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Les souffrances (2e partie)

+ Les souffrances (2e partie) :

2°/ La bonté d'Hachem, toutes ses actions proviennent de Son amour pour chaque juif :

-> Hachem a créé le monde uniquement pour notre bénéfice, et non pour le sien. Hachem Lui-même n'a pas besoin de nous ni de nos actions ; que nous suivions la Torah ou non n'affecte que nous-mêmes.
Comme le dit le midrach (Béréchit rabba 44,1) : "les mitsvot ont été données dans le seul but de raffiner l'humanité".
Le Ramban (Ki Tétsé 22,6) explique : "La réalisation des mitsvot ne donne rien à Hachem, mais seulement à la personne qui les accomplit. Les mitsvot protègent une personne des dommages, des fausses croyances ou des mauvais traits de caractère, ou elles lui rappellent certains miracles accomplis par Hachem".
Puisque la seule motivation d'Hachem pour créer l'univers était la bonté, il s'ensuit que tout ce qui se passe dans le monde est bon. Même lorsque quelque chose semble mauvais, nous pouvons être sûrs qu'il s'agit en fait d'une bonté cachée qui provient de l'amour d'Hachem, même si le fait de savoir comment il en est ainsi peut, à l'heure actuelle, être au-delà de notre capacité à le comprendre (cela nous sera accessible qu'après notre mort, libre arbitre et limitations humaines obligent).

-> Le but de la création [de l'univers] était [le désir] pour Hachem de donner de sa bonté aux autres.
[Ram'hal - Déré'h Hachem - vol.1 , 2:1]

-> Nous savons qu'Hachem ne désire que faire le bien et qu'Il aime Ses créations comme un père aime son fils.
Cependant, cet amour même motive parfois le père à châtier son fils, afin qu'il en tire un bénéfice à long terme (pour son bien ultime). Comme le dit le verset : "car de même qu'une personne châtie son fils, de même Hachem, votre D., vous châtie" (Ekev 8,5).
Il apparaît que le jugement et la punition proviennent en fait d'une source d'amour.
La réprimande d'Hachem ne ressemble pas à l'attaque d'un ennemi en quête de vengeance, mais plutôt à celle d'un père qui désire ce qui est bon pour son fils.
[Ram'hal - Déré'h Hachem - vol.2 , 8:1]

=> Savoir que les souffrances proviennent de l'amour d'Hachem et qu'elles sont pour notre bien est très bénéfique.
Vivre avec des sentiments destructeurs de tristesse ou de colère contre Hachem est simplement une erreur. Dans la mesure où nous pouvons ressentir la vérité de ce concept, nous pouvons remplacer ces émotions négatives par une attitude optimiste et positive.

-> Ailleurs, le Ram'hal (Daat Tévounot) enseigne :
Le verset dit : "Comme une personne châtie son fils, Hachem, ton D., te châtie" (Ekev 8,5).
Cela signifie que la manière dont Hachem réprimande le peuple juif n'est pas une manière de se venger ou d'attaquer un ennemi, mais plutôt une manière d'aimer, car Hachem aime [chaque juif] comme un père aime son fils ...

Il en résulte deux avantages :
La réprimande [d'Hachem] elle-même, même lorsqu'elle est exécutée, n'est pas faite avec cruauté, mais avec une grande douceur ...
Puisque même lorsque Hachem punit Ses créations, Sa motivation sous-jacente est seulement d'être miséricordieux et de leur faire du bien, si parfois Il voit que celui qui est jugé ne peut pas supporter le jugement, Il le traitera avec miséricorde.

Comme nous l'avons dit, la réprimande d'Hachem vient de l'amour, comme le dit le verset : "Et le père qui aime son fils le châtie" (Michlé 13,24). Car un père qui aime son fils ne veut pas que son fils soit plein de mauvais traits de caractère. C'est pourquoi, parce qu'il l'aime, il développera une stratégie pour le traiter, avec une grande sagesse, jusqu'à ce qu'il prenne le bon chemin.
À partir de ce moment-là, "le père d'un juste est au comble de la joie" (Michlé 23,24) = le père se réjouit de son fils, qui chérit son père et accomplit sa volonté.

