Aux délices de la Torah

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"Elle (Hagar) dit : Je ne veux pas voir la mort de l'enfant" (Vayéra 21,16)

-> Hagar s'éloigna de son fils Yichmaël pour ne pas voir sa mort.
En fait, on peut expliquer qu'elle craignait que l'enfant ne meurt à cause d'elle, parce qu'elle se trouve près de lui, c'est-à-dire du fait de ses fautes qui risquaient d'être une accusation pour son fils.
C'est pourquoi, elle choisit de s'éloigner de lui pour ne pas voir sa mort, et ainsi, elle cherchait à ne pas entraîner sa mort, voire même à le sauver. Car loin de lui, elle pensait que ses fautes n'allaient plus être une accusation pour lui.
[Tiféret Yonathan]

Un jugement terrible, un Père qui nous aime à la folie

+ "Si Hachem avait jugé Avraham, Its'hak et Yaakov, ils n'auraient pas tenu debout devant Ses réprimandes". [guémara Arakhin ]
C'est ce que nous prions à Roch Hachana : "Tu es D. de confiance lorsque Tu élabores Ton jugement. Si Tu rentres dans la profondeur de ce jugement, personne ne pourrait se justifier".

Mais nos Sages (midrach Dévarim rabba 5,5) enseigne : "Dans un lieu où il y a un jugement, il n'y a pas de justice, dans un lieu où il n'y a pas de jugement, il y a de la justice".
Le midrach explique que lorsque (ici-bas) dans ce monde, un jugement est élaboré, en-Haut il n'y en a pas. Mais si aucun jugement n'est entériné dans ce monde, le jugement se passe en haut.
Ce qui signifie que celui qui fait son examen de conscience durant ces jours-ci (menant à Roch Hachana et Kippour) est sauvé du jugement céleste.

C'est la raison pour laquelle chaque individu a le devoir de faire un examen de conscience, d'analyser ses actes et de faire une téchouva complète, comme il est écrit : "Tu l'attends jusqu'au jour de sa mort. S'il revient, Tu l'accueilles à bras ouverts".
Le Baal ha'Hayé Adam écrit : "Dans Son amour envers nous, les Bné Israël, Hachem ne cesse de nous faire du bien et nous a ordonné de nous repentir à chaque faute. La téchouva est appropriée à chaque moment de notre vie, mais le mois d'Elloul est le plus propice pour qu'elle soit agréée".

Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar) enseigne :
"Ceux qui voyagent en été apprécient ces jours-ci et savent exploiter chaque instant. Elloul est le mois d'été pour l'âme, ce sont les jours les plus clairs et les plus chauds en spiritualité. Celui qui en est conscient perçoit à quel point ces jours sont précieux et sait comment exploiter son temps au maximum".

Nous devons avoir à l'esprit que ces jours sont des jours de peur, mêlés de joie, comme le chante le roi David :
"Que les cieux se réjouissent, que la terre soit dans l'allégresse, que la mer gronde avec ce qu'elle contient! Que les champs éclatent de joie avec tout ce qui les couvre et alors tous les arbres de la forêt résonnent joyeusement à l'approche de Hachem. Car Il vient, Il vient pour juger la Terre" (Téhilim 96).

L'univers exulte de joie au moment du jugement. Pourquoi?
C'est vrai, d'un côté le jugement commence, et il est terrible, au point que même Avraham ne pourrait y tenir. Mais d'un autre, il se déroule devant notre Père. Un père aime, comprend, a pitié ...
[rav Barou'h Rozenblum]

+ "La Torah a été donnée comme un feu noir "écrit" sur un feu blanc" (midrach Dévarim Rabba 3,13).

-> Il est possible que cela fasse allusion au pouvoir accordé au peuple juif avec le don de la Torah.
Comme l'ont dit nos Sages (guémara Taanit 23a) : "Dans le monde d'en bas, vous décrétez et Hachem obéit".

