Aux délices de la Torah

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"Il se couche, il repose comme le lion et le léopard : qui osera le réveiller?" (Balak 24,9)

-> Rabbi Abahou ben Zoutrati dit au nom de rav Yéhouda bar Zvida : On a envisagé d'inclure la section de Balak dans le Shéma.
Pourquoi ne l'a-t-on finalement pas fait?

Pour ne pas peser sur l'assistance ...
Rabbi Yossi bar Avin affirme : [On l'a envisagé] parce qu'il est écrit dans ce passage : "Il se couche, il repose comme le lion et le léopard : qui osera le réveiller?"
[guémara Béra'hot 12b]

-> "Il se couche, il repose" = ce qui fait écho au [verset figurant dans le Shéma] : "A ton coucher et à ton lever" = c'est-à-dire que Hachem nous protège à notre coucher et à notre lever, afin que nous puissions dormir paisiblement comme le lion et le léopard.
[Rachi - guémara Béra'hot 12b]

-> Il aurait convenu que nous lisions la section de Balak quotidiennement ...
Rabbi 'Hina dit : Parce qu'il y est question de coucher et de lever.
[guémara Yérouchalmi]

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-> "Mon peuple! Rappelle-toi seulement ce que méditait Balak, roi de Moav, et ce que lui répondit Bil'am, fils de Béor, de Chittim à Guilgal, et tu connaîtras les bontés de Hachem" (Mikha 6).

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-> "Hachem mit Sa parole dans la bouche de Bil’am" (Balak 23,5)

-> Hachem a dit à Israël : "Mes enfants! Ce racha a voulu vous maudire, mais J’ai déformé sa parole et J’ai transformé ses mots en bénédictions".
En effet, il est dit : "Mais Hachem, ton D., n’a pas voulu écouter Bil’am" (Balak 23,6).
Un ange s’est installé dans sa gorge. Lorsque Bil’am voulait prononcer une bénédiction, l’ange le laissait faire.
En revanche, s’il s’apprêtait à maudire le peuple, l’ange lui fermait la bouche et l’en empêchait.
Ainsi, le terme "Sa parole" désigne en réalité "un ange", comme dans le verset : "Il envoya Sa parole pour les guérir" (Téhilim 107,20).
[midrach Yelamdénou]

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-> Pour la plupart des récits de la Torah, les événements relatés se sont déroulés sous les yeux de Moché et du peuple juif.
Or, la paracha de Balak est une exception à cette règle : hormis ses 9 derniers versets, toute la narration de ce passage rapporte des faits et des échanges qui se sont produits loin du campement d'Israël. Pas un hébreu n'a vu les messagers de Balak se rendre chez Bil'am, et personne n'a été informé de leurs sombres desseins.

De même pour la suite de ce récit : ni Moché ni aucun des Bné Israël n'ont eu connaissance des manœuvres déployées par ces hommes ou des bénédictions de Bil'am. Et selon toute vraisemblance, ces machinations ont été gardées secrètes, et hormis les anciens de Moav et Midiyan, nul n'a été mis dans la confidence.
=> Comment Moché a-t-il pu transcrire un rapport détaillé des événements entre Balak et Bil'am?

Le rav 'Hanokh Erentrau (Komets haMin'ha) explique que la réponse apparaît clairement dans le verset : "Quelqu'un peut-il se cacher dans un lieu secret, sans que Je le voie, dit Hachem" (Yirmiyahou 23). Rien de tout ce qui se passe dans le monde n'échappe à Hachem : c'est donc Lui qui informa Moché de ce projet et qui lui en fit le récit.
=> Notre paracha constitue donc une preuve irréfutable de l'origine Divine de la Torah.

