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"Et maintenant, qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande? Seulement de craindre Hachem ton D." (Ekev 10,12)

-> Le Ohr Ha'Haïm comprend ce verset comme une allusion à la manière dont une personne ayant fauté peut faire téchouva et revenir à Hachem. Il écrit que l'on pourrait penser qu'ayant commis des fautes, on ne pourra jamais revenir et se rapprocher d'Hachem. Or, ce verset nous montre que c'est possible.

Le verset commence ainsi : "véata" (et maintenant). Nos Sages disent (midrach Béréchit rabba 21,6) que le mot "véata" désigne toujours la téchouva.
Le verset continue ainsi : "qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande?" = comment veut-Il que nous fassions téchouva? "Seulement de craindre Hachem ton D." = avoir la crainte du Ciel est le chemin pour revenir à Lui.

Le verset continue ainsi : "Seulement suivre toutes Ses voies". Le Ohr Ha'haïm explique cela en citant nos Sages (midrach Vayikra rabba 21,5) qui disent : "Si vous accomplissez un ensemble de fautes, accomplissez un ensemble de mitsvot pour vous y opposer."

La manne tombait presque tous les jours dans le désert, même le jour où le Veau d'or a été fabriqué.
Mais elle n'est pas tombée le jour où Kora'h a déclenché un dispute.
Cela révèle une vérité puissante : la division est encore plus destructrice que l'idolâtrie.
[Shévet Moussar 37,22 ]

Se tourner soi-même vers Hachem

+ Se tourner soi-même vers Hachem :

"Car quelle est la grande nation dont Hachem est proche ... comme Hachem votre D. chaque fois que vous L'invoquez" (Vaét'hanan 4,7)

-> Un homme vint un jour trouver le 'Hafets 'Haïm et lui dit qu’il venait en tant que messager de son ami pour lui demander une bénédiction. Le 'Hafets 'Haïm dit tristement : "Oh vavoy! Un boucher envoie un autre boucher obtenir la bénédiction d’un troisième. N’est-ce pas ridicule! Ne serait-il pas préférable de se tourner vers le Maître lui-même? La Torah dit qu'Hachem est proche de tous ceux qui l’invoquent, donc chacun peut implorer son aide!"

Prier à tout moment

+ Prier à tout moment :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le séfer Zéra Kodech demande pourquoi il est dit que Moché a prié à Hachem "à ce moment-là", sans préciser l'heure.

Il répond que cela vise à nous enseigner qu'une personne peut prier à Hachem à tout moment. Il ne faut jamais dire : "Je n'ai pas la tête à prier maintenant. Quand je serai capable de me concentrer correctement, je prierai".
Au contraire, il faut toujours prier à tout moment. Peu importe à quel point on se sent occupé ou déconcentré, on doit s'arrêter et prier à Hachem.

Il utilise cette idée pour expliquer le verset : "Et de là tu chercheras Hachem ton D., et tu Le trouveras" (Vaét'hanan 4,29). Où que l'on soit, quelle que soit la situation, on doit prier Hachem "de là" et on Le trouvera.

Ce qui paraît mauvais est en réalité bon

+ Ce qui paraît mauvais est en réalité bon :

"Quelle divinité a-t-elle accompli des miracles pour venir prendre une nation au milieu d'une autre ... comme tout ce que Hachem ton D. a fait pour toi en Égypte, sous tes yeux?" (Vaét'hanan 4,34)

-> Le rav Barou'h de Mezhibouzh explique l'expression "en Égypte, sous tes yeux" (bémitsraïm lééné'ha) en disant que les gens pensent souvent que leur situation est mauvaise. Ils la prennent pour "Mitsrayim" (מִצְרַיִם), c'est-à-dire que c'est une mauvaise période ("tsara").
Or, tout cela n'est que "à tes yeux" (lééné'ha). Cela ne te paraît mauvais que pour toi, mais en réalité, c'est pour ton bien.

Toute prière a un impact

+ Toute prière a un impact :

Hachem dit à Moché : "C'est trop pour toi! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Guilyon Kol Emouna), note qu’il semble que Moché n’ait rien accompli avec ses 515 prières. [cela peut nous décourager si l'on ne voit pas la réalisation de nos prières malgré notre insistance. ]
Pourtant, en réalité, il a accompli de nombreuses choses. Bien qu’il n’ait pas mérité d’entrer en terre d’Israël, il en a accompli bien d’autres. C’est pourquoi Hachem lui a dit de ne plus parler de "cette chose". Il disait que ses prières ne serviraient à rien pour cette chose, mais qu’elles serviraient à bien d’autres.

