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"Les Tables étaient l'ouvrage de D. et marquées de l'écriture de D. gravée sur les Tables."    (Ki Tissa 32,16)

Quel intérêt y avait-il à écrire les Tables, alors que les enfants d'Israël avaient entendu les 10 Paroles au mont Sinaï?

Le Sfat Emet de répondre que lorsque les 10 Commandements ont été gravés sur les Tables de pierre, ils se sont gravés dans le coeur des enfants d'Israël et y resteront inscrits éternellement.

Cette écriture-là est aussi "l'ouvrage de D." ...

"Les enfants d'Israël garderont le Shabbath, en observant le Shabbath dans toutes les générations comme une alliance immuable."  (Ki Tissa 31,16)

-> "Rabbi Chimon ben Lakich a dit : "D. accorde une âme supplémentaire à l'homme le soir du Shabbath et à la fin du Shabbath, il l'a lui reprend.
Le Shabbath terminé, nous nous lamentons de l'âme qui nous a quittés." "
[guémara Bétsa 16a]

-> Le Rabbi de Kotsk de commenter :
"Lorsque le Shabbath arrive, le juif s'éveille au repentir et réfléchit à ce qu'il a fait pendant la semaine.
Alors, il s'écrie : "Oh! L'âme nous a quittés!" "
-> "D. a béni [le Shabbath] par la lumière du visage de l'homme, l'a sanctifié par la lumière interne de l'homme, cette lumière du Shabbath n'est pas comparable à celle des jours de la semaine."[midrach Béréchit Rabba 11 - sur : "D. bénit le 7e jour et le sanctifia" (Béréchit 2,3) ]

-> "L’homme relève la tête au moyen du Shabbat, car c’est le Shabat qui l’élève.''
[le 'Hidouché haRim -> en faisant remarquer que les lettres qui composent le mot Roch (ראש  - la tête) sont suivies dans l’alphabet des lettres qui composent le mot Shabbat (שבת)]

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-> Le respect du Shabbath a une très grande force. En effet, la sainteté et l’élévation qu’un juif peut obtenir par le respect même d’un seul Shabbath reste et perdure pour l’éternité.

Quand "les enfants d’Israël garderont le Shabbath", l’effet et la sainteté de ce Shabbath demeureront "dans toutes leurs générations" = pour l’éternité.
['Hidouché Harim]

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-> "Les bnei Israël observeront le Chabbat" (31,16)

Le Kédouchat Lévi enseigne qu’un juif qui observe le Shabbat comme il se doit recevra la vitalité et la force nécessaires pour servir D. durant tous les jours de la semaine. Puis lors du Chabbat suivant, il lui sera beaucoup plus aisé d’atteindre le niveau de ce saint jour et de le respecter, et ainsi de suite.
Alors, dans le cas où l’on mérite d’accomplir : "les bnei Israël observeront le Shabbat", il nous sera plus facile de "faire le Shabbat pour leurs générations" : les jours de Shabbat à venir.

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-> "Les bnei Israël observeront le Chabat, pour faire le Shabbat" (31,16)

=> Comment peut-on "faire le Chabat"?

Le Nézer Yossef (Rabbi Yossef Lalzar) donne la réponse suivante :
Comme on le sait, nous ajoutons du temps profane au sacré la veille du Shabbat et à la sortie du Shabbat, si bien qu’au moins une demi-heure de profane s’ajoute à chaque Shabbat des Shabbat de l’année.
Dans l’année il y a une cinquantaine de Shabbat, si bien que l’homme ajoute en moyenne environ 28 heures
pendant l’année.
C’est par conséquent ce que dit le verset "faire le Chabat", pour toute la série des Shabbat qu’il y a dans l’année, il ajoute un Shabbat qui est devenu de profane – sacré, à cause de ce que l’on ajoute.

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-> "Vous observerez le Chabat (ét haShabbat), car il est saint pour vous, celui qui le profane sera certainement mis à mort" (Tétsavé 31,14).

Il y a un principe connu selon lequel le mot "ét" (את) signifie un ajout de quelque chose.
=> Qu’est-ce que le verset vient ajouter en disant "vous observerez le Shabbat"?

Rabbi Yaakov ‘Haïm Sofer (Yisma’h Israël) écrit qu’on peut expliquer le verset selon ce qui est dit dans la Torah : "Quand J’en aurai fixé l’heure, Je rendrai Mes arrêts avec équité".
Nos Sages ont expliqué que quand l’homme est mis en jugement, on lui dit : "Pourquoi n’as-tu pas étudié la Torah?"
Il répond : "Parce que j’étais occupé à faire du commerce ou à travailler pour gagner ma vie et celle de ma famille."
Alors, on lui dit : "Pourquoi le Shabbat et les jours de fête n’as-tu pas étudié la Torah?"

Et quand il n’a pas de réponse, on lui attribue aussi la gravité de la négligence dans l’étude de la Torah pour les jours de la semaine, car les Shabbat et les jours de fête ont prouvé que la raison de sa négligence de la Torah n’était pas la subsistance, puisque le Shabbat où il n’est pas obligé de travailler pour gagner sa vie, il n’a pas étudié la Torah.

C’est donc la signification du verset :
- "Vous observerez le Shabbat" = on doit observer le Shabbat tout en étudiant la Torah,
- "ét" = ce qui vient inclure l’étude de la Torah, pour qu’on ne soit pas puni des jours de semaine où l’on n’a pas étudié la Torah,
- sinon elle met en garde : "celui qui le profane sera certainement mis à mort", mot youmat, deux morts, c’est-à-dire qu’on le punit aussi pour la négligence de l’étude pendant les jours de semaine.

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-> b'h, voir également le n°5 de : https://todahm.com/2019/10/02/questions-reponses-paracha-ki-tissa

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-> "Les enfants d’Israël garderont le Shabbath, en observant le Shabbath"

Il y a une apparente répétition : si nous gardons le Shabbath, c'est que certainement nous l'observons comme il le faut.

Selon le rabbi Its'hak El'hanan Spector, nous apprenons d'ici que nous ne sommes pas considérés comme gardant le Shabbath tant que nous ne nous assurons pas que nos enfants et nos descendants l'observent également.

Si nous souhaitons être considérés parmi les : "véchamérou bnei Israël ét aShabbath" = ces juifs qui observent le Shabbath, alors nous devons : "laassot ét aShabbath lédorotam" = s'assurer que le Shabbath est bien réalisé par nos générations futures, comme : "brit olam" = une alliance immuable pour tous.

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+ "Et le septième jour, Il a cessé tout travail et Il s’est reposé" (Ki Tissa 31,17)

-> La guemara (Beitsa 16a) explique que chaque Shabbath, Hachem accorde une âme supplémentaire à chaque juif, et on la lui enlève à la sortie du Shabbath, comme il est dit : "Il a cessé tout travail et Il s’est reposé", c’est-à-dire qu’une fois qu’il a cessé tout travail et que le Shabbath est achevé, alors malheureusement il perd son âme (supplémentaire).
Le terme : "il s'est reposé" (וינפש - vayinafach) est compris dans le sens de : "malheur, il a perdu son âme (נפש וי).

Pourquoi est-ce que la Torah fait allusion à l’âme supplémentaire accordée, en nous disant qu’elle s’en va après Shabbath ?
En réalité, la Torah vient nous dire ici que dès l’entrée de Shabbath, l’homme doit se réjouir et profiter au maximum de son âme supplémentaire qu’on lui accorde, uniquement en se rappelant que cette grande sainteté ne durera pas un long moment et s’en ira à la sortie du Shabbath.
=> De ce fait, il devra l’exploiter le plus possible.
[le Baal Chem Tov]

[d'une certaine façon on doit tellement apprécier ce supplément de sainteté, de proximité avec Hachem, qu'aucune préoccupation, sujet de ce monde, ne peut venir rivaliser.
A l'image de 2 amoureux qui ne se voient qu'un seul jour par semaine, nous savourons ce moment d'intimité avec D., et puisque notre temps est compté à seulement 25h, alors plus rien d'autre n'a d'importance, ne peut venir troubler ce moment de bonheur infini!]

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-> Nos Sages (guémara méguila 13a) nous rapportent que la reine Esther a donné à chacune de ses 7 plus proches servantes, le nom d'un des 7 jours de la semaine.
Chaque servante devait venir le jour de la semaine correspondant à son nom, afin de permettre à Esther de se rappeler de la venue du Shabbath.[afin que son stratagème reste secret/discret, elle les a appelé de façon allusive, et non pas directement : yom richon, yom chéni, ...
Ainsi :
-> le 1er jour = c'était : 'houlata ( = début des jours 'hol)
-> le 2e jour = rékiyata (de rakiya = allusion à la création du firmament en ce jour)
-> le 3e jour = guénounita ( = les plantes)
-> le 4e jour = néoritou ( = la lumière)
-> le 5e jour = rou'hachita ( = les animaux)
-> le 6e jour = 'hourfita
-> le 7e jour : la servante qui était pour elle le signe que Shabbath allait arriver, avait pour nom : "ragou'ita" (de ragou'a = paisible, car il faut être paisible à Shabbath).=> Esther, malgré ses obligations de reine n'a jamais profané le Shabbath.

