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La nécessité d’être soi-même

+++ La nécessité d'être soi-même (selon le rav Avraham Kook) :

+ Téchouva = un retour vers son intériorité personnelle :

-> Lorsque nous oublions notre âme individuelle, lorsque nous cessons de prêter attention à la vie intérieure d'une personne, tout devient confus et flou.
C'est pourquoi le début de la téchouva (croissance spirituelle) est le retour à soi-même, à la source de son âme. Le retour à soi conduit à un retour immédiat à D., à l'Âme des âmes ; c'est ainsi que l'on augmente de plus en plus en sainteté et en pureté.

Ce principe vaut pour la transformation de l'individu, de la nation, de l'humanité et de toute l'existence.
Toute destruction ne survient que parce que nous avons oublié et ignoré le moi (notre réelle intériorité).
En fait, si une personne exprime le désir de retourner à D., mais n'est pas intéressée à se concentrer sur son moi [son intériorité], alors il s'agit alors d'un type de téchouva faux et trompeur, par lequel on prend le nom de D. en vain.

Par conséquent, ce n'est que dans la grande vérité du retour à soi que l'individu, la nation, l'humanité et toute l'existence retourneront à leur Créateur, à la Lumière de la vie.
Tel est le secret de la lumière du machia'h : dans son illumination, le monde entier retournera à sa Source.
[Shmoné Kévatsim 8:213]

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+ La racine de toutes les fautes : s'ignorer soi-même :

-> "Je suis dans les profondeurs de l'exil" (Yé'hezkel 1,1). Il s'agit du "moi" intérieur, essentiel, qu'il soit individuel ou collectif ...

"Nous avons fauté, nous et nos ancêtres" (Téhilim 106,6). Cela fait allusion au péché d'Adam Harichon, qui s'est éloigné de son essence. Il ne pouvait pas répondre clairement à la question "Ayéka" (Où es-tu? - Beréchit 3,9), parce qu'il ne se connaissait pas lui-même, car il avait perdu son véritable "moi" intérieur. Il s'était incliné devant un dieu étranger.

Et c'est là la faute d'Israël, qui a été "séduit par des dieux étrangers" (Devarim 31:16, en référence au péché du Veau d'or). Ils ont abandonné leur "moi" essentiel ...

C'est ainsi que le monde continue à s'enfoncer dans la destruction de chaque "moi", de l'individu et de la collectivité. Des enseignants experts viennent et se concentrent sur le superficiel. Eux aussi détournent la conscience de leurs élèves du "moi" (notre véritable être).
Ils ajoutent de la paille au feu, donnent du vinaigre à ceux qui ont soif et remplissent les esprits et les cœurs de tout ce qui leur est impersonnel.
Et peu à peu, le "moi" se fait oublier. Et quand il n'y a plus de "je" (moi), il n'y a plus de "Il" (Hachem), et à plus forte raison il n'y a pas de "vous" (autrui).
[par exemple dans notre relation avec l'humilité, le rav Kook dit que d'abord nous devons être plein de conscience et de fierté de notre intériorité, et ensuite on doit progressivement glisser vers plus d'humilité. De même, le Ben Ich 'Haï, conseille d'éduquer d'abord les enfants dans la fierté d'eux-mêmes, puis d'aller vers un moitié-moitié (orgueil de mon intériorité - humilité [je ne suis rien en propre]), puis d'aller vers essentiellement de l'humilité.
La problématique est que si nous n'avons pas une appréciation de notre intériorité (ex: une partie de D. est constamment avec nous, même si l'on fait les pires choses), alors nous n'agissons pas en adéquation (avec cette grandeur), et l'on fait des choses où "je n'étais pas moi-même" (ma faute se dissocie de ma véritable volonté/essence).
Le rav Yé'hia Benchétrit avait l'habitude de dire : si c'est pas toi qui est au commande [de toi-même], alors c'est quelqu'un d'autre (ton yétser ara) ... (ainsi nous avons la tête remplie de plein de choses extérieures, mais trop rarement d'écouter, d'apprécier, ... son intériorité (notre véritable "moi") pour faire que notre vie soit une réussite (exploitant au mieux nos capacités uniques)).
Les non-juifs disent : "je pense donc je suis", mais la vision juive est inverse : une fois que "je suis" (que j'ai conscience de ce que JE suis vraiment intérieurement), alors "je pense" (cela se traduit par des actes/attitudes externes). ]
[...]
Supprimez tous les dieux étrangers, supprimez tous les dieux étranges et illégitimes.
"Et alors vous saurez que je suis Hachem votre D., qui vous fait sortir du pays d'Égypte pour être votre D. Je suis Hachem" (paraphrase de Chémot 6,7).
[Orot haKodech 3, p.140-41]