La couleur blanche, qui incorpore toutes les autres couleurs, comme l'indique le fait que lorsqu'elle est mélangée à n'importe quelle autre couleur, elle prend l'apparence de cette couleur, fait allusion à Hachem.
En revanche, la couleur noire, qui ne contient pas d'autre couleur qu'elle-même, comme l'indique le fait que lorsqu'elle est mélangée à d'autres couleurs, elle n'en prend pas l'apparence, fait allusion à l'homme mortel.

Ainsi, avec le don de la Torah, le peuple juif a mérité que le "feu noir" soit au-dessus, supérieur, au "feu blanc", ce qui signifie qu'en-Haut, les paroles du peuple juif sont, pour ainsi dire, plus efficaces que les paroles de D.
Comme l'ont fait remarquer nos Sages (guémara Moed Katan 16b) : "Hachem émet un décret, mais une personne juste peut l'annuler".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

"Il est impossible de débarrasser son esprit des pensées pécheresses autrement que par l'agréabilité et la douceur de la connaissance de la Torah".
[Gaon de Vilna - Michlé 2,11]

-> Etudier la Torah avec enthousiasme et plaisir permet de construire une relation d'amour et de connexion avec Hachem. Si nous sommes connectés et dévoués à Hachem, il n'y a pas de place pour s'intéresser à quoi que ce soit d'autre. Si un homme est profondément amoureux de sa femme, l'idée d'être avec une autre femme ne lui viendrait jamais à l'esprit. Au contraire, il trouverait cette possibilité dégoûtante.
Si vous étudiez la Torah correctement, votre cœur et votre âme sont dévoués à Hachem, et toute autre tentation s'évanouira automatiquement.
[rav Avraham Tabor]

-> Le Zohar affirme que le désir d'avoir des relations interdites est le même que celui qui conduit à la joie dans l'étude. Cette pulsion est l'aspiration de l'âme à un lien authentique et profond avec Hachem par le biais de la Torah. Mal utilisée, elle est canalisée vers des relations interdites (voir le rav Wolbe - Alé Shour - Vol.II, p.332).

"Il s’éloigna d’eux et pleura. Puis il revint vers eux, leur parla et leur retira Chimon qu’il fit incarcérer à leurs yeux" (Mikets 42,24)

-> Rachi explique, sur les mots "à leurs yeux" : il ne l’emprisonna que devant eux, mais après leur départ, il le fit sortir, lui donna à manger et à boire.

-> Quand les frères de Yossef arrivèrent en Égypte, celui-ci les reconnut immédiatement et décida de ne pas leur dévoiler son identité ; il prétendit plutôt les suspecter d’être venus espionner le pays. Il fit emprisonner l’un d’entre eux, Chimon.
Nos Sages notent que parmi toute la fratrie, Chimon et Lévi étaient les principaux instigateurs du complot contre la vie de Yossef. En effet, Rachi affirme que Chimon fut celui qui mit en place le projet du meurtre et qu’ensuite, c’est lui qui le jeta dans le puits.

Yossef emprisonna donc Chimon et libéra les autres frères. Il avait plusieurs raisons de s’en prendre particulièrement à Chimon.
[Rachi explique qu’il souhaitait séparer Chimon et Lévi, parce qu’il savait qu’ensemble, ils formaient une équipe dangereuse.
D’autres commentateurs pensent qu’il voulait que les frères comprennent que ce qui leur arrivait était une punition, mesure pour mesure, de la vente de Yossef ; il emprisonna Chimon parce qu’il était le principal responsable du complot meurtrier contre Yossef.
Le Ibn Ezra affirme que l’otage aurait logiquement dû être l’aîné, Réouven, mais Yossef l’épargna par gratitude d’avoir tenté de le protéger tandis que les autres projetaient de le tuer ; il s’en prit donc au cadet, Chimon.]
Cependant, il est évident que Yossef n’était nullement motivé par un désir de revanche.
Preuve en est, dès le départ des autres frères, Yossef libéra Chimon et le nourrit. Le midrach (Beréchit Raba 91,8) ajoute qu’il se soucia personnellement de son repas et de sa toilette.

