Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les mots de notre prière sont comme de la dynamite, mais les mots prononcés avec kavana sont comme une bombe atomique".
[rav Shimshon Pinkous]

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-> La prière que nous prononçons se compose de 2 parties : les mots que nous disons et les pensées (kavana) élevées qui les accompagnent.
[ nous terminons nos prières par : "Que les expressions de ma bouche et les pensées de mon cœur trouvent grâce devant Toi, Hachem" (yiyou lératson imré fi véégyon libi léfané'ha). Nous demandons que les 2 parties de la prière, les mots réels que nous avons prononcés et la kavana que nous avions à l'esprit, soient favorables aux yeux d'Hachem. ]
La partie la plus importante est la kavana que nous avons à l'esprit en prononçant les mots, mais sans verbaliser les mots, on ne remplit pas son obligation de tefillah.

Cette relation entre la kavana et la récitation est comparée à la relation entre l'âme et le corps.
Il est évident que l'essence d'un être humain est son âme (sa personnalité et sa source de vie), mais sans un corps physique, l'âme ne peut pas vivre ou fonctionner dans ce monde.
La kavana que nous avons pendant nos prières est la vie et l'âme de la prière, mais elle est inutile sans son corps, les mots eux-mêmes.
[rav Avraham Tabor]

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La guémara (Béra'hot 15b) note que l'on doit être très attentif à prononcer correctement les mots de notre étude de la Torah et de notre. Par exemple, si un mot commence par la même lettre que celle qui termine le mot précédent, il faut marquer une légère pause entre les deux mots pour s'assurer qu'on a bien dit deux mots distincts et qu'on ne les a pas lus comme un seul long mot incompréhensible.

Le Yessod véChorech haAvodah cite le récit d'un pieux tsadik qui rencontra un jour Eliyahou haNavi et lui demanda pourquoi il n'était toujours pas venu annoncer que le machia'h était en route.
Eliyahou haNavi répondit : "Parce que les gens ne savent pas qu'il faut faire attention dans leur prière à lire les mots et les voyelles correctement".
L'auteur donne l'exemple suivant : si quelqu'un veut faire une bénédiction avant de manger et qu'il la marmonne sans prendre soin de prononcer les mots correctement, cela équivaut à ne pas en dire du tout et c'est comme s'il avait mangé sans dire de bénédiction.

[ selon la halakha stricte, on remplit son obligation même sans s'assurer qu'on a lu chaque mot correctement, mais ce n'est qu'un bédiavad (pas idéal) et ce n'est certainement pas la manière correcte de faire une bénédiction (voir Shoulchan Aroukh ibid. 62:1 et Michna Broura). ]

Nos Sages (Sota 49b) enseignent que l'une des calamités qui surviendront à l'ère prémessianique sera : "la face de la génération sera comme la face d'un chien".
Le 'Hafets 'Haïm (Kovets Maamarim, Vol.1, p.301) explique au nom du rav Its'hak de Volozhin que si quelqu'un lance une pierre sur un chien, celui-ci se jette sur la pierre pour la mordre. Le chien ne comprend pas que ce n'est pas la pierre qui l'a frappé, mais la personne qui a jeté la pierre.
De même, à l'ère prémessianique, l'émouna des juifs faiblira et ils attribueront leurs malheurs à diverses causes sans comprendre que tout vient d'Hachem.

-> "Le Temple doit être situé à l'endroit le plus haut de la terre d'Israël, et Israël est la terre la plus haute de toutes les autres"
[guémara Zéva'him 54b]

-> Le terme "haute" (guavoha) n'a pas ici le sens de hauteur physique, mais le sens d'un haut niveau de sainteté (kédoucha) qui règne en terre d'Israël, et notamment à Jérusalem, à l'emplacement du Temple.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

=> quand on parle de monter en Israël (alya), il s'agit principalement du fait de monter dans une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que de là où l'on vient.