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-> De plus, ce miracle s'est produit de manière totalement secrète : personne n'eut vent du complot contre le peuple juif, et seuls Balak et ses ministres virent comment les malédictions se transformèrent miraculeusement en bénédictions.
C'est à ce sujet qu'il est écrit : "Celui qui accomplit, Lui seul, de grands prodiges" (Téhilim 136).
Dans ce contexte, "Lui seul" ne signifie pas que D. n'a besoin de l'aide de quiconque, ce qui serait une évidente vérité.
L'explication apparaît dans cette sentence de la guémara (Nida 30a) : "Le bénéficiaire d'un miracle n'en a [souvent] pas conscience".
Si le Créateur accomplit "Lui seul" ces miracles, c'est parce que l'homme n'est souvent au courant ni du danger qui le guettait, ni de la délivrance dont il a été l'objet.
["Il ne dort ni ne ne sommeille, le Gardien d'Israël" (Téhilim 121,4)]

=> Ceci et la preuve irréfutable de l'intervention de la Providence Divine, qui constitue l'un de nos principes de foi.

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-> Le rav Yossef Albo (Séfer ha'Ikarim) recense 3 articles de foi élémentaires :
1°/ l'existence du Créateur ;
2°/ l'origine de la Torah ;
3°/ l'intervention de la Providence dans le monde.

Le Léka'h Tov commente :
Dans le passage du Shéma, nous proclamons le 1er de ces principes, à savoir l'existence d'un D. unique.
Si nos Sages ont envisagé d'y inclure également la lecture de la paracha Balak, c'est parce qu'ils y ont décelé les 2 autres principes : celui de l'origine Divine de la Torah et celui de la Providence dans le monde.
La lecture de ces 2 passages aurait ainsi permis d'évoquer ces 3 fondements de notre foi, en complétant le Shéma avec notre paracha.

Le Satan (l'Accusateur céleste) agit toujours avec une bonne intention pour défendre l'honneur du Ciel (léchem chamaïm), en provoquant un jugement de tous ceux qui se révoltent ou qui fautent envers Hachem.
[Gaon de Vilna - Adéret Eliyahou]

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-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome 3) enseigne :
"La volonté d'Hachem est de prodiguer des bienfaits à tous, c'est pourquoi Il a créé le monde de façon à faire bénéficier toutes les créatures du bien véridique (tov amiti) ; ce bien est caché dans le respect des Lois de la Torah et le service Divin.
Il n'y a pas une seule chose dans la Création qui n'ait été créée pour ce but de procurer du bien authentique à l'homme.
Même le yétser ara (qui est le Satan) a pour fonction essentielle le bien véridique en donnant à l'homme la possibilité du dévoilement d'Hachem.
Ce n'est que grâce au Satan que nous bénéficions d'une récompense lorsqu'on sait lui résister, malgré les obstacles qu'il place devant nous.
Le Satan lui-même est "heureux" lorsqu'on lui résiste jusqu'à le vaincre, car c'est son véritable but.
Son intention est donc pour défendre l'honneur du Ciel (léchem chamaïm), malgré les apparences contraires."

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-> Pour le Satan, sa "cruauté" n'est qu'extérieur, mais à l'intérieur de son cœur émane un grand amour envers l'homme ... et une volonté de les aider à avoir du mérite.
[rabbi Miller - Chiour léYom haShabbath

[par exemple, lorsque le Satan (l'ange d'Essav) a lutté toute la nuit avec Yaakov, à son retour de chez Lavan (fin du chapitre 32 de Béréchit), l'Ange s'est félicité d'avoir été vaincu par Yaakov, et lui a donné le nom prestigieux d'Israël et l'a béni.]

