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"Yaakov resta seul" (Vayichl'ah' 32,25)

-> L'ange attaqua Yaakov alors qu'il était "seul", qui se dit : "lévado" (לְבַדּוֹ).
D'après le rav Israël Sim'ha Schorr, cela fait allusion aux mots : "én od milévado" (אין עוד מלבדו).
L'ange attaquait Yaakov sur son attachement au fait qu'il n'y a rien d'autre qu'Hachem.
Il essayait de briser ce pouvoir de reconnaître la vérité de l'unicité d'Hachem et de toujours garder un lien avec Lui.

[le yétser ara ne voulait pas que Yaakov transmettre cette arme surpuissance à ses descendants.
En effet, on peut citer :
- Selon la guémara (‘Houlin 7b), celui qui concentre ses pensées sur le verset : "Hachem est D., il n’y a rien en dehors de Lui (Hachem ou aElokim én od milévado – Vaét’hanan 4,35), se trouve protégé contre les forces du mal.
- Le rav ‘Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 3,12) dit que lorsque l’on est persuadé que : "en od milévado" (que rien n’existe de façon indépendante à D.), alors on se place dans une bulle protectrice et rien ne peut nous nuire.]

-> "un homme lutta avec lui" (v.25)
Le terme "vayivatér" (lutta) a pour racine : "avak" (poussière).
Rachi ajoute : ils faisaient jaillir, par leurs mouvements, de la poussière sous leurs pieds.
Mais la poussière avait également un réalité spirituelle, la guémara (‘Houlin 91a) dit que lorsque Yaakov se battait contre l’ange, la poussière de leur bataille s’élevait jusqu’au Trône Divin.

Certains commentateurs expliquent que Yaakov se battait contre son yétser ara, et l’odeur agréable de cette lutte s’élevait vers Hachem et Lui amenait de la satisfaction.
Ainsi, lorsque nous nous battons contre notre yétser ara, il faut se focaliser sur le positif : nous renforçons la gloire de D. dans ce monde, et chaque miette d’effort que nous faisons s’élève jusqu’à Hachem et Lui apporte une satisfaction énorme, …
Certes c’est fatiguant de lutter contre notre yétser ara, mais plus on y mettra d’efforts, plus cela sera apprécié par D., et plus cela grandira encore davantage Son Nom!

[lorsqu'il y a une tempête de sable, d'un côté cela signifie que beaucoup de sable s'élève, mais d'un autre côté il y a un flou, un manque de visibilité global.
De même dans notre vie, notre yétser nous fait remarquer à quel point il fait sombre, à quel point c'est la tempête dans notre vie, afin de nous déprimer. Mais nous devons avoir en tête qu'en fait certes c'est dur, mais nous envoyons plus de poussières spirituelles à Hachem, et donc nous lui donnons une satisfaction, un plaisir tellement plus important. Nous pouvons être fiers de nous!
C'est un peu le message de 'Hanouca : c'est dans nos moments les plus sombres que nous avons la capacité d'illuminer le plus possible le monde de la grandeur d'Hachem.]

-> "Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il lui pressa la cuisse ; et la cuisse de Yaakov se luxa tandis qu'il luttait avec lui" (v.26)
Le rav Israël Sim'ha Schorr dit que l'ange l'a frappé pour le blesser spirituellement.
Pourquoi précisément à la cuisse?

C'est le membre qui permet de se prosterner, de s'incliner.
Ainsi, en touchant la cuisse il voulait affecter la capacité des juifs à se soumettre totalement devant la Volonté d'Hachem.

[l'idée est qu'une petite déviation, baisse, dans notre service Divin, risque d'entraîner au fil des générations une baisse énorme du judaïsme, au point de voir s'égarer certains de nos descendants.
Ainsi, un parent, un enseignant, doit voir en l'enfant face à lui les milliers de personnes que constituent sa descendance, et nous devons donc s'investir au maximum pour lui transmettre la grandeur et l'importance de se soumettre à la volonté de D.
Conscient de cela, le yétser ara nous fait baisser la garde, et avec le temps les dégâts sont énormes!]

