquent, si une personne fait confiance en Hachem et a la foi qu'Il lui fournira tout ce dont il a besoin, Hachem le traitera en conséquence et Il lui enverra tout ce qu'il demande.
Mais si une personne manque de foi et s'inquiète de son gagne-pain, alors il perdra une partie de ses moyens de subsistance.
Loué soit l'homme qui a confiance en Hachem. Hachem fournira la parnassa pour cette personne au mérite de sa confiance.

"Ils dirent à Moché : "N'y a-t-il pas de tombeaux en Egypte que tu nous aies emmenés pour mourir dans le désert? Que nous as-tu fait là, de nous sortir d'Egypte?" (Béchala'h 14,11)

-> Le Séfer Likouté Yéhouda cite son grand-père, le 'Hidouché haRim comme demandant : comment le peuple juif pouvait-il se plaindre à Moché et prétendre qu'il les a emmenés mourir dans le désert. N'avaient-ils pas été témoins de nombreux miracles pendant la sortie d'Egypte? Pourquoi auraient-ils pensé qu'ils allaient tous mourir?

Le 'Hidouché haRim répond que le peuple juif en Égypte avait sombré au 49e niveau d'impureté.
Ils se sont échappés d'Egypte afin de s'élever de l'impureté à la sainteté. Cependant, ils ont alors vu les égyptiens les pourchasser après eux.
Cela signifie qu'ils ont vu l'impureté d'Egypte à leur poursuite. Ils ont réalisé qu'ils étaient toujours affectés par cette impureté et n'avaient pas réussi à s'en débarrasser.
C'est de cela qu'ils se se plaignaient. Ils demandaient comment le fait de quitter l'Égypte leur avait été bénéfique s'ils étaient toujours aussi impurs qu'avant.

Moché a répondu (v.14,13) en leur disant de rester fermes et de de voir le salut d'Hachem.
Il disait que le fait même fait qu'ils reconnaissent leur faible niveau spirituel conduirait au salut d'Hachem.
Avant de de quitter l'Egypte, ils ne savaient même pas qu'ils étaient enfoncés dans l'impureté. Ainsi, le fait qu'ils comprenaient maintenant qu'ils étaient impurs et devaient s'améliorer était un signe que le salut avait commencé.

=> Lorsqu'une personne reconnaît son faible niveau spirituel, elle est déjà sur le chemin de l'amélioration.
[lorsque l'on prend conscience de ce qui ne va pas en nous, plutôt que de désespérer, on doit se réjouir d'être arriver à ce niveau de conscience, et ensuite tout en faisant de notre mieux, on est certain que Hachem nous libérera de cet "Egypte" personnel.
(en effet puisqu'on a fait de nous même un premier pas en avant pour nous purifier [cette prise de conscience de notre réalité], Hachem peut alors nous aider à avancer davantage en ce sens). ]

"Et il advint (vayéhi - וַיְהִי) lorsque Pharaon laissa partir le peuple, que Hachem ne les conduisit pas à travers le pays des Philistins" (Béchala'h 13,17)

Nos Sages (guémara Méguila 11a) disent que le mot וַיְהִי dénote la douleur et la souffrance. Il s'agit d'une contraction de "ויי והי", qui se traduit par "malheur et deuil" (Megillah 11a).

-> Le rav Yéhochoua Rokéa'h, le 2e Rabbi de Belz, explique qu'après tout ce qu'Hachem a fait pour les juifs, après tous les miracles dont ils ont été témoins, ainsi que la domination d'Hachem sur Pharaon et l'Égypte, il y avait encore des juifs qui disaient : "vayehi béchala'h Pharaon", que c'était Pharaon qui avait envoyé les juifs, et non Hachem.
Par conséquent, il s'agit d'un langage de souffrance (lachon tsaar), parce qu'il y avait encore des certains juifs qui n'étaient pas parvenus à cette émouna, cette croyance en Hachem.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch inclut une autre question : Pourquoi Pharaon a-t-il été décrit comme celui qui les a fait sortir ("Pharaon laissa partir le peuple")? Hachem est celui qui nous a fait sortir d'Egypte!
Il explique que la nation que Pharaon a fait sortir n'était autre que le érev rav, des égyptiens qui sont partis avec Bné Israël.
Nous trouvons constamment l'utilisation du mot "am" (peuple), lorsque la Torah énumère les nombreuses fautes qui ont eu lieu dans le désert. Il s'agit des personnes qui ont fait partie du voyage, contrairement aux termes "Israël" ou "Bné Israël" qui désignent nos véritables frères juifs.
[or dans notre verset, il est écrit : "vayehi béchala'h Pharaon ét aAM" -> peuple, donc cela fait allusion au érev rav. ]

Ainsi, c'est bien Pharaon qui a envoyé ce "peuple" (érev rav) et son intention était de leur faire fomenter des problèmes et de convaincre les Bné Israël de retourner en Égypte.

-> Plus tard dans le désert, à l'époque du péché du Veau d'or, Hachem a critiqué Moché, rejetant la responsabilité du Veau d'or sur le érev rav, que Moché avait fait monter d'Égypte, comme il est dit : "Va, descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Égypte a agi de manière corrompue" (Ki Tissa 32:7). Rachi explique que le verset ne dit pas "le peuple", mais "ton peuple" (am'ha), parce que c'est Moché lui-même a accepté le érev rav, sans consulter Hachem. Moshé avait pensé que ce serait bon pour eux de s'accrocher à la Chékhina, mais ce sont eux qui se sont corrompus et ont corrompu les autres.