[l'idée est que chacune de nos prières a un impact, est écoutée. Nous ne verrons le résultat qu'après notre mort dans le monde de vérité (ex: elle a aidé un juif ailleurs, elle va nous servir plus tard dans la vie, elle va aider un de nos descendants, ...)]

Le pouvoir de la prière avec des larmes

+ Le pouvoir de la prière avec des larmes :

"Et j'ai imploré (Vaét'hanan - וָאֶתְחַנַּן) Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Rachi dit que le mot : 'hinoun (חִנּוּן) implique toujours l'idée de "matnat 'hinam" (un don gratuit).
-> Le rabbi de Kretchnif (séfer Raza DeShabbath) explique cela en citant la guémara (Béra'hot 32b) qui dit : "Rav Elazar dit : Depuis le jour où le Temple a été détruit, les portes de la prière sont fermées, mais celles des larmes ne le sont pas".

Les larmes représentent un don gratuit, car celui qui demande quelque chose gratuitement le demande souvent avec larmes et pleurs. [puisque je n'ai pas de mérite, rien sur lequel m'appuyer pour espérer avoir une chose, alors j'en viens à prier si fort que j'en pleure, car je ne peux compter que sur la bonté d'Hachem. ]
Il est également connu que les prières de Moïse "à ce moment-là" représentent la rédemption finale, comme le dit le prophète Yirmiyahou (50,9) : "A ce moment-là, ils chercheront des fautes parmi Israël et il n’y en aura pas".
La période entière, du présent jusqu'à l'envoi de la géoula par Hachem, est appelée "à ce moment-là".

Le verset indique donc que Moché a prié "à ce moment-là", ce qui signifie qu'il a prié pour que les prières récitées en temps d'exil (galout) soient efficaces. Mais comment ces prières peuvent-elles être entendues si les portes de la prière sont fermées?
C'est pourquoi il est dit qu'il a demandé un "don gratuit", en référence aux larmes. Grâce au mérite des larmes, même les prières dites en exil peuvent être entendues.

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-> Concernant la puissance des prières récitées avec des larmes, le séfer Ha'Hasidim (ot 130) écrit :
"Certaines personnes ne méritent pas que leurs prières soient exaucées par Hachem, mais parce qu'elles prient avec force et avec larmes, et qu'elles pleurent et implorent Hachem sans cesse, Il accepte leurs prières et accomplit leur volonté, même si elles n'ont aucun mérite ni aucune bonne action."

-> b'h, voir également : Le pouvoir des larmes : https://todahm.com/2019/07/08/le-pouvoir-des-larmes

Joie par le don aux pauvres

"Vous mangerez là-bas devant Hachem, votre D., et vous vous réjouirez avec tous les efforts de votre main, vous et vos foyers, selon ce que Hachem ton D. t'aura béni" (Réé 12,7)

-> L’expression "bé'hol michla'h yadé'ha" (avec tous les efforts de votre main - בְּכֹל מִשְׁלַח יֶדְכֶם) indique que l'on trouvera de la joie dans ses efforts terrestres.
Le séfer Kli 'Hemda (écrit par le rav Shmouel Laniado) s'interroge sur la raison pour laquelle le verset le formule ainsi, au lieu de simplement dire que l’on se réjouira pendant la fête.

Il répond que si l’on remercie Hachem pour tout ce qu’on a, notre principale source de joie à Yom Tov ne viendra pas des mets spéciaux préparés pour la fête.
Notre joie principale viendra plutôt du fait que, grâce à Hachem qui nous a donné des moyens de subsistance abondants, on est capable d’aider les autres et de leur donner de l’argent. leurs besoins de Yom Tov.
Les jours précédant Yomtov, ces pauvres voient les juifs plus aisés préparer toutes sortes de mets délicats, mais ils n'ont pas d'argent pour quoi que ce soit, et ils en sont profondément découragés et attristés. Lorsque cet homme peut les aider, c'est sa principale source de joie de Yom Tov.

Lorsque le verset dit qu'il faut "manger là devant Hachem, ton D.", il parle de savourer Yom Tov avec des mets délicats. Cependant, ce ne sera pas la principale source de joie. La joie principale vient plutôt de se réjouir "de tous ses efforts", ce qui fait référence à la tsédaka donnée aux pauvres pour leurs besoins de Yom Tov.

Par ailleurs, le séfer Atéret Yéchoua écrit que les premières lettres du verset : "Véhitsalta nafchi michéol ta'htit" (Sauve mon âme du purgatoire - Téhilim 86,13) forment le mot : "manot" (portions).
Cela indique que lorsqu'une personne donne des portions aux pauvres, elle est sauvée du purgatoire (guéhinam).