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-> b'h, voir également : la téchouva = reconnaître sa vraie valeur : https://todahm.com/2022/09/28/la-techouva-reconnaitre-sa-vraie-valeur

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+ Chacun est différent et unique :

-> Chacun doit comprendre qu'il est appelé à servir d'une manière qui est propre à sa personnalité intellectuelle et affective, selon l'âme racine unique de chacun.

Dans ce monde, qui comprend des mondes infinis, il faut trouver le coffre au trésor de sa vie.
Ne laissez pas les choses extérieures qui entrent dans votre monde vous troubler ...
Vous devez vous concentrer sur votre propre vie, sur votre monde intérieur qui remplit tout ce que vous faites. Chacun est tenu de dire : "Le monde a été créé pour moi" (guémara Sanhedrin 37a).

Cette grande humilité apporte de la joie et aide chacun à atteindre la perfection ultime qui l'attend.
En effet, lorsque l'on marche sur ce chemin sûr, son propre chemin unique, dans une voie de droiture qui lui est propre, on est rempli de la force de la vie et de la joie de la spiritualité.
La lumière de D. brillera sur une telle personne, et la force et la lumière viendront de sa lettre spéciale dans la Torah.
[Shmoné Kévatsim 4:6]

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-> Il ne faut pas se décourager lorsque l'on constate que l'on n'est pas capable de se concentrer et de se spécialiser dans un domaine spécifique. Il en va de même si l'on n'est pas capable d'approfondir et de développer un seul sujet, une seule attitude ou un seul type d'étude [en Torah].
Parfois, une personne possède un trait de personnalité unique qui la pousse à aller vers l'inconnu et à unifier des sujets divers. Ce type de personne doit reconnaître qu'il s'agit de sa mission spirituelle.
Il faut donc se réjouir de ses talents uniques.
[Shmoné Kévatsim 5:153]

-> La plupart du temps, un individu ne possède pas un large éventail de talents.
En effet, chaque talent unique repose sur des traits de personnalité spécifiques qui contredisent d'autres traits, de sorte qu'une personne ne peut pas être douée de tous les talents.
Par exemple, une personne dotée d'une excellente mémoire n'a pas nécessairement un esprit introspectif ; et une personne qui a un esprit introspectif n'a souvent pas la capacité de se souvenir de beaucoup de choses à la fois. Ou encore, une personne poétique qui possède d'immenses talents musicaux n'est pas forcément capable de comprendre les sagesses pratiques telles que l'ingénierie ou les machines. Et l'inverse est également vrai : une personne qui a un grand esprit pour les chiffres et les mathématiques ne peut souvent pas atteindre les sommets de la musique ...

De même, certaines personnes ont un désir naturel de se connecter à D. par le biais de mitsvot directement axées sur D. (bein adam laMakom), alors qu'elles ne souhaitent pas forcément s'impliquer dans des mitsvot axées sur l'éthique (bein adam la'havéro).
Inversement, certaines personnes sont enthousiastes à l'idée de s'immerger dans des mitsvot centrées sur l'éthique (bein adam la'havero), alors que les mitsvot centrées sur D. (bein adam la'Makom) et la sainteté de la foi ne sont peut-être pas aussi fortes en elles.
En fait, cette même force naturelle de l'âme qui pousse une personne vers la poésie et la musique est ce qui motive une personne à s'impliquer dans la spiritualité et l'honneur de D.

