Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le meilleur conseil pour une personne afin d'être méritante dans le jugement est de devenir quelqu'un dont les gens ont besoin et qui comptent dessus.
[rav Israël Salanter]

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-> L'Alter de Kelm dit que le meilleur mérite que nous pouvons espérer avoir pendant les 10 jours de repentir, c'est de faire partie d'une communauté (tsibbour), d'être quelqu'un dont la communauté a besoin.
En ce sens, nous récitons les Séli'hot qui ne sont pas des prières dites par un individu, mais plutôt l'expression d'une téchouva de la communauté.
Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,4) décrit ces prières comme des prières récitées dans les synagogues, comme une réflexion de la nature communautaire.

L'alter de Kelm avait l'habitude de mettre une notice à l'entrée du talmud Torah de Kelm à Roch 'Hodech Elloul. Il y rappelait que le meilleur moyen de mériter un bon jugement est d'être une personne qui est utile et nécessaire à autrui.
En effet, le jugement n'est alors pas limité à son propre petit mérite, mais il doit prendre en considération le mérite de tous ceux qui ont profité de lui et qui ont dépendu de lui.

[ex: une personne qui a le sourire, qui a des mots positifs avec autrui, devient nécessaire, et cela peut lui empêcher de mauvais décrets qui pénaliseraient par ricochet tous ces gens a qui elle redonne la vie! ]

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-> Le verset (Vaét'hanan 3,23) nous dit que Moché a prié et supplié Hachem de lui permettre d'entrer en terre d'Israël.
Le Baal haTourim explique que Moché a supplié Hachem de répondre à ses prières par le mérite de : "J'ai encouragé et donné de la force au peuple d'Israël [en leur disant de ne pas avoir peur des rois ennemis - 'hizakti ét Israël], peut-être [que par ce mérite] Hachem va avoir pitié de moi [et répondra à ma prière - oulaï yéra'hem alaï]

Le rav Efraïm Eliyahou Shapiro dit que Moché aurait pu demander que sa prière (entrer en Israël) soit exaucée par le mérite des actions incroyables qu'il a pu faire durant sa vie.
Par exemple, Moché aurait pu demander à avoir sa prière réalisée par le mérite de nous avoir donné et enseigné la Torah? Par le mérite d'avoir été le dirigeant du peuple juif? ...
Cependant, parmi tous ces mérites énormes que Moché a pu faire, il a choisi le fait d'avoir renforcé et encouragé le peuple juif.

Il en résulte que les meilleurs mérites que nous pouvons acquérir pour sortir gagnant de notre jugement au Ciel, c'est d'être à l'écoute de notre prochain et de prendre soin de lui, de faire qu'il se sente aimé et important, ...
[parfois un "boujour", un sourire, ... peuvent faire des miracles]

[d'une certaine façon si tu traites ton frère juif comme un roi, alors Hachem te traitera royalement!]

Téchouva – quelques enseignements du rav Mendel de Rimanov

+ Téchouva - quelques enseignements du rav Mendel de Rimanov :

-> Nos Sages (Zohar - Vayikra 21a) disent que Hachem aussi fait téchouva, citant comme preuve : "Hachem reviendra" (chav Hachem - Nitsavim 30,3).
=> Qu'est-ce que cela signifie? Comment Hachem peut-Il faire téchouva puisqu'Il ne faute pas?

Nos Sages (guémara Soucca 52b) enseignent que Hachem regrette d'avoir créé le mauvais penchant.
C'est cela la téchouva d'Hachem. Mais cela reste étonnant : Hachem connaissant le futur, pourquoi a-t-Il fait quelque chose qu'Il regrettera par la suite?

La réponse est qu'il nous est très difficile de faire téchouva.
Puisque dans Sa bonté et miséricorde, Hachem a souhaité que même les réchaïm puissent faire téchouva et revenir vers Lui, alors pour nous faciliter la tâche, Il a été le premier [avant tout le monde] à faire téchouva et à regretter [et par cela : créant essentiellement l'idée de téchouva].
Puisque Hachem a fait téchouva le premier, et lui a donné son existence, faisant qu'actuellement cela nous est plus facile de le faire.
[rav Mendel de Rimanov - Kountras Ména'hem Tsion - Vayélé'h]

[éventuellement on peut ajouter que dans Sa bonté, par cela, Hachem nous enlève toute notion de gêne, d'honte, car si même D. a dû faire téchouva, alors nous qui sommes humains ... ]

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-> Le rav Mendel de Rimanov explique que sans le regret le monde ne peut pas exister, et c'est pourquoi [avant même la création du monde,] Hachem a fait de la place pour la téchouva, afin que le monde puisse être rectifié par le repentir ... Hachem a préparé un chemin pour le regret et le repentir dans les Cieux afin de contrer le mauvais penchant.
[rapporté dans le Emet léYaakov - Likoutim]

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Dans le Imré Yossef, on trouve l'enseignement suivant du rav Mendel de Rimanov :
Si rien ne peut tenir sur le chemin de la téchouva, comment se peut-il que si 2 témoins attestent devant le Sanhédrin que quelqu'un a commis un meurtre, il peut être coupable et mis à mort? Pourquoi ne pas considérer la possibilité qu'il a fait téchouva?

