Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Les non-juifs ne font jamais de mal à moins que les juifs ne se fassent du mal les uns aux autres"
[Séfer "Hassidim]

=> Cela signifie que la raison de la persécution des non-juifs est en réalité le fait que les bnei Israël se persécutent mutuellement, si bien que celui qui cause de la peine à autrui y perd à la fois en ce monde-ci et dans le monde à venir.

"Quant à vos cadavres (pigré'hem atem), ils tomberont dans ce désert" (Chéla'h Lé'ha 14,32)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
J’ai entendu au nom des sages de Castille exilés que le mot "atem" renvoie à Moché et Aharon, sur qui Hachem avait également décrété qu’ils mourraient dans le désert.
Hachem a justifié leur propos en disant : "Si Je ne fais pas cela pour toute la communauté, ils finiront dans ce désert et ils y mourront", comme l’ont dit nos Sages (midrach Bamidbar rabba 19,13) sur le verset "Il s’avance aux premiers rang du peuple" (Vézot haBéra'ha 33,21) : la raison pour laquelle Moché a été enterré de l’autre côté du Jourdain est qu’il puisse mener la génération du désert vers le monde à venir, or si Moché et Aharon n’étaient pas morts dans le désert, ils n’auraient pas pu faire vivre la génération du désert.

Et c’est dit sur le mode allusif, car on ne parlerait certainement pas de "cadavre" à propos de Moché et Aharon, dont le corps était pur comme des anges, non plus que de "tomber" à propos des deux lumières du monde.

"Il visite (poked) la faute des pères sur les fils" (poked avon avot al banim - Chéla'h Lé'ha 14,18)

-> Il faut expliquer le mot poked dans le sens d’une diminution, comme dans "il n’en manquait (nifkad) pas un seul homme".
Hachem diminue la faute des pères à cause des enfants. Si les enfants sont droits et bons, ils rachètent les fautes de leurs pères, "le fils donne du mérite au père".
[haKtav véhaKabbala]

"Si l'envoi des explorateurs n'était motivé que par un manque de émouna envers Hachem, ils n'auraient pas été sanctionnés aussi sévèrement par un décret collectif de mourir dans le désert.
C'est cette volonté initiale de dénigrer le pays, afin de décourager le peuple d'y entrer, qui est à l'origine de leur non entrée dans le pays.
[Maharal - guémara Sota 34b]

[on voit de là l'importance de ne rien dire de négatif sur la terre d'Israël!]

Le récit des explorateurs – Le saviez-vous?

+ Le récit des explorateurs - Le saviez-vous? (compilation issue du Méam Loez)

-> Moché n'envoya pas les chefs de tribus car ils étaient responsables des bannières et c'était sur leur ordre que les camps partaient. Ne voulant pas perturber la discipline des bannières, Moché chercha des hommes égaux aux princes de ses dirigeants.

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-> Pour encourager les explorateurs et calmer leurs craintes éventuelles, Moché leur donna son bâton portant le Nom explicite de D.
Moché leur dit : "Prenez en main et n'ayez peur de personne. En le voyant, les Cananéens seront pris de tremblement et de terreur ; ils ne pourront vous résister."
Effectivement, lorsque les géants virent ce bâton, ils furent pris de frayeur et les explorateurs furent sauvés.
Les mots : "Montez vers (alou zé)" (v.13,17) font allusion au bâton, qui était désigné par le même mot (zé) dans le verset : "Prends ce (zé) bâton dans ta main" (Chémot 4,17).

Selon une autre opinion, Moché fit connaître aux explorateurs le Nom de D. à 12 lettres afin qu'en cas de danger, ils se protègent en le prononçant. C'est également le mot "zé" (valeur numérique de 12 - זה) qui y fait allusion.

-> Moché avait prié pour que Hachem sauve Yéhochoua du conseil des exploroateurs, et seul Kalev entra pour prier à 'Hevron sur les tombes de nos Patriarches (à 'Hévron) pour également être protégé des mauvais conseils des explorateurs.

