Aux délices de la Torah

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Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges

+++ Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges :

"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces, car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur" (Vayéra 18,5)

=> À première vue, il semblerait inconvenant pour un hôte de dire à son invité : "Tu cherches mon hospitalité pour manger ma nourriture."

Le comportement d'Avraham à cet égard peut s'expliquer comme suit :
Tous les anges tirent leur subsistance des mitsvot que le peuple juif accomplit.
Or, D. avait retiré le soleil de son bouclier, rendant le temps extrêmement chaud, de sorte que personne n'était dehors en train de voyager (Baba Métsia 86b). Hachem a fait cela afin qu'Avraham, qui souffrait à cause de sa circoncision, n'ait pas à faire d'efforts pour accueillir les passants.
Ainsi, Avraham n'était pas en mesure d'accomplir la mitsva de recevoir des invités.
En conséquence, la nourriture que les anges célestes recevaient normalement de l'observance des mitsvot par Avraham leur était refusée.

C'est pourquoi Avraham, conscient que ses invités étaient des anges, dit : "car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur", c'est-à-dire "afin que je puisse accomplir la mitsva de recevoir des invités et vous donner ainsi votre subsistance".

[ ainsi, les mitsvot que les juifs accomplissent dans ce monde "nourrissent" les anges.
Les anges sont les messagers divins qui transmettent nos mérites à D. et la bienfaisance divine, sous ses nombreuses formes, à travers les mondes.
Ainsi, en "soutenant" les anges, nous aidons D., pour ainsi dire, à s'assurer que le mécanisme spirituel qu'il a mis en place pour gérer l'univers fonctionne correctement.]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces ... il (Avraham) les plaça devant eux ... et ils (les 3 anges) mangèrent" (Vayéra 18,5-8)

-> Ces versets peuvent se comprendre sur la base de ce que le Ohr ha'Haïm (Ki Tavo 26,5) écrit, expliquant le passage de la Torah décrivant l'obligation d'apporter les premiers fruits de chaque année au Temple et de les présenter au Cohen.
Il écrit que les anges, même Michaël, le plus grand des anges de service, sont parfois appelés Cohen Gadol et parfois désignés par un nom différent.
Le critère déterminant est le suivant : les anges reçoivent leur vitalité des mitsvot et de l'étude de la Torah accomplis par le saint peuple juif. Lorsque le peuple juif est à son niveau, accomplissant la volonté de D. comme il est censé le faire, Michaël est appelé Cohen Gadol ; dans le cas contraire, il est appelé Cohen ordinaire.
Nous voyons donc que les anges tirent leur pouvoir spirituel de l'accomplissement des commandements de D.

Les mots de notre verset : "et ils mangèrent" y font également allusion, car la vitalité des anges provient des mitsvot du peuple juif, c'est-à-dire de l'énergie Divine générée lorsque le peuple juif observe la volonté d'Hachem et exécute Ses commandements.

Il s'ensuit que c'est la raison pour laquelle Avraham a accompli la mitsva d'accueillir des invités, afin que les anges puissent tirer leur subsistance de l'accomplissement de cette mitzva.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression "il prit et plaça devant eux", ce qui signifie qu'il plaça devant eux pour qu'ils "mangent" la mitsva d'hospitalité qu'il avait accomplie pour eux, "et ils la mangèrent", ce qui signifie qu'ils en tirèrent leur vitalité.