=> Pourquoi en faire autant? N’était-il pas suffisant de le faire sortir de son cachot? Pourquoi se soucia-t-il de son confort matériel et se comporta-t-il comme son valet?

Le rav Israël Salanter (Ohr Israël) nous enseigne que lorsque l’on subit une insulte ou un préjudice et que l’offenseur s’excuse, il ne suffit pas de pardonner, il faut aller jusqu’à agir avec bienveillance envers lui, parce que pour rétablir les bons sentiments entre les 2 personnes, il faut rendre le mal par le bien.

[Bien que Chimon n’ait apparemment pas demandé pardon à Yossef, celui-ci a entendu tous les frères reconnaître leur erreur quant à leur cruauté à son égard. On peut aussi expliquer que Yossef avait un tel niveau qu’il traita Chimon de la sorte, même s’il ne s’était pas excusé.]

Le rav Israël Salanter avance 2 raisons pour une telle attitude.
1°/ Tout d’abord, il s’agit de la mitsva de : "émuler les qualités d’Hachem" (véalakheta biderakhav).
Hachem "rembourse" constamment la déloyauté du fauteur par des bienfaits ; même après la faute et avant le repentir, cet individu continue de jouir la vie et de Ses faveurs.
Nous savons qu’Hachem renouvelle constamment le monde ; à chaque instant, Il accomplit un nouveau bienfait pour Ses créatures. Ainsi, l’existence même du racha malgré son attitude incorrecte témoigne de la patience et de la bienveillance d’Hachem.
L’homme doit essayer d’émuler Hachem et de faire du bien à celui qui agit mal, et cela s’applique même si la personne en question ne s’est pas excusée.

2°/ Voici une autre raison pour réagir avec bonté envers celui qui faute : une simple pensée ou quelques mots d’excuse ne suffisent pas pour déraciner des ressentiments que l’on peut éprouver envers celui qui a mal agi.
Ceci est basé sur un principe selon lequel une action peut annuler une pensée, mais une pensée ne peut annuler une autre pensée (guémara Kidouchin 59b).
Ainsi, pour chasser totalement les sentiments négatifs envers quelqu’un, il faut l’aider concrètement. Yossef aurait légitimement pu conserver de la rancune envers Chimon ; pour s’assurer que cette aigreur était complètement éradiquée, il est allé jusqu’à se mettre à son service.

-> Le rav Yéhonathan Gefen ajoute :
Certes, il n’est pas facile d’accorder le pardon à quelqu’un qui nous a offensés, mais nous apprenons de Yossef quelle est la réaction appropriée. Il convient d’ajouter que cette attitude bénéficie également à la victime, car elle lui permet de tourner la page en considérant l’oppresseur comme tout le monde, comme quelqu’un qui mérite un bienfait.

Pour dire qu'Hachem "chevauche les cieux", on dit qu'il est "Rokhev Aravot". Pourquoi "les cieux" sont ici appelés "Aravot"?
C'est que parmi les 4 espèces du Loulav, chacune a une qualité : soit d'avoir du goût, soit une odeur, soit les deux. La seule espèce a ne rien avoir est la Arava (saule), ou Aravot au pluriel.
Hachem chevauche les Aravot : même avec eux Il réside et installe Sa Présence.
[Guévourot Its'hak]

Les 10 jours de téchouva

+ Les 10 jours de téchouva :

-> "Bien que le repentir et l'imploration soient bénéfiques en tout temps, durant les 10 jours entre Roch Hachana et Yom Kippour cela est d'autant plus favorable, et accepté immédiatement." (gémara Roch Hachana 18a)

=> Quelle est la particularité de ces jours entre Roch Hachana et Yom Kippour ?

