Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Hachem dit : "Si vous sentez que Essav vient contre vous, échappez-vous vers la Torah"

[midrach Dévarim rabba 1,19]

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-> "La voix est la voix de Yaakov et les mains sont les mains de Essav" (Toldot 27,22)

Le Gaon de Vilna interprète ainsi ce verset :
Quand la voix est celle de Yaakov (par l'étude de la Torah et la prière), alors les mains, sous-entendu ses mains, c'est-à-dire les mains du peuple juif, seront les mains de Essav.
Le peuple d'Israël aura alors le droit de ''subtiliser'' les mains de Essav pour les utiliser pour se défendre et se protéger.

Ainsi, cela revient à dire que "les mains ne seront plus les mains de Essav" = Tous les ennemis d'Israël n'auront plus leurs mains pour faire du mal au peuple juif, puisque leurs mains c'est-à-dire leurs forces seront neutralisées pour être transférées au profit d'Israël en vue de se défendre et de se protéger.

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-> Un conférencier disait : "la Torah est comme l'oxygène. De même que nous ne pouvons vivre sans oxygène, nous ne pouvons vivre sans Torah".
Le rabbi 'Haïm de Brisk n'est pas d'accord avec cela, car pour lui : "l'oxygène aide les gens à vivre, mais la Torah c'est la vie elle-même."

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-> Le Kédouchat Yom Tov dit que lorsque nous étudions la Torah nous nous éloignons des impuretés de ce monde, et ainsi nous nous sauvons de devenir impurs par les influences [mauvaises] de l'exil.

"Ils le quittèrent en paix" (Toldot 26,31)

-> Ce verset dit que les Pélichtim (Philistins), qui avaient Avimelé'h comme roi, quittèrent Its'hak en paix, c'est à dire avec sérénité.
Cela montre une différence entre un non juif et un juif.
En effet, seul un non juif est capable de quitter un homme Juste (tsadik) sereinement, c'est-à-dire sans en être remué ni propulsé intérieurement, et en restant le même qu'avant.
En revanche quand un juif rencontre un Juste (tsadik) et a le mérite de le côtoyer, au moment de le quitter, il en est remué.
Il ne peut pas le quitter, serein, sans que rien ne change en lui.

[Rabbi Bounim de Pchis'ha]

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-> Ce verset nous permet de voir la différence entre un juif et un non-juif.
Lorsqu'un juif prend congé après avoir rendu visite à un tsadik, il quitte le lieu saint le cœur brisé. Il se sent terriblement mal de devoir quitter la présence de quelqu'un qu'il sait être d'un niveau bien plus élevé que le sien.
Cependant, lorsque Avimélé'h et les membres de sa famille prirent congé d'Its'hak, ils ne se sentirent pas du tout mal. Au contraire, "ils s'éloignèrent de lui en paix". Ils n'étaient pas du tout contrariés de le quitter.

"Yaakov dit à son père : Je suis Essav, ton premier né ; J'ai fait comme tu m'as dit" (Toldot 27,19)

-> Apparemment, Yaakov dit ici un mensonge à son père, puisque ce dernier a parlé à Essav, et non pas à lui.

En réalité, Its'hak a toujours eu l'habitude d'encourager ses enfants à écouter leurs parents. Bien plus, pour conforter l'harmonie dans son couple, Its'hak disait constamment à ses enfants de bien respecter leur mère et de lui obéir.
C'est d'ailleurs ainsi que doit se comporter tout père de famille.

Or là, même si Its'hak parla à Essav pour lui demander de lui préparer un repas en vue de se faire bénir, malgré tout, Rivka demanda à Yaakov de prendre la place de Essav et d'aller lui recevoir les bénédictions.
=> Yaakov, qui écouta fidèlement les paroles de sa mère, pouvait donc affirmer à son père : "J'ai fait comme tu m'as dit" = c'est-à-dire j'ai appliqué ce que tu m'as toujours dit, à savoir d'écouter et d'obéir à ma mère.

[Ben Ich 'Haï]

"Ce fut après la mort d'Avraham, Hachem bénit Its'hak son fils" ('Hayé Sarah 25,11)

-> Le Targoum Yonathan explique qu'Avraham lui-même n'a pas béni Its'hak, pour ne pas qu'Yichmaël soit jaloux.

