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"Tu seras béni entre tous les peuples" (Ekev 7,14)

=> Pourquoi aurions-nous besoin de la bénédiction des peuples? N'est-il pas suffisant que D. Lui-même déverse Sa bénédiction sur nous?

Le 'Hozé de Lublin (Zikaron Zot 130) répond :
A l'époque du machia'h, les juifs recevront l'essence des bénédictions de Hachem, alors que l'excédent sera distribué parmi les nations du monde.
En conséquence, ils [les autres peuples] nous béniront, priant que nous méritions un abondant flot de bénédictions afin qu'il en reste plus pour eux-mêmes.

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[On peut rapprocher cet enseignement, des paroles suivantes de nos Sages :
Un des noms de D. est : Sha-daï. Une explication est parce qu’Il désire tellement nous combler de bonnes choses, que c'est nous qui devrons lui dire : stop! (daï) [shéyomar daï].

Dans le monde futur, il n'y aura plus clairement de libre arbitre, et Hachem pourra alors ouvertement nous inonder de son amour infini par d'incroyables bénédictions. Et ce au point où nous devrons Lui dire : stop!
A l'opposé, les autres peuples, nous bénirons pour pouvoir bénéficier de restes plus importants.]

"Maintenant, Israël, qu’est-ce qu'Hachem te demande si ce n'est que de Le craindre" (Ekev 10,12)

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) enseigne :
Un homme doit être doux et humble dans son comportement, et dans toutes ses actions.
Mais vous pourriez vous demander : "Dois-je être aussi doux et humble dans mon Service de D.? Ne devrais-je pas considérer ma prière et mes bonnes actions comme sans importance et négligeables?"

D. l'interdit : N'entretenez pas de telles pensées! C'est exactement le contraire.
Vous devez vous dire : "Les mitsvot que j'accomplis sont d'une grande valeur pour Hachem. Il prend un immense plaisir dans mes bonnes actions."

En effet, si vous êtes humbles par rapport à l'accomplissement des devoirs religieux, si vous vous dites : "D. est si grand que mes actions insignifiantes sont sans importance pour Lui", vous commettez une grave erreur, et en réalité, vous êtes en train de nier la grandeur de D.

"Hachem combattra pour vous, et vous tenez-vous tranquilles" (Béchala'h 14,14)

-> Rabbi Elimélé'h de Lizensk (Noam Elimélé'h) commente ;

Toute existence est imprégnée d'étincelles de sainteté. Sans étincelles de sainteté, rien ne pourrait survivre dans l'univers.
L'étincelle de sainteté qui est prisonnière des nations du monde est jalouse de la pureté et de la sainteté du Peuple juif. C'est la racine de leur haine du juif.

C'est ce à quoi Moché faisait allusion quand il disait : "Hachem combattra pour vous" = Hachem faisant référence à l'étincelle Divine prisonnière des égyptiens. Cette étincelle est la source de leur hostilité. C'est cela la force qui vous livre combat.

Le mot hébreu : "ta'harichoun" (et vous tenez-vous tranquilles - תַּחֲרִשׁוּן), peut également être traduit par : "vous devez labourer" (du verbe 'harach).
C'est la tâche spécifique d'Israël de labourer, c'est-à-dire de travailler dur pour libérer ces étincelles de sainteté prisonnières.
Quand cela se produira, les nations malfaisantes, ayant perdu leur force vitale, cesseront d'exister et la Présence Divine dominera.
Très bientôt, la fin de l'obscurité arrivera et la Rédemption finale se produira.

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-> "Le but de tous les exils du peuple juif aux 4 coins de la terre est de libérer les étincelles de sainteté qui sont emprisonnées dans ces endroits.
Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte, la rédemption était totale, car il ne restait plus aucune étincelle de sainteté dans le pays, comme il est écrit : "de sorte qu'il dépouilla les égyptiens" (Bo 12,35).
La Rédemption finale d'Israël de l'exil ne surviendra que lors de l'arrivée du machia'h . Alors, toutes les étincelles de sainteté (nitsotsot hakédochim) dispersées dans le monde auront été libérées, tout comme elles l'ont été en Egypte."
[rabbi Pin'has Horowitz - Panim Yafot - Yitro]

"Voyez, Je vous propose en ce jour la bénédiction d'une part, et la malédiction de l'autre" (Réé 11,26)

-> "Hachem dit : Ce n'est pas pour leur mal que Je leur donne la bénédiction et la malédiction, mais pour leur faire savoir le droit chemin qu'ils doivent suivre, et afin qu'ils puissent recevoir une récompense ...