-> Le Mabit (Beit Elokim - chaar Téchouva - chap.15) écrit : Ces 10 jours renferment une Ségoula particulière (remède) où la téchouva est plus facilement acceptée.
L'origine de cette particularité provient du fait qu'il s'agit des jours de la création du monde. En effet, Roch Hachana est "le jour de la création du monde" (jour où l'homme, raison d'être du monde, a été créé), c'est pourquoi les 10 jours qui suivent sont propices à la téchouva et au rapprochement vers Hachem.

Pourquoi l'idée de la téchouva est-elle rattachée à la création du monde ?
Car au moment de la création du monde, Hachem décida qu'll accepterait la téchouva de Ses créatures.
La raison à cela est que l'homme a été créé à partir de poussière matérielle, et que le penchant de son cœur est mauvais depuis son enfance. Il est donc impossible qu'il ne faute pas. Or, si Hachem n'acceptait pas sa téchouva, la création du monde aurait été vaine, car les fautes de l'homme se multiplient sans cesse, et Hachem aurait finalement détruit le monde.

C'est ce que nos Sages (guémara Pessa'him 54a) disent : "Sept choses ont été créées avant la création du monde, et l'une d'entre elles est la téchouva". Car, comme nous l'avons mentionné, quel est l'intérêt de créer un monde dont on sait depuis le départ qu'il ne pourra exister?

A Roch Hachana, Hachem juge les actes de chaque individu sur la balance du jugement, et tranche Son décret. Qui sera acquitté devant Lui?
Cependant, comme nous l'avons dit, Roch Hachana est le jour de la création du monde où Hachem émit la condition en le créant qu'll accepterait la téchouva du fauteur.
C'est pourquoi, en ce jour, Hachem se lève de Son trône de Justice et s'assied sur Son trône de miséricorde, afin de ne pas punir l'homme en fonction de ses fautes, mais au contraire, accepter son repentir.

Et puisqu'il n'est pas convenable d'effacer ses fautes le jour même du jugement, Hachem prolongea les jours de téchouva jusqu'à Yom Kippour, afin d'accorder un temps au fauteur pour qu'il améliore ses actes et se repente de ses fautes. C'est alors qu'll aura pitié de lui en s'asseyant sur Son trône de miséricorde le jour de Kippour, qui est proche de la période où Il créa le monde et émit la condition d'accepter la téchouva du fauteur.
[rav Barou'h Rozenblum]

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-> Les 10 jours de pénitence (de Roch Hachana à Kippour) sont des jours de miséricorde particuliers.

Le Chem Michmouël rapporte au nom de nos Sages que les jours durant lesquels Bilam tenta de maudire le peuple d'Israël et n'y parvint pas étaient les 10 jours de pénitence.
Ce sont les jours au sujet desquels Bilam dit : "Comment maudirais-je celui que D. n'a point maudit? Comment menacerais-je, quand Hachem est sans colère?" (Balak 23,8).
Durant ces jours, le monde déborde de miséricorde, et il est impossible d'activer la colère de Hachem. Bien que "le Tout-Puissant fait sentir sa colère tous les jours", durant ces jours Hachem emplit la création entière d'une mer de miséricorde, en vue du grand jour divin, au sujet duquel il est dit : "Tous les jours qui m'étaient réservés, avant qu'un seul fut éclos" (Téhilim 139,16).
Rachi explique que ce verset représente le jour de Kippour, le grand Pardon.

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+ Le danger de ne pas utiliser les 10 jours de repentir :

-> [Hachem nous fait à cette période un cadeau incroyable, ainsi si nous refusons d'en profiter, de l'accepter, cela peut se retourner contre nous. ]

La guémara (Roch Hachana 18a) nous enseigne qu'il est de notre devoir d'exploiter ces jours particuliers et cite un verset du prophète (Shmouël I 25,38) : "Environ 10 jours après, Naval frappé d'un coup du ciel, mourait". Pourquoi Hachem patienta-t-ll 10 jours avant de le frapper?
"Rav Na'hman au nom de Rabba bar Avoua dit : par rapport aux 10 jours de pénitence."