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-> "Parle aux bnei Israël et dis-leur: observez Mes Shabbat" (31,13)

Le Méo haOmer donne la raison suivante au fait que "Shabbat" soit au pluriel dans l’expression "Mes Shabbat" (Shabbétotaï - שַׁבְּתֹתַי) :
Il y a de nombreuses régions dans le monde, si bien qu’en un endroit il fait encore jour, alors qu’ailleurs c’est déjà la nuit. Par conséquent quand les uns célèbrent le Shabbat, les autres sont encore dans le monde du travail. Et selon la vérité, chacun est mis en garde selon l’endroit où il se trouve.
C’est pourquoi le verset dit: "observez mes Shabbat" au pluriel, parce que cela comprend plusieurs Shabbat différents, selon l’endroit où se trouvent les gens.

+ "Et D. dit à Moché : "Taille pour toi (psal lé’ha - פְּסָל-לְךָ) deux tables de pierre. " (Chémot – Ki Tissa 34,1)

+ "Ne fais pas pour toi une image taillée (lé’ha pessel - לְךָ פֶסֶל) " (Chémot – Yitro 20,3)

Le Imré Emet attire l’attention sur le fait que le même mot (se lisant pessel ou psal) se référant à quelque chose de taillé, est utilisé dans 2 contextes diamétralement opposés, l’un relié à l’idolâtrie et l’autre à la formation des tables des 10 Commandements.

Le Rabbi d’expliquer que ce même terme peut faire référence à ces 2 notions contraires parce que l’essentiel de la signification dépend de l’emplacement du mot lé’ha (pour toi).

-> Si lé’ha est placé en 1er, ou en d’autres termes, si on donne la priorité au moi, en faisant de ses besoins le but de sa vie, on a adopté une conduite idolâtre.
En effet, l’idolâtrie n’est rien d’autre que la manipulation d’une divinité pour satisfaire ses propres désirs.

-> Si le mot lé’ha (pour toi) est placé à la suite, c’est-à-dire si on n’accorde que peu d’importance à la satisfaction de ses propres désirs, on est alors engagé dans l’accomplissement de la volonté de D. et on fait ainsi pénétrer la spiritualité des 10 Commandements dans ce monde terrestre.

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-> Le rabbi Mordé'haï de Kozmir fait ce même commentaire, en terminant que si le "pour toi" (lé'ha) est avant, c'est-à-dire que tu abordes la vie avec le "MOI d'abord", alors c'est de l'impureté (si lé'ha passe avant => lié à l'idolâtrie du culte de soi-même).
Par contre, si ton "MOI je" (lé'ha) vint après, que tu prends soin d'autrui d'abord, alors c'est de la sainteté.

[il faut faire attention à ne pas passer sa vie à vouer un culte à son égo (le MOI). D'ailleurs, on peut en arriver à se créer le "Hachem" qui vient nous arrange, qui cautionne notre culte du nous-même.
Puisque nous avons une telle tendance naturelle, alors nous devons faire passer l'autre avant nous, pour rééquilibrer les choses, et en venir à l'aimer autant que nous-même.]

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-> "Sculpte pour toi deux Tables de pierre, comme les premières" (Ki Tissa 34,1)

=> Nos sages enseignent que les premières Tables, puisqu'elles ont été données de façon spectaculaire, lors de la Révélation du Sinaï, ont pris le mauvais oeil et elles ont fini par être brisées. En revanche, les deuxièmes Tables ont été données de façon discrète, c'est ce qui les a protégées. Mais comment comprendre cet enseignement?

-> Le rabbi Ménahem Mendel de Kotsk explique que lorsqu'un homme s'élève spirituellement du fait de causes extérieures, cette élévation n'est pas durable, car non profonde. Par exemple, le fait de s'approcher de la Torah, uniquement suite à un événement que l'on aurait vécu, qui nous aurait impressionné. Que ce soit un événement qui aurait éveillé un désir et un élan d'amour pour la Torah, qu'un événement qui aurait éveillé au contraire de la peur.
Quand une raison extérieure entraîne le rapprochement, cela ne suffit pas pour que ce retour à la Torah soit protégé. Ce qui garantit que l'élévation soit définitive, c'est quand elle découle d'une réflexion intérieure, à savoir une compréhension profonde des choses, une maturation sur le sens de la vie et sur une prise de conscience de l'authenticité de la Torah d'Hachem. Même si un événement extérieur déclenche cette introspection, il devra amorcer un travail intérieur, plus approfondi.
Lorsqu'un homme a compris qu'Hachem notre D.ieu est Vérité, que sa réussite véritable c'est de Servir Hachem, alors cette compréhension fixera en lui son élévation spirituel, qui deviendra alors définitive. Certes, on ne doit pas attendre de comprendre et de vivre de l'intérieur les choses pour servir Hachem.
Le juif doit accomplir les mitsvot même s'il ne comprend pas pourquoi. Mais en parallèle, il doit aussi avoir une démarche personnelle de s'efforcer de vivre la Torah de l'intérieur, de comprendre que la Torah parle à sa vie et lui assure la véritable réussite. La compréhension des choses ne peut pas être la condition de la pratique.
Mais une fois que l'homme accepte de se plier à la Volonté Divine, qu'il le comprenne ou non, il doit ensuite chercher à intérioriser le message de la Torah, pour le comprendre et le vivre le plus profondément qu'il puisse.
Les premières Tables ont été données dans le faste et le spectaculaire. Elles n'ont pas duré.
Les secondes Tables ont été donné dans la discrétion et la profondeur, elles ont donc pu s'inscrire dans la durée.

"Fais-moi connaître Tes voies" (Ki Tissa 33,13)

D’après la guémara Béra’hot (7a), Moché demanda à D. :
"Maître du monde, pourquoi tel juste est-il comblé de bonheur et tel autre frappé par le malheur, tel méchant comblé de bonheur et tel autre frappé par le malheur ? "

Le ‘Hafets ‘Haïm de commenter :
Beaucoup s’interrogent : pourquoi un tel est-il pauvre et tel autre est-il riche ?
Souvent, le 1er se conduit exactement comme le second et parfois, il est encore plus méritant que lui.

Venu au monde pour un temps limité, l’homme veut avoir une réponse à toutes ses réponses, et notamment : pourquoi un tel est pauvre alors que tel autre est riche.

S’il avait vécu avec le pauvre et le riche pendant plusieurs centaines d’années, il aurait vu qu’au siècle précédent, la situation était inversée.
Après les avoir soumis à l’épreuve de la richesse ou à celle de la pauvreté, le Ciel a interverti les rôles.

L’homme qui ne peut avoir une vue d’ensemble du monde durant sa brève existence est comme un hôte de passage.

=> Au lieu de nous interroger sur la conduite de D. dans le monde, nous devons être convaincus, que tout ce qu’Il fait est pour le bien.

[Le ‘Hafets ‘Haïm comparait l’homme à un bébé qui gesticule et crie dans son berceau, avec une moue de colère, comme s’il était tout puissant, alors qu’il est aussi faible qu’un prisonnier pieds et mains liés.]

" … et il tomba dans le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes. " (Ki Tissa 32,28)

Que représente ce nombre ?

Parmi 600 000 personnes seulement 3 000 prirent activement part au culte idolâtre du veau d’or.
Comment dès lors 0,5% seulement a-t-il pu entraîner avec lui les 99,5% restants, qui ont acquiescé par une complicité silencieuse ?

Il est terrifiant de constater que l’immense majorité a pu se laisser entraîner vers l’abîme, sans manifester un quelconque signe d’opposition.

Le Maharil Diskin de répondre que le secret de cette énigme réside en fait dans une parole de nos Sages : "Quiconque suspecte quelqu’un sans preuve ou de façon illégitime, est frappé de plein fouet. "
Comment cela ?

En ce qui concerne le veau d'or, lorsque le Erev Rav (l’ensemble des non-juifs) proclama : "Voici ton D. ! ", un silence pesant et dramatique s’installa parmi les Bné Israël.

Pourquoi se taisaient-ils ?
Chacun des Bné Israël regardait ses voisins et se demandait : "Pourquoi ne protestent-ils pas ? Comment comprendre ce silence ?
C’est sûrement le signe que tous, à part moi, acquiescent. Et si c’est ainsi, qui suis-je pour m’opposer à tout le monde ? Comment prendre le risque d’une mise en quarantaine ? "

En revanche, si chacun avait jugé son prochain positivement (léKaf Zé’hout), avec un a priori favorable, il se serait probablement dit : "il est certain que si tel se tait, ce n’est pas qu’il soit d’accord avec les agissements de ces idolâtres, mais simplement parce qu’il se sent seul, exactement comme moi ! "

=> Des rassemblements se seraient alors organisés parmi le peuple pour contrer les desseins du Erev Rav.

Et si ce scénario n’a pas eu lieu, c’est parce que : ils "suspectaient des gens sans preuve ou de façon illégitime".

C’est ainsi qu’une infime minorité, qui eut l’audace d’agir à découvert, l’emporta sur une majorité qui ignorait sa force, et se sentait incapable de réagir.

[ ça fait froid dans le dos de voir les conséquences du fait de ne pas chercher à juger son prochain de façon bienveillante ... ]

Source (b"h) : le Séoudat aMélé’h du rav Moshé Pell

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"Hachem parla à Moché : Va, descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte s'est corrompu" (Ki Tissa 32,7)

-> Rachi commente : c'est un reproche implicite [de Hachem] à Moché, une façon de lui dire : "Ceux qui ont provoqué la faute sont ton peuple, le érev rav égyptien que tu as accepté de ta propre initiative.