Selon la loi, leur témoignage est accepté dans le cas où ils ont averti le meurtrier de la peine encourue pour son crime, son mépris pour leur avertissement prouvant qu'il est coupable et qu'il manque de remords.
Cependant, je dis que nous devons considérer la possibilité qu'il pourrait encore regretter ses actions et se repentir.
C'est pour cela que les témoins subissent 7 formes d'interrogatoire, pour corroborer leur témoignage.
Pendant ce temps, les juges assis au Sanhédrin font de leur mieux pour infuser en l'accusé des sentiments de remords afin qu'il en vienne à faire téchouva.
Sa téchouva va faire que les témoins seront troublés et ils vont échouer à corroborer leur témoignage, et il sera libéré.

C'était le travail des tsadikim qui s'asseyaient au Sanhédrin : de faire en sorte que l'accusé fasse téchouva, afin qu'il soit sauvé.
C'est la signification de la déclaration de rabbi Tarfon et de rabbi Akiva, que s'ils avaient servi au Sanhédrin, personne n'aurait jamais été condamné à la peine de mort. [guémara Makot 7a]
En effet, puisqu'ils étaient de grands tsadikim, ils avaient la capacité de rectifier l'âme juive et de l'entraîner à faire téchouva. Ils auraient réussi à ramener au repentir tout accusé de meurtre, se tenant en jugement [au Sanhédrin]. Cela aurait entraîné les témoins à être troublés, et l'accusé à partir libre.

[on voit de là à quel point la téchouva est toujours possible et désirée par Hachem. Si cela est vrai pour un grand fauteur (meurtrier), à combien plus forte raison pour nous tous!
Un juif doit toujours garder espoir dans l'incroyable pouvoir de la téchouva, véritable potion magique du peuple juif!
(selon le Rambam, par quelques mots de téchouva on passe de sale et répugnant, au statut de propre, proche et aimé de D.)]

"Hachem avait béni Avraham en toute chose (bakol)" ('Hayé Sarah 24,1)

=> Que signifie "bakol"?
Selon rabbi Méïr, il fut béni (même) par le fait qu'il n'eut pas de fille.
Selon rabbi Yéhouda, il fut béni (en tout) puisqu'il eut (aussi) une fille.
D'autres disent qu'Avraham avait de telles connaissances en astrologie que tous les rois d'Orient et d'Occident se levaient tôt et se pressaient à sa porte.
Selon rabbi Chimon bar Yo'haï, Avraham portait une pierre précieuse suspendue à son cou ; tout malade qui regardait (cette pierre) guérissait aussitôt.
Lorsqu'Avraham mourut, Hachem suspendit cette pierre sur l'orbite solaire en accord, selon Abayé, avec le dicton : "Quand le jour se lève, le malade se porte mieux".
Autre explication de "bakol" : tant qu'Avraham était en vie, (son petit-fils) Essav ne se rebella pas (contre les Lois de la Torah), ou encore Ichmaël (son fils) se repentit du vivant d'Avraham.
[guémara Baba Batra 16b]

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-> Hachem a béni Avraham : bakol (en toute chose - בכל), mot qui a une valeur de 52, qui est la même que celle du mot : ben (בן).
Il y a donc une allusion au fait qu'Avraham a été béni en tout par des fils.
[Rachi - 'Hayé Sarah 24,1]

-> Selon le 'Hatam Sofer, les 3 lettres du mot בכל (bakol) s'écrivent pleinement : בית (bét), כף (kaf) et למד (laméd), et leur guématria totale est de : 586, la même guématria que le mot : Shofar (שופר).
Cette guématria commune fait allusion au fait qu'Avraham sera béni à travers un fils Its'hak, car la corne (Shofar) du bélier de substitution du sacrifice d'Its'hak servira aux sonneries du jour du don de la Torah et aux sonneries (du Shofar gadol) qui seront entendues le jour de la délivrance définitive.
C'est donc bien par son fils Its'hak qu'Avraham sera béni jusqu'à la venue de la guéoula.

-> Si Avraham avait eu une fille, ce ne serait pas une bénédiction selon rabbi Méïr.
En effet, il n'aurait pu la marier qu'avec un Cananéen qui est "maudit" ou bien l'envoyer dans son lieu de naissance chez Lavan et elle aurait vécu là-bas avec son époux dans une ambiance d'idolâtrie, car la femme est sous l'autorité de son mari.
Ainsi, Avraham n'a pas eu de fille afin de lui épargner ces soucis ce qui constitue une bénédiction.
[Rambam - 'Hayé Sarah 24,1]

-> Selon Rabbi Meïr, il fut béni [même] en cela qu’il n’eut pas de fille car il n’aurait pas pu la marier en raison du fait que les gens de sa génération étaient tous des idolâtres.
[‘Hidouché Guéonim]

-> Le Ets Yossef enseigne :
Ce n'est pas une bénédiction pour un père d'avoir une fille, d'après Ben Sira, car un père se soucie constamment pour sa fille et n'en dort pas la nuit : lorsqu'elle est gamine, il craint qu'elle soit séduite ; à l'adolescence, il craint qu'elle se débauche ; à sa majorité, il craint qu'elle ne trouve pas de mari (sans compter les soucis de réunir une dot pour la marier) ; une fois mariée, il craint qu'elle n'aie pas d'enfants ; âgée, il craint qu'elle pratique la sorcellerie.