C'est-à-dire que Hachem lui accorda 10 jours pour faire téchouva, mais puisqu'il ne se repentit pas, il fut puni.

-> Guédalia ben A'hikam fut tué le 3 Tichri par un juif nommé Ichmaël ben Nétania, et en souvenir de cela, un jeûne fut fixé en ce jour.
La Guémara (Roch Hachana 18b) dit : "Afin de t'enseigner que la mort des tsadikim est semblable au fait que le Temple a pris feu".

Le Maharcha ajoute et explique qu'étant donné que cet acte fut perpétué durant les 10 jours de pénitence, Ichmaël aurait dû s'éveiller au repentir.
Cependant, il ne regretta pas ses actes et continua de fauter en tuant Guédalia, ce qui fut une tragédie pour le peuple d'Israël, comme rapporté dans le Navi (prophète) ...

Ce fut l'accusation contre Ichmaël ben Nétania qui ne prit pas conscience d'exploiter ces 10 jours élevés et ne fit pas téchouva sur sa faute. Ceci représente le plus beau cadeau que Hachem nous offrit dans Sa grande bonté, et l'homme intelligent profitera de ces jours intenses pour faire téchouva et se rapprocher de Hachem.
[rav Barou'h Rozenblum]

Téchouva & résurrection des morts

+ Téchouva & résurrection des morts :

-> Nos Sages (midrach Yalkout Chimoni - Téhilim remez 702) nous enseignent : on a demandé à la sagesse quelle est la punition de celui qui faute. Elle a répondu : "Le mal poursuit celui qui faute".
On a demandé à la prophétie. Elle a répondu : "Il doit mourir".

On comprend logiquement que l'homme qui faute ne peut pas revenir en arrière. Hachem, quant à Lui, a répondu : "Qu'il fasse Téchouva et il sera pardonné".
La téchouva est une grande bonté de Hachem. En s'amendant, l'homme est épargné et son sort est scellé pour la vie. C'est une réelle résurrection des morts.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1ere partie - drouch 1) sur la bénédiction de té'hiyat hamétim (résurrection des morts), dans la Amida et sur la mention de la rosée dans cette bénédiction, que lorsque Hachem accepte le repentir de l'homme, Il le ressuscite.
Car le racha est appelé mort de son vivant. Quand il revient vers Hachem, Hachem le ramène à la vie. C'est pourquoi il doit implorer Hachem qu'll lui accorde la vie et qu'll agrée ses prières. Lorsque l'homme faute, son âme se retire et il supplie Hachem de le faire revivre avec une rosée de résurrection.
La rosée, que Hachem fait descendre, ne dépend pas d'un éveil d'en bas.
C'est la raison pour laquelle nous mentionnons la rosée, afin qu'll nous fasse vivre, par l'abondance de sa sainteté. En prononçant la bénédiction de "Mé'hayé Hamétim" (qui fait revivre les morts), nous devons penser à vivre dans ce monde-ci et pour la résurrection des morts.

Par le fait que les végétaux se développent pleinement, il y aura de l'amour dans le monde.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Aava]

La prière

+ La prière :

=> A quoi sert une prière si Hachem a déjà décrété qu'une mauvaise chose devait nous arriver? Comment peut-elle changer le décret?