-> Avant de monter au Ciel pour recevoir les tables de la Loi, Moshé rassura son peuple : "Je reviendrai dans 40 jours, avant midi" (guémara Shabbath 89). Dans l’intervalle, il désigna Aaron et 'Hour (le fils de Myriam) comme responsables du peuple juif (Midrash Hagadol 32,1).
Le jour où Moché est parti ne devait pas compter dans les 40 jours car ce n’était pas une période complète de 24 heures (Moshé ayant passé la nuit précédente dans le camp). Mais les Bnei Israël ont compté ce jour dans leur calcul. Ils attendirent donc l’arrivée de Moshé avec un jour d’avance.

Le Satan a profité de cette erreur de calcul, pour montrer aux Bnei Israël, l’enveloppe physique dont Moshé s’était dépouillé (il n’était alors qu’être spirituel), afin de leur faire croire que Moshé était mort.
Les égyptiens qui avaient rejoint le peuple juif lors de sa sortie d’Egypte (= le erev rav), face à cette fausse prophétie (Moshé ayant assuré qu’il reviendrait), faiblirent plus rapidement, et ils allèrent voir les responsables du peuple afin de changer la situation, imposant la fabrication du Veau d'or.

-> b'h, Voir également la partie "Erev rav" du divré Torah suivant :https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor

-> Le Gaon de Vilna révèle que dans chaque génération, les juifs hérétiques et réchaïm sont des descendants du érev rav, et à l'époque précédant la guéoula par le machia'h, ils vont proliférer et avoir davantage de pouvoir, ce qui va entraîner des dommages énormes pour les justes de cette génération.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch ajoute que pendant les jours immédiatement précédents la révélation de la guéoula, les juifs seront très prospères et respectables. A ce moment, de nombreux convertis seront attirés par rejoindre la religion juive pour des considérations matérielles et non spirituelles.
C'est alors que Moché rabbénou rectifiera son acte qui a été critiqué par Hachem.
En effet, puisqu'à l'époque du machia'h, Moché rabbénou menera de nouveau le peuple, il va vigoureusement rejeter toute conversion non sincère, repoussant tous ceux souhaitant monter dans le "train en marche" des juifs uniquement par intérêt matériel.

Nos Sages nous enseignent : "Les convertis ne seront plus acceptés au moment du machia'h"
[guémara Yébamot 24b]
[C'est ainsi que Moché corrigera totalement son mauvais choix passé en Egypte, en faisant le "tri" parmi les dernières conversions au judaïsme de l'histoire.]

Le Veau d’or & se lier par les mitsvot

+ Ki Tissa - le Veau d'or :

-> Juste avant de monter au mont Sinaï, Moché dit aux Bné Israël qu'il serait de retour dans 40 jours. Le peuple pensait que le jour de son ascension était compté dans les 40jours, mais Moché voulait dire 40 jours complets, sans compter ce jour-là.
Le jour où Moché devait revenir était le 17e jour de Tamouz. Le 16 Tamouz, le Satan embrouilla la nation avec une image sombre dans les cieux, laissant entendre que Moché était mort.
En réponse, les Bné Israël construisirent un Veau d'or, ce qui entraîna la faute du Veau d'or qui est si grave que chaque punition infligée aux Bné Israël depuis lors contient une certaine rétribution pour cette faute.
[ "Il n’est pas de punition qui frappe Israël qui ne contienne une part de punition pour le Veau d’or" - guémara Sanhèdrin 102a (Rachi - Ki Tissa 32,34).

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+ Ce qui a déclenché la chute :

=> Comment une nation qui a été témoin de grands miracles et qui a vécu l'événement grandiose du don de la Torah a-t-elle pu soudainement renier Hachem et adorer un Veau d'or?

-> Le Kouzari (1:97) répond que les juifs n'ont jamais renié Hachem.
Ils attendaient que Moché fasse descendre les Lou'hot (Table de la Loi) et fabrique un Aron (l'Arche), quelque chose de tangible pour représenter leur relation avec Hachem et faciliter leur adoration.
Comme Moché ne revenait pas, ils décidèrent de fabriquer leur propre support physique pour la avodat Hachem.

-> Dans le même ordre d'idées, le Beit haLévi (Ki Tissa) écrit que Moché a toujours servi d'intermédiaire entre Hachem et les Bné Israël. En son absence, le peuple a voulu faire une place à la Présence Divine (Chékhina) dans ce monde (une fonction remplie plus tard par le Michkan), afin de ne pas avoir besoin d'un intermédiaire.

Malgré ces bonnes intentions, le Kouzari et le Beit haLévi expliquent que les Bné Israël ont fauté en créant un instrument physique de avodat Hachem sans en avoir reçu l'ordre.
[de plus, comme le souligne le Kouzari, ils avaient reçu l'ordre de ne pas le faire, comme il est dit dans les 10 Commandements : "Tu ne te feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le Ciel ..." (Yitro 20,4). ]
La croissance spirituelle exige une adhésion stricte aux commandements d'Hachem.

[ le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1:21-22) affirme qu'avant le don de la Torah, les Patriarches faisaient tout ce qui semblait nécessaire pour rectifier les mondes supérieurs.
Cependant, depuis que la Torah a été donnée, la seule façon de servir Hachem est par le biais de Ses lois (halakha), et non par l'intuition. ]

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+ L'expiation du Michkan :

-> Le midrach (Chémot rabba 48,6) affirme que les dons pour la construction du Michkan ont permis d'expier la faute du Veau d'or. Par exemple, pour créer le Veau, les Bné Israel ont donné des anneaux en or (Ki Tissa 32,3). En ce qui concerne le Michkan, ils ont également donné des anneaux en or (ibid. 35,22).

-> Le Beit haLévi comprend que non seulement les dons ont expié la faute, mais que le Michkan tout entier a également servi à cette fin. C'est pourquoi, lorsque la Torah décrit la création des différents éléments du Michkan dans la parasha Pékoudé, presque chaque verset se termine par "ka'acher tsiva Hachem ét Moché" (comme Hachem l'a ordonné à Moché).
Le Michkan a été construit uniquement parce qu'Hachem l'avait ordonné. En tant que tel, il expie la création du Veau, qui a été faite sans aucun ordre.

[ le Messé'h 'Hokhma (Vayakel 37,1) reprend cette idée. Avant la faute du Veau d'or, Hachem dit à Moché qu'Il avait donné à Bétsalel tout ce qui était nécessaire "pour faire chaque type de méla'ha" (Ki Tissa 31,5). Après la faute du Veau, Moché a transmis aux Bné Israel que Hachem avait fourni tout ce qui était nécessaire "pour faire tout type de mélé'het ma'hachavét (travail réfléchi)" (Vayakel 35,33).
Après le Veau d'or, il est important de souligner que tout travail doit être effectué avec la clarté mentale que tel est l'ordre d'Hachem. ]

-> Pourtant, la guémara (Yérouchalmi Shékalim 1:1) affirme que l'or de la kaporét, la couverture de l'Aron, expie le Veau d'or.
Pourquoi spécifier la kaporét si tous les donations au Michkan permettaient l'expiation de la faute?

Le Beit haLévi répond que la kaporét comprenait les 2 kérouvim, qui représentaient la relation entre Hachem et Bné Israel. Lorsque nous étions très proches de Lui, les kérouvim s'enlaçaient (guémara Yoma 54a).
Notre proximité avec Hachem dépend de la Torah, symbolisée par les Lou'hot (Tables de la Loi). Les Lou'hot étaient logés dans l'Aron, qui était recouvert par la kaporét.
C'est pourquoi les kérouvim étaient moulés face à la kaporét (Térouma 25,20) afin de rappeler le lien étroit entre Hachem et peuple juif et sa dépendance ultime à l'égard de la Torah. En raison de cet aspect unique de la kaporét, le Yérouchalmi souligne qu'elle expie le Veau d'or.

[ bien que la paracha Térouma dit que les kérouvim se faisaient face, ils étaient aussi légèrement orientés vers le bas, vers la kaporet. ]

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+ L'expiation de la para adouma (vache rousse) :

-> La mitsva de la para adouma sert également d'expiation pour la faute du Veau d'or.
Rachi ('Houkat 19,22) , citant Rabbi Moché haDarchan, explique comment chaque étape du processus de la para adouma est parallèle à une partie de cette terrible faute.
[ il est à noter que le Nétsiv (Haamek Shé'ella), seule la première para adouma, à l'époque de Moché, a expié la faute du Veau d'or. Les parot suivantes ont simplement purifié les Bné Israel.
Le Rambam (Hilchos Parah Adumah 1:9) est d'avis que même les parot ultérieures ont apporté l'expiation.]

=> Pourquoi particulièrement la mitsva de la vache rousse pour effectuer cette expiation?

Le Beit haLévi explique : la mitsva de la para adouma est un 'hok, une loi que l'homme ne peut pas comprendre. Lorsque nous l'accomplissons uniquement parce qu'Hachem nous a ordonné de le faire, sans que nous en comprenions le but, nous expions la faute du Veau d'or, que D. n'a jamais ordonné d faire.

Le Messé'h 'Hokhma note qu'il existe une obligation biblique de lire la portion de la Torah traitant de la para adouma avant d'accomplir la mitsva.
Le rav Shlomo Fisher demande : pourquoi cette obligation existe, nous ne trouvons une telle exigence pour aucun autre précepte de la Torah. Avant de mettre les tefillin, par exemple, il n'y a pas d'impératif biblique de lire le passage de la Torah qui traite de cette mitsva.