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-> Lorsque rabbi A'ha fils de Yaakov fit ce commentaire (de rabbi Lévi) dans la ville de Papounia, le Satan vint lui embrasser les pieds.
[guémara Baba Batra 16a]

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
La guémara (Kidouchin 29b) relate ce récit : il y avait un démon dans la maison d'étude d'Abayé : lorsque 2 personnes y entraient pour étudier, même en plein jour, il les tourmentait.
Lorsque Abayé apprit que rabbi A'ha fils de Yaakov arriva pour étudier dans sa maison d'étude, il demanda à ses élèves : "Que personne n'héberge rabbi A'ha! Peut-être un miracle se produira-t-il en raison de sa piété".
Rabbi A'ha fut donc obligé de passer la nuit à la maison d'étude.
Le démon lui apparut sous la forme d'un gros serpent à 7 têtes. [en correspondance avec les 7 sphères (séfirot) d'impureté, en rapport avec les 7 noms que possède le yétser ara]
Rabbi A'ha se leva et pria afin d'éliminer cet endommageur. A chaque prosternation dans sa prière, une des têtes du démon se détachait et tombait ; ainsi, il élimina ce démon après 7 prosternations.
Après ces faits, rabbi A'ha en fit le récit dans une dracha à Papounia, où il expliquait comment il a écrasé le Satan par ces flexions des genoux et il vanta le Satan d'agir léchem chamayim.
Le Satan, flatté, comprit que rabbi A'ha avait transformé cette animosité du Satan contre lui en amitié.
Le Satan embrassa alors en signe de paix (shalom) les pieds de rabbi A'ha qui étaient, par les flexion des genoux, à l'origine de sa victoire sur le Satan.

Moché écrivit son livre (le 'houmach), la paracha de Bil'am et le livre de Yov.
[guémara Baba Batra 15a]

=> Pourquoi la guémara dit-elle que Moché a écrit la paracha de Bil'am? Ne fait-elle pas partie du 'houmach rédigé par Moché?

-> Rachi commente :
Bien que la paracha de Bil'am, dans le livre de Bamidbar (Balak), soit incluse dans les 5 livres du 'houmach, elle doit être considérée comme une paracha indépendante. En effet, les prophéties et les allégories de Bil'am sur les nations du monde n'ont aucun rapport direct avec Moché, sa Torah et les événements de sa vie et du peuple juif.

-> Le Ritba enseigne :
La paracha de Bil'am du 'houmach a été rédigée comme toutes les autres parachiot par Moché, sous la dictée d'Hachem.
Par contre pour la section de Bil'am rédigée par Moché, dont parle la guémara, il s'agit d'un livre spécial désigné : "Séfer Bil'am" où est raconté, plus longuement que dans la paracha Balak, le déroulement des événements. Ce livre (séfer) a été perdu par la suite, comme ont été perdus d'autres séfarim.

-> Le Avi Ezri (sur Rambam dans Yessodé haTorah 6,7) écrit :
Tous les prophètes reçoivent leur prophétie selon leur niveau et la comprennent selon leur état de préparation.
Moché recevait sa prophétie avec une grande clarté et sans énigmes, selon le verset : "Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigmes" (Béaaloté'ha 12,8).
Bil'am aussi a bénéficié ici, exceptionnellement, d'une prophétie claire afin d'être obligé, malgré lui, de bénir le peuple juif.
Cependant, le manque de préparation de Bil'am pour cette prophétie a obligé Moché à réécrire cette section comme une copie ; c'est cela qui différentie la paracha Bil'am des autres parachiot du Séfer Torah écrites directement par Moché.

[du fait que les bénédictions que contient la paracha Balak ont été imposées au prophète des nations Bil'am, qui avait l'intention de maudire ce peuple, Moché a dû réécrire cette paracha de Bil'am, afin que ces bénédictions émanent d'une source pure et non d'une source impure. Ainsi, le "canal" par lequel transite une information est plus important que l'information elle-même, serait-ce une bénédiction aussi extraordinaire.]