C'est aussi le sens allégorique de la phrase "Il se tenait au-dessus d'eux sous l'arbre, et ils mangeaient", car l'arbre est aussi une métaphore de la Torah (guémara Béra'hot 32b), comme dans le verset : "[la sagesse de D.] est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

Machiah & les juifs dépasseront totalement les anges

+ Machiah & les juifs dépasseront totalement les anges :

-> La Massora (voir Baal haTourim Béréchit 2,4-5) note que le verset "le jour où D. fit la terre et les cieux" et le verset "Sa gloire est sur la terre et dans les cieux"(Téhilim 148,13) sont les deux seuls versets de tout le Tana'h dans lesquels l'expression "terre et cieux" apparaît.
[ la Massora (littéralement, "tradition") est le corpus littéraire qui énumère et numérote les occurrences des divers éléments textuels du Tana'h afin d'en assurer la bonne transmission et l'intégrité. ]

Cela peut s'expliquer de la manière suivante : À l'époque actuelle, les anges se trouvent sur un plan spirituel plus élevé que le peuple juif. Mais à l'ère messianique, le peuple juif sera sur un plan plus élevé que les anges, car alors "le monde sera rempli de la connaissance de D." (Yéchayahou 11,9) .
Le peuple juif sera pour ainsi dire dans le cercle le plus intime de D., à tel point que les anges devront demander aux Juifs : "Qu'est-ce que Dieu a fait ?" (Balak 23,23).

[ même si par l'exercice de notre libre arbitre nous sommes supérieurs aux anges, actuellement, la conscience du divin des anges est supérieure à la nôtre. Dans le futur messianique, lorsque le monde physique et nos âmes auront été suffisamment raffinés pour atteindre la conscience divine pour laquelle D. nous a créés, notre conscience divine sera supérieure à celle des anges.
Ainsi, ce sera "le monde [physique/matériel]", plutôt que les mondes spirituels, le domaine des anges, qui "sera rempli de la connaissance de D.".
Nos Sages (Yérouchalmi Shabbath 6,9) ont donc déclaré que "dans l'avenir, D. fera en sorte que le domaine des justes [c'est-à-dire le peuple juif tout entier] soit plus intérieur [c'est-à-dire plus proche de Lui] que celui des anges de service. Ainsi, les anges interrogeront les juifs en leur disant : "Qu'a fait D.?", c'est-à-dire : "Qu'est-ce que D. vous a enseigné?"
La question "Qu'a fait Dieu ?" est tirée de la prophétie de Bilam : "On dira alors à Yaakov et à Israël ce que D. a fait" (Balak 23,23). Rachi explique : "le temps viendra où l'attachement [du peuple juif] à D. sera révélé aux yeux de tous, car [le peuple juif] sera [au sens figuré] assis devant Lui, étudiant [les nouvelles révélations de] la Torah [sortant] de Sa bouche. Leur domaine sera plus intérieur que celui des anges gardiens, de sorte que ces derniers devront demander au peuple juif : "Qu'a fait D.?" [signifiant : quelles nouvelles révélations de la Torah vous a-t-il enseignées? ]"

C'est ce que laisse entendre la phrase "Voici les générations du ciel et de la terre" (Béréchit 2,4). Le mot pour "générations" [toldot] peut également être traduit par "produits". Ainsi, "les générations" sont le but d'une entité. En d'autres termes, ce verset nous informe que le but de la création du "ciel et de la terre" est que, lorsque le machia'h arrivera, la terre devrait précéder le ciel, comme le dit le verset, "le jour où D. fit la terre et le ciel", la terre précédant le ciel.
En d'autres termes, à l'avenir, le peuple juif, qui vit sur terre, précédera, c'est-à-dire prendra le pas sur les anges qui vivent au ciel.

[ de manière allégorique, ce verset se lit donc comme suit : "le but des cieux et de la terre, [que D. avait déjà à l'esprit] lorsqu'ils ont été créés, est le jour [futur] où D. fera en sorte que la terre précède le ciel. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,4-5]

Humilité & crainte d’Hachem = répandre de la bonté dans le monde

+ Humilité & crainte d'Hachem = répandre de la bonté dans le monde :

-> À chaque instant, tous les mondes reçoivent leur subsistance et leur vitalité du Créateur, et c'est l'humanité qui suscite cette émanation, la faisant se répandre sur tous les mondes.
Lorsqu'une personne souhaite susciter un nouveau flux d'effluves/émanations Divins, afin qu'ils soient accordés à tous les mondes créés, elle doit s'attacher au "néant", c'est-à-dire au niveau de la Divinité qui n'est pas contractée, afin d'être infusée dans les mondes créés.
En annulant son existence et en s'attachant au "néant" divin dans ses pensées, pour ainsi dire, la nouvelle émanation qu'elle cherche à susciter, qui n'existait pas dans le monde auparavant, est attirée dans le monde.