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-> Le rav David Pinto (paracha Balak - la voie à suivre n°631) enseigne :
Quand l’ange tutélaire d’Essav a choisi de frapper Yaakov à la hanche, il faut dire qu’il avait une intention particulière en cela qu’il a choisi de le blesser à la jambe, parce qu’on accomplit avec les jambes de nombreuses mitsvot qu’il est impossible d’accomplir sans elles.
Ceux qui sont zélés accomplissent les mitsvot le plus tôt possible au moyen de leurs jambes, c’est pourquoi il l’a frappé à la jambe pour faire entrer en lui la paresse dans l’exécution des mitsvot, afin qu’il ne puisse pas se dépêcher d’aller les accomplir.
En effet, le mot "tsolea" (boiteux) évoque le mot "atslout" (paresse), et si par malheur Yaakov était resté boiteux, la paresse serait restée pour toutes les générations, et les bné Israël auraient accompli les mitsvot de façon imparfaite, sans préparation, car les actes des pères sont un signe pour les enfants (guémara Sota 34a).

C’est pourquoi quand l’ange a demandé à Yaakov de le renvoyer car l’aube était venue, Yaakov a répondu : "Je ne te renverrai pas avant que tu ne m’aies béni", c’est-à-dire que tu aies annulé la paresse que tu voulais introduire en moi.

Quand les Bné Israël sont arrivés à la caverne de Ma'hpéla (pour enterrer Yaakov), Essav voulut empêcher l'enterrement de Yaakov.
Essav cita le verset : "Dans la plaine de Mamré à Kiryat Arba qui est 'Hévron" (Vayichla'h 35,27), où le nom de Kiryat Arba est justifié par rabbi Its'hak par le fait que 4 couples y sont enterrés : Adam et 'Hava, Avraham et Sarah, Its'hak et Rivka, Yaakov et Léa.
Essav (dit aux fils de Yaakov) : Yaakov y a enterré Léa, et donc la (8e) place restante est la mienne.
Les fils de Yaakov répliquèrent : Mais tu as vendu mon droit d'aînesse (ma part double), ai-je vendu ma part simple (d'héritage)?
Les enfants de Yaakov lui dirent : Oui, car notre père avait dit à Yossef : "(Tu m'enterreras) dans la sépulture que j'ai acquise au pays" (Vayé'hi 50,5).
Essav demanda : Montre-moi le contrat de vente ; ils répondirent : Ce contrat se trouve en Egypte. Qui ira le chercher? C'est Naftali, rapide comme la biche, selon le verset : "Naftali est une biche qui s'élance ; il apporte de beaux messages (Imré Shafer)" (Vayé'hi 49,21).
Selon rabbi Abahou, ne lis pas "Imré Shafer", mais "Imré Shéfer", c'est-à-dire le contrat de vente.
'Houchim fils de Dan, était sourd ; il demanda (aux fils de Yaakov) : "Que se passe-t-il?"
Ils répondirent : "Essav empêche l'enterrement jusqu'au retour de Naftali." Il dit : "Mon grand-père resterait déposé (sur le sol) sans respect?"
Il prit un gros bâton et frappa Essav à la tête ; les yeux de Essav se détachèrent et tombèrent sur les pieds de Yaakov.
Yaakov ouvrit alors ses yeux et sourit, en accord avec le verset : "Le tsadik se réjouira quand il verra la vengeance ; il baignera ses pieds dans le sang des réchaïm" (Téhilim 58,11).
A cet instant, s'est réalisée la prophétie de Rivka : "Pourquoi devrai-je vous perdre tous 2 le même jour?" (Toldot 27,45).
Bien que Yaakov et Essav ne soient pas morts le même jour, ils ont été enterrés le même jour.
[guémara Sota 13a]

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-> Yaakov n'a pas ordonné à ses fils de se munir du contrat de vente du droit d'aînesse, afin que 'Houchim tue Essav le jour-même de l'inhumation de Yaakov, contribuant ainsi que la prophétie de sa mère Rivha se réalise.
[Or ha'Hama]

