Aux délices de la Torah

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Servir Hachem dans la joie = trouver grâce à Ses yeux

+++ Servir Hachem dans la joie = trouver grâce à Ses yeux :

"Noa'h a trouvé grâce aux yeux d'Hachem" (Noa'h 6,8)

-> La guémara (Sanhédrin 108a) nous dit que Noa'h était également inclus dans le décret selon lequel la toute vie serait détruite par le Déluge, mais qu'il a été sauvé parce qu'il a trouvé grâce aux yeux d'Hachem.
Comment trouve-t-on la grâce auprès d'Hachem?

Si une personne accomplit les mitsvot à contrecœur, en pensant qu'elle perd de l'argent ou qu'elle se prive de plaisirs, elle n'observe pas la Torah avec grâce et n'obtiendra pas la grâce d'Hachem.
En revanche, lorsque nous accomplissons la Torah avec grâce = avec joie et en reconnaissant [fièrement] que c'est le but de notre vie, nous obtenons la grâce divine et le pardon de nos fautes.
[rav Moché Feinstein - Kol Ram]

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-> Lorsqu'une personne trouve grâce aux yeux de D., elle est appelée Noa'h, qui est apparenté au mot "tranquillité" (ménou'ha).
En trouvant grâce aux yeux de D., une personne trouve la tranquillité.

[ainsi, le verset : "Noa'h trouva grâce aux yeux d'Hachem" (Béréchit 6,8) peut être lu : "la tranquillité [Noa'h] [est vécue par celui] qui a trouvé grâce aux yeux de D.]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 6,8]

Tou biChevat

+ Tou biChevat :

-> Nous sommes comparés à un arbre comme il est dit : "car l'homme est un arbre des champs" (ki adam ets assadé - Choftim 20,19).
Le Maharal ('Hidouché Aggadot - Nida 25) explique ainsi ce verset comparant l’homme à un arbre. La tête correspond aux racines, les pieds et les mains aux branches. L’homme est donc un arbre à l‘envers, sa racine étant dans le monde céleste, son esprit, connecté aux cieux, relevant des sphères suprêmes. Si les racines terrestres assurent la croissance de l’arbre, il en va de même pour celles célestes de l'hommes.

Au milieu de l’hiver, les arbres semblent sans vie. Nous savons tous que c’est durant cette saison qu’une nouvelle vie se profile dans les arbres qui se révèlera à partir de Chevat.
Il en va de même pour nous. Notre Avodat Hachem traverse parfois un "hiver" difficile, mais cette période recèle un potentiel de régénérescence.

-> Tou biChevat, marque le renouveau des arbres, c'est le Roch Hachana la'Ilanot (guémara Roch Hachana 2a).
Par ailleurs, la Torah "est un arbre de vie" (éts 'haïm hi - Michlé 3,18).
[de fait, c’est au mois de Chevat que Moché commença à expliciter la Torah à la fin des 40 ans (Début de Dévarim 1:3,5).]

Le Avné Nézer explique que les fruits de l'homme sont ses 'hidouché Torah, ses idées et enseignements originaux de Torah.
De même qu’à Tou biChevat, la sève monte à l’intérieur de l’arbre, permettant une nouvelle production de fruits, de même, il y a un renouveau de 'hidouché Torah en chaque juif.
En fait, le Avné Nézer était capable de percevoir une différence dans sa Torah avant et après Tou biChevat, sentant une amélioration dans ses 'hidouché Torah, à un niveau plus élevé que le reste de l’année.

Le Erets Tsvi ajoute que puisque l’arbre est une métaphore de l’homme (ki adam ets assadé) le principal Roch Hachana (le renouveau essentiel) de Tou biChevat porte sur les ’hidouché Torah et non sur les fruits matériels des arbres réels.
[en ce sens : on doit davantage s'y délecter de belles paroles de la Torah que de beaux fruits. ]

-> Rachi (Bé'houkotaï 26,4) commentant : "l'arbre du champ donnera son fruit" (vé'éts assadé yiten pir'yo), dit que cela se réfère aux אילני סרק (ilané cérak) = Des arbres non fruitiers (arbres stériles), mais qui un jour à l'avenir donneront des fruits.
C'est aussi une allusion aux hommes comparés aux arbres : les juifs qui sont tels des אילני סרק porteront à terme des beaux fruits, des beaux 'hidouché Torah.
Rabbi Moché Wolfson souligne que ועץ השדה יתן פריו (vé'éts assadé yiten pir'yo) a une valeur numérique de 1 236, la même que חמשה עשר בשבט (le 15 Chevat - Tou biChevat).