=> D'après cela, pourquoi Avraham n'a-t-il pas béni Its'hak en cachette, secrètement, sans qu'Yichmaël le sache ?

-> Nos Sages disent que les forces du bien et les forces du mal doivent être équilibrées, pour que le libre arbitre soit conservé.
Ainsi, Avraham ne pouvait pas bénir Its'hak, car par cela, il aurait renforcé la force de la sainteté qui provient du côté de Its'hak.
Mais alors, il aurait fallu obligatoirement bénir également Yichmaël pour renforcer aussi l'autre côté et préserver l'équilibre.
Or, Avraham préférait ne pas bénir Its'hak pour ne pas avoir besoin de renforcer parallèlement les forces négatives. Il préféra donc laisser à Hachem le soin de faire ce que bon Lui semble, et de bénir Its'hak s'Il le souhaite.

[Rabbi Moché Sternbuch - Taam Vadaat]

"Lot sortit pour parler à ses gendres, les époux de ses filles, et dit : "Venez, quittez ce lieu, car D. est sur le point de détruire la cité!" Mais il fut un objet de dérision pour ses gendres." (Vayéra 19,14)

-> Le Kli Yakar explique la conduite des gendres de Lot :
Lot dit à ses gendres : "car D. est sur le point de détruire la cité".
On note que le Nom Divin employé ici est celui de : havaya (יְהוָה), qui désigne Hachem sous Son attribut de miséricorde.
C'est la raison pour laquelle ils ne prient pas Lot au sérieux : ils ne pouvaient pas croire que D., alors qu'Il manifeste Sa miséricorde, pourrait détruire la ville.
Pourtant, c'est ce qui arriva, car les actes des réchaïm ont le pouvoir de transformer la miséricorde en rigueur.

-> Le Chem miChmouël (Vayéra 5672) commente :
Nous pouvons ainsi comprendre la relation qui unit D. et Sa création.
Hachem désire ardemment déverser sur le monde Ses bienfaits.
Ce flux se manifeste par le biais de la mesure de miséricorde.
Malheureusement, les actes des réchaïm vont freiner ce flux de bienfaits Divins.
Leurs péchés vont ériger une barrière entre Hachem et Son monde. Ainsi, plus D. a eu l'intention de faire le bien envers Ses créatures, plus terrible sera la frustration conséquente à l'annulation de Ses desseins, et plus grande sera Sa colère à l'encontre des auteurs de cette déviation.
[...]

Avraham était l'incarnation de la bonté ('hessed).
C'est par le mérite de sa bonté sans limites que la bonté de D. pouvait à son tour descendre vers le monde. Comme si Avraham avait, par le mérite de ses actions, ouvert la vanne de la bonté de D. envers Ses créateurs.

Mais l'opposé est également vrai : le mal, sous les diverses formes qu'il peut revêtir, a la particularité de réveiller la colère Divine.
Les gens de Sedom étaient mauvais au point qu'ils étaient capables d'annuler tout ce qu'Avraham avait accompli sur le plan spirituel. Leur méchanceté inégalable était en mesure de provoquer une colère Divine telle qu'elle aurait mis un terme à toute manifestation de bonté de la part d'Hachem ; arrêt qui aurait été un véritable désastre pour le monde.

"Il prit de la crème et du lait ainsi que le veau qu'on avait préparé et le leur servit ... et ils mangèrent" (Vayéra 18,8)

-> "Quiconque affirme que les anges ne mangèrent pas lorsqu'ils étaient en présence d'Avraham se trompe.
En réalité, c'est par le mérite du tsadik et en regard de tous les efforts qu'il accomplit que D. ouvrit leur bouche et qu'ils purent manger.
[midrach Tana déBé Eliyahou rabba 13,2]

Le Chem miChmouël dit que nous voyons donc qu'effectivement les anges mangèrent, mais ce ne fut qu'en tant qu'acte de reconnaissance envers Avraham.