Rabbi El'azar dit : L'épée et le Livre descendirent du Ciel attachés l'un à l'autre.
D. dit aux hommes : Si vous respectez ce qui est écrit dans ce Livre, vous serez épargnés de cette épée ; mais dans le cas contraire, vous serez exécutés par cette épée.
[...]
Hachem dit à Israël : Si vous respectez Ma volonté, vous mériterez le bien et la bénédiction. Sinon, vous aurez droit à la malédiction. Deux voies vous sont ainsi ouvertes ...
[midrach Dévarim rabba 4,1-3]

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar I'houd haMaassé chap.5) écrit à ce sujet :
"La Torah est comparée au feu, comme il est dit : "Ma parole est semblable au feu, parole de Hachem" (Yirmiya 23,29), car d'une part, elle éclaire l'esprit de sa lumière [...] et d'autre part, elle est capable de brûler celui qui s'écarterait de ses voies ...

C'est la raison pour laquelle nous devons prendre garde à ne pas nous écarter du chemin de nos Pères et de la voie des Anciens."

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-> "Si l'homme en a le mérite, la Torah devient une baume de vie ; mais s'il ne le mérite pas, elle devient pour lui un poison"
[guémara Yoma 72b]

-> "Sois heureux, Israël! Car lorsque tu accomplis la volonté du Créateur, aucune nation ne peut te dominer.
Et lorsque tu n'accomplis pas Sa volonté, tu es livré aux nations les plus méprisables, et tu es alors livré non seulement aux mains de ces nations, mais même à leurs bêtes."
[guémara Kétoubot 66b - Rabbi Yo'hanan]

Le Maharcha fait remarquer que dans ces 2 situations, Rabbi Yo'hanan dit : "Sois heureux, Israël!", car le peuple juif demeure en toute situation sous la surveillance continue du Maître du monde.

-> "Ce n'est pas le serpent qui tue, c'est la faute"
[guémara Béra'hot 33a]

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-> La Torah contient de nombreuses malédictions qui arriveront aux juifs s'ils n'agissent pas selon la Torah.
La guémara (Sanhédrin 90b) dit que lorsqu'un Sage donne une malédiction, même s'il l'a donnée avec une condition, et que la condition n'est pas remplie, la malédiction cause quand même un dommage.
Si cela est vrai pour la malédiction d'un Sage, c'est sûrement vrai pour la malédiction donnée par Hachem, en entraînant des dégâts même si la condition n'est pas accomplie (ex: que nous observons la Torah)?
Le Zohar explique que toutes les "malédictions" dans la Torah peuvent être en réalité des bénédictions. Si nous poursuivons la volonté de Hachem, alors les mots des malédictions sont  de véritables bénédictions. Ainsi, il est évident qu'elles ne causent aucun mal.
[Ben Ich 'Haï]

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-> "La bénédiction que (achèr) vous écoutez ... et la malédiction si (im) vous n'écoutez pas" (Réé 11,27-28)

-> Selon le Sfat Emet, l'emploi de : "que" (pour la bénédiction) et de : "si" (pour la malédiction), nous fait prendre conscience que la malédiction divine ainsi que tous les maux s'abattant sur le monde, est le résultat de nos mauvaises actions.
[il y a une relation de cause à effet]

-> Le Ohr ha'Haïm commente : Ne pas écouter les paroles de la Torah est en soi une malédiction.
Comme l'annonce le verset, celui qui s'en abstient "se détournera du chemin" et finira par "aller après d'autres dieux".

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne également :
"Voyez" (réé) [avec les yeux du émét, et non humain éphémère!] = il ne faut pas se laisser abuser par le succès apparent des réchaïm : "car le racha n'a pas d'avenir" (Michlé 24,20).
Si vous obéissez, il n'y aura que bénédiction malgré les apparences ; si vous désobéissez, il n'y aura que malédictions bien que la 1ere impression puisse être favorable.

[dans le cadre du libre arbitre, le yétser ara a le pouvoir de nous faire voir une malédiction en bénédiction => la Torah emploie le mot : "voyez" (réé) = regarde bien pour faire le bon choix! Est-ce mon yétser ara qui me pousse à agir ainsi? ou bien est-ce la volonté de Hachem?]

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-> Le Béér Mayim 'Haïm dit que Hachem a créé le monde avec l'objectif de le remplir de bonté et d'une quantité énorme de bénédictions.
Nous, en tant que Sa nation choisie, nous devons choisir si nous voulons être le conduit qui va remplir toute l'existence terrestre de l'infinie bonté de D.
Le choix est nôtre : en réalisant les mitsvot de la Torah et en Le servant avec dévotion, nous permettons au "conduit" de bénédiction de se déverser directement dans notre vie.
Hachem a une infinité de bénédictions et d'amour à nous donner, et tout ce qu'Il demande c'est de connecter le "conduit" (de Lui à nous), par notre Torah, nos mitsvot et nos bonnes actions.

-> Le Béér Mayim 'Haïm ajoute une subtilité :
Le terme utilisé pour dire "je" est le terme "Anokhi" (אנכי).
Les commentateurs remarquent que c'est le même mot qui introduit les 10 Commandements ("Je suis (אנכי) Hachem ton D."). Ainsi, ce terme fait référence à toute la Torah qui est contenue dans les 10 Commandements.

