Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "C'est Yéhochoua qui a écrit les 8 derniers versets de la Torah (écrite).
En effet, il est écrit (à la fin du Séfer Dévarim) : "C'est donc là que mourut Moché, le serviteur d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 34,5).
Est-il possible que Moché soit mort et qu'il puisse écrire ce verset (et les 7 versets qui suivent),
Donc Moché a écrit tout ce qui précède ce verset et c'est Yéhochoua (son successeur) qui a écrit les 8 derniers versets, selon rabbi Yéhouda (rabbi Né'hamia selon d'autres).
Rabbi Chimon objecte : Est-il possible qu'il manque une seule lettre lettre dans le Séder Torah (écrit par Moché)? ... Non!
Donc, selon rabbi Chimon, jusqu'au verset (v.34,5), Hachem dictait et Moché répétait, puis écrivait. Mais pour les 8 derniers versets, Hachem dictait et Moché écrivait avec ses larmes ..."
[guémara Baba Batra 15a]

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-> Rabbi Moché Feinstein (Iguérot Moché) écrit :
Après le décès de son maître Moché, Yéhochoua bin Noun a écrit les 8 derniers versets du Séfer Torah de la même manière que Moché avait écrit le reste de la Torah.
Ainsi, comme le faisait Moché, Hachem prononçait chaque mot de la Torah, Yéhochoua le répétait (pour éviter toute erreur), puis l'écrivait.
Par contre, Yéhochoua bin Noun a écrit son livre Yéhochoua, le premier livre des Névi'im (Prophètes), de la même façon qu'on été écrits tous les autres livres des Prophètes, c'est-à-dire par inspiration prophétique, sans dictée d'Hachem et sans répéter chaque mot.
C'est pourquoi, les 8 derniers versets de la Torah, écrits par Yéhochoua selon rabbi Yéhouda, font partie intégrante du Séfer Torah, et non pas les livres de Yéhochoua, par la façon dont ils ont été écrits.

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=> Quelle était l'intention de rabbi Chimon dans son enseignement : "Moché a écrit les 8 derniers versets de la Torah avec des larmes"?

On peut citer :
1°/ Depuis le début du Séfer Torah et jusqu'aux 8 derniers versets, D. dictait et Moché répétait le verset avant de l'écrire, non seulement pour éviter une erreur, mais surtout pour exprimer sa grande affection pour la Torah.
Mais pour les 8 derniers versets relatifs à son départ de ce monde, D. dictait et Moché écrivait sur le Séfer et pleurait, et il ne répétait pas le verset avant de l'écrire, en raison de la grande peine qu'il ressentait.
[à ce moment Moché pleura essentiellement car il a compris qu'il ne rentrerait pas en terre d'Israël avec le peuple juif, malgré ses prières insistantes]
[Ritba - guémara Ména'hot 30a]

2°/ L'intention de rabbi Chimon était de dire que Moché a écrit la fin de la Torah avec ses propres larmes et non avec de l'encre, car cet événement s'est produit le jour de Shabbath et la Torah interdit d'écrire avec de l'encre ce jour-là.
Ce sont les Rabanan qui ont interdit d'écrire avec n'importe quel autre liquide, mais lorsque Moché écrivit avec ses larmes, les Rabanan n'avaient pas encore décrété l'interdit avec d'autres liquides que l'encre, car la Torah avec les autres liquides ne se maintient pas, et de la Torah (déoraïta) n'est pas considérée comme une écriture.
[Ben Ich 'Haï]

3°/ Moché pleurait en écrivant les derniers versets.
Le fait qu'il ait écrit de son vivant : "là mourut Moché ..." n'est pas considéré comme un mensonge. En effet, les larmes versées par un homme anéantissent ses forces et son considérées comme un début de la mort ; donc l'expression "mourut" au sens figuré correspond bien à la situation présente.
[Maharal -'Hidouché Agadot]

[ainsi selon le Maharal, lorsqu'une personne désire quelque chose, et qu'elle en arrive à pleurer pour cela, c'est d'une certaine façon, comme si elle était prête à mourir pour cette chose désirée.]

4°/ Le mot : "dim'a" (larme - דמע) ne doit pas être pris ici au sens habituel de "larme", mais au sens de "dimoua" (mélange - דמוע). En effet, 2 millénaires avant la Création du monde, la Torah avait déjà été écrite, mais Hachem mélangea toutes les lettres contenues dans ce Séfer, jusqu'à ce que Moché vienne retranscrire toute la Torah, comme elle l'était initialement, redonnant ainsi au Texte toute sa compréhension.
Cependant, les 8 derniers versets relatifs à sa mort demeurèrent mélangés (en allusion dans le mot : דמוע - mélange), et Moché a bien écrit la totalité du Séfer Torah sans qu'il y manque une seule lettre, mais il n'eut pas accès à la compréhension des derniers versets qui relataient sa mort.
Après le départ de Moché, c'est finalement Yéhochoua bin Noun, son disciple, qui reprit les 8 derniers versets pour les remettre en ordre et leur donner une lecture lisible.
[Gaon de Vilna]

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-> Rabbi Shlomo de Radomsk considère que Moché a versé des larmes en écrivant les derniers versets de la Torah, non pas parce sa mort y était annoncée, mais parce qu'il était obligé, sur ordre de D., de se décerner à lui-même une série de compliments : "Moché était le plus humble des hommes" et "Il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que lui".

