+ L'amour d'Hachem pour chaque juif :
-> "Hachem, ton D., t'aime" (ki aévé'ha, Hachem Eloké'ha - Ki Tétsé 23,6)
-> "Hachem dit à Israël : .. Je vous aime!" (aavti ét'hem - Mala'hi 1,2)
-> [Hachem dit à Israël] : Je t'aime d'un amour éternel" (aavat olam aavti'ha - Yirmiyahou 31,2)
-> [avant le Shéma, dans la prière du matin nous disons :"ahavat olam aavtanou Hachem Elokénou", et le soir : "ahavat olam ahavtanou" (aavat olam beit Israël amé'ha aavta) = Hachem a un amour infini pour nous (les juifs). ]
=> Est-ce que Hachem aime chaque juif?
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-> Le rav Kalonymos Kalman Shapira, le Rabbi de Piaseczno, (dans son Aish Kodech - 'Hanoucca 5702 [1941]) enseigne :
Vous êtes-vous déjà demandé si Hachem vous aimait?
Il aime certainement le peuple juif dans son ensemble, en tant que nation.
Hachem nous a sortis d'Egypte et nous a donné la Torah. Nous a appelé "élus" et "précieux". [ex: "c'est vous seuls que j'ai distingués entre toutes les familles de la terre" - Amos 3,2]
Mais nous aime-t-il en tant qu'individu?
La réponse est : oui.
Hachem aime chaque juif individuellement "d'un amour sans limite et sans fin". Il est infini, donc Son amour est infini, et par conséquent, Son amour est le plus profond, le plus réel, le plus authentique qui puisse jamais être ou être ressenti.
Il n'y a littéralement pas de limite à l'amour qu'Il nous porte.
Et Son amour ne dépend de rien. Hachem aime [chaque juif individuellement] parce qu'Il nous aime, pas à cause de ce que nous faisons ou de ce que nous accomplissons. Uniquement ... parce que ... Il nous aime.
Hachem n'a jamais cessé et ne cessera jamais de nous aimer, même si nous faisons le mal.
Même dans nos pires moments, Il n'a jamais cessé de nous aimer. Même si nous faisons les pires choses, il nous aimait au moment même où nous le faisions. Hachem était même avec nous quand nous le faisions [comme Il l'est à chaque seconde de notre vie].
Hachem ne nous quitte jamais et ne cessera jamais de nous aimer.
Le midrach (Tan'houma Yitro 5) dit : "Im taazov, ten daaté'ha" = Si tu quittes [Hachem], réfléchis."
Comment le remède pour quitter Hachem peut-il être de "réfléchir"?
Cependant, l'idée est que nous ne pouvons jamais vraiment quitter Hachem. Il nous aime trop et reste toujours près de nous.
Nous avons pu nous éloigner de lui, mais il ne nous a jamais quitté. Le simple fait d'y penser vous ramènera à lui.
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-> Le rabbi de Piaseczno (dans son autre livre Déré'h haMélé'h - Shékalim 5690) écrit explicitement qu'Hachem aime chaque juif individuellement.
[dans Shabbath Téchouva 5690, il dit qu'Hachem ne cesse jamais d'aimer chaque juif, mais parfois (pour notre bien ultime) il y a un mélange de din (rigueur), qui peut laisser croire l'inverse. ]
-> Le 'Hafets 'Haïm écrit également explicitement que Hachem aime constamment chaque juif. [voir Chemirat haLachon - chaar haZé'hira chap.2 ]
-> De même, Rabbénou Bé'hayé dans le 'Hovot haLévavot (chaar haBita'hon - pérek chéni).
-> Le Maharal (début de la hakdama du Déré'h 'Haïm) écrit que tout comme Hachem a choisi le peuple juif en tant que nation, Il a choisi chaque juif en tant qu'individu.
En d'autres termes, tout comme le peuple juif est précieux pour Hachem dans son ensemble, chaque juif est précieux, voire "choisi", en tant qu'individu.