Le verset dit : "Vois, je (אנכי) donne ... la bénédiction et la malédiction" = c'est-à-dire que la Torah elle-même donne la bénédiction et la malédiction. En effet, quand on accomplit la Torah de façon désintéressée, pour réaliser la Volonté d'Hachem uniquement, alors cela attirera la bénédiction.
Mais d'un autre côté, quand on accomplit la même Torah, mais qu'on le fait pour son intérêt personnel, pour recevoir des honneurs ou encore pour s'enrichir par exemple, ou plus grave, pour tromper les autres, alors c'est cette même Torah qui donnera les punitions.
=> C'est ainsi que nos Sages disent que si on est méritant, alors la Torah est une potion de vie, mais si on ne le mérite pas, alors elle pourra devenir un poison.

[d'après le Gaon de Vilna, la Torah fait grandir. Si on est tordu, alors on deviendra par elle un grand tordu (ce qui est une malédiction), et inversement.]

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-> "Heureux est celui qui accomplit ne serait-ce qu'une seule mitsva, car il fait pencher la balance de la justice non seulement en sa faveur, mais pour le bien du monde en général"
[guémara Kiddouchin 40b]

-> "Regarde (singulier), Je place aujourd'hui devant vous (pluriel) la bénédiction et la malédiction"

Rav Yossef de Sloutsk dit que c'est l'idée soulignée par notre verset, qui avertit l'homme (au singulier) que ses actions exercent une influence sur la société en général (celle décrite au pluriel).
En effet, quand une personne accomplit des mitsvot, elle suscite une bénédiction Divine, tandis que lorsqu'elle pèche, elle attire des malédictions sur le monde entier.

[nous sommes tous liés (arévim) les uns aux autres, et chacune de nos actions impacte le monde entier.]

-> Le Alchikh haKadoch enseigne que chaque juif sans exception doit observer la Torah, et c'est pour cette raison que Hachem emploie la forme singulier : Réé.
Mais, bien que la Torah ait été donnée à tout le peuple, chaque juif porte la responsabilité individuelle de l'accomplir intégralement.

[de plus, pour chaque mitsva, chaque juif a la capacité de la sublimer en y injectant une kavana (intention), une joie, ... qui est unique.]

-> Le Méam Loez explique que cet emploi du singulier (Réé) et du pluriel (lifnéhem), nous montre également que ce verset s'adresse à 2 groupes du peuple juif.
Le pluriel concerne les masses simples qui ont besoin de l'encouragement de la bénédiction (motivation de la carotte/récompense) et de la malédiction (peur du fouet/punition) pour observer la Torah.
L'élite, pour sa part, possède une vision élevée du rôle de l'homme ; elle est donc encouragée à "voir", c'est-à-dire à comprendre, la vraie raison de l'observance, qui est la valeur intrinsèque des mitsvot.
[telle est la volonté de D., indépendamment de toute malédiction et bénédiction]

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+ "Vois, Je place devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction"

On peut remarquer que ce verset commence au singulier : “Vois”, et se poursuit au pluriel : “Devant vous”.
En effet, Hachem place et dispose la même chose devant tout le monde, Sa direction du monde est la même pour tous (d’où le pluriel). Seulement, chacun comprend et voit ce qu’il vit en fonction de sa personnalité et à sa façon singulière (d’où le singulier).
[Rabbi Mendel Ména'hem de Kotsk]

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-> "Notre existence est belle à la mesure du regard positif que nous portons sur elle"
[Rav Eliyahou Lopian]

=> Pour toute chose de la vie, Hachem nous propose de voir cela positivement (c'est une bénédiction!) ou bien négativement (c'est une malédiction!).
Notre choix de vision, va définir notre perception de la vie.
Ainsi, à nous de choisir ce que l'on veut!

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-> Selon le 'Hidouché haRim, ce verset fait allusion au fait que le peuple juif a reçu la capacité de faire clairement la différence entre la bénédiction et la malédiction, c’est-à-dire qu’ils peuvent discerner comme il se doit entre le bien et le mal.

En effet, parfois il peut arriver de vouloir faire une certaine action pensant qu’elle est bonne, alors qu'en réalité elle est mauvaise.
Ainsi, s'il le désire, un juif a la capacité de pouvoir distinguer entre ce qui est bien et ce qui est mal, de sorte à pouvoir choisir ce qui est vraiment bien, sans confusion.

Cela est en allusion dans ce verset qu’il faut comprendre comme s’il disait : "Vois, je donne devant vous aujourd’hui" la capacité de distinguer entre "la bénédiction et la malédiction", entre le bien et le mal.
Ainsi, il est possible de vraiment choisir ce qui est bien.