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-> Du fait que ces 8 derniers versets de la Torah traitent d'évènements qui ont eu lieu après la mort de Moché, bien que ce soit Moché lui-même qui les ait écrits sur la dictée d'Hachem, selon rabbi Chimon, leur sainteté est moindre que tout le reste de la Torah.
[Rambam]

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-> Un ministre demande à Zalman de Liady (le 1er rabbi de Loubavitch) qui se trouvait en prison : "Pourquoi vous, les juifs, vous réjouissez-vous ainsi à chaque fois que vous achevez la lecture de la Torah alors qu'il y est dit, à la fin de Dévarim, que Moché mourut? Vous devriez plutôt, me semble-t-il, verser des larmes!

- En vérité, nous nous réjouissons justement parce que la Torah nous annonce que Moché est mort. Car s'il avait vécu éternellement, certains auraient imaginé qu'il était lui-même D. et que c'est la raison pour laquelle il avait fait pour nous tant de miracles. Nous savons désormais qu'il n'était que l'envoyé de D.!

Durant les 10 jours de téchouva (entre Roch Hachana et Yom Kippour), nous disons à Hachem dans nos prières, à 44 reprises : "Notre Père, notre Roi".
D'abord notre Père et ensuite notre Roi. Afin qu'au Jour du jugement, il nous juge en véritable Père, avec compassion et en fermant les yeux sur notre conduite.
[Rav Avraham Yits'hak Kook]

La bête se remplit le ventre ; l'homme, lui, doit se remplir la tête [de Torah].
[rav Eizel Charif]

La Torah, ce ne sont pas seulement les lettres noires qui composent le texte. Ce sont aussi les espaces blancs qui existent entre les lettres, les signes que nous ne savons pas lire.
Dans le monde à venir, quand le machia'h viendra, le sens de ces espaces blancs et de ces signes nous sera révélé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

Si vraiment tu aimes Hachem, cela se reconnaît à ton amour des Hommes.
[Baal Chem Tov]

De même que l'homme supplie son créateur d'ouvrir devant lui les portes du ciel, de même D. supplie-t-il l'homme d'ouvrir les portes de son cœur!
[rabbi Mendel de Kotzk]

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-> "Que ta prière soit une fenêtre ouverte sur le ciel"
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

"Quiconque considère qu'il n'est pas nécessaire d'appliquer les mitsvot (commandements) et que tout ce que Hachem nous demande, c'est un cœur pur et de bonnes intentions, se verra lui aussi récompensé seulement par de bonnes intentions de la part de D."
[rabbi Yé'hezkel de Kouzmir]

Il existe 3 sortes d'exil. Celui d'Israël parmi les nations (c'est le moins grave), celui des juifs face à d'autres juifs, et celui de l'homme en exil de lui-même.
[rabbi Shalom Rokéa'h de Belz]

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[d'une certaine façon le 9 Av, est un jour particulièrement dédié à prendre le deuil de ces 3 exils.
Celui qui doit être le plus grave à nos yeux est : Où suis-je dans ma vie? Est-ce que j'agis au mieux de ce que je dois faire [selon Hachem] ou bien je suis prisonnier d'une routine, d'un environnement ...

Une fois qu'on a réfléchi sur ce sujet, on peut ajouter le fait que sans le Temple nous sommes l'ombre de nous même, nous sommes des morts vivants spirituels, comme l'enseigne le Gaon de Vilna (Sifra déTsniouta - Lilout 9) : "La destruction du Temple a été comme la mort pour les juifs. L'âme du peuple d'Israël leur a été arrachée, les laissant comme un corps sans vie."]

[Quelqu'un qui est en exil avec son vrai être interne n'est pas à sa bonne place, ainsi il empiète sur celle d'autrui, ce qui génère de la haine gratuite, ce qui provoque la destruction du Temple et notre exil actuel. Ainsi, c'est 3 exils sont liés (nous-même, autrui, destruction du Temple).]

Lorsque Hachem permet à l'attribut de rigueur de punir une personne, bien qu'il puisse sembler que l'autorisation [de punir] a été donnée à l'Accusateur, en réalité c'est une bonté cachée. Car tout ce que fait Hachem est pour notre bien ultime.
[Kédouchat Lévi - Toldot]

Le secret de l'accomplissement des mitsvot n'est pas l'acte en soi.
Par le fait d'accomplir chaque mitsva nous acquérons l'éternité, la sainteté et l'attachement à Hachem.
Nous prononçons lors de chaque bénédiction "qui nous a sanctifiés par Ses commandements" = Hachem nous a sanctifiés par cette mitsva, Il fait descendre de la sainteté sur nous.
[rabbi Nissim Yaguen]