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-> Le Maharcha (Kidouchin 69a) dit que le monde est sphérique et que la terre d'Israël et le Temple sont situés au centre du monde.
Cela implique d'être plus proche des portes du Ciel par lesquelles le flux de spiritualité descend sur terre, en accord avec le verset : "[Israël] un pays sur lequel veille Hachem ton D. constamment" (Ekev 11,12) [en dehors d'Israël, c'est l'ange Tutélaire du pays qui est en charge des besoins, tandis qu'en Israël c'est directement Hachem. ]
C'est en raison de cette proximité avec les "portes" du Ciel que la terre d'Israël et l'emplacement du Temple sont considérés comme les lieux les plus "hauts" du monde.
[haMakné - Kidouchin 69a]

Même lorsqu'un homme est dominé par quelqu'un qui lui fait du mal, il doit comprendre que tout vient d'Hachem, et l'homme qui lui fait du mal n'est que le bâton par lequel [D.] punit les coupables ...
Donc, lorsqu'un homme battu cherche ensuite des stratégies et supplie son poursuiveur d'avoir pitié, sans penser à rechercher l'aide d'Hachem, il est comparable à un homme frappé par un bâton ou une canne qui pleure et supplie abondamment le bâton et la canne au lieu de supplier la personne qui brandit ces armes" et il n'y a pas de plus grande sottise.

La demande adressée au bâton ne sert à rien ; au contraire, elle cause du tort car cette requête mal dirigée montre qu'on ne reconnaît pas qu'Hachem est la cause du malheur ; elle suscitera donc une punition supplémentaire.
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

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-> Nos Sages (Sota 49b) enseignent que l'une des calamités qui surviendront à l'ère prémessianique sera : "la face de la génération sera comme la face d'un chien".
Le 'Hafets 'Haïm (Kovets Maamarim, Vol.1, p.301) explique au nom du rav Its'hak de Volozhin que si quelqu'un lance une pierre sur un chien, celui-ci se jette sur la pierre pour la mordre. Le chien ne comprend pas que ce n'est pas la pierre qui l'a frappé, mais la personne qui a jeté la pierre.
De même, à l'ère prémessianique, l'émouna des juifs faiblira et ils attribueront leurs malheurs à diverses causes sans comprendre que tout vient d'Hachem.

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-> Dans le Réchit 'Hokhma (Chaar HaAnava, Chap. 3), il est dit qu'il faut être content lorsque quelqu'un nous humilie. C'est Hachem, en réalité, qui nous envoie cette petite punition pour nous purifier de nos fautes et nous épargner un châtiment bien plus important dans le monde futur.

-> Rabbénou Yona (Michlé 3,26) écrit que les difficultés qu'un homme connait dans ce monde sont souvent une expiation pour ses fautes. Comme la punition pour la faute est beaucoup plus forte dans le monde futur que dans celui-ci, il faut être content d'avoir des difficultés ici-bas, car elles nous évitent une souffrance bien plus grande.

Un Maître de Torah reçoit du Ciel un flux de Torah et de sagesse.
Lorsque ce Maître fait entrer sous ses "ailes" ses disciples (talmidim), ces derniers bénéficient, sous l'influence du Maître du même flux de Torah que lui et l'intégreront selon leur capacité ou leur état de préparation.
[rav 'Haïm Chmoulévitz - Si'hot Moussar - si'ha 41]

La Torah permet le shalom avec les nations

+++ La Torah permet le shalom avec les nations :

+ Lors du don de la Torah au peuple d'Israël, la voix d'Hachem retentit d'une extrémité à l'autre du monde; tous les rois idolâtres furent saisis de tremblements dans leurs palais ; ils entonnerent un chant de louanges, comme il est dit : "Dans son palais, tous de proclamer : Gloire!" (Téhilim 29,9).
Ils se rassemblèrent tous autour de Bil'am l'impie et lui demandèrent : "Quelle était cette voix puissante entendue? Peut-être un déluge va-t-il se déverser dans le monde ...?
Bil'am répondit ... Hachem a juré de ne plus provoquer de déluge sur le monde.
Les rois dirent à Bil'am : Peut-être provoquera-t-Il non pas un déluge d'eau, mais un déluge de feu?
Bil'am répondit : Hachem a juré de ne plus détruire' toute chair.
Les rois demandèrent : Quelle était alors cette voix tonnante entendue?
Bil'am répondit : Hachem a dans Son trésor un bien précieux [la Torah], conservé depuis 974 générations avant qu'Il ne crée ce monde, et Il a voulu le donner à Ses enfants ...
Les rois s'écrièrent alors : "Que Hachem bénisse Son peuple par la paix! (Hachem yévaré'h ét amo bashalom - Téhilim 29,11).
[guémara Zéva'him 116a]

=> Pourquoi les rois idolâtres s'écrièrent-ils : "Que Hachem bénisse Son peuple par la paix!" ?

