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"Moché commença à expliquer la Torah" (Dévarim 1,5)

-> Rachi : "[Moché] la leur a commentée en 70 langues"

-> La massé'hta Sofrim (1,7) rapporte que le jour où le roi Ptolémée a ordonné à 5 juifs anciens de traduire la Torah en grec, ce fût aussi douloureux et difficile pour les juifs que le jour durant lequel ils ont fauté avec le Veau d'or.

=> En quoi cela était-il pire que la traduction de la Torah par Moché en 70 langues?

-> Le rav Yaakov Tsvi méKellenbourg (haKtav véHakkabala) fait remarquer qu'un des mérites qui a permis aux juifs de sortir d'Egypte est le fait d'avoir gardés leur langue.
Puisqu'ils connaissaient tous la langue hébraïque, Moché n'a pas eu besoin de leur traduire la Torah.
En réalité, Moché a rapporté aux juifs toutes les 70 facettes de la Torah (shivim panim laTorah), selon lesquelles chaque mot de la Torah peut être compris.

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 1,2) explique que même si Moché avait traduit la Torah en 70 langues, il était à un tel niveau, qu'il pouvait comprendre les profondeurs internes, les moindres nuances et subtilités de chaque mot.
Il avait ainsi la capacité de la traduire en toute fidélité.

Les anciens du temps de Ptolémée, aussi grands qu'ils étaient, n'avaient pas la capacité de faire de même, et puisque leur traduction était imparfaite, amenant à des erreurs d'interprétation de la Torah, cela est vu comme un jour tragique de l'histoire juive.

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+ Mais pourquoi fallait-il faire cela ?

-> En expliquant la Torah en plusieurs langues, Moché montre symboliquement que partout où les juifs se trouveront plus tard, et quel que soit le langage du pays où ils seront exilés, ils pourront étudier et comprendre la Torah.
[Sfat Emet]

-> Chaque nation détient une certaine dimension qui s'oppose à la sainteté et à la Torah.
Cela entraîne qu'un juif qui se trouverait dans un pays étranger aurait du mal à réaliser la Torah du fait de cette dimension qui s’oppose à la sainteté.

En expliquant la Thora dans les 70 langues, Moché a permis de faire résider la Torah au sein de tous les peuples de sorte à "neutraliser" toutes ces différentes oppositions.

Grâce à cette explication dans les langues des 70 nations, peu importe le lieu où les juifs se trouveront et peu importe la nation qui les exilera, ils auront toujours la force de surmonter les oppositions spirituelles de tous les peuples pour pouvoir rester de bons juifs, fidèles à la Torah et aux mitsvot partout dans le monde.
['Hidouché haRim]

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-> "Moché commença à expliquer la Torah" (Dévarim 1,5)

-> Rachi : "[Moché] la leur a commentée en 70 langues"
[Moché a décidé d’expliquer la Torah dans les 70 langues comme il l’a vu faire par D. lors du don de la Torah au mont Sinaï, où toutes les Paroles prononcées par Hachem se divisèrent et se répandirent en 70 langues (voir guémara Shabbath 88b).

=> Pourquoi fallait-il commenter la Torah en 70 langues, sous-entendu à l’adresse des Nations, alors que celles-ci l’avaient justement refusée, comme nous l’enseigne la guémara (Avoda Zara 2b) : "Hachem a offert la Torah à toutes les Nations, et elles l’ont, toutes, refusée, et c’est alors qu’Il s’est tourné vers Israël, qui l’a acceptée".

On peut rapporter les 2 explications suivantes :
1°/ Le Kédouchat Lévi explique que la raison pour laquelle Moché a expliqué la Torah en 70 langues était que grâce à la Lumière de la Torah diffusée dans la langue de chaque peuple, les juifs auront la possibilité de survivre s’ils se retrouvent sous la domination d’un peuple lors de leurs exils.

2°/ Le Ohev Israël (le rabbi d’Apta) nous apprend que le commentaire de la Torah en 70 langues, permet aussi, aux juifs qui étudient la Torah dans la langue des peuples de leurs exils, d’élever les "étincelles de sainteté" tombées chez les Nations, lors de la faute originelle d’Adam haRichone.

Ainsi, le Or ha'Haïm haKadoch nous enseigne-t-il que si Israël n’avait pas fauté, nous aurions pu, par l’étude de la Torah, attirer vers la Terre d’Israël, Siège manifeste de la Présence divine, les "étincelles de sainteté" du monde entier, car la Torah serait devenu un "aimant" attirant vers elle les éclats de sainteté, mais à cause des fautes, nous avons perdu cette force d’attraction et c’est pourquoi il y eut exil au sein des Nations afin d’extirper de là les "étincelles de sainteté".
Ainsi, la traduction de la Thora en 70 langues permet à la Lumière de la Sagesse divine de s’inscrire dans la noirceur spirituelle de chaque Nation, protégeant les juifs et devenant un véritable aimant, aidant Israël à extraire les "étincelles de sainteté".
Grâce à cela, nous mériterons la Délivrance Finale, rapidement, de nos jours. Amen!

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-> Il arrive que la Torah utilise un terme araméen, par exemple lorsqu'elle cite Lavan, qui a nommé le monument érigé par Yaakov "yégar sahadouta", ce qui signifie en araméen "monument de témoignage".(Vayétsé 31,47). De même, elle utilise des termes empruntés aux autres nations, par exemple le mot "totafot" (Bo 13,15 : Ekev 11,18), à propos duquel nos Sages (guémara Zéva'him 37b) ont expliqué : "Tot en copte signifie 'deux' ; fot en phrygien signifie également 'deux'...".
deux ?".
De même, le mot "hèn" (Kédochim 20,4 - Rachi) est le mot grec pour "un" (guémara Shabbath 31b).
La Torah emploie également d'autres mots étrangers.

La langue d'une nation constitue sa vitalité. La langue sainte, l'hébreu, est propre au peuple juif. Or, en réalité, le peuple juif n'a entendu la Torah au mont Sinaï que dans la langue sainte (voir Béra'hot 13a ; Méguila 17b).
Mais Hachem, qui prévoit tout ce qui va se passer, s'est rendu compte que le peuple juif finirait par être exilé. C'est pourquoi il a inséré des mots étrangers dans la langue sainte de la Torah, afin que le peuple juif ait une idée de la vitalité de ces nations. Ainsi, le peuple juif serait capable de survivre à l'exil.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Dévarim 1,5 ]

=> Pourquoi Moché a-t-il traduit la Torah en 70 langues?
Pour répondre à cette question, on peut soulever une question quelque peu similaire. Pourquoi la Torah emploie-t-elle parfois des mots étrangers?
La réponse à ces 2 questions est fondamentalement la même. La langue d'une nation constitue sa vitalité. Etant donné que les juifs devaient être exilés parmi les 70 nations, le fait de mêler des mots étrangers à la langue sainte et de traduire la langue sainte dans des langues étrangères a permis au peuple juif de rester viable, quel que soit le pays où il se trouverait.

"Hachem, nous a donné une terre sacrée, dont la sainteté est proche de celle du Gan Eden."

[le Chla haKadoch - Chaar haOtiyot - entrée Kédoucha]

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+ "Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez, car c'est à vous que Je le donne à titre de possession." (Massé 33,53)

-> Le Ramban écrit : "Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez" = d'après moi, ces mots constituent un commandement à accomplir.
[La Torah] leur ordonne ici de s'installer dans le pays qu'ils auront conquis, car Il le leur a donné, et ils ne devront pas dédaigner l'héritage de D.