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-> La Torah "est un arbre de vie" (éts 'haïm hi - Michlé 3,18).
Le frère du Gaon de Vilna, Rabbénou Avraham (au début de son séfer Maalot HaTorah) écrit :
un arbre est une seule entité se ramifiant en de nombreuses branches qui elles-mêmes fructifient, les fruits étant à leur tour composés de diverses parties avec de nombreux pépins. Chacun, une fois semé, peut reproduire un arbre entier. Cela signifie que chaque graine porte en elle un potentiel de tout un nouvel arbre.
La même chose est vraie pour les mitsvot, fruits de l’arbre de la Torah. Chaque mitsva est une entité distincte mais chacune contient l’essence de toute la Torah, le "code" spirituel de l’Arbre de vie.
Ainsi, toutes les mitsvot sont inextricablement interconnectées au point qu’un aspect d’une certaine mitsva peut être lié et représentatif d’une autre.
On peut comprendre cela avec la comparaison au corps humain formé de plusieurs membres et organes avec chacun leur fonction spécifique. Néanmoins, chaque partie du corps partagent le même ADN.
Idem pour chaque mitsva qui renferme l’ "ADN" de la Torah qui unifie tous les commandements.

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-> On trouve une allusion au 15 Chevat dans le verset : chiveté-Ya édout lé'Israël, léodot léchem Hachem (שִׁבְטֵי-יָהּ עֵדוּת לְיִשְׂרָאֵל לְהֹדוֹת לְשֵׁם יְהוָה - Téhilim 122,4) = les tribus d’Hachem sont une témoignage pour Israël qui loue le Nom d’Hachem.
Le terme שִׁבְטֵי est une allusion à : שבט (chévet - tribu), et יָהּ a une guématria de 15, allusion au 15 Chevat. En ce jour, nous remercions Hachem en disant une bénédiction sur les fruits. [voir le Toldot Its'hak]

=> le verset peut se lire ainsi : le 15 Chevat est un témoignage pour que les juifs louent le Nom d'Hachem [ex: par les bénédictions et l'appréciation des beautés des fruits en goût, visuellement, par l'odorat, ... de la nature, témoins d'à quel point Hachem nous chouchoute constamment! ].

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-> Le Birkat Shalom explique que la tête doit être interprétée comme la racine. Les branches poussent à partir de la racine, mais chaque branche pousse en fonction de la racine d’où elle provient : d’une racine de pommier, il ne poussera pas une branche d’oranger …
De même pour l’homme : son service divin - la racine - est ce qui fixe les résultats. Tou Bichvat est un jour où il est souhaitable d’explorer le but pour lequel Hachem nous a créés dans Son monde, méditer pour voir si nous sommes dans la bonne voie pour réaliser ce but, et prier pour réussir à mener à bien la finalité pour laquelle nous avons été créés.

[on doit avoir sa tête dans le monde à Venir, et s'imaginer quels fruits, arbres, nous souhaitons avoir pour l'éternité. Et en fonction, nous devons avoir un travail spirituel et des racines adéquates dans ce monde. On récoltera ce qu'on aura semé dans l'effort selon la volonté d'Hachem. ]

-> L’arbre ne pousse pas en un jour. Au départ, c’est une petite pousse, puis il se développe de plus en plus. Après de nombreux labeurs, les fruits poussent. Même principe pour l’homme : observe tes petits progrès, vérifie que le mauvais penchant ne te pousse pas au désespoir, cela prend du temps.

-> Tou biChevat est le jour où la terre Israël renouvelle ses forces pour produire de bonnes cultures est un jour joyeux pour le peuple juif qui l’attend avec impatience. [Séfer Hatodaa]
Réfléchissons brièvement à quel pays merveilleux et excellent nous avons eu droit! Retenons combien de mitsvot sacrées dépendent de la terre d’Israël, réjouissons-nous et remercions pour le merveilleux cadeau offert par Hachem.

-> Tout comme l’arbre qui donne des fruits sans contrepartie, il en va de même du juif : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" sans recevoir de profit, c’est un don désintéressé. Observons comment nous donnons. Recherchons et mettons en valeur les beaux fruits de nos actions.

