Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Ouverture de la mer Rouge & émouna

+ Ouverture de la mer Rouge & émouna :

-> Au moment où les Bné Israël se trouvaient face à la mer, poursuivis par les égyptiens, Hachem dit à Moché : "Pourquoi cries-tu vers Moi?" (Béchala'h 14,15) .

=> Comment comprendre cela, car vers qui peut-on crier sinon vers Hachem, en particulier dans un tel instant de détresse?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond :
A cet instant, les Bné Israël étaient soumis à un jugement céleste (''tant ceux-là (les égyptiens) que ceux-là (les Bné Israël) servent les idoles'' - midrach, Chémot Rabba 21).
Ils avaient donc besoin de beaucoup de miséricorde Divine.
Cependant, même si Hachem voulait leur accorder un jugement favorable et accomplir un miracle en leur faveur, ils ne possédaient aucun mérite ni mitsva pour éveiller cette miséricorde.

C'est pourquoi Hachem demanda à Moché : "Pourquoi cries-tu vers Moi?" = Il voulut lui suggérer ainsi que cela ne dépendait pas de Lui, étant donné que la ''midat haDin'' (la mesure de rigueur) s'opposait à l'accomplissement d'un miracle, faute de mérites.

Hachem dit à Moché, qu'il ne reste qu'une solution : "Parle aux Bné Israël, qu'ils se renforcent dans leur émouna de tout leur cœur, et qu'ils avancent dans la mer avant qu'elle se fende, en ayant confiance qu'un miracle se produira.
Grâce à cela, la mesure de miséricorde aura le dessus, car la émouna et le bita'hon sont suffisants pour faire à eux seuls pencher la balance du bon côté!""
Et il en fut ainsi!

<--->

-> Au moment où les Bné Israël se trouvaient face à la mer, poursuivis par les égyptiens, Hachem dit à Moché : "Pourquoi cries-tu vers Moi?"
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,9) commente :
Cela signifie que si les Bné Israël ont une émouna et un bita'hon forts, et s'ils se déplacent dans la mer [car ils ont confiance en Son sauvetage] ... alors cela va entraîner un éveil d'en-Haut afin qu'un miracle se produise pour eux, et la mer Rouge va alors s'ouvrir.

[les actions d'Hachem reflètent les actions des juifs.
En faisant preuve d'émouna et de bita'hon, nous pouvons entraîner une action Divine aussi miraculeuse que la traversée de la mer Rouge.
A l'image des kérouvim, plus nous faisons face à Hachem par de l'étude de la Torah et des prières, plus Hachem va nous faire face et nous combler de Ses bontés.
Par contre si nous comptons sur d'autres forces que Lui, alors Il laisse la nature s'occuper de nous.]

<--->

-> Le midrach rabba (Chémot 22,3) écrit :
"Quelle différence y a- t-il entre les miracles de la sortie d’Egypte et celui de l’ouverture de la mer Rouge?
La différence est que les miracles relatifs à la sortie d’Egypte étaient plus durs (kachim) que celui de la mer Rouge.
C’est pour cette raison que lorsqu'Hachem parle de la sortie d’Egypte Il mentionne son Nom : "Anokhi Hachem" = Je suis Hachem qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, alors que Son Nom n’est pas mentionné lorsque la Torah parle de l’ouverture de la Mer rouge."

Hachem a mis de côté la rigueur et la droiture, dans tous les miracles qu’Il leur a réalisés dans cette libération, en comptant sur le fait que dans le futur ils se mettront au niveau et ils recevront la Torah.
Hachem a agit ainsi, en Egypte, dans la mesure où cela était indispensable vue leur situation (arrivés au 49e niveau d'impureté, ils ne pouvaient pas y rester un instant supplémentaire).
C’est pourquoi le midrach précise que les miracles faits en Egypte étaient durs à réaliser car ils n’étaient pas justifiés et vont à l’encontre de la droiture et de la rigueur.

Le Sfat Emet ajoute : "C’est pourquoi la paracha Béchala’h commence par Vayéhi qui est un langage de malheur (vaye) car il est vraiment difficile et malheureux de libérer des gens qui ne sont pas du tout aptes à cette libération (vayéhi béchala'h Par'o ét aam - Ce fut, lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple) ...
La mesure de rigueur a été patiente et a attendu ; mais les accusations se sont renforcées et accumulées, et il devenait indispensable que les Bné Israël vivent une épreuve telle que celle de l'ouverture de la mer Rouge où ils allaient eux-mêmes être actifs dans la libération et la mériter d’un point de vue strict."

-> Le Sfat Emet dit que les Bné Israël avaient une émouna en Hachem pour l’instant superficielle avec une connaissance générale du principe de émouna mais sans avoir fait rentrer dans leur cœur la grandeur du Roi des rois.
Ils ont donc tous paniqué lors de cette épreuve de l'ouverture de la mer Rouge.
Moché leur a dit : "Juste taisez-vous, tenez-vous prêts à la délivrance (yéchouva)" ; les Bné Israël ont donc commencé ce travail à faire rentrer dans leur cœur toute la connaissance de ce qu’ils avaient vécu en Egypte, des miracles extraordinaires, afin qu’ils arrivent à comprendre que dans les détails présents de leur épreuve il y avait aussi cette main d’Hachem, qui pourrait subitement devenir salvatrice dès qu’Il l’ordonnerait.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar) explique que la difficulté pour les Bné Israël dans cette épreuve est qu’Hachem a ordonné : "Parle aux Bné Israël et qu’ils voyagent (dans l’eau)" (daber el bné Israël vé'issaou) = c'est-à-dire qu’ils devaient arriver à un niveau de confiance en Hachem où la sensation effrayante de l’eau serait moins intense que le sentiment de confiance en Hachem qui remplirait leur cœur, à tel point qu’ils aient l’impression de ‘’voyager’’ à pied sec.