C'est la grande douleur qui existe dans le monde : il y a des forces et des talents dispersés et contradictoires.
Cependant, le chemin de la vérité, qui est le chemin de D., exige de chaque individu qu'il soit fort et confiant dans ses propres talents, et en même temps qu'il honore et respecte les talents des autres.
Chacun doit désirer influencer ses amis et être influencé par eux pour l'accroissement du bien ...
C'est en combinant les différents talents de chaque individu qu'une société se forme.
[Kévatsim Mikhtav Yad Kodcho - Pinkas Richon léYaffo 67]

[on a une certaine forme d'orgueil en se prenant pour un dieu, et plutôt on doit prendre le temps d'identifier, d'apprécier (se réjouir) et exploiter nos capacités dans lesquelles nous brillons plus que la moyenne, et en faire profiter/donner pour le bien autour de nous.
A l'inverse, on doit reconnaître que de même Hachem nous a octroyé des talents, nous avons des domaines où nous sommes moins performants, attirés, et on doit l'accepter (on n'est pas parfait, on n'est pas D.). Dans c'est domaine, on doit apprécier et profiter de ces choses chez autrui, quand cela nous est nécessaire. ]

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+ L'épuisement de se conformer à la masse

-> Il y a certains justes qui, malgré des traits de caractère très spirituels, ressentent de l'anxiété et de la pression dans leur âme. Ils ne portent pas assez d'attention à leur grandeur intérieure ; ils ne croient pas vraiment à la sainteté de leurs désirs. En conséquence, ils ne sont pas conscients de l'incroyable lumière contenue dans leurs pensées.
Ils marchent courbés, avec le poids du monde et de sa cruelle colère au-dessus d'eux. Ils souffrent d'une immense douleur spirituelle.
Toutes les pensées étriquées de la masse épuisent leur esprit et ils se retrouvent sans force pour s'élever à la hauteur de leurs propres pensées et de leurs propres désirs.
Un jour ou l'autre, ils seront obligés de se libérer et de se réveiller de ce sommeil mental. Et malgré toute la paix et le respect qu'ils accordent aux voies de la masse, ils doivent revenir à D., qui se révèle toujours à eux à travers leurs propres fenêtres uniques.
[Shmoné Kévatsim 8:6]

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+ Se comprendre soi-même :

-> La compréhension de soi est le niveau le plus élevé de la spiritualité.
En règle générale, tout ce qu'une personne apprend est toujours extrait du monde extérieur. En revanche, les pensées d'une personne lui viennent des profondeurs de l'âme.
Tout ce que nous apprenons du monde extérieur ne doit être considéré que comme un outil pour atteindre le cœur caché, les profondeurs de l'âme, la logique intérieure de notre propre sagesse.
[Shmoné Kévatsim 5:281]

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-> Plus une personne s'engage dans la transformation de son être, plus le monde s'en trouve transformé.
[Shmoné Kévatsim 1:454]

-> Il est impossible de parler d'une révolution nationale [juive] si nous ne parlons pas d'abord de la révolution de chaque personne individuellement.
En fait, la révolution négligée de l'âme individuelle est ce qui nous retient vraiment d'une révolution [spirituelle] nationale.
[Orot - "Israël" 7,17]

-> La perfection idéale d'une personne ne peut être atteinte qu'en concentrant son énergie sur l'amélioration de sa propre personne autant que possible.
En même temps, il faut toujours garder à l'esprit que la perfection individuelle ne sera jamais achevée tant que le peuple juif n'aura pas atteint la perfection nationale.
Et à partir de la perfection nationale, une personne doit aspirer à la perfection de toute l'humanité.
Cependant, il faut veiller à ne jamais laisser son désir d'améliorer les masses miner la perfection de ses propres traits de caractère et de ses propres actions.
[Ein Aya - Béra'hot 1, p.47]

[notre yétser ara peut nous encourager à faire plein de bontés avec autrui, pour peu que nous n'en fassions pas avec nous-même, en chouchoutant et donnant de la vie à notre intériorité. ]

-> Les individus doivent se trouver en eux-mêmes, et ce n'est qu'ensuite qu'ils se trouvent dans le monde.
La communauté doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se retrouver dans l'ensemble de l'humanité.
L'humanité doit se trouver en elle-même, et ce n'est qu'après cela qu'elle peut se trouver dans le monde entier.
[Shmoné Kévatsim 8:41]

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