"Voyez, je mets devant vous aujourd'hui la bénédiction" (rée ano'hi noten lifné'hem ayom béra'ha - Réé 11,26)

+ Traiter chaque jour comme si c'était le dernier :

-> Le séfer Lé'hem Ani explique qu'il faut traiter chaque jour comme s'il s'agissait de son dernier jour sur terre. Cet état d'esprit incite à rester fidèle à Hachem et à rester fidèle à Sa Torah et à Ses mitsvot.
[on devra alors rendre des comptes dans le monde de Vérité, et il ne nous sera plus possible d'acquérir directement de nouveaux mérites. ]

En conséquence, le verset dit que Hachem nous donne simplement "ayom" (ce jour). Il veut que nous considérions la vie comme si nous n'avions qu'un seul jour à vivre et, par conséquent, que nous Lui obéissions fidèlement. Et par ce mérite, nous recevrons toutes les bénédictions de la Torah.

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+ Montrer à chacun qu'il peut être comme Lui :

-> Le midrach Tan'houma rapporte que Moché disait : "Voyez. Voyez comme j'ai choisi le bien et comme je suis différent de toutes les autres nations."

Le Sifté Tsédek demande comment on peut dire que Moché, l'homme le plus humble qui ait jamais vécu, s'est vanté de cette manière.

Il répond que Moché disait en réalité : "Regardez-moi. Je suis l'homme le plus humble, mais parce que j'ai fait de bons choix, j'ai atteint un niveau élevé en choisissant de suivre les voies de la Torah. Vous êtes tous plus grands que moi, vous pouvez donc certainement faire de même."

Cela rejoint la déclaration de Hillel lors de la Sim'hat Beit Hachoéva (Soucca 53a) : "Si je suis ici, tout le monde est ici". Son intention était : "Si je suis digne d'être ici, tous les autres le sont certainement."

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+ Concernant la Hachga'ha de Hachem :

-> La Kédouchat Yomtov demande pourquoi le verset utilise le mot "ano'hi" plutôt que le plus courant "ani".
Il répond en citant le rabbi de Tsanz qui affirme qu’il existe deux niveaux de émouna.
Certains ont la émouna en Hachem parce que la Torah nous ordonne de croire en Lui. D’autres ont la Emouna parce qu’ils voient clairement par eux-mêmes que Hachem gouverne le monde par Sa Providence Divine.
Il affirme que le deuxième niveau est plus élevé que le premier.

Dans ce contexte, la Torah recommande de voir "ano'hi". Le Baal Hatourim écrit qu’il s’agit d’une référence au mot "ano'hi" dans les Asseret Hadibrot (Yitro 20,2 - les 10 Commanandements).
Ainsi, le verset recommande de voir par soi-même "ano'hi Hachem Eloké'ha". On doit avoir de la émouna non seulement parce que la Torah nous ordonne de croire, mais parce qu'on peut voir par soi-même les voies de Hachem.

Une garantie de richesse

"Tu prélèveras la dîme de toute ta récolte ... chaque année" (Réé 14,22)

-> La guémara (Shabbat 119a) dit : "Asser té'asser" (Donne la dîme afin de devenir riche).

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Rée 14,22) explique que lorsqu'une personne donne de l'argent à la tsédaka, cet argent monte jusqu'au Ciel et se présente devant Hachem.
Par exemple, si une personne donne une pièce à une œuvre caritative, cet argent monte au Ciel. Hachem le regarde et dit : "Cet homme a donné une pièce à la tsédaka parce qu'il en avait 10."
Hachem considère que cette personne a accompli une mitsva avec les 10 pièces, car toutes les pièces ont contribué à la tsédaka.
En récompense, Hachem lui donne la possibilité de donner 10 pièces à la tsédaka l'année suivante, en lui donnant 100 pièces.

Ainsi, le verset dit : "Asser" = si quelqu'un donne un dixième de son argent à la tsédaka.
"Té'asser et kol tévouat zar'ékha" = l'année suivante, il donnera un montant de maasser égal à toute la récolte de cette année.

-> Le Noam Elimélé'h donne une explication similaire.
Il cite la Michna (Pirké Avot 4,2) qui dit : "La récompense d'une mitsva est (une autre) mitsva", et explique que si quelqu'un donne le maasser, Hachem le récompense en lui donnant les moyens de donner à nouveau le maasser.
Il ajoute que le verset dit que si quelqu'un donne la dîme une année, l'année suivante, Hachem lui donnera suffisamment de récoltes pour donner "kol tévouat zar'ékha", la quantité de dîme équivalente à la totalité de la récolte de l'année précédente, ce qui signifie que ses revenus augmenteront 100 fois par rapport à l'année précédente. Le verset conclut en disant que la même chose se produira "année après année".