-> Le Séfer haIkarim explique :
La prière ne change pas le décret, mais elle va changer la personne qui l'a dite.
Lorsque l'on prie avec intention, nous sommes élevés.
Nous ne sommes plus la personne que nous étions avant de prier, car nous sommes alors quelqu'un qui apprécie pleinement le fait que tous nos besoins sont dans les mains d'Hachem.
Maintenant que nous nous sommes transformés [en un être supérieur appréciant davantage sa totale dépendance à D.], alors le décret devient nul, car il était adressé à "l'ancien" nous-même. [cette personne n'habite plus à cette adresse!]. Et il n'y a jamais eu de décret sur le "nouveau" nous-même.

-> Rachi (guémara Béra'hot 6b) enseigne que la prière fait partie des choses qui se tiennent au sommet du monde (dévarim chéom'dim béroumo chel olam), mais que les gens traitent avec légèreté. Dans ses mots : "la prière qui s’élève jusqu’au ciel".
L'Alter de Kelm (Ohr Yé'hezkel) interprète : "des choses qui se tiennent au sommet du monde" = "quelque chose qui peut amener [une personne] au sommet du monde".
C'est le pouvoir de la prière : élever et transformer une personne.

-> Le Kouzari écrit que le force de la prière est si grande que si nous prions comme il le faut, nous nous transformons d'un être matériel (gachmi) en un être spirituel (rou'hani).
Nous ne sommes plus une personne qui est gérée par sa partie physique. Notre âme (néchama) devient la principale force motrice de notre vie.

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-> "La téchouva, la prière et la tsédaka annulent la rigueur du décret" (guémara Roch Hachana 16b)

=> D'une certaine façon, on voit un point commun entre la téchouva et la prière : cette capacité à devenir une nouvelle réalité!
Ainsi, même si on est descendu plus bas que bas dans notre vie, même si rien ne va comme il faut, lorsque nous investissons tout notre cœur dans la prière on devient un nouvel être, qui est alors apte à recevoir toutes les bénédictions divine.
Le yétser ara fait que l'on aborde avec légèreté la prière (ex: c'est toujours le même texte! Qui suis-je pour que Hachem m'écoute!), et c'est à nous de sans cesse se renforcer pour lui accorder son importance (selon nos Sages : "la prière fait partie des [rares] choses qui se tiennent au sommet du monde"!).

Puisqu'un juif possède cette arme surpuissante (la prière), il ne doit jamais désespérer, mais plutôt se vider de ses "inquiétudes" dans ses moments de prière, et le restant du temps être serein et confiant en son papa Hachem.

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-> La guémara (Béra'hot 6b) dit : il y a des choses qui se tiennent au sommet du monde mais que les gens traitent à la légère.
Rachi explique que cela fait référence à la prière.
Le rav Shmouël Felder dit que les gens n'apprécient pas le pouvoir phénoménale de la prière. En effet, nous ne réalisons pas que nos prières peuvent vraiment nous aider, ainsi que les autres juifs dans le monde.

-> On a demandé une fois au Steïpler si l'on devait prier pour une personne qui avait une maladie incurable. Cela semble une perte de temps!
Le Steïpler a répondu : "Tout d'abord, les prières peuvent aider à ce qu'elle ait moins de douleur. Egalement, les prières peuvent lui permettre de vivre un peu plus longtemps".
Il a donné une 3e raison : même si les prières ne l'aide pas lui, elles peuvent aider d'autres malades dans le peuple d'Israël. Aucune prière n'est perdue!

[même si le décret de mort était non modifiable, même par les prières, chaque prière a une utilité énorme en octroyant des mérites après la mort de cette personne. Puisque sa maladie a provoqué des prières, des bonnes actions, de la téchouva, ... il en reçoit des mérites qui vont l'accompagner dans son éternité. [il y a pas de meilleur cadeau à lui faire!]
(ex: par la prière on a sauvé un autre juif de la mort, alors il a une récompense d'avoir sauvé la vie d'une personne).
Même si on ne se rend compte de rien (yétser ara oblige), n'oublions pas que le Steïpler affirme : Aucune prière n'est perdue!]

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-> b'h, sur le même thème : https://todahm.com/2021/11/07/33589