Nous voyons donc que l'amour du père le pousse à chérir son fils et à le récompenser largement lorsqu'il se comporte bien. Et c'est cet amour même, le désir de ce qui est bon pour le fils, et non de ce qui lui est nuisible, qui poussera le père à le punir s'il se comporte mal.
Cet amour incitera également le père à faire preuve d'équité dans la discipline de son fils : "La main gauche repousse, la main droite rapproche". (Voir Sotah 46a.).

=> La sensibilité avec laquelle Hachem nous inflige des souffrances reflète l'amour et la bonté qui Le motivent à le faire.
Contrairement à un monarque en colère qui s'acharne sur le serviteur qui lui a désobéi, les châtiments d'Hachem sont exécutés avec douceur et miséricorde.

Afin de considérer la souffrance sous le bon angle, le Ram'hal propose l'analogie suivante : il arrive qu'un médecin inflige une douleur à un patient afin de le guérir d'une maladie beaucoup plus grave. Il s'agit clairement d'un acte de compassion et non de cruauté. Si nous réalisions que les souffrances infligées par Hachem le sont pour la même raison, nous ne ferions que l'aimer davantage!

En ce sens le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit :
"Nos Sages nous disent que "tout ce que fait Hachem est pour le bien" (Béra'hot 60b). Cela signifie que même la souffrance et les problèmes, qui semblent mauvais, sont en fait absolument bons.
On peut comparer cela à un médecin qui ampute le membre d'un patient afin de sauver le reste de son corps. L'acte du médecin semble cruel, mais il s'agit en fait d'un acte de miséricorde, réalisé dans le but d'améliorer la situation du patient à long terme. À l'égard d'un tel médecin, le patient ressent plus d'amour, et non moins!

Il en va de même pour Hachem. Lorsqu'une personne réalise que tout ce qu'Hachem lui fait, physiquement et financièrement, est pour son bien, même si elle ne peut pas voir ou comprendre en quoi cela est bon, alors aucune douleur ou difficulté ne diminuera son amour pour Hachem.
Au contraire, cet amour se renforcera et s'accroîtra constamment."

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-> Nous venons de voir que selon le Ram'hal lorsque Hachem punit un fils (un juif), ce n'est pas par désir de vengeance, mais plutôt comme une expression d'amour, pour aider cette personne à s'améliorer.
Ce principe est également énoncé par le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 4,22) :
"La règle est qu'Hachem ne se venge pas comme les êtres humains, mais plutôt comme un père qui se soucie de son fils" (Michlé 3,12). Cela signifie que le désir d'Hachem de nous châtier est comme celui d'un père à l'égard de son fils.
De même qu'un père a pitié de son fils et ne veut pas le faire souffrir, mais qu'il le châtie néanmoins pour qu'il améliore son comportement, de même Hachem châtie ceux qu'Il aime."

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-> La façon de libérer son cœur de toute tristesse ou inquiétude concernant les choses du monde, même en ce qui concerne "les enfants, la vie et la subsistance", est de suivre l'enseignement de nos Sages selon lequel "tout comme une personne bénit Hachem pour sa bonne fortune, [elle doit aussi Le bénir pour son malheur]" (guémara Béra'hot 54a), ce que la guémara (Béra'hot 60b) explique comme signifiant que l'on doit accepter ses difficultés avec joie, tout comme on se réjouit d'une bonté qui est révélée et manifestement bonne. La raison en est que le malheur est également bon ; cependant, parce qu'il provient du "monde de la dissimulation", qui est au-dessus du "monde de la révélation", les êtres humains ne le reconnaissent pas comme tel.
[rabbi Shnéour Zalman de Liadi - Tanya - chap.26]