-> Le Séfer 'Harédim enseigne : "A chaque instant passé sur la terre d'Israël, on accomplit la mitsva d'y résider.

D'après le Ramban, cela constitue l'une des 613 mitsvot de la Torah.
Or, nous savons que la récompense des mitsvot provient essentiellement de la joie avec laquelle nous les accomplissons, comme il est écrit : "Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. avec joie" (Dévarim 28).
Dès lors, celui qui habite dans le pays d'Israël doit avoir continuellement ce sentiment [de joie], par amour pour cette mitsva qu'il accomplit à chaque moment.

Par ailleurs, il doit ressentir de la crainte et de l'appréhension, comme l'enseigne Rabbi Chimon bar Yo'haï : "Toute mitsva qui n'est pas réalisée avec amour et avec crainte n'est pas une mitsva"."

"Si un homme a fait un vœu à Hachem ou prête serment pour imposer une interdiction à sa personne, il ne profanera pas sa paroles ; selon tout ce qui sort de sa bouche, il fera." (Matot 30,3)

-> L'idée que les mots d'une personne sont sacrés est la fondation de l'obligation de garder les mitsvot.
En effet, nous sommes liés aux mitsvot car nous les avons accepté de bon cœur au mont Sinaï et avions juré de les accomplir.
Si nos mots sont sans valeur, il est est de même avec notre engagement dans la Torah.

La Torah introduit les lois sur les vœux par les mots : "Voici la chose (zé adavar) qu'a ordonné Hachem" (Matot 30,2), sous-entendant que c'est l'unique chose qu'Il nous commande.
Il est bien évident que nous avons pleins de commandements divins, mais la Torah met l'accent sur le fait que cette mitsva (de garder Ses mots) est le commandement sous-jacent, car pour celui qui ne garde pas Ses mots, c'est toute son acceptation de la Torah qui est sans valeur.

[le 'Hatam Sofer]

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-> La guémara (Nédarim 8a) enseigne que l'on peut faire un vœu afin de réaliser une mitsva.

=> Puisque l'ensemble du peuple juif a juré au mont Sinaï de respecter les mitsvot, quel est le sens de faire un nouveau vœu pour accompli une mitsva? Ne sommes-nous pas déjà obligés la faire par le vœu du mont Sinaï?

La guémara répond que tout nouveau vœu qui peut amener de la motivation à une personne, est permis.
=> Si le 1er vœu n'était pas suffisant, quel sera le gain d'un vœu supplémentaire?

Lorsque l'on jure de faire une mitsva, le nouveau vœu va amener un vent de "fraîcheur" sur l'ancien, transformant son engagement intellectuel en une émotion pleine de vie.
Cela va assurer que la perpétuité de la mitsva.

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin – Pri Tsadik]

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-> Moché pouvait communiquer les paroles de D. de 2 façons : soit comme les autres prophètes en transmettant le message qu'il avait reçu de Hachem ; soit directement par le fait que la présence Divine parlait en utilisant sa bouche.

Cependant, Moché pouvait utiliser ce dernier niveau de prophétie uniquement lorsque le peuple juif suivait la Volonté de D.
[le Malbim]

=> La paracha des vœux nous apprend l'importance des nos mots, au point où même Hachem peut les utiliser pour nous parler.

D. a créé le monde entier par 10 Paroles.
Ainsi, nous qui avons une partie Divine en nous, combien pouvons-nous créer (ou détruire) par les très nombreux mots que nous prononçons en permanence?

[un vœu = quelques mots simples, anodins aux conséquences très engageantes!]

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+ "Exerce la vengeance des enfants d'Israël sur les Midianites" (Mattot 31,2)

-> Le Baal haTourim fait remarquer que le sujet sur les vœux est suivi par le récit du peuple juif allant en guerre contre Midiyan. Cela nous apprend que les juifs peuvent faire des vœux en période de danger et de guerre.

-> La loi de "il ne profanera pas sa parole" (lo ya'hél dévaro) ne s'applique qu'aux juifs.
Un vœu a le pouvoir de rendre un chose qui nous est permise, interdite.
Cependant, Hachem a donné cette force uniquement au peuple juif.

Lorsque nous faisons un vœu, nous augmentons l'Attribut de rigueur (midat hadin), par le fait de rendre une chose interdite.
Nous apprenons de Yaakov : "Yaakov prononça un vœu" (Vayétsé 28,20), que lorsque nous traversons une période de crise, il est bien de faire des vœux, car l'Attribut de rigueur ne règne pas dans un moment de danger (Tossafot - 'Houlin 2b).

Le midrach (Béréchit rabba 26,6) fait remarquer qu'en période de rigueur dans le monde, il y a une absence de rigueur au Ciel.
Ainsi, en période de danger, le fait de faire un vœu va provoquer de la rigueur dans ce monde, mais pas au Ciel, ce qui permet d'être épargné de toute mauvaise conséquence.

Cependant, lorsqu'il n'y a pas de période de danger, on ne doit pas créer de la rigueur, comme il est dit : "Tu ferais mieux de t'abstenir de tout vœu que d'en faire un et de ne pas l'accomplir" (Kohélet 5,4).

[Rabbi Shimon Schwab ]

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-> Nos Sages ont enseigné : il ne faut pas s'habituer à prononcer des vœux, de peur d'en venir à ne pas les accomplir. [guémara Nédarim 20a]
Rav Dimi, le frère de rav Safra, disait : Prononcer un vœu, même s'il est accompli, est considéré comme une faute. [guémara Nédarim 77b]

-> "C'est un piège pour l'homme d'abuser des choses saintes, comme de prodiguer des vœux" (Michlé 20,25)
Ce verset signifie que si quelqu'un fait des vœux, Hachem ouvre le carnet où sont inscrits ses actes et les examine minutieusement.
D'après une autre explication, l'accomplissement des vœux fait que le carnet de ses actions s'ouvre.
En effet, il arriva qu'un homme fît le vœu d'offrir un holocauste, mais ayant tardé à l'apporter au Temple, son bateau sombra en mer.
[guémara Yérouchalmi Nédarim réglé - rapporté dans le Tour Yoré Déa]

[d'où l'habitude de procéder à une annulation des vœux par exemple la veille de roch 'Hodech Elloul, de Roch Hachana, ...]

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-> "Moché parla aux chefs de tribus" (Matot 30,2)

Le passage de la Torah qui traite des vœux et serments a été essentiellement transmis par Moché aux chefs d’Israël. On peut s’interroger sur cela puisque finalement, les vœux concernent tous les juifs et pas uniquement les chefs.

-> Le Chné Lou’hot haBrit explique qu’un homme qui se voue à enseigner la Torah et à rapprocher les cœurs des Juifs d’Hachem, doit avoir constamment devant lui le principe selon lequel un homme ne peut "arranger" son prochain que si au préalable il s’est "arrangé" lui-même, tout au moins concernant le domaine qu’il cherche à corriger chez son prochain. Un homme qui réprimande un autre et le pousse à changer et à corriger son comportement, s’il n’a pas lui-même lutté pour corriger ce défaut en lui, s’il n’a pas réussi à dépasser cette faiblesse, alors ses paroles ne porteront pas leurs fruits.
Les chefs d’Israël, qui sont chargés d’enseigner la Torah au peuple, mais aussi plus modestement les parents et les éducateurs, doivent eux-mêmes en premier, appliquer et respecter ce qu’ils exigent de leurs disciples. Sinon, ils prennent le risque de ne pas être écoutés. A contrario, un enseignant qui constate que ses leçons ne portent pas leurs fruits doit se remettre en question, car peut-être qu’il n’est pas entièrement en accord avec ce qu’il enseigne.