Leur acte était donc plus issu d’abnégation que de émouna et là n’était pas le but.
Il est certain que tous les Bné Israël auraient le cran de se sacrifier pour Hachem, mais ce qu’Il leur demandait c’était de se renforcer en Confiance en Lui : que chacun travaille sur son cœur pour que la émouna découverte en Egypte soit maintenant assimilée, ressentie et mise en pratique ...

Rabbi Yéhouda bar Ilaï (guémara (Sota 37a) est d'avis que chaque juif disait : je ne veux pas rentrer, je ne veux pas rentrer, jusqu’à que Na'hchon ben Aminadav avance dans l’eau.
Le rav Chmoulévitz explique que nous parlons pas de "gens petits" qui ne sont pas prêts à écouter la parole d’Hachem ou à se sacrifier pour Lui (et qui préfèrent attendre que les égyptiens les rattrapent!), mais plutôt à des personnes conscientes qu’elles n’ont pas le niveau d’avancer dans l’eau avec assez d’émouna pour avoir l’impression qu’elles voyagent tout simplement vers l’autre rive.

C'est pour cela que le miracle de l'ouverture de la mer Rouge était particulièrement difficile, car cette fois-ci il ne s’agissait pas d’une difficulté pour Hachem (si l’on peut dire) comme ce fut le cas des miracles en Egypte, mais d’une difficulté pour les Bné Israël qui devaient se mettre au niveau et mériter leur libération.

C’est pourquoi selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (cf. ci-dessus), Hachem a dit à Moché : "J’ai envie de leur faire un Miracle et les sauver mais je ne peux pas intervenir car la midat haDin l’empêche".
Non pas qu’Hachem ait un quelconque empêchement de réaliser Sa volonté, mais pour le coup il fallait maintenant que les Bné Israël s’affirment et méritent une libération d’un point de la stricte rigueur ; car tous les miracles dont ils avaient profité en Egypte, étaient en réalité comme "un crédit" qu’ils n’avaient même pas mérité (chélo kéDin).

-> C’est pourquoi nous disons tous les jours dans les bénédictions de la lecture du Shéma : "Chira 'Hadacha chibé'hou guéoulim léchim'ha haGadol al séfat hayam" (Un chant nouveau, ont chanté les libérés pour Ton grand Nom, sur le bord de la mer).
En d’autres termes, c’est seulement lorsque les Bné Israël sont arrivés au bord de la mer qu’ils ont pu mériter leur statut de "libérés" ; car jusqu’à maintenant, il s’agissait d’une libération assez superficielle ; une sortie géographique de l’Egypte, accompagnée de miracles "non mérités" et une attache à l’impureté et aux Klipot encore très présente.

Le Maharal écrit également (Nétsa’h Israël) : "C’est seulement lorsque l’homme atteint un niveau de Chlémout (perfection) que peut sortir de lui tout naturellement une chira (chant) pour Hachem."
[d'après Néfech Yéhoudi - Béchala'h 5778]

<---------------->

-> "Pharaon s'approcha, les Bné Israël levèrent leurs yeux et voici que les égyptiens les poursuivaient, ils eurent très peur et les Bné Israël crièrent vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

-> Le Alcheikh haKadoch (v.14,5) enseigne :
"Hachem n'a d'autre désir que celui de voir les Bné Israël se soumettre à Lui et reconnaître qu'ils ont constamment besoin de Son immense bonté et de Sa miséricorde débordante.
Dès l'instant où ils l’oublièrent, d'emblée : "Voici que les Egyptiens les poursuivaient."
Ainsi puisque : "Les Bné Israël sortirent la main haute" (v.14,8), ce que le Targoum traduit : ''l'esprit orgueilleux'', alors par conséquence D. envoya sur le champ Pharaon, afin de les amener à se soumettre et à reconnaître leur impuissance en l’absence de l’aide Divine.
Dès qu'ils en prirent conscience, "les Bné Israël crièrent vers Hachem" et au même instant, Il vint les délivrer d'une manière exceptionnelle en bouleversant l’ordre de la nature. Il fendit la mer et la leur fit traverser à pieds secs."

-> "Les Bné Israël crièrent vers Hachem"
Rachi commente : Ils ont agi comme l’avaient fait leurs ancêtres. [qui se tournait toujours en prières à Hachem]
=> Le Barténoura interroge : que vient nous apprendre Rachi, puisque le verset signifie déjà qu'ils se sont tournés vers Hachem en prières?

Il explique que Rachi dit qu'ils étaient en train de copier les Patriarches, et qu'ils ne faisaient rien [des profondeurs] d'eux-mêmes.
Nous ne devons pas faire la prière parce nos Patriarches l'ont instituée, mais plutôt nous devons la faire avec une émouna totale que Hachem est au même moment en train de nous écouter, qu'Il est en face à face avec nous.
Cela ne doit pas être une routine ou le fait de copier autrui, même des tsadikim.
Nous devons prier parce que nous le désirons sincèrement, parce que nous en comprenons la nécessité vitale et son objectif (se soumettre totalement à D.).
Il manquait ces aspects dans leurs prières.

[il semble d'après le Barténoura qu'ils ont dû avancer dans la mer afin de prouver leur émouna authetique, ce qu'ils n'avaient pas pleinement fait par le biais d'une prière des profondeurs de leur cœur!]

<---------------->

-> "Et ses mains furent (étendues avec) confiance" (Béchala'h 17,2)

Le Divré Chmouël commente :
"Celui qui possède une émouna authentique, celle-ci le sert comme il le ferait avec sa propre main.
De la même manière qu'un homme est en mesure d'agir grâce à ses mains selon sa volonté, il est en mesure d'agir également avec sa émouna."