[ l'égocentrisme empêche la conscience divine (et la vitalité divine qui lui est associée) de s'écouler dans le monde. En remplaçant notre conscience égocentrique par la conscience de notre propre "néant", c'est-à-dire de notre dépendance totale à l'égard de D. pour la poursuite de notre existence et de notre bien-être, ou, plus encore, de notre propre inexistence par rapport à l'existence de D., nous nous vidons (et au moins une partie du monde) de notre (et de son) égocentrisme inhérent. Cela permet à une nouvelle force de vie divine supplémentaire de s'écouler dans la réalité créée. ]

C'est par sa crainte de D., en raison de son immense respect/admiration pour le Créateur, qu'une personne peut annuler sa propre existence indépendante et s'attacher au "néant", pour ainsi dire. C'est ainsi qu'un nouvel émanation se répand dans le monde, chargé de bonté, comme nous l'avons dit.

[La crainte de D. que le Kédouchat Lévi mentionne ici n'est pas la crainte d'un châtiment, mais la crainte inspirée par l'expérience écrasante de notre propre néant face à Hachem. Ce choc d'une paralysie radicale et impressionnante est l'expérience de la perte totale de l'ego. ]

[rabbi Lévi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,4-5]

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[on ne parle pas d'être "néant" dans le sens négatif, mais au contraire on est conscient d'à quel point nous existons à chaque seconde grâce à D., que nous avons une partie Divine en nous qui permet de faire des choses énormes si D. nous le permet, ...
Plus Hachem est énorme à nos yeux, plus nous apprécions notre partie Divine (souhaitant l'exploiter au mieux), tout en se sentant "néant" en comparaison. ]

Le pouvoir des mitsvot

+ Le pouvoir des mitsvot :

-> La Torah est l'instrument par lequel D. a créé le monde (Zohar 2;161a).
Tout dans le monde contient des lettres de la Torah et des étincelles sacrées de l'énergie créatrice Divine qui en sont revêtues.
Le corps humain comprend 248 membres correspondant aux 248 commandements positifs, et 365 nerfs correspondant aux 365 commandements négatifs (Zohar 1;170b). Les mitsvot fournissent l'énergie vitale aux membres et aux nerfs d'une personne.

La terre possède également 248 membres, comme en témoignent les références au "cœur de la terre", à la "bouche de la terre" (Yéchayahou 40,10), à l'"œil de la terre" (Bamidbar 16,32) et ainsi de suite.
Comme le corps humain, la terre est également dynamisée par les mitsvot.
Ainsi, lorsqu'un juif accomplit des mitsvot, tout le monde dynamisé par ces mitsvot devient le sien.
C'est ainsi que Yéhochoua a conquis les 7 pays de Canaan. Yéhochoua percevait l'énergie vitale de chaque ville et la mitsva qui y était liée.
Il accomplissait alors cette mitsva, et en faisant cela pour chaque ville, il était ainsi capable de les vaincre toutes.
[...]