A 'Hévron habitaient 3 géants dont les noms reflétaient la robustesse.
1°/ A'himane = qui veut dire : "a'h yamin" (un frère droitier) : comme la main droite est plus puissante que la gauche, A'himane était le plus fort des 3.
2°/ Chéchaï = veut dire "marbre", comme dans le verset : "Ses jambes sont des piliers de marbre (chayich)" (Chir haChirim 5,15). comme le poids d'un pilier de marbre creuse une fosse dans le sol, ce géant s'enfonçait dans la terre lorsqu'il marchait.
3°/ Talmi = signifie un sillon : lorsque ce géant marchait, la terre se creusait à cause de la poussière soulevée par ses pieds.

En raison de leur force physique, on donnait également à ces géants les noms suivants :
- Néfilim (tombés) = car quiconque les voyait tombait de crainte. Ce sont les Néfilim mentionnés dans la section Béréchit, les premiers de cette tribu.
- Après un certain temps, leur force diminua et on les appelait : Anakim (géants) = en raison de leur haute taille qui cachait le soleil.
- Ensuite, leur force s'amoindrit encore et ils devinrent relativement faibles, d'où leur nom : Réfaïm (faibles).
Og, roi de Bachane, faisait partie de ces Réfaïm, comme il est écrit : "Seul Og survécut" (Dévarim 2,11) ; il était le plus faible d'entre eux.

-> "Le peuple qui habite ce pays est puissant et les villes sont grandes et bien fortifiés! Nous y avons vu les descendants du géant" (Chéla'h Lé'ha 13,28)

Les explorateurs racontèrent que non seulement les villes étaient étendues et bien fortifiés, mais également que par leur taille, les géants dépassaient les villes, leurs murailles ne leur arrivant qu'aux chevilles.
Ils disaient en d'autres termes : "Nous avons vu les géants ; ils sont plus hauts que les murs de fortification. Si vous voulez suggérer qu'il existe un autre moyen de les vaincre, en les prenant par surprise par exemple, cela est impossible."
[...]
C'est là que réside l'essentiel de la faute des explorateurs. Moché leur avait envoyés explorer le pays et observer ses habitants. Cependant, au lieu de rester simples observateurs (rapportant factuellement ce qu'ils avaient pu voir), ils se posèrent en conseillers, affirmant par exemple : "Le peuple qui vit dans ce pays est puissant et nous ne pouvons le vaincre."
Ils révélèrent leur mauvaise intention : affaiblir la détermination des juifs de poursuivre leur route vers la terre d'Israël.

[que ce soit un pays de géants ou de fourmis, cela ne change rien, car nous avons le maître du monde avec nous : Hachem!]

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-> 8 explorateurs portèrent une grappe de raisins ... chacun portait un poids de 1 200 (130 séa).
A 8, ils portaient donc une grappe de raisins d'un poids d'environ 9 600 kg.
Nos Sages enseignent que la Torah appelle cet endroit : Na'hal Echkol ("le Torrent de la grappe" - v.13,24), car de cette grappe, du vin coulait comme un ruisseau.

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-> Hachem réduisit les distances : au lieu de parcourir le pays en 160 jours, ils le firent en 40 jours.

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-> On peut rapporter l'enseignement du rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha) :
"Hachem a demandé à Moché d'envoyer des personnes pieuses [pour parcourir la terre d'Israël] afin qu'elles amènent de la vitalité et de la subsistance spirituelle des mondes Supérieur à la terre en-bas, par l'impact résiduel de leur étude de la Torah et de leurs prières. Ainsi, la terre elle-même aspirera a être habité par les descendants d'Avraham, Its'hak et Yaakov."

"Vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur et derrière vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
On entend souvent de la bouche de ceux qui se font passer pour des intellectuels et qui s'estiment fort intelligents, que la pratique des mitsvot n'est pas nécessaire.
Le plus important, disent ces gens, est que l'homme ait un cœur pur ...
Or, pour bien rejeter cette opinion erronée, la Torah nous met en garde : "vous ne vous égarerez pas derrière votre cœur!", derrière cette idée selon laquelle l'essentiel serait le cœur, en regard duquel l'accomplissement des mitsvot serait inutile.
Car cette thèse relève de l'hérésie, elle fait partie des arguments invoqués par le racha qui déclare : "il n'y a pas de D.!"