Une question se pose contre rabbi Méïr : la mitsva de procréation (piria vérivia) n'est accomplie que si le père a au moins un garçon et une fille ; donc s'il n'a aucune fille il n'aurait pas réalisé le Commandement de procréation.
En fait, rabbi Méïr pense que si cet homme a voulu avoir une fille, mais il n'en a pas eu, cela est un cas de contre sa volonté (oness) et Hachem le considère comme s'il a accompli la mitsva de procréation, et de plus cet homme privé d'une fille est béni.

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-> Rabbi Yéhouda qui a affirmé qu'Avraham a engendré une fille (bat) n'est pas en désaccord avec rabbi Méïr qui a affirmé, au contraire, qu'Avraham n'a pas eu de fille.
En effet, la fille dont parle rabbi Yéhouda ne désigne pas ici une fille, mais une qualité (mida) d'Avraham désignée aussi : bat (fille).
[Ben Ich 'Haï]

-> La fille qu'aurait engendrée Avraham se distinguait par ses qualités remarquables. Elle était éminente au-dessus du niveau moyen des autres jeunes filles en toute chose, c'est pourquoi elle a été digne d'être appelée : bakol (en toute chose).

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=> Comment les rois d'Orient et d'Occident se pressaient-ils à la porte d'Avraham?

-> Le Maharcha enseigne :
Les connaissances astrologiques d'Avraham lui permettaient de "lire" dans les étoiles et les mazalot (constellations) les évènements futurs.
Sa réputation s'était étendue dans le monde et tous les rois d'Orient et d'Occident se pressaient à la porte d'Avraham pour le consulter et demander des conseils, d'autant plus que ses prévisions étaient infaillibles, contrairement aux autres astrologues dont les prévisions étaient parfois erronées.
Ainsi, l'expression "bakol" (par tous) peut signifier qu'Avraham était béni par tous les rois de la planète qui le louaient, ce qui constituait une bénédiction.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) écrit :
Avraham ne "lisait" pas dans les étoiles, mais était doué d'un don prophétique qui lui permettait de prévoir les événements futurs, sans jamais se tromper, et il transmettait cette prophétie à ceux venus le consulter, afin qu'ils mettent de l'ordre dans leur vie.
Si le texte a parlé d'astrologie et non de prophétie, c'est parce que toutes deux prévoient l'avenir.

-> Le Rachba explique :
Les connaissances d'astrologie doivent êtres prises au sens figuré, c'est-à-dire qu'Avraham savait conduire avec de bonnes vertus (midot) et rapprocher du Ciel ceux qui l'approchaient.
De plus, il faut lire également l'expression : "tous les rois d'Orient et d'Occident se levaient tôt et se pressaient à sa porte" au sens figuré : les "rois" sont en fait les disciples de Sages (talmidé 'hakhamim) qui se pressaient aux portes (de Torah) d'Avraham du matin au soir.
C'est pourquoi, ils n'ont pas dit : les "rois" du nord ou du sud, mais les "rois" d'Orient (mizra'h = est) et d'Occident (maarav = ouest) en allusion à leur étude depuis le matin où le soleil se lève à l'est jusqu'au soir où le soleil se couche à l'ouest.

-> De son côté, le Ben Ich 'Haï commente :
L'astrologie ne doit pas être prise à la lettre, mais dans le sens d'une sagesse que possédait Avraham dans son cœur (bélibo).
Or le mot "libo" (son cœur) fait allusion aux lettres de son nom écrites en plein.
Ainsi, dans les lettres qui composent le nom Avraham (אברהם) écrites en plein : אלף (alef), בית (beit), ריש (rech), הי (hé) et מם (mém), les lettres finales forment : séfataïm (lèvres - שפתים).
Il y a ici une allusion au fait qu'Avraham déversait par ses lèvres sa grande sagesse enfouie dans son cœur.

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=> A quoi fait allusion la pierre précieuse curative suspendue au cou d'Avraham et le placement de cette pierre précieuse dans l'orbite solaire après son décès?

-> Le Maharcha dit :
Cette pierre précieuse avait le pouvoir miraculeux de guérir tous (kol) les malades venus consulter Avraham ; c'est en cela qu'il a été béni "par tous", selon rabbi Chimon bar Yo'haï.
Lorsqu'Avraham est décédé, cette pierre a été "suspendue" dans l'orbite solaire afin que les malades demandent leur guérison à Hachem directement.
Pour la même raison, dans la guémara (Pessa'him 56a), les rabbanim avaient caché le Séfer haRéfoua (livre de guérison), depuis l'époque de 'Hizkiyahou, afin que les malades implorent directement Hachem de les guérir.