-> Les fils de Yaakov, devant le refus d'Essav de laisser enterrer son frère Yaakov à Makhpéla, négocient avec Essav en espérant le convaincre avec leurs arguments.
De parole en parole, de question en réponse, alors que Yaakov était déposé sans respect sous le soleil de 'Hévron, ses fils se sont peu à peu habitués à cette situation et ils se sont ainsi désensibilisés jusqu'à ne plus pouvoir ressentir l'outrage fait à leur père, et ils ont ainsi perdu le pouvoir de réagir.
Par contre, 'Houchim qui était sourd, et qui n'avait pas participé à ces négociations, croyait qu'on faisait encore des prières ou des hespédim pour son grand-père.
Dès qu'il apprit soudainement la situation, il réagit avec toute sa sensibilité demeurée intacte : "Mon grand-père va rester déposé là et subir cet outrage jusqu'au retour de Naftali?"
'Houchim frappa aussitôt Essav à la tête pour faire cesser cette situation inadmissible.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 97)]

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=> A quoi font allusion les yeux d'Essav qui se détachent et qui tombent sur les pieds de Yaakov?

-> Essav, par ses yeux hautains et malveillants envers son frère, a provoqué le départ de Yaakov qui a dû fuir chez Lavan en "courant" à pied.
En allusion à ceci, les yeux d'Essav sont sortis de leur orbite et sont tombés sur les pieds de Yaakov.
[Ein Eliyahou]

-> C'est à cause des 2 larmes qui ont coulé des yeux d'Essav, lorsque Yaakov l'avait devancé pour recevoir la bénédiction de son père Its'hak, que le 2e Temple a été détruit par les descendants d'Essav.
Que tombe Essav l'accusateur d'Israël et que ce dernier retrouve sa couronne.
C'est en allusion à cela que les yeux d'Essav se sont détachés.
De plus, les faits rapportés font allusion aux 70 nations qui tomberont aux pieds de Yaakov à l'époque du machia'h.

Celui qui a frappé Essav est 'Houchim (חשים), dont les lettres réarrangées forment le nom du : machia'h (משיח).
[Ben Ich 'Haï]

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=> Comment expliquer que Yaakov se "réjouisse" du malheur d'Essav?

-> Bien que la vengeance constitue un acte de justice dans ce monde, il y a lieu de distinguer 2 types de vengeance :
- la vengeance personnelle contre son prochain, qui nous aurait humilité ou frustré, interdite par la Torah :"Ne te venge pas" (Vayikra 19,18), car il faut faire confiance à la Justice Divine ;
- et la vengeance exercée par le Ciel, qui grandit la Gloire d'Hachem et qui consolide Son Trône, dont le tsadik peut se réjouir.

Ainsi, Yaakov ne s'est certainement pas réjoui, après sa mort, de la mort tragique de son frère, au titre d'une vengeance personnelle sur le comportement odieux de son frère à son égard.
Mais il est "réjoui" de la vengeance Divine effectuée par l'intermédiaire de son petit-fils 'Houchim, ce qui a grandi la Gloire d'Hachem (kavod Chamaïm) ; c'est de cette vengeance de haut niveau, qui a rétabli la Justice dans le monde, que Yaakov s'est "réjoui", et c'est pourquoi il a souri.
Cette vengeance est approuvée même par l'Ange de la mort qui a permis au tsadik Yaakov d'ouvrir ses yeux, un court instant, pour lui donner le mérite d'assister à la vengeance d'Hachem à l'encontre de son frère.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 27)]

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-> Selon Tossefot (guémara Guitin 55b), 'Houchin n'a pas tué Essav : il l'a bien frappé à la tête et les yeux d'Essav sortirent de leur orbite, mais c'est finalement Yéhouda qui a achevé et tué Essav.

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-> Le caveau de Makhpéla ne peut contenir que 4 couples, soit 8 emplacements, or il y avaient déjà 7 personnes inhumées, ne laissant plus qu'une place.