Le rav Fisher répond qu'étant donné qu'une composante intégrale de la mitsva de la para adouma est de l'accomplir sans autre raison que le commandement d'Hachem, en lisant la paracha immédiatement avant sa réalisation, nous démontrons que l'unique motivation pour accomplir la mitsva est la volonté Divine. Cette motivation permet au processus de la para adouma d'expier la faute du Veau d'or.

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+ La lecture de la paracha Para :

-> En plus de la portion hebdomadaire de la Torah, les rabbins ont institué la lecture de 4 parachiyot supplémentaires au cours du mois d'Adar. La 3e est la paracha Para, qui est un extrait de la parachat 'Houkat sur la mitsva de la para adouma. Ce passage est toujours lu dans la seconde moitié du mois d'Adar.

Nous lisons cette paracha, explique la Michna Broura (685:1), parce que les Bné Israel ont brûlé la première para adouma peu avant le mois de Nissan, utilisant les cendres pour se purifier avant de sacrifier le korban Pessah.
Bien que nous n'ayons plus de para adouma, nous lisons cette section comme une prière à Hachem pour que nous soyons bientôt purifiés par cette mitsva.

Le Choul'han Aroukh (685:7) cite une opinion selon laquelle lorsque nous lisons la parachat Para, nous accomplissons une mitsva de la Torah. Mais laquelle?

Le Malbim répond qu'il s'agit de la mitsva de se souvenir de la faute du Veau d'or ('hét haEgel).
Le Malbim tire ce commandement du verset : "Souvenez-vous, n'oubliez pas que vous avez irrité Hachem dans le désert" (Ekev 9,7).
[ le Ramban (commentaire sur le Sefer HaMitsvot, dans sa liste de mitsvot que le Rambam a omises, mitzvah 7) et le Magen Avraham (Orach 'Haim 60) statuent tous deux que ce verset constitue une mitsva de la Torah, mais ils ne précisent pas ce dont nous sommes obligés de nous souvenir. Le Ramban se demande si cette mitsva reste en vigueur aujourd'hui ou si elle ne s'appliquait qu'à la génération de Moché.]

Le Malbim explique qu'au lieu de lire publiquement le récit du Veau pour remplir cette obligation, ce qui aurait déshonoré le peuple juif, les rabbins ont institué la lecture de la paracha Para, qui expie le Veau d'or.
[ les 2 premières montées de Ki Tissa, qui racontent le récit du Veau d'or, sont extraordinairement longues. Le rav 'Haim Kanievsky explique : les 2 premières montées sont donnés à un Cohen et à un Lévi. Comme leurs ancêtres n'ont pas été impliqués dans la faute, le Cohen et le Lévi ne sont pas gênés d'en prendre connaissance. Mais un Israël, dont les ancêtres ont fauté, aurait honte ; c'est pourquoi il ne commence à lire la Torah qu'une fois l'épisode terminé. ]

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-> Cependant, le rav Yaakov Kamenetsky (Emet léYaakov - Ekev 9,7) soutient que la mitsva de se souvenir dans Eikev ne se réfère pas à la faute du Veau d'or, mais plutôt à l'épisode de Mara (Béchala'h 15,22-26), lorsque les Bnei Yisrael se sont plaints à Moshe qu'ils n'avaient pas d'eau.

Le rav Kamenetsky propose donc une 2e approche pour expliquer pourquoi la lecture de la paracha Para répond à une mitsva de la Torah.
Son explication s'accorde avec notre interprétation de la faute du Veau d'or. Il suggère que la lecture de la parachat Para nous rappelle l'incident de Mara. Les Bné Israel y ont appris que seule la volonté d'Hachem rend les choses douces ; bien que Moché ait jeté du bois amer dans des eaux amères, celles-ci se sont adoucies, simplement parce qu'Hachem en a décidé ainsi.
De même, la para Adouma nous enseigne qu'il faut accomplir les mitsvot sur l'ordre d'Hachem, et non parce qu'elles ont un sens. Afin d'ancrer ce concept dans nos esprits, les lois de la para adouma ont été données à Mara. Cet épisode s'est produit juste avant que les Bné Israel ne reçoivent la Torah, nous préparant ainsi à cet événement capital.
Nous accomplissons la Torah et les mitsvot non pas parce que cela a un sens intellectuel pour nous, mais plutôt parce que c'est un décret d'Hachem.

-> Tout au long de notre vie, nous avons des éclairs d'inspiration et des idées sur la manière de nous rapprocher d'Hachem. La faute du Veau d'or nous apprend que les seuls moyens de se connecter réellement à Hachem sont ceux qui sont approuvés par la Torah. Sinon, nous faisons ce que nous voulons, nous avons une relation avec nous-mêmes, et non avec notre Créateur.

Seul Hachem peut nous indiquer la voie à suivre. La Guemara ('Houlin 88b) nous dit que c'est parce qu'Avraham a déclaré humblement : "Je ne suis que poussière et cendre" (Vayéra 18,27) que ses descendants ont été récompensés par la mitsva de para adouma, qui exige une grande humilité.
Lorsque nous faisons la para adouma, même sans comprendre pourquoi, nous suivons l'exemple d'Avraham, et nous nous connectons vraiment avec Hachem.

"Afin qu'il n'y ait pas de fléau parmi eux lorsqu'on les dénombrera. Voici ce qu'ils donneront, quiconque passe par le dénombrement, un demi shékel (ma'hatsit aShékel - מחצית השקל)." (Ki Tissa 30,12-13)

Pourquoi la Torah appelle le demi Shékel permettant d'éviter un fléau : ma'hatsit (מחצית), et non le terme : 'hatsi (חצי)?

Le terme ma'hatsit (une moitié - מחצית) a 5 lettres, et la lettre du milieu est un צ, qui est la 1ere lettre du mot tsédaka.
L'accompagnant des 2 côtés, il y a les lettres ח et י, qui forment le mot חי (la vie).
Les lettres extérieures (aux 2 extrémités) sont מ et ת, formant le mot מת (la mort).

La Torah nous suggère que la tsédaka (צ) est la force résidant au sein de chaque juif, qui peut faire la différence entre la vie et la mort.
La tsédaka a la faculté de repousser/d'éloigner la mort et de rapprocher/d'apporter la vie.

Par ailleurs, le צ au milieu du mot tsédaka fait référence à un tsadik.
Être entouré d'un tsadik, et lui être solidement attaché, permet de bénéficier de sa sainteté et d'acquérir la vie (חי ), une vie spirituelle profonde.
Le fait de s'éloigner d'un tsadik est à l'opposé de la vie (D. nous en préserve!).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

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-> Rachi explique que Hachem a montré à Moché comme la forme d’une monnaie de feu et lui a dit : "Ceci ils donneront" (v.30,13).
Pourquoi a-t-Il choisi de lui montrer une pièce de feu?
Le Pné Meïr propose l’explication suivante : de même qu’en allumant une lumière par un feu, celui-ci ne se trouve pas diminué, lorsque l’homme donne une partie de ce qu’il possède, il ne lui manque rien. Donner à la tsédaka ne représente pas une perte.

-> Le Ba’al Hatourim, fait remarquer que le mot : "ils donneront" (vénaténou - ונתנו) peut se lire identiquement dans les 2 sens.
Cela nous enseigne que ce que l’homme donne à la tsédaka finit par lui revenir, et qu’on ne perd rien à donner, au contraire.

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-> "Ils prendront ceci" (30,13)

-> Rachi dit que pour expliquer à Moché ce que les juifs devaient donner, Hachem lui montra une pièce en feu.
Mais pourquoi la pièce devait-elle être en feu, alors qu'évidemment ils ne donneront pas une telle pièce? Que vient nous apprendre cette image?

En fait, quand on veut épurer un métal pour en enlever tout scorie et déchet, on doit le faire passer dans le feu. C'est ainsi que les scories du métal vont se séparer de lui et ce métal pourra être pur.
De la même façon, Hachem voulait montrer à Moché que quand on veut donner de l'argent pour la tsédaka, il doit être pur et propre de tout déchet qui symbolise le vol et la tromperie.
Seule une pièce en feu, c'est-à-dire nettoyée de toute faute et obtenue dans la plus grande honnêteté, pourra être donnée et agréée.
[Zéved Tov]

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-> Dans la guémara (Kidouchin 66b) nous trouvons Rabbi Tarfon très impressionné par une série d'arguments en Torah apportés par Rabbi Akiva.
Il dit alors : "Akiva, kol haporéch mim'ha, képoréch min ha'Haïm" ([Rabbi] Akiva, toute personne qui se sépare de toi, c'est comme si elle se sépare de la vie elle-même).

Rabbi Akiva était un tsadik de plus haut point, et tout celui qui pouvait mériter sa proximité en tirait de la vie spirituelle, et inversement pour celui qui s'en éloignait

-> Le mot ma'hatsit (מחצית).
Selon le Gaon de Vilna, le tsadik du milieu représente la mitsva de la tsédaka.
Les lettres le plus proche forment : 'haï (la vie), et viennent nous protéger de celles qui sont plus loin et qui forment : mét (mort).
Cela fait allusion aux paroles du roi Salomon : "La tsédaka sauve de la mort" (tsédaka tatsil mimavét – Michlé 11,4).
Etre proche de la tsédaka, c'est s'assurer la vie.