-> Selon Rabbi Méir (guémara Bétsa 25b), du fait que les juifs sont impétueux (azim - עזים), la Torah leur a été donnée, afin de calmer leurs ardeurs.
Si la Torah ne leur avait pas été prescrite, aucune nation n'aurait pu leur résister.
Ainsi, grâce à la Torah (oz - עז), le shalom peut exister entre Israël et les nations.
C'est pourquoi, les rois des nations ont proclamé : "Que Hachem bénisse Son peuple par le shalom!" en réponse à "D. a donné la Torah à Son peuple".
[Maharcha]

Avoir un lev tov = la meilleure des midot

+ Avoir un lev tov = la meilleure des midot :

-> Rabbi Yo'hanan bar Zakaï dit [à ses éminents élèves] : "Allez et identifiez le bon chemin auquel l’homme doit s’attacher". Rabbi Eliézer dit : "un bon œil". Rabbi Yéhochoua dit : "un bon ami". Rabbi Yossé dit : "un bon voisin". Rabbi Chimone dit : "entrevoir les conséquences de ses actes".
Rabbi Eléazar dit : "un bon cœur" (lev tov). Il [Rabbi Yo'hanan bar Zakaï] leur dit : "Les paroles d’Eléazar ben Ara’h m’apparaissent préférables aux vôtres, car les vôtres sont incluses dans les siennes".
[Pirké Avot 2,10]

-> Rabbénu Yona définit : "lev tov" comme ratzon.
Il explique que "ratzon", c'est savlanout, que l'on traduit approximativement par "patience", mais qui, dans notre contexte, est mieux compris comme l'acceptation des autres.
[ le rav Wolbe (Alé Shour - vol.2) explique : la traduction littérale de savlanout est "porter un lourd fardeau" (sovèl). Avoir de la savlanout signifie que vous "portez" le fardeau que l'autre personne vous impose par un comportement ou des manières qui ne sont pas à votre goût, et que vous ne le "laissez pas tomber" même lorsque cela devient extrêmement difficile et désagréable. ]

Il dit qu'une personne qui possède ce trait de caractère : "n'est pas colérique, reste loin de la colère et répond calmement. Même lorsque quelqu'un lui fait du mal, il supporte le mal sans se venger et ne se plaint jamais ; il ne dit que des choses douces et agréables".

Rabbénou Yona explique que la mida (qualité) du "lev tov" est celle qui mène à la perfection dans toutes les autres middos.
Nous pouvons comprendre pourquoi une personne ayant un lev tov sera un bon ami et un bon voisin. Cependant, pourquoi cela devrait-il en faire une personne généreuse?
Rabbénou Yona écrit : "S'il a renoncé à son corps et à son âme pour le bien d'autres personnes, pour désirer ce qu'elles désirent et faire tout ce qu'elles souhaitent, il est certain qu'il sera prêt à renoncer à son argent pour elles".

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une personne insultée ou blessée peut ne pas riposter. Il se peut qu'elle ne veuille pas que la tension persiste. Elle peut avoir peur que l'agresseur se venge. Ou peut-être est-ce pour une raison plus noble, elle ne veut pas s'abaisser au niveau de son adversaire.
Bien que chacune de ces raisons soit très louable, elle ne constitue pas le niveau élevé du savlanout.
La raison pour laquelle le savlan ne réagit pas lorsqu'il est insulté est qu' "il a renoncé à son corps et à son âme pour le bien des autres, pour vouloir ce qu'ils désirent et pour faire tout ce qu'ils souhaitent". Le savlan est un maître du 'hesed.
Son intérêt dans la vie est de se soucier des autres et de faire tout ce qu'il peut pour leur bien. Il a perfectionné cette mida à tel point qu'il est même prêt à avaler une insulte parce qu'il sait qu'en ce moment, le désir de l'offenseur est de s'en prendre à lui. Si cela peut aider à soulager l'offenseur de son stress et de sa colère, le savlan est heureux de l'aider.