Essav argumente que Léa y est enterrée :
- selon Rachi, c'est pour dire que Yaakov avait déjà utilisé sont droit en inhumant son épouse, lui laissant le droit d'être enterré dans la dernière place disponible.
- le Kéren Ora apporte l'explication suivante :
L'intention d'Essav était de dire qu'il tenait à être inhumé auprès de Léa, qui devait être initialement son épouse (cf. guémara Baba Batra 123a).
Mais c'est en raison des prières et des pleurs (jusqu'à abîmer ses yeux et perdre ses cils) de Léa, qu'elle a finalement épousé Yaakov.
Et maintenant, Essav demande à être réuni à Léa après sa mort, s'il n'a pas eu le mérite de l'avoir comme épouse de son vivant.
Essav a donc porté ses yeux sur Léa qui était l'épouse de Yaakov pour l'éternité (contrairement aux biens matériels, le lien entre mes 2 âmes du couple est éternel), et 'Houchim lui a retiré ses yeux et la vie, car quiconque convoite ce qui n'est pas à lui n'obtient pas ce qu'il désire et il perd même tout ce qu'il possède.

"Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu’au lever du jour" (Vayichla’h 32,25)

-> Le Baal Chem Tov enseigne que quelqu'un qui a des ennemies doit être persuadés que ce n'est absolument pas par hasard que les gens sont contre lui.
Tout est prédéterminé d'en-Haut. Rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem.
Si on est persuadé de cela, alors le Baal Chem Tov affirme que les ennemies vont disparaître.

Nous trouvons cela en allusion dans le Téhilim (92,10) :
- "ki iné oïvé'ha : Hachem" (voici tes ennemis : Hachem) = quand tu as conscience que tes ennemis sont d'Hachem ;
- alors "ki iné oïvé'ha yovédou" (voilà que tes ennemis sont détruits).

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que cela s'applique à tous les soucis qui nous attaquent dans la vie. A partir du moment où nous sommes convaincus que ça vient d'Hachem (rien ne pouvant se passer sans son accord), alors cela vient résoudre les problèmes ("ki iné oïvé'ha yovédou").

Ainsi "Yaakov resta seul" = car pour lui tout ne provenait que d'Hachem, alors à partir de cela il a été sauvé.

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-> Yaakov a nommé l'endroit de sa bataille avec l'ange : "Péniel : Car j'ai vu le Divin face à face, et ma vie a été épargnée" (Vayichla'h 32,31)

"Car j'ai vu le Divin face à face" = Yaakov nous dit : "Lorsque j'ai combattu, je n'ai vu personne qui me combattait, et je n'ai pas vu un ange lutter contre moi. Je n'ai vu que Hachem, car tout ne vient que d'Hachem. Quand je suis parvenu à cette réalisation : "alors à partir de cela ... [j'ai] été sauvé."

En se focalisant sur le fait que Hachem est l'Unique dans le monde, alors Yaakov ne voyait que l'origine première de toute chose.
Derrière l'ange d'Essav, il y a une volonté de D., et par cette conscience qu'il n'y a que Hachem en face de lui, il a pu triompher
[rabbi Its'hak Eizik de Kamarna]

[la meilleure défense face à un ennemi est de renforcer notre émouna, se dire qu'il ne peut pas lever le petit doigt, avoir la moindre pensée à mon sujet, si Hachem ne lui a pas donné la permission.]

"Tous ses fils et toutes ses filles se levèrent pour le consoler, mais il refusa toute consolation et dit : "Car je descendrai en deuil vers mon fils dans la tombe!", et son père le pleura" (Vayéchev 37,35)

-> Le rav Chimchon Pinkous rapporte que lorsque Elicha ben Abouya apprit après qu'il eut fauté, qu'il ne mériterait pas le monde futur, il rejeta aussitôt toutes les mitsvot (guémara 'Haguiga 15a).
A contrario, lorsque Yaakov reçut la nouvelle que son fils Yossef avait disparu, il continua à servir Hachem, comme auparavant.