Les lois des vœux attestent de l’importance de la parole. Quand un homme prononce un vœu, cela l’engage dans sa vie et il doit s’y conformer avec application.
Comme le dit le verset : "Il ne profanera pas sa parole, tout ce qui sortira de sa bouche, il le fera". Cela est le principe de base de l’enseignement. Tout maître ou éducateur doit l’intégrer profondément. Car pour que son message puisse avoir un impact dans le cœur de ceux qui l’écoute, il lui faut appliquer tout ce qu’il prononce et exige de ses élèves, comme s’il s’agissait d’un vœu qu’il prenait sur lui. Moché adresse donc ce message aux chefs d’Israël.
"Tout ce qui sortira de sa bouche", tout enseignement que ce chef et ce Maître transmettra à ses disciples, tout bon comportement qu’il attendra d’eux, "il le fera" et tâchera de l’appliquer lui-même. C’est ainsi qu’il sera assuré de toucher les cœurs et rapprocher ses disciples du chemin de la Torah et de la crainte d’Hachem.

"Exerce la vengeance des enfants d'Israël sur les Midianites" (Mattot 31,2)

Le moment est venu d'infliger aux Midianites la punition pour avoir entraîné le peuple à l'immoralité et à l'idolâtrie, fautes qui ont coûté la vie à 24 000 personnes à la suite du fléau.
Quant aux Moabites, ils seront épargnés.

-> Rachi (31,17) rapporte la guémara (Yébamot 60b), qui enseigne qu'on faisait passer les femmes Midianites devant le Tsits (bandeau frontal du Cohen Gadol), et à ce moment, le visage de toute femme en âge de se marier devenait vert. Elle était alors mise à mort.

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-> Le midrach (Chir haChirim rabba 4,3) rapporte que les soldats juifs qui ont combattu les Midianites faisaient attention à mettre les téfilin des mains avant ceux de la tête (comme l'exige la loi juive), et c'est pourquoi Moché les en a félicités.
=> Quelle est la signification de ce midrach?

-> Tous ceux qui sont partis en guerre contre Midian étaient des tsadikim et des Sages qui avaient le mérite d'avoir le roua'h haKodech.
[Min'ha Béloula]

-> La sainteté des téfilin est plus grande que le tsits (le bandeau frontal du Cohen Gadol).
En effet, le nom de D. n'est écrit qu'une seule fois dans le tsits, et 21 fois dans les téfilin.

-> La guémara (Sotah 44b) dit qu'une personne qui parle entre la mise des téfilin des mains et ceux de la tête a fauté, et ne doit pas partir en guerre, car seul celui qui est totalement juste et qui n'a pas transgressé même une petite faute peut aller en guerre.
Ainsi, le fait d'accomplir les mitsvot dans les moindres détails est une condition pour réussir le combat.

-> Selon le Yichma'h Moché (Pin'has 25,11), lorsque le peuple d'Israël faute cela entraîne : une distanciation entre Hachem et les juifs, et également le fait que le Nom Divin soit incomplet.
C'est donc ce qu'a entraîné la faute avec les midianites.

Rabbi Yaakov Schechter émet l'idée que :
- les téfilin de la main symbolisent la nécessité de l'unité parmi le peuple, puisque les 4 parachiot sont écrites sur un seul parchemin.
La 1ere étape est de servir Hachem dans l'unité, tous branchés sur un objectif commun.
- ce n'est qu'ensuite qu'on met les téfilin de la tête qui ont plusieurs compartiments distincts pour les parchemins.
Une fois que l'on est unit (avec son vrai soi-même, avec autrui, avec D.), alors on peut faire que le Nom de D. soit de nouveau grand dans le monde entier.

=> Il y a bien une réparation des dégâts de la faute : rapprochement vers Hachem, et rendre l'éclat du Nom Divin.

-> Le concept de mettre d'abord les téfilin de la main et ensuite ceux de la tête, peut se rapprocher du : "naaché" (la main => nous faisons (la volonté de D.)!), et ensuite : "nichma" (la tête => nous comprendrons (plus tard le pourquoi)!).

En respectant scrupuleusement cet ordre, lors de la mise des téfilin, ils réparaient la faute où un "vent de folie" a poussé le peuple à fauter (faire selon ses envies du moment), au détriment du : "est-ce bien ce que Hachem souhaite que je fasse?".

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-> Le rav David Touitou dit que les téfilin de la tête symbolisent le fait que l'on peut avoir des divergences d'idées, de vision sur les choses, mais les téfilin de la main n'ont qu'un seul boitier, en allusion au fait qu'au final il faut se serrer la main, être en paix, dans l'amour/respect l'un de l'autre.

"Vous désignerez des villes pour vous, elles seront pour vous des villes de refuge, et le meurtrier s'enfuira là-bas, celui qui tue une personne involontairement" (Massé 35,11)

-> "Hachem est bon et droit, aussi montre-t-il aux pécheurs le [vrai] chemin" (Téhilim 25,8)

Cela fait référence aux signes [sur la route] qui étaient positionnés afin d'aider une personne qui avait tué involontairement, à échapper à ses vengeurs en se mettant au plus vite en sécurité dans les villes de refuge.
Rav 'Hama bar 'Hanina ajoute que si c'est ainsi que Hachem agit avec les fauteurs, combien fait-il davantage pour les tsadikim.
[guémara Makot 10b]

-> Le Yérouchalmi (Makot 2,6) explique qu'en plus des (panneaux de) directions, on leur montrait du doigts le meilleur chemin à prendre, et cela est une référence au fait que Hachem aide les fauteurs en leur montrant le chemin pour faire téchouva.

Rav Yérou'ham Lévovitz enseigne que nous voyons là, la grande miséricorde de D.
Non seulement, Il attend patiemment que nous retournions vers Lui après avoir fauté (quoiqu'on est pu faire), mais en plus Il nous aide et nous guide pour arriver à faire téchouva.

-> La femme de Rabbi Méïr : Brouria, dit que l'on ne doit pas souhaiter la disparition des fauteurs, mais des fautes qui sont en eux.
[guémara Béra'hot 10a]

[C'est pour cela que l'on fait tout pour les aider à sortir de cette situation, pour qu'ils puissent exprimer toute la sublime lumière qu'ils ont en eux.]

b'h, voir également : https://todahm.com/2019/02/14/8428-2

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-> Le 'Hafets 'Haïm demande pourquoi lorsque le peuple montait à Jérusalem, il n'y avait pas également des signes (sur les routes) afin d'aider ceux qui réalisaient la mitsva de monter au Temple pendant les 3 régalim?

Le midrach (Yalkout Chimoni Chmouël I - 77) relate que chaque année Elkana montait au Michkan à Chilo et sur son chemin il encourageait ceux qu'il rencontrait à le rejoindre dans cette mitsva.
C'est ainsi qu'à chaque fois, il prenait un chemin différent pour permettre de faire participer tous les juifs.

=> Pour une ville de refuge, le but est que le meurtrier involontaire puisse se mettre en sécurité de ses vengeurs au plus, et pour qu'il puisse rencontrer le moins de personnes possible car en l'état actuel il n'est pas un modèle moral (assassin involontaire en fuite).
[une personne qui ne faute pas, Hachem la protège d'en venir à tuer involontairement. ]

Par contre, pour monter à Jérusalem, il n'y avait pas de direction afin de permettre un maximum de rencontres favorisant une influence mutuelle positive (discuter de Torah et des mitsva, renforcer la émouna, se motiver à venir au Temple, ...).
Personne ne pouvait se dire isolé du monde, des autres juifs, car durant les 3 fêtes, l'ensemble du pays était rempli de juif plein de joie et de fierté de monter ressentir la présence divine au Temple.