<---------------->

-> A la mer Rouge, tout le monde a atteint un haut niveau de prophétie (même les servantes voyaient D. et Le pointaient du doigt : "c'est mon D." [zé éli]).
Mais au don de la Torah, il y avait des limitations : certains pouvaient être plus proches du mont Sinaï, tandis que d'autres se tenaient plus loin. [chacun recevait la Torah en fonction de son niveau en Torah]
=> Pourquoi l'ouverture et la traversée de la mer Rouge étaient similaires pour tous les juifs, tandis que le don de la Torah dépendait du niveau de chacun?

Le rabbi de Tchortkov explique que le niveau en Torah dépend de la quantité qu'on a pu étudier.
Cependant, à la mer Rouge il s'agissait de la émouna, dans lequel il n'y a pas de différences.
En effet, quelqu'un peut avoir peu de connaissances, mais avoir une "émouna péchouta", et percevoir autant qu'un grand tsadik, sans aucune différence.

<--->

-> "Ils se révoltèrent aux bords de la mer, de la mer Rouge" (Téhilim 106,7)

La guémara (Pessa'him 118b) explique que les Bné Israël s'apprêtant à quitter la mer Rouge après leur traversée, et voyant les égyptiens commençant à s'y engager à leur poursuite, ils avaient peur qu'ils les rattrapent.

=> Après tous les miracles que Hachem a fait pour eux lors de cet événement incroyable de la traversée de la mer Rouge, comment comprendre que les Bné Israël avaient encore peur des égyptiens?

Le rabbi Moché Mordé'haï de Lélov répond : "Ils croyaient en Hachem, mais ils ne croyaient pas en eux-mêmes".
Ils se demandaient : "Comment se peut-il que je sois si spécial pour Hachem? Je suis un simple être humain, avec beaucoup de fautes, de limitations et de faiblesses. Se peut-il que Hachem va réaliser des miracles que pour moi?"
Ils s'interrogeaient : "De même que j'ai été sauvé, peut-être que les égyptiens vont également être sauvés".

Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, le peuple juif avait une émouna défaillante, puisqu'ils ne croyaient qu'en la grandeur d'Hachem.
Mais au moment de chanter le Cantique de la mer, leur émouna a grandi, et ils croyaient également en leur grandeur personnelle.

=> C'était cela la rébellion à la mer Rouge, et nous faisons également face à cette même épreuve au quotidien.
Certes nous devons renforcer notre émouna en Hachem, mais nous devons également travailler à développer notre fierté d'être juif, notre émouna en nous-même (l'âme d'un juif est une partie Divine beaucoup plus puissante que celle d'un non-juif).

Par exemple, nous devons répondre au yétser ara : "Tu as tord, je suis une personne sainte, de grande valeur. Et mon papa Hachem a un amour infini inconditionnel pour moi . Il désire et se réjouit de me voir faire Sa volonté."
Au moment d'être testé par la femme de Potiphar, Yossef va dire : "Il n'y a [personne de] plus grand que moi dans cette maison ... et comment puis je commettre un si grand méfait et offenser Hachem?" (Vayéchev 39,9).
Selon nos Sages, nous devons suivre l'exemple de Yossef et proclamer : "je suis quelqu'un de grande valeur", et par conséquent comment en venir à fauter?
C'est grâce à cela que Yossef a réussi à surmonter l'épreuve.
[on doit avoir un orgueil de sainteté, qui nous pousse à donner le meilleur de nous même dans notre service d'Hachem]

-> "Bien-aimé est le peuple d’Israël pour être appelé "enfants de D." ; c’est un surcroît d’amour que de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D., car il est dit : "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)" (Pirké Avot 3,14)

=> Pourquoi l'emploi de : "un surcroît d’amour ('hiba yétéra - חִבָּה יְתֵרָה) de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D"?

Le rav Elimélé'h Biderman répond qu'en se basant sur le principe que l'on ne dit pas toutes les louanges d'une personne en sa présence, si Hachem nous a dit que nous sommes Ses enfants, ce n'est qu'une louange partielle.
La réelle étendue de Sa louange à notre égard ne nous a jamais été dite.
La michna emploie "un surcroît d’amour" pour nous signifier qu'en réalité l'amour d'Hachem à notre égard est beaucoup plus important que peut l'être l'amour d'un parent pour ses enfants.

<---------------->

-> "C'est alors qu'il chantera" (az yachir - Béchala'h 15,1)
La guémara (Sanhédrine 91b) explique l'utilisation du futur : "A partir de là, on apprend de la Torah la résurrection des morts."

=> Pourquoi nos Sages ont-ils déduit précisément la résurrection des morts à partir de ce verset?

Rabbi Yé'hiel de Kozmir explique qu' à ce moment là (juste après la traversée de la mer Rouge), les Bné Israël méritèrent un tel dévoilement de la Présence Divine, qu'ils tendirent leur doigt en s'écriant : "Voici mon D." (zé Eli).
La plus simple des servantes vit sur la mer ce que le prophète Yé'hézkiel Ben Bouzi lui-même ne vit pas.
Il en résulta que leur émouna disparut complètement car la foi concerne les choses que l'on ne peut voir.
En revanche, pour quelque chose qui se trouve devant les yeux, il n’est pas question de croyance mais de l’utilisation du sens de la vision.
C'est pourquoi, il fallut à ce moment-là éveiller leur foi par celle de la résurrection des morts.
Celle-ci ne leur ayant pas encore été dévoilée, ils pouvaient ainsi accomplir cette mitsva de émouna à travers elle.