[Comment cette pierre précieuse guérissait-elle les malades qui l'observaient, à l'époque d'Avraham, alors que la maladie n'existait pas encore et n'a été instaurée qu'à l'époque de Yaakov?
Rabbénou Tam répond que c'est la maladie qui précédait la mort qu'avait demandé Yaakov, mais la maladie guérissable existait déjà avant Yaakov, et en particulier à l'époque d'Avraham.]

-> Le Rachba enseigne :
La pierre précieuse curative suspendue au cou d'Avraham peut être lue au sens allusif.
Avraham qui possédait une sagesse "complète" sur le plan spirituel et sur le plan scientifique (astrologie), est comparé à une pierre précieuse.
En effet, la sagesse est comparée à une pierre précieuse dans ce verset : "Kohélet désirait trouver des paroles précieuses (la sagesse supérieure)" (Kohélét 12,10).
Avraham transmettait sa sagesse à autrui à travers son cou, c'est-à-dire par sa parole dont les organes sont au niveau du cou.
Ainsi, quiconque était malade dans son âme et dans sa foi guérissait par la sagesse de la parole d'Avraham comparée à une pierre précieuse.

Au moment où Avraham quitta ce monde, il n'y avait plus personne capable comme lui de transmettre la foi en Hachem.
C'est pourquoi Hachem "suspendit" cette sagesse (pierre précieuse) dans l'orbite solaire ou la voûte céleste, de façon que si l'homme réfléchit au nombre et aux trajectoires des étoiles et des planètes, il pourra atteindre une certaine sagesse et accéder à la connaissance de D., comme l'avait fait Avraham.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que la "pierre précieuse" était une force spirituelle de sainteté que possédait Abraham, avec laquelle il réussissait à convertir même les plus récalcitrants des idolâtres.
Ce pouvoir spirituel confié à Abraham, permettait de guérir celui qui souffrait d’une "maladie de l’âme".
Lorsqu’Abraham mourut, D-ieu suspendit la "pierre précieuse" dans le soleil, pour les temps futurs, comme il est : "Et pour vous qui révérez Mon Nom, se lèvera le soleil d’équité, portant la guérison dans ses rayons" (Malakhi 3,20).

-> Le Séfer Akédat Its’hak (Béréchit Chaar 4) nous apprend que la "pierre précieuse" suspendue au cou d’Abraham venait évoquer le fait qu’il énonçait des perles de sagesse qui coulaient de sa bouche avec une voix sortant de sa gorge (cou) ; il guérissait ainsi spirituellement toutes les âmes malades qu’il avait faites à ‘Haran, en les faisant "entrer sous les ailes de la Présence Divine".

-> Le Maharam Shick écrit :
L'homme est un monde en miniature (olam katan) : la tête symbolise le monde supérieur spirituel (rou'hani) et le corps symbolise le monde inférieur matériel (gachmi).
Le cou de l'homme relie ces 2 mondes.
La pierre précieuse portée au cou d'Avraham, symbolise la sagesse qui est la meilleure voie pour l'homme pour relier et faire co-exister les 2 mondes spirituel et matériel.
C'est cette voie qu'Avraham enseignait aux idolâtres, afin de guérir leur âme.
Au décès d'Avraham, Hachem a placé cette sagesse dans l'orbite solaire qui fait le trait d'union entre les 2 mondes.

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=> Quelles sont les 5 fautes d'Essav après la mort de son grand-père Avraham? Pourquoi ce nombre 5?

-> La guémara (Baba Batra 16b) explique que du vivant d'Avraham, Essav le respectait et s'efforçait de refouler sa tendance à l'immoralité et son instinct meurtrier.
Cependant, le jour même de la mort d'Avraham, Essav se sentit "libéré" et donna libre cours à ses instincts. Il commit 5 transgressions : il tua (Nemrod), il commit un acte d'adultère avec une jeune fiancée, il renia Hachem (kafar ba'ikar), il nia la résurrection des morts, et il méprisa le droit d'aînesse.

-> D'après la guémara (Béra'hot 10a), rabbi Chimon dit : "L'âme est comparée à Hachem dans 5 domaines : ils remplissent le monde ou le corps ; ils voient et sont invisibles ; ils nourrissent le monde ou le corps ; ils demeurent purs ; ils résident en un lieu secret.
Que l'âme qui possède ces 5 qualités, vienne glorifier Hachem qui possède ces 5 mêmes qualités!"

Se basant sur cela, le Maharal commente : chacune des 5 qualités de l'âme lui confère un pouvoir d'établir un lien avec Hachem. Ainsi, par ces 5 transgressions, Essav a défait totalement le lien qu'il avait avec Hachem : il est sorti complètement de sous les ailes de la Présence Divine, contrairement à ceux qui commettent une ou deux transgressions et qui maintiennent malgré tout un certain lien avec Hachem.