-> Dans le même ordre d'idées, le Tanya écrit ailleurs que tout ce qui arrive est bon ; parfois ce bien est révélé, d'autres fois il est caché. Comme nous l'avons vu précédemment, le bien "caché/dissimulé" est en fait beaucoup plus puissant et descend d'une source plus élevée.
[ce qui nous semble mal, souffrance, ... provient d'une source plus élevé : le "monde de la dissimulation", et ainsi d'une dose de "mal" apparent en réalité Hachem nous comble de bontés, beaucoup plus que de ce qui nous semble apparemment comme bien. ]

Le Tanya (Iguéret haKodech 11) enseigne :
"La vérité est que rien de mauvais ne vient d'en-Haut et que tout est bon, mais à cause de la grandeur et de l'énormité de ce bien, il n'est pas perçu comme tel.
Cette croyance est la principale émouna pour laquelle une personne a été créée."

-> Lorsqu'une personne subit une souffrance, elle ne doit pas la considérer comme mauvaise, car sa source est bonne, puisque seule la bonté parfaite vient d'Hachem, et rien de mauvais.
[rabbi Shnéour Zalman de Liadi - Likouté Torah - paracha 'Houkat 62a]

[ Hachem ne fait pas de mauvaises choses, lorsqu'un événement apparemment mauvais se produit, il doit, en réalité, être bon, même si nous ne pouvons pas voir pourquoi ou comment. C'est cela la vraie émouna, tout n'est que pour notre bien, même si sur le moment tout semble nous indiquer le contraire. ]

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-> L'Alter de Kelm note que même les punitions d'Hachem sont souvent données dans un "bel emballage", ce qu'une personne censée remarquera et appréciera.

Il écrit : Même lorsqu'un homme est jugé et puni avec douleur, il peut encore trouver le "beau papier d'emballage", les "épices odorantes" (comme avec Yossef dans la caravane pour aller en Egypte) qui accompagnent tout ce qu'il doit endurer. Même dans la punition elle-même, on peut trouver l'amour d'Hachem pour Son enfant unique, le peuple juif.

Dans l'extrait suivant, le Chofetz Chaim souligne à quel point l'amour d'Hachem est grand pour chaque juif - et que nous devrions particulièrement nous en souvenir dans les moments difficiles.
-> Il ne faut pas devenir amer face à une situation difficile. On doit plutôt puiser sa force auprès d'Hachem, car tout arrive d'Hachem, et l'amour d'Hachem pour une personne est plus grand que l'amour qu'elle pourrait se porter à elle-même.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - Epilogue]
[ Hachem peut tout, Hachem aime chaque juif plus que nous ne pourrions nous aimer, alors comment penser qu'il peut décréter une mauvaise chose sur nous. ]

-> "L'intensité de l'amour d'un père pour son enfant est bien connue ; elle dépasse même l'amour du père pour lui-même ... Nous pouvons donc déduire à quel point la miséricorde et la bonté d'Hachem sont grandes pour Son peuple, les juifs."
[rav Yé'hezkel Levenstein - Ohr Yé'hezkel - Emouna - p.224]

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+ En résumé :

-> Lorsque des difficultés surviennent, nous pouvons avoir l'impression qu'Hachem est en colère contre nous parce que nous avons fauté et que nous nous vengeons. Mais c'est une erreur : nos fautes n'affectent en rien Hachem.
La souffrance qu'Il nous envoie ne vient pas de la haine, mais plutôt de l'amour, d'un désir de nous aider, même après que nous ayons trébuché et que nous ayons besoin de Son aide.

En fait, une grande partie des difficultés rencontrées par les gens avec le concept de la punition d'Hachem provient du malentendu ci-dessus ; les gens pensent qu'Hachem réagit avec colère parce qu'ils Lui ont désobéi.
Comme nous l'avons expliqué, c'est précisément le contraire qui est vrai. Seul l'amour d'Hachem pour nous le pousse à nous infliger une punition, pour notre bien.
Connaître cette vérité change toute notre vision de la punition et de la souffrance, et en fin de compte, de nous-mêmes.