-> Le Imré ‘Haïm écrit dans son ouvrage que, le 15 Cehvat, il faut prier pour les fruits, et les "fruits" est une allusion aux enfants.
Prions pour avoir de bons enfants, dotés d’amour, de crainte divine, de bonté et de compassion …

Vaéra – Nécessité de contempler sa vie

+ Vaéra - Nécessité de contempler sa vie :

-> Au début de la paracha Vaéra, Moshé informe les Bné Israël qu'Hachem va les faire sortir de d'Egypte et les amener en terre d'Israël. La Torah raconte que les Bné Israël sont alors incapables d'entendre ce que Moché leur dit "à cause d'un manque d'esprit et d'un dur labeur" (mikotser roua'h oumé'avoda kacha - Vaéra 6,9).
Pourquoi le travail acharné empêcherait-il les Bné Israël d'entendre parler de leur Délivrance à venir?

Selon le Rachbam et le 'Hizkouni, étant donné que la première tentative de Moché de libérer les Bné Israël de l'oppression des égyptiens s'est traduite par des conditions de travail encore plus dures, ils n'ont même pas cru aux paroles de Moché cette fois-ci.
Le Ramban et le Sforno, en revanche, expliquent que les Bné Israël croyaient en ce que Moché disait, mais qu'ils étaient tellement surchargés de travail qu'ils étaient incapables de se concentrer sur ses paroles ou de les contempler.

Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.2) enseigne que l'objectif de Pharaon en asservissant les Bné Israël était de les empêcher de penser à se révolter contre lui. Parce qu'ils étaient tellement occupés par leur travail, ils n'avaient pas l'énergie nécessaire pour penser ou faire des plans.
Cela s'applique pour chacun d'entre nous, car [à l'image de Pharaon] c'est aussi l'objectif de notre yétser ara. En nous donnant constamment de quoi nous occuper, il tente de nous empêcher de réfléchir à nos actions et d'analyser si elles en valent la peine.
Le yétser ara se rend compte que si nous avions le temps de réfléchir à nos actions, nous nous concentrerions sur elles et essaierions de nous améliorer.
Le Ram'hal nous demande donc de réserver du temps chaque jour pour réfléchir à nos actions, afin de ne pas tomber dans ce piège. C'est ainsi que nous perfectionnerons notre avodat Hachem et que nous nous rapprocherons de notre Créateur.

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[nos Sages disent qu'on doit étudier la Torah en se considérant comme si on était mort. Une explication est que rien ne doit nous déconcentrer (tu es comme mort!), mais d'autres expliquent qu'on doit s'imaginer comme étant déjà dans le monde à Venir et qu'on doit avoir conscience des valeurs qui y prévalent (on se rend compte d'à quel point on a besoin de la monnaie locale : la Torah, les mitsvot, et à l'inverse à quel point nos biens matériels nous serons d'aucune utilité!).
De même, nous devons prendre un moment chaque jour pour s'extraire du train-train quotidien, de la façon non juive d'aborder le monde, et en profiter pour repartir avec de nouvelles priorités dans la Vérité. ]

Chémot – Se développer spirituellement avec progressivité et régularité

+ Chémot - Se développer spirituellement avec progressivité et régularité :

-> La vision dont Moché a fait l'expérience au buisson ardent a constitué son initiation à son rôle de navi (prophète).
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 3,1) souligne qu'Hachem est apparu à Moché lentement, en 3 étapes, pour le préparer à recevoir la prophétie.
Tout d'abord, Hachem a montré à Moshé un buisson ardent. Une fois que les pensées de Moshé se sont concentrées sur cette vision miraculeuse, il a vu un ange. En percevant l'ange, il était enfin prêt à recevoir la prophétie.

Rabbénou Bé'hayé commente qu'Hachem a utilisé une tactique similaire lorsqu'il a préparé le peuple juif à recevoir la Torah.
Le Klal Israël a d'abord reçu quelques mitsvot à Mara (Béchala'h 15:25 - Rachi : les passages de la Torah concernant le Shabath, la vache rousse et les tribunaux). Ensuite, ils ont reçu les 10 Commandements présents en temps qu'unité sur les Tables de la Loi, et enfin ils ont reçu le reste de la Torah.