-> Le Ben Ich 'Haï dit :
Avraham a quitté ce monde à 175 ans, soit 5 ans avant l'âge prévu de 180 ans (date de décès de son fils It'hak), afin de ne pas assister aux 5 transgressions graves de son petit-fils Essav.

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=> Quelles preuves a-t-on qu'Ichmaël se soit repenti au moment de la mort d'Avraham?

-> Lors de l'Alliance des morceaux (brit ben habétarim), Hachem promit à Avraham : "Toi, tu rejoindras tes pères en paix ; tu seras inhumé après une vieillesse heureuse" (Lé'h Lé'ha 15,15).
Rachi commente qu'ainsi Hachem a annoncé ici à Avraham une vieillesse heureuse, c'est-à-dire que son fils Ichmaël se repentira de son vivant et que son petit-fils Essav ne se livrera pas au mal de son vivant.

-> Dans la guémara (Baba Batra 16b), Rabbi Yo'hanan apprend qu'Ichmaël a fait téchouva du vivant de son père Avraham, à partir de ce verset : "Its'hak et Ichmaël ses fils l'inhumèrent" ('Hayé Sarah 25,9).
Pourquoi Its'hak est-il nommé en premier?
C'est parce que, bien qu'Ichmaël fût son aîné, Ichmaël s'était repenti et avait fini par reconnaître qu'Its'hak avait la préséance sur lui, et de plus Ichmaël a reconnu la vente du droit d'aînesse qu'il contestait auparavant.

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2015/12/26/4099-2

+ "Heureux l’homme qui met sa force en toi, dont le cœur connaît les vraies routes" (achré adam oz lo ba'h, messilot bil'vavam - Téhilim 84,6)

Selon le 'Hozé de Lublin, le roi David veut dire que lorsqu'un tsadik s'assoit et étudie la Torah lichma (sincèrement pour l'honneur d'Hachem), alors il pousse les autres [juifs] à avoir des pensées de téchouva.
Par ses études, il injecte dans le cœur [de chaque juif] le désire et la motivation de faire téchouva.
[...]

Le Yichma'h Moché enseigne que lorsque le roi David chante des louanges de remerciement à Hachem (Téhilim 111,1 : "Halélou-ya, Je louerai Hachem de tout mon cœur!), il exprime le fait que lorsque nous louons et remercions Hachem, nous entraînons un éveil de téchouva dans le cœur des autres [juifs].
[Ilana dé'Hayi - Emor]

Faire téchouva est toujours possible!

+ Nos maîtres ont enseigné : A'her [Elicha ben Abouya] allait, monté sur un cheval, un jour de Shabbath et rabbi Méïr le suivant pour apprendre de sa bouche des enseignements de Torah.
A'her lui dit "Méïr, fais demi-tour, car j'ai compté les pas de mon cheval et j'ai atteint la limite shabbatique (le te'houm)."
Rabbi Méïr lui dit : "Toi aussi, reviens avec moi!
A'her répondit : "Ne t'ai-je pas dit que j'ai entendu de derrière le rideau : "Revenez enfants rebelles, sauf A'her" (cf. Yirmiyahou 3,14).
[guémara 'Haguiga 15a]

=> Comment cela est-il possible alors qu'on nous enseigne que rien ne peut tenir sur la voie de la téchouva (cf. guémara Yérouchalmi Péa 1,5), et que même quelqu'un de racha comme le roi Ménaché, qui par son comportement a énormément mis en colère Hachem, a été pardonné lorsqu'il a fait téchouva (cf. Méla'him II 21,1-18 ; Divré haYamm II 33,1-9).

-> Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta (le Ohév Israël) explique :
Il me semble que si A'her avait fait téchouva, Hachem aurait également accepté son repentir.
Hachem a de la compassion pour toutes Ses créatures, même envers les fauteurs, et personne n'est abandonnée.
Hachem envoie [à ceux qui ont fauté] des sentiments de remord et des pensées de téchouva par la voix divine qui résonne chaque jour, leur demandant de se repentir et de revenir.
[cf. les enseignements du Baal Chem Tov : https://todahm.com/2021/09/11/quelques-enseignements-du-baal-chem-tov-lies-a-la-techouva ]
Cela éveille à se repentir sincèrement et totalement. Ensuite, Hachem ouvre les portes de la téchouva et implore chaque personne à faire téchouva et à revenir [vers Lui].