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
La reconnaissance de la gigantesque force de l'influence de l'entourage est la raison et le fondement d'une des mitsva que notre sainte Torah nous ordonne.

Il se trouve que de nos jours, lorsqu'un homme se comporte en tant que hors là loi, on le juge et on l'emprisonne avec des gangsters avérés. Que se passe-t-il?
Il vit quelques années avec des crapules, et se "professionnalise" dans tout ce qui concerne le monde du grand banditisme ... Lorsqu'il termine sa peine de prison : il est pour ainsi dire diplômé dans le domaine du gangstérisme ...

En ce qui concerne notre Torah, elle nous enseigne tout autrement ... Lorsqu'un homme a commis une faute, et a tué son prochain sans intention, la Torah l'envoie dans une sorte de "prison", mais de quelle sorte? Dans une ville de refuge!
Quelles sont ces villes de refuge? Les villes des Lévi'im, où sont installés les justes Lévi'im affairés à étudier la Torah!

Là-bas, entouré des grands de la Torah, entre les Cohanim et les Lévi'im, la Torah sait que l'assassin s'imprégnera de la sainteté et de la pureté de cet environnement, il est garanti que lorsqu'il quittera cette ville de refuge après la mort du Cohen Gadol, il se comportera bien et changera son comportement du tout au tout!

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+ La puissance de la prière sincère :

En conséquence de son acte, un tueur involontaire devait rester dans une ville de refuge jusqu'à la mort du Cohen Gadol.

-> Le Sforno fait remarquer que la punition pour chaque meurtrier involontaire est différente, puisque la durée de vie restante du Cohen Gadol n'est pas la même.
Pour certains, ils devront rester très peu de temps dans la ville de refuge, et pour d'autres très longtemps.
=> Ainsi, la punition ne dépend pas du beit din, mais d'un acte de Hachem : la mort du Cohen Gadol.

L'Alter de Kelm fait remarquer que les meurtriers involontaires étaient ainsi conscients que leur libération dépendait d'un acte dépendant à 100% de la volonté de D.
C'est pourquoi leurs prières provenait du plus profond de leur cœur, avec un sincérité totale et la ferme conviction que seulement Hachem pouvait les aider.
De telles prières transpercent le Ciel et sont acceptées.

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-> L'Alter de Kelm apporte une autre illustration de ce concept :
La guémara (Yoma 53b) liste les 3 prières spéciales que récitaient le Cohen Gadol dans la chambre extérieure après avoir terminé son service de Kippour dans le Saint des saints.

La 3e prières était : "Que la prière des voyageurs (afin de retenir la pluie) n'est pas la possibilité d'entrer devant Toi, Hachem".
La terre d'Israël est une terre qui dépend du peu d'eau qui tombe pendant la période allant de Souccot à Pessa'h.
De la sécheresse et de la famine sont des dangers réguliers, d'où l'importance de demander de la pluie dans toutes nos prières journalière.

Cependant, lorsqu'un voyageur était sur la route loin de tout et que le temps lui annonce une forte pluie à venir, il va alors prier à Hachem pour repousser les nuages orageux, pour pouvoir rentrer chez lui sans être trempé.
Bien que sa réaction est naturelle, il manque de prendre en compte les besoins critiques des habitants juifs d'Israël, ne se concentrant que sur son inquiétude de rentrer chez lui plein de pluie.

=> Pourquoi est-ce que Hachem écoute-t-il de telles prières, si défavorables pour la majorité des juifs?

La guémara illustre ici l'énorme pouvoir de la prière provenant du fond du cœur.
Le voyageur a conscience qu'aucun être humain ne peut empêcher la pluie, et il s'en remet alors totalement à Hachem, car Lui seul peut à le pouvoir de l'en sauver.

=> Ainsi, une prière provenant du cœur est écoutée par Hachem, au point que le Cohen Gadol (homme le plus saint), le jour de Kippour (jour le plus saint), dans le lieu le plus saint, doive prier pour annuler ces prières, dans l'intérêt du peuple juif.

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-> A ce sujet, il est intéressant de rapporter la guémara (Shabbath 67a) :
Que doit faire une personne si elle a un arbre dont les fruits sont tombés avant d'être mûrs, lui entraînant une perte financière?

La guémara répond qu'elle devra colorer son arbre en rouge afin d'attirer l'attention des passants.
Les gens vont alors voir son malheur et prier à Hachem de lui montrer de la miséricorde, et alors son arbre va être "guéri".

Même si ce n'était qu'un arbre, et non un être humain, tous les juifs avaient de tels sentiments d'amour envers leur prochain, qu'à la vision d'un arbre en rouge, ils priaient pour son propriétaire.
=> Et ça marchait! Telle est la force d'une prière sincère.

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-> Un assassin involontaire doit fuir dans une ville de refuge et y rester jusqu'à la mort du Cohen Gadol.

La guémara (Makot 11a) dit que pour s'assurer que tous les assassins ne prient pas pour la mort de son fils (cela leur rendant la liberté), la mère du Cohen Gadol leur envoyait de la nourriture et des vêtements.
=> En quoi ces petites attentions pouvaient-elles les convaincre de renoncer à leur liberté?

Rabbi Shlomo Eisenblatt explique que l'objectif de la mère n'était pas de les empêcher de prier, mais plutôt d'empêcher qu'ils aient une prière pure et du plus profond de leur cœur, qui a alors un pouvoir phénoménal, au point de même pouvoir tuer le Cohen Gadol!

La stratégie de la mère était de leur donner des cadeaux provoquant un sentiment de gratitude (plus ou moins conscient) qui va réduire la pureté et l'intention de leurs prières.
Par exemple, au lieu d'en faire une à 100% de leur cœur, ils vont la faire avec seulement 98%, et cette différence de concentration peut faire une grande différence.

-> Cela s'applique également à nos prières! Si l'on prie à 98%, au lieu de 100% de nos capacités du moment, alors on y perd beaucoup!

Nos Sages disent qu'après notre mort, on nous montrera tout ce qu'on aurait pu avoir si l'on avoir plus et mieux priés.

Nos Sages enseignent également qu'on nous montrera également les impacts de nos prières, comme par exemple : grâce à elles tu as aidé au mariage de 200 personnes, tu as contribué à la guérison de 500 personnes, ...

==> Si même une prière d'un assassin voulant la mort du Cohen Gadol est écoutée car faite de tout son cœur, combien à plus forte raison la nôtre!

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+ Pourquoi est-ce que c'était la mère qui envoyait ces cadeaux et non pas le Cohen Gadol lui-même?

-> Le Tiféret Yisraël (Makot 2,6) répond qu'il ne convient pas au Cohen Gadol d'agir d'une manière démontrant qu'il a peur du meurtrier.

-> Rachi (Massé 35,25) : Le Cohen Gadol aurait dû prier pour que ne soit pas, de son vivant, commis un tel crime.
Ainsi, il est considéré comme partiellement responsable de ce qui s'est passé.
=> Si le Cohen Gadol avait apporté lui-même de la nourriture au meurtrier, il aurait donné du crédit à ceux qui l'accusent pour cette tragédie.