Si les nations du monde disent au peuple juif : "Vous êtes des bandits, car vous déplacez les 7 nations cananéennes", les juifs peuvent rétorquer : "Le monde entier appartient à Hachem, car Il l'a créé et l'a donné à celui qu'il a trouvé bon à ses yeux".
L'expression "celui qu'Il a trouvé bon à Ses yeux" fait référence au peuple juif, qui accomplit les mitsvot correspondant à chaque entité créée, ce qui donne à chaque entité créée sa vitalité intérieure.
Hachem a conféré à sa nation l'énergie de toutes choses, à savoir les mitsvot.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,1]

Sachez que par nos bonnes actions et activités, nous éveillons les attributs Divins pour qu'ils accordent une généreuse bienveillance Divine à tous les mondes supérieurs, aux anges, aux âmes et aux palais célestes.
C'est nous (tout juif), par nos bonnes actions, notre observance des mitsvot et notre étude de la Torah, qui faisons affluer la bienveillance Divine dans tous les mondes (en-Haut et en-bas).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,2]

Les mitsvot nous permettent de transcender la nature

+ Les mitsvot nous permettent de transcender la nature :

-> C'est un principe fondamental de notre foi que D. a tout créé, qu'Il est tout" et que le flux de Sa bienveillance créatrice est incessant, car à chaque instant, Il accorde une bienveillance créatrice à Ses créatures, à tous les mondes, à tous les palais célestes, à tous les anges.

Nous récitons donc dans nos prières : "Béni sois-tu, Hachem, notre D., Roi de l'univers, qui forme la lumière et crée les ténèbres" (yotser or ouboré 'hochékh), au présent, et non pas "qui a formé la lumière et créé les ténèbres" (yatsar or oubara 'hochékh), au passé.
Hachem forme et crée continuellement tout, à chaque instant, car à tout moment, Il donne de la vitalité à tous les êtres vivants, et même en ce qui concerne les êtres non vivants, tout vient constamment de Lui.
Il est donc omniprésent et englobe toute la création ...

[selon le Rambam (michné Torah Yessodé haTorah 1:1-4) l'existence de D. est intrinsèque, ce qui signifie qu'elle ne dépend de rien d'autre ni de personne d'autre pour être ; en revanche, l'existence de tout ce qui n'est pas Dieu, c'est-à-dire de toute entité créée, est contingente, ce qui signifie qu'elle dépend de Dieu pour être. Toutes les entités créées ne possèdent donc pas d'existence intrinsèque ; elles doivent leur existence à tout moment à D.
Il s'ensuit que nous ne devons pas seulement notre existence initiale à D., mais aussi notre existence à chaque seconde à Hachem. Si D. nous retirait son énergie créatrice, nous cesserions instantanément d'exister. ]

Or, lorsque la conscience d'une personne est celle de son "néant" (ayin), toute sa vie fonctionne de manière supranaturelle, alors que lorsque la conscience d'une personne est celle de sa propre identité (yéch), sa vie fonctionne selon la nature du monde.

Dans la mesure où une personne reste inconsciente de sa propre identité, se considérant plutôt comme rien d'autre qu'une manifestation de D., elle accède à la transcendance de D. sur la nature ; c'est pourquoi les tsadikim sont capables de défier apparemment les lois de la nature.

[Cette existence surnaturelle n'est pas l'apanage uniquement des tsadikim, mais au moins une partie de ce niveau de vie est accessible à chaque juif. ]
En effet, c'est en observant les mitsvot et en étudiant la Torah que nous joignons notre individualité inhérente à la perspective la plus sublime, celle de notre propre néant.
[la Torah et ses commandements sont Divins et ne sont donc pas limités par les contraintes de la nature. Par conséquent, grâce à eux, nous pouvons transcender notre conscience et notre orientation personnelles inhérentes, atteignant ainsi un niveau de conscience divine ("néant"). Cela nous permet, en conséquence, de transcender la nature. ]
[rabbi Lévi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 1,1]

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=> En accomplissant les mitsvot de D., nous pouvons atteindre un état au-delà de la naturalité de ce monde, qui sinon ne serait que du ressort des tsadikim.