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-> On donne 1/2 Shékel car les juifs commirent la faute du veau d'or pendant la première moitié de la journée.
Egalement car lors de la vente de Yossef par ses frères, chacun reçût 2 dinars, qui sont l'équivalent du 1/2 Shékel selon la Torah.
[midrach Yalkout Chimoni Chémot 386]

-> Le rav Mikaël Mouyal écrit dans un divré Torah :
Le Yérouchalmi explique que comme le Veau d'or a été réalisé au milieu de la journée, c'est-à-dire à la demi-journée, pour réparer cette faute il fallait donner un demi Shekel. Car le demi Shekel venait pour la fabrication des socles symbolisant la foi, qui a été ébranlée par la faute du veau d'or. Mais quel est le lien profond entre la foi et le demi Shekel?
C'est que l'essentiel des difficultés qu'un homme peut rencontrer en matière de foi, c'est qu'à chaque événement qu'il vit, il s'imagine avoir connaissance de la globalité de l'événement. Ainsi, quand un événement le fait souffrir ou qu'il ne parvient pas à comprendre son bien fondé, il en vient à se poser des questions de foi. Mais, en réalité, il faut savoir que personne n'a connaissance de la totalité des événements.
Ainsi, on doit toujours se dire qu'on a que la moitié de l'événement entre les mains, et c'est pour cela qu'on pense que c'est du mal, mais quand on connaîtra la suite et qu'on saura l'autre moitié, tout s'éclairera et tous les doutes tomberont. Cela est un principe fondamental en matière de foi. Il faut tout le temps se dire qu'on n'est qu'à mi chemin.

Quand un événement que l'on perçoit comme mal, s'insère dans le contexte global de toute l'Histoire, il devient obligatoirement bon. C'est quand on le sort de son contexte, quand on le voit partiellement, qu'il paraît mal. La foi est donc déstabilisée quand on imagine avoir tous les éléments.
Mais, si on arrive à se dire que pour l'instant, l'Histoire n'est pas terminée, qu'on n'est qu'au milieu, alors on aura la force de se dire qu'à la fin, le bien apparaîtra. Quand Hachem envoie un événement, Il l'envoie en connaissance de l'Histoire dans tout son ensemble. Ainsi, Il n'envoie que du bien.
Mais l'homme, qui a une vision étroite, et ne voit pas l'ensemble des événements, peut imaginer qu'il y a du mal. A la fin des temps, quand tous les événements se seront passés et qu'on aura la vision globale, alors on verra que tout était bien.
Le secret de la foi est donc d'avoir l'humilité de se dire qu'on ne connaît pas tout et qu'on n'est qu'à mi chemin. C'est cela l'idée du demi-Shékel, emblème de la foi, permettant de fonder les socles et la base du Service Divin.

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-> Hachem demanda aux juifs de donner le 1/2 Shékel afin que leurs dons devancent celui d'Haman.
En effet, le mot "Shékel" a la même guématria que "Néfech" (430).
Dans Sa grande bonté, D. expie la moitié de la faute d'une personne, tandis que le 1/2 Shékel rachète la seconde partie.
[Pérouch haRoch - Ki Tissa 30,13]

-> Le rabbi 'Hanoch Alexander fait également remarquer que les mots : "Shékel" et "Néfech" (âme) ont la même guématria (430).
C'est une allusion à l'idée que chaque juif reçoit du Ciel une moitié de son âme : sa néchama. La 2e moitié de notre âme se développe par le biais de notre Torah, de nos mitsvot et de nos actes de bonté.
En agissant ainsi, nous travaillons à amener notre âme à un état de perfection et de plénitude.
[d'une certaine façon, le 1/2 Shékel que nous amenons à Hachem, représente notre apport personnel durant notre vie, venant compléter celle donnée par D.]

-> Cette mitsva a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d'argent qu'Haman voulait donner à A'hachvéroch pour anéantir les juifs.
En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu'Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c'est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C'est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d'écouter la paracha Chékalim."

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/04/16/8843-2

-> Les juifs donnèrent précisément 1/2 Shékel pour expier la faute [du veau d'or], du fait que seuls les hommes fautèrent, et non les femmes, leurs "moitiés", faisant que la moitié d'un Shékel est nécessaire à cette réparation.
[Alchikh haKadoch - Ki Tissa 30,13]

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-> Les Baalé haTossefot font observer le rapport qu’il y a entre la mitsva de donner le "demi-chékel" et les "chekalim" de Haman :
"J’ai entendu que 10 000 kikars d’argent valent autant qu’un demi-chékel pour chacun des bnei Israël, qui étaient 600 000 quand ils sont sortis d’Egypte, et il a dit qu’il donnerait à A’hachvéroch la totalité du prix de leur rachat."

Le calcul est exact, et le Séfer "Beit ‘Hadach" l'explique ainsi :
La plupart des gens vivent 70 ans. L’obligation de donner le demi-chékel ne commence qu’à partir de l’âge de 20 ans. Par conséquent pendant sa vie, un juif donne 50 fois le demi-chékel, soit en tout 25 chekalim, qui représentent un "mané" (chaque chékel vaut 4 dinars), et un "kikar" d’argent vaut 60 "mané".
Donc chaque groupe de 60 hommes a donné pendant sa vie une somme totale d’un kikar d’argent.
Ceux qui sont sortis d’Egypte étaient 10 000 fois plus nombreux que cela (600 000).
La somme qu’ils ont donnée pendant leur vie était donc de 10 000 "kikars", qui sont venus avant les 10 000 "kikars" de Haman.

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-> Le commandement de donner le 1/2 Shékel a été ordonné "pour obtenir le pardon pour vos âmes" (Ki Tissa 30,15), pour expier les fautes des juifs.
C'est pourquoi le montant a été fixé précisément à 1/2 d'une pièce, afin de montrer que Hachem est responsable de l'autre moitié. En effet, s'Il n'avait pas d'abord créé le yétser ara pour nous tenter, alors nous n'aurions jamais fauté!"
[Rav Sim'ha Bounim de Pschischa]

[pour réussir sa vie, il faut savoir composer avec les 2 moitiés qui constituent notre totalité : le yétser ara et le yétser atov. Il faut que la moitié soit pour Hachem => il faut toujours tâcher d'écouter son yétser atov!]

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-> La faute du Veau d'or est survenue car l'homme se voyait comme complet, comme n'ayant pas besoin de Hachem, se séparant de Lui, Le reniant.
[plutôt que de se soumettre totalement à D., nous avons tendance à se créer le dieu que nous aimerons avoir, et se soumettons alors à cette volonté qui n'est en réalité que la nôtre!]

La réparation de cette faute a été réalisée par le biais du demi-Shékel, car la véritable unité avec Hachem n'est possible que lorsque l'homme reconnait que lui tout seul, il n'est rien, qu'il n'est que moitié.
[cela renvoie au concept d'humilité : d'un côté le monde n'a été créé que pour moi, d'un autre côté je ne suis que poussière => je dois utiliser chacune de ces notions en fonction des situations, par exemple si le yétser ara me dit que puisque je suis une nullité (je ne suis rien!) alors c'est pas si grave de faire une mauvaise action, je dois lui répondre que le monde entier ne dépend que de moi! => durant ma vie, j'évolue entre le 0 (je suis rien) et le 1 (je suis tout) = 0,5 : le 1/2 Shékel]

Uniquement Hachem est entier, parfait, et la seule façon pour l'homme d'atteindre la plénitude est de se connecter et de s'unifier avec Lui.
[adapté du Rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson - Likouté Si'hot]

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-> La mitsva du ma'hatsit haShékel nous enseigne l'importance de l'amour pour chaque juif, quel qu'il soit.
Devant Hachem, il n'y a ni riche ni pauvre, ni proche ni étranger, il accepte les offrandes de tous, leur permettant d'expier toutes leurs fautes.

-> 1/2 Shékel : tant qu'un juif vit, c'est qu'il n'a pas atteint la plénitude de ce qu'il devait accomplir durant sa vie. Il y a encore du pain sur la planche!

-> 1/2 Shékel : il faut savoir se casser en 2, être humble, si on veut atteindre le 1 (Un - Hachem).

-> 1/2 Shékel : on n'est pas complet sans l'aide d'autrui, et notre vie ne peut être pleine que si on a laissé de la place en nous pour ressentir les douleurs d'autrui.

Aucun membre du peuple juif n'est entier tant qu'il ne se joint pas aux autres ; isolés, nous ne représentons que la "moitié" de notre potentiel.

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+ "Chaque homme donnera à Hachem [un demi-Shekel pour] le pardon de son âme" (Ki Tissa 30,12)

-> Le midrach Tan'houma dit que Hachem a montré à Moché une pièce de feu, qui provenait de dessous Son Trône de Gloire Divin (kissé hakavod), et Il a dit à Moché que les juifs doivent donner un pièce qui ressemble à cette pièce de feu.

Pourquoi Hachem a-t-il montré cette pièce?
Le rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) répond que Hachem voulait montrer à Moché que même un objet qui est intrinsèquement matériel, comme une pièce, a la capacité d'être élevé au plus haut niveau de spiritualité, celui du Trône de Gloire Divin, s'il est utilisé comme il le faut.