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+ "Voyez (Réé), Je vous propose en ce jour la bénédiction d'une part, et la malédiction de l'autre" (Réé 11,26)

-> Le Sfat Emet enseigne :
Le mot : "Réé" ne signifie pas : voir, mais plutôt : contempler et comprendre que Hachem veut qu'on reconnaisse que dans chaque fibre de ce monde, il y a de la bénédiction et de la malédiction.
Cela signifie que même la malédiction est une bénédiction cachée, et un juif doit travailler à révéler et apprécier la bénédiction contenue en toute chose.

=> Comment fait-on cela?

Il est écrit dans le verset suivant : "La bénédiction, quand vous obéirez aux commandements de Hachem, votre D." (11,27).

La bénédiction se dévoilera, même lorsqu'elle vient sous l'apparence d'une malédiction, à partir du moment où nous sommes fidèles à la volonté de Hachem : étudiant Sa Torah, accomplissant Ses mitsvot, et en devenant intimement liés à comprendre Ses voies.
Cela amènera la bénédiction qui est cachée dans une malédiction.

[même si notre vie semble être difficile (tant ne semblant que malédiction), il faut savoir que de la réalisation d'un mitsva, il n'en découle au final que de bonnes choses.
L'inverse est valable, lorsqu'on agit contre la volonté de D. , certes sur le moment cela peut paraître une bénédiction, mais au final, au moment de faire les comptes on verra qu'on a énormément perdu à cause de cela.]

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+ "Voyez, Je vous propose en ce jour"

-> Le verset utilise le temps présent afin de nous dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer.
Chaque jour de notre vie nous avons le choix de choisir le bon chemin.
[le Gaon de Vilna]

[en ce jour : quoique tu es pu faire par le passé, cela ne doit pas venir au détriment du présent.
En effet, même pour les pires fautes, la téchouva sincère est là pour nous permettre de repartir de l'avant sur une page blanche de nos fautes.]

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-> Selon la guémara (Kiddouchin 40a) : Si un juif a une pensée de faire une bonne action, Hachem considère comme s'il l'avait fait ; mais si la pensée est mauvaise, Hachem ne considère pas qu'il a fauté.
[l'exception sont les pensées d’idolâtrie]

-> Le midrach (Michlé 10) enseigne que lorsqu'un Sage ('hakham) donne un cours et que les gens l'entendent, à ce moment précis, Hachem leur pardonne et expie les fautes d'Israël.

Cela signifie que le fait d'écouter les paroles de conseils moraux, de réprimandes du Sage, et que nous acceptons sur nous de suivre ces mots, même si nous n'avons encore rien pratiqué, alors à ce moment nos fautes sont pardonnées par le mérite de les avoir écoutés et acceptés. Cela est considéré comme réalisé!
[cela vient s'ajouter au mérite d'avoir étudiés la Torah]

Il est à noter que la guémara (Guittin 38a) nous averti : Une des raisons de perdre son argent est lorsque l'on s'occupe à prendre son repas plutôt que d'aller au cours du rav.

-> Hachem fait tout pour repousser les conséquences négatives d'une mauvaise action, dans l'attente d'une téchouva.
Par contre, pour une bonne action , Hachem donne une double récompense : pour la pensée et pour l'acte en lui-même!

-> "La bénédiction (ét habéra'ha) quand vous écouterez" (Réé 11,27)
Le Méam Loez commente :
Au moment où Hachem envoie une bénédiction, Il l'envoie en abondance, et elle contient de nombreuses bénédictions, mais quand Il envoie une catastrophe, il l'envoie de façon mesurée, parce qu'Il est miséricordieux.
C'est pourquoi il est dit à propos de la bénédiction : "ét", qui vient toujours inclure quelque chose, alors que : "ét" ne figure pas à propos de la malédiction.

[on a : אֶת הַבְּרָכָה (v.27) et וְהַקְּלָלָה (v.28)]

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-> "Vois (réé), je mets devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction"

Que signifie : "aujourd'hui", puisque la récompense des mitsvot n'est que pour le monde à venir?

Selon le Ramban, c'est pourquoi le verset continue en disant : "la bénédiction, quand vous obéirez aux mitsvot de Hachem votre D." = c'est-à-dire que dans ce monde l'essentiel de la bénédiction ne porte que sur une aide pour écouter les mitsvot et les observer.

[en accomplissant une mitsva, il en découle une aide Divine et des conditions de vie favorisant le fait de pouvoir l'accomplir de nouveau dans le futur!
C'est d'ailleurs une signification de : "une mitsva entraîne une mitsva".]

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-> Le terme : "Réé" (vois) provient du terme : "ora" (lumière), or il n'y a pas d'autre lumière que la Torah.
Un homme qui s'emplit de la lumière de la Torah aura le privilège d'une vue infinie, bien au-delà d'une vision physique limitée.
De même, lorsqu'un homme s'éclaire par la lumière de la Torah, il mérite de voir une abondance de bénédictions et de réussite.
Il se trouve donc que la vision de la bénédiction s'effectue par le biais de l'étude de la Torah qui prodigue la bénédiction à l'homme.