"C’est un peuple qui demeure solitaire, et parmi les peuples il n’est pas considéré" (Balak 23,9)

-> Quand les juifs prient avec 10 personnes, ce qui est la valeur numérique du mot "badad" (solitaire - בָדָד), alors D. demeure parmi eux et exauce leurs prières.
"Et parmi les peuples il n’est pas considéré" = même si tous les autres peuples s’unissent pour détruire les juifs, ils sont considérés comme rien.
[le Vayessof David]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2013/10/27/sans-paire-mais-pas-sans-pere

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+ La Torah sauve et protège :

-> "C’est un peuple qui demeure solitaire, et parmi les peuples il n’est pas considéré"

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°631) enseigne :
Ce verset n’est dit qu’en fonction de l’amer exil de l’approche du machia’h. Il est presque impossible à un juif de sortir de chez lui, chaque coin de rue est rempli d’impureté et il est impossible de ne pas se laisser aller à regarder, et alors comment ne pas fauter?
Nous devons savoir qu’il est impossible à l’homme d’être préservé de la débauche à moins d’être attaché à la Torah à chaque instant, mais la Torah protège et sauve.

Dans la guémara (Ketoubot 17a) il est dit sur Rabbi Yéhouda bar Ilaï qu’il prenait une tige de myrte et dansait devant la mariée, en disant : "La mariée est belle et bonne".
Rav Chemouël bar bar It'hak dansait en jonglant.
Rav Zira dit : "Ce vieux sage nous fait honte!"
Mais quand il mourut, une colonne de feu vint séparer entre lui et le reste du monde, et nous savons que cette colonne de feu n’apparaît qu’une seule fois par génération, ou deux fois au maximum.
Rav A’ha prenait la mariée sur ses épaules et dansait avec elle. Les autres rabbanim lui dirent : "Pouvons-nous faire la même chose?"
Il leur répondit : "Si elle est pour vous comme une planche, vous le
pouvez, et sinon, non".
Rachi explique : comme une planche = un objet qui n’inspire absolument aucune pensée.
=> Comment ces tsaddikim se conduisaient-ils ainsi sans en venir à des pensées impures ?

Parce qu’ils étudiaient la sainte Torah, elle les protégeait pour qu’ils n’aient pas de pensées malhonnêtes. Ils regardaient, et pourtant cela ne les impressionnait pas.
Dans le même ordre d’idées, on trouve dans la guémara (Béra'hot 20a) : Rav Guidel avait l’habitude de s’asseoir aux portes du mikvé pour expliquer aux femmes comment faire la tévila (l'immersion).
Les rabbanim lui dirent : n’avez-vous pas peur du yetser ara?
Il répondit : pour moi, elles ne sont pas plus que des volatiles blancs.

Le Rambam (Issourei Bia 22, 21) nous enseigne que : "Les pensées
impures ne prennent de force que dans un cœur dénué de sagesse".
Cela se trouve en allusion dans le verset : "C’est un peuple qui demeure seul".
Le mot "lévadad" (seul) a la valeur numérique de 40, allusion à la Torah qui a été donnée au bout de 40 jours. Cela nous enseigne que du fait que l’homme étudie la Torah, il parvient à accomplir "il n’est pas compté parmi les peuples".
Et ainsi, bien qu’il ait l’occasion de rencontrer des choses "laides", comme il étudie la Torah, il a la possibilité de les voir sans que cela
déclenche des pensées impures.

"Il n’est pas compté parmi les peuples" = Cela enseigne qu’il ne pense pas aux mêmes choses que les autres peuples, parce que sa préoccupation est dans la Torah.

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-> Le Kouzari dit qu'il y a 4 catégories dans ce monde : les minéraux, les végétaux, les animaux, les êtres humains et les juifs.
[On peut remarquer qu'à chaque passage à une catégorie supérieure, il y a un ajout toujours plus conséquent de nouvelles capacités.
Il en découle d'un juif ne peut pas se comporter, voir la vie, comme un non-juif, car il y a des potentialités et un impact sur le monde considérablement plus important (ex: un mot positif ou négatif a des conséquences folles pour un juif!).
De même qu'un homme ne s'enorguellit pas d'être supérieur à un animal, de même un juif ne doit pas s'enorgueillir à l'idée d'être supérieur à un non-juif.
Par contre, on se doit d'être joyeux, fier d'être juif, pour développer notre conscience et notre responsabilité d'agir comme il faut.