[si tu es juif(ve) dans ce monde, c'est qu'Hachem a choisi ton âme divine de sous Son Trône de gloire, et forcément rien que par cela Hachem t'aime constamment. ]
-> Le matin (prière de cha'harit) juste avant de faire la déclaration importante du Shéma Israël, nous disons qu'Hachem est "bo'her bé'amo Israël béhava" = Il a choisi Sa nation Israël avec amour", ce qui signifie qu'Hachem a choisi la nation juive parce qu'Il l'aime dans son ensemble.
Si c'est le cas, il s'ensuit que chaque juif est "choisi" parce qu'Hachem l'aime en tant qu'individu.
[on a vu que dans la bénédiction avant le Shéma, nous disons aussi : "ahavat olam ahavtanou" (Hachem nous a choisi par un Hachem éternel). ]
[la lecture du Shéma où nous déclarons l'unité d'Hachem dans le monde, est juste précédée d'une prise de conscience dans le fait qu'Hachem nous aime personnellement. Il en résulte que pour pouvoir pleinement proclamer la grandeur d'Hachem dans ce monde, on doit d'abord se travailler jusqu'à vivre une réalité où Hachem m'aimera toujours, Il sera toujours à Mes côtés.
Il n'y a de roi sans sujet, et vu que Hachem nous a choisi chacun par amour, alors le fait de penser à cette réalité nous donne la confiance et un surplus d'énergie pour en retour proclamer Sa grandeur dans le monde.
C'est une dynamique positive : Hachem (le boss des boss) m'a choisi pour Le servir, donc je suis quelqu'un d'important dans ce monde. Puisque je me considère comme spirituellement plus élevé que la quasi totalité du monde (non juifs), alors je dois agir avec responsabilité pour le plus grand des patrons, le boss des boss, Hachem. ]
-> Chaque juif est appelé enfants d'Hachem (Réé 14,1 ; Pirké Avot 3,14).
Le Ibn Ezra (Réé 14,1) écrit qu'Hachem aime un juif plus qu'un père ne pourrait jamais aimer son enfant.
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-> Souvent, une personne a du mal à ressentir l'amour d'Hachem, non pas parce qu'elle ne peut pas accepter qu'Hachem est tout amour et qu'il aime tout le monde, mais plutôt parce qu'elle a l'impression de ne pas être aimable, même aux yeux d'Hachem. Une telle personne doit réaliser que de même qu'on ne peut penser comprendre les profondeurs du divin, de même c'est une réalité de ce monde qu'en tant que juif(ve), Hachem nous aime forcément, point final.
-> Certes nous devons faire téchouva sur nos fautes, mais cependant l'amour infini d'Hachem pour nous ne dépend pas du fait que nous fassions téchouva ; Il nous aime quoi qu'il arrive.
La guémara ('Haguiga 15a) parle de la gravité des fautes qu'a pu commettre A'her, et elle dit : "Shouvou banim ... 'houts méA'her" (revenez vers Moi mes enfants (en téchouva) ... sauf A'her).
Ainsi, il est sous-entendu que malgré ses fautes très graves, A'her était néanmoins toujours considéré comme un fils (ben), un terme d'amour et d'affection.
[sa téchouva était toujours possible, mais au regard de leur gravité elle lui demandera davantage d'efforts (moins d'aide du Ciel au début). ]
-> Même si nous acceptons qu'Hachem aime infiniment chaque juif, ne pourrait-il pas cesser de l'aimer? Peut-être que les actions d'une personne peuvent être si basses qu'Hachem cesse d'aimer cette personne?
Est-ce qu'Hachem aime un juif qui est mauvais?
Le rabbi de Piaseczno affirme : "Hachem n'a jamais cessé et ne cessera jamais de nous aimer, même si nous faisons le mal."
L'implication est que peu importe ce qu'on traverse, ce qu'on fait, rien ne peut venir faire cesser l'amour qu'Hachem a pour moi.
[d'une certaine façon, c'est un "éch tamid" (feu continuel), rien ne peut éteindre cet amour. ]
-> Lorsque nous disons : "Hachem ohev tsadikim" ce verset se réfère à tous les juifs, comme il est dit "véamé'h koulam tsadikim" ("Ton peuple est composé que de tsadikim - Yéchayahou 60,21).