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-> Après avoir quitté Avraham, 2 de ces 3 anges se dirigent vers Sedom afin de provoquer sa destruction.
Ils rencontrent alors Lot, le neveu d'Avraham, qui a choisi de faire paître son troupeau précisément à proximité de Sedom, en dépit de la perversité de ses habitants.
En effet, l'un de ces anges s'est vu confier la mission de sauver Lot de sa perte imminente.
C'est alors que Lot prie les anges de passer la nuit chez lui.
Ils finissent par accepter sa proposition et le Torah écrit : "Il leur prépara un repas, fit cuire des matsot, et ils mangèrent" (Vayéra 19,3)

=> Nous voyons que les anges mangèrent également chez Lot, bien que celui-ci soit considéré comme étant un racha. Comment comprendre que les anges ne purent manger chez Avraham que grâce à son mérite?

-> Les anges n'ont pas besoin de manger pour vivre, leurs besoins sont comblés directement par la Source Divine, s'il en viennent à manger, c'est pour permettre à l'étincelle de sainteté contenue dans les aliments qu'ils consomment d'instantanément s'élevées au rang d'anges.
De même, lorsque nous mangeons nous prenons le potentiel spirituel limité d'un végétal ou d'un animal, et nous le relions à notre forme plus développée et plus élevée d'existence humaine.

-> "Les tsadikim sont bien plus grands que les anges" (guémara Sanhédrin 93a).

Plus celui qui consomme un aliment est d'un niveau élevé, plus l'accomplissement spirituel le sera à son tour.
Ainsi, il aurait mieux valu qu'Avraham consomme lui-même le repas qu'il servit aux anges.
En effet, les anges n'avait aucune raison de manger ce repas : ni raison physique (car nourris pas D.), ni raison spirituelle, puisque l'élévation de la nourriture aurait été mieux accomplie par Avraham lui-même.

Lot n'était pas un individu accompli tel qu'Avraham ; sa conduite laissait beaucoup à désirer.
Ainsi, en sa présence, malgré le fait qu'ils ne retirèrent aucun bienfait physique de cette nourriture, il valait mieux que ce soit eux qui la consomment plutôt que Lot.
D'ailleurs, nos Sages ne traitent pas de cette question, car cela devait certainement leur paraître tout à fait évident.

Même si Avraham avait compris qu'il n'avait pas affaire à de vrais hommes, mais bien à des anges, son humilité était telle qu'il ne se serait en aucun cas considéré comme quelqu'un de particulièrement élevé.
Cela signifie qu'il aurait considéré les anges comme supérieurs à sa personne, et qu'il valait donc mieux qu'ils consomment eux-mêmes la nourriture afin d'en optimiser la valeur spirituelle inhérente.

=> Il en ressort que consommer ce repas était en réalité un acte de grande bonté de la part des anges, accompli dans le but de préserver l'image qu'Avraham se faisait de lui-même.

[d'après le Chem miChmouël (Vayéra 5674)]

Les chidou’him

"Lavan et Bétouél répondirent et dirent : La chose a émané de Hachem!" ('Hayé Sarah 24,50)

-> La guémara (Moéd Katan 18a) enseigne :
"De la Torah, des Névi'im et des Kétouvim, [nous avons des preuves que] Hachem arrange les chidou'him.
- de la Torah : "La chose [ce chidou'h] a émané de Hachem" (v.24,50) ;
- des Névi'im : "son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de Hachem" (Chimchon trouvant une femme entre les filles des Philistins - Choftim 14,4) ;
- des Kétouvim : "Maison et fortune sont un héritage des parents, une femme sensée est un don de Hachem" (Michlé 19,14)."

-> "Hachem donne un foyer à ceux qui vivent solitaires" (Elokim mochiv yé'hidim - Téhilim 68,7)

-> Selon le 'Hazon Ich, les Chidou'him bénéficient d'une intervention Divine toute particulière, en comparaison à l'intervention Divine générale dans le monde.
Il est vrai que tout vient d'Hachem, mais les chidou'him sont uniques car tout le monde peut y voir clairement la Main d'Hachem.