<---------------->

-> "Qui a droit au monde futur?
C'est celui qui juxtapose la délivrance (du peuple d'Israël au moment de la sortie d'Egypte à la fin des bénédictions du Shéma) et la prière (la Amida)."
[guémara Béra'hot 4b - en pratique dès que nous disons "gaal Israël", nous enchaînons tout de suite avec "Adonaï chéfataï"]

-> Rabbénou Yona explique :
"C'est parce que lorsqu'un juif mentionne la délivrance de l'Egypte et qu'il prie juste après, il montre par là qu'il place sa confiance en Hachem en lui demandant de pourvoir à ses besoins, car celui qui n'a pas foi en Lui ne Lui demande rien ...

Cela semble être également l'explication du midrach (Chémot Rabba 23,2) selon lequel lorsque les Bné Israël virent la main puissante d'Hachem en Egypte, ils se mirent à craindre Hachem et eurent foi en Lui.
Et puisqu'un juif mentionne la même délivrance au cours de laquelle nos pères eurent confiance en Hachem et furent sauvés et il se met à prier immédiatement après, il montre qu’il est convaincu qu'Hachem lui répondra comme Il répondit alors aux Bné Israël ...
La confiance en D. est l'essentiel de la crainte et de la foi, c'est pourquoi il mérite grâce à elle le monde futur."

=> Ainsi grâce au rappel des miracles et des prodiges qui eurent lieu lors de la sortie d'Egypte, la émouna et le bita'hon d'un homme grandissent.
Dès lors, il aura également davantage confiance dans sa propre délivrance. Lorsqu’il priera, il sera certain qu'Hachem lui répondra et le comblera de tous les bienfaits du monde.

-> "Il a fait un souvenir à Ses merveilles, Hachem est miséricordieux et Il fait grâce" (Téhilim 111,4)

=> Quel rapport y a-t-il entre le souvenir qu'Il a fait à Ses merveilles et Sa miséricorde?

Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Hachem dit à Ses enfants bien-aimés : "Souvenez-vous des merveilles que J'ai accomplies pour vous au moment où vous êtes sortis d'Egypte, et lorsque vous vous trouverez dans la détresse (à D. ne plaise), rappelez-vous l'adresse à laquelle il faut s'adresser dans de telles circonstances.
Adressez-Moi vos prières et vous réveillerez ainsi en Moi le désir d'accomplir pour vous des miracles et des merveilles."

C'est ce qui est dit : "Il a fait un souvenir à Ses merveilles", afin qu'on se souvienne des miracles qu'Il a accomplis, car "Hachem est miséricordieux et Il fait grâce", Il désire constamment nous prodiguer du bien, ce qu'Il fait en nous rappelant la sortie d'Egypte afin que nous disions Ses louanges.

=> En plaçant sincèrement et simplement notre confiance en Hachem, nous pouvons libérer une profusion de bienfaits et de grands miracles.

-> Rachi (Béchala'h 14,15) : Le mérite de leurs pères et la émouna qu’ils m’ont vouée en quittant l’Egypte suffiront à leur ouvrir la mer.
=> Ainsi, nous renforçons notre émouna dans la sortie d'Egypte, et ensuite dans le début de la amida nous rappelons le mérite de nos Patriarches (éloké Avraham, éloké Its'hak, éloké Yaakov).

[cela est très motivant : en effet, pour maximiser l'impact de nos prières, cela ne dépend pas de notre niveau actuel, mais à la fois de nos ancêtres (ex: nos Patriarches) et et surtout de notre projection dans le futur.
En rappelant la sortie d'Egypte, nous développons notre conscience en la toute-Puissance, en la bonté infinie de Hachem (qui a même libéré nos ancêtres qui étaient au 49e niveau d'impureté!).]

<--->

-> Dans la paracha Béchala'h, il y a 116 verset, comme la guématria de : "yad émouna" (une main confiante - יד אמונה).
C'est une allusion à la foi des Bné Israël qui s'est affermie quand ils ont vu la main de D. punir les égyptiens au passage de la mer.
Ils se sont rendus compte d'à quel point tout ce produit selon main d'Hachem (yad Hachem).

[un juif se rappelle fréquemment de la sortie d'Egypte, car bien que Hachem soit le Créateur du monde, Il est impliqué dans toute chose, au point que rien ne peut se passer sans qu'Il en émette un décret en ce sens.]

"Ils n'obéirent pas à Moché et quelques uns en laissèrent jusqu'au matin. Elle grouilla de vers et se gâta et Moché s'irrita contre eux" (Béchala'h 16,20)

-> Rachi : il s'agit de Datan et Aviram.

-> Ils n'ont pas cru que Hachem allait leur fournir de la nourriture le jour suivant.
Tout ce qu'ils ont pu mettre de côté ne leur a servi à rien, puisque tout s'abimant et fut rongé par les vers.

=> Comment comprendre alors que Moché se soit irrité contre Datan et Aviram?
En effet, ils ont certes transgressé un interdit, mais à priori du positif en est ressorti : maintenant tout le monde sait ce qu'il en résulte de garder de la manne pour le jour suivant.
Si grâce à eux les juifs se sont renforcés à ne jamais laisser de la manne pour le lendemain, alors pourquoi Moché a-t-il été si bouleversé au point de s'énerver?

Le Messekh ‘Hokhma explique que Moché était en colère car Datan et Aviram ont enlevé tout défi.
Le but de la Torah est qu'il y ait des tests.
Hachem tire du plaisir lorsque les gens sont éprouvés, et qu'ils réussissent à surmonter ces épreuves.
Si le service Divin était si simple, il n'y aurait pas véritablement de challenge.