"C’est un peuple qui demeure solitaire, et parmi les peuples il n’est pas considéré" = un juif est une catégorie à part ("solitaire") aux capacités supérieures par rapport aux autres êtres humains, et personne n'a conscience de leur grandeur phénoménale (il n'est pas considéré!).
Selon nos Sages, la plus grande faute d'un juif, est d'oublier, de négliger, ce qu'implique le fait d'être juif!
"Si un juif savait [réellement] ce qu'est être un juif, alors il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...)]

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-> La plus grande faute que puisse commettre un juif est d'oublier qu'il fait partie de la famille royale, fils du Roi des rois, car en faisant cela il quitte son piédestal et se dirige alors vers des fautes toujours plus graves."
[Rabbi Moché de Kobrin]

-> Un jour, après avoir été accueillie chaleureusement par le rav Moché Chmouël Shapira, une personne a a dit : "Je ne suis qu’un simple juif ..."
Le rav Shapira lui a alors répondu en tremblant : "Un simple juif est une chose qui n’existe pas! Savez-vous ce que signifie être juif?
Je vais vous montrer ce qu’être juif implique : je me lève en votre honneur car vous êtes un juif!"
Et le rav Shapira s’est levé de toute sa hauteur et lui a serré dignement la main.

[une des plus grandes forces du yétser ara est de nous faire perdre notre grandeur à nos yeux, pour nous pousser à agir avec moins de grandeur.
En effet, moins nous avons de valeur de nous-même, moins nous tendons vers des sommets spirituels!

L'humilité ce n'est pas s'enorgueillir de "je ne suis rien", mais c'est d'abord prendre conscience des capacités sublimes que Hachem m'octroie, et ensuite tout faire pour les exploiter au mieux.
Plus on se connait réellement (forces/faiblesses - notre moi = ani - אני), alors plus on tend vers le "je ne suis rien" de Moché (en changeant les lettres de ani, on a : én - אין - rien).
Le problème est que le yétser ara inverse l'ordre des choses!]

"Voyez! Ce peuple se lève comme un léopard, il se dresse comme un lion ; il ne se reposera qu’assouvi de carnage" (Balak 23,24)

=> Comment Amalek put-il se tromper en pensant vaincre le peuple juif? Quelle fut son erreur?
D’où eut-il l’audace de combattre les Bné Israël après tous les miracles que Hachem accomplit en leur faveur?

Le ‘Hatam Sofer note que le nom Amalek correspond aux initiales des noms : Amram, Moché, Lévi et Kéhat.
Amalek, constatant que son nom recelait une allusion à ces 4 grandes figures de la tribu de Lévi, en déduisit qu’il détenait le pouvoir de lutter contre le peuple juif.
Cependant, il ne tint pas compte du fait que les lettres finales de ces noms forment le mot mita, allusion au fait que quiconque leur livre bataille est destiné à la mort.

Cette idée peut se lire en filigrane à travers l’oracle de Bil'am concernant Amalek : "Amalek était le premier des peuples (réchit goyim) ; mais son avenir (véa’harito) est voué à l’échec" (Balak 24,20)
Les mots "réchit goyim" peuvent se référer aux 4 personnalités (réchit) du peuple juif (goyim) évoquées ci-dessus, tandis que le terme véa’harito peut être interprété comme signifiant les lettres finales [des noms de ceux-ci], qui comme nous l’avons dit, forment le mot mita (la mort).

"Ce peuple se lève comme un lionceau, il se dresse comme un lion" (Balak 23,24)

-> Le "lion" est plus fort que le "lionceau".
Quand un juif se lève pour servir Hachem, il est seulement comme un "lionceau", mais rapidement on lui vient en aide du Ciel, "celui qui vient se purifier, on l’aide", et il se dresse comme un lion.
[Maayana chel Torah]

Quand l’homme rencontre des épreuves [dans sa vie], il doit réfléchir et se dire que ce ne sont que ses propres actions qui lui ont amené cela, et il doit revenir à Hachem Qui prendra pitié de lui.