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3°/ La miséricorde d'Hachem s'applique même aux réchaïm :

-> Nous avons vu que la souffrance et la punition sont l'expression de l'amour d'Hachem pour chaque juif. Mais certaines personnes qui souffrent ont du mal à se sentir ainsi, elles sont convaincues d'être des "réchaim" (le yétser ara nous dévalorise pour nous faire désespérer).

-> Hachem avait de la bonté même envers les égyptiens :
Le rav Avraham Grodzinski explique comment les miracles qu'Hachem a accomplis en Égypte n'étaient pas seulement pour le bénéfice des juifs mais, chose choquante, également pour celui des égyptiens
En dépit de la méchanceté et de la cruauté avec lesquelles les égyptiens soumettaient le peuple juif, Hachem voulait qu'ils aient une chance de grandir et de faire téchouva. À cette fin, Hachem leur a envoyé des souffrances, qui ont le pouvoir de pénétrer au cœur de la personnalité d'une personne et de provoquer d'immenses changements positifs [sur notre attitude, personnalité].
Et c'est effectivement ce qui s'est passé. Le rav Grodzinski montre comment nous assistons à la croissance spirituelle continue de Pharaon et de sa nation.

Il enseigne ainsi (dans son Torat Avraham) :
"Tous les miracles de la sortie d'Egypte, qu'Hachem a accomplis pour enseigner au peuple juif la émouna et la hachga'ha (Providence Divine), ont également été accomplis pour enseigner ces idées à Pharaon et aux égyptiens, comme il est dit : "Et l'Égypte saura que Je suis Hachem" (Vaéra 7,5).
Au début, les "gyptiens n'avaient aucune connaissance d'Hachem. Pharaon demande : " Qui est Hachem, pour que j'écoute sa voix? Je ne sais pas qui est Hachem" (Chémot 5,2).
Mais peu de temps après, Pharaon dit : " Priez pour moi auprès d'Hachem" (Vaéra 8,4). Il connaissait donc Hachem, et il était également conscient du concept de la prière, et de la personne à qui il est le plus approprié de prier.
Peu après, Pharaon dit : " Hachem est le tsadik, et moi et ma nation sommes les réchaïm" (Vaéra 9,27). Pharaon comprend alors les concepts de tsadik et de racha, ainsi que le fait qu'Hachem est un tsadik et que lui, Pharaon, et sa nation, sont des réchaïm. Pharaon admettait ainsi sa faute et se repentait, ce qui lui valut une récompense.
Lorsque Pharaon a dit : "Allez sacrifier à votre Dieu dans le pays" (Vaéra 8,21), il s'agissait déjà d'une action partielle de repentir, et il reconnaissait également le concept des sacrifices.

Les égyptiens, eux aussi, ont connu une croissance spirituelle à la suite des plaies, niveau par niveau.
Certains d'entre eux devinrent "ceux qui craignent la parole d'Hachem" (Vaéra 9,20) ...
Comment ont-ils atteint ce type de croissance, un changement si radical de leur système de croyance, en si peu de temps?

La réponse est par les souffrances. Les miracles dont les égyptiens ont été témoins les ont fait souffrir, et c'est ce qui les a amenés à la perfection dans leurs croyances, quelque chose que les miracles seuls n'auraient pas pu accomplir ...

La perfection de la connaissance qui vient directement des souffrances n'exige pas la perfection du caractère. Au contraire, les souffrances elles-mêmes ont le pouvoir de percer la personnalité d'une personne et de parfaire ses connaissances. Il n'est pas nécessaire pour cela de briser les traits de caractère, même involontairement.
Au contraire, les traits de caractère d'une personne, et en particulier le plus puissant d'entre eux, l'amour de soi, rendront sa émouna forte et puissante, afin de revenir à un état de calme et d'éviter la souffrance qui entre en conflit avec cet amour [de soi].

