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Méguilat Esther (suite de la suite) – Le saviez-vous?

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12°/ La plus grande récompense :

=> Lorsque A'hachvéroch demanda à ses serviteurs quelle récompense Mordé'haï avait reçue pour avoir sauvé le roi d'un complot d'assassinat, il fut informé que rien n'avait été fait pour lui.
En effet, pourquoi A'hachvéroch n'a-t-il pas récompensé Mordé'haï immédiatement?

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Déré'h Si'ha) répond qu'A'hachvéroch a tenté de le récompenser, mais ses conseillers l'ont informé que pour Mordé'haï le juif, la plus grande récompense était de ne rien faire du tout pour lui. En effet, ils savaient que pour quelqu'un comme Mordé'haï, il n'y avait rien de plus précieux pour lui que d'être laissé en paix afin qu'il puisse s'asseoir et apprendre la Torah.

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13°/ Pendez-les haut et court :

=> Pourquoi Haman voulait-il pendre Mordé'haï à une potence de 50 coudées (environ 30,5 mètres) de haut? Une potence de 5 ou 6 coudées ne serait-elle pas suffisante pour le tuer?

-> Haman souhaitait pendre Mordé'haï sur la potence la plus haute afin de rendre sa mort publique de la manière la plus grandiose possible.
D'un autre côté, Haman avait également le désir macabre de voir Mordé'haï pendu alors qu'il se trouvait encore au festin d'Esther. Il n'a donc pas pu faire monter la potence à plus de 50 coudées, car comme l'enseigne la guémara (Erouvin 2b), les fenêtres des palais des rois ne sont pas plus hautes que 50 coudées.
[Chaar bat Rabim - Imré Moché]

-> Il existe 50 portes de la raison, et le niveau le plus élevé que l'homme puisse atteindre est la 49e porte.
Haman se considérait comme une divinité et s'enorgueillissait donc de maîtriser les 50 portes de la raison. Il a donc construit une potence de 50 coudées de haut pour afficher pompeusement ses "pouvoirs divins" qui lui ont permis de détruire Mordé'haï.
[Maharal - Ohr 'Hadach]

-> Haman rêva un jour que Mordé'haï volait au-dessus de sa maison. Comme la maison palatiale d'Haman mesurait près de 50 coudées de haut, il a voulu réaliser son rêve en suspendant Mordé'haï à une potence de 50 coudées de haut.
Il n'a pas tenu compte de la véritable signification de son rêve, à savoir qu'après l'exécution d'Haman, Mordé'haï prendrait le contrôle de la propriété d'Haman.
[rabbi 'Haïm Ben Bétsalel (frère du Maharal) - Séfer ha'Haïm]

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14°/ Prière triste ou joyeuse?

Lorsque Haman vint pour conduire Mordé'haï dans le défilé qu'A'hachvéroch avait décrété en son honneur, il trouva Mordé'haï priant la Amida. Haman a patiemment attendu que Mordé'haï ait fini de prier avant de l'approcher pour lui annoncer l'ordre du roi.
=> Pourquoi Haman le racha, n'a-t-il pas tenté de perturber la prière de Mordé'haï?

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yehoyoda - Méguila 16a) répond qu'Haman s'est rendu compte que s'il interrompait Morde'haï, ce dernier aurait dû répéter ses prières.
Or, comme la prière originale de Mordé'haï a été prononcée dans un état de tristesse, Haman savait qu'une telle prière ne serait pas très efficace. En revanche, s'il devait prier à nouveau après avoir été informé de la bonne nouvelle de la tournure soudaine des événements, la seconde prière serait récitée avec une extrême joie, et une prière joyeuse trouve une grande faveur et acceptation de la part d'Hachem.

[on apprend de là l'importance de se mettre dans une disposition joyeuse au moment de prier, afin de maximiser l'impact de nos prières. ]

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15°/ Les deux faces de la pièce :

Après qu'A'hachvéroch ait élevé Mordé'haï au pouvoir, il le chargea de frapper les pièces de monnaie de l'empire.
Le midrach (Esther rabba 39,11) dit que la pièce de monnaie de Mordé'haï représentait une couronne d'or d'un côté et des cendres et un cilice de l'autre.
[Selon un autre midrach (Yalkout Esther 1,059), la pièce avait une image de Mordé'haï d'un côté et d'Esther de l'autre. ]
Grâce à ces pièces, la renommée de Mordé'haï s'est répandue dans toutes les provinces. [Targoum Richon - Esther 9,4]