[D. nous fournit des tests sur mesure, qui permettent d'exprimer nos potentialités dans la réalité, et lorsque nous réussissons alors nous devenons comme une nouvelle réalité plus élevée, meilleure, plus proche d'Hachem. ]

Mais lorsque Datan et Aviram ont montré au peuple juif que lorsqu'on garde de la manne toute la nuit, elle pourrit, alors plus personne n'était tenté à le faire (on n'y gagne rien!).
L'épreuve a alors été perdu, et c'est pour cela que Moché s'est mis en colère contre eux.
[maintenant on ne gardait plus la manne la nuit : pas parce Hachem l'a ordonné, mais surtout parce qu'en agissant ainsi elle va devenir répugnante et attirer des vers, et il faudra tout nettoyer!]

<--->

-> Sarah a donné miraculeusement naissance à Its'hak alors qu'elle avait 90 ans.
"Sarah dit : D. m'a fait rire ; quiconque [l']entend rira à mon sujet" (Vayéra 21,6)

-> Rachi commente : De nombreuses femmes stériles sont devenues enceintes en même temps qu’elle, beaucoup de malades ont été guéris ce jour-là, de nombreuses prières ont été exaucées comme les siennes, il y a eu une grande joie dans le monde.

=> Rabbi Israël de Rouzhin demande : "Pourquoi Sarah était-elle joyeuse pour toutes ces femmes?
En effet, il s'agissait d'adoratrices d'idoles, et leurs enfants allaient probablement également devenir des adorateurs d'idoles. Pourquoi Sarah était-elle si heureuse d'augmenter le nombre d'idolâtres?

Le rabbi de Rouzhin répond que Sarah craignait qu'en conséquence de cet énorme miracle, tout le monde en vienne à reconnaître Hachem avec facilité, et que la émouna ne soit plus quelque chose de dur à acquérir.
Les gens proclameraient : "Avraham et Sarah, le couple qui a enseigné la émouna au monde entier dans leur vieil âge!"
Ce fait de donner naissance à 90 ans aurait été une preuve que Hachem existe, et qu'Il agit avec bonté envers ceux qui lui sont loyaux.

Sarah avait peur que cela annule l'épreuve de la émouna, qui est la raison de l'existence de ce monde.
Ainsi, elle s'est réjouit lorsqu'elle a entendu que de nombreuses femmes stériles ont également donné naissance à des enfants.
En effet, suite à cela on ne dirait plus qu'un grand miracle a eu lieu uniquement chez Sarah, puisqu'il a également eu lieu chez de très nombreuses autres femmes.
Grâce à cela le défi pour obtenir de la émouna va pouvoir continuer à exister. [d'où la joie de Sarah]

<-——————>

-> Le Pné Ména'hem rapporte au sujet de au sujet de Datan et Aviram :
Ces derniers éparpillèrent la manne la nuit de Shabbat afin de confondre Moché après qu'il eut annoncé que la Manne ne tomberait pas pendant Shabbat.
Finalement, des oiseaux arrivèrent et mangèrent la manne ainsi dispersée.

A priori cela demande quelque éclaircissement car la guémara (Yoma 76a) rapporte que la manne qui tombait atteignait une hauteur de 60 coudées (environ 30 mètres).
Or, il est certain que Datan et Aviram ne possédaient pas autant de manne à éparpiller autour du camp et il est évident qu'ils n'en dispersèrent qu'un petit peu.
Dès lors, comment pouvaient-ils espérer que le peuple prête foi à leurs paroles lorsqu'ils prétendaient que cette manne était tombée pendant la nuit de Shabbat?

Cela vient nous enseigner qu'il suffit de n'importe quel prétexte, aussi léger fût-il, pour refroidir entièrement la force de la émouna.

[ => on peut éventuellement dire que Moché s'irrita car ils refroidirent un peu la émouna du peuple juif (la manne étant ce pain de la émouna pendant 40 ans dans le désert!).
Des juifs pourraient se dire qu'effectivement un peu de manne est tombée à Shabbath, en contradiction avec ce qu'on leur avec affirmait ...]

<-——————>

-> Le rav Eliyahou Lopian enseigne :
Quelle était l'idée de Datan et Aviram, quel était leur calcul? Pourquoi ont-ils mis de côté de la manne pour le lendemain?
Ils ont pensé : "Qui sait ce qu'il y aura demain? Que mangerons-nous si par malheur la manne ne tombait pas? Un "tiens" vaut mieux que deux "tu l'auras". Mangeons la moitié de la manne d'aujourd'hui et gardons l'autre moitié pour demain. C'est plus sûr!"

En vérité, il est difficile de s'imaginer la situation dans laquelle se trouvaient les Bné Israël. Parce que nous, lorsque nous nous levons le matin, nous ouvrons le réfrigérateur et y trouvons des vivres. Si d'aventure, il s'avérait être vide, il nous reste l'option d'aller nous ravitailler chez l'épicier le plus proche. S'il n'y a pas le produit que nous recherchons, nous pouvons nous rendre dans l'un des grands supermarchés présents dans chaque ville.

Datan et Aviram craignaient de se lever le matin sans rien trouver à manger dans tout le campement. Ce n'est pas une situation facile ...
C'est pourquoi, pour plus de sécurité, ils ont gardé la moitié de leur portion journalière pour le lendemain.

Mais cela démontre qu'ils n'avaient pas de bita'hon en Hachem. Ils n'avaient pas confiance en Lui qu'Il leur donnerait à manger le lendemain comme Il leur avait donné à manger le jour même.

Après cet incident, le verset (v.21) dit : "Ils recueillirent cette substance tous les matins, chacun selon sa consommation".
Nos Sages commentent que chacun recevait exactement la même quantité que la veille. Or, Datan et Aviram n'avait mangé qu'un demi omer, au lieu de la portion normale d'une omer.
De ce fait, à partir de ce jour, ils reçurent un demi omer chacun, chaque jour.
C'est ce que dit le verset "Selon sa consommation", selon ce qu'il a mangé. Hier, vous avez consommé un demi omer, par manque de bita'hon, c'est donc la quantité que vous recevrez dorénavant, chaque jour, et ce pendant les 40 ans dans le désert.