[Rabbénou Yona - Chaaré Techouva 2,2]

Nous devons apprendre de tous les événements de notre temps, des malheurs et des détresses de la communauté, des familles et des particuliers, que, bien que les voies divines nous soient cachées, nombre de ces malheurs sont dus à [une défaillance dans] la pureté et la sainteté.
Car préserver la pureté du regard et de la pensée est la première chose à la base de la réussite de l’homme, ainsi que la porte donnant accès à un niveau extrême de sainteté qui peut aller jusqu’à l’inspiration divine.
[rav Michel Yéhouda Lefkowitz - dans son Imré Daat (p.256)]

Hachem dit au peuple juif : "Respectez les mitsvot, car si vous les respectez, c’est comme si vous Me respectiez".

[Midrach Tan’houma - Vayigach 6]

Rabbi El'azar fils de Rabbi Yossi dit : "Tout acte de bonté ('hessed) ou de charité (tsédaka) que le peuple juif accomplit dans ce monde-ci contribue à une grande paix et crée des anges défenseurs auprès de notre Père Céleste" ...
Rabbi Yéhouda enseigne dans une "braïta" : "la tsédaka a une grande vertu : elle nous rapproche de la guéoula, car il est dit : "Ainsi parle Hachem : Observez la justice et pratiquez la tsédaka ; Mon salut est prêt de venir et Ma délivrance (guéoula) à se manifester" (Yéchayahou 56,1).
[...]
La tsédaka nous délivre de la mort, d'après le verset : "la tsédaka nous sauve de la mort" (Michlé 10,2).
[guémara Baba Batra 10a]

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=> Comment comprendre la double vertu du 'hessed et de la tsédaka : l'instauration du Shalom (paix) et la création d'Anges défenseurs?

-> Le Maharcha explique :
Quiconque prodigue des bienfaits (guémilout 'hassadim) à autrui, ou lui distribue de l'argent de tsédaka, fait preuve de miséricorde envers son prochain.
Or, selon Rabban Gamliel (guémara Shabbath 151b), Hachem sera Miséricordieux avec celui qui est miséricordieux envers les créatures, mesure pour mesure, d'après ce verset : "Il témoigne Sa miséricorde à ceux qui sont miséricordieux" (Réé 13,18).
La miséricorde Divine envers cet homme généreux, qui a pitié d'autrui, se manifestera essentiellement par un état de Shalom (paix) et par la création d'un Ange intercesseur auprès de Lui.

-> Le Torat 'Haïm écrit à ce sujet :
Selon le midrach (Béréchit rabba 8,5), au moment où Hachem s'apprêtait à créer l'homme, il consulta les serviteurs Célestes.
La Bonté ('hessed) dit : que l'homme soit créé, car il est capable d'actes de guémilout 'hassadim.
La Justice (tsédek) dit également : que l'homme soit créé, car il pratiquera la tsédaka.
Par contre, la Vérité (émet) dit que l'homme ne soit pas créé, car il pratiquera souvent le mensonge.
De même, la Paix (shalom) protesta : que l'homme ne soit pas créé, car il est porté sur les querelles et les disputes.
Que fit Hachem?
Il prit la Vérité et la jeta sur terre, d'après ce verset : "Il prit Vérité et la jeta sur terre" (Daniel 8,12).

Ainsi, lorsqu'Israël pratique le 'hessed et la tsédaka, la paix ne protestera plus, car son avis devient minoritaire après que la Vérité soit "à terre".
Mais si Israël ne pratique pas le 'hessed et la tsédaka, la paix pourra protester contre la création de l'homme, et donc il n'y aura pas de paix entre Israël et Hachem.

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=> Comment comprendre que la tsédaka rapproche l'instant de la guéoula (Délivrance)?

-> Le Maharcha explique :
Selon le principe de réciprocité, mesure pour mesure, lorsqu'Israël accomplit la mitsva de tsédaka, Hachem accomplit à son tour un acte de tsédaka envers les Bné Israël en les délivrant de l'exil.
Même si pendant l'exil, Hachem n'abandonne pas Son peuple et fait pour lui de la tsédaka discrètement, si Israël pratique la tsédaka, il sera récompensé par une tsédaka révélée lors de la guéoula.

-> Le 'Hida dit :
Selon le midrach (Dévarim rabba 5,3), alors que les sacrifices (korbanot) ont le pouvoir d'expier seulement les fautes involontaires, la tsédaka a le pouvoir d'expier aussi bien les fautes involontaires que les fautes volontaires.
C'est pourquoi, la tsédaka, qui diminue les fautes même volontaires qui bloquent l'arrivée de la guéoula a le pouvoir de rapprocher la guéoula.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Si, selon Rabbi Yéhouda, seule la tsédaka a le pouvoir de rapprocher la guéoula, pourquoi le verset cite aussi la Justice : "Observez la justice et pratiquez la tsédaka" (Yéchayahou 56,1)?
C'est pour nous enseigner que la pratique de la tsédaka n'a le pouvoir d'accélérer la manifestation de la guéoula que si l'argent distribué aux nécessiteux est obtenu avec droiture et justice par le donateur.
C'est pourquoi le verset commence par l'observation de la Justice, pour rappeler que c'est la condition d'efficacité de la tsédaka pour amener la guéoula.
[...]
Le mot tsédaka (צדקה) est formé des 4 lettres qui s'écrivent en "plein" :
- on a : צדי (tsadi [appelé aussi : tsadé, tsadik]) ;
- puis : דלת (dalet) ;
- et : קוף (kouf) ;
- et enfin : הה (hé).
Les secondes lettres respectives (dalét, lamed, vav et hé) ont une guématria totale de : 45, qui est la même guématria que celle du mot : guéoula (גאולה).
De plus les lettres finales restantes (soit : youd, tav et pé) ont une guématria totale de 490, qui est égale à celle du mot פדות (pédout - délivrance), et également à celle du mot : תמים (tamim - complet).
=> Nous avons ainsi une allusion numérique au fait que la tsédaka conduira à une délivrance complète.

-> Les mots : "Si tu prêtes de l’agent à [quelqu'un de] Mon peuple" (Michpatim 22, 24) ont la même valeur numérique que : "Je vous enverrai rapidement le machia'h fils de David".
[Imrot Téhorot]

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=> Pourquoi la tsédaka a t-elle le pouvoir de nous sauver de la mort?

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) donne les 2 justifications suivantes :
1°/ La tsédaka sauve de la mort selon le principe de réciprocité, mesure pour mesure.
En effet, la tsédaka, distribuée à un pauvre considéré comme "mort" par manque total de moyens, redonne vie à ce dernier. Réciproquement, le donateur, pour qui la mort a été prévue dans le Ciel, est digne d'être sauvé de cette mort.

2°/ La tsédaka n'est pas une chose naturelle, car distribuer une partie de ses biens à autrui sans contrepartie s'oppose à la nature humaine.
C'est pourquoi, la tsédaka ordonnée par Hachem a un caractère spirituel et a donc le pouvoir d'être plus puissante que la mort qui est un évènement naturel attaché à la matière.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La mort est qualifiée d'obscurité ('hochekh) d'après le verset : "Avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière" (Kohélet 12,2), et la vie est qualifiée de lumière (or) d'après le verset : "Car près de Toi est la source de vie ; à Ta lumière nous voyons le jour" (Téhilim 36,10).
Or, la guématria du mot : tsédaka (charité - צדקה) est de 199.
Si l'on retranche : mavét (mort - מות) de guématria : 446, à la valeur numérique de la tsédaka, on obtient : 207 (446-199), qui est la guématria du mot : or (lumière - אור).
Ainsi, il y a une allusion numérique au fait que la tsédaka repousse la mort symbolisée par l'obscurité et maintient la vie symbolisée par la lumière.