-> Le rav Pessa'h Eliyahou Falk explique que si le Cohen Gadol ne priait pas convenable au point d'éviter des meurtres involontaires, c'était sa mère qu'il fallait blâmer pour ne pas lui avoir appris comment prier.
Elle avait ainsi une part de responsabilité.

-> Le Arou'h Laner (Makot 11a) suggère que si c'était le Cohen Gadol qui apportait de la nourriture, chaque pauvre prétendrait avoir tué accidentellement quelqu'un et viendrait dans une ville de refuge afin d'être nourri par lui jusqu'à sa mort, moment à partir duquel il deviendrait libre.

Puisque c'était sa mère qui apportait la nourriture, les pauvres avaient peur qu'elle ne décède tôt, les laissant à la fois sans nourriture et sans possibilité de quitter la ville de refuge avant la mort du Cohen Gadol, puisqu'ils s'étaient prétendus comme étant des meurtriers involontaires.

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+ "Il y restera jusqu’à la mort du cohen gadol qui a été oint par l’huile sainte" (Massé 35,25)

=> Il faut demander pourquoi le verset fait dépendre le séjour du meurtrier involontaire dans la ville de refuge de la mort du cohen gadol.

-> Le Rambam (Moré Nevoukhim 3,40), l’explique en disant qu’on fait dépendre le séjour du meurtrier involontaire dans la ville de refuge de la mort du Cohen gadol parce que cela peut calmer la colère du vengeur du sang sur la mort de son parent.
En effet, il est dans la nature humaine qu’un événement nouveau et important fasse oublier ce qui est plus ancien.
Quand le cohen gadol, aimé de tout Israël, vient à mourir, c’est une grande douleur qui fait oublier une douleur plus petite, et le fait que tout le monde souffre est une demi-consolation.

"Moché dit aux enfants de Gad et aux enfants de Réouven : "Vos frères iraient au combat et vous demeureriez ici?" (Matot 32,6)

Les tribus de Gad et de Réouven ont demandé à Moché de pouvoir recevoir la terre située de l'autre côté du Yarden, au-delà de la terre d'Israël (Ever haYarden).
Ils ont expliqué que puisqu'ils avaient de très nombreux troupeaux, ils avaient besoin de beaucoup de terrain.

=> Pourquoi Moché n'en a-t-il pas été satisfait, les critiquant même?

+++ En leur "faveur" :

-> Les tribus de Réouven et de Gad étaient tellement liées à Moché qu'elles ressentaient le besoin de résider dans la terre dans laquelle serait enterrée Moché (en Ever haYarden).
['Hozé de Lublin]

-> Leur intention en demandant de résider dans le Ever haYarden était dans l'intérêt de Moché.
En effet, il y avait un décret interdisant à Moché d'entrer en Israël.
Au moment de leur demande Moché était déjà en Ever haYarden, et en demandant à recevoir cette terre, ces 2 tribus pensaient qu'elle allait recevoir la même sainteté que celle en Israël.
Cela revenait comme si Moché était déjà en Israël, et le décret serait alors annulé.
[le 'Hidouché haRim, au nom du rabbi Bounim de Peschis’ha]

-> Rav Moché Feinstein (Darach Moché) est d'avis qu'ils ont vu que ce territoire (Ever haYarden) était très adaptée au regard de la taille très importante de leur troupeau.
En effet, cela leur permettrait d'y vivre facilement sans consacrer beaucoup d'efforts à leur subsistance, leur laissant alors du temps supplémentaire afin d'étudier la Torah et faire davantage de mitsvot.

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+++ En leur "défaveur" :

-> "Ils s'approchèrent de lui (Moché) et dirent : "Des enclos pour le menu bétail nous construirons ici pour nos troupeaux et des villes pour nos jeunes enfants". Et nous irons en armes, résolument, à la tête des enfants d'Israël" (Matot 32, 16-17)

Selon le Malbim, les tribus de Gad et Réouven ont accordé trop d'importance à leur bétail.
Elles ont rendu prioritaires leurs biens sur leur corps, et à plus forte raison sur leur âme.

Elles ont fait prioritaire leur bétail sur leur famille (enclos bétail, puis villes pour nos enfants).
C'est pour cela qu'elles ont été punies et qu'elles vont être les 1eres tribus à partir en exil (cf. Divré haYamim I 5,26)..

-> "Vous vous établirez en terre d'Israël" (Massé 33,53)
Selon le Ramban, il y a une mitsva de la Torah nous obligeant à habiter en Israël.
Hachem nous l'a donné, et il n'est pas convenable de la rejeter.
[les tribus de Gad et Réouven devaient humblement se soumettre à la volonté de D., sans trop chercher à faire de savants calculs.]

-> Moché savait que de l'autre côté du Yarden, c'était un endroit de touma (d'impureté), qu'il y avait beaucoup de Moavim qui étaient connus pour agir d'une façon impudique.
C'est pourquoi, il était préoccupé que cela influence négativement les tribus de Gad et de Réouven.

Pour les protéger, il a envoyé la moitié de la tribu de Ménaché, les enfants de Yossef, qui est la fondation de la kédoucha d'Israël (Yossef ayant surmonté les tests en Egypte, pays de l'impureté).
La Torah met cela en avant : "la moitié de la tribu de Ménaché fils de Yossef" (Matot 32,33)
[Rabbi Yissa'har de Belz]

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"Moché leur donna, aux enfants de Gad et aux enfants de Réouven, et à la moitié de la tribu de Ménaché fils de Yossef" (Matot 32,33)

Bien qu'à l'origine, seules les tribus de Gad et de Réouven aient revendiqué les terres situées à l'est du Jourdain, la moitié de la tribu de Ménaché recevra l'ordre de partager également ces territoires.
Pourquoi Moché inclut la tribu de Ménaché alors que celle-ci n'a pas demandé d'y être?
On peut citer comme réponses :

-> En leur associant une partie de la tribu de Ménaché, Moché assure un point de contact pour ne pas isoler les 2 tribus avec le reste du peuple. En effet, la moitié de la tribu de Ménaché restera étroitement liée à sa famille de l'autre côté du Jourdain.
Leurs rapports auront donc une influence positive sur les tribus de Gad et de Réouven.
[Déguel Ma'hané Efraïm]

-> Aucune communauté ne peut se maintenir au plan spirituel, voir continuer à exister, sans abriter en son sein de grands maîtres de la Torah pour la guider.
Or, la tribu de Ménaché compte justement de telles personnalités, et avant d'accéder à la requête de Gad et Réouven, Moché pose la condition qu'une partie de Ménaché accepte de vivre avec eux.
En agissant ainsi, Moché donne l'exemple aux générations à venir.
[Haamek Davar - Dévarim 3,16]

-> Puisque Ménaché (fils du vice-roi Yossef) a été celui qui a causé que ses frères déchirent leurs habits lorsqu'il les a pourchassés en Égypte, et qu'il a retiré la coupe du sac de Binyamin, son héritage (en Israël) a été divisé.
Au lieu que toute sa tribu reçoive une part dans une seule zone, elle a reçu une moitié en Israël et une autre moitié de l'autre côté du Jourdain.
[Yalkout Réouvéni]

-> Le Méam Loez (Dévarim 3,17) écrit également à ce sujet :
La moitié de la tribu de Ménaché a été punie en ne recevant pas de part en terre sainte avec ses frères à cause de la faute suivante : lorsque les fils de Yaakov sont descendus en Egypte pour acheter du blé et que Yossef les a accusés d'espionnage, Ménaché a pris la coupe de Yossef et l'a glissée dans le sac de Binyamin (Béréchit 44,2).
Ménaché a demandé à ses frères pourquoi ils avaient volé la coupe, et lorsqu'on l'a découverte dans le sac de Binyamin, tous les frères ont déchiré leurs vêtements (Béréchit 44,12-13).