De nombreux commentateurs discutent du message sous-jacent de ces 2 images opposées :
-> De même qu'Hachem a choisi Moché pour devenir le chef du peuple juif parce qu'il a partagé le fardeau de ses frères qui souffraient, Mordé'haï a voulu faire comprendre qu'il avait lui aussi mérité sa position élevée à la cour du roi (la couronne en or) parce qu'il avait ressenti intensément la douleur de ses frères au moment où ils étaient en danger (en revêtant pour eux un cilice et des cendres pour implorer Hachem en leur faveur).
[rabbi Akiva Sofer - Daat Sofer]

-> La pièce de Mordé'haï représentait 2 extrêmes opposés de souffrance et de succès.
En effet, il n'est pas naturel que ces 2 extrêmes se retournent soudainement comme on lancerait une pièce.
Ainsi, la pièce de monnaie démontre que le passage de la déchéance au succès n'est pas un phénomène naturel, mais qu'il est le fruit de la main d'Hachem.
[rabbi Akiva Sofer - Daat Sofer]

-> Bien que Mordé'haï mène une vie privilégiée de gloire et de fortune, représentée par la couronne d'or, le cilice et les cendres montrent qu'il ressent encore vivement la douleur de l'exil et pleure la destruction du Temple.
[rabbi Moché Sofer - Maharam Sofer]

-> Mordé'haï souhaitait démontrer sa gratitude envers Hachem pour l'avoir élevé des plus bas-fonds aux plus hauts sommets. Il souhaitait que ceux qui utiliseraient la pièce prennent note des événements remarquables de sa vie et apprennent à placer leur confiance en Hachem.
[rabbi Yossef Lieberman - Michnat Yossef - Baba Kama 97b - Pourim]

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16°/ La fin de la dissimulation :

Lorsque A'hachvéroch a demandé à Esther, lors du festin, de désigner le racha (méchant) qui souhaitait détruire son peuple, elle a d'abord désigné A'hachvéroch. Un ange est venu et a tourné sa main vers Haman. [guémara Méguila 16a]
=> Pourquoi Esther a-t-elle agi d'une manière aussi imprudente qui menaçait de saboter l'ensemble de sa mission?

-> Le rav Nathan Wachtfogel (Kovets Si'hot - vol.4) explique qu'Esther croyait à tort que la rédemption finale était proche, et que le temps était venu où "toute la méchanceté s'évaporera comme de la fumée" (cf. Téhilim 37,20).
Le fait que le miracle de Pourim se soit produit grâce à une dissimulation divine le place en fait à un niveau spirituel supérieur, ce qui explique pourquoi toutes les fêtes seront abolies à l'avenir, à l'exception de Pourim.
Puisqu'Esther était fermement convaincue de l'arrivée imminente du machia'h, elle pensait qu'il n'était plus nécessaire pour elle d'agir de manière fourbe.

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17°/ Le verset le plus long :

Le verset le plus long du Tana'h se trouve dans la méguilat Esther (8,9), qui décrit comment les scribes royaux ont été convoqués pour annuler le mauvais décret d'Haman.

Le Rokéa'h (Esther 8,9) dit que Hachem a donné à ce verset particulier la distinction d'être le verset le plus long parce qu'il décrit le salut d'Israël.
Ce verset, qui contient 43 mots et commence par les mots "Et les scribes du roi furent convoqués" (וַיִּקָּרְאוּ סֹפְרֵי הַמֶּלֶךְ), sert de contrepoids au verset (Esther 3,12), qui décrit comment Haman a convoqué les scribes du roi pour écrire le décret contre les juifs, qui commence également par les mots : וַיִּקָּרְאוּ סֹפְרֵי הַמֶּלֶךְ (vayikar'ou sof'ré amélé'h).
Le verset (Esther 3,12) contient 40 mots ; la signification du nombre 40 est qu'Haman voulait éradiquer la Torah, qui a été donnée en 40 jours.
Les 3 mots supplémentaires dans Esther (8,9) correspondent aux 3 jours de jeûne qu'Esther a promulgués. C'est grâce au mérite de ce jeûne de 3 jours que les juifs ont réussi à renverser le décret d'Haman.

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18°/ Une nouvelle lumière :

Après la mort d'Haman, il est écrit : "Les juifs eurent de la lumière, de l'allégresse, de la joie et de l'honneur " (Esther 8,16).
La guémara (Méguila 16b) explique que :
- la "lumière" est une référence à la Torah,
- "l'allégresse" fait référence aux fêtes juives, les Yom Tov,
- la "joie" fait référence à la brit mila (circoncision),
- "honneur" fait référence à la mitsva des téfilines.