"Et ses mains furent confiance (vayéhi yadav émouna), jusqu’à ce que vînt le soleil" (Béchala'h 17,12)

-> Le Divré Shmouël enseigne :
Quelqu'un qui a une véritable émouna, sa émouna devient littéralement comme ses mains.
De même qu'une personne peut faire des choses avec ses mains, de même nous pouvons accomplir des choses grâce à notre émouna ...
C'est le sens de ce verset qui compare la émouna à des mains (yadav émouna).
Car on peut se servir de notre émouna, de la même façon qu'un médecin ou un artisan va utiliser ses mains ...

Dans ce verset, les mots qui suivent : "jusqu’à ce que vînt le soleil" = signifient que jusqu'à l'arrivée du machia'h chaque juif a la puissance de réaliser des miracles simplement grâce à sa émouna.

<-------->

-> "Ses mains furent confiance" (yadav émouna)
N'est-ce pas que la émouna se situe dans la tête? Pourquoi le verset mentionne-t-il les mains?

Le Yissa Béra'ha de Modzitz explique que cela signifie que nous devons avoir de la émouna, et malgré cela faire la hichtadlout avec nos mains.

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge (par le Sfat Emet) :

-> Nous récitons "s'il nous avait fendu la mer ... et ne nous l'avait pas faite traverser à sec, cela nous aurait suffi (dayénou)".
On peut l'expliquer simplement par le fait qu'il y aurait dû avoir de la boue.
Mais on peut dire que puisqu'il est écrit : "Les Bné Israël vinrent dans la mer à sec", l'essentiel du prodige consista dans le fait qu'ils marchèrent vraiment dans la mer et que pour eux elle fut sèche.
Car si on explique qu'Hachem déplaça la mer, ce n'est pas un si grand prodige que cela, car il est certain qu'Hachem peut transformer la mer en terre ferme.
Mais par amour pour Israël, Il fit en sorte que la mer demeura "mer" et que néanmoins, les Bné Israël y marchèrent à sec ...
C'est ce que l'on récite dans la Haggada : "Il nous l'a faite traverser à l'intérieur à sec" (éévirou béto'ho ba'harava).
[Sfat Emet - 2e soir de Pessa'h 5631]

<--->

-> Hachem bouleversa entièrement les lois de la nature ; les eaux elles-mêmes demeurèrent à leur place et malgré tout, elles furent comme de la terre ferme pour les Bné Israël.
Cela signifie qu'elles se transformèrent d'eaux humides et liquides en "eaux sèches".
Ce changement d'état constitua un prodige inédit qui n'eut pas de précédent depuis la création du monde.
L'aspect de l'eau demeura en toute chose celui de l'eau normale mais sans son caractère humide.
Celui qui la touchait restait sec, celui qui y pénétrait entièrement ne s'y noyait pas, celui qui plongeait dans les abîmes de ces eaux pouvait continuer à respirer un air pur et on s'y déplaçait tout à fait normalement malgré le tumulte des vagues environnantes.
Ce fut de cette manière que les Bné Israël traversèrent la mer elle-même, comme sur la terre ferme.

Si Hachem avait fendu la mer en 2 et avait transformé cet endroit en terre ferme (comme le sens littéral des versets), cela n'aurait pas été considéré comme un si grand prodige car il est clair qu'Hachem est en mesure de transformer la mer en terre ferme puisque c'est Lui qui a jadis amené l'eau à cet endroit.
Il peut donc l'enlever à Sa guise.

Selon le Sfat Emet, le véritable prodige consista à changer la nature propre de l'eau (grâce à cela il s'avéra clairement qu'Hachem peut modifier à sa guise la nature des éléments existants de manière non-conventionnelle).
Les Bné Israël allèrent ainsi dans la mer comme sur la terre ferme en marchant dans de "l'eau sèche".

=> En ce qui nous concerne, cela constitue une source d'encouragement dans tous les domaines. En effet Hachem est tellement au-dessus de tout, qu'Il a le pouvoir de tout changer. Rien n'est trop dur, trop petit, trop grand, ... pour Lui.
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

"Les Bné Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est-ceci? (manne ou)" car ils ne savaient ce que c'était" (Béchala'h 16,15)

-> Certains voient dans ce verset une allusion à ceux qui, par manque de considération envers leur prochain, sont frappés du mauvais trait de caractère qui consiste à les critiquer et à médire d'eux.

- "Les Bné Israël se dirent les uns aux autres : "Qu'est-ceci?" = c'est-à-dire : "qui est cette personne, que vaut-elle?" ;
- "car ils ne savaient ce que c'était" = cette mauvaise habitude provient du fait que nous ne réfléchissons pas à notre propre situation, à ce que nous sommes nous-mêmes.
[rav Elimélé'h Biderman]

[à l'image de la manne qui prenait le goût qu'on voulait qu'elle ait, autrui prend la saveur qu'on veut bien lui donner.
Si nous sommes un consommateur de points positifs d'autrui, alors il nous sera tellement agréable. A l'inverse il nous sera repoussant.
Combien il est facile de dévaloriser notre prochain, pour mieux flatter son égo, pour mieux justifier à nos yeux le fait de ne pas travailler à être meilleur.]

"Plus un individu était empreint de crainte Divine, plus la manne qu'il recevait avait un bon goût et était belle d'aspect"
[Pessita rabba Béchala'h]

<--->

-> Pour les tsadikim la manne descendait dans leur maison et même dans leur bouche.
Quant aux racha, ils devaient se fatiguer pour aller la ramasser [au loin].
[Mékhilta Béchala'h 16]

"Alors Moché et les enfants d’Israël chantèrent l’hymne suivant" (Béchala'h 15,1)

-> Le rav ‘Haïm Kanievski demande : pourquoi avant la Amida, dans la prière d’arvit, nous disons "Voyez, enfants, Sa vaillance, louez et glorifiez Son Nom" (raou banim ét guévourato, chibé'hou véodou lichmo), alors que dans celle de cha’harit, nous affirmons : "Pour cela, les bien-aimés loueront" (al zot chibé'hou aouvim)?
Comment, en l’espace d’une nuit, nous sommes passés du statut d’enfant à celui de bien-aimé?