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+ "Vous ne vous égarerez pas (lo tatourou) derrière votre cœur (lévav'hém) et derrière vos yeux"

-> "Tu aimeras Hachem de tout ton cœur (lévav'ha)" (Vaét'hanan 6,5)
Rachi : avec tes 2 penchants : le bon et le mauvais.

-> Selon le Chem miChmouël, il y a lieu d'interpréter le mot "lévav'hém" de notre verset comme désignant également nos 2 penchants.
L'expression : "lo tatourou" (ne vous égarerez pas) dérive du même verbe que : "latour" (pour visiter [le pays]), et a donc une connotation d'espionnage et d'exploration.

=> Cela pour signifier allusivement à l'homme qu'il ne se mette pas à "explorer" et à "analyser" les ordres de Hachem (Ses mitsvot).
Que nous les comprenions ou non, que nous en retirions ou pas une utilité, il nous incombe d'observer les mitsvot parce qu'elles sont les ordres du Roi, et pour cette unique raison.

+ A Roch Hachana et à Yom Kippour, nous disons : "A celui qui contrôle Sa colère dans le jugement" (לכובש כעסו בדין).

Le Imré 'Haïm dit que ces mots font allusion au fait que celui qui contrôle sa colère a la possibilité de se tenir en jugement devant Hachem.
Il peut demander que Hachem ne se mette pas en colère contre lui, de même que lui ne s'est pas mis en colère contre autrui.

"La manne était comme de la graine de coriandre" (Béaaloté'ha 11,7)

- La manne = cela représente la parnassa d'une personne ;
- "kézéra gad" (était comme de la graine de coriandre" - כִּזְרַע גַּד) = elle est comme la quantité de "gad" (ג"ד) : le gomél dalim (גומל דלים) : la bonté que l'on fait au pauvre.
Car lorsque quelqu'un a de la compassion [pour autrui], alors il reçoit de la compassion d'en-Haut.
[Dégél Ma'hané Efraïm]

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-> "[Hachem dit : ] S'ils ouvrent leurs mains et font des actes de tsédaka et de 'hessed, alors Je vais également ouvrir Mes mains ... et les couvrir de Mes bons trésors"
[Ramban - Chémot 3,14]

La gravité de peiner autrui

+++ La gravité de peiner autrui :

+ Pénia & 'Hanna

-> Pour Pénina, il est écrit : "Sa rivale (Pénina) exaspérait ('Hanna) sans cesse, afin de provoquer ses murmures (prières)" (Chmouël I 1,6).
La guémara (Baba Batra 16a) affirme que Pénina (qui a peiné 'Hanna) a a agi dans une intention désintéressée (léchem chamayim).

-> Le midrach (Béréchit rabba 30,22) relate que 'Hanna a eu au total 5 enfants : Chmouël, et ensuite 4 autres enfants.
Lorsque Chmouël naquit, Pénina perdit 2 de ses 10 enfants.
Lorsque 'Hanna eut son 2e enfant, Pénina perdit encore 2 enfants ; il en fut de même lorsque 'Hanna eut son 3e et son 4e enfant.
Au moment de la naissance du 5e enfant de 'Hanna, Pénina qui avait déjà perdu 8 de ses 10 enfants, alla chez 'Hanna lui demander pardon pour la grande peine qu'elle lui avait causée ; 'Hanna lui pardonna et pria Hachem en faveur de Pénina et les 2 derniers enfants de Pénina demeurèrent en vie.

=> Comment comprendre cette punition apparemment disproportionnée de Pénina, qui était une tsadéket et qui avait agi d'une façon totalement désintéressée?

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar - si’ha 74) enseigne :
"Quiconque humilie, offense ou cause une grande peine à son prochain, quelle que soit son intention, même avec une motivation noble ou léchem chamayim, est comparé à quelqu'un qui introduit sa main dans un four brûlant et le feu provoquera des brûlures à sa main par l'effet des lois de la nature, quelle que soit la motivation de l'introduction de sa main.
De même, toute atteinte à son prochain, même motivée par de bonnes intentions, risque de provoquer un châtiment qui n'est pas tant une sanction, mais qui est une conséquence des lois naturelles.
De même qu'on doit être vigilant devant un feu, on doit être vigilant afin d'éviter de peiner notre prochain, en toutes circonstances, et même si la motivation est léchem chamayim (désintéressée)".