-> Certains appellent la cérémonie d'engagement le "vort" (qui se traduit littéralement par : "un mot").
Cela doit nous rappeler que : "tout vient par le mot d'Hachem" (chéakol niya bidvaro).
[ou bien dans le verset ci-dessus : méHachem yatsa adavar (La chose a émané de D.)]

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-> Le 'Hidouché haRim fait remarquer que plusieurs miracles se sont passés lorsque Eliézer a cherché le chidou'h de Its'hak.
On peut citer par exemple :
1°/ il a voyagé de la terre d'Israël à Aram Naharayim en seulement un seul jour, la terre se contractant pour lui (kfitsat aarets) ;
2°/ au moment où Eliézer a prié pour le chidou'h, Rivka est apparue ;
3°/ l'eau du puits est montée d'elle-même vers Rivka ;
4°/ un ange a échangé l'assiette empoissonnée d'Eliézer avec celle de Bétouel.

Le 'Hidouché haRim explique que cela nous apprend que chaque chidou'h se passe miraculeusement, et non pas d'après les lois de la nature.

=> Pourquoi les miracles sont-ils tant nécessaires à un chidou'h?

-> Le rav de Koziglav répond que le Satan essaie d'empêcher la bonne réalisation des chidou'him car il est conscient de leur grandeur.
[par exemple, la guémara (Yébamot 62) affirme : "tout celui qui n'est pas marié est sans joie, sans bénédiction, sans bonheur, ..." ; ou encore la guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux. ]

Si un chidou'h devait se passer selon les règles de la nature, il pourrait ne jamais avoir lieu car le Satan viendrait le bloquer.
Les miracles sont ainsi nécessaires pour surmonter chaque obstacle que le Satan va essayer de déployer pour en empêcher l'aboutissement.

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-> "40 jours avant qu'un enfant ne soit formé, un voix Divine annonce : la fille de untel se mariera avec untel" (guémara Sota 2a)

=> Pourquoi les chidou'him sont-ils choisis aussi tôt? Ne peut-on pas attendre que l'enfant soit en âge de se marier?

La guémara (Kidouchin 30b) dit : "Il y a 3 partenaires dans la création d'un homme : Hachem, le père et la mère."
Le rav Elimélé'h Biderman explique qu'en tant que partenaires, les parents veulent donner une opinion sur avec qui leur enfant doit se marier.
C'est pourquoi, Hachem choisit le chidou'h avant que l'enfant ne naisse, bien avant que les parents ne pensent à le marier.
Le temps passant, l'enfant a alors l'âge pour se marier, le chidou'h est déjà choisi du Ciel, et les parents ne peuvent pas protester.

Un homme peut avoir toute une liste de critères pour sa future femme, mais au moment de rencontrer celle qui lui est destinée, Hachem mettra dans son cœur un désir pour ce chidou'h, annulant tous ses plans préétablis.

On trouve une allusion à cela dans le 1er chidou'h de l'histoire, où Hachem a endormi Adam afin de créer 'Hava.
En effet, le fait que Adam dormait à ce moment indique que pour faire un chidou'h, parfois les plans et les idées d'une personne doivent être mis en sommeil. Et ce n'est qu'alors que le chidou'h se produit.

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-> Le rabbi Shlomo de Zvhil dit que certes un chidou'h est déjà arrangé au moment où l'enfant est dans le ventre de sa mère, mais ensuite lorsqu'Hachem le rend réel, il permet aux gens d'avoir le bon sentiment de penser que c'est eux qui l'ont fait.
Hachem choisit le chidou'h, et puisque les parents sont ses partenaires dans la création de l'enfant, et qu'ils ont peiné pendant de nombreuses années pour l'élever, alors Hachem va créer une illusion en donnant un fort sentiment de comme s'ils participaient à la réalisation du chidou'h.

