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Faire téchouva de Elloul à Kippour

+ Faire téchouva de Elloul à Kippour :

-> "Tout comme un mikvé purifie l’impur, ainsi Hachem purifiera également les Bné Israël" (guémara Yoma 85b)

Lorsqu'on s'immerge dans un mikvé, qu'on soit spirituellement prêt ou non, on devient pur. Il en va de même pour les Yamim Noraïm. Même si une personne ne fournit qu'un minimum d'efforts et n'est pas vraiment prête à effectuer un changement radical dans sa conduite, elle en ressort quand même comme une personne différente.

Le Bné Yissa'khar (Tichri 1,3) développe cette analogie. Tout comme un mikvé contient 40 séa d'eau, il y a 40 jours durant lesquels faire téchouva depuis Roch 'Hodech Elloul jusqu'à Yom Kippour.
En allant plus loin, nous pouvons calculer que 40 séa équivalent à 960 louguin.
[les mesures halakhiques : 6 oeufs= 1 log ; 4 logs= 1 kav ; 6 kav= 1 séa ; 3 séa= 1 éfa. ]
Ainsi, il y a 960 louguin dans un mikvé. En conséquence, les 40 jours entre Roch 'Hodech Elloul et Yom Kippour contiennent un total de 960 heures pendant lesquelles nous pouvons faire téchouva (24
heures x 40 jours = 960 heures).

Ces analogies entre le mikvé et les jours de téchouva de Elloul à Kippour (Yémé Techouva) nous enseignent que, tout comme celui qui s'immerge dans un mikvé en sort purifié, telle une nouvelle personne, indépendamment de sa préparation et de son degré de disposition, nous sortons des Yamim Noraïm purifiés, comme de nouvelles personnes.
... Le mois de Tichri fonctionne comme un mikvé. Même si la téchouva est insuffisante, il peut purifier une personne dans une certaine mesure, ce qui nous élèvera spirituellement.

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+ Bitoul d'une beriya : 1/960

-> Si une très petite quantité d'aliment taref (non casher) tombe dans une soupe cashère, celle-ci reste cashère. En effet, en ayant recours au principe de batél bechichim, l'élément taref est annulé dans un contenu 60 fois plus volumineux.
Cependant, si une seule fourmi tombe dans une immense cuve de nourriture cachère, celle-ci devient interdite, car la règle du batél béchichim ne s'applique pas à une créature entière.
Le Talmud Bavli stipule qu'il ne s'agit pas d'un batél, même dans un rapport de 1:1000. (même si elle tombe dans un volume 1000 fois plus grand, elle s'annule pas pour rester casher)
Toutefois, le Talmud Yérouchalmi (Téroumot 10,5) n'est pas d'accord, affirmant qu'une crétaure entière s'annule dans un rapport de 1:960.

Bien que nous soyons, nous aussi, des créatures entières, nous avons toujours la possibilité d'évacuer nos impuretés spirituelles (tout ce qu'on a fait de pas très casher) grâce au mécanisme d'immersion dans les 960 louguin d'un mikvé. De même, le Bné Yissa'har nous enseigne que nous pouvons annuler nos fautes et nous purifier en faisant l'expérience des 960 heures des 40 jours de téchouva (d'Elloul à Kippour).

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+ Parallèle entre 2 purifications et 2 types de téchouva :

-> La purification du mikvé, dans lequel une immersion complète rend une personne ou un objet pur. Il ne peut y avoir aucune 'hatsitsa, interposition, entre l'objet ou la personne à purifier et les eaux du mikvé, et l'immersion doit être totale. Si ne serait-ce qu'une infime partie, un cheveu, n'est pas immergée, la purification ne s'effectue pas.
Même si 99 pour cent de l'objet a été immergé, l'objet ou la personne n'est pas purifié à 99 pour cent. Sans immersion complète et totale, la purification au mikvé n'est absolument pas effective.

Une deuxième type de purification consiste à utiliser les eaux de purification qui sont aspergées sur les impurs. Si une personne tamé est aspergée d'eau dans laquelle les cendres de la para adouma (vache rousse) sont mélangées, même si l'eau ne touche qu'une partie du corps, ne serait-ce qu'un seul cheveu, la personne a atteint un niveau de purification significatif.

-> Il existe également 2 types de techouva qui sont directement comparables à ces deux méthodes de purification.
Un type de téchouva se produit lorsqu'une personne dit qu'elle regrette toutes ses fautes et affirme qu'elle ne répétera jamais plus ses erreurs. Dans ce type de téchouva, le pénitent se transforme en une personne entièrement nouvelle. C'est comme si sa totalité était immergée dans le processus de téchouva, et qu'il émergeait de cette purification comme un être nouveau. C'est la techouva parfaite, qui peut parfois sembler très intimidante à tenter.