Moché a dit au peuple : "Réé", à savoir : ouvrez les yeux et regardez la voie de la Vérité pour que vous puissiez hériter des bontés et des bénédictions, et que la malédiction ne soit pas votre lot.
Si l'homme s'aveugle [par son égo, dépendant de ses désirs, ...] pour éviter de découvrir la Vérité, c'est déjà une malédiction, en plus des malédictions supplémentaires qu'il recevra par décret de la Torah.
[...]

"Réé anokhi" (Voyez Je) = regardez-moi = Moché dit aux enfants d'Israël de le regarder, c'est-à-dire de constater le haut niveau qui peut être atteint par celui qui s'attache à la Torah.
En effet, Moché eut le mérite de parler directement avec D., de séjourner dans le Ciel auprès des anges durant 40 jours et d'accéder à des sommets de spiritualité. Or, il n'y parvint que grâce à son implication constante et à sa soumission totale à la volonté Divine.
Par son exemple personnel, Moché invitait les membres du peuple juif à s'attacher eux aussi à Hachem et à Sa Torah.

Il a transmis ce message quelques jours avant sa mort, témoignant de la pureté de ses sentiments, sans la moindre fierté déplacée, car à la porte de la mort l'homme n'est plus en proie à de tels sentiments.
En faisant, pour ainsi dire, sa propre louange, Moché signifie aux juifs leur devoir de réfléchir au niveau qu'il a pu atteindre et d'en être jaloux, puisque : "La compétition entre les disciples amène la sagesse" (guémara Baba Batra 21a).
[si un être humain a pu atteindre un tel niveau d'accomplissement personnel, c'est que je dois tout faire pour y tendre également!]

A travers les mots : "Réé Anokhi", Moché leur transmet également un autre message : en dépit de son niveau sublime et des innombrables mérites qu'il a à son actif, la mort l'emportera.
En dépit de sa piété, Moché devra lui aussi quitter ce monde et rendre des comptes devant le Tribunal céleste.
Ainsi, aucun juif ne devra se leurrer en pensant que son existence, dans ce monde, se prolongerait éternellement, mais au contraire garder à l'esprit la fin qui les attend et se préparer des "provisions" pour son éternité (mitsvot et bonnes actions).
[rabbi David 'Hanania Pinto]

=> Avant de mourir, Moché expose en héritage ces vérités (ayom - en ce jour) à tout le peuple juif, lui montrant de façon visible : LA bénédiction et LA malédiction.
b'h, A nous de suivre son conseil, sa voie, celle de LA vie!

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-> Le Ohr ha'Haïm commente :
Lorsqu'un tsadik appel à dédier sa vie à la spiritualité, on peut dire : Que sait-il des plaisirs de ce monde et que s'est-il de la jouissance qu'ils procurent?
Ainsi, Moché à dit aux Bné Israël : "Réé Anokhi" = regardez le fait que j'ai grandis dans le palais de Pharaon, j'ai connus l'énorme richesse, le prestige, ...
Néanmoins, je vous demande de ne pas vous laisser prendre par les vanités de ce monde, mais plutôt de prendre pour vous les bénédictions éternelles de la réalisation de la Torah et des mitsvot, le plaisir spirituel.

-> Le fils du roi David, le roi Salomon, considéré comme le plus sage parmi les hommes, commence son livre de Kohélét par : "Vanité des vanités, vanité des vanités; tout est vanité! Quel profit tire l’homme de tout le mal qu’il se donne sous le soleil?"
Il le termine ainsi : "La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D. et observe ses commandements (mitsvot) ; car c’est là tout l’homme. En effet, toutes les actions, D. les appellera devant son tribunal, même celles qui sont entièrement cachées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises."

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+ "Vois (réé), je mets devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction" (Réé 11,26)

-> Le verset commence au singulier ("vois"), et continue au pluriel ("devant vous").
Le rabbi 'Haïm de Worms (frère du Maharal de Prague) y voit une preuve que même quand celui qui réprimande sait que de tous ceux qui l'écoutent, une seule et unique personne en sera influencée, on ne doit pas s'abstenir de parler en public.
En effet, Moché qui a parlé devant tout Israël (des millions de personnes!), alors que ses paroles s'adressaient à un seul et qu'il lui a dit : "Vois" ("réé" est au singulier), pour sauver une seule âme d'Israël.

[on ne doit pas agir par orgueil, en pensant qu'au regard de notre grandeur, il ne convient pas de "perdre" son temps pour un seul juif!
En effet, au-delà de l'infini valeur de tout juif, qui sommes-nous pour se croire supérieur à l'attitude de Moché?]