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-> "Le serviteur courut au devant d’elle ... Elle se hâta de faire glisser sa cruche ... et elle courut à nouveau" ('Hayé Sarah 24,17-20)

-> Le Beit Israël avait coutume de rapporter au nom du rav ‘Haïm de Brisk que dans le domaine des Chidoukhim, nous devons savoir que tout se déroule selon les mots du verset : "La chose émane de D. même".
Et pas seulement le Chidoukh lui-même, mais également le jour et l’heure où il sera conclu eux aussi ne dépendent que d'Hachem, et personne n’est en mesure d’anticiper ni de retarder ce moment ne fût-ce d’un instant.
Lorsque le jour décidé par le Ciel où il doit se conclure approche, les événements se précipitent (à l’instar du trajet qui se raccourcit subitement pour Eliézer, de la hâte soudaine de Rivka, ...) afin que tout se termine en temps voulu sans aucun retard (et il est obligé de se terminer en ce jour-même, comme on le voit dans la prière de Eliézer : "Daigne me faire rencontrer aujourd’hui" (verset 11)).

-> Certes une hichdatlout peut être nécessaire, mais il faut surtout être rempli de émouna que : tout dépend uniquement de la parole et de la volonté d’Hachem qui "donne un foyer à ceux qui vivent solitaires" (Elokim, mochiv yé'hidim bayéta - Téhilim 68,7).

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-> On a demandé au Gaon de Tchebin ce qu'il faut regarder dans un chidou'h, et il a répondu : "3 choses : de bonnes midot, de bonnes midot, de bonnes midot".
[le Imré 'Haïm fait remarquer que Eliézer n'a pas été impressionné par les miracles de Rivka, mais par ses midot, car c'est le facteur de loin le plus important.]

"Nos Sages (guémara Sanhédrin 109a) indiquent que les gens de Sedom possédaient toutes sortes de défauts, mais que c'est par leur refus obstiné de porter assistance aux pauvres qu'ils virent leur sort scellé ...

Et c'est en voyant la punition de Sedom que nous comprenons la grandeur de la terre d'Israël.
En effet, bien qu'il existât d'autres peuples corrompus de par le monde, aucun ne connut la destruction totale de Sedom.
C'est par rapport à la grandeur de la terre d'Israël, semblable au palais de Hachem, que tout ceci arriva."

[Ramban - Vayéra 19,5]

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-> "Les yeux de D. y [en terre d'Israël] sont constamment rivés, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12)

Le Chem miChmouël (Vayéra 5672) commente :
Tout ce qui a lieu en terre d'Israël a plus d'intensité que tout autre événement de par le monde, du fait de l'attention toute particulière que Hachem y porte.
Cela implique que si les bénédictions qui s'y manifestent y ont plus d'impact, l'emprise du mal y est également plus forte qu'ailleurs.

Lorsque la Torah traite de la génération qui a construit la tour de Bavél en se rebellant contre Hachem (la Dor Haflaga), c'est uniquement le nom Divin "Havaya" (יהוה) qui est utilisé dans ce passage.
Cela est surprenant car c'est le Nom d'Hachem qui est associé à la compassion, à la miséricorde.

La raison est que bien que ces personnes rejetaient et se rebellaient [de toutes leurs forces] contre Hachem, Hachem avait quand même de la compassion pour eux car ils n'étaient pas mauvais les uns envers les autres.

Cependant, au sujet du Déluge (maboul), le nom "Elokim" (אלקים) est utilisé pendant la paracha.
C'est parce qu'ils fautaient envers leur prochain, par le vol et la corruption (vayimalé aarets 'hamass).

Aux yeux d'Hachem, fauter envers son prochain est pire que de fauter envers Hachem.

[rabbi Elimélé'h Biderman]

[On apprend de là l'importance de ne pas fauter l'un l'autre (ben adam la'havéro), afin que D. puisse toujours se comporter envers nous avec miséricorde et non avec rigueur]

"Qu'on aille quérir un peu d'eau" (Vayéra 18,4)

-> Rachi commente : Le verbe est employé ici au passif, l’action étant faite par un messager. Hachem a rendu par la suite à Ses enfants, mesure pour mesure, cette fourniture d’eau par un messager, ainsi qu’il est écrit : "Moché leva la main, et il frappa le rocher de sa verge par deux fois. Il en sortit de l’eau en abondance" (Bamidbar 20, 11), [Moché ayant alors procuré de l’eau à tout Israël].

=> Pourquoi Avraham n'a-t-il pas amené lui-même de l'eau aux invités?