De même que le monde est géré par les 12 signes du zodiaque, le peuple juif est composé de 12 tribus.
Yaakov savait qu'étant donné qu'il en manquait une (celle de Yossef), c'est le peuple juif ainsi que le monde entier qui étaient en péril.
Sans nouvelles de son fils durant 22 ans, il vécut avec cette idée et croyait, en conséquence, ne pas mériter le monde futur.
Cependant, il n'apporta aucun changement dans son service Divin : c'est là, la marque du émét qui le caractérisait.

De même, il est dit concernant Yaakov : "Tu donneras la vérité à Yaakov" (titèn émet léYaakov - Mikha 7,20).
Même lorsqu'il lui sembla qu'il n'y avait pas de but dans le service d'Hachem et que tout se disloquait (pas de tribus, pas de monde futur), néanmoins, Yaakov reste fidèle au Maître du monde.

Ainsi, comme le dit le Gaon de Vilna : "Même si, en accomplissant les mitsvot on allait en enfer, je continuerais à les accomplir, car telle est la volonté de Hachem".

"Il fut avec moi sur le chemin que j'ai suivi" (Vayichla'h 35,3)

-> Ce verset fait allusion au principe selon lequel Hachem conduit l'homme dans le chemin qu'il veut emprunter.
Ainsi, le verset dit : "Il fut avec moi", Hachem se trouve avec l'homme et le dirige, "sur le chemin que j'ai suivi", selon le chemin qu'il suit et qu'il recherche.
[Zéved Tov]

"Heureux es-tu Israël : Qui est comme toi! Peuple délivré par Hachem, le bouclier de ton secours et qui est le glaive de ta grandeur ('hérev gaavaté'ha)" (Vézot haBéra'ha 33,29)

-> Le mot "gaava" veut dire : fierté, orgueil.
Rabbi Moché de Kobrin enseigne que chaque juif a en lui une tendance à s'enorgueillir, car son âme provient des endroits les plus élevés du Ciel.
[une âme juif vient d'une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que celle des non-juifs]
Ainsi, il est naturel, qu'un juif ait de l'orgueil (je suis le fils adoré du Roi des rois, Hachem!)
Cependant, il doit diriger ce sentiment de supériorité dans la bonne direction : se réjouir d'être proche d'Hachem, de pouvoir amener de la satisfaction à Hachem, de pouvoir prier face à face avec D., que Hachem désire et écoute ses prières, ...

La nation juive doit être fière d'être la nation choisie pour être la plus proche d'Hachem [avec la responsabilité qui va avec]. Comme il est écrit : "Heureux es-tu Israël : Qui est comme toi! Peuple délivré par Hachem".

Si un juif n'utilise pas ce sentiment de fierté convenablement, il va mettre cet orgueil dans de mauvaises choses, comme dans le fait de se sentir supérieur aux autres, de penser que sa réussite vient de lui et non d'Hachem.

=> C'est pourquoi, tout juif doit exprimer et entretenir sa fierté, son orgueil, de travailler pour le boss des boss : Hachem.

["qui est le glaive de ta grandeur/fierté ('hérev gaavaté'ha)" = symboliquement un juif doit constamment porter sur lui une épée d'orgueil d'être juif, et grâce à cela il peut combattre son yétser ara (tu sais qui je suis pour me demander de faire ça? Je suis un juif, fils du Roi Hachem, et je suis en train de faire la chose la plus élevée possible : réaliser Sa volonté).
Plus on brandit notre grandeur, plus on s'éloigne des bassesses de ce monde, pour viser, se rapprocher d'Hachem!]

"Lavan embrassa ses fils et ses filles, et les bénit" (Vayétsé 32,1)

-> La Torah nous dit que Lavan a béni ses filles pour nous enseigner que lorsqu'un père bénit ses enfants avec une grande sincérité, alors cela se réalisera certainement.
[Sforno]

[si c’est vrai avec Lavan, le racha, alors à plus forte raison chaque parent juif a un pouvoir énorme de bénir ses enfants.]