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+ "Voyez, Je vous propose en ce jour la bénédiction d’une part, et la malédiction de l’autre" (Réé 11,26)

-> Le rav Zelig Pliskin explique que tout ce qui arrive à une personne est un fait.
Ce qu'il va devenir dépend de notre regard/interprétation : est-ce que cet événement est négatif, positif ou neutre.
Toute chose prend l'ampleur/l'attention que l'on veut bien lui accorder.
Ainsi, nous pouvons choisir notre vie en fonction de notre réaction aux circonstances.
Notre attitude permet de prendre de l'altitude/recul dans notre vie, afin de la vivre la plus dans la joie.

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+ "Vois, Je place devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction.
La bénédiction si vous écoutez les commandements d'Hachem votre D. que Je vous ordonne aujourd'hui.
Et la malédiction si vous n'écoutez pas les commandements d'Hachem votre D. et si vous vous écartez du chemin que Je vous ordonne aujourd'hui" (Réé 1,26-28).

-> Le Bné Yissa'har explique :
Nous apprenons de ce passage que l'accomplissement des commandements est une ségoula pour faire descendre des cieux la bénédiction, l'abondance, la bonté et la miséricorde dans le monde.
A contrario, si les commandements d'Hachem sont transgressés, les malédictions sont attirées vers nous et descendent depuis les cieux.

[ainsi les mots : "Vois, Je place devant vous" prennent tout leur sens. Si nous voulons un maximum de bonnes choses dans notre vie, alors nous savons ce que nous avons à faire!]

"Hachem, votre D., ... ne favorise personne et ne prend pas de cadeau corrupteur" (Ekev 10,17)

-> "Ne prend pas de cadeau corrupteur" = selon nos Sages cela signifie que Hachem ne prend pas une mitsva pour contrebalancer une faute.

Les mots : "yika'h cho'had" (יִקַּח שֹׁחַד - prend de cadeau corrupteur) ont la même valeur que : "mitsva béavéra" (מצוה בעבירה - une mitsva contre une faute).

[Kéren léDavid]

["Je fais si bien telle et telle mitsva, alors sûrement Hachem acceptera que je puisse être plus léger avec d'autres!"
La Torah nous enseigne que : D. n'accepte pas une telle corruption de notre part! ]

"Vous aimerez l'étranger car vous avez été étrangers en pays d'Egypte" (Ekev 10,19)

-> Le Séfer ha'Hinoukh écrit sur ce verset :
"Nous devons apprendre de cette belle mitsva à avoir pitié de celui qui se trouve dans une ville étrangère pour lui, et de ne pas passer notre chemin quand nous le trouvons seul et sans aucune aide.

La Torah nous a enjoint de prendre en pitié quiconque a besoin d'aide, et par ces qualités nous mériterons que Hachem nous ait en pitié, et que les bénédictions du Ciel reposent sur notre tête."

"Ce sera (véhaya), si vous écoutez ces lois, que vous les gardez et les exécutez, alors Hachem ton D. ... t'aimera, te bénira et te multipliera" (Ekev 7,12-13)

-> Le 'Hida s'interroge : Comment se fait-il que la Torah, au début de la paracha (cf.verset ci-dessus), promet de nombreuses bénédictions dans ce monde à celui qui observe les mitsvot, tandis qu'à la fin de la paracha précédente (Vaét'hanan 7,11), Rachi écrit que l'accomplissement des mitsvot aujourd'hui, dans ce monde-ci, ne trouvera sa récompense que dans le monde futur?

Il répond que même s'il est vrai qu'il n'y a pas de récompense aux mitsvot dans ce monde, Hachem accorde des bénédictions et des bienfaits en contrepartie de la joie (sim'ha) que l'on éprouve lorsque nous étudions la Torah et accomplissons les mitsvot.

Le 'Hida écrit que ce principe se déduit aussi de notre verset. En effet, nos Sages dans le midrach (Vayikra rabba 11,7) expliquent que de manière générale, le terme "véhaya" (ce sera), représente la joie. Ainsi, notre verset signifie : "Si tu accomplis les mitsvot avec joie, Hachem te bénira ..."

-> De nombreux autres commentateurs (comme le Alchikh haKadoch (sur Téhilim), le Ets Yossef (Ekev), le Ktav Sofer (Ekev), le Haflaa, ...) évoquent également ce principe fondamental selon lequel Hachem nous récompense dans ce monde-ci pour la joie que nous éprouvons dans l'accomplissement des mitsvot.

-> "véaya ékev"
Selon nos Sages, le terme "véaya" dénote de la joie.
Nous devons être joyeux même quand on se trouve à "ékev" (littéralement = la fin).
Lorsque nous atteignons la fin de notre étude de la Torah et de la réalisation de nos mitsvot, nous devons ressentir le même excitement initial [débordant de joie] qu'avant qu'il ne commence à décliner.
[Ben Ich 'Haï]

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"Pour prix de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir, Hachem, ton D., sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu'Il a juré à vos pères" (Ekev 7,12)

=> Pourquoi le verset début-t-il au pluriel : "de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir" (tichméoun ... vaassitèm otam), et se termine au singulier : "Hachem, ton D., sera fidèle" (éloké'ha lé'ha).