=> C'est pourquoi le mot "vayehi", un lanquage de souffrance est utilisé pour parler du "peuple" qui a quitté l'Égypte. Ce n'était pas ce qu'Hachem voulait ; c'était le fait de Pharaon, qui avait des intentions néfastes.
Ces futurs fauteurs de troubles ont été envoyés par Pharaon (et non sortis par Hachem). En cela, il y avait quelque chose à déplorer.

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-> b'h, autres explications : http://todahm.com/2020/03/23/12887-2

"Alors chantera Moché et les Bné Israël" (az yachir Moché ouBné Israël - Béchala'h 15,1)

-> Dans ce verset, la Torah raconte que lorsqu'ils ont fini de traverser la mer Rouge et qu'ils ont vu leurs ennemis (es égyptiens) gisant morts le long du rivage, le peuple juif a éclaté en chants de joie.
Cependant, les mots : "az yachir" semblent difficiles à comprendre. Le mot "az" implique le passé tandis que le mot "yachir" signifie "chantera", au futur.
=> Comment devons-nous comprendre cela?

-> Le rav Levi Its'hak de Berditchev dit que les Bné Israël étaient certains qu'Hachem les sauverait. Cela avait-il un sens pour Lui d'accomplir tant de merveilles incroyables jusqu'à présent pour que le grand final se termine par la mort de la nation entière? Assurément, c'était impensable.
En fait, nos Sages (Mékhilta - Béchala'h 16,20) nous disent que le peuple juif avait une telle confiance dans le salut d'Hachem qu'ils ont apporté des tambours avec eux lors de leur sortie d'Égypte dans leur certitude d'être sauvés.

Selon le rav de Berditchev, ceci est l'explication des mots "Az Yashir".
Az est au passé, faisant référence aux moments avant même que la mer ne se fende ; Yashir est au futur = le peuple juif était déjà certain qu'il allait chanter. Avant même que leur salut ne soit arrivé, les Bné Israel savait déjà qu'ils chanteraient en étant secourus.
Leur foi était si parfaite que pour eux, le salut était une certitude totale.

Avant l'ouverture de la mer Rouge, ils avaient d'un côté toute l'armée égyptienne surarmée à leur poursuite et de l'autre une mer déchaînée devant eux, le peuple juif était coincé entre le marteau et l'enclume. Il n'y avait pas d'issue! Vers où pouvaient-ils courir, vers qui pouvaient-ils se tourner?
Or, bien qu'en apparence coincé dans ce qui semblait être la situation la plus désespérée et sans issue, le peuple juif avait déjà commencé à chanter (az yachir).

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-> Lorsque l'on demandait à un certain 'hassid Breslev comment il faisait pour rester joyeux même dans des moments aussi difficiles, il répondait : "J'emprunte simplement un rikoud (une danse) aux jours meilleurs à venir!" Il s'agit d'une toute autre approche de la vie.
Souvent, nous sommes confrontés à des circonstances éprouvantes qui échappent à notre contrôle ; nous ratons le bus pour une réunion importante, nous renversons du café sur notre chemise fraîchement lavée, ...
Les situations sont infinies. Mais si nous croyons vraiment au "gam zou létova", qu'un jour dans le futur nous verrons comment tout était vraiment pour le mieux, alors pourquoi ne pas commencer à chanter dès maintenant?
En effet, combien plus agréable serait le reste de notre journée, et en fait notre vie entière, si au lieu de nous énerver sur ces choses qui vont mal et qui sont de toute façon au-delà de notre capacité à les changer, nous les traversions en dansant ?

À quoi bon s'énerver parce que la circulation est bloquée et que je suis en retard au travail? Mes coups de klaxon furieux vont-ils contribuer à améliorer la situation? Ce n'est pas comme si tout le monde attendait que je klaxonne et que maintenant grâce à cela ils peuvent commencer à bouger.
Combien la vie serait plus agréable, si au lieu de taper du poing sur le volant par frustration, je respire profondément et commence à taper doucement un rythme sur l'air de "Hodou l'Hachem ki tov!" (remercions Hachem car Sa bonté est éternelle [même quand à mes yeux tout semble aller de travers, pour le mal]).
Nous avons une toute autre vie lorsque notre émouna certaine dans le salut [d'Hachem] atteint le point où nous pouvons chanter joyeusement avant même que le salut n'arrive.
C'est le message de "az yashir". Dans le passé, avant même que leur salut n'arrive, le peuple juif chantait déjà un avenir meilleur.

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+ En résumé :

==> Même dans les moments de danger extrême que le peuple juif a passé coincé entre l'armée égyptienne et la mer déchaînée, ils avaient une foi si parfaite qu'ils seraient sauvés qu'ils ont déjà commencé à chanter.
Si nous travaillons sur notre foi que notre Père céleste [Hachem] ne nous abandonnera jamais, et que chaque situation dans la vie, aussi négative qu'elle puisse paraître, est toujours pour notre bien, nous pouvons déjà commencer à chanter avant même que le salut n'arrive.