["cette pièce de feu" = il faut donner la tsédaka avec un feu d'enthousiasme : pour quelques pièces éphémères je gagne une récompense infinie (quelle affaire!) ; et je dois être en feu pour illuminer de joie, de considération le pauvre qui me permet de faire la mitsva (en effet, il a davantage besoin de mon sourire, de mots d'estime que de mon argent!).
Le feu de la pièce doit me permettre d'allumer mon amour pour cette mitsva, et également de réchauffer le cœur, d'allumer un feu (même passager) de joie sur le visage du pauvre (qu'il puisse ressentir : on me témoigne de la considération, c'est que je suis important aux yeux d'autrui, c'est donc que je suis quelqu'un de bien!)]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1073) écrit :
"Hachem désirait enseigner à Moché un principe important : la pièce d’argent ressemble au feu. Celui qui utilise le feu convenablement peut en retirer de nombreux bénéfices : cuire, s’éclairer, se réchauffer. Cependant, si, à D. ne plaise, quelqu’un en fait usage sans respecter les règles de sécurité, le feu peut brûler tout ce qui se trouve sur son passage ...
Le mot matbéa (pièce - מטבע) peut être décomposé en la lettre Mèm (מ) et le terme téva (nature - טבע).
Autrement dit, l’homme doit prendre les éléments de la nature créés par D., comme l’argent, et les subjuguer à la Torah, donnée à Moché en 40 jours (valeur numérique du Mèm).
Telle est la ligne de conduite qu’il est souhaitable d’adopter, celle d’utiliser tous les objets matériels provenant, si l’on peut dire, du mauvais penchant, pour les besoins de la Torah et des mitsvot."

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-> Pourquoi cette pièce était-elle prise sous le Trône de gloire (kissé hakavod)?

Ceci nous apprend à ne pas penser que la valeur de l'âme représente réellement un demi Shékel.
Au contraire, il faut savoir que l'âme est très précieuse et très noble. C'est une âme sainte prise sous le Trône de gloire pour venir apprendre la Torah et accomplir les commandements Divins. Sa valeur est immense!

C'est la raison pour laquelle Hachem montra à Moché une pièce de feu prise sous le Trône de gloire, l'endroit d'où proviennent les âmes. Cela nous apprend que, comme dans cette pièce de feu, prise sous le Trône de gloire, est sans prix ainsi en est-il de l'âme.
De plus, ce demi Shékel destiné à la charité est aussi précieux devant Hachem que la pièce de feu prise sous le Trône de gloire, à juste titre, un rachat pour l'âme.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,13]

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-> Après avoir servis le Veau d'or, les juifs étaient passibles de mort ('hayav mita).
Hachem a alors dit : "Chacun doit donner pour son expiation".
Lorsque les juifs voulaient donner [ils ont pensé qu'il fallait apporter tout leur argent pour expier une faute aussi grave que le Veau d'or] ...
Hachem a alors dit à Moché : "Dis-leur de ne pas s'inquiéter. Je ne demande pas ... des centaines de pièces, ni 50 pièces, ni 10 pièces, ni même 1 seul shékel. Ce qu'ils doivent donner est : un demi-shékel."
Hachem a alors pris un demi-shékel de feu de sous son Trône et Il l'a montré à Moché, et Il a dit : "C'est cela qu'ils doivent donner".

=> Comment comprendre qu'un demi-shékel peut expier une faute aussi énorme?

La raison est que l'expiation principale provient du fait que c'est "une pièce de feu" (מַטְבֵּעַ שֶׁל אֵשׁ), c'est-à-dire de la passion et de la joie de donner pour le Temple et pour les korbanot.
Le montant à donner est très secondaire par rapport aux émotions à donner, et c'est pour cela qu'un demi-shékel était suffisant pour expier.
[Hachem a tout, Il n'a besoin de rien, et ce qu'Il désire c'est notre cœur, nos émotions positives lorsque nous faisons Sa volonté.
"A moi appartient l'argent, à moi l'or, dit Hachem" ('Hagaï 2,8)
Ainsi, le montant n'est pas important, mais plutôt l'envie, le désir : "Mon fils, donne-moi ton cœur" (Michlé 23,26).]
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Sfat Emet (Shékalim 5633) enseigne que puisque l'aspect essentiel du ma'hatzit haShékel était la joie et le désire, il en résulte que la mitsva est toujours applicable actuellement.
Le Sfat Emet écrit : "Le ma'hatzit haShékel s'accomplit également de nos jours, et peut-être encore davantage qu'auparavant, par notre désir de vouloir donner à Hachem [comme un feu brûlant à l'image du demi-shékel en feu] ...
Le ma'hatzit haShékel expie nos fautes (cf. guémara Yérouchalmi Shékalim 2,3)."

[De la même façon, nous obtenons actuellement l'expiation de nos fautes par notre envie d'apporter le ma'hatzit haShékel.
D'une manière plus générale, la récompense pour le feu de joie que nous avons à faire une mitsva est supérieure à la récompense pour la mitsva en elle-même.
Certes, nous devons faire la volonté de D., mais le plus important c'est toutes les émotions, tout le cœur, tout l'état d'esprit, que nous pouvons y mettre en les faisant.
Par exemple, extérieurement 2 personnes peuvent faire une amida totalement similaire (même texte, même mouvement, ...), mais la réalité (connue par Hachem) peut être infiniment différente, et dépend du cœur investi.]

-> Dans la guémara Sanhédrin et Béra'hot, il est rapporté : Abbayé dit à Rava : Pourquoi les générations d'avant étaient-elles plus grandes que nous et recevaient-elles des miracles. Si tu dis qu'elles étudiaient plus que nous, voici que nous connaissons plus de sédarim qu'eux. Mais c'est parce qu'ils se sacrifiaient [de tout leur cœur] pour l'honneur d'Hachem et Hachem veut les cœurs.

-> Le rav Wolbe dit que si l'esprit est limité dans sa réflexion, dans son niveau, ... le cœur lui est illimité.
Nous avons donc en nous une force infinie du sentiment et la profondeur insondable de notre cœur, la possibilité de permettre une révélation de la Présence Divine telle qu'elle est présenté dans les sphères les plus élevées : illimités.
Nous devons développer un amour immense et même infini pour Hachem, qui sera le parfait Michkan pour la réception de la Royauté Divine dans notre cœur.
Le Zohar nous dit que cette Royauté n'est rien d'autre que la Présence Divine.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit que si nous servons Hachem avec un feu d'excitation et de confiance en Lui, alors le yétser ara ne va pas essayer de nous pousser à fauter.
Il compare cela à quelqu'un qui passe devant des chiens virulents. Le fait d'avoir peur d'eux va les inciter à courir après nous, et à l'inverse en leur témoignant que nous n'avons pas peur d'eux, ils vont nous laisser tranquille.
[de même, plus nous mettons des émotions positives dans notre service Divin, plus notre yétser ara va nous laisser tranquille!
On peut également ajouter que plus un foyer juif aura une merveilleuse atmosphère, plus ce que le yétser ara pourra nous proposer sera fade. Ainsi, une maison remplie de Torah et de crainte d'Hachem est un remède très puissant contre le yétser ara!
D'une manière générale plus nous donnons un bon goût à notre pratique du service Divin (de la joie, de l'encouragement, de la émouna, ...), moins nous aurons envie d'aller voir ailleurs ce que le yétser nous propose!]

Le rav Biderman explique qu'au don de la Torah, les juifs ont été libéré de leur yétser ara, mais cependant le yétser ara leur a été rendu lorsqu'ils ont idolâtré le Veau d'or (cf. Zohar Béréchit 52).
Le yétser ara a alors eu de nouveau le contrôle sur eux, et la nation juive a eu peur qu'il les égare.
C'est pourquoi Hachem est venu pour leur donner le conseil de la pièce en feu. Cela signifie que si l'on sert Hachem avec passion, avec le cœur (et non dans la froideur de la routine, d'un acte extérieur à nous), alors ceci est le moyen afin d'être protégé du yétser ara.

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-> Selon nos Sages : "én davar oméd bifné aratson" (אין דבר עומד בפני הרצון).
Le Imré Emet l'explique ainsi : "Rien ne peut empêcher une personne de désirer".
Il peut y avoir des circonstances qui vont empêcher une personne de faire quelque chose, mais rien ne peut l'empêcher de vouloir faire cette chose.

Lorsque le tribunal Céleste demande à quelqu'un pourquoi il n'a pas fait les mitsvot, il peut donner pleins d'excuses, et ses excuses peuvent être acceptées.
Mais alors le tribunal va lui demander : "Pourquoi n'avez-vous pas aspiré à faire les mitsvot? Vous auriez dû au moins vouloir les accomplir, et vous auriez dû vous sentir désolé, attristé, de ne pas pouvoir les réaliser."
En effet : "Rien ne peut empêcher une personne de désirer" (אין דבר עומד בפני הרצון).

[Ainsi, la pièce de feu d'un demi-shékel, renvoie au fait que :
– Façonnée dans le feu, la Torah aime le feu : le feu de l’enthousiasme, le feu de l’ardeur" (Rabbi Elimelé’h de Lizensk) ;
– "Autrefois, le mikvé (bain rituel) était glacé et il en sortait des hommes chauds pour la prière ; aujourd’hui, il est chaud et il en sort des hommes de glace" (observation hassidique).

Ainsi, quelque soit notre niveau actuel, si nous voulons atteindre le Trône de gloire, nous devons au moins faire en sorte d'avoir des désirs de faire la volonté d'Hachem les plus ardents possibles (et prier en ce sens).
Cela est tellement précieux pour Hachem, qu'il garde cette ferveur (joie, envie, ...) de chaque juif, au plus proche, sous Son trône! (cf. la pièce de feu 1/2 shékel provenant de Son Trône!)]