[ cela ne signifie pas que l'on doive se laisser piétiner ou céder à quiconque n'est pas d'accord avec soi ou nous blesse, mais plutôt que l'on dispose d'une base solide à partir de laquelle on peut réagir de manière sensée et réfléchie à une situation, au lieu de s'emporter comme on le fait habituellement après un commentaire ou une action offensante. [voir Alé Shour - vol.2 ]

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+ Hachem en tant que Savlan :

-> Hachem agit également avec la mida du savlanout.
Le Tomer Dévorah (ch.1) écrit que le savlan est le premier des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem :
"Rien n'est caché à Hachem et il ne se passe pas un instant sans qu'une personne ne soit soutenue et maintenue en vie par Hachem. Ainsi, au moment même où une personne commet une faute contre D., Hachem Lui-même lui donne la vie et la capacité d'accomplir cet acte.
Alors qu'elle faute en utilisant la force qu'Hachem lui donne, Hachem ne s'abstient pas de lui en donner davantage. Au contraire, Hachem est sovel, Il agit avec savlanout, pour continuer à lui donner la vie et la force ... C'est pour cette raison qu'Hachem a mérité le titre de "Kel eré'h apayim" (roi qui est très patient)."
[Hachem nous donne la vie (malgré que selon la Rigueur stricte nous pourrions mériter la mort), et va même nourrir les anges Accusateurs que nous avons créés par nos fautes, dans l'attente que nous fassions éventuellement téchouva.
Nous devons prendre exemple du "comportement" d'Hachem, pour agir de même. La nature humaine est opposée à la savlanout (lorsque nous égo est atteint), ainsi tout effort pour davantage supporter un "affront" d'autrui est une victoire! ]

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+ Les disciples de Rabbi Akiva

-> L'une des périodes les plus sombres de l'histoire juive fut celle où les 24 000 disciples de Rabbi Akiva périrent pendant le compte du Omer. Chaque année, jusqu'à aujourd'hui, les juifs observent de nombreuses halakhot de deuil pendant le Omer, en souvenir de cette tragédie.
Quelle est la cause de cette punition sans précédent infligée à tant de grands érudits?

La guémara (Yebamot 62b) explique qu'ils sont morts parce que "ils ne s'accordaient pas d'honneur" (chélo nahagou kavod zé lazé).
Cependant, le midrach (Béréchit rabba 61:3) propose une raison différente pour leur mort, à savoir "ils avaient tsarout ayin (étroitesse de l'oeil) l'un pour l'autre".
Le midrach poursuit en disant que lorsque Rabbi Akiva a formé un 2e groupe de disciples pour reconstruire la Torah, il les a avertis de ne pas suivre l'exemple du premier groupe qui était affligé de tsarout ayin.

Pourquoi le midrach ne mentionne-t-il pas le fait de ne pas s'honorer les uns les autres, raison invoquée par la guémara pour expliquer leur mort?

Le rav de Ponevitch répond que la guémara mentionne la faute visible à l'œil nu, ils ne se sont pas suffisamment honorés les uns les autres. Comment était-il possible que des érudits de la Torah aussi remarquables ne se traitent pas avec le plus grand respect?
Dans le midrash, Rabbi Akiva révèle la source d'un tel comportement. Il leur montre qu'au plus profond de leur personnalité, ils étaient affligés d'un léger défaut de tsarout ayin (étroitesse de l'œil) qui s'est développé au fil du temps jusqu'à s'exprimer par un manque de respect pour les autres.