Le Baal Chem Tov explique qu'Avraham ne voulait pas embarrasser ses invités.
En effet, à cette époque, les gens adoraient la poussière de leur pied, et Avraham voulait laver cette idolâtrie avant qu'ils n'entrent chez lui.
Si Avraham leur avait amené lui-même de l'eau pour laver leurs pieds, c'était comme s'il leur disait ouvertement qu'il les suspectait de servir des idoles.
C'est pour cela qu'il leur a transmis l'eau par un envoyé. En effet, ils auront ainsi beaucoup moins de gêne si c'est un serviteur qui les suspecte d'idolâtrie, et non celui qui les reçoit.

On voit donc qu'en plus de réaliser de nombreux actes de bonté, Avraham était vigilant à ne jamais nuire ou humilier autrui.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman fait remarquer que si Avraham avait servi directement ses invités, alors mesure pour mesure Hachem aurait fait venir l'eau directement par la pluie, plutôt que par l'intermédiaire de Moché.
Il en découle que Moché n'aurait pas dû demander au rocher de faire sortir de l'eau, et il n'aurait pas fauté en le frappant au lieu de lui parler.
Ainsi, Moché aurait eu le droit de rentrer en Israël
Or, nos Sages affirment que si Moché serait entré en terre d'Israël, alors le Temple n'aurait jamais été détruit.

Nous voyons à quel point l'histoire du monde aurait été différente si Avraham aurait donné lui-même de l'eau.
Mais [bien que conscient de cela,] Avraham n'a pas agit ainsi, car il ne voulait pas embarrasser ses invités.

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[dans le même ordre d'idée, Moché a préféré que des millions de juifs restent dans un très durs esclavage, le temps qu'il reçoive la garantie d'Hachem que sa désignation comme dirigeant du peuple n'entrainerait pas de gêne à son frère aîné Aharon.

Ainsi, de même à notre guéoula, le machia'h ne se dévoilera pas, si sa venue risque de causer de l'embarras.
La finalité, même la plus noble, ne justifie pas de causer la moindre miette de mal à autrui.]

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-> "Qu’on aille quérir un peu d’eau; lavez vos pieds et reposez-vous sous cet arbre. Je vais apporter une tranche de pain, vous réparerez vos forces" (Vayéra 18,4-5)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Vayéra) commente :
Pourquoi Avraham envoie un serviteur chercher de l’eau, alors que pour le pain, il se déplace et va l’amener lui-même?

Ce n’est évidement pas un hasard et il y a ici un secret caché qui le motive. La récompense de cette mitsva d’hospitalité, effectuée avec un grande sacrifice de soi (messirout nefech) car Avraham était souffrant au 3e jour de la Mila, sera de subvenir aux besoins des Bné Israël lorsqu’ils sortiront d’Egypte. Seulement, il est connu qu’Hachem se comporte avec nous mesure pour mesure, c’est-à-dire exactement de la même manière que nous nous comportons, envers lui ou les autres, de cette manière là il se comportera avec nous.
Et la mitsva de l’eau, ayant été accomplie par un envoyé, sera donc rendue par un envoyé, c’est en effet Myriam, puis Moshé qui vont donner de l’eau au peuple. Par contre la mitsva du pain, qui a été faite par Avraham lui-même, sera donc remboursée par Hachem Lui-même et la manne tombera du ciel sans aucun intermédiaire.
Alors, est-ce une erreur de la part d’Avraham?

Non au contraire, c’était prémédité, il savait par esprit divin (roua'h hakodech) que la génération du désert fauterai et serait interdite d’entrer en Israël. Et si l’eau était tombée du ciel, à l’instar de la manne, Moché n’aurait pas fauté au rocher, il serait donc entré en Israël avec le reste du peuple, et la génération du désert aurait été abandonnée. Mais maintenant que Moché a du donner l’eau et a fauté au rocher entraînant son interdiction d’entrée, il est solidaire et responsable de toute la génération du désert et à la venue de machia’h il pourra enfin entrer lui-même mais surtout faire entrer toute cette génération par son mérite.

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-> b'h, également en lien avec le thème du verset ci-dessus : https://todahm.com/2013/12/01/agir-selon-lordre-des-priorites-bh