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-> Le demi Shékel était donné pour sauver le peuple de la mort.
Cet argent représentait un rachat pour l'âme.
Dans cette optique, il est évident que riches et pauvres sont semblables. L'âme d'un homme riche n'est pas supérieure à celle d'un pauvre.

Par conséquent, si l'homme riche avait donné davantage, les gens auraient dit : "L'âme du riche a plus de valeur, et elle est plus importante pour D."
Ils auraient été conduits à cette erreur du fait que Hachem avait donné beaucoup d'argent au riche.
De ce fait, nombreux sont ceux qui font cette méprise.
Hachem a donc ordonné que le riche ne donne pas plus que le pauvre pour nous apprendre que tous les hommes sont égaux devant Lui. Il donne à l'un la richesse, à l'autre la pauvreté car Il connaît tous les secrets ... [Abarbanel]

Si D. avait demandé à chacun de donner selon sa générosité, les pauvres ainsi que les hommes ruinés auraient été gênés, Il ordonna donc que chacun donne un demi Shékel, une petite somme à la portée de tous. [Alchikh haKadoch]

[selon le Raana'h, les pièces données étaient pesées, et en ce sens il fallait que tout le monde donne la même pièce pour calculer le nombre exact de juifs.]
[...]

Pourquoi une demi-pièce et pas une entière?

Ce commandement recèle un enseignement. Cet argent venait expier la faute du Veau d'or fabriqué à midi. Le peuple n'attendait pas une demi-journée supplémentaire mais fauta aussitôt en fabriquant le Veau d'or.
Hachem leur commanda donc de donner un demi Shékel.

Une autre raison est que le demi Shékel est égal à 6 gramsine, pièce utilisée à cette époque.
Le Veau d'or ayant été fabriqué à la 6e heure de la journée, Hachem ordonna que les juifs donnent un demi Shékel égal à 6 gramsin.

Selon certains, les juifs transgressèrent les 10 Commandements lorsqu'ils firent le Veau d'or. Ils devaient donc donner un demi Shékel, égal à 10 guérot (Ki Tissa 30,13), pour expier la transgression des 10 Commandements.

Selon d'autres, ce don avait pour but d'expier la vente de Yossef.
Les frères de Yossef le vendirent pour 10 dinars d'or.
10 dinars valent 5 Shékel => chaque frère reçut un demi Shékel, la somme qu'il fallait donner lors du recensement.
[Pour que le cercueil de Yossef monte à surface, Moché écrivit sur une tablette d'or : "Monte, boeuf" (alé chor).
Cette tablette parvint aux mains du érev rav, qui la jetèrent dans le feu et le Veau en sortit.
Hachem ordonna donc de donner un demi Shékel pour réparer la vente de Yossef, qui rapporta à chaque frère un demi Shékel.]

[Par ailleurs, en donnant un demi Shékel, cela obligeait de multiplier par 2 le nombre total de pièces obtenues, et ainsi d'éviter de les compter individuellement directement.
Nous avons 300 000 pièces, ce qui implique une nombre de juifs de 600 000.]

Selon le Sifté Cohen, une autre raison pour laquelle Hachem choisit une pièce d'un demi Shékel est que l'homme n'est jamais conscient de tout le bien dont il jouit.
Il a toujours l'impression qu'il lui manque quelque chose.
En effet, l'être humain est fait des 4 éléments : poussière, eau, air et feu.
Seuls 2 d'entre eux peuvent être pesés : la poussière et l'eau.
Le demi Shékel fait allusion au fait qu'une personne ne peut jamais obtenir tout ce qu'elle désire.

Selon le Alchikh haKadoch, une autre raison est qu'un homme non marié est appelé un demi-corps (péleg goufa).
Puisque seuls les hommes participèrent à la fabrication du Veau d'or et non les femmes, Hachem ordonna que chaque homme donne un demi Shékel. En effet, seule une moitié de lui-même avait fauté.
[le passage concernant les Shékalim précède celui du bassin (kiyor) pour nous révéler la grandeur des femmes : elles ne voulurent pas donner leurs boucles pour fabriquer le Veau d'or, mais cependant pour offrir du cuivre pour faire le bassin, elles devancèrent les hommes.]

[le demi Shékel est une leçon de Shalom bayit : tu veux être entier, atteindre la totalité de tes potentialités, alors cela ne peut se faire qu'avec ton conjoint, et rien que pour cela tu dois lui en être toujours reconnaissant! Hachem a montré une pièce de feu => chaque conjoint doit avec beaucoup de chaleur faire en sorte que sa moitié, puisse briller afin d'atteindre une plénitude dans sa vie.
Nous devons toujours voir le demi Shékel d'autrui, voir ce que nous pouvons lui apporter, ce don il a réellement besoin!]

Le demi Shékel nous apprend également que tous les biens matériels sont futiles et qu'il ne faut pas être orgueilleux. Devant Hachem, nul homme n'est grand.
La seule chose précieuse pour D. est le monde à venir
L'homme doit donc être très humble, comme il est écrit : "Hachem se trouve avec les brisés et les humbles" (Yéchayahou 57,15).

Hachem a prescrit de donner un demi-objet pour montrer qu'Il désire ce qui est brisé et incomplet et non l'homme pétri d'orgueil qui se croit parfait.
Par contre : "Un cœur brisé et abattu, Hachem ne rejette pas" (Téhilim 51,19). Un tel homme est considéré grand devant D. qui ne le rejette pas.

Par conséquent, lorsqu'une personne vertueuse meurt, chacun doit s'attrister, pleurer sa mort et se dire : "Elle est morte à cause de mes fautes, nous ne formons qu'un seul corps".
Hachem nous adonc enjoints de donner un demi Shékel pour nous enseigner que chaque individu n'est qu'une demi-personne.
C'est seulement lorsque nous sommes avec d'autres que nous sommes considérés comme entiers.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,14-16]

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+ Pourquoi le fait de donner de l’argent lors du recensement protège-t-il de l’épidémie?

Lorsque l'on compte, on dénombre les corps et non les âmes, car ce sont les corps qui distinguent les uns des autres. Or, la mort est essentiellement liée au corps, l’âme étant éternelle.
=> Quand on recense le peuple, le fait de mettre en évidence les corps, cela risque donc d’entraîner la mort et l’épidémie. Mais, quand on donne de l’argent que l’on a gagné à la sueur de son front et à la peine de son corps, et que l’on se détache de cet argent, par cela on se détache quelque peu de son corps. Celui-ci n’étant plus en évidence, cela préserve donc de l’épidémie.
[D’après le Likouté Halakhot de Rabbi Na'hman de Breslev]

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+ "Un demi Shékel (ma'hatsit aShékel)"(v.30,13)

Pourquoi la Torah demande-t-elle que chacun ne donne qu'un demi Shékel pour compter le peuple, et pas un Shékel entier?

En réalité, chaque personne est constituée d'un corps et d'une âme spirituelle.
Quand on compte des personnes, chaque individu vaut une seule unité. C'est parce qu'on ne compte que les corps, et chaque corps vaut un.
Mais si on comptait les âmes, il aurait été possible que certaines valent plus qu'une entité. En effet, il y a des âmes très élevées qui en valent plusieurs.
[Par exemple, le rav Israël Salanter disait qu’il avait les capacités de 1000 personnes, ce qui impliquait qu’il devait agir comme 1000 personnes.]

Ainsi, si quand on dénombrait le peuple chacun ne comptait que pour un, c'est bien qu'on ne comptait que les corps, et non les âmes.
C'est pourquoi, dans le cadre de ce dénombrement, il fallait que chacun donne un demi Shékel, allusion au fait que par cette pièce on ne comptait que son corps, qui n'est qu'une partie et une moitié de l'individu.
L'autre moitié, qui représente l'âme, n'était pas dénombrée par cette pièce, puisqu'une âme pouvait valoir pour plusieurs.
[Ktav Sofer]

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-> "Un demi-chékel, selon le poids du Sanctuaire"

=> Pour quelle raison Hachem a-t-Il décrété de donner la moitié d’une pièce?

Le ‘Hida en donne une raison au nom de Rabbi Alkabets : cela vient nous enseigner le rapport d’unité entre les bné Israël, pour qu’il ne vienne pas à l’idée qu’on puisse se séparer d’autrui et vivre sa vie tout seul, car chacun individuellement n’est qu’une "moitié" et il n’a la possibilité d’arriver à la perfection que lorsqu’il s’unit avec autrui.
Un corps juif, quand il se sépare et n’est plus rattaché à ses frères, est comme une moitié de corps : un "demi-chékel".

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1073) écrit :
"Les initiales des mots ma’hatsit hachékel (le demi-chékel - מחצית השקל) équivalent numériquement à 45, de même que le terme adam (homme - אדם).
De plus, ce nombre correspond également à la valeur numérique complète du Nom divin Youd-Hé-Vav-Hé (יהוה).
[lorsque l'on écrit chacune des lettres pleinement : יוד ...]
Nous en déduisons que, lorsque l’homme donne de la tsédaka à son prochain, il relie les Noms divins et accède à une plénitude personnelle. C’est pourquoi Hachem ordonna de donner un demi-Shékél, celui de notre prochain venant compléter le nôtre pour former un sicle entier, afin d’exprimer l’idée selon laquelle on ne parvient à la perfection qu’avec son prochain."