Cependant, pour un grand fauteur, Hachem ne s'abaisse pas ainsi.
Le fauteur doit d'abord s'éveiller lui-même à la téchouva et prendre à cœur qu'il doit revenir sans un éveil d'en-Haut.
Il doit de sa propre volonté se confesser devant Hachem de tout cœur, et répandre sa souffrance/angoisse [d'en être arrivé à agir aussi fautivement devant D.], il doit supplier de bénéficier d'une aide Divine pour parvenir à une téchouva complète.
Alors assurément sa téchouva sera acceptée, tant qu'il laisse derrière ses mauvais comportements.
[Ohev Israël - Yémé haRatson véhaTéchouva]

[nos Sages enseignement par exemple que Hachem en est arrivé à durcir le cœur de Pharaon. Certes, il s'était tellement révolté contre Hachem qu'il ne pouvait plus faire une téchouva complète, mais s'il s'était abaissé en suppliant Hachem de l'aider à lui pardonner, alors il serait parvenu à faire téchouva.
Ainsi, même le pire des fauteurs, doit s'humilier devant Hachem en regrettant de mal agir, en admettant être prisonnier de mauvaises actions. Hachem n'abandonne personne, et lorsqu'un tel fauteur s'abaisse devant Sa grandeur, alors Hachem l'élève et le rapproche de Lui.
=> Personne ne doit désespérer d'être une trop mauvaise personne, dont la téchouva lui est hors de portée.
La réalité est que Hachem nous aimera toujours, nous observe et prend soin de nous en permanence.]

-> Pharaon : exemple du fait qu'il est toujours possible de faire téchouva, b'h voir également le point 3°/ : https://todahm.com/2021/12/21/la-techouva-quelques-beaux-enseignements

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-> Le Maharcha affirme aussi que si A'her s'était repenti, on l'aurait accepté car "rien ne résiste au repentir".

-> Cela est aussi suggéré dans la guémara (Pessa'him 86a) qui enseigne : "Tout ce que le maître de maison t'ordonne, fais-le, sauf de sortir", et fait allusion également au Maître du monde qu'il nous incombe d'écouter, sauf au moment où Il repousse l'homme repentant et lui dit : "Sors de ma proximité!"
Car c'est en réalité le désir profond du Maître du monde et Il n'agit de la sorte que pour t'induire en erreur (Réchit 'Hokhma - Chaar haKédoucha 21).

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-> A'her [Elicha ben Abouya] rapporte qu'il a entendu un voix Divine lui proclamant : "Revenez enfants rebelles, sauf A'her" (guémara 'Haguiga 15a).

Le 'Hozé de Lublin (rapporté dans le Agra déPirka) explique que si ensuite Elicha aurait répondu à la voix Divine : "Tant mieux! Maintenant Hachem je peux véritablement Te servir avec sincérité, sans aucune pensée liée à une récompense et sans aucun motif ultérieur mis à part celui de Te donner de la satisfaction car je réalise Ta volonté", alors il aurait atteint une expiation totale. Il aurait été totalement pardonné et serait parvenu à un niveau spirituel élevé.

-> Le 'Hozé de Lublin (rapporté dans le Tiféret Israël) explique que la faute du Veau d'or n'est pas d'avoir fait un Veau, et de s'y être prosterné, mais l'essentiel de cette faute est d'avoir "prit le deuil" (Ki Tissa 33,4). Les juifs sont devenues tristes et sont tombés en déprime d'avoir fautés.
Ils n'ont pas réalisé qu'ils auraient dû saisir l'opportunité et se repentir avec de la joie dans leur cœur.

[parfois Hachem peut nous faciliter le fait de fauter, car ce qui l'intéresse c'est de voir notre réaction après notre chute.
Est-ce qu'on va rester dans la boue et désespérer, ou bien est-ce qu'on va garder espoir, confiance, dans le pouvoir de la téchouva et alors être dans la joie de pouvoir tout effacer, d'avoir un papa Hachem aussi miséricordieux en nous accordant l'incroyable mitsva de se repentir!
La capacité de destruction de nos fautes, est largement surpassé par la puissance de la téchouva!
Si tu crois que tu peux détruire, alors combien davantage tu dois croire que tu peux réparer et aller de l'avant encore plus fort! Chez un juif, l'espoir doit toujours surpasser le désespoir!]

-> b'h, également sur la guémara ci-dessus : https://todahm.com/2018/10/10/7280-2

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-> "Ramène-nous vers toi, ô Hachem, nous voulons te revenir ; renouvelle pour nous les jours d'autrefois" (Eikha 5,21)

Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta (Yalkout Ohev Israël) enseigne :
Dans ce verset, le mot "autrefois" s'écrit : "kedem" (קֶדֶם), qui peut se voir comme l'acrostiche de 3 personnalités du Tana'h : Kayin, David et Ménaché.
Chacune de ces personnalités est un symbole de la téchouva pour les 3 fautes cardinales :
- le meurtre = Kayin a été le premier meurtrier de l'histoire. Il a regretté d'avoir versé le sang de son frère, et il a fait téchouva.
- l'immoralité = David a fait téchouva de sa relation avec Batchéva.
- l'idolâtrie = Ménaché, roi de Yéhouda, a fait téchouva pour ses actions d'idolâtrie.

De ces exemples, nous voyons que même quelqu'un qui a fauté contre Hachem à un tel point (faire les 3 fautes cardinales juives), il ne doit pas désespérer.
Il doit faire téchouva, et alors ses jours seront "renouvelés comme autrefois", c'est-à-dire à l'image de "kédem" = Kayin, David et Ménaché [dont leur téchouva a été acceptée, et cela est valable pour tout juif!].