Le deuxième type de téchouva, toutefois, est analogue à l'eau utilisée pour purifier celui qui est impur.
Avec cette méthode, une personne sait de manière réaliste qu'elle ne deviendra pas un tsadik parfait au cours de l'année à venir. Mais elle choisit une action, comme réciter une bénédiction de la Amida avec kavana (intention). Elle sait ne pas pouvoir s'engager à ne plus jamais prononcer de lachon ara, mais elle peut au moins s'assurer que sa table de Chabbat en soit exempte.
Un engagement envers une petite chose, ce qui constitue véritablement un changement pour le mieux, peut également être considéré comme de la téchouva. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une téchouva complète, cela reste néanmoins une téchouva significative.

Le but ultime que nous recherchons est la techouva complète et totale: la techouva chéléma. Mais même si cela semble hors de notre portée, nous pouvons être rassurés de savoir qu'il existe une autre option valable quant à la façon de faire techouva.

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+ Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme :

-> La Pessikta Rabbati (chap.44) nous relate une parabole illustrant ce concept de téchouva. Un prince se trouve très loin du palais où réside le roi, son père. Il est à 100 jours de route du palais lorsqu'il apprend que son père désire qu'il rentre à la maison.
La distance, cependant, semble trop grande pour qu'il puisse la parcourir, et il ne pense pas pouvoir entreprendre ce long et pénible voyage. Le roi fait alors savoir que si le prince se met en route, s'il fait ne serait-ce que quelques pas dans la bonne direction, alors le monarque parcourra les kilomètres restants pour rencontrer son fils et le ramener à la maison.
"Fais quelques pas, et je ferai le reste du chemin pour te chercher ; je t'amènerai jusqu'à destination."

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous!" (Mala'hi 3,7).

Nous devons faire de notre mieux, et alors Hachem viendra à nous. Il est disposé et prêt à parcourir la grande majorité de la distance qui nous sépare de Lui, à condition que nous fournissions un effort honnête.
Lorsque nous essayons de faire téchouva, Hachem nous élève à des niveaux que nous n'aurions jamais cru pouvoir atteindre.
["le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a) ]

-> Le Hafets 'Haïm fut très intéressé lorsque l'invention de l'ascenseur vint à sa connaissance, affirmant que c'était la métaphore parfaite de la téchouva. On appuie simplement sur le bouton pour appeler l'ascenseur et entrer dans le compartiment ; puis l'ascenseur le transporte jusqu'en haut.
De même, si nous entreprenons un simple effort significatif pour revenir à Lui, Hachem fournira l'aide Divine pour nous hisser à des niveaux de téchouva encore plus élevés.

-> Le rav Méir Shapiro fut invité à donner une dracha dans une ville qu'il visitait. Son discours se concentra sur le verset, récité au début de Cha'harit : "Comme tes tentes sont belles, ô Yaakov" (ma tovou ohalé'ha Yaakov - Balak 24,5).
Rachi explique le sens simple : "il vit que les portes n'étaient pas alignées" = Bilaam fut très impressionné par la pudeur qu'il perçut dans la disposition des tentes des Bné Israël, car leurs ouvertures n'étaient pas situées en face de celles de leurs voisins, les empêchant de voir les uns chez les autres.

Le rav Méir Shapiro (Imré Daat - Balak) expliqua le verset de manière homilétique.
Le midrach (Chir haChirim 5,2) raconte que Hachem confia aux Bné Israël : "Ouvrez une petite ouverture [de techouva], aussi petite que la pointe d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une entrée permettant le passage de chariots".
Hachem nous affirme que nous devons effectuer une petite amélioration, et qu'ensuite Il nous fera parcourir le reste du chemin.
Telle est l'idée ayant tant affligé Bilaam : il vit que "les portes n'étaient pas alignées", qu'il suffit que la "porte" de techouva d'un juif ne soit qu'une petite ouverture pour que Hachem lui ménage une vaste entrée.
Bilaam fut très jaloux du fait que même le plus petit effort de notre part soit maintes fois rendu par Hachem. Bilaam commenta ce qu'il considérait comme une expression de l'amour sans précédent de Hachem pour le Klal Israël.

-> Peut-être pourrions-nous suggérer que ce concept est évoqué par la forme du chofar que nous sonnons à Roch Hachana, qui présente une très petite ouverture à un bout pour s'élargir de manière conséquente à l'autre bout.
Cela indique que même si nous n'ouvrons sincèrement qu'une petite part de notre cœur pour faire techouva, alors Hachem élargira cette petite ouverture et nous élèvera.

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