[ il est important de se rappeler que chaque fois que nous trouvons dans le Tana'h ou chez nos Sages des critiques à l'égard de grands personnages, elles correspondent à leur niveau élevé et ne doivent pas être comprises à notre niveau de compréhension limité. Nos Sages nous disent qu'Hachem est plus exigeant avec les grands tsadikim et qu'il attend d'eux une perfection totale. Même s'ils ont fait quelque chose qui ne contenait qu'une faible trace de faute (ce qui, pour une personne ordinaire, serait considéré comme si elle n'avait rien fait de mal), le tsadik est sévèrement fustigé.
Rabbénou Yona donne l'exemple d'une femme qui utilise un miroir grossissant pour voir et enlever toute petite trace de saleté sur son visage, même si elle est à peine visible à l'œil nu. ]

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+ Tsarout ayin (l'étroitesse de l'œil) :

=> A quoi ressemble la mida de tsarout ayin?
Le rav 'Haïm Friedlander la définit comme suit : "On ne peut tolérer qu'une autre personne ait des choses qui nous réussissent. On a l'impression que tout ce que l'autre personne a, a été pris sur ce qui nous revenait de droit. Comme on se sent constamment menacé par l'autre personne et que celle-ci nous prend ce qui nous est dû, on est incapable de l'honorer".

-> La Tsarout ayin est l'exact opposé de la savlanout.
La personne atteinte de savlanout cherche à s'assurer que l'autrui, même celui qui l'a insultée, a tout ce dont il a besoin, et elle est prête à sacrifier du temps, de la force et de l'argent pour y parvenir.

Le tsar ayin, quant à lui, est contrarié par le fait que quelqu'un d'autre ait quelque chose de bien parce qu'il a l'impression d'avoir perdu ce qu'il méritait. Cela l'irrite et le met en colère, à tel point qu'il ne peut physiquement se résoudre à traiter l'autre personne avec la décence et le respect les plus élémentaires, même si cette personne ne lui a absolument rien fait.

Rabbénou Yona enseigne que la mida de savlanout mène à la grandeur dans toutes les midot.
Le rav 'Haïm Vital déclare que de bonnes midot permettent d'accomplir facilement toutes les mitsvot.
Il s'ensuit qu'une personne ayant la mida de tsarout ayin s'éloigne de la grandeur. Elle n'atteindra jamais la perfection en matière de midot et de Torah ; au contraire, ses midot se détérioreront jusqu'à la disparition de la Torah dans sa vie.

Pour reconstruire la Torah au sein du peuple juif, Rabbi Akiva devait s'assurer que les fondations sur lesquelles il allait construire étaient parfaitement saines.
C'est pourquoi il avertit le nouveau groupe d'éradiquer toute trace de tsarout ayin, faute de quoi il ne serait jamais en mesure de redonner à la Torah toute sa grandeur.
[d'où ses paroles : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, la règle fondamentale de la Torah". Il a exhorté ses nouveaux disciples à exceller dans leur mitsvot avec autrui afin d'assurer la résurgence et la survie de la Torah.]

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-> Il est interessant de constater que Rabbi Akiva possédait ce trait d'excellence dans le bén adam la'havéro dès son plus jeune âge et qu'il est ainsi devenu le chef du peuple juif.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte qu'Akiva était un simple berger travaillant pour le très riche Kalba Savoua.
Ra'hel, la fille de Kalba Savoua, remarqua qu'Akiva possédait une tsniout (modestie) extraordinaire et qu'il était "ma'ali", ce qui, selon le Maharcha, signifie qu'il était agréable et serviable avec tous ceux à qui il avait affaire.
Ra'hel lui proposa de l'épouser à condition qu'il aille à la yéchiva pour étudier la Torah, même si elle savait que cela lui vaudrait la colère de son père.

En effet, Kalba Savoua était tellement contrarié qu'elle ait choisi d'épouser un ignorant plutôt qu'un illustre talmid 'hakham, comme lui, un homme puissant et influent, s'attendait à avoir comme gendre, qu'il fit le serment que le nouveau couple ne bénéficierait d'aucune de ses richesses.
C'est ainsi qu'Akiva et Ra'hel vécurent dans une grande pauvreté. Cependant, il alla à la yéchiva et revint des années plus tard comme l'un des plus grands leaders de la Torah que le peuple juif ait jamais eu.