-> Le Méam Loez (rapportant le Sifté Cohen) donne l'explication suivante :
Il arrive parfois que 2 hommes réalisent la même mitsva : les 2 possèdent un bel étrog ou des téfilin de qualité, mais l'un agit pour le Nom de D. et ne vise qu'à embellir la mitsva pour Hachem, tandis que l'autre ne recherche que sa gloire.

[de même dans nos prières où derrière des lèvres que se remuent chacun met plus ou moins d'intention ; de même dans la joie que nous ressentons en faisant une mitsva ; ...]

C'est à cela que le verset fait allusion :
- en ce qui concerne l'accomplissement de la mitsva, le pluriel est employé : "de votre fidélité à les accomplir"
- mais lorsqu'il s'agit de la récompense, le singulier est utilisé : "Hachem, ton D., sera fidèle aussi au pacte de bienveillance" = pour t'enseigner que chacun reçoit sa récompense en fonction de la qualité de sa mitsva, où tout dépend de la pureté de la pensée.

[plus qu'un acte, Hachem désire avant tout : notre cœur pur et entier.]

-> Le Tossefet Béra'ha enseigne à ce sujet :
La guémara (Roch Hachana 15a) rapporte que 2 personnes peuvent prier exactement la même prière, mais uniquement une seule aura sa requête exaucée. Pourquoi?
L'une aura fait une prière complète [selon Rachi : avec kavana], tandis que l'autre n'aura pas faite une prière totale [car sans kavana].

Certaines personnes réalisent les mitsvot dans leur entièreté, avec beaucoup de kavana (et avec de la joie, de la reconnaissance envers D. de pouvoir les faire, ...).
[Le Tanya (chap.38-40) écrit : Agir est la chose principale, mais l'intention (kavana) [permet d'élever nos actions] à l'image des ailes d'un oiseau.]
D'autres accomplissent les mitsvot car ils se sentent obligés de le faire [ou par habitude, par regard d'autrui], mais ils n'ont pas de bonnes intentions en les faisant.
[par exemple les lèvres bougent, mais le cœur est endormi, totalement déconnecté de l'action.]

Le verset utilise la forme au singulier en discutant de la récompense des mitsvot, car la récompense est accordée sur l'état d'esprit, les intentions qu'une personne aura dans l'accomplissement des mitsvot.
[Plus on y met de vie, plus on en récoltera de la vie éternelle!]

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+ "Pour prix de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir, Hachem, ton D., sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu'Il a juré à vos pères" (7,12)

-> Le pacte de bienveillance (alliance - abérit) fait référence au serent de D. à Avraham (Béréchit 17,7), qu'Il serait toujours le D. d'Avraham et de ses descendants.
Cela signifie qu'il y a une relation spéciale entre Hachem et le peuple juif, au moyen duquel la bonté de Hachem se déverse directement sur Son peuple sans aucun intermédiaire.
[Sforno]

-> La Torah relie l'accomplissement des commandements de Hachem à la promesse de nos Patriarches.
En effet, les enfants d'Essav peuvent également demander à Hachem de recevoir la bénédiction de Hachem, car après tout ils sont également des descendants d'Avraham et de Its'hak.
C'est pourquoi, la Torah souligne que la promesse d'Hachem à nos Patriarches est conditionnée à l'observation de Ses commandements (mitsvot) par ses descendants.
Ce n'est que par le biais de la réalisation des mitsvot que nous démontrons que nous sommes bien méritants d'être considérés comme leur descendance.
[Chem miChmouel]

"Il rétribue Ses ennemis directement pour le perdre" (Ekev 7,10)

=> Pourquoi est-il dit : "Ses ennemis" au pluriel, et ensuite : "pour le perdre" au singulier?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch donne la réponse suivante :
La raison du pluriel est peut-être que D. ne rétribue le méchant (racha) directement que lorsqu'Il constate qu'il n'est pas le seul, mais que ses descendants se comporteront également de la même façon, qu'il n'y a aucun espoir pour lui. C'est pourquoi : "Il rétribue Ses ennemis" au pluriel.

S'il y a un seul ennemi, et que sa descendance ne l'imite pas, le fils donne du mérite à son père (guémara Sanhédrin 104), et D. ne punit pas le racha au point de le tuer.

Par ailleurs : "directement" = selon nos Sages (guémara Yérouchalmi Avoda Zara 3,1) = avant leur mort, D. fait goûter aux tsadikim un peu de leur monde à venir, leur âme est rassasiée et ils s'endorment dans la joie, alors qu'Il montre aux méchants le mal qui les attend avant qu'ils quittent ce monde.