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"Quand tu feras le dénombrement général des Bné Israël, ils donneront chacun le rachat de leur personne à Hachem" (Ki Tissa 30,12)

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Shékalim 9b) enseignent que Hachem ordonna de donner un demi-Shékel dans le but d'expier la faute du Veau d'or.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 102a) : aucune punition ne vient sur Israël sans qu'il y ait une part de châtiment relative à la faute du Veau d'or.

=> Comment expier la faute du Veau d'or aujourd'hui puisque nous n'avons plus la mitsva du demi-Shékel?

-> Le 'Hidouché haRim explique que notre verset fait allusion au Shabbath.
En effet, si nous prenons le terme : ראש (roch - tête) qui appraît dans notre verset, nous constatons que les lettres qui le constituent, précèdent, dans l'alphabet hébraïque, sont celles du mot : Shabbath (שבת).

Nous en trouvons une autre allusion un peu plus loin dans notre paracha :
"Six jours le travail sera fait et le 7e jour, c'est le Shabbath, jour du repos consacré à Hachem" (Ki Tissa 31,15).
Nous pouvons observer que les premières lettres des 3 mots : "Shabaton kodech l'Hachem" (jour du repos consacré à Hachem - שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ לַיהוָה) forment le mot : Shékel (שקל).

=> Le 'Hidouché haRim explique que le Shabbath est à moitié pour l'homme et à moitié pour Hachem.
Hachem se délecte de cette moitié et c'est le sens du demi-Shékel.

Ainsi, le demi-Shékel fait clairement allusion à la sainteté du Shabbath, et de la même façon que le demi-Shekel expie la faute du Veau d'or, celui qui respect le Shabbath expie également cette faute.
[Tsror ha'Haïm]

-> Le Chla haKadoch explique que Moché rassembla le peuple d'Israël et lui ordonna de respecter le Shabbath dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
Ce raisonnement s'appuie sur l'enseignement (guémara Shabbath 118a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné que tout celui qui observe le Shabbath selon la loi, même s'il pratique l'idolâtrie, comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné."

Ainsi, Hachem dans Son infinie miséricorde, souhaite donner la possibilité aux juifs d'expier la faute du Veau d'or (idolâtrie), même après la destruction du Temple et l'annulation de la mitsva du demi-Shékel, par la mitsva du Shabbath qui perdurera jusqu'à la fin des temps.

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[le Rambam (Hilkhot Avoda Zara) nous enseigne l'idée que celui qui respecte le Shabbath est pardonné car la faute du Veau d'or n'était pas l'expression du reniement de l'existence de D., mais l'expression du désir de créer un intermédiaire au service divin. Or selon le midrach, il en existe 3 qui peuvent témoigner l'un sur l'autre : Hachem, le Shabbath et Israël.
Shabbath est ce tampon de foi en la création du monde par un D. unique, il nous apprend le rapport directe que l'on doit avoir avec Hachem.]

+ "Entre Moi et les enfants d'Israël, c'est un signe éternel (ot hi léolam) ..." (Ki Tissa 31;17)

Selon le 'Hafets 'Haïm, le chabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu'une plaque fixée à une porte indique le nom de l'occupant, le chabbath indique l'adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le chabbath porte l'enseigne d'un commerce juif ; s'il est ouvert le chabbath, l'enseigne indique le contraire.

 

Source (b"h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

+ "Voici ce que donnera quiconque passe pour le dénombrement : 1/2 shékel selon le shékel du Sanctuaire, à 20 guéra par shékel, 1/2 shékel, portion pour D." (Ki tissa 30;13)

Pourquoi D. a-t-Il fixé le montant de ce don précisément à 1/2 shékel?

Rav Chelomo Alkabetz = Il s'agit ici de mettre en évidence la solidarité au sein du peuple d'Israël, afin de marquer que personne n'est sur une île isolée, capable de vivre en une totale indépendance.
Non! Chaque Juif est seulement "une moitié", qui ne peut se réaliser sans se lier à ses semblables.

 

Source (b"h) : dvar Torah issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

Paracha Ki Tissa

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ Le Ba'al Hatourim, Yaakov ben Acher, fait remarquer que le mot ונתנו  (vénaténou = "et ils donneront" - verset 30,12) peut se lire dans les 2 sens.
Cela nous enseigne que ce que l'homme donne à la tsédaka finit par lui revenir, et qu'on ne perd rien à donner, au contraire ...

2°/ Moshé resta pendant 40 jours dans le Ciel :
D. enseigna à Moshé les régles d'interprétation de la Torah, afin qu'il puisse déduire l'ensemble de la hala'ha des mots et lettres de la Torah. Moshé éudiait avec énormément de ferveur, mais son esprit ne retenait aucun des principes qu'il avait appris de D.
Après 40 jours d’étude intensive, son esprit était toujours vide. D. lui accorda comme cadeau le pouvoir de retenir ce qu’il avait appris (Chémot Raba 41,6).
La persévérance de Moshé montre que le prétexte d’avoir une faible mémoire n’est pas une excuse valable pour ne pas se donner de mal dans l’étude de la Torah (Yérouchalmi Oraïot 3,8).

3°/ A la fin des 40 jours, D. remit à Moshé 2 tables de saphir de taille et de forme identiques (Chémot Raba 41,8).
Les 10 Commandements étaient gravés dans toute l'épaisseur de la pierre (donc visibles des 2 côtés).
Les lettres same'h et mem formant respectivement un rond et un carré complets auraient normalement dû tomber, mais elles tenaient en place miraculeusement (Chabat 104a).

4°/ La faute du veau d'or (Attention : les Bnei Israël de la génération du désert était spirituellement très élevés et maîtrisaient leur mauvais penchant. Ils avaient retrouvé le niveau d'Adam avant la faute, et D. les avait jugé dignes d'être libérés du pouvoir de l'ange de la mort. Ils furent mis à l'épreuve sur leur foi absolue dans les paroles de Moshé. La condamnation de D. sera à la hauteur de leur potentiel. Bien que seul le erev rav servit vraiment le veau d'or (0,5% de la population), D. a blâmé toute la communauté pour ne pas avoir protesté contre le mal et pour avoir contribué par son or à la construction d'une idole ) :

Avant de monter au Ciel pour recevoir les tables de la Loi, Moshé rassura son peuple : "Je reviendrai dans 40 jours, avant midi" (Chabath 89).Dans l'intervalle, il désigna Aaron et Hour (le fils de Myriam) comme responsables du peuple juif (Midrash Hagadol 32,1).
Le jour où Moshé est parti ne devait pas compter dans les 40 jours car ce n'était pas une période complète de 24 heures (Moshé ayant passé la nuit précédente dans le camp). Mais les Bnei Israël ont compté ce jour dans leur calcul. Ils attendirent donc l'arrivée de Moshé avec un jour d'avance.
Le Satan a profité de cette erreur de calcul, pour montrer aux Bnei Israël, l'enveloppe physique dont Moshé s'était dépouillé (il n'était alors qu'être spirituel), afin de leur faire croire que Moshé était mort.
Les égyptiens qui avaient rejoint le peuple juif lors de sa sortie d'Egypte (= le erev rav), face à cette fausse prophétie (Moshé ayant assuré qu'il reviendrait), faiblirent plus rapidement . Le erev rav représentait 3 000 personnes, soit 0,5% de la population. Il alla voir les responsables du peuple afin de changer la situation.

- Hour expliqua au peuple qu'il n'était pas nécessaire de chercher un nouvel intermédiaire sur lequel D. ferait résider Sa présence, car le peuple juif, contrairement aux autres nations, était guidé personnellement par D.
Suite à cela, il fut tué par lapidation par les plus vils du peuple. D. ne le sauva pas de la mort à cause des dures paroles qu'il avait proféré contre le peuple mais le récompensa en donnant un grand nom à tous ses descendants (ex : son petit-fils Betsalel sera celui qui construira le Michkan).
- Aaron savait que Moshé finirait par revenir, mais il fit le raisonnement suivant : "S'ils me tuent moi aussi, leur crime sera impardonnable car ils auront réalisé le passouk (Eikha 2,20) : "un Cohen et un prophète dans le sanctuaire de D. ils ont tué" (Aaron était les 2). Le fait de fabriquer une idole est une faute mineure comparée à un crime d'une telle gravité, car pour le premier, la téchouva est possible!".

Aaron ordonna : "Apportez-moi les bijoux de vos femmes et de vos enfants". Il pensait que les femmes refuseraient de donner leurs bijoux et que des disputes allaient en résulter, et que l'on gagnerait ainsi du temps.
Les femmes refusèrent effectivement de se défaire de leurs bijoux, non pas parce qu'elles y étaient attachées, mais parce qu'elles ne voulaient pas les consacrer à la fabrication d'une idole.
Leur loyauté envers D. fut récompensée. Tous les hommes de la génération qui avaient érigé le veau d'or décédèrent dans le désert, et n'arrivèrent jamais en terre d'Israël, mais toutes les femmes survécurent et entrèrent en terre sainte. De plus, elles reçurent Rosh Hodesh comme Yom Tov spécial pour elles, afin qu'elles le célèbrent à travers les générations.
A part les femmes, toute la tribu de Lévi s'abstint également de contribuer à l'or du éguel, ainsi que les nessiim et les tsaddikim du peuple juif.