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-> Nos Sages (michna Négaïm 2,5) nous enseignent qu'une personne a des difficultés à voir ses propres fautes et défauts.
Rabbi Avraham Yéhochoua Hechel d’Apta (Ohev Israël - Likoutim 'Hadachim) dit qu'ainsi il faut prêter attention aux mauvaises actions d'autrui, et se demander : "Pourquoi Hachem a orchestré les événements pour que je sois témoin de cela? Ce doit être parce que Hachem veut que je le vois afin de réaliser que j'ai les mêmes imperfections/défauts, mais je suis aveuglé par mon yétser ara pour en avoir conscience".

[ainsi, plutôt que de s'élever à nos yeux en mettant en avant les imperfections d'autrui, nous devons les prendre et observer si nous ne pouvons pas s'améliorer dans ces domaines.
On ne doit pas se sentir meilleur en rebaissant autrui, mais plutôt en profitant d'eux pour devenir soi-même une meilleure personne.]

Nous pouvons alors retourner vers Hachem en faisant téchouva sur ces mauvaises actions, et Hachem aura de la miséricorde pour nous.

Homme = celui qui respecte ce qui sort de sa bouche

+ En tout juif il doit y avoir un respect pour chaque mot qui sort de sa bouche, car le verset dit : "l’homme devint une âme vivante", et le Targoum Onkelos explique "un esprit parlant" (roua’h mémaléla - Béréchit 2,7), ce qui signifie que c’est par la parole qu’on reconnaît que l’homme est une âme vivante.
Donc si l’homme ne respecte pas sa parole, s’il ne fait pas attention à chaque mot qui sort de sa bouche, à chaque promesse qu’il fait et à chaque alliance qu’il conclut, il se méprise lui-même, il méprise l’image de D. qui est en lui, l’"esprit parlant" qui a été mis en lui.
Ce n’est pas pour rien que nous trouvons dans les paroles des Sages une malédiction pour un homme qui ne tient pas sa parole, ainsi qu’il est écrit dans la guémara (Baba Metsia 44a) : "Celui qui a demandé des comptes à la génération du déluge et à la génération de la dispersion demandera des comptes à celui qui ne tient pas sa parole".
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°598]

"Tu n'as pas épargné ton fils unique pour moi" (Vayéra 22,12)

-> On peut s'interroger car c'est l'ange qui dit cette phrase à Avraham, et non Hachem. Il aurait dû donc dire : "Tu n'as pas épargné ton fils unique pour Lui", c'est-à-dire pour Hachem, et non "pour moi" l'ange!
En fait, nos Sages enseignent que chaque mitsva qu'un juif réalise crée un ange.
C'est l'ange créé par la mitsva d'Avraham prêt à sacrifier son fils, qui lui apparut et s'adressa à lui. Il lui prouva qu'en réalité, même s'il n'avait pas sacrifié son fils concrètement, malgré tout il s'était acquitté complètement de son obligation. La preuve est que l'ange qui fut créé était parfait et d'une extrême sainteté.
Cela est donc le signe que la mitsva qui l'a créé était complète.

C'est ce que dit l'ange : "Tu n'as pas épargné ton fils unique pour moi", ou plutôt, littéralement : "miméni" (de moi - ממני) = c'est-à-dire que "de moi", de ma sainteté et de ma perfection, tu peux avoir l'assurance que ta mitsva est complète.
[Gaon de Vilna]

"Il (Avraham) vit l'endroit de loin" (Vayéra 22,4)

-> Le mauvais penchant dit à Avraham que cet ordre d'Hachem de sacrifier son fils est un service Divin très élevé et très haut, et qu'Avraham n'est pas au niveau de l'accomplir.
Il lui montra que ce service Divin était vraiment loin de lui, il lui fit voir cet endroit de loin. Et par cela, le mauvais penchant lui rendit l'épreuve bien plus difficile.
Le yétser ara se comporte ainsi avec chaque personne, montrant combien la pratique de la Torah et le service Divin est loin d'elle et que l'on n'est pas au niveau de les réaliser. Mais il faut malgré tout combattre cette illusion et se renforcer dans le service d'Hachem, conscient qu'elle est fait pour soi.
['Hidouché haRim]

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-> Au moment où Avraham s'apprêtait à réaliser l'ultime épreuve du sacrifice d'Yits'hak, il marcha vers le mont Moriah, et après 3 jours de marche, la Thora dit qu'il vit l'endroit de loin. On peut s'interroger sur le sens d'une telle précision.
Quel intérêt y a-t-il de nous informer sur le fait qu'Avraham vit de loin le lieu de l'épreuve ?