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-> Par leurs prières et leurs mots purs, les tsadikim ont la capacité de nous amener la subsistance et d'autres bontés.
Lorsque nous prions des profondeurs de notre cœur, il est certain que nous avons alors le même pouvoir de prière.
[Noam Elimélé'h - Haazinou]

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-> "Qu’est-ce qui est considéré comme un moment propice [afin que nos prières soient acceptées]?
C’est lorsque la communauté prie." [guémara Béra'hot 8a]

Le Beit Aharon commente : "Je suis certain qu'on peut accomplir autant avec une prière en communauté (tsibour) qu'avec les prières du plus grand tsadik de la génération."

=> Il est évident que les prières des tsadikim sont nécessaires et énormes, mais nous ne devons pas prendre à la légère nos prières venant du plus profond de notre cœur, celles de nos parents, ainsi que les prières faites en tsibour.

"Le D. de ton père m'a dit hier : ''Prends garde de ne pas parler pas avec Yaakov ni en bien ni en mal'' (Vayétsé 31,29)

=> Pourquoi Lavan a-t-il eu besoin de dire à Yaakov qu'Hachem lui est apparu pour lui dire de ne pas lui faire de mal? Yaakov n'avait pas besoin de savoir cela.

En réalité, Lavan voulait simplement se vanter devant Yaalov qu'Hachem est venu lui parler, à lui aussi. Et cela, bien qu'Hachem s'était adressé à Lavan uniquement au profit de Yaakov, pour lui dire de ne pas lui faire de mal.
Cette révélation ne venait absolument pas grâce à un quelconque mérite de Lavan le racha. Mais Lavan se réjouissait simplement de communiquer à Yaakov que lui aussi est un prophète et qu'Hachem lui a parlé.
Telle est l'habitude des réchaïm. Ils commettent les pires méfaits, mais dès qu'ils ont l'occasion de révéler aux autres leur ''grandeur'', ils ne s'en privent pas.
[rabbi Bounim de Pshischa - Kol Sim'ha]

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-> ''Prends garde de ne pas parler pas avec Yaakov ni en bien ni en mal''

En écoutant ces paroles de Lavan, Yaakov a pensé : "Pourquoi Hachem a-t-il uniquement dit à Lavan de ne pas me parler en bien (bénir) ou en mal (maudire)? Pourquoi Hachem ne lui a pas interdit de me poursuivre, et de me causer un sentiment constant de peur?"
Yaakov a compris que Hachem voulait qu'il continue à avoir de la frayeur, car cela le conduirait à prier avec ferveur.
Il a compris que Hachem désirait ardemment un attachement avec lui qui se fait par la prière venant des profondeurs du cœur.
[adaptation personnelle issue du rav Elimélé'h Biderman]

[ainsi parfois Hachem peut laisser un vide, des manquements dans notre vie, et ce n'est pas un signe de désamour, au contraire!
Hachem désire terriblement que nous nous tournions vers Lui, et qu'ainsi nous développement notre attachement à Lui, que nous nous rapprochions de Lui par nos prières sincères.]

"Avraham a engendré Its'hak" (Toldot 25,19)

-> Avraham représente la émouna et Its'hak représente la joie.
[Avraham a passé sa vie à amener dans ce monde la notion d'émouna, et le nom Its'hak signifie : rire]

C'est le sens du verset : "La émouna donne naissance à la joie".
En effet, lorsqu'on croit que tout est pour le bien, alors nous sommes toujours joyeux.

[Avodat Pnim]

"Essav devint un homme sachant chasser, un homme des champs, et Yaakov était un homme intègre, demeurant dans les tentes [de la maison d'étude]" (Toldot 25,27)

=> Pourquoi à l'image d'Essav "un homme sachant chasser", n'est-il pas écrit sur Yaakov : "un homme sachant la Torah" (ich yodéa Torah)?
Pourquoi ne mentionner que le fait "demeurant dans les tentes "?