Comme Ménaché avait fait souffrir les autres tribus dans cet épisode, D. l'a puni en ne lui accordant pas de part en terre sainte avec les autres tribus. La moitié de la tribu a donc reçu sa part avec les descendants de Réouven en Transjordanie et l'autre moitié, avec les autres tribus en terre sainte.
Hachem a puni Ménaché mesure pour mesure. Comme ses frères ont déchiré leurs vêtements à cause de lui, son pays a été déchiré car D. se montre très exigeant envers les tsadikim.

"Mille par tribu, mille par tribu, pour toutes les tribus d'Israël vous enverrez à l'armée. On désigna d'entre les milliers d'Israël, mille par tribu, 12 000 [hommes] en armes pour l'armée" (Mattot 31,4-5)

-> Le midrach nous enseigne que chaque tribu a envoyé 3 000 personnes à la bataille.
1000 pour se battre, 1000 pour la gestion des armes et autres objets nécessaires (comme les trompettes), et 1000 pour prier.

=> Cela signifie que chaque soldat avait un homme qui priait pour lui!
Nous avons toujours besoin de la prière pour réussir.

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-> Les hommes assignés aux prières devaient se rendre au front et se tenir auprès des guerriers pour implorer D.
Pourquoi ne pouvaient-ils pas prier à l'intérieur du campement?

Selon le rav Yé'hezkel Levinstein (Ohr Yé'hezkel), la réponse se trouve dans le principe suivant : l'homme est excessivement enclin à se laisser influencer par le mal et le mensonge.
Si un homme ne fournit pas d'intenses efforts pour extirper de son cœur des pensées du type : "c'est ma force, le pouvoir de ma main qui m'a valu cette réussite" (Dévarim 8,17), celles-ci finiront par le dominer.

Et cela s'applique non seulement à des personnes ordinaires, mais également aux personnes les plus importantes de la génération.
En effet, les guerriers partis combattre contre Midyan étaient tous dotés d'une grande envergure spirituelle, mais en dépit de leur haut niveau de foi, ils risquaient pourtant de se laisser séduire par de telles pensées renégates.
Même en menant une guerre de mitsva, leur victoire aurait pu les conduire à s'attribuer leur réussite à leurs forces et non entièrement à Hachem.

L'explication de ce phénomène tient au fait que l'individu est influencé par les visions qui s'offrent à ses yeux.
Si les guerriers ne constataient pas la force de la prière de manière concrète, leur cœur se serait naturellement laissé guider par les apparences. La simple information qu'on priait pour eux au campement n'aurait pas suffi à détourner cette idée que c'est ma force qui a permis ma réussite.

-> Ainsi, selon le Maalat haTéfila, pour ne pas qu'ils oublient que c'est Hachem qui leur donna la victoire, essentiellement par le mérite des prières, c'est pourquoi les hommes qui épanchèrent leurs prières se rendirent au front auprès des soldats. Ainsi, quand ces derniers les verront constamment prier pour eux, ils n'oublieront pas que c'est l'Aide d'Hachem qui les fit gagner la guerre.

-> Ces guerriers partis combattre contre Midiyan étaient tous dotés d'une grande envergure spirituelle, comme l'enseigne le midrach rabba : "Engagez parmi vous (v.3) = c'est-à-dire des tsadikim (justes)."
=> Ainsi, le principe ci-dessus ne s'applique pas qu'à des personnes ordinaires : même les hommes les plus importants dans les générations doivent s'atteler à cette tâche durant toute leur existence.
Il faut faire des efforts pour que le mal et les mensonges ne viennent pas subtilement nous dominer.

-> "Il est écrit au sujet des hommes qui ne maîtrisent pas convenablement leurs pensées et qui ne réfléchissent pas continuellement à la crainte de Hachem : "Leur crainte à Mon égard se borne à des préceptes d'hommes, à une leçon apprise" (Yéchayahou 29)."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - port.III,15]

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-> "On désigna" : Rachi explique que les combattants était recrutés contre leur gré.
C'est tout à leur éloge car sachant que Moché mourrait une fois ce combat achevé, ils ne voulaient pas y prendre part, ni remporter la victoire au prix de la vie de leur guide (Moché).

-> Selon Rachi, toutes les tribus, dont celle de Lévi, ont envoyé 1000 hommes au combat.
Puisque la tribu de Yossef était divisée en 2 (Ménaché et Efraïm), cela implique que l'on envoya 13 000 soldats, par rapport aux 13 tribus (11 plus 2 de Yossef).
=> Comment la Torah peut-elle dire que l'on désigna 12 000 personnes?

Le Imré Emet apporte la réponse suivante :
La tribu de Lévi était composée de gens très pieux, qui ne connaissaient rien d'autre que la volonté divine. Et même si la mort de Moché (qui appartenait à leur tribu) devait suivre cette guerre, elle y alla de plein gré.

=> Ainsi en réalité, on a dû contraindre (cf. terme : "désigna" du verset) 12 tribus sur 13 à aller en guerre, celle de Lévi y allant de bonne volonté.

"Moché parla au peuple en disant : Armez parmi vous des hommes pour l'armée, et qu'ils soient contre Midian, afin d'exercer la vengeance de Hachem sur Midian" (Mattot 31,3)

-> Rachi : Bien que D. lui ait annoncé qu'il mourrait immédiatement après cette guerre, Moché n'a pas temporisé mais s'est empressé d'accomplir cette mitsva.

-> Le Yalkout Chimoni rapporte que : "Si Moché avait voulu ne pas mourir, il ne serait jamais mort.
Hachem lui avait dit : "Si tu n'exerces pas une vengeance contre ces ennemis d'Israël, tu ne mourras pas!"
Il aurait ainsi pu la repousser pendant 20 ou 30 ans.
Mais Moché se dit : "Je n'ai pas le droit de reporter cette mitsva."
Aussitôt l'ordre reçu, Moché parla au peuple : " Armez parmi vous des hommes pour l'armée ...""

-> Le rav Yéhouda Leib Hassman (Ohr Yahel - tome III) enseigne que cette guerre était d'une importance capitale, parce qu'elle relevait du devoir de laver l'affront porté à D.
Il se "sacrifia", avec joie, pour cette mission, afin de rendre hommage à son Créateur.

-> Le midrach (Dévarim rabba 22,6) nous enseigne que Yéhochoua devait vivre 120 années, à l'image de Moché, mais cependant il ne vécu que jusqu'à 110 ans.
Pourquoi cela?

Yéhochoua savait qu'il devait mourir après avoir vaincu les 31 rois de la terre d'Israël, et il ne l'a pas fait avec précipitation, mais plutôt en prenant des années et des années.

Nos Sages rapportent que Yéhochoua avait vu par inspiration divine (roua'h hakodech) que les juifs cesseront de servir Hachem à partir de sa mort, et il voulait éviter cela en faisant durer au maximum les guerres, pour repousser sa mort.
Malgré ses bonnes intentions, sa vie a été réduite de 10 ans à cause de cela.
Pourquoi?

La raison est que notre rôle sur terre est de faire ce que D. attend de nous actuellement, et non pas de faire des calculs, des spéculations sur le futur, et cela même si nous pensons qu'uniquement du bien en résultera.