D'où vient tout cela?
Ce n'est pas son génie de la Torah qui en est à l'origine. C'est plutôt Ra'hel qui a remarqué ses extraordinaire midot tovot et bén adam la'havéro (attitude avec autrui).
Elle vit qu'il possédait les matériaux bruts qui cachaient une grandeur infinie dans la Torah et fut tellement convaincue qu'une telle personnalité pouvait devenir un géant de la Torah qu'elle renonça à la vie de luxe et de célébrité qui lui était destinée.
En effet, elle connaissait le principe fondamental selon lequel les midot tovot sont la clé du succès dans le judaïsme, et à ce jour, le peuple juif récolte les fruits de sa sagesse.
[nous avons vu que : la mida de savlanout mène à la grandeur dans toutes les midot. ]

[rav Avraham Tabor]

Le corps et l’âme

+ Le corps et l'âme :

-> Le Tour explique les mots "oumafli laassot" (et agit merveilleusement - bénédiction de acher yatsar) en se basant sur le midrash (Béréchit rabba 81:3) : "Car Tu es grand et Tu fais des merveilles" :
"L'homme est comme un ballon rempli d'air. Si le moindre trou était fait dans un ballon, tout l'air s'échapperait. L'homme est couvert de trous, mais tout l'air reste à l'intérieur. Il s'agit là d'un acte merveilleux d'Hachem."

-> Le Darké Moché explique que la merveille de la création de l'homme est l'union du corps et de l'âme :
"Il me semble que "oumafli laassot" fait référence à l'âme qui est placée dans le corps. C'est une merveille étonnante qu'un être spirituel du Ciel puisse exister sous la forme physique du corps, qui est fabriqué à partir du monde inférieur.
Si une partie du corps est malade, l'âme ne peut pas remplir sa fonction, qui est de s'engager dans des questions spirituelles et intellectuelles. La douleur du corps la distrait.
C'est pourquoi nous disons : "rofé 'holé kol bassar" (Hachem guérit la maladie de toute chair) et par conséquent, "oumafli laassot" (Il maintient le lien merveilleux entre le corps et l'âme).
C'est dans cet esprit que nos Sages ont placé la bénédiction "Elokaï néchama" (qui fait référence à la descente de l'âme) immédiatement après acher yatsar (qui fait référence à l'union du corps et de l'âme)."

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-> L'âme spirituelle a été jointe au corps physique, afin de guider le corps dans le service d'Hachem, comme nous le voyons dans le Zohar ('hadach 35b,40b) :
"L'âme vient d'un lieu saint afin d'illuminer le corps sombre, de le guider sur le droit chemin pour servir le Créateur et accomplir Sa volonté. Ainsi, elle pourra venir demain (dans le monde à venir) et réclamer sa récompense.

Venez et voyez. Le verset dit à propos de l'homme : "Il n'est pas bon pour l'homme d'être seul. Je lui ferai une aide à côté de lui" (Béréchit 2,8).
Rabbi dit que cela fait référence à l'âme, qui l'aide en le guidant sur les voies de son Créateur. Il est écrit à ce sujet : "Celui qui vient se purifier est assisté" (Shabbath 104a ; Yoma 38b).
Rabbi Yaakov bar Idi dit : Toutes les âmes des justes sont taillées sous le Trône de gloire, afin de guider leur corps comme un père guide son fils. Sans l'aide de l'âme, le corps serait incapable de connaître ou d'accomplir la volonté du Créateur.
Comme le dit Rabbi Abahu, l'âme enseigne et guide l'homme sur le droit chemin."

-> Le Ramban (Torat haAdam - fin chcar haguémoul) explique :
"L'aspiration principale de tous ceux qui espèrent en Hachem est le monde à Venir, dans lequel le corps deviendra comme l'âme, et l'âme embrassera la sagesse surnaturelle comme elle le faisait dans le Gan Eden, qui est le monde des âmes.
Elle dépassera ce niveau et atteindra un niveau de sagesse encore plus élevé, qui perdurera pour l'éternité."