-> Le rav Wosner explique que la plus grande louange est d'être : "demeurant dans les tentes [de la Torah]" = étudier et peiner encore et encore dans la Torah.
En effet, notre tâche est d'investir tous nos efforts, nos capacités (ex: assister aux cours), mais la réussite dans la Torah c'est un cadeau d'Hachem.

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-> Le Targoum Yonathan (v.25,27) commente : "Essav était une personne qui gaspillait son temps".

=> C'est là toute la différence entre Essav et Yaakov : le fait de ne pas perdre son temps.

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+ 'Yaakov était un homme intègre, demeurant dans les tentes [de la maison d'étude]" (Toldot 25,27)

-> [Le simple fait ] d'être assis dans une maison d'étude (beit midrach) est une mitsva, comme il est écrit : "Heureux ceux qui résident dans Ta demeure" (achré yochvé bété'ha - Téhilim 84,5).
[Choul'han Arou'h 151,1]

-> Même si on ne comprend pas ce qu'on étudie, néanmoins le temps passé dans un beit midrach est une mitsva.
[michna Broura (6)]

-> De tous les mérites que Yaakov avait (sa Torah, ses très nombres excellentes actions), la Torah n'en mentionne aucun autre que : "demeurant dans les tentes" (yochev ohalim) = c'est-à-dire qu'il s'asseyait dans le beit midrach.
C'est parce que le fait d'être assis dans une synagogue et un beit midrach est quelque chose de très grand, et ce même si on y est assis sans étudier la Torah ou prier.
[le Rama de Pano]

-> Evidemment que nous devons faire attention aux lois, et à honorer de tels endroits (synagogue, beit midrach).
Mais nous devons également réaliser que le simple fait d'y être est un mérite énorme, au point où parmi tous ses mérites, la Torah caractérise Yaakov de "demeurant dans les tentes [synagogue, maison d'étude]"...

Cela se retrouve en allusion :
- achré yochvé bété'ha (Heureux ceux qui résident dans Ta demeure [même s'ils ne font que y être assis (yochev)]) ;
- od = à plus forte raison ;
- yéallélou'ha séla (Te louer sans cesse) = encore bien plus heureux sont ceux qui y louent Hachem (par leurs prières, études).
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Rabbi Chimon dit : Celui qui marche sur la route en étudiant et interrompt son étude pour s'exclamer : "Que cet arbre est beau!", "Que ce champ est beau!", le verset le considère comme passible de mort.
[Pirké Avot 3,7]

=> Comment comprendre cela?

Le rav Elimélé'h Biderman explique que nous devons nous imaginer dans un avion en plein vol, et que tout à coup nous entendons un des passagers s'exclamer : "Regardez cet arbre magnifique! Regardez ce magnifique champ!"
Tout le monde dans l'avion commencerait à paniquer car s'il est possible de voir des arbres et des champs d'aussi près, c'est un signe que l'avion vole très bas, et qu'il va très probablement s'écraser.

De même, lorsque nous étudions la Torah, nous ne devrions pas pouvoir remarquer les arbres.
Si tel est le cas, cela signifie que l'on n'est pas pleinement plongé dans la Torah, et c'est pourquoi il est si grave d'en arriver à discuter des arbres et des champs (de toute chose non nécessaire à l'étude) en plein milieu de notre étude de Torah.

[l'idée est la même au moment de notre prière : si des pensées étrangères peuvent se développer dans notre esprit, c'est que nous n'avons pas suffisamment conscience de la réalité : nous sommes en rendez-vous privé face à face avec Hachem, qui peut tout nous accorder, ... ]

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-> "J'ai une 'havrouta (binôme d'étude) pour étudier la Torah.
Il est toujours très ponctuel, et il est également extrêmement intelligent. Je suis impressionné par son ingéniosité.
Est-ce que vous savez qui est ma 'havrouta?
Il s'agit du yétser ara"
[paroles d'un Sage]

[souvent notre yétser ara se déguise en grand tsadik, qui donne de bons conseil d'ami, afin de pouvoir nous dérober sans que l'on s'en rende compte ce que nous avons de plus précieux : notre temps.]