Il explique qu’il existe une différence de fond entre un fils et un bien-aimé. Le statut de fils est irrévocable. Même un enfant qui ferait les plus grandes bêtises envers son père resterait son enfant.
Ceci est corroboré par la guémara (Kidouchin 36a) : "Rabbi Meïr affirme : qu’il en soit ainsi ou autrement, vous êtes appelés enfants [de D.]"
Par contre, seul un fils honorant son père mérite le titre de bien-aimé.

Dans les Pirké de Rabbi Eliezer, il est rapporté que, lorsque nos ancêtres se retrouvèrent dans la situation périlleuse où la mer leur faisait face et les égyptiens étaient à leurs trousses, ils eurent très peur, abandonnèrent toutes les abominations égyptiennes auxquelles ils étaient attachés et firent complète téchouva.

Le Rambam écrit (Hilkhot Téchouva 7,6) : "Le repentir rapproche les personnes éloignées. Celui qui, la veille, était détestable, abominable, éloigné et répugnant aux yeux de D., ce jour-là, est bien-aimé, agréé, proche et ami de Lui."
=> Ainsi, avant la séparation de la mer, les enfants d’Israël avaient le statut d’enfants, alors que le lendemain matin, après qu’ils se furent repentis, ils devinrent Ses bien-aimés.
D’où la différence entre la prière du soir où nous évoquons le statut de "fils" (banim) et celle du matin où nous mentionnons celui de "bien-aimés" (aouvim).

"Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel, le peuple ira en ramasser chaque jour sa provision pour que Je l’éprouve : marchera-t-il dans Mes lois ou non" (Béchala'h 16,4)

-> Le Malbim trouve dans ce passage 7 principes que Hachem a enseignés au peuple :

1°/ La clef de la subsistance est uniquement aux mains de D., ainsi qu’il est dit : "Je vais faire pleuvoir".

2°/ Le pain vient du ciel, pas de la terre. L’essentiel de la nourriture parfaite est la nourriture spirituelle, qui est celle de l’âme. C’est l’essentiel de l’homme, au point qu’il ne vit pas par la nourriture matérielle mais uniquement par ce qui sort de la bouche de Hachem.

3°/ L’homme ne doit pas se fatiguer à amasser une fortune en se mettant en danger par la traversée des mers, des déserts et des îles lointaines, car Celui qui donne la vie donne la subsistance.
Il est vrai qu’on doit faire un petit quelque chose, ainsi qu’il est dit : "le peuple ira en ramasser", mais la subsistance lui est assurée tout près et il la trouvera tout de suite en sortant de chez lui.

4°/ Quiconque a de quoi manger aujourd’hui et dit : "Que mangerons-nous demain?" n’a pas beaucoup de émouna (guémara Sotah 48b).
Il est dit à ce propos "en ramasser chaque jour sa provision, pour que Je l’éprouve : marchera-t-il dans Mes voies ou non", car alors Hachem lui donnera sa subsistance chaque jour, de la même façon qu’Il a préparé la subsistance des lévi'im et de quiconque s’écarte des préoccupations de ce monde pour étudier la Torah, auquel cas il obtiendra sa subsistance facilement par la Providence de Hachem.

5°/ Dans la sainteté il faut une préparation, ainsi qu’il est écrit "ils prépareront."

6°/ Toute la subsistance est fixée, sauf les dépenses pour le Shabbat, qu’on obtiendra en fonction de sa préparation et de son désir de se réjouir de Hachem.

7°/ Par le respect du Chabbat, on gagnera sa vie tous les jours de la semaine, ainsi qu’il est dit "ce qu’ils auront ramassé chaque jour."

<----------------->

-> "Tout ce qui s'est passé à l'époque de la manne [la subsistance], se passe encore aujourd'hui, seulement la Providence d'Hachem était révélée à leurs yeux alors qu'aujourd'hui elle est cachée, quand bien même elle est similaire."
[rav Yérou'ham de Mir]

<----------------->

-> "Je vais faire pleuvoir pour vous du pain du Ciel" (Béchala'h 16,4)

-> Concernant le verset qui traite de l'autorisation de cuisiner pendant Yom Tov (un jour de fête), il est dit : "Cela uniquement sera fait pour vous", et nos Sages d'expliquer : "Pour vous et pas pour l'étranger".
[De là on déduit qu'on ne peut pas cuisiner pour un non-juif à Yom Tov]
Si on applique la même explication des termes "pour vous" à notre verset, cela signifiera qu'Hachem va faire pleuvoir du pain du Ciel "pour vous" et pas pour l'étranger.
Il s'agit de l'étranger qui est en nous, à savoir toutes les forces négatives et mauvaises de notre personne.
Le verset vient ici dire que la manne ne nourrissait et ne renforçait que le bon côté de l'homme, mais n'apportait aucune énergie et aucune force aux parties étrangères, c'est à dire au mal qui est en l'homme.
['Hidouché haRim]

"Remplis d’effroi, les Israélites jetèrent des cris" (Béchala'h 14,10)

=> Pourquoi les Bné Israël crièrent-ils?

Le Maor vaChémech explique qu’en réalité, ils crièrent d’avoir eu peur des égyptiens.
Ils éprouvèrent du chagrin d’avoir craint des êtres de chair et de sang. Car, un homme animé d’une authentique crainte de D. a honte d’avoir peur d’une créature matérielle, conscient que seul Hachem doit lui inspirer de la crainte.