Les 10 plaies n'étaient pas une vengeance pour le passé (pour ce qu'ils ont fait subir aux juifs), comme le sont les punitions humaines. L'intention d'Hachem était plutôt de rendre meilleurs les égyptiens grâce à ces plaies, qu'ils puissent reconnaitre qu'ils étaient réchaïm et faire téchouva, renvoyant les juifs de leur propre volonté.

D'ici nous pouvons voir la bonté infinie d'Hachem.
Hachem n'a pas seulement enseigné aux égyptiens le chemin de la émouna, avec tous ses détails, par le biais des plaies, malgré leur méchanceté (racha) totale, Il a même voulu leur donner la perfection d'un repentir complet et la clarté de Le connaître.

Même au moment où les égyptiens poursuivaient les juifs dans la mer, Hachem attendait qu'ils fassent téchouva ; peut-être, dans le feu de l'action, alors que la mer se déchaînait devant eux, auraient-ils une pensée de téchouva complète et seraient-ils sauvés."

=> Nous avons vu comment l'amour d'Hachem s'étend à chaque juif, et en fait à toute l'humanité. En ce sens même les cruels égyptiens, qui ont affligé le peuple juif d'un amer esclavage, ont eu l'occasion de faire téchouva, car Hachem se soucie de toutes Ses créations.
Ce concept est également souligné par le rav Yé'hezkel Levenstein, qui citant nos Sages, souligne que lorsque ces réchaïm d'égyptiens se noyaient dans la mer Rouge, Hachem souffrait, pour ainsi dire.
Même si Hachem a puni les égyptiens avec les 10 plaies, il l'a fait dans un esprit de miséricorde, en leur donnant la force de survivre miraculeusement à chaque plaie et l'occasion de faire téchouva.
Ainsi, nous voyons que la bonté infinie d'Hachem s'étend même aux non-juifs, aux réchaïm et aux moments de punition divine. C'est pourquoi elle s'applique d'autant plus à Ses enfants bien-aimés (chaque juif, même le plus fauteur)!

-> Le rav Levenstein (Ohr Yé'hezkel) écrit :
L'Alter de Kelm s'inspirerait de la déclaration de nos Sages (Méguila 10b) selon laquelle, lors de l'ouverture de la mer Rouge, les anges voulaient chanter pour Hachem, mais Hachem leur a dit de ne pas le faire, en disant : "Mes créations se noient dans l'océan, et vous chantez?"
Les anges, ayant vu la bonté d'Hachem et l'ouverture miraculeuse de la mer Rouge, voulaient chanter et Le louer, mais Hachem les en empêcha, car lorsque Ses créations meurent dans l'océan, ce n'est pas le moment de chanter. Hachem souffrait (si l'on peut dire) pendant que les égyptiens étaient punis!

Nous voyons ici que même si l'ouverture de la mer Rouge a été un moment de punition pour les égyptiens, la miséricorde et la bonté d'Hachem n'ont pas cessé pour autant.
La bonté d'Hachem est si grande qu'à ce moment, Il était pour ainsi dire dans la douleur et le deuil, et qu'il était donc inapproprié de chanter.

En fait, cela va encore plus loin. Même lorsque Hachem punit, la punition elle-même, malgré sa sévérité, est donnée avec miséricorde.
Cela est évident dans les plaies de la sortie d'Egypte, où, bien qu'Hachem ait infligé des punitions sévères, Il a néanmoins limité la sévérité de la souffrance en raison de Sa miséricorde.
A titre d'exemple, prenons la plaie des grenouilles, où il est dit "et en toi et en ton peuple, les grenouilles entreront" (Vaéra 7,29), ce que Rachi explique comme signifiant que les grenouilles sont entrées dans leurs estomacs et ont coassé.
Cela devrait nous amener à nous demander : comment les égyptiens sont-ils restés en vie après une telle épreuve?