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-> Il est intéressant de constater que Moché n'est pas parti lui-même se battre contre les midianites.
Le midrach (Tan'houma) s'interroge : Pourquoi n'y est-il pas allé sachant que Hachem lui demande explicitement : "Exerce la vengeance" (Mattot 31,2)?

La raison est que Moché a résidé de nombres années à Midian, et qu'il n'est pas convenable qu'il cause directement de la peine à ceux qui lui ont fait du bien par le passé.
Le midrach conclut par : "Ne jette pas des pierres dans le puits duquel tu as pu boire!"

Le Séfer Otzrot haTorah dit que Moché n'a même pas questionné Hachem à savoir s'il devait y aller lui-même, car c'était évident pour lui que la gratitude, la reconnaissance l'empêchait de le faire.

[En tant que juifs en exil, nous devons toujours être reconnaissant du pays qui nous a permis d'y vivre.
En ce sens, la Torah nous demande clairement d'avoir de la gratitude envers les égyptiens qui nous ont accueillis/hébergés pendant des années, et ce même s'ils nous ont fait subir un esclavage extrême.
Ainsi, combien à plus forte raison dans notre situation personnelle!]

"Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture" (Pin'has 29,35)

-> Rachi enseigne : Comme pendant les 7 jours [de Souccot], les enfants d'Israël offrent des sacrifices en référence aux 70 nations et qu'ils s'apprêtent ensuite à partir, Hachem leur dit : "De grâce, faites-Moi encore un léger repas, que Je puisse profiter de votre présence."

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-> A Souccot, nous offrons 70 taureaux, qui correspondent aux 70 nations du monde.
Le Gaon de Vilna développe cette notion de la façon suivante.

Les maîtres de la kabbale expliquent que l'humanité entière dépend de 2 peuples majeurs, et que tous les autres leur sont en quelque sorte rattachés.
Ces 2 nations dominantes sont : Ichmaël et Essav.

Cet état de fait apparaît allusivement dans ce passage énonçant les sacrifices de Souccot.
Le 1er, le 2e et le 4e jour de la fête, la Torah fait mention de : "ché'ir izim" ("bouc de caprins"), et pour les autres jours, il est simplement mentionné un : "ché'ir" (bouc) [bien qu'il s'agisse du même animal].
Or, selon la tradition, Ichmaël est désigné comme : "ché'ir izim", et Essav comme "izim".

Il en découle que :
- En additionnant les taureaux offerts pendant les jours où la Torah parle de "ché'ir izim", on obtient : 13 (1er jour) + 12 (2e jour) + 10 (4e jour) = un total de 35 taureaux amenés au Temple. Cela correspond à la moitié des nations du monde (35 sur 70).

- de même pour les autres jours (où il est fait mention uniquement de : "ché'ir") : 11 (le 3e jour) + 9 (5e jour) + 8 (6e jour) + 7 (7e jour) = 35 taureaux.

=> On voit ainsi en allusion que les nations du monde sont partagées en 2, car elles sont toutes rattachées aux 2 peuples dominants.
Si les taureaux sacrifiés le 1er jour sont ceux liés à Ichmaël, c'est parce qu'il est chronologiquement apparu avant Essav.

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-> Le rav Zalman Sorotskin (Oznaïm laTorah) note qu'il est écrit : "Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture".

Le 8e jour, les sacrifices qui y sont offerts sont exclusivement ceux des juifs, car nous ne sommes rattachés à aucune puissance, comme il est écrit : "un peuple vivant solitaire, qui ne se confondra pas avec les nations" (Bamidbar 23,9).

Nous ne sommes pas soumis aux lois de la nature, nous dépendons directement de la providence Divine, et notre lot est celui de la Torah, qu'ont refusé d'avoir Ichmaël et Essav.

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"Le 8e jour, aura lieu pour vous une fête de clôture" (Pin'has 29,35)

Le chiffre 7 fait allusion à ce monde (les 7 jours de la semaine), et le 8 renvoie au monde à venir.
"une fête de clôture" = la venue du machia'h va clôturer le fonctionnement actuel de ce monde, et cela va nous permettre de pouvoir se réjouir pleinement de la présence de notre papa Hachem, qui est malheureusement bien trop voilée actuellement.

=> A l'image de la Soucca (durant les 7 premiers jours de Souccot), nous devons avoir conscience et accepter le caractère éphémère de ce monde.
En effet, un moment de fête éternel nous attendant avec la venue imminente du machia'h!
[toute problématique matérielle devient alors secondaire, tandis que ce qui est spirituel devient primordial à nos yeux!]

=> De même que la Soucca est très fragile aux attaques du vent, de la pluie, ... de même en tant que juifs, nous subissons (individuellement et collectivement) des turbulences dans ce monde.
Cependant, le 8e jour est imminent, et nous pourrons alors nous réjouir seuls en présence de notre papa Hachem.
[certes actuellement c'est les autres nations de ce monde qui gèrent (les sacrifices des 7 premiers jours les concernant), cependant seul le peuple juif est éternel, symbolisé par le fait qu'ils sont les seuls à sacrifier à Hachem le 8e jour!
Quiconque nous porte atteinte, ne peut le faire que parce que D. lui permet, il devra en rendre des comptes, et il disparaîtra contrairement à nous!]

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+ Les sacrifices de Souccot :

-> Le Méam Loez (Pin'has 29,35-39) enseigne :
Au cours des 7 jours de Souccot, on offre 70 taureaux. Ils symbolisent les 70 nations de l'humanité ...
Chaque nation a un ange gardien [parmi les 70 anges qui entourent le Trône de Gloire ], alors qu'Israël est placé sous la direction directe de D., comme il est écrit : "Mais Sa nation resta la part de D. ; Yaakov fut le lot de Son héritage" (Haazinou 32,9).

En offrant ces 70 taureaux à Souccot, nous montrons que les anges gardiens des 70 nations ne sont pas libres d'agir à leur guise ; ils doivent obéir à la volonté de D., leur Maître.
[Ce sacrifice étant offert au Temple au profit de l'humanité,] le midrach déclare : "Malheur aux nations du monde! Elles ne savent pas quel bienfait elles ont perdu en détruisant le Temple. Grâce à lui, elles obtenaient l'expiation de leurs fautes!"
De plus, le midrach commente le verset : "En échange de mon affection, ils me haïssent, et je [continue à] prier" (Téhilim 109,4). Le peuple d'Israël déclare : "Lors de la fête de Souccot, je sacrifie 70 taureaux au bénéfice des 70 nations. Mais au lieu de me manifester leur reconnaissance, elles me haïssent".
Le nombre de taureaux diminue chaque jour de Souccot d'un, ce qui signifie que les nations du monde s'amoindriront progressivement jusqu'à disparaître.
[...]

Les 70 taureaux offerts au cours des 7 jours de Souccot correspondent aux 70 anges gardiens des nations. Leur nombre diminue quotidiennement et présage du déclin futur des nations et de leur disparition ...

Les lettres désignant le 1er, le 2e et le 4e jour de la semaine, forment le mot : אבד (avad) signifiant se perdre ou périr. Le sacrifice expiatoire (sé'ir izim) offert ces jours-là fait allusion à la destruction des empires puissants (izim signifie puissant), [comme dans le Téhilim 9,7 où "avad" signifie : disparu]

Les nations puissantes sont comparées à des "sé'ir izim" (même racine que "az" : puissante).
Parmi elles, la première est celle de Nabuchodonosor que la Torah compare à un lion (cf. Yirmiyahou 4,7). Ainsi, le sacrifice expiatoire "sé'ir izim" du 1er jour de Souccot fait allusion à la destruction et à l'anéantissement de l'empire puissante de Babylonie.