Hachem ne conduisit pas les Bné Israël de manière naturelle.
D’après les lois de la nature, l’eau tombe du ciel et le pain (la farine) pousse dans la terre. Or, dans le désert, ce fut le contraire : Hachem leur fit tomber le pain du ciel et leur fit monter l’eau de la terre.

[Alé Béer - Béchala'h 13,17]

<-------------------------->

+ "Ce fut, lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple, [que] D. ne les conduisit pas par le chemin des Philistins, parce qu’il est proche (ki karov ou), car D. dit : "De peur que le peuple ne se ravise lorsqu’ils verront une guerre et qu’ils ne retournent en Égypte"." (Béchala'h 13,17)

-> Le Daat Zékénim explique que "ki karov ou" (parce qu’il est proche) signifie : "Le peuple [juif] est proche [karov] d’Hachem, comme il est dit : "Israël, le peuple qui est proche de Lui" et c’est pourquoi, Il ne les a pas dirigés selon les voies naturelles du monde."

-> Hachem n’a pas fait passer le peuple juif par la terre des Philistins, bien que ce fût le chemin le plus court pour sortir d’Égypte. La raison avancée est "ki karov ou" et les commentateurs proposent diverses interprétations quant à cette expression.
Rachi explique que la proximité entre l’Égypte et la terre de Canaan (s’ils étaient passés par celle des Philistins) aurait présenté le risque que le peuple juif veuille retourner en Égypte, dès lors que leur périple présenterait des difficultés. C’est pourquoi Hachem les fit passer par un chemin plus tortueux, afin qu’il leur soit plus laborieux de faire demi-tour.

Le Daat Zékénim explique autrement les mots "ki karov ou". "ou" se réfère ici au peuple juif et le verset indique que du fait de la proximité (karov) des Bné Israël avec Hachem, Il ne les fit pas passer par le chemin le plus court.
Rav Sim’ha Zissel Brody (Sam Déré'h - Béchala'h 13,17) souligne que le peuple juif a un lien particulier avec Hachem, que prouve la Providence divine (hachga'ha pratit). Hachem observe et dirige tous les peuples, mais pas comme Il le fait avec nous. Les autres nations sont soumises aux lois de la nature, tandis que la Hachga'ha avec laquelle Il dirige Son peuple (tout au long de l’Histoire) dépasse les lois de la nature.
Le rav Brody compare la Hachga'ha des autres nations à celui qui tire à l’arc ; une fois la flèche lancée, elle suit une trajectoire rectiligne et ne peut plus changer de direction.
En revanche, la Hachga'ha vis-à-vis du peuple juif ressemble à celui qui manie un objet avec sa main ; il peut à tout moment changer de direction. Hachem est constamment lié au peuple juif et dirige les événements d’une façon qui ne cadre pas aux autres nations.

-> En ce sens à la sortie d'Egypte, Hachem avait une raison de faire passer les juifs par un chemin différent. Ainsi, ils se retrouvèrent devant la mer, dans le besoin urgent d’un grand miracle, tandis que les égyptiens se rapprochaient. Cette route bien plus périlleuse leur fit expérimenter l’un des prodiges les plus extraordinaires de l’Histoire. En effet, les autres miracles étaient nécessaires afin d’assujettir les Égyptiens, tandis que celui de l’ouverture de la mer se produisit simplement parce qu’Hachem voulut montrer Son lien étroit avec le peuple juif et qu’Il préféra ne pas les faire passer par la terre des Philistins (chemin le plus court).

=> Parfois, Hachem nous fait dévier et passer par un chemin plus long, plus rempli d’embuches et nous nous en demandons la raison. Ce n’est que plus tard que nous réalisons que c’est par amour, parce qu’Il est proche de nous, qu’Il nous fit prendre ce détour.

[Hachem a ses raisons. N'oublions pas également que dans ce monde éphémère, le chemin peut être un peu plus long, un peu plus dur, mais cela est afin d'avoir une vie éternelle qui sera infiniment meilleure, plus méritante et proche d'Hachem.
Mais surtout n'oublions pas que quoique nous puissions faire dans notre vie : "ki karov ou" = le peuple [juif] est proche [karov] d’Hachem = Hachem nous aimera toujours, et nous serons toujours important (son fils adoré) à Ses yeux!]

<-------------------------->

-> "Et D. ne les conduisit pas par le chemin des Philistins, parce qu'il était proche" (Béchala'h 13,17)

-> Le Chla haKadoch écrit :
"Vois et considère, combien un homme doit réfléchir afin de se faire des limites et des barrières pour ne pas en venir à fauter. Hachem Lui-même éloigna le peuple afin qu'il ne se rétracte pas (d'être sorti d'Egypte)."

Cela signifie que, puisque les Bné Israël étaient proches, par leur pensée, de l'Egypte et de son impureté, Hachem dut les faire dévier de leur itinéraire par le désert, afin de les éloigner de l'Egypte, de peur qu'en voyant les égyptiens, ils retournent à leurs mauvaises voies.
D'après cela, le Chla haKadoch explique allusivement le verset du prophète Yéchayhou (57,19) : "Paix, paix, sur l'éloigné et sur le proche, dit Hachem", de la manière qui suit : "Paix, paix, sur l'éloigné" = la paix attend celui qui, à l'aide des barrières et des limites qu'il se fixe, s'éloigne de tout soupçon de faute et de péché car en les respectant, il devient proche d'Hachem puisque celles-ci l'empêchent de trébucher.

[c'est seulement en établissant des barrières que l'on peut espérer conserver l'essentiel et les exigences de la Torah à proprement dite, autrement, même l'essentiel est en péril. ]