-> Le 'Hidouché haRim explique qu'en fait, l'essentiel de la difficulté d'une épreuve vient du fait qu'au moment où Hachem met un homme devant l'épreuve, Il lui enlève tout son enthousiasme habituel dans le service d'Hachem ainsi que toute la clarté qu'il a d'ordinaire concernant sa compréhension de la vérité de la Thora et d'Hachem. Au moment d'une épreuve l'homme se retrouve sans l'Aide Divine habituelle qui lui facilite d'ordinaire le travail. C'est comme si Hachem s'éloignait de lui.
L'homme peut se sentir dépourvu, seul, sans ses ressources habituelles qui lui permettent d'ordinaire d'avancer sereinement. Il est dans une sorte d'obscurité. Et là, il doit faire face et résister aux attaques du mauvais penchant pour rester fidèle à Hachem et sa Torah.
Cela concerne toutes les sortes d'épreuves. Que ce soit au niveau de la foi, qu'au niveau des tentations au niveau des pulsions. Au moment où le mauvais penchant se renforce, l'homme se retrouve sans ces ressources habituelles, sans toute sa clarté, sa compréhension, son élan et ses forces habituelles, au point qu'il devient très vulnérable, il est même dans un certain danger spirituel.

Dans une telle situation, le remède essentiel qui peut sauver de la chute, c'est la crainte d'Hachem que l'homme a renforcé dans son coeur. Un homme qui développe régulièrement sa peur devant Hachem, peur devant Ses punitions et devant les souffrances que provoque la faute, au moment de l'épreuve, même si tous ses acquis disparaissent, cette peur elle, reste. Et c'est elle qui le sauvera, car un homme qui a peur de la faute, même si le mauvais penchant se renforce, il ne fautera pas, car il redoutera terriblement les conséquences. Au moment où il devait surmonter l'épreuve de la Akéda, Avraham également a connu cet état.
Son élan habituel, sa compréhension de la Grandeur d'Hachem et Sa clarté de la Vérité l'ont quitté et se sont éloignés de lui. Sinon, cela aurait été bien plus facile.
"Il vit l'endroit de loin" = et il dut puiser dans ses ressources de crainte divine pour surmonter cette épreuve. C'est pourquoi, après l'épreuve, Hachem proclama : "Maintenant Je sais que tu crains Hachem". C'est cette crainte qui sauve l'homme dans l'épreuve. D'où l'importance cruciale de la développer régulièrement, au jour le jour, pour qu'elle soit prête et en éveil au moment d'une épreuve.

"Je me suis dit : seulement il n'y a pas de crainte d'Hachem dans cet endroit et ils me tueront du fait de ma femme" (Vayéra 20,11)

-> Un homme ne doit pas imaginer qu'on puisse être une personne civilisée et raffinée avec uniquement pour base des valeurs humanistes. Quand il manque la crainte d'Hachem, il faut savoir qu'en réalité il manque aussi l'humanisme.
Un homme ne peut pas être ''humain'' sans ''crainte d'Hachem'', même s'il est civilisé et qu'il dispose de toutes les autres qualités et sagesses.
Avraham avait constaté qu'en Pelichtim il ne manquait que la crainte d'Hachem, c'est à dire qu'il y avait toutes les autres qualités sauf celles-ci, comme il est dit : "Seulement il n'y a pas de crainte d'Hachem dans cet endroit", c'était la seule chose qui manquait. Et malgré tout, sans cela, "ils me tueront du fait de ma femme".
Car sans crainte d'Hachem, il n'y a pas d'humanité. Tout prétexte pourra transformer l'être ''civilisé'' en bête cruelle et criminelle.
[Malbim ; rabbi El'hanan Wasserman]

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-> Le rav El’hanan Wasserman a fait une telle remarque en 1935, au début du pouvoir nazi en Allemagne, au moment où fut invité à parler devant les élèves du Séminaire rabbinique de Berlin.

"Il n’y a seulement pas de crainte de D. en ce lieu et l’on me tuera à
cause de ma femme" (v.20,11) = apparemment, l’expression de ce verset "il n’y a seulement pas de crainte de D." est étonnante, car cela signifie que d’autres choses il y a bel et bien.
Mais cela nous enseigne qu’Avraham a vu dans ce pays beaucoup de belles choses, comme une instruction avancée, une culture et des arts développés. Il manquait seulement une seule chose, "la crainte de D.". Et là où il n’y a pas de crainte de D., toutes ces valeurs ne valent pas plus qu’une fine pellicule, et il y a tout à fait lieu de craindre "on me tuera".

Dès ce moment-là, en 1935, Rabbi El’hanan Wasserman voyait dans son esprit le pays de la culture occidentale "éclairée" se transformer en un pays de bêtes sauvages.

"Hachem s'éleva au-dessus d'Avraham" (Lé'h Lé'ha 17,22)

-> Le sens simple de ce verset est qu'après lui avoir parlé, Hachem s'éleva, c'est à dire qu'Il se retira.
Mais, on peut aussi expliquer qu'Avraham était tellement pieux et servait Hachem avec tellement de force, en diffusant Sa Connaissance dans le monde entier, qu'Hachem s'est élevé et s'est trouvé ''grandi'' grâce à Avraham.
De par le travail d'Avraham, Hachem s'éleva.
[Beit Its'hak]