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-> Précision :
On peut se demander ce que signifie exactement le fait qu'Hachem "aime". L'amour est une émotion humaine. Comment peut-on l'appliquer à Hachem?
Il semblerait qu'une telle description doive être comprise comme anthropomorphique. La Torah, à de nombreuses occasions (voir, par exemple, Dévarim 11,12 : "les yeux d'Hachem sont toujours sur lui", ou Bamidbar 11,1 : "Hachem a entendu"), décrit Hachem en utilisant des caractéristiques humaines comme un mécanisme pour nous aider à obtenir une sorte de compréhension de Lui, un Être incorporel et infini qui est essentiellement trop grand pour qu'un humain puisse le saisir (voir Rachi - Dévarim 29,19).
Se référer à Lui en termes humains est utile et ne doit pas être pris au pied de la lettre. Ce qu'il est important de comprendre, c'est : si le terme utilisé est "amour", c'est ainsi que nous sommes censés le comprendre, et apparemment, c'est la meilleure façon d'encadrer ce qui est décrit.
Ce que signifie réellement "l'amour d'Hachem" n'a aucune importance. Ce qui est important, c'est que nous sommes censés le percevoir, nous y référer et comprendre ce qu'il est en réalité comme étant de l' "amour". En ce qui nous concerne, c'est ce qu'il est.
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+ Souffrance & amour d'Hachem :
-> Le rav Kalonymos Kalman Shapira, le Rabbi de Piaseczno, (dans son Aish Kodech - Vayikra 5700) enseigne :
"Est-il véritablement vrai que l'on ne blesse jamais quelqu'un que l'on aime? Et si un processus douloureux était en fait ce qu'il y a de mieux pour cette personne?
Un parent qui n'emmène pas son enfant chez le dentiste parce qu'il ne veut pas lui faire mal serait considéré comme négligent et non comme aimant. Une mère qui refuse à son enfant un médicament avec un mauvais goût mais nécessaire ou une procédure médicale douloureuse mais nécessaire n'est pas une mère aimante mais une mère cruelle.
On fera de bonnes choses pour un être cher, même si elles sont douloureuses.
La différence entre celui qui fait mal parce qu'il aime et celui qui fait mal parce qu'il hait est l'intention qui sous-tend la douleur, c'est-à-dire le fait de savoir si la douleur est la meilleure pour la personne blessée.
Alors que les humains peuvent commettre des erreurs et causer de la douleur inutilement, Hachem ne commet aucune erreur. Il nous aime trop pour ne pas nous donner ce dont nous avons besoin, et il peut nous blesser pour cela.
Les périodes douloureuses qu'Hachem nous fait traverser sont des signes d'affection, au même titre que les périodes plus calmes, car le gain de la douleur est plus grand que la douleur elle-même et constitue un moyen d'acquérir l'or qui se trouve au sommet de la montagne. "
-> Le Baal Shem Tov apporte l'analogie d'un père qui apprend à son fils à marcher. Il se tient à distance et appelle l'enfant à marcher vers lui. Lorsque le fils s'approche, le père recule, l'enfant perd l'équilibre et tombe. Pourquoi le père a-t-il reculé? Ne savait-il pas que l'enfant pouvait tomber?
Mais le père a compris qu'il ne rendrait pas service à son enfant en restant debout, car celui-ci n'apprendrait pas à marcher plus de quelques pas. Maintenant, le fils fera des efforts, se relèvera, fera d'autres pas, deviendra plus fort grâce au défi et apprendra à marcher grâce à ce processus.
L'idée est que les défis douloureux qu'Hachem nous lance ne sont pas moins des actes d'amour et d'attention que les pas en arrière d'un père pour donner à son fils la force de marcher. Le père est prêt à faire souffrir son enfant, malgré l'amour qu'il lui porte, parce que ce qui peut résulter de la douleur est plus grand que la douleur.
-> Le rabbi de Piaseczno (dans son Aish Kodech - 'Hanoucca 5702) écrit :
"Même dans les périodes de "hester" (moment où Hachem nous semble caché), il (un juif) doit croire en Lui, et que tout ce qui vient de Lui est bon et tout est juste et que toute la souffrance est remplie de l'amour d'Hachem pour Israël".