Le sacrifice du "sé'ir izim" le 2e jour évoque l'empire perse qui devint extrêmement fort avant de s'effondrer et d'être vaincu par la Grèce.

La Grèce est le 3e empire auquel il est fait allusion ici.
La Torah emploie le mot "sé'ir" plutôt que "sé'ir izim" car cet empire n'était pas aussi cruel que les autres envers Israël.
La Grèce fut parfois même bienfaisante envers notre peuple, comme le montre l'épisode de la rencontre entre Alexandre le Grand et le Cohen Gadol Chimon haTsadik, rapportée dans la guémara.
La Grèce est le royaume appelé "sé'ir" dans la prophétie de Daniel ("Le bouc [sé'ir] est le roi de Grèce" - Daniel 8,21).

Le sacrifice du 4e jour, pour lequel l'expression employée est : "sé'ir izim", fait référence à l'empire d'Edom (Rome) qui remplaça la Grèce et tyrannisa le peuple [juif].
La Torah prédit que ce 4e empire aussi finira par être détruit : "tout son souvenir d'elles a disparu" (mot : "avad" - Téhilim 9,7).

Les jours restants (le 5e, le 6e, le 7e, le 8e) où manque le mot "izim" (puissant) font allusion aux nations qui se mêlèrent aux 4 principaux empires.
Comme elles n'étaient ni aussi effrayantes ni aussi puissantes que les 4 autres, le "izim" est omis. Cependant, elles finiront par disparaître elles aussi.
Le verset dit donc : "le 8e jour sera un jour d'Atséret (de retraite, clôture) pour vous" = le jour où les grands empires auront disparu, le peuple juif sera délivré de toutes les nations.

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-> Le peuple juif dit à D. :
"Maître de l'univers! Vois la différence entre nous et les nations de la terre. Lorsque Tu leur donnes le meilleurs elles Te mettent en colère. Par contre, si Tu nous accordes un bienfait, nous Te louons.
Tu as donné la paix et l'abondance à la génération précédant le Déluge mais elle n'a pas sacrifié un seul taureau devant Toi. Ces hommes se rebellèrent même contre Toi, comme il est écrit : "Ils dirent à D. : Ecarte-Toi de nous" (Iyov 21,4).
Tu as accordé paix et abondance à la génération de Babel mais un seul homme parmi eux T'a-t-il rendu hommage [en offrant un sacrifice]? Au contraire, ils ont construit une tour pour Te faire la guerre ...
C'est aussi ce qu'ont fait Sodome, Pharaon, Sanhériv et Nabuchodonosor.
Il faut donc accorder tout le bien au peuple d'Israël qui Te louera et T'exaltera pour Tes bienfaits".

Le prophète Yéchayahou dit : "Tu as ajouté [la Torah et les honneurs] à cette nation [Israël], ö D., Tu as ajouté à cette nation. Elle T'a glorifié" (Yéchayahou 26,15).
Chaque fois que D. a élevé un peuple, il ne Lui a pas rendu hommage pour cela. Mais lorsqu'Il a accordé le bien à Israël, "une nation unique sur terre" (Chmouël II 7,23), elle L'a glorifié.

Le peuple d'Israël dit à D. : "Tu nous as donné la fête de la nouvelle lune et nous T'offrons des sacrifices. De même, à Pessa'h, Shavouot, Roch Hachana et Souccot, nous présentons des sacrifices supplémentaires.
Les nations aussi célèbrent des fêtes mais ce ne sont pour elles que des occasions de se gorger de nourriture, de boire et de perpétrer des abominations. Elles T'irritent par leurs transgressions et leur langage grossier.
Par contre, pendant les fêtes que Tu as données aux Bné Israël, ils fréquentent les synagogues et les maisons d'étude puis se rassemblent pour prendre leurs repas avec solennité, chanter et T'offrir des louanges."
Hachem dit à Israël : "Votre conduite convient à Mes fêtes et votre réjouissance sied à votre valeur". Ainsi : "Le 8e jour sera une Atsérét pour vous".
[Méam Loez - Pin'has 30,1]

"Moché fit comme Hachem lui avait prescrit : il prit Yéhochoua ... il lui imposa les mains et lui donna ses instructions, comme Hachem l'avait dit par l'intermédiaire de Moché" (Pin'has 27,22-23)

-> Le Rambam (Hilkhot Sanhédrin 4,1) commente :
"Moché appuya ses mains sur Yéhochoua, comme il est écrit : "Il lui imposa les mains et lui donna ses instructions".

De même, Yéhochoua appuya ses mains sur les 70 Anciens et la présence Divine reposa sur eux.
Ces mêmes anciens appuyèrent par la suite leurs mains sur leurs successeurs, et leurs successeurs sur les leurs.

Il s'avère que l'ordination a été transmise de génération en génération, remontant jusqu'au tribunal de Yéhochoua et celui de Moché notre maître."

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-> Le rav Chlomo Wolbe (Alé Chour - tome 1 p.75) s'interroge : pourquoi le Rambam précise-t-il : "la présence Divine reposa sur eux"? Quel est le lien avec l'ordination?

Et de répondre : en réalité, c'est précisément de cette manière que la présence Divine (chékhina) repose sur les hommes = ce sont les maîtres de chaque génération qui investissent leurs élèves de leur capacité à accueillir la présence Divine.

-> "Un dignitaire est contrôlé par un supérieur, et au-dessus d'eux il est encore des dignitaires" (Kohélét 5,7)
Le Gaon de Vilna explique que chaque ange reçoit ses attributions d'anges supérieurs, et les transmet à son tour à ceux qui lui sont inférieurs.

Dans son Yalkout Léka'h Tov, le rav Beifuss affirme que ce même principe régit les êtres humains : la capacité à accueillir la présence Divine vient de leurs supérieurs respectifs, par l'acceptation du joug de la Royauté divine, qui doit se faire impérativement par son maître.
En effet, lorsqu'un homme devient l'élève d'un maître, il se lie ainsi à la chaîne ininterrompue remontant jusqu'à Moché, ayant lui-même reçu la Torah de la bouche de Hachem.

Même si de façon formelle, l'ordination (appuyer les mains) n'existe plus de nos jours, la chaîne continue.
C'est de cette manière que les plus profonds secrets de la Torah sont transmis en toute authenticité de génération en génération, et ce jusqu'à la fin des temps.

D'ailleurs, c'est sur ce principe que repose le devoir de "servir ses maîtres", au sujet duquel nos Sages enseignent : "Si un homme a étudié sans réviser, il demeure un parfait ignorant. S'il a étudié et révisé, mais qu'il n'a pas servi des érudits, il est comme quelqu'un ignorant les secrets de la Torah" (midrach Vayikra rabba 83,7).

[d'une certaine façon en s'abaissant pour servir et absorber la Vérité/Torah de son maître, nous lui permettons au fur et à mesure de poser ses mains sur nous, et d'ainsi pouvoir recevoir la présence Divine, suivant la chaîne : Hachem -> Moché -> Yéchochoua -> ... -> notre maître -> nous-même!

De même que chaque maillon d'une chaîne est unique, de même nous devons cultiver notre unicité.
Par ailleurs, de même que chaque maillon reste continuellement attaché à la chaîne, de même nous devons toujours resté fidèle aux valeurs juives reçues.

=> En nous liant avec notre maître, nous faisons alors partie de cette chaîne, et ainsi nous venons à nous lier avec Hachem Lui-même, qui en est l'Origine.]