-> Selon le Zohar (I, 113b-114a) :
"Rabbi Pin'has déclare qu'à l'avenir, Hachem accordera la beauté aux corps des justes, comme la beauté d'Adam dans le Gan Eden, comme il est écrit : "Hachem te guidera à tout moment ... et tu seras comme un jardin saturé" (Yéchayahou 58,11).
Rabbi Lévi dit que pendant que l'âme attend dans les hauteurs (suite au décès), elle est nourrie par la lumière d'En-Haut et s'y habille.
Lorsqu'elle réintègrera le corps dans le futur, elle le fera avec cette même lumière. Alors le corps brillera de l'éclat du firmament, comme il est écrit : "Les sages brilleront de l'éclat du firmament" (Daniel 12,3).
L'humanité atteindra alors la connaissance parfaite."

-> Le Aboudraham (Birkot haChakhar) cite la Riva selon laquelle c'est pour cette raison que les bénédictions s'adressent à Hachem à la fois à la 2e et à la 3e personne :
"Hachem est à la fois révélé et caché. Il est révélé par Ses actes, mais sa divinité est cachée.
Il en va de même pour l'âme, qui est à la fois révélée et cachée. C'est pourquoi l'âme bénit Hachem en termes directs ("Vous") et indirects ("Il").
Une bénédiction est dite avec les mots de la bouche et les pensées du cœur. Les pensées sont cachées, mais la voix est entendue. L'homme est une combinaison de corps et d'âme.
Dans son âme, il est digne d'être attaché à son Créateur et de se tenir devant Lui à tout moment.
Cependant, son corps l'en empêche. C'est pourquoi les bénédictions sont dites en utilisant à la fois des termes directs (2e personne) et cachés (3e personne).

Si une personne s'en remet à Hachem et a confiance en Lui, elle est protégée de tous les problèmes et de tous les maux.
La Providence (hachgakha) d'Hachem est constamment sur lui, comme il est écrit : "L'œil d'Hachem est sur ceux qui Le craignent, et sur ceux qui espèrent en Sa bonté" (Téhilim 33,18).
Hachem veille sur lui, et toutes les questions de sa vie sont supervisées directement par Hachem.
[rav Yaakov Sakili - élève du Rachba - Torat haMin'ha 13]

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-> Si une personne a confiance en Hachem, elle est constamment entourée par l'attribut de bonté d'Hachem qui pourvoit aux besoins du monde entier, comme il est écrit : "Celui qui a confiance en Hachem est entouré de bonté" (Téhilim 32,10).
Hachem lui fournira la bonne source de subsistance. Hachem ne manque pas de ressources, comme nous le constatons avec Eliyahou pour qui les corbeaux ont apporté de la nourriture, et les 100 prophètes cachés dans des grottes pour qui Ovadiah a pourvu.
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - Avél]

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-> "C'est la bénédiction d'Hachem qui apporte la richesse, et l'inquiétude n'y ajoute rien" (Michlé 10,22)
Ce verset enseigne un principe important du bita'hon. La "bénédiction d'Hachem" qu'une personne reçoit dépend du niveau de son bita'hon. Elle apporte la richesse sans souci ni labeur.
Notre responsabilité est de travailler (hichtadlout) juste assez pour créer le canal par lequel Hachem enverra sa bénédiction.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra]

-> Au sujet de la hichtadlout, il est à rappeler les paroles du Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.21)
Les soucis de ce monde détournent une personne de sa quête de piété ... Une personne peut éviter ces distractions grâce au bita'hon. Elle peut confier son fardeau à Hachem en sachant qu'Hachem ne lui permettra jamais de manquer de ce qui a été décrété pour elle, comme nous le disent nos Sages : "Tous les moyens de subsistance d'une personne pour l'année entière sont décrétés pour elle à Roch Hachana" (guémara Bétsa 16a) et "Personne ne peut enlever à une autre personne ne serait-ce qu'un cheveu de ce qui a été décrété pour elle" (guémara Yoma 38b).