=> Cette interprétation semble difficile, car les juifs n'avaient-ils pas la Torah et les mitsvot avant la persécution d'Haman?

-> Le Maharcha (Méguila 16b) répond que Haman a interdit aux juifs d'accomplir ces 4 mitsvot spécifiques, car elles démontrent toutes le lien spécial entre Hachem et les juifs.
La Torah est appelée "mon témoignage" (édout - עדות - Chémot 26,16), et les 3 autres sont appelées : "ot" (אות) = les téfilines (Chémot 13,9), la brit mila (Béréchit 17,11), et Yom Tov (Shabbath est appelé un "ot", un signe [Chémot 31,13], et Yom Tov est appelé Shabbath (Vayikra 23,32 ; Rachi Vayikra 23,15).

-> Rabbi Yaakov de Lissa (Méguilat Setarim - Esther 8,16) explique comment ces 4 mitsvot ont été diminuées à cause de la persécution d'Haman et ont été revitalisées après la chute d'Haman :
- pour la Torah = la guémara (Sanhédrin 24a) attribue le verset : "Il m'a placé dans les ténèbres comme un mort éternel" (Eikha 3,6) comme une allusion à la Torah orale étudiée en exil.
Cela est dû au fait que la Torah que l'on étudie en exil manque de clarté, en raison du fardeau écrasant de l'exil. [voir Rachi - Sanhédrin 24a]
Avec la chute miraculeuse d'Haman, la Torah a pu être comprise avec une clarté lumineuse.

- pour Yom Tov = en exil, les nations se moquent de l'observance des fêtes par Israël, ce qui déprécie sa valeur pour les juifs eux-mêmes.
Après le miracle de Pourim, la nation juive est tenue en haute estime par les non-juifs, ce qui leur permet de célébrer les fêtes avec joie.

- pour la Mila = nos Sages (guémara Erouvin 19a) disent qu'Avraham s'assoit à l'entrée de Guéhinam et fait sortir tous les juifs circoncis, sauf ceux qui ont cohabité avec une non-juive, car cela fait que sa circoncision devient cachée et Avraham ne le reconnaît donc pas.
Haman désigna des prostituées à la fête d'A'hachvéroch pour tenter les juifs de fauter, ce à quoi beaucoup succombèrent.
Suite à la persécution d'Haman, les juifs se repentirent de tout leur cœur et furent pardonnés de leurs péchés. En conséquence, les juifs se sont réjouis de la mitsva de la mila avec un bonheur renouvelé.

- pour les Téfilines = en ce qui concerne la mitzvah des tefillin, il est écrit : "Alors tous les peuples de la terre verront que le Nom d'Hachem est proclamé sur vous, et ils vous craindront" (Dévarim 28,10).
Cependant, ceci ne s'applique que lorsque la nation juive fait la volonté d'Hachem. Lorsqu'Israël commet des péchés et est banni en exil, les nations rabaissent les juifs pour leurs croyances archaïques. [cf. guémara Béra'hot 6a]
À la suite du miracle de Pourim, les téfilines redeviennent un objet de fierté et de distinction.

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19°/ Quatre puissances :

-> "Les juifs ont eu de la lumière, de l'allégresse, de la joie et de l'honneur" (Esther 8,16)
Comme nous l'avons vu précédemment, la guémara (Méguila 16b) explique que la "lumière" dans ce verset fait référence à la Torah, "l'allégresse" se réfère à Yom Tov, "la joie" se réfère à la circoncision, et "l'honneur" se réfère aux tefillines.
Haman a interdit aux juifs d'accomplir ces 4 mitsvot, et à sa mort, les juifs ont repris l'observance de ces mitsvot avec une joie renouvelée.
=> Pourquoi Haman a-t-il délibérément choisi d'abolir ces 4 mitzvot?

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Taama déKra) répond que Haman savait que ces 4 mitzvot donnaient aux juifs le pouvoir de vaincre sa nation d'origine, Amalek :
- la Torah = les Sages comparent la Torah de l'érudit en Torah aux armes et à l'armure d'un puissant guerrier. [Tana déBé Eliyahou rabba - fin chap.10]
Lorsqu'Amalek a attaqué les juifs dans le désert, Israël a réussi à vaincre Amalek en se renforçant dans l'étude de la Torah. [Mékhilta - fin paracha Bo]

- les Yom Tov = nos Sages enseignent que par le mérite du peuple juif d'observer les Fêtes juives, ils méritent d'éradiquer les descendants d'Essav, dont Amalek. [guémara Pessa'him 5a]

- la Mila (circoncision) = lorsque Shimshon était en danger d'être capturé par les Philistins, il a supplié Hachem : "Si la seule différence entre eux et moi est que je suis circoncis, cela devrait suffire pour que je ne tombe pas entre leurs mains ". [midrach Béréchit rabba 98,13]

- les Téfillines = les téfillines sont la force d'Israël. La guémara (Béra'hot 6a) interprète le verset "Toutes les nations du monde verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et elles auront peur de toi" (Dévarim 28,10) en faisant référence aux téfillines que l'on porte sur la tête.