Nous apprenons de là que notre approche de l'étude de la Torah doit également être lente et progressive. Nous devons nous assurer que notre étude repose sur des bases solides afin de pouvoir passer à l'étape suivante.
Parfois, nous voulons tout comprendre immédiatement, mais une telle approche de l'étude de la Torah est contre-productive. Nous devons nous souvenir des paroles de nos Sages (guémara Yoma 80a) : "tafasta mérouba lo tafasta" (si tu saisis beaucoup, tu ne saisiras pas grand-chose).

Cette idée ne s'applique pas seulement à une personne qui débute dans l'étude de la Torah, mais à tout le monde. Même ceux qui sont habitués à l'étude de la Torah tireront profit d'une approche progressive de chaque nouveau sujet ou de chaque sujet peu familier.
En commençant à étudier lentement un nouveau matériel (sans nourrir de la fausse paresse), nous surmonterons également les sentiments initiaux de nervosité et d'incertitude à l'idée d'assimiler de nouvelles idées.

Nous constatons souvent l'importance d'une telle méthode lorsque nous essayons d'enseigner aux autres. Nous construisons naturellement le matériel étape par étape afin que l'autre personne soit capable de comprendre ce que nous essayons d'expliquer.
Malheureusement, nous oublions souvent cette tactique lorsqu'il s'agit de notre propre étude. En nous rappelant l'importance d'une telle approche et en l'utilisant, nous serons en mesure d'atteindre une compréhension approfondie de chaque sujet de Torah que nous apprenons.
[rav Arié Brueckheimer]

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-> Dans la paracha Bo, comme dans les deux parachiyot précédentes (Chémot et Vaéra), Moché demande à Pharaon de permettre aux Bné Israël de quitter l'Egypte. En examinant attentivement la demande de Moché (Chémot 3,18 ; 5,3, et 8,23), nous remarquons quelque chose d'assez frappant. Alors que nous savons que lorsque les Bné Israel ont finalement quitté l'Egypte, ils sont partis définitivement, à ce stade, la seule demande de Moché est que Pharaon accorde aux Bné Israel un simple voyage de 3 jours hors d'Égypte, après quoi ils reviendront.
Comme nous le savons, ce voyage temporaire n'a jamais eu lieu. Si tel est le cas, pourquoi Moché semble-t-il mentir à Pharaon? S'agit-il d'une ruse destinée à amener Pharaon à autoriser les Bné Israel à partir, puisqu'il était plus susceptible d'accepter un court pèlerinage dans le désert qu'un exode permanent ?

Rabbénou 'Hananel (Chémot 3,18) explique que, bien au contraire, la demande de Moché n'a pas été faite de cette manière dans le but de tromper Pharaon, mais plutôt dans le but de calmer Bné Israël. Si les Bné Israël avaient appris qu'ils allaient quitter l'Egypte de façon permanente et qu'ils recevraient par la suite 613 mitzvos, cela aurait été trop difficile à gérer pour eux.
Afin de les familiariser progressivement avec ce qui les attendait, Hachem a demandé à Moché de n'effectuer qu'un voyage de 3 jours.

Rabbénou 'Hananel compare cela à la manière dont Hachem a testé Avraham avec la akéda. Plutôt que de lui dire qu'il devait offrir Its'hak en sacrifice, Hachem a d'abord dit à Avraham d'offrir "son fils", puis a précisé qu'il devait s'agir de "son fils unique, qu'il aimait", et enfin qu'il s'agissait d'Its'hak (voir Vayéra 22,2).

Ce message est tout à fait surprenant. Les Bné Israel auraient-ils préféré être des esclaves en Egypte plutôt que d'être des hommes libres devant respecter 613 mitsvot?
Nous apprenons ici une idée fondamentale de la croissance dans la avodat Hachem. Prendre trop de choses en même temps, c'est s'exposer à l'échec. La meilleure façon d'avancer avec succès dans notre avodat Hachem est de le faire progressivement.
[rav Arié Brueckheimer]

Si une personne est certaine que Hachem pourvoira à tous ses besoins, alors toutes ses demandes seront satisfaites par le Ciel.
Mais si une personne se préoccupe continuellement de ses moyens de subsistance et de la subsistance (parnassa) de sa famille, alors ses moyens de subsistance seront réduits par le Ciel.
Hachem agit alors comme l' "ombre" de la personne, prenant exemple sur son comportement, et lui fournit ses moyens de subsistance. De même que la personne s'en remet à D. pour qu'Il réponde à tous ses besoins, de même D. lui fournit tous ses besoins.
[...]
lorsqu'il y a un éveil de notre part en bas (ex: par une émouna/bita'hon accrue), notre effusion émotionnelle incite Hachem à traiter le peuple juif (individuellement et collectivement) avec Ses caractéristiques de bonté, de compassion et d'amour bienveillant.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,1]