Selon ce principe, une personne devrait pouvoir s'asseoir et ne rien faire pour gagner sa vie, et le décret relatif à ses moyens de subsistance serait toujours respecté. Or, ce n'est pas le cas, puisque nous sommes soumis au châtiment suivant : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain" (Béréchit 3,19).
L'homme est obligé de faire un effort pour assurer sa propre subsistance, puisque tel est le décret du Roi. C'est comme une taxe imposée à l'ensemble de la race humaine, à laquelle on ne peut se soustraire.
Nos Sages nous disent à ce sujet : "De peur qu'une personne ne pense qu'elle peut rester assise et ne rien faire (et recevoir quand même la bénédiction d'Hachem), le verset dit : 'Hachem, ton D., te bénira dans tout le travail de tes mains que tu fais' (Réé 14,29).

Nous sommes obligés de faire nos propres efforts pour gagner notre vie, mais ce n'est pas vraiment ce qui nous aide. Par conséquent, une fois qu'une personne a fait son effort, elle a rempli son obligation et créé une opportunité pour que la bénédiction du Ciel descende sur elle. Elle n'a pas besoin de consacrer jour et nuit à d'autres efforts.

Les juifs – la nation bien-aimée d’Hachem

+ Les juifs - la nation bien-aimée d'Hachem :

-> Esther dit : "Tu es le Saint, trônant au milieu des prières d’Israël. " (ata kadoch yochev téhilot Israël - Téhilim 22,4).
Elle voulait ainsi rappeler la bonté dont Hachem a fait preuve à l'égard des Bné Israël depuis qu'il nous a choisis comme Sa nation préférée et qu'Il nous a élevés au-dessus des autres peuples.

Le choix des mots qu'elle utilise pour qualifier Hachem de "Saint" et de "trônant au milieu des prières d'Israël" peut être compris sur la base de la guémara ('Houlin 91b), qui affirme que les anges prononcent le nom d'Hachem après trois mots, comme il est écrit : "Les anges s'appellent l'un l'autre et disent : "Saint, saint, saint, Hachem des armées "(Yéchayahou 6,3), alors que les juifs prononcent Son Nom après seulement deux mots, comme il est écrit : "Shéma Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un" (Vaét'hanan 6,4).
De plus, lorsque nous faisons des bénédictions, nous nous adressons directement à Hachem : "Béni sois-Tu" (barou'h ata), alors que les anges s'adressent à Lui à la troisième personne : "Bénie soit la gloire d'Hachem depuis son lieu" (barou'h chem kévod Mal'houto).
Cela aussi est un signe de l'amour particulier qu'Hachem porte aux Bné Israël, qui transcende son amour pour toute autre création.

Le midrach (Bamidbar rabba 12:3) affirme également que Hachem a choisi d'habiter parmi les juifs, alors que "les Cieux et les Cieux supérieurs au-dessus des Cieux ne peuvent Te contenir" (achamayim ouchémé achamayim lo yé'halkélouhou - Divré haYamim II 2,5).
Hachem a, pour ainsi dire, "contracté" Sa gloire afin d'habiter parmi les juifs, dont il est écrit : "Il habite dans l'abri caché du Suprême" (Téhilim 91,1).

Nos Sages (Yérouchalmi Taanit 2:6) nous disent également que les descendants d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov sont appelés "Israël", car Hachem voulait que nous ayons un nom dans lequel Son propre Nom, Kél, apparaisse.
Il a ainsi montré que, tout comme Il est éternel, le peuple juif l'est aussi. Nous ne serons jamais détruits.

Nos Sages expliquent cela par la parabole d'un roi qui possédait de nombreux coffres remplis de ses biens. Pour tous ses grands coffres, il avait de grandes clés. Cependant, le plus petit coffre de tous contenait ses bijoux les plus précieux. La clé de ce coffre était également petite et le roi avait peur de la perdre. C'est pourquoi, plutôt que de la laisser avec ses autres grandes clés, il la suspendit à une corde autour de son cou.

De même, le peuple juif est le joyau le plus précieux d'Hachem. Il a confié les autres nations à leurs divers Anges Gardiens/Tutélaires, mais en raison de Son amour pour le peuple juif et de Sa crainte de voir ce minuscule trésor se perdre parmi les nations géantes, Il nous a attachés à Lui-même, comme il est écrit : "Vous qui êtes attachés à Hachem, votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - le Abir Yaakov]