=> Haman a compris que tant que les juifs pratiqueraient ces 4 mitzvot, il lui serait impossible de les détruire.

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20°/ Réaccepter la Torah :

"Les juifs ont établi et accepté" (Esther 9,27) = ils ont établi à l'époque d'A'hachvéroch ce qu'ils avaient déjà accepté au mont Sinaï. [guémara Shabbos 88a]
Lorsque les juifs ont accepté la Torah au Sinaï, ils ont accepté tous les commandements de la Torah sans réserve, en ayant confiance qu'Hachem ne les obligerait pas au-delà de leurs capacités. Cependant, ils n'ont pas accepté tous les futurs décrets rabbiniques sans réserve, car ils craignaient que les impositions faites par l'homme ne soient trop lourdes à porter.
Cependant, à l'époque d'A'hachvéroch, ils acceptèrent à nouveau les décrets des Sages par amour.
=> Comment cela s'est-il produit?

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot 19,8) explique :
Lorsque Mordé'haï refusa de s'incliner devant Haman, il respecta en fait l'injonction rabbinique de מראית עין : éviter l'apparence du péché.
En effet, l'ordre du roi était de s'incliner devant Haman en signe de respect, et non comme une forme d'adoration d'une idole, bien que cela ait donné l'apparence d'une adoration d'une idole, puisque Haman portait une idole autour de son cou.
Lorsque les juifs ont vu comment la détermination de Mordé'haï à respecter un décret rabbinique a apporté le salut à toute la nation juive, ils se sont engagés de tout cœur à respecter les mitsvot déRabbanan (les mitsvot instituées par les rabbanim), qui au Sinaï, n'étaient acceptées que sous la contrainte.

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21°/ Frapper à la lecture du nom d'Haman :

Il existe une ancienne coutume, datant de la période des Richonim, qui consiste à frapper chaque fois que le nom de Haman est mentionné au cours de la lecture de la Méguila.

En peut rapporter les raisons suivantes :
-> la source du "frapper Haman" est basée sur le dicton suivant : "le nom du méchant pourrira" (Michlé 10,7) et la mitsva d'effacer le nom d'Amalek. [Séfer haManhig - Méguila vol.1]

-> le joyeux vacarme sert de cri de victoire après la défaite d'Haman et vise à louer Hachem pour avoir sauvé la nation juive à ce moment-là.
[Shibolét haLéket 200 -> il note également que la manière dont ils faisaient du bruit [à l'époque] était de taper du pied, de frapper une pierre contre l'autre et de briser des assiettes. ]

-> Nos rabbanim ont prévu que les juifs, dans leur long exil, pourraient un jour se retrouver dans une situation similaire à celle de l'époque d'Haman. Lorsque les non-juifs entendront le chahut qui émane des synagogues pendant la lecture de la Méguila, ils s'enquerront de la source de la légèreté des juifs et on leur racontera le récit d'Haman. Les antisémites prendront l'histoire de la chute d'Haman comme un avertissement et cesseront de s'en prendre aux juifs.
[Kaf véNaki - cité par le 'Hida - Birké Yossef 687]

-> Au moment où nous "frappons Haman" pendant la lecture de la Méguila, des forces démoniaques frappent Haman dans le Guéhinam.
[Rokéa'h - citant rabbi Yéhouda ha'Hassid ; Kav haYachar vol.2 ; rabbi 'Haïm Palaggi - Roua'h 'Haïm 696,9]

[selon nos Sages dans la lecture de la Méguila lorsque nous lisons le nom d'Haman, nous réduisons les forces du mal contre Israël (acronyme de : להעביר גילולים מן הארץ).
Ainsi, la coutume de frapper est un message d'espoir pour chaque juif, car en ayant le mal qui est amoindri nous pouvons espérer de belles choses dans notre vie, et la venue du machia'h où le Satan sera totalement réduit en bouillie/détruit. ]

[ -> voir aussi : http://todahm.com/2018/03/05/pourim-la-coutume-de-taper-des-pieds ]

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