Les 100 bénédictions

+ Les 100 bénédictions :

-> Rav Yéhouda a dit au nom de Rav : Adam, le premier homme, s'étendait d'un bout à l'autre du monde ... mais après qu'il eut fauté, Hachem posa Sa main sur lui et le diminua.
[guémara 'Haguiga 12a]

-> Le Messé'h 'Hokhma (Vayé'hi 50,10) explique que cela fait référence à l'immensité de l'esprit d'Adam. Il était si grand qu'il comprenait chaque détail de chaque chose qui existait dans la Création : sa conception et sa composition, sa place et sa fonction, et son but ultime en tant que partie du monde d'Hachem.

Le midrach (Yalkout Chimoni - 827) ajoute qu'après qu'Adam ait fauté, Hachem l'a rapetissé jusqu'à ce qu'il soit haut de 100 amot.

=> Quelle est la signification de 100 amot?

Le Messé'h 'Hokhma écrit qu'il s'agit d'une allusion aux 100 bénédictions que nous devons dire chaque jour.
Après avoir fauté, Adam a perdu la grandeur et la clarté d'esprit qu'il avait auparavant et il était désormais soumis à une vie de ténèbres spirituelles et de confusion, dans laquelle Hachem était caché par la nature et la "voie [naturelle/automatique] du monde".
La seule chose qui pouvait lui redonner, autant que possible, sa stature d'antan était de commencer à dire des bénédictions.

Hachem chargea Avraham de la tâche suivante : "tu seras bénédiction" (éyé béra'ha - Lé'h Lé'ha 12,2).
En tant que descendants d'Avraham Avinou, nous sommes tenus de suivre son exemple et nous avons reçu le don de 100 bénédictions pour nous aider.

[ainsi par la récitation quotidienne des bénédictions nous pouvons nous transformer en "bénédiction", et faire en sorte que notre vie ressemble à celle d'Adam avant la faute. ]

Lorsqu'une personne s'attache à Hachem de toutes ses forces, ses mitsvot s'élèvent à un niveau supérieur.
Elles ne sont pas entachées d'arrière-pensées telles que la reconnaissance publique. Elle sera motivée uniquement par le désir d'honorer le Créateur, auquel elle est attachée à tout moment.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov]

"Celui qui s'unifie à la Torah s'unifie à la Chékhina (Présence Divine), puisque la Chékhina et la Torah ne font qu'un"
[Zohar - A'haré Mot p.73a]

La Chékhina souffre en exil

+ La Chékhina souffre en exil :

-> L'exil a été décrété pour nous en tant qu'expiation de nos fautes, en tant que substitut au Guéhinam.
Nos Sages commentent le verset : "Et voici qu'une sombre et grande frayeur tomba sur lui [Avraham]" (Lé'h Lé'ha 15,12) : "frayeur" fait référence à l'exil de Babylone, "sombre" fait référence à celui de Grèce, "grande" fait référence à celui de Médée-Perse, et "tomba sur lui" fait référence à Edom.

Dans cette vision, Hachem informe Avraham que le Temple sera un jour détruit et qu'il n'y aura plus de korbanot (sacrifices) pour expier pour ses descendants. Ils devraient alors endurer soit l'exil, soit le Guéhinam. Avraham choisit l'exil.
Il dit : "Mieux vaut que mes enfants soient soumis aux royaumes [des autres nations] et non à Guéhinam".

La souffrance que nous endurons en exil n'est pas seulement la nôtre. La Présence Divine (Chékhina) partage notre douleur et pleure chaque nuit sur les épreuves de l'exil.
Le Zohar (midrach Eikha 112a) précise :
"Au milieu de la nuit, la Chékhina monte à Tsion, le lieu où se trouvaient le Kodech Kodachim. Elle voit que l'endroit où elle reposait autrefois n'est plus que ruines désolées. Elle éclate en larmes et en sanglots, et dans Sa douleur, elle monte en haut et descend en bas. Elle regarde l'endroit où se trouvaient les Chérubins et pousse des cris amers, élevant la voix et disant : "Mon lit! Mon lit! Le lieu de ma demeure!
Il est écrit à ce sujet : "Sur mon lit, la nuit" (al michkavi balélot - Chir haChirim 3,1) = il s'agit du lit sur lequel reposait autrefois la Chékhina.
"Mon lit! Mon sanctuaire! La place des bijoux précieux qui se trouvaient autrefois derrière le rideau et à la place des kaporét" = il s'agit du lieu sur lequel 600 000 anges saints se sont penchés, qui sont appelés "joyaux précieux"."