Mais la réponse est comme nous l'avons dit. Même les punitions d'Hachem proviennent d'un lieu de bonté illimitée.
C'est pourquoi la plaie a été pesée avec précision, pour punir les égyptiens et les faire souffrir, mais en même temps pour les maintenir en vie et ne pas les tuer.
Cela était vrai non seulement pour la plaie des grenouilles, mais aussi pour les autres plaies. Si l'on y réfléchit, on s'aperçoit que le fait que les égyptiens aient survécu à chaque plaie est en soi un véritable miracle, qui atteste qu'Hachem prenait soin d'eux, malgré le fait qu'ils continuaient à Lui désobéir, en ignorant les plaies et les avertissements.

Or, en avertissant les égyptiens avant chaque plaie, Hachem leur donnait de multiples occasions de faire téchouva. En réalité, parce qu'ils ont ignoré ces avertissements et ont continué à Lui désobéir, leur faute s'est aggravée et ils ont mérité une plus grande punition, ainsi dans un sens, les avertissements qu'ils ont reçus ont finalement aggravé leur situation.
Néanmoins, Hachem, dans Son infinie miséricorde, a choisi de leur donner ces avertissements, car ils auraient pu en tirer profit.

C'est ce que reflètent les paroles du prophète : "Rejetez toutes vos fautes ... de dessus vous, et faites-vous un cœur nouveau ... Car je ne veux pas que l'homme meure, mais qu'il se repente de sa méchanceté, qu'il se repente et qu'il vive!" (Yé'hezkel 18,31-32).
Hachem se lève et plaide, pour ainsi dire, avec les méchants : "Levez-vous et faites téchouva! Faites-vous un cœur nouveau ..."

En fait, il est explicite dans les versets que les plaies de la sortie d'Egypte étaient aussi pour le bénéfice des égyptiens. Lors de l'ouverture de la mer Rouge, le verset dit : "et les égyptiens sauront que Je suis Hachem" (Béchala'h 14,4).
Nous voyons clairement que le but de l'ouverture de la mer Rouge était que les égyptiens reconnaissent que "Je suis Hachem". En dépit du fait que les égyptiens étaient complètement méchants (réchaïm), Hachem a défié les lois de la nature et a ouvert la mer dans le seul but de leur donner cette connaissance.
Et bien qu'ils n'obtiennent cette reconnaissance qu'au dernier moment de leur vie, Hachem la considère si importante qu'Il accomplit un miracle pour la leur accorder.
Tout cela est dû au désir infini d'Hachem de faire du bien même aux pires réchaïm, tout en infligeant les punitions les plus sévères, car Ses miséricordes ne s'épuisent jamais et Il essaie d'améliorer la vie des gens sur le long terme.

Après avoir constaté à quel point la bonté d'Hachem s'étend à tous, nous pouvons maintenant faire un kal va'homer : Hachem est si bon même envers les réchaïm non-juifs qui sont punis, parce que chaque être humain a la stature d'avoir été créé à l'image de D., comme il est écrit : "bien-aimé est l'homme, car il a été créé à l'image de D." (Pirké Avot 3,14).
Cette seule raison est suffisante pour qu'Hachem traite chaque être humain avec une miséricorde et une bonté infinies.
A plus forte raison, cela s'applique au peuple juif, dont la stature est encore plus élevée que celle des nations, puisqu'il est dit que "le peuple juif est précieux, car il est appelé les enfants d'Hachem" (Pirké Avot 3,14).
L'intensité de l'amour d'un père pour son enfant est bien connue ; elle dépasse même l'amour du père pour lui-même. Nous pouvons donc déduire à quel point la compassion/miséricorde et la bonté d'Hachem sont grandes pour Son peuple, les juifs."
[rav Levenstein - Ohr Yé'hezkel]

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