=> "Il rétribue Ses ennemis directement pour le perdre" = en ce monde-ci, avant la mort du racha, D. lui montre son châtiment, Il n'attend pas jusqu'à ce qu'il soit arrivé dans le monde futur.

"Toutes les mauvaises plaies de l'Egypte que tu as connues, Il ne les placera pas sur toi, et les donnera à tous tes ennemies" (Ekev 7,15)

=> Comment les juifs ont-ils pu vraiment connaître les plaies d'Egypte, puisque seuls les Égyptiens en ont été frappés?
De plus, pourquoi pour les juifs, le verset utilise : "placera" (yéchiman), alors que pour les égyptiens, c'est le terme : "donnera" (ounétanam)?

-> Le Séfer Péninim Yékarim répond en se basant sur l'enseignement de nos Sages selon lequel à chaque fois qu'une plaie s'abattait sur les égyptiens, il y en avait un petit peu chez les juifs pendant un moment, pour qu'ils sachent ce que souffraient les égyptiens.
Ainsi cela permet de comprendre la Torah : "que tu as connues", puisque les juifs avaient connu un peu des plaies d'Egypte.

Cela explique également le changement d'expression utilisée. En effet, les Tossefot écrivent (guémara Ména'hot 40a) que lorsque le terme : "donner" est employé, il s'agit d'une certaine quantité qu'on donne, alors qu'avec le mot : "placer", il s'agit même de la moindre chose.
=> C'est pourquoi la Torah a dit que toutes les mauvaises plaies de l'Egypte que tu as un peu connues, "Il ne les placera pas sur toi" = même un tout petit peu, mais sur tes ennemis Il les "donnera" = en bonne quantité.

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-> "Hachem enlèvera de toi toute maladie" (Ekev 7,15)

Rachi explique que "toute maladie", cela fait référence au mauvais œil.
Mais comment comprendre cette interprétation?

En fait, le verset au complet dit : "Hachem enlèvera de toi toute maladie et tous les fléaux de l'Egypte, Il ne les placera pas en toi".
Or on peut s'interroger. Pourquoi concernant les fléaux, il est dit qu'Il ne te les placera pas, alors que pour les maladies, il est dit qu'Il les enlèvera de toi, sous-entendu qu'Il te les placera pour ensuite les enlever de toi?

C'est pour répondre à cette question que les Sages disent que ces maladies font référence au mauvais œil (ayin ara), qui vient du fait de la jalousie d'autrui. Or Hachem, qui souhaite maintenir le libre arbitre auprès des hommes, les laisse être jaloux s'ils le choisissent et ne les empêche pas de l'être. De ce fait, les maux causés par le mauvais œil viendront naturellement sur les personnes jalousées et Hachem aura donc besoin de les enlever de
toi.
C'est pourquoi, le verset ne dit pas qu'Hachem "ne les placera pas en toi", car pour cela, il faudrait empêcher les hommes d'être jaloux, ce qu'Hachem ne fait pas, pour ne pas altérer le libre arbitre. Ainsi, le choix de l'expression "Hachem enlèvera de toi" plutôt que "ne te les placera pas", suggère donc que ces maladies évoquent le mauvais oeil, dépendant du libre arbitre.
[Arougat Habossem]

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-> b'h, également sur la notion de jalousie & ayin ara : https://todahm.com/2018/12/09/jalousie-et-mauvais-oeil

"Les fautes que vous avez commises, le Veau d'or, je l'ai pris et je l'ai brûlé dans le feu" (Ekev 9,21)

-> Comment est-il possible de prendre une faute, qui n'est pas quelque chose de tangible, et de la brûler dans le feu?
En ce sens, le verset n'aurait-il pas plutôt dû être : "J'ai pris le Veau d'or que vous aviez fait, et je l'ai brûlé dans le feu"?

Le Or ha'Haïm haKadoch donne la réponse suivante :
On sait qu'à chaque mitsva que fait l'homme, il se créé un ange saint. Et de chaque faute, il se créé un ange destructeur.
Quand l'homme se repent de ses fautes, il doit aussi effacer [par sa téchouva] l'ange destructeur qu'il a créé en commettant la faute.

=> Ainsi automatique, lorsque les juifs ont fauté avec le Veau d'or, il s'est également créé un ange destructeur. Et lui aussi, témoigne Moché devant le peuple juif : "Je l'ai pris et je l'ai brûlé au feu".

[nous ne devons pas prendre le fait de fauter à la légère, car à chaque fois nous générons un nouvelle ange Accusateur/Destructeur, qui va alors venir nous nuire.
C'est en ce sens que nous disons qu'une mitsva entraîne une autre mitsva = en faisant une mitsva je créé un ange saint Défenseur, qui va venir m'aider dans le futur à accomplir de nouvelles mitsva.
Et cela est inversement vrai en cas de faute ...]