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-> Notre exil actuel aurait dû prendre fin il y a longtemps (le Abir Yaakov rapporte que la guéoula aurait due avoir lieu au début de l'année 5000, soit plus de 780 ans!), mais il se poursuit puisque nous n'avons pas réussi à faire pleinement téchouva sur nos fautes qui l'ont causé en premier lieu.
L'exil est un fardeau non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour la Chékhina, qui souffre terriblement de la situation du peuple juif en exil.

C'est ainsi que le Abir Yaakov (Makhsof haLavan - Nitsavim) explique le verset : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem, votre D. : les chefs de vos tribus, vos anciens et vos officiers, tout le peuple d'Israël ... pour conclure une alliance avec Hachem" (Nitsvaim 29,9-11).
Moché a fait entrer toute la nation juive dans une alliance avec Hachem. Toutes les âmes des générations futures sont descendues du Ciel pour y prendre part, comme nous l'apprend le verset suivant : "Ceux qui sont ici avec nous aujourd'hui devant Hachem notre Dieu, et ceux qui ne sont pas ici avec nous aujourd'hui" (Nitsavim 29,14 ; midrach Tan'houma Nitsavim 3 ; Kli Yakar).

Lorsque Moché a prévu la durée de l'exil final, il ressentit une terrible douleur pour le sort de la Chékhina, comprenant que cette douleur de la Présence Divine en exil est infinie.
C'est pour cette raison que Moché était si bouleversé par la durée de l'exil. Il avertit les Bnei Israël que cette durée dépendrait entièrement de leurs actes. S'ils continuaient à fauter, l'exil durerait bien plus longtemps que nécessaire.

C'est le sens du verset :
- "Vous êtes tous debout aujourd'hui" = Il s'adresse à l'ensemble de la nation juive, y compris à toutes les âmes qui naîtront à partir de ce moment jusqu'à la dernière génération. Il leur expliqua que la Chékhina souffrirait de terribles douleurs tout au long du l'exil, un chagrin sans nom ni mesure.
- "Les chefs de vos tribus, vos anciens et vos officiers" = Il s'agit de nos Patriarches, de nos Matriarches, des prophètes, des tsadikim et des dirigeants de la Torah à travers les générations. Ils crient et plaident tous devant Hachem : "Où est la sainte Chékhina? Elle a été chassée de sa maison et souffre tant dans son exil!"
- "Tout le peuple de Israël" = De qui tout dépend-il? Qui a le pouvoir de mettre fin à l'exil? Cela dépend de "tout le peuple de Israël". Chaque juif peut hâter la guéoula. Chacun d'entre nous doit comprendre que la douleur du peuple juif en exil, et la douleur que la Chékhina endure avec nous, sont dues à nos propres mauvaises actions. Si nous faisons sincèrement téchouva, nous mériterons l'accomplissement du verset "Tsion sera racheté par la justice, et ses pénitents par la charité" (Yéchayahou 1,27).

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-> Le Zohar ('Hadach - midrach Eikha 112a) explique que pendant toute la durée de l'exil, la Chékhina pleure chaque soir à minuit et déplore son triste sort dans l'exil. À ce moment-là, tous les mondes du Ciel frémissent et pleurent avec elle. Les ancêtres, les mères, les 12 tribus, Moché et toute sa génération, ainsi que tous les juifs du monde entier, tous pleurent et implorent Hachem pour la douleur de la Chékhina, demandant combien de temps la souffrance de la Chékhina doit durer.