"La avoda du 9 Av vient nous enseigner sur ce qui vaut [vraiment] la peine de se lamenter et de pleurer (et ce qui ne vaut pas la peine), ce qui conduit finalement à se rapprocher de la Chékhina et à amener la géoula elle-même".
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou 2,47]

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-> La nuit du 9 Av, les Bné Israël se sont mis à pleurer dans leurs tentes [à la suite du compte rendu alarmant des explorateurs dans le désert.]
Hachem leur a dit : "Aujourd'hui, vous pleurez sans raison mais Je vous fais le serment que cette nuit-ci vous pleurerez pour la destruction du 1er et du 2e Temple!"

[ainsi de même que nous avons pleuré pour rien, de même aujourd'hui pour réparer cela nous pleurons sur ce qui compte vraiment de le faire. ]

"Moché réunit toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire"" (Vayakel 35,1)

-> Moché a rassemblé les bné Israël le lendemain de Yom Kippour, après leur repentir pour le péché du Veau d'or.
Le Likoutim 'Hadachim explique que la source de la sainteté est l'unité (a'hdout).
Après la faute du Veau d'or, le peuple juif avait besoin d'une infusion de sainteté. C'est pourquoi Moché les a rassemblés en créant un sentiment d'a'hdout (d'unification), l'incarnation de la sainteté.

"Lorsque Moché se présentait devant Hachem pour lui parler, il enlevait le masque jusqu'à son départ, puis il partait et racontait aux Bné Israël ce qu'il leur avait ordonné" (Ki Tissa 34,34)

=> Quelle était la nature du masque que Moché portait?
Le rav Akiva Eiger (al haTorah) explique que Moché Rabbénou était le plus humble de tous les hommes. Néanmoins, en tant que dirigeant, il jugeait parfois nécessaire de réprimander ou de critiquer le peuple juif. Ce faisant, Moché portait le "masque d'un chef" (au sens figuré), allant à l'encontre de sa véritable personnalité en réprimandant son troupeau (les Bné Israël).
En revanche, Moché a retiré ce masque de chef et a été lui-même, un homme vraiment humble, lorsqu'il a parlé avec Hachem.

"Hachem regretta le mal qu'il avait dit de faire à sa nation" (Ki Tissa 32,14)

=> Hachem connaît l'avenir. Si c'est le cas, que signifie le verset lorsqu'il dit qu'Hachem "regretta le mal qu'Il avait dit de faire à Sa nation" ? Cela n'implique-t-il pas qu'Il a changé d'avis et qu'Il n'était pas conscient des conditions futures qui l'amèneraient à ce changement?

Le rav Its'hak Hutner (Pa'had It'hak - Igrot ou'Kessavim 25) explique qu'Hachem a créé l'homme avec une "tenaï" (condition) à l'esprit. Cette condition était que toute personne violant un principe fondamental de la Torah entraînerait un changement dans l'attitude d'Hachem à son égard : Hachem "regretterait" d'avoir créé cette personne. Il s'ensuit que ce n'est pas Hachem qui change d'avis, son avis était déjà arrêté avant que l'homme ne commette la faute. C'est plutôt l'homme qui change ses actions et qui mérite maintenant le regret d'Hachem.

"Les riches ne doivent pas donner plus et les pauvres ne doivent pas donner moins d'un demi-shekel pour faire un don à Hachem afin d'expier pour leurs âmes" (Ki Tissa 30,15)

=> Tous les membres du peuple juif, quelle que soit leur situation économique, devaient donner la même somme d'argent : un demi-shekel. Pourquoi les riches n'étaient-ils pas autorisés à faire un don plus important?

Rabbi Yérou'ham Lévovitz ('Hokhma ouMmoussar IV, 19) explique que cette restriction imposée aux riches était en fait une grande épreuve pour eux. Les riches étaient désormais tenus d'avoir la même apparence que les pauvres. En effet, une personne riche est souvent habituée à dominer les affaires de la communauté en raison de ses moyens. Or, en faisant contribuer le riche au même titre que le pauvre, on l'obligeait à avoir la même position que tous les autres.
Cela démontre clairement que l'argent n'est pas ce qui différencie les gens aux yeux d'Hachem.