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+ Autres exemples :

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar - si’ha 105) écrit ailleurs :
"Il y a un principe général : toute peine faite à son prochain, même avec de bonnes intentions, même involontairement et même sans y être pour rien, n'échappera pas à une sanction qui peut être grave, dans le cadre des relations entre l'homme et son prochain.

[En plus de l'exemple de Pénina et 'Hanna,] on peut également citer :
1°/ Rav Ré'houmé étudiait régulièrement la Torah auprès de son maître Rava, à Mé'houza, très loin de son domicile.
Il ne retournait chez lui qu'une fois par an, à la veille de Yom Kippour.
Un jour, il s'oublia dans son étude et son épouse qui l'attendait impatiemment eut une grande peine et pleura.
A cet instant, le toit de la maison d'étude s'effondra sur rav Ré'houmé (cf. guémara Kétouvot 62b).
Ainsi, la peine causée à son épouse, même involontairement a été sanctionnée gravement.

2°/ Rav Kahana, dont la lèvre supérieure était fissurée, donnant l'impression d'un sourire moqueur, offensa rabbi Yo'hanan qui crut qu'il riait de lui et qu'il voulait déstabiliser son cours.
Bien que rav Kahana n'ait rien à se reprocher et ait peiné rabbi Yo'hanan indirectement, il a cependant perdu la vie momentanément (cf. guémara Baba Kama 117a).

3°/ De même, lorsque Yossef ordonna de placer une coupe d'argent dans le sac de son frère Binyamin afin d'accuser Binyamin de vol et de le retenir auprès de lui, les 10 autres frères en furent affligés, et déchirèrent leurs vêtements, car ils avaient promis à leur père Yaakov de ramener Binyamin à la maison.
Binyamin n'a rien fait pour peiner ses frères, mais du fait que leur affliction a été causée par son intermédiaire, Binyamin sera sanctionné à travers son descendant Mordé'haï (cf. midrach Yalkout Chimoni Vayéchev 143) qui déchirera ses vêtements dans la ville de Shoushan, lorsqu'il apprendra le décret d'extermination de son peuple prononcé par Haman.

Regarder avec bienveillance autrui

+ Regarder avec bienveillance autrui (exemple du rav Zilberstein) :

-> Dans un de ses cours, le rav Zilberstein fut confronté à un soldat qui ne voulait rien entendre sur le judaïsme. Le Rav réfléchit comment ''ouvrir'' son cœur. Et il trouva une idée.
Il lui dit : "Je suis très jaloux de toi!"
Le soldat fut surpris qu'un si grand rabbin avec chapeau et habits noirs soit si jaloux de lui.
Voyant son étonnement, le Rav reprit : "Rabbénou Yona enseigne que quand les Sages disent que la mort expie toutes les fautes, il en est de même de la peur devant la mort. Quelqu'un qui voit la mort devant ses yeux, l'effroi qu'il en ressent aussi expie toutes les fautes. En voyant sur ton uniforme tous les grades que tu as obtenu dans l'armée, je suis sûr que tu as vécu plusieurs expériences où tu étais confronté à la mort. A chaque fois, tu as mérité que l'on efface tes fautes. Comment ne serais-je donc pas jaloux de toi!"

A cet instant, le soldat fut troublé de ces paroles et en ressentit une grande reconnaissance. Et là, son cœur s'ouvrit. Et il dit au rav qu'il souhaite venir commencer à étudier la Thora. Son processus de téchouva fut amorcé.

=> Ce récit montre la force que peut avoir un regard bienveillant. Le fait de voir le côté positif même chez quelqu'un de très loin de la Torah, peut avoir l'effet de le rapprocher.
Apprenons à être bienveillant et à voir surtout les points lumineux chez autrui, et